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15/04/2008

Quitterie Delmas présidente du MoDem de Paris ?

À mesure que se décante la situation politique autour d'un MoDem que chacun d'entre nous veut indépendant, les voix sont de plus en plus nombreuses à se faire entendre pour souhaiter que le MoDem s'engage avec hardiesse dans la nouveauté.
 
À Paris comme ailleurs, on ne fait plus de politique aujourd'hui comme on la faisait hier ; on en fera encore moins demain à la manière d'aujourd'hui.
 
J'ai été frappé, lors de mon court séjour en Bretagne, le premier depuis les municipales, de lire, d'entendre, d'apprendre, là-bas, tout ce que les générations montantes, les jeunes actifs, ont de différent de ce qui les a précédées. 1958 ne fut pas seulement une rupture institutionnelle, mais surtout une césure culturelle. Il me semble que nous vivons une semblable période et si, à Paris, la pesanteur des habitudes et des routines pavloviennes fait que nous voyons avec difficulté les nouveaux traits se dessiner, la simplicité du paysage breton permet d'y lire avec clarté la mutation. 
 
N'ayons pas un temps de retard, c'est ce que j'entends de plus en plus de la part des adhérents du MoDem : sur le terrain, à Paris, ayons le courage de désigner la représentante de la génération nouvelle. Oui, c'est ce qu'on me dit : vite, que Quitterie Delmas devienne présidente du MoDem de Paris. 

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30/03/2008

MoDem parisien : agrandir l'horizon.

Le débat sur e-soutiens autour du texte de Farid Taha et de ma note sur CoZop n'a guère été dense. Pourtant, les visites ont été très nombreuses (surtout pour un week-end) aussi bien sur mon blog que sur la page CoZop. Mais les Parisiens, en particulier, s'y sont peu exprimés. Est-ce une crainte ? un consensus ? un abasourdissement ?
 
Les récents événements doivent nous conduire à nous interroger sur la gouvernance du MoDem parisien, sur son animation, sur son expression, sur son adéquation aux affaires du moment.
 
J'ai fait dans le texte qui reste sur CoZop un diagnostic assez cru, qui me semble avoir été largement approuvé : depuis des mois, et ce bien avant la campagne présidentielle, nous n'existions plus comme collectif. Or une fédération (un mouvement départemental), c'est avant tout un collectif. C'est une volonté commune vécue en commun. Il ne suffit pas qu'on se réunisse pour quatre salves d'applaudissements à l'entrée d'une campagne municipale. S'il y a eu si peu de participation pour l'élection du conseil national, si la salle a été si peu pleine au gymnase Japy pour l'ouverture de la campagne, c'est que depuis des mois, les adhérents n'avaient été ni consultés ni sollicités, ni simplement réunis. On n'a fait que des conciliabules au siège du MoDem dans un flou extrême et dans une atmosphère sulfureuse, puisque chacun, en vue des municipales, s'y regardait en chien de faïence.
 
L'ambiance courtisane qui a régné pendant cette période doit prendre fin.
 
Il faut ouvrir en grand les fenêtres du MoDem.
 
Il faut aller à la rencontre des adhérents sur le terrain et non les convier à de sempiternels bavardages confinés dans la salle Jean Lecanuet. Il faut aller, comme Quitterie Delmas l'a fait et le fera, dans les cafés, dans la rue, bouger, vivre et faire vivre.
 
Il faut que les gens s'expriment. Il faut qu'on les rassemble, qu'on les écoute, qu'on leur donne du grain à moudre et qu'ils reçoivent ce qu'ils sont venus chercher en adhérant au Mouvement Démocrate : une espérance, une information, un réseau, une activité. De tout cela, la période passée a totalement manqué et l'avenir manquera aussi s'il n'y a pas - non pas un simple renouvellement mais - un véritable élan vers l'avenir, vers la génération nouvelle, dans le MoDem parisien.
 
Il y a en France et à Paris un espoir et un doute. L'espoir, c'est qu'un parti républicain et généreux, solide et créatif, ouvert aux nouveaux enjeux du développement durable et de la démocratie numérique, prenne le relais d'une classe politique sclérosée et enfermée dans des routines sempiternelles.
 
Il y a un doute, car le MoDem, sur le terrain, ne prend pas ses repsonsabilités dans ce moment crucial. Et chacun sait que s'il ne les prend pas, c'est parce que des acteurs inadéquats sont placés à certains rouages névralgiques de son organisation.
 
Qu'ils soient inadéquats par mauvaise volonté ou parce que leur vision politique ne correspond plus à l'esprit de l'époque importe peu. Chacun, une fois qu'il a quitté des fonctions dirigeantes, est et sera considéré avec gratitude pour tout l'effort qu'il a fourni et pour tout ce qu'il ou elle a apporté au mouvement à travers les époques et dont chacun connaît la valeur.
 
Mais la société française, la société parisienne, la société francilienne, le destin européen, le futur, nous attendent et exigent que nous placions les meilleurs (comme dit François Bayrou) là où ils seront les plus efficaces à l'épanouissement de nos projets et de nos convictions.
 
C'est pour toutes ces raisons que je suis plus que jamais déterminé à soutenir toutes les initiatives que prendra, pour le MoDem parisien en particulier, notre déléguée nationale, Quitterie Delmas. 

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29/03/2008

Quitterie Delmas pour le MoDem parisien : le débat sur e-soutiens.

C'est Farid Taha, l'un des blogueurs les plus spirituels de la modémosphère, qui a lancé le débat sur e-soutiens : qui de Marielle de Sarnez et de Quitterie Delmas peut le mieux diriger le MoDem parisien et ses 6500 encartés ?
 
Il cite dans son article une note que j'ai publiée durant quelques heures le 2 mars et où j'annonçais très exactement ce qui allait se passer : pas de fusion avec Delanoë et donc presque pas d'élus, ce qui ajouterait la disparition des élus à celle des militants.
 
C'est à la demande de ceux de nos amis qui partageaient mes conclusions que j'ai retiré cette note, qui est toujours disponible sur CoZop.
 
Pour répondre à Farid, il n'y a pas qu'une poignée de militants qui accompagne Quitterie, mais bien plus comme il le constatera bientôt. Et j'ai pleine confiance dans les capacités de notre jeune amie à faire vivre cet équipe qui est un vrai collectif et ainsi, à animer et diriger le mouvement parisien pour les 6500 et pour nos idées. 

25/03/2008

Claude Goasguen à l'assaut de l'UMP de Paris.

Claude Goasguen a conduit la liste qui a emporté le XVIe arrondissement dès les premier tour lors des récentes municipales. Sans doute Pierre-Christian Taittinger n'aura-t-il aucune peine à se faire réélire maire de son arrondissement lors de la séance de samedi 29.
 
Entre les deux tours, Claude Goasguen a exprimé le souhait que François Bayrou soit élu à Pau et il a bien fait. Au-delà des aléas de la vie politique, les deux hommes peuvent se rappeler qu'à la fin des années 1970, ils ont incarné la génération montante de l'UDF, ils étaient même très copains.
 
Claude Goasguen, je le connais bien. J'ai beaucoup travaillé avec lui, c'est un vrai politicien, dans toute l'acception du terme. Ce qu'il dit a toujours de la densité et il mérite qu'on lui prête l'oreille.
 
Il est né en 1945, dans le Midi, je crois. Son père, d'origine bretonne, y était installé. Claude dit de lui que c'était un "moko", un Breton installé sur la Méditerranée. Il y a un peu de sang corse de son côté maternel. Il s'en servit longtemps lorsque les Corses dominaient la vie politique parisienne. Il en souffrit en revanche quand, ministre délégué du gouvernement Juppé en 1995, il recevait des coups de fil de Corses qui menaçaient ses cousins insulaires lorsqu'il disait du mal des Corses ou lorsque ses fonctions le conduisaient à mettre en péril un intérêt corse.
 
Il rigolait quand même en expliquant que quand Jacques Dominati (alors premier adjoint au maire - corse aussi - de Paris Tiberi) se mettait en colère contre quelqu'un, il le menaçait en langue corse de le "pendre par les couilles à la grille de l'Hôtel de Ville". C'était fleuri, en somme.
 
Claude Goasguen a étudié le droit dans les années 1960 à la même université que moi (vingt ans plus tard) : Paris II - Assas. Mais alors que je me suis bien gardé d'y frayer avec l'extrême droite qui y a toujours tenu table ouverte (le GUD et même la section locale de l'UNI y ont succédé à une section de l'UNEF dont Jean-Marie Le Pen - autre Breton - avait assumé la présidence un peu plus tôt), lui il a fait partie des créateurs d'un groupe, "Occident", qui a marqué son époque. Outre lui, on y trouvait entre autres François d'Orcival, Alain Madelin, Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian.
 
Il y avait chez eux la recherche d'une fidélité à l'Algérie française et une batterie de référence d'une extrême droite particulièrement virulente.
 
C'est à la fin de cette époque que, selon ce qu'il m'a confié, Claude Goasguen se mobilisait avec d'autres réseaux d'Algérie française ou de droite dure anti-gaulliste pour venir coller les affiches du général Stehlin, ancien chef d'état-major général de l'armée de l'Air et candidat centriste dans la circonscription du nord du XVIe arrondissement, une circonscription d'ailleurs gagnée par ledit Stehlin en 1967.
 
J'avoue que j'ignore comment de là Goasguen est venu dans les réseaux de la moitié du centre qui était inféodée au gaullisme (et donc opposée audit général Stehlin) à cette époque. Il s'agissait du Centre Démocratie et Progrès, qui fusionna avec le Centre Démocrate (où était Bayrou) en 1976 pour former le Centre des Démocrates Sociaux (CDS).
 
Docteur en histoire du droit, Goasguen était devenu enseignant à l'université. Il devint en 1978 le suppléant d'Eugène Claudius-Petit, candidat UDF (CDS) aux législatives dans le XIVe arrondissement de Paris. La densité de Bretons dans cet arrondissement proche de la gare Montparnasse a sûrement joué pour sa suppléance, mais le rapprochement avec Claudius pourrait surprendre.
 
Eugène Claudius-Petit est un très grand résistant, qui s'engagea à l'UDSR (comme Mitterrand) juste après la guerre. C'est lui l'inventeur de la célèbre "loi de 1948", destinée à décourager la spéculation immobilière et à protéger les petits locataires. Il fut vriament proche politiquement, dit-on, à une certaine époque, de Georges Bidault, qu'il avait connu dans la Résistance et qui était élu du même département que lui : la Loire. C'est peut-être le nom de Georges Bidault, proscrit au temps de l'OAS et insoumis de l'Algérie française, qui a fait le lien entre Claudius-Petit et Goasguen.
 
Quoiqu'il en soit, lors des municipales de 1983, c'est tout naturellement que Claude Goasguen se trouva sur la liste d'union de l'UDF et du RPR (conduite par un RPR d'origine démocrate-chrétienne) dans le XIVe arrondissement, et élu conseiller de Paris. De là, il ne cessa de se rapprocher de Jacques Chirac.
 
C'est vers cette époque ou un peu avant que j'ai fait sa connaissance. Il était bien moins empâté qu'aujourd'hui, un long type, un peu ténébreux, le cheveu déjà grisonnant, le profil aigu et le verbe incisif. Un aigle. Lors des réunions du conseil départmental du CDS, il marquait une grande déférence à Claudius, lequel s'exprimait sur un ton véhément, plein de tonnerre. Un peu de ce tonnerre se retrouvait dans les phrases de Goasguen, mais alors que Claudius était un vrai sanguin, Giasguen était déjà un cérébral. Il tenait un petit bout de papier sur lequel il avait noté trois idées en écoutant le débat, et en faisait sa propre synthèse avec élégance et mordant, sans jamais empiéter sur les prérogatives de Claudius dont il était le pupille en quelque sorte.
 
En 1986, il l'élection législative avait lieu à la proportionnelle. Une aubaine pour tout un tas de gens qui avaient du mal à s'implanter dans une circonscription et qui trouvaient l'occasion de devenir parlementaires sur une logique d'apparatchiks. Goasguen fut placé sur la liste des parachutables. L'histoire est comique en soi, il faut l'entendre la raconter, c'est cocasse. Elle se termine par une bérézina totale : Lecanuet l'envoie dans les Ardennes en lui jurant que les Ardenais sont ravis de l'avoir pour député.
 
Or pas du tout : il arrive là-bas, on l'y attend avec des fusils. Il repart par le premier train. C'est le candidat local qui est élu député.
 
Le voici donc de plus en plus parisien et de plus en plus proche de Chirac. En 1988, il accepte de prendre la suppléance de Jacques Toubon, chiraquien s'il en fut, dans la circonscription qui est à cheval sur les XIIIe et XIVe arrondissements (celle où Quitterie Delmas aurait dû se présenter en juin). Il y sera de nouveau suppléant de 1993 à 1997.
 
Dans la décennie qui court du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, Goasguen est à ce point proche de Chirac que celui-ci l'envoie régulièrement en Afrique. Claude raffole de la pêche au gros.
 
Il poursuit aussi sa carrière universitaire. Il a réussi à se faire élire doyen de l'université de Paris XIII Villetaneuse en s'alliant (paraît-il) avec les communistes contre un autre candidat de droite. Puis il entre au cabinet de René Monory, président du Sénat, en 1992, et celui-ci le nomme directeur du Centre National d'Enseignement à Distance (CNED), ce qui lui vaut rang de recteur d'académie. Il me semble qu'un peu plus tard, Bayrou est allé jusqu'à le nommer inspecteur général de l'Éducation Nationale, un corps où il a nommé également Yves Pozzo di Borgo qui y avait encore moins de titre (personne n'est parfait).
 
Je commence à travailler avec Claude Goasguen courant 1994 : la candidature de Balladur à la présidence de la république ne me convient pas, trop réac, bien trop réac. Comme le disait Jean-Luc Moudenc (depuis lors ex-maire de Toulouse) à cette époque : l'un (Chirac) était plus autoritaire, l'autre (Balladur) plus conservateur. Monory, Barre et Giscard avaient formé une coalition anti-Balladur avec Chirac.
 
Je fus reçu dans le bureau de Goasguen à l'Hôtel de Ville en 1994 juste après Florence Autret (encore une Bretonne) qui est aujourd'hui journaliste spécialisée dans les questions européennes à Bruxelles.
 
Je n'y venais pas seul. Je laissai parler celui qui m'accompagnait, puis Claude dit quelques mots et nous vîmes assez vite ce qui pouvait servir de base à un contrat. Je deviendrais adjoint au maire du XVIe arrondissement de Paris, il prendrait la fédération centriste de Paris, nous ferions gagner Bayrou dans le CDS et Chirac à la présidentielle et Claude deviendrait ministre.
 
La totalité de ce programme se réalisa, jusque dans ses moindres détails : c'est un homme de parole. Il ne parle pas à la légère et quand il prend un engagement, on peut s'y tenir. Il devint donc président du CDS (puis Force Démocrate, FD) de Paris, ministre délégué dans le gouvernement Juppé, et je devins adjoint au maire du XVIe arrondissement, puis (de mon propre chef) président des jeunes de Paris, chargé d'assumer la tranisition de la formule CDS vers la formule FD.
 
Au bout d'un peu moins de six mois, il fut éjecté du gouvernement Juppé à qui il conserva longtemps une rancune féroce, d'autant plus virulente qu'il avait été viré en même temps que le contingent féminin et décoratif du gouvernement, celles que la presse a surnommé les "juppettes". Être traité comme une promotion canapé qu'on licencie, c'était insoutenable. De fait, ce remaniement fut une erreur qui coûta cher à Juppé à l'époque. Les plaies sont pansées heureusement.
 
Quoiqu'il en soit, nos derniers efforts communs datent de 1997.
 
Claude voulait prendre la circonscription du XVIe sud, tenue depuis 1973 par le bougon centriste Georges Mesmin. Je passe sur les événements qui ont conduit à l'éviction de Mesmin que Claude défit en 1997, lors de l'élection consécutive à la calamiteuse dissolution Chirac.
 
J'étais son vice-président de FD Paris, membre du conseil national et du conseil départemental de l'UDF ancienne manière. Tout roulait. Mais au fond, il désapprouvait l'émergence de Bayrou tandis que je m'en réjouissais. Il avait à choisir entre sa fidélité à Chirac et son amitié pour Bayrou, il renonçait à l'amitié. D'autant plus que Bayrou s'était rapproché, dans son ministère, de tous ces gens issus de 1968 que Goasguen avait combattus sur les bancs d'étudiant au temps d'Occident. Ca devenait culturel.
 
En 1998, Goasguen partit avec les madelinistes, une première étape vers le RPR qui allait devenir l'UMP.
 
Je n'avais pas de reproche à lui faire : nous avions passé un contrat, chacun avait respecté ses engagements, nous étions quittes.
 
Le soir où il partit, il m'appela pour me demander de le suivre chez Madelin. Ca signifiait se satisfaire de l'alliance avec Le Pen. Je demandai à réfléchir, il savait très bien que cela signifiait que c'était inacceptable pour moi.
 
Et le voici dix ans plus tard.
 
Il n'est pas redevenu ministre. Il a le souffle un peu plus court, il vieillit comme tout le monde. Il a voulu se présenter à la mairie de Paris. 2008, c'était sans doute sa dernière chance : en 2014, il approchera des 70 ans. On n'a pas voulu de lui.
 
Je l'ai vu, l'an dernier, lors d'une séance du conseil de Paris. Panafieu, déjà désignée, s'y exprimait dans son rôle de future challenger du maire. Elle était pathétique, pitoyable. Et pendant qu'elle pataugeait, juste sous son nez Goasguen vissait et dévissait son stylo pour la désarçonner. Dur.
 
Aujourd'hui, Goujon ne s'est sorti de l'élection municipale que grâce au refus de Delanoë de s'allier avec le MoDem. Il est un président de l'UMP de Paris très affaibli. Panafieu vient de se retirer du conseil de Paris. En somme, un nouvel espace s'ouvre pour Claude Goasguen qui, en exprimant le voeu que la fédération UMP de Paris s'émancipe des structures nationales, a appelé les chiraquiens de l'UMP à se rassembler. Le voici en conquête. Affaire à suivre.

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10/03/2008

Quitterie Delmas et les perspectives du MoDem parisien.

Il n'est pas dans mon propos d'énoncer ici des critiques, d'autres le font mieux que moi, en y ajoutant d'ailleurs des suggestions que je ne contredis pas. Avant le Café Démocrate de jeudi, il me paraît utile de donner mes quelques éclairages sur les trois aspects du travail de fond à accomplir qui, je l'espère, feront écho au programme que nous avons défendu en janvier autour de Quitterie Delmas pour l'élection du Conseil National.
 
1. Ligne politique et travail de fond.
 
Les adhérents seront la force du Mouvement Démocrate. Ils sont des milliers qui, à Paris, ont payé une cotisation en 2007 et qui, depuis, ont disparu dans le triangle des Bermudes de Rocquencourt. Tous ces gens, éblouis à juste titre par l'extraordinaire campagne de François Bayrou pour la présidentielle, se sont précipités vers le MoDem, un peu pour soutenir Bayrou, un peu aussi pour y trouver ce qui leur manquait : l'expérience de la politique, la connaissance des ressorts secrets, des personnages en présence, du mouvement des idées, de la gouvernance, des réalités en ce qu'elles pèsent autant qu'en ce qu'elles pourraient libérer, mais aussi avec l'espoir de changer la politique en ce qu'ils la perçoivent nauséabonde. Ils ont cru qu'il apporterait une fraîcheur. Nous devrons la leur donner, ou plutôt leur permettre de la construire.
 
La ligne politique est le fruit de trois éléments : un courant d'idées (la permanence), l'expression des adhérents, l'appréciation des circonstances. L'expression des adhérents, en lien avec leurs porte-paroles, est une réflexion sur la confrontation de la permanence aux circonstances. Pour cette oeuvre proprement politique, des instances réunies régulièrement sont indispensables, où l'on ne travaille pas d'une façon verticale mais, au contraire, inter pares.
 
Le travail de fond mérite une multitude de champs de forces qui se croisent, au lieu d'un travail centralisé et filtré par un esprit unique. La synthèse est un exercice final qui relève des instances et des assemblées générales, toujours en lien avec les porte-paroles.
 
Cela dit, il faut se souvenir qu'une part non négligeable de l'excellent programme présidentiel de Bayrou a été rédigée par sa propre synthèse à la suite d'un cycle de colloques. Donc il faut sans doute appliquer nos principes avec souplesse et réalisme. Rien n'est pire en politique que l'excès de système.
 
Si l'on constate que les adhérents ne sont pas spontanément actifs, il faut imaginer des structures qui leur permettent de participer confortablement à l'oeuvre commune.
 
2. Organisation.
 
Il faudra réfléchir sur l'efficacité des organes qui vont structurer la vie en commun. L'arrondissement est-il un territoire pertinent ? Faut-il le combiner avec la circonscription législative ? Jusqu'où faut-il le laisser étanche ?
 
Internet est évidemment un outil central désormais dans l'activité politique, surtout au MoDem, et il relève d'une forme d'organisation que les structures territoriales ne reflètent qu'assez mal.
 
Il paraît d'ailleurs absurde que le mouvement parisien ne soit pas connecté aux adhérents des communes de l'agglomération parisienne.
 
De la même façon, il serait absurde que les structures parisiennes soient fermées aux Parisiens non encartés.
 
En revanche, il faut trouver la formule qui permette de faire coexister les cultures assez disparates du MoDem lui-même, étalées des démocrates-chrétiens aux altermondialistes. Peut-être une formule modulaire combinée avec la logique territoriale favoriserait-elle cet épanouissement commun. Mais il faut éviter l'écueil des "baronnies" intouchables dont les responsables s'assoupissent assez vite sur leurs lauriers imaginaires.
 
3. Formation et promotion des adhérents.
 
Je mentionne la formation pour mémoire, car le projet des citoyens démocrates en parle mieux que je ne saurais le faire.
 
En revanche, la promotion est un aspect à étudier sérieusement, en ce qu'elle est une valorisation de l'adhérent, sa mise en exergue. Elle suppose une part de formation opérationnelle (médiatraining p ex) et un projet collectif cohérent englobant les trajectoires individuelles, aussi bien à l'intérieur des structures qu'à l'extérieur.
 
Chacun d'entre nous détient un potentiel de pouvoir considérable, qu'il ne soupçonne même pas, non pas sur les choses, mais sur les esprits, qui compte bien plus.
 
 
Ces quelques premières idées énoncées, je précise que je souhaite que Quitterie Delmas maintienne la candidature, qu'elle a annoncée le 25 février, à la présidence du MoDem parisien. Je n'ai aucune ambition de structure et ai seulement envie de permettre à une génération nouvelle d'éclore. Quoi qu'il arrive, si Quitterie est candidate, je voterai et ferai voter pour elle.

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Que faire demain ?

Après tout, si l'UMP a besoin du MoDem à Paris, cependant que le PS a besoin du MoDem à Marseille, peut-être serait-il sage d'inverser le curseur et de faire alliance avec Panaf à Paris et Guérini à Marseille...
 
Il est certain qu'il y aura forte affluence d'électeurs de droite au second tour à Paris et Delanoë ne me paraît pas prudent de se taire, même si je comprends qu'il fasse payer ses atermoiements au MoDem.
 
Mais voilà, s'il n'est pas possible d'influer sur le programme du maire à élire, qu'au moins nous ayons des élus...
 
Je regrette la situation actuelle et je n'en dis pas plus avant que les choses n'aient débouché.
 
Il y a bien des villes que le PS ne gagnera pas sans le MoDem : Saint-Étienne, Blois, Metz, par exemple.
 
Si le PS est preneur, je suis toujours favorable à l'alliance avec lui pour le second tour.

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08/03/2008

Municipales parisiennes : enfin la vérité !

Merci à Ludo, qui a réalisé la première de mes vidéos l'an dernier et qui a produit cette explication, certes un peu décalée (non, non, je vous jure : pas sous acide), mais extrêmement claire :
 
 

19:21 | Lien permanent | Tags : municipales, paris, delanoë, panafieu | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/03/2008

Pour que le MoDem dise clairement avec qui il veut s'allier à Paris.

Lundi, François Bayrou a annoncé que le Mouvement Démocrate indiquerait clairement, avant le premier, avec qui il compte s'allier pour le second tour. C'est d'autant plus logique que c'est un secret de polichinelle et que ceux qui finassent et qui croient pouvoir grapiller des poignées de voix en cultivant l'ambiguïté, à ce stade de la campagne, se trompent complètement : il faut dire avec qui et pourquoi. Il faut donc faire le choix de l'évidence et non seulement l'assumer, mais le revendiquer comme instrument d'amélioration de la vie des Parisiens, auquel nous ajouterons notre grain de sel, à la fois pour (et par) le pluralisme et par notre exigence de gouvernance.
 
Comme François Bayrou, je demande donc clairement à Marielle de Sarnez d'indiquer qu'elle souhaite trouver un accord avec Bertrand Delanoë. 
 
Grâce à Luc Mandret, je vois que Philippe Meyer a précisé sa pensée (et qu'il n'est au passage guère sympathique pour le MoDem). En tout cas, il n'en est plus à dire que gauche et droite sont équivalentes.

13:54 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, municipales, bayrou, modem, delanoë, paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/02/2008

Une web TV au Salon du Livre de Paris.

Je relaie cette info reçue voici déjà quelques jours à propos du Salon du Livre de Paris qui aura lieu à l'époque du second tour des municipales :
 

"Le 1er programme audiovisuel sur le Net dédié à l'actualité littéraire sera lancé à l’occasion du Salon du Livre !

Média novateur, conjuguant l’impact de la vidéo et l’interactivité du Web, il s'agit d'un format inédit de promotion du livre, où chaque émission est un point de rencontre avec des auteurs, libraires, lecteurs, etc. Rendez-vous dès le début du mois de mars sur le site internet du salon du livre pour découvrir les premiers reportages."

Je signale aussi un espace accru dédié au numérique :

"Lectures de dem@in

Des technologies à découvrir et des rencontres pour s’initier.
Un nouveau secteur d’environ 500 m² articulé autour d’un parcours initiatique constitué de 4 pôles, 4 étapes de découvertes numériques.


- Les E-book et l’encre électronique
- Les supports nomades (PSP, PDA, mobiles, blogs..)
- Le savoir (les bibliothèques numériques, le projet Gallica, cartable électronique...)
- La numérisation"
 
Et il y aura cinq débats intéressants le vendredi 14 mars :
 
14/03 10h00 L'économie de la chaîne numérique Professionnel
14/03 11h30 Web et encyclopédie: le rêve de Diderot enfin réalisé ? Multimédia
14/03 14h30 Touristes numériques ? Média
14/03 16h00 Internet, relais - obligé - d'opinion ? Professionnel
14/03 17h30 Ecouter lire, l'autre plaisir Média
 
Pour conclure, je signale qu'Israël est l'État mis à l'honneur cette année, et que je regrette que ce soit l'occasion d'une recrudescence de thèmes religieux dans le cadre du salon.

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25/02/2008

Les oscars et la France des cartes postales.

En couronnant "La môme" à travers l'extraordinaire interprétation de Piaf par Marion Cotillard et "Ratatouille", l'un des meilleurs dessins animés des studios Pixar (avec à mon avis "Les indestructibles" et "L'âge de glace"), l'académie américaine du cinéma a couronné la France (et surtout le Paris) des cartes postales.
 
Montmartre, les bons petits plats... 
 
À l'heure du rapprochement spectaculaire entre la France et les États-Unis, ce choix peut paraître un peu "politiquement correct". Il aurait eu plus de force à l'époque de la guerre en Irak. Mais ne boudons pas notre plaisir : Cotillard est une grande actrice et Ratatouille donne envie, comme dirait Quitterie Delmas", de "manger un bon plat français".
 
Il reste que si l'objectif est d'inciter les touristes américains à revenir en France, ces deux oscars n'auront servi à rien : le dollar est trop bas, d'une part et les touristes américains ont commencé à se faire moins nombreux dès 2001, avant la guerre d'Irak et avant même le 11 septembre.
 
C'est que l'Amérique est un pays en difficulté. Difficulté certes relative, puisqu'il s'agit toujours de la première puissance économique et militaire mondiale. Mais difficulté réelle : jusqu'ici, l'Amérique, se plongeant dans la panade, entraînait le monde avec elle et forçait la planète entière à son chevet à résoudre ses problèmes à sa place ; or cette fois-ci, les dommages collatéraux de la crise des subprimes sont certes réels aussi bien pour les systèmes financiers d'extrême orient que poour la croissance européenne déjà faible, mais on entend les observateurs économiques signaler que ce n'est plus comme avant, l'impact n'est plus le même, l'Amérique n'alourdit plus autant le monde de ses crises.
 
La même remarque, en un certain sens, a été faite récemment par Edelstenne, le patron des avions Dassault, qui notait qu'alors que les États-Unis, il n' a pas si longtemps, représentaient 90% du marché des avions privés Falcon, ils n'en absorbent plus que 27%, le reste allant vers les économies émergentes.
 
Les États-Unis connaissent cette faiblesse, ils l'ont notée eux aussi. C'est certainement pourquoi ils ont choisi ce moment précis pour détruire un de leurs propres satellites sous les yeux du monde : il fallait prouver que si le lion a des rhumatismes, il possède encore toutes ses dents.
 
Cependant, cette preuve de force est en fait un aveu de faiblesse : les vrais forts n'ont pas besoin de prouver leur force, tout le monde la connaît.
 
Merci donc à l'Amérique de se souvenir de Lafayette et de Rochambeau. Il y aura certainement des temps futurs où l'Europe et es États-Unis devront travailler de nouveau ensemble. À égalité.

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14/02/2008

Municipales parisiennes : quelques vérités.

À Paris, le MoDem n'a pas eu l'intention de gagner. Dès l'origine, il était évident que les dirigeants du Mouvement Démocrate parisien n'avaient d'autre idée en tête que de faire des listes susceptibles de fusionner avec celles du maire Bertrand Delanoë au second tour.
 
La médiocrité des intentions de vote recueillies par Marielle de Sarnez pour le moment (autour de 8 ou 9 %) handicape-t-elle ce projet ? Peut-être pas. En revanche, elle matérialise un peu plus encore le reflux du vote obtenu par Bayrou à Paris en avril dernier (plus de 20 %) et même aux législatives de juin (plus de 10 %).
 
Il faut dire qu'en plaçant sa candidature résolument "au centre" comme en témoigne le récent reportage de la TéléLibre, Marielle tourne délibérément le dos à la ligne de François Bayrou, qui se dit "démocrate" et n'accepte que ce vocable à l'exclusion de tout autre.
 
Repliée sur une identité politique qui n'existe plus, Marielle ne peut donc prétendre ni à l'électorat nouveau, ni à l'électorat ancien, il ne lui reste que l'électorat "captif", l'électorat par défaut. De là les 8 ou 9 %.
 
Pourtant, il aurait fallu faire plus et mieux, la ville en a besoin.
 
La séquence qui se refermera le 16 mars a commencé ... en 1995, après dix-huit ans de mandats Chirac. Alors, Jacques Chirac s'étant fait élire président de la république grâce à une campagne toute en énergie, il fallut lui choisir un successeur. Chirac consulta. Juppé avait choisi de se replier sur Bordeaux, il ne restait que deux prétendants sérieux à la succession du nouveau président : Jean Tibéri, premier adjoint sortant et maire de l'arrondissement qui élisait Chirac depuis des années, le Ve, et Jacques Toubon. Chirac arbitra : Tibéri deviendrait maire.
 
C'était un choix logique : après Juppé (adjoint aux finances), Tibéri était le principal auxiliaire de Chirac pour les affaires parisiennes. De surcroît, il ne pouvait prétendre à plus d'envergure que celle de maire (tout le monde le soulignait avec goguenardise), ce qui le rendait rassurant : il ne serait pas un rival.
 
Jacques Toubon, comme lot de consolation, entra au gouvernement. Mais il n'accepta jamais, en fait, d'avoir été écarté de la mairie. Commença alors une guérilla, qui culmina en 1997, et qui aboutit à la perte de la ville par le RPR en 2001.
 
Il faut se souvenir de l'atmosphère qui régnait alors : tous pourris, Tibéri en tête. Son nom devenait synonyme de toutes les prévarications, car il ne se passait pas un jour sans que le "Canard Enchaîné" ou d'autres organes de presse ne révélât une affaire scabreuse, d'autant plus qu'en s'emparant d'une demi-douzaine d'arrondissements en 1995, la gauche y avait trouvé de nombreux marécages. Conspué en stéréo sur sa droite et sur sa gauche, Tibéri encaissait. Et peu à peu, tout cela devint indécent, nauséabond.
 
C'est à ce degré d'indécence (qui évoque celui auquel parvient Sarkozy par d'autres moyens) que les Parisiens ont voulu mettre fin en élisant Bertrand Delanoë en 2001. Le candidat du PS n'avait pas un mauvais programme, un mélange de changement dans la forme et de continuité dans le fond, qu'il portait en adoptant un profil modeste et sobre. L'électorat centriste, écoeuré par le marigot post-chiraquien (qui s'était divisé en deux branches pour consommer son malheur à coup sûr), se reporta sur les listes Delanoë.
 
C'était une charnière dans l'Histoire de Paris. Il n'était pas logique que l'UDF d'alors se tût dans cet événement. C'est la vision que je défendis. En vain. On m'écarta seulement des nouvelles listes fusionnées avec les futurs perdants.
 
Aujourd'hui, Delanoë a honoré l'essentiel du contrat qu'il avait passé avec les Parisiens : il a fait taire les désordres, il a rendu leur ville respectable (à l'aune tout au moins de la norme française qui est discutable). Il lui a même rendu un peu du lustre auquel ils sont sensibles : les grandes opérations de com ont produit l'image d'une ville créative, capable de rayonner de nouveau.
 
Et cependant (et c'est là qu'il eût fallu attaquer), il n'a changé que très peu de choses dans ce qui constitue l'essentiel de toute action politique : la gouvernance de la ville.
 
Il n'est pas normal, par exemple, que lorsque des travaux dans une école vont être rapportés devant le Conseil de Paris, le projet de délibération transmis aux conseillers et au public ne mentionne pas le montant des travaux. Comment veut-on que les gens puissent se rendre sur place, mesurer l'opportunité des travaux et leur rapport qualité/prix ?
 
Il n'est pas normal qu'à l'ère de l'informatique, il faille au moins quinze jours pour obtenir des dossiers de permis de construire en cours de validité.
 
Il n'est pas normal qu'on traite tant d'affaires en si peu de temps au conseil de Paris.
 
Et je passe sur les montants réels des travaux, en particulier dans les écoles, car l'amélioration des coûts (invraisemblables) doit y être qualifiée d'anecdotique.
 
En vérité, la gouvernance de la Ville de Paris a très peu changé.
 
Chirac a trouvé en 1977 une administration organisée sur un principe préfectoral, opaque et hiérarchique (il n'y a pas eu de maire de Paris pendant près de deux siècles). Il a endossé les habitudes locales, et plus encore lorsqu'en 1983 la loi PLM lui a donné de nombreuses compétences dont son administration ne bénéficiait pas jusque-là. On a beaucoup évoqué l'évaporation financière, que l'on a mise sur le compte de la gestion politique, mais en fait, les pratiques douteuses existaient déjà sous le régime antérieur, et bien plus encore. Chirac a modelé ce qu'il a pu ou voulu à sa convenance sans remettre en cause un système dont les implications sont très vastes et lui échappaient largement.
 
Traditionnellement, c'est sur l'attribution des logements de la Ville que les élus se rattrapaient, et c'est justement de la commission d'attribution des logements de la ville que Jean Tibéri fut président de 1971 à 1995.
 
Delanoë, entrant en fonctions, a certainement découvert l'ampleur de la situation. Ceux qui lui veulent du bien estiment qu'il a fait de son mieux pour, pas à pas, améliorer les choses. J'ai beaucoup regretté, pour ma part, qu'il n'ait pas plus pris barre sur son (ou ses) administration(s) et que, de ce fait, ce soit toujours l'administration de la ville qui assume l'essentiel du pouvoir institutionnel et budgétaire à Paris, avec toutes les hypothèques qu'on suppose.
 
L'administration n'est pas uniformément mauvaise, j'ai travaillé avec les services des sports, très compétents, dévoués et engagés pour le service public. Mais la superstructure administrative constitue un vrai pouvoir dans la ville, ou plutôt le vrai pouvoir, et ce n'est pas démocratique, ce n'est pas conforme à notre engagement que Bayrou qualifierait de "démocrate".
 
Je regrette qu'on ne se soit pas engagé sur le chemin de cette vérité-là, qui eût été fécond en utilité et en suffrages. 

13/02/2008

Quitterie Delmas, Christophe Grébert, deux visages de la démocratie numérique.

Je commence à être un peu las de suivre la caravane de Quitterie sur les sentiers de l'Île de France et il faut dire que le débat de ce soir, à la FNAC Digitale, n'a pas tenu toutes les promesses qu'on pouvait en attendre.
 
Christophe Grébert a certes été impeccable pour démontrer à quel point il était pionnier dans la démocratie numérique, d'une part en raison d'un passé sur lequel il ne s'est pas étendu, mais surtout en raison de la méthode qu'il a expérimentée pour concevoir le programme de sa liste pour l'élection municipale de Puteaux.
 
La combinaison d'un appel public aux idées et d'une rédaction personnelle inspirée des propositions plus que littéralement fidèle, a conféré un élan à son entreprise politique qui paraît avoir suscité l'enthousiasme de gens de bonne volonté. La liste est officiellement soutenue par le MoDem et par les Verts, a-t-il souligné, sans cependant entrer dans une logique partisane. Le maintien du visage de Dolinique Strauss-Kahn que j'ai cru voir sur la page de garde du blog Monputeaux.com, celui de Grébert, peut d'ailleurs surprendre.
 
Quoiqu'il en soit, il faut reconnaître que la partie du programme dévolue à Quitterie manquait un peu de nerf, étant destinée à un public non averti. Il s'agissait en définitive de l'une de ces conférences destinées à faire connaître au grand public les nouvelles possibilités politiques offertes par Internet, ce qu'on a beaucoup fait l'an dernier, un peu moins ces derniers temps.
 
Quitterie, avec son inaltérable énergie, a donc énoncé les grands principes de la démocratie numérique. Et le débat qui a suivi a notamment porté sur la fracture numérique dont la France souffre encore puisque, selon un témoin, alors que la France jouit du meilleur taux d'équipement en ADSL d'Europe, elle végète en revanche dans les profondeurs du classement pour le taux de ménages connectés.
 
Encore un paradoxe.
 
Il a été question aussi des liens de confiance à tisser entre ceux qui ont du retard dans leur perception d'Internet et ceux qui s'y épanouissent. Et Quitterie a estimé que pour tisser ces liens de confiance, il fallait prendre le temps, ce dont on lui a évidemment donné acte.
 
En résumé, on espère que Grébert sera élu pour prolonger dans sa mairie de Puteaux son statut de pionnier de la démocratie numérique.
 
Pour le reste, grande nouvelle : je ne parlerai pas de Quitterie Delmas pendant six jours, puisque sur son agenda, le prochain événement des Citoyens Démocrates est situé à mardi, un café politique dans le Ve arrondissement de Paris.
 
Je crois que demain, je vais un peu parler des municipales parisiennes, car je commence à trouver tout ça agaçant.
 
Et puis je me sens démangé par l'envie de raconter quelques-unes des petites histoires de coulisses, à la fois de la gestion municipale parisienne en général, et de la mairie du XVIe arrondissement, qui est bien moins lisse qu'il n'y paraît !
 
Il me semble que si la campagne municipale parisienne est si ennuyeuse, c'est parce qu'on n'y dit pas la vérité. 

09/02/2008

Assas Démocrate, Paris VIe, l'Essonne, Quitterie Delmas et le paradoxe de François Bayrou.

Le Mouvement Démocrate n'est pas un parti politique. Le sera-t-il jamais ? Pas sûr. L'explosion en plein vol du système d'investiture de notre mouvement aujourd'hui a prouvé en tout cas que cette incarnation-là sera difficile.
 
Les faits sont les suivants : voici quelques semaines, la commission d'investiture du MoDem a donné mandat à Nathalie Boulay pour la municipale de Corbeil-Essonnes, non pas comme tête de liste, mais comme chef de file, tout le monde sachant très bien là la négociation personnelle faite par Nathalie, basée en particulier sur le pouvoir qu'elle avait de faire perdre son mandat de sénateur au vieux Serge Dassault, maire de Corbeil.
 
Autant le dire tout de suite, je trouve que Nathalie a été au moins légère, elle a commis une faute politique : ignorer à la fois la proximité très grande de Dassault et de Sarkozy, et le traitement très violent infligé par les journaux de Dassault à,Bayrou, faire l'impasse sur tout ça et conduire sa négociation comme si de rien n'était revenait à manquer de réalisme, comme les événements l'ont prouvé.
 
De la part de Dassault, la négociation ne manquait pas d'un certain toupet, non pas du toupet qui gagne mais de celui qui carbonise.
 
S'il y avait eu un tant soit peu d'intelligence sans excès de machiavélisme dans tout ça, Nathalie aurait fait sa liste au moins au premier tour. Et elle aurait vu avant le second s'il était toujours raisonnable de s'allier comme prévu. De la part de Dassault, concéder le premier tour au MoDem aurait été un signe de force et d'habileté.
 
Résultat, il n'y a eu dans tout ça que gaucherie, calculs abstraits et autisme. 
 
En carbonisant Nathalie Boulay aujourd'hui, Bayrou vient de faire exploser une grenade au visage de Dassault qui aura du mal à s'en remettre ; par excès de gourmandise, le vieux vient sans doute de perdre sa mairie. Tel est pris qui croyait prendre.
 
Je n'ai de regret que pour Nathalie, une fille méritante qui a beaucoup travaillé et sacrifié à ce qui a failli devenir une carrière politique.
 
Donc tout va bien pour Bayrou ? Eh non.
 
Car le retrait de son soutien à une candidate qu'il vient d'investir n'est que l'un des détails d'un océan de n'importe quoi, qui annihile tout sens de stratégie. Un parti politique n'existe que par les investitures qu'il donne, une labellisation que les électeurs sont d'ailleurs libres d'adopter. L'exemple de Corbeil prouve que l'investiture n'existe pas. Celui de Lyon, de Marseille et de quelques autres endroits est pire : là, outre la liste investie, on trouve des candidats faisant état de leur appartenance au MoDem sur deux autres listes, celle de droite et celle de gauche.
 
En vérité, il y a des candidats en congé de leur parti à peu près partout, à peu près dans tous les partis politiques, et le désordre est général.
 
Certes, mais l'entourage de Bayrou donne un indice supplémentaire de son incapacité à gérer cette réalité complexe qu'est une formation politique.
 
Au milieu de tout cela, heureusement, il y a Quitterie Delmas qui, coûte que coûte, vaille que vaille, tient bon le cap. Elle a raison.
 
Invitée ce soir des étudiants de l'université de Paris II - Assas (celle où j'ai moi-même étudié voici déjà ... argh ... plus de vingt ans), elle a très justement expliqué et décrit l'horizon du MoDem, un parti encore en germe, mais qui peut donner de grands résultats pour la société française.
 
Brillante comme toujours, elle a ébloui son auditoire par les motivations qu'elles a proposées pour convaincre autour de soi, ou dans la rue, de voter MoDem.
 
Puis Anne-Sophie Godfroy Génin, tête de liste dans le VIe arrondissement de Paris, celui où se trouve Assas, s'est exprimée à son tour pour développer quelques éléments de son programme, ceux qui concernent les étudiants. Ancienne élève d'un lycée du quartier (Louis-le-Grand ? Henri IV ?), puis de l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, elle a le verbe précis et une connaissance approfondie des réalités du quartier. Encore un arrondissement qui, en cinquante ans, est passé de 80000 habitants à un peu moins de 45000.
 
Qu'en dire ? La candidate est de qualité, ferait une bonne élue et, comme elle le pense, pourrait prendre l'unique siège de conseiller de Paris dévolu à l'opposition locale par cet arrondissement.
 
Pourquoi ? Parce que les électeurs (heureusement ou malheureusement) ont une connaissance très superficielle des événements du microcosme politique et qu'ils votent surtout sur une impression générale qui, je crois, finira par être bonne pour le MoDem. C'est bien le paradoxe de François Bayrou de parvenir à un tel résultat par un si étrange chemin.
 
Outre Quitterie, l'équipe des Citoyens Démocrates était présente ce soir par Domitille Marbeau, Géraldine Collette, Virginie, Fabien et Franck comme d'habitude, Benoît Charvet qu'on n'avait plus vu depuis quelque temps, Guillaume Desrosiers,et j'en oublie certainement.
 
Nous avons tous été reçus très chaleureusement par l'équipe d'Assas Démocrate, emmenée par les deux Arnaud.
 
Je signale à ceux que l'info intéresse que la salle était emplie de très jolies étudiantes, au milieu desquelles Quitterie semblait le diamant dans un bel écrin. 
 
Juste un dernier mot pour signaler que, quoique certains en pensent et même si certains s'en irritent, je voue une affection profonde et sincère à Quitterie Delmas.
 
Et il faut soutenir Marielle de Sarnez. 

08/02/2008

Quitterie Delmas avec Monique Baruti dans le VIIIe.

Le VIIIe arrondissement est un pur produit du XIXe siècle. Auparavant, il se trouvait presque entièrement hors les murs de Paris. En 1900, on l'appelait, administrativement, l'"arrondissement de l'Élysée" : le palais du président de la République s'y trouve et c'est le maire du VIIIe, le dinosaure sourcilleux Lebel, qui a récemment célébré le mariage du président qui est ainsi passé de la "peste brune" à la "peste Bruni".
 
Deux ou trois traits caractérisent le VIIIe arrondissement. Parmi eux, le premier est ce que l'on nomme encore par esprit de carte postale "la plus belle avenue du monde" et qui méritait ce surnom prestigieux sous Napoléon III et jusqu'aux années 1890 : alors elle était bordée de somptueux hôtels particuliers déployant un luxe époustouflant, au fond scandaleux mais magnifique, et dont il reste la trace la plus évidente au rond-point des Champs-Élysées, l'hôtel Dassault. Je veux parler bien sûr des Champs-Élysées.
 
La duchesse d'Albe, soeur de l'impératrice Eugénie, y avait une demeure énorme qui, logiquement, fut parmi les premières rasées après la chute du régime pour percer la rue Lincoln où se trouve l'un des derniers cinémas d'art et d'essai de ce quartier longtemps dédié au cinéma et où l'on renontre encore parfois des "stars" (même quand Sarkozy n'y est pas) aux terrasses.
 
Des immeubles, pas tous beaux, ont remplacé l'ancienne splendeur comme ils ont pu. Dans certains, des années 1880, on a classé un étage, décoré vers 1900 par un milliardaire mexicain ou un prince russe devenu fou d'amour pour Paris et pour ses jolies femmes.
 
Évidemment, en bas de l'avenue, il y a la place de la Concorde, l'obélisque et, en haut, l'Arc-de-Triomphe qui ... triomphe, et pour lequel on dû araser fortement une colline qui ponctuait la perspective ouverte depuis le Louvre et les Tuileries.
 
Peu de gens vivent dans cette partie de l'arrondissement : les prix y sont prohibitifs. Je crois qu'il y a encore un particulier (un seul) qui réside sur les Champs-Élysées.
 
À l'ouest des Champs-Élysées, les gens vivent la même vie que ceux du nord de mon XVIe arrondissement, ils viennent du reste au marché de l'avenue du président Wilson, dans le XVIe. À l'est, il y a surtout des bureaux, c'est bruyant, pas toujours propre et fortement pollué. Il faut s'éloigner un peu vers l'est et le nord pour atteindre des régions habitables. Et là sont les deux autres traits caractéristiques de l'arrondissement.
 
Le premier est la plaine Montceau, le lieu typique de l'aménagement du grand luxe haussmannien. Je donnerai après cette note une nouvelle fois la vidéo que j'ai tournée dans le jardin de la fondation Rothschild, qui illustre parfaitement cette époque somptuaire et qu'on devrait visiter en lisant d'un oeil "l'argent", l'épisode des Rougon-Macquart de Zola consacré aux folies d'Aristide Sacquart, le flamboyant mégalomane de la famille.
 
Le deuxième est ce qu'on nomme le "quartier de l'Europe" parce que toutes les rues y portent le nom d'une ville européenne, souvent des capitales : Rome, Moscou, Londres, Athènes, Bucarest, Constantinople, mais aussi des villes plus modestes comme Liège.
 
Pour l'anecdote, l'un de mes arrière-grands-pères, officier de marine, résidait dans les années 1930 rue de Constantinople, à l'angle de la place de l'Europe, dans un immeuble dont l'une des façades ouvrait sur une voie ferrée qui monte je crois de la gare Saint-Lazare, et mon père me disait que, avec ses frères et soeur, quand ils étaient enfants, le grand jeu était d'ouvrir les fenêtres sur la voie ferrée pour que lorsque le train passait, la vapeur montât de sa cheminée et envahît l'appartement, ce qui mettait tout le monde en fureur.
 
C'est dans ce quartier, organisé autour de la place de l'Europe, que réside la moitié de la population du VIIIe arrondissement, soit 20000 personnes.
 
Comme beaucoup de quartiers à vocation de haute bourgeoisie haussmannienne, il a été conçu comme un quartier de standing : sans le moindre commerce, et il garde un peu la trace de cette origine, même si des boutiques s'y sont tout de même insinuées avec le temps.
 
Le quartier de l'Europe est plutôt fermé sur lui-même. Une seule artère en sort : la rue de Lisbonne, qui descend dans la plaine Montceau jusqu'à la rue de Courcelles, tout contre le parc Montceau, à la frontière du XVIIe arrondissement, celui de Françoise de Panafieu (qui en fait réside dans le XVIe). C'est rue de Lisbonne, à la jointure des deux portions, que Monique Baruti et ses colistiers avaient invité les habitants du quartier à une réunion informelle à laquelle Quitterie Delmas et les Citoyens Démocrates ont eu la joie de se joindre.
 
Monique Baruti est une jeune femme dynamique, une avocate d'affaire, mariée, mère de famille, qui a vécu à Bruxelles, qui s'implique dans son quartier, qui gère tout à la fois, et qui découvre la candidature politique.
 
Elle est accompagnée de bons et solides colistiers, consultants, patrons de PME (dont un dans l'informatique), futurs profs, représentatifs de ce qui me paraît être le nouveau VIIIe.
 
En effet, cet arrondissement a vécu de plein fouet la métamorphose désertifiante des années 1970 et 1980 : le prix de l'immobilier qui flambe, les particuliers qui ne peuvent plus y faire face, les bureaux qui dévorent les rues une à une. On a donc dans une part notable de l'arrondissement un premier et flagrant paradoxe : un vrai quartier résidentiel, de beaux immeubles, des rues calmes, mais tout ça entièrement occupé par des bureaux venus là pour le prestige de l'adresse et qui ne s'y trouvent, en fait, pas à l'aise.
 
C'est d'ailleurs parce qu'ils ne s'y trouvent pas à l'aise que l'on constate un deuxième paradoxe : la vague des bureaux a commencé à refluer, les habitants reviennent peu à peu, mais l'effet de la désertification se poursuit, à travers la transformation des derniers commerces de proximité en casemates de restauration rapide, ouvertes seulement pour les bureaux, à l'heure du déjeuner. Le soir, tout est désert, c'est en quelque sorte le double effet kiss-cool de l'occupation par les bureaux : la première lame rase les habitants dans leurs appartements, la deuxième les rase avant qu'ils ne se rétractent, dans les boutiques du coin de la rue.
 
Impossible, donc, de trouver une baguette dans ce quartier, et pour faire ses courses, il faut se déplacer jusqu'à l'une des zones commerciales de périphérie : rue de Lévis dans le XVIIe, marché des Batignolles, grands magasins boulevard Haussmann dans le IXe, Champs-Élysées, marché de l'avenue du Président Wilson dans le XVIe. Tout cela ne serait pas grave si cela ne signifiait en pratique que l'on fait ses courses en voiture, ce qui n'est bon pour personne, et qu'on les fait difficilement si l'on est ralenti ou en famille.
 
La survie et le développement de commerces de proximité semblent donc le premier axe d'une politique pour rendre la vie plus facile et plus agréable dans le VIIIe, ce qui donne un excellent sujet aux candidats du MoDem pour s'adresser aux nouveaux habitants de l'arrondissement qui sont, à mon avis, leur meilleure cible.
 
Car le quartier a ses traditions et ses réseaux pas toujours faciles à pénétrer. Tout le monde n'entre pas au cercle Interallié, par exemple. Il faut donc s'attaquer d'abord à ceux qui sont accessibles.
 
Les projets développés par l'équipe, intelligente et créative, s'articulent autour de cette réalité : redynamiser les écoles qui commencent à être surchargées par l'afflux des enfants des nouveaux habitants, multiplier les crèches qui manquent cruellement comme partout dans Paris (c'est l'une des promesses de campagne de Delanoë en 2001 les moins tenues), créer un réseau de transport de grande proximité pour les personnes de mobilité réduite, maintenir les commerces existants, se donner les moyens d'en recréer d'autres si le retour des populations s'accentue, bref, faciliter la vie des gens.
 
Après cet excellent exposé, Quitterie Delmas a conclu la soirée en félicitant Monique et ses colistiers, tous très en verve, s'exprimant avec engagement et pertinence.
 
Puis elle s'en est allée vers l'est et moi à travers les rues désertes du quartier vide, j'ai retraversé la place de l'Étoile, suis redescendu vers la Seine pour m'arrêter au bar des Théâtres, avaler un stack tartare juste à côté de l'actrice Natacha Rénier qui, toute sage sur son siège, attendait ses sandwichs emballés dans l'aluminium avant de traverser l'avenue pour entrer en scène au théâtre.
 
Une jolie vision pour finir la soirée. 
 
Demain, je rejoins l'inégalable Quitterie à Nanterre. 
 
Dans trente jours, le premier tour.
 
 

19XI07
envoyé par jour-pour-jour

05/02/2008

Portrait d'Éric Azière.

Éric Azière est l'homme-clef des investitures pour Bayrou et comme la commission des investitures est de nouveau en vedette aujourd'hui avec la question lyonnaise, c'est l'occasion de parler d'Éric.
 
J'ai retrouvé récemment les papiers relatifs à la convocation des adhérents jeunes de l'ex-CDS où j'ai fait sa connaissance. C'était le mercredi 14 décembre 1983, à dix-huit heures, à l'adresse d'alors de la fédération centriste de Paris, 83, boulevard Montparnasse, au-dessus d'un cinéma.
 
La fédération d'alors fonctionnait comme une confédération, chaque section "généraliste" d'arrondissement fonctionnait dans une assez large autarcie. On se voyait aux fêtes carillonnées : dîners-débats, assemblées statutaires. Depuis deux ans que j'avais adhéré, j'avais été convoqué à deux dîners-débats et aucune assemblée statutaire.
 
Pour une raison que j'ignore, j'étais en effet "tombé du fichier" et, début 1983, lorsque le secrétaire général national du CDS d'alors, Jacques Barrot (aujourd'hui commissaire européen), m'avait adressé la "relance de cotisation", j'avais indiqué que j'étais tout prêt à renouveler ma cotisation, mais que, depuis bientôt dix-huit mois que j'étais adhérent, je n'avais été contacté par personne, je n'avais reçu aucune convocation, bref... deux jours après ma réponse, le secrétariat du député du sud du XVIe arrondissement de Paris où je résidais me téléphonait : j'étais littéralement convoqué dans son bureau pour le samedi matin.
 
Il faut dire que le député en question, Georges Mesmin, était l'un des vingt-deux qui subsistaient à ce parti battu... ce que j'ignorais. Mesmin me reçut, je lui répétai que je ne comprenais pas pourquoi on n'était pas venu vers moi, il me rétorqua que ce n'était pas à la structure d'aller vers moi, mais au contraire à moi d'aller vers elle. Cette réponse me scandalisa et, vingt-cinq ans plus tard, je n'ai pas changé d'avis : si quelqu'un se donne la peine d'adhérer, la moindre des choses est de prendre contact avec lui. Fin de la parenthèse.
 
Mon escarmouche avait fait du bruit. En politique, rien de tel que râler pour se faire connaître.
 
Quelques mois plus tard, j'atteignais mes dix-neuf ans et on me proposa de devenir vice-président des JDS (les jeunes en question). J'étais émerveillé, mais ... pas pour longtemps : le jour de l'assemblée générale (le 14 décembre 1983 à dix-huit heures, donc) où devait être désigné le bureau départemental dont je faisais partie, nous étions ... quinze : les huit candidats de la même liste et sept adhérents qui, poliment, ont voté pour nous.
 
Ce fut ce jour-là que je rencontrai Éric Azière : il conduisait notre liste, il devenait notre président.
 
Il n'a guère changé, ses cheveux grisonnent depuis quelque temps, mais il a cette même simplicité et cette même disponibilité qu'on constate.
 
Dans cette équipe toujours selon un principe confédéral, je représentais le XVIe, Éric le XVe (alors présidé par Jean-Charles de Vincenti conseiller de Paris), Alexandre Rézette le XIVe (il a disparu, emporté par une sombre histoire financière du conseil général des Yvelines), Bruno d'Isidoro le Xe je crois (il a épousé une Vitréenne et s'est installé dans le fief de Pierre Méhaignerie), il y avait aussi Pierre d'Ornano qui a réapparu dans les fichiers de l'UDF voici deux ou trois ans mais qui doit être reparti vers le Nouveau Centre, Joëlle Garriaud (la seule fille du lot, une grande blonde qui est ou a été élue des Français de l'étranger, mariée à un Britannique), et deux autres que je ne me rappelle plus. Des huit il ne reste au MoDem qu'Éric et moi.
 
L'activité de ce bureau connut un pic avec l'élection européenne de 1984, pour laquelle nous avions conçu une affiche adoptée par l'équipe nationale des JDS : "Réveillez l'Europe", figurant un énorme réveil où chaque heure était représentée par un drapeau européen (de l'Europe des Douze alors, bien sûr). Je me rappelle en particulier la nuit qui a précédé la constitution définitive de la liste conduite par Simone Veil et où nous avons passé de longues heures à tapisser la place où Veil résidait, derrière les Invalides, avec nos affiches, pour garantir une place au président national des JDS, Jean-Pierre Abelin (aujourd'hui député NC et candidat aux municipales de Châtellerault). Il fut d'ailleurs élu député européen, de justesse.
 
Quand Éric présenta sa candidature au poste de président national des jeunes, l'été 1986, il me proposa d'occuper la fonction (d'ailleurs rémunérée) de permanent des jeunes, avec le titre de délégué général. Je devins donc par cette élection dont j'ai déjà parlé, le délégué général des JDS. J'étais payé 5000 Francs en espèces par le CDS, je raconterai une autre fois le rituel de la rémunération, c'était cocasse.
 
La campagne de Barre commençait. Ma première activité (avant même l'élection) fut le centenaire de Robert Schuman. C'était une pure folie : l'équipe avait eu l'idée de remplir en trois semaines un train entier menant mille jeunes de Paris à Metz pour aller célébrer le centenaire de la naissance du père de l'Europe. Nous y parvînmes en passant chacun toutes nos journées au téléphone avec la terre entière. Barre fut heureux de ce succès qui le remettait en selle après qu'il avait dû avaler son chapeau en votant la confiance au gouvernement Chirac en mars. Helmut Kohl se déplaça et vint prononcer une allocution fervente pour la construction européenne.
 
L'équipe d'Éric Azière avait ainsi fait ses preuves. Il faut que je dise que s'y trouvaient Olivier Henno, l'homme fort du MoDem du Nord, Nathalie Boulay-Laurent, la forte femme du MoDem de l'Essonne, Christophe Quarez, tête de liste à Saint-Leu-la-Forêt, et quelques autres dont j'ai déjà parlé aussi. 
 
Toujours avant l'élection, nous eûmes aussi la charge de l'organisation de l'Université d'Été que les jeunes montaient chaque année avec l'argent du parti (on disait déjà, souvenir du MRP, l'argent du "mouvement").
 
Barre en était l'invité vedette, c'était la période où les figures de l'UDF devaient se déterminer pour savoir si elles soutiendraient notre candidat pour l'élection présidentielle suivante. Je me souviens de Jean-Claude Gaudin, en maillot de bain et tee-shirt, lové dans une bouée-pneu, au milieu de la piscine du centre de vacances VVF (dans l'Ardèche) où nous nous trouvions, et indiquant à une caméra de télévision qui oscillait dangereusement sur l'eau que "bien entendu", il soutiendrait Raymond Barre.
 
Là encore, l'Université d'Été fut un succès : le CDS s'affirmait comme le pivot de la candidature de Barre, c'était une aubaine pour Méhaignerie et Barrot, nos deux leaders, qui montrèrent leur satisfaction. Les adhérents, impliqués dans nos différentes activités récentes, nous élurent par 83% des voix au congrès à l'automne 1986.
 
La présidence jeune d'Éric Azière fut une combinaison d'efficacité et de créativité. Je travaillai à consolider le réseau : beaucoup de départements n'avaient pas de correspondant jeune, ma mission fut de boucher les trous, ce que je fis, et bientôt, nous eûmes presque partout de vraies équipes.
 
Éric, lui, jouait le rapport de force, solidement adossé à sa capacité à faire de la notoriété au petit parti. Il mélangeait convictions et ficelles de métier. J'ai le souvenir, par exemple, d'une réunion du conseil politique (en somme le Conseil National) du CDS, à la Maison de la Chimie, où chacun d'entre nous avait un exemplaire du discours d'Éric, où étaient soulignés un certain nombre de phrases ou de passages destinés à déplaire à nos leaders "aînés". Nous allions nous répartir avec régularité pour "faire la salle". Chaque fois que le passage était souligné, nous applaudissions en choeur, comptant sur le réflexe moutonnier d'une telle assemblée. Et effectivement, à chaque fois que nous applaudissions, comme les applaudissements fusaient de partout en même temps, les conseillers politiques, sursautant, se mettaient à applaudir frénétiquement, mettant les leaders en difficulté.
 
Le discours d'Éric, ce jour-là, était très beau. Il se référait à l'époque où tous ces aînés avaient été jeunes "Il y avait alors... il y avait ... il y avait la France à moderniser, il y avait l'Europe à construire, il y avait ..." et il leur renvoyait le miroir glacial de ce qu'ils étaient devenus.
 
Ainsi apprit-il à se faire redouter.
 
Il alla cependant trop loin pour sa sécurité.
 
Il prononça le dernier discours que j'ai entendu de lui comme président des jeunes à une Université d'Été en 1990 ou 1991. Atteint par la limite d'âge, il quittait la présidence. Il trempa sa plume dans le vitriol. Ainsi s'ouvrit certes la succession de Pierre Méhaignerie comme président du CDS, mais Éric partait pour une traversée du désert.
 
Il en sortit deux ans plus tard.
 
Une de ses amies, Lysiane Polfliet-Soubeyrand (qu'on a vue depuis dans le cabinet du premier ministre Raffarin), avait été embauchée par Claude Goasguen, à l'époque conseiller de Paris centriste élu par le XIVe arrondissement (et aujourd'hui tête de liste UMP dans le XVIe). Goasguen avait formé le projet d'éliminer son ancien allié dans la fédération parisienne, devenu son rival, Jean-Charles de Vincenti que j'ai mentionné plus haut. La technique de Claude est toujours d'embaucher quelqu'un de l'entourage de son adversaire. C'est ainsi que plus tard, lorsqu'il voulut éliminer Georges Mesmin, il passa un contrat avec moi et recruta Philippe Mandonnet qui je crois est maintenant en Normandie auprès d'un élu (fidèle au MoDem ?).
 
Bref, Éric, qui travaillait pour des prunes et pour une petite radio parisienne (radio Montmartre, je crois), accepta la proposition de Goasguen.
 
C'est ainsi que, conduit vers Goasguen par un autre ami (qui réside désormais au Gabon depuis son mariage), j'ai retrouvé Éric après plusieurs années d'éloignement. Et c'est lui qui m'aiguilla vers la campagne interne du CDS qui aboutit à la victoire de Bayrou. Ma tâche, qui n'était pas amusante en elle-même mais qui me permettait de participer de très près à l'équipe de campagne, consistait à répondre au nombreux courrier de militants reçu par Bayrou.
 
J'avais adopté une méthode simple, certainement pas originale, en me procurant un lot de discours de Bayrou, où j'avais sélectionné des paragraphes fournissant des positions de principe à exprimer. Cette formule suffisait pour quatre-vingt-dix pour cent du courrier. Pour le reste, j'improvisais sous le contrôle d'Éric.
 
Une seule fois mon texte fut retoqué : j'y mentionnais Georges Bidault, alors plus connu comme proscrit de l'OAS que comme ancien président du CNR. Depuis cette époque, Bayrou a remis le résistant Bidault à l'honneur et j'en suis heureux.
 
Et voilà : Éric est devenu, de mois en mois, de plus en plus indispensable à Bayrou, connaissant le réseau centriste comme sa poche, ayant porté beaucoup d'élus locaux sur les fonts baptismaux quand il présidait l'équipe des jeunes. Il aboutit à cette fonction d'investiture pour laquelle il montre de rares qualités.
 
Demain, sans doute, il va participer encore plus activement au débat politique général.
 
Pour l'heure, je suis heureux qu'il soit tête de liste du MoDem dans le XIIIe arrondissement, celui où, avec Quitterie Delmas, je peux le soutenir le plus facilement et je remercie Quitterie de permettre à cette vieille camaraderie de se poursuivre dans l'ombre de ses ailes de fée. 

03/02/2008

Une matinée de campagne dans le Ve arrondissement de Paris.

Il y a des noms de Paris qui sont presque à eux seuls devenus des cartes postales : Montmartre, le carreau du Temple, Saint-Germain-des-Prés, Pigalle... la Contrescarpe, une place qui tient son nom d'un dispositif de fortification médiévale, et tout juste à côté, la rue Mouffetard, la "Mouffe" pour les intimes.
 
Elle descend de la Contrescarpe jusqu'à une place colorée qui sert d'extrémité à une autre adresse célèbre de Paris, l'avenue des Gobelins, du nom de l'ancienne manufacture royale des tapisseries qui, de là, remonte pour s'enfoncer dans le XIIIe arrondissement cher à Quitterie Delmas.
 
Sur cette petite place se tient un marché fidèle aux usages parisiens : fruits et légumes, saveurs diverses. ce marché est prolongé par la rue commerçante, la Mouffe qui monte.
 
Quand je suis arrivé là, tout était orange : une troupe de fantassins oranges y était surmontée par un nuage de ballons gonflés à l'hélium, tous oranges, sur lesquels était inscrit un beau slogan : "la victoire en changeant". La rue elle-même semblait ornée d'une gigantesque vigne dégoulinant de grappes d'énormes raisins oranges. C'était véritablement ... orange.
 
Il y avait là Virginie Votier, sorte de partie émergée de l'iceberg Quitterie Delmas, Sébastien Dugauguez, deux militantes du XIIIe, Sébastien Soria, Benjamin Sauzay, quelques autres, auxquels se sont joints Fabien Neveu et Franck Vautier, le tout s'assemblant avec une véritable haie d'honneur de militants de la campagne du Ve, montant de la place par la Mouffe, jusqu'au point où se tenait la tête de liste du MoDem dans le Ve : le journaliste Philippe Meyer, bien connu des gens que nous avons croisés.
 
Cette partie-là du tractage fut chaleureuse et bon enfant, l'accueil de Meyer souriant, faussement désinvolte, ponctué de phrases acerbes sur la gestion tibériste de la Ville de Paris, au milieu d'un flot continuel de gens montants et descendants, certains passants, tout heureux, s'arrêtant pour pouvoir converser un instant avec l'un des esprits les plus libres des médias actuels.
 
Il y avait des gens d'autres quartiers, diverses formes de touristes, et, heureusement, des gens du cru.
 
Au bout d'un moment, ayant épuisé nos épaisses piles de tracts (de simples photocopies : sobriété or not sobriété), nous sommes redescendus vers la petite place ; là, nous avons essayé de boire un godet au bistrot, mais la patronne, puis le patron, sont sortis pour nous mettre mal à l'aise, l'oeil rivé sur les gens de Tibéri qui visiblement, les surveillaient.
 
En fait, ça tombait bien : ce fut le moment que choisit Philippe Meyer pour aller entonner gaillardement "le temps des cerises" au milieu d'une animation foraine reproduisant un bal populaire du temps des Apaches. Tout oranges, sommés du dernier nuage de ballons oranges (les autres dodelinant le long des rues au-dessus de la tête d'une flopée d'enfants hilares), nous nous sommes groupés autour de lui, chantant aussi la belle chanson de Jean-Baptiste Clément.
 
"J'aimerai toujours le temps des cerises,
c'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte
Et dame Fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur".
 
Un texte qui aurait plu à Alceste.
 
Et là, mine basse, est apparue Xavière.
 
Xavière Tibéri.
 
On occupait son territoire. Elle et ses gens (une militante venue d'Anthony, par exemple) portaient tous des écharpes bleu pâle : c'est le temps des emblèmes politiques colorés. Le PS ne sait plus bien s'il est en rose, en parme, en fuchsia ou en ... je ne sais pas bien quoi, mais au-delà des tiraillements inévitables en temps de campagne, on a senti plus de sympathie, notamment de quelques jeunes perdus parmi les têtes grises des militants socialistes emmenés par l'autoritaire Lyne Cohen-Solal.
 
Jean Tibéri, comme un monarque qu'on fait attendre, n'osait s'engager dans l'espace tout orangé. Il tentait faiblement quelques piques, ses militants gelaient autant que nous (malgré le soleil, il gelait presque).
 
Et c'est là que, malheureusement, j'ai dû rentrer, laissant mes amis au milieu de ce suspense haletant. Il y en aura sûrement un pour raconter la suite !
 
Pour l'anecdote, sur le chemin du retour, j'ai croisé le chroniqueur Paul Wermus portant ... l'écharpe bleu pâle.
 
Voilà. L'équipe des "Adhérents sont notre force", comme promis, a apporté avec joie son soutien à une équipe de terrain qui nous a impressionnés.
 
Quitterie Delmas, comme toujours, a parlé longuement avec les gens, militants de toutes les listes, candidats (Christian Saint-Étienne égaré, tout seul, coiffé d'un bonnet, deux militants d'un autre ex-UDF, Édouard Bonhomme, un vieux monsieur fragile, les militants MJS, les dames de chez Tibéri), laissant toujours ses interlocuteurs touchés par son regard et l'attention qu'elle leur portait.
 
Une belle matinée. 
 
PS : en vérité, là où j'ai noté que j'ai dû rentrer, il faut plutôt lire que je me suis mis en rogne, j'ai très mauvais caractère, mais euh... ça reste entre nous.
 
PS 2 : en complément, puisque c'est dimanche soir, je laisse un lien avec une page assez drôle.
 
Et j'ajoute les images de la fin de la matinée :
 
 

28/01/2008

Municipales, Paris XIIe : début de la campagne de Corinne Lepage.

04/01/2008

Énergies nouvelles : un plus du MoDem pour les municipales ?

Alors que la campagne municipale parisienne se déploie mollement dans une indifférence explicable, je suis frappé de l'absence du thème des énergies nouvelles du débat politique. Non seulement à Paris, mais un peu partout.
 
À Paris, c'est d'autant plus paradoxal que les Verts ont fait partie de la majorité municipale sortante, à laquelle ils ont eu l'intention d'imposer certaines de leurs vues.
 
Or on a beau chercher un bond spectaculaire des énergies nouvelles dans la capitale depuis 2001, on ne le trouve pas. On a l'impression que la voix des élus verts s'est limitée à exiger ... ce qui était déjà prévu, c'est-à-dire la réduction de la circulation automobile dans les rues parisiennes.
 
Je rappelle que cette politique-là date de la fin du troisième mandat Chirac et que toute la mandature Tibéri a déjà été émaillée par le recul de la circulation des véhicules individuels au profit des transports en commun, notamment par la création de couloirs d'autobus en sites propres sur lesquels les bicyclettes étaient plus ou moins encouragées et, comme adjoint au maire du XVIe chargé des sports, je peux témoigner de nombreuses discussions sur le dessin des axes cyclables qui ont débouché pour certaines dès la fin de Tibéri, pour d'autres après son départ forcé.
 
Loin de moi l'idée de nier l'ampleur qu'a prise cette politique sous Delanoë : chacun la constate. Et les tentatives de la droite d'en dénoncer les inconvénients ne semblent rencontrer qu'un écho faible, ce qui doit en prouver le succès.
 
Seulement, hors de cet effort, rien.
 
On cherche en vain la politique volontariste permettant d'améliorer l'air de Paris en substituant des énergies renouvelables aux chaudières à pétrole. Il y a, bien entendu, et depuis trente ans, le chauffage urbain, basé sur la récupération, mais ce n'est pas à proprement parler une énergie renouvelable et surtout, ce n'est pas neuf, ce n'est pas du Delanoë.
 
Et si, au lieu de la mièvre campagne actuelle du MoDem parisien (enracinée dans les thèmes qui ont porté seulement Bayrou en 2002 à ... 6,5% des suffrages...), on lançait une croisade pour le photovoltaïque, pour le chauffage solaire, pour la géothermie, tous domaines où la Ville de Paris, tant par ses incitations fiscales que par le poids de ses commandes publiques, pourrait jouer un rôle moteur et décisif ?
 
Ca aurait une autre gueule, non ? 

15/12/2007

Pas de Paname pour Panaf.

Autour des adhérents de feu le groupe Paris Libre (menés par le maire du XVe Galy-Dejean), une fronde gronde à l'UMP de Paris, comme le révèle l'AFP hier.
 
En effet, quatre conseillers de Paris sortants se sont réunis avec des délégués de plusieurs arrondissements : outre le XVe, donc, le VIIe où le parachutage de Rachida Dati ne passe pas, le XIIe où celui de Cavada irrite aussi, le Ve où l'inamovible Jean Tibéri lasse la patience de plus d'un militant, le Xe, le XVIIIe (ancien arrondissement d'Alain Juppé) et le XXe en particulier.
 
La multiplication des dissidences souligne la faiblesse de la candidature Panafieu, dont les sondages demeurent difficiles, et remet en cause le leadership du président de la fédération UMP de Paris, ancien bras droit d'Édouard Balladur, le député Goujon.
 
Françoise de Panafieu paraît ainsi de moins en moins en situation de conquérir la mairie.
 
Et comme le MoDem n'est pas encore en situation non plus de lui faire de l'ombre - il lui manque encore des candidats et en particulier d'avoir présenté ses têtes de listes par arrondissement (et donc d'avoir parachevé la procédure démocratique interne) -, pour Bertrand Delanoë, l'élection ressemble de plus en plus à un billard. Attention aux trop beaux succès : ils préludent souvent à des déconvenues.

11:25 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, municipales, Paris, Sarnez, Panafieu, UMP, PS | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/12/2007

Le MoDem enraciné.

L'élection législative partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges est difficile à interpréter en termes généraux, tant l'abstention en semble la première victorieuse. Et cependant, elle vaut comme un sondage grandeur nature sur une population représentative qui a répondu aux mêmes questions six mois plus tôt.
 
Tout d'abord, les scores des deux principaux candidats sont comparables, 38-37. Mais en juin, l'UMP, sur la vague sarkozyste, devançait le PS. Cet ordre s'est inversé.
 
Ensuite, le MoDem, qui existait peu, n'a pas percé, mais sa représentativité se stabilise : 3,3 en juin, 3,05 en décembre. Score particulièrement faible, cette circonscription est celle où le MoDem a fait son score le plus faible. Pas de miracle donc, hélas, pour nos amis Cadiot et Menzel.
 
Enfin, la remontée du Front national est spectaculaire, de 4 à 7 si j'ai bien lu, et c'est là l'événement : le sarkozysme ne parvient pas à conserver l'électorat d'extrême droite qui commence à revenir à sa source. Il est vrai que l'électorat pied-noir, représentatif à Sarcelles, a pu être agacé par la visite de Sarkozy en Algérie. Et la crédibilité du gouvernement pour maintenir la paix sociale est entamée par les événements de Villiers le Bel, qui expliquent certainement une autre part de ce revirement.
 
Toujours est-il que le score stable sur un échantillon restreint permet de supposer que la sociologie électorale du mouvement est stabilisée elle aussi.
 
C'est ce qu'indiquent les autres élections partielles qui ont émaillé l'automne.
 
Cette stabilisation semble se faire sur le pied des législatives, ce qui est un point de départ (un peu plus de 8% en moyenne dans les circonscriptions où le MoDem a présenté des candidats).
 
À Paris, où la moyenne des MoDem aux législatives est supérieure à 10%, Marielle de Sarnez sait donc ce qui lui reste à faire pour s'adresser à cet électorat naturel du mouvement qui lui a donné son investiture. Si elle trouve les bons mots et les bons visages, le MoDem pèsera dans le futur conseil de Paris. 

17:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, Paris, Sarnez, Sarcelles, MoDem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook