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15/06/2008

Quitterie Delmas dans le "Nouvel Obs", appelle à une "nuit du 4 août" contre le cumul des mandats.

Deux raisons d'acheter le "Nouvel Obs", cette semaine : un DVD de "The Hours", le film sur Virginia Woolf avec Nicole Kidman, et surtout, page 40, une tribune cosignée par notre Quitterie Delmas et Julien Bayou, une responsable politique et un citoyen : "Pas de modernisation sans cumul des mandats".
 
J'emprunte la transcription ici et on la trouve :
 

"Il y avait des raisons d'y croire. 2007-2008 : les programmes présidentiels, la commission Balladur, tous étaient d'accord, la modernisation de nos institutions impliquait le non-cumul des mandats. Un levier pour guérir notre démocratie malade et renouveler le personnel politique.

Juin 2008, en pleine loi de «modernisation», c'est l'omerta. «La France condamnée à l'immobilisme par ses corporatismes ?», entend-on... Le pire de ces corporatismes serait-il celui de la classe politique, incapable de se réformer elle-même ? Un par un, les chantres du non-cumul des mandats sont tombés, «oui, le système m'a vaincu», a avoué l'un des plus célèbres ex-défenseurs de la cause. Les professionnels de la politique ont confisqué le débat, trahissant leur parole donnée et stigmatisant la France, une nouvelle fois qualifiée d'«exception» parmi les démocraties européennes : 85% de cumulards en France, 16% en Italie, 10% en Allemagne, etc.

Depuis trop longtemps la France se prive de ses nouvelles énergies citoyennes et engagées. Qui s'invitent du coup au débat sur les institutions (www.nonaucumuldesmandats.org) . Au final, la classe politique a deux choix : creuser d'autant plus le fossé entre gouvernants et gouvernés, ou acter le passage des institutions au XXIe siècle en adoptant une fois pour toutes le principe du non-cumul des mandats. Ce n'est qu'au prix de cette nouvelle «nuit du 4Août des privilèges» que notre démocratie pourra réconcilier les Français et leurs institutions."

 

Ce sont des choses fortes et vraies, si l'on me permet ce commentaire. L'article est paru jeudi, quelques heures à peine après le décès d'Ali Menzel

(Il y a une photo de l'AFP, j'en mets une de mon stock à la place)

Image 30.png

 

Bientôt une courte escale en Bretagne.

J'avais prévu de partir mardi matin à l'aube pour rentrer jeudi avant le crépuscule, mais les événements font que je pense partir mercredi matin tôt et revenir vendredi soir, m'arrêtant à Nantes pour mes recherches à l'aller comme au  retour, et passant la journée de jeudi à Combrit, Pont-l'Abbé et Quimper.

Vroum.

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Retour de flam à la Ville de Paris.

Gilbert Flam était un agent secret, un agent de la DGSE, c'est lui qui enquêtait sur le prétendu compte japonais de Jacques Chirac. Il fut remercié de la DGSE et, pour faire bonne mesure sans doute, son épouse, Mireille Flam, devint adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë. Or, peut-être en raison de son soutien très affiché à Ségolène Royal, on a appris en mars que Mme Flam n'était pas reconduite comme adjointe au maire de Paris chargée des marchés publics. Et voici qu'on apprend vendredi que des perquisitions ont eu lieu chez elle dans le cadre d'une enquête sur un marché public de gestion de déchetteries.
 
Retour de flamme contre Delanoë ? Rétorsion des chiraquiens après la perquisition relative au compte japonais ?
 
Ou tout simplement efficacité de la justice ?
 
Je penche pour la troisième hypothèse.
 
Reste à savoir ce qu'on va trouver. 

Modernisation = non cumul des mandats : question d'argent ?

Lors de la dernière République des Blogs, j'ai un peu bavardé avec Alex de Melun, assistant parlementaire d'un député UMP et blogueur. En rôdant dans la blogosphère, je m'aperçois qu'il a donné en novembre dernier un très intéressant point de vue sur le cumul des mandats, qu'il conclut en indiquant qu'il est favorable au mandat unique.
 
Pour lui, le nerf de l'affaire est bien la rémunération des élus.
 
De fait, l'activité politique consiste essentiellement en un réseautage permanent. Obtenir un mandat indemnisé revient à se faire rémunérer pour tisser des réseaux personnels. En obtenir deux permet d'y gagner à la fois en crédibilité et en revenu, donc en efficacité autant qu'en confort. Si bien qu'au lieu que l'engagement au service de tous soit un moment de la vie de chaque citoyen (selon l'expression de Quitterie Delmas), ce n'est qu'un parcours personnel, le fil d'une vie, un curriculum comme un autre.
 
Alex de Melun propose de rémunérer mieux les petits maires, le débat sur sa note est de bonne qualité.
 
Par ailleurs, je note que Jérôme Charré (dont j'attends d'autres travaux avec impatience), dans son compte-rendu d'une après-midi de séance du congrès de Cap 21, rend compte d'un débat qui y eu lieu sur le cumul des mandats, dont la prohibition est écartée par Corinne Lepage, avec les mêmes arguments que François Bayrou d'ailleurs...

14/06/2008

Coetivy par Missirien.

Deuxième généalogie fournie par Guy Autret de Missirien. On voit assez bien comme elle a servi au Père Anselme. Dans le registre du Cabinet d'Hozier, elle est accompagnée d'un texte d'une autre main, qui se dit basé sur les travaux de Missiren et qui reprend (en les augmentant parfois) les éléments donnés par Missirien, précédés d'un chapeau dans la manière de ce généalogiste, ce qui indique peut-être un échange de travail entre Missirien et d'Hozier.
 
Coetivy

- Prégent Ier, seigneur de Coetivy, épousa selon des mémoires que je n’estime pas véritables Adelice, fille de Guiomarch de Léon.

Alain
Janne, femme de Hardi de Lohéac, frère puîné de Eudon, maréchal de Bretagne 1249

- Alain Ier, sire de Coetivi, duquel je ne sais le mariage, fut père de Prégent II.

- Prégent II, seigneur de Coetivi, vivait aux années 1250 et 1260 et épousa Plesou de Kerlehc (sic pour Kerlec’h), dame dudit lieu, fille de Éon et petite-fille de Hervé, seigneurs de Kerlehc, ladite de Kerlehc portait d’azur semé de sonnettes ou grillets d’argent.

Prigent III
Sibile de Coetivi eut en partage la terre de Kerlehc et épousa Bernard du Chastel, fils puîné d’autre Bernard, lequel prit le nom de Kerlehc, retenant les armes du Chastel avec un lambeau d’azur, et de ce mariage sont issus les seigneurs de Kerlehc, de Tresviguidi (Tréziguidy), de Reserno, de Langalla, du Rusquec, de Quistinic et autres du nom de Kerlehc.

- Prigent III, seigneur de Coetivi, duquel je ne sais non plus le mariage, fut père d’Alain II.

- Alain II, seigneur de Coetivi, 1342, son mariage m’est inconnu.

Prégent IV
Hervé de  Coetivi épousa Constance de Rodalves (Rodalvez) et furent père et mère de Constance de Coetivi, femme d’Alain seigneur de Kerlouan.

- Prégent IV, seigneur de Coetivi, épousa Sibile de Coetivi, sa parente, laquelle Sibile épousa en secondes noces Alain de Knechcan.

Prégent V
Alix, femme de Derien de Rodalves (d’azur à une fasce d’or chargée de trois roues de gueules), d’où sortit Jan, seigneur de Rodalves, qui fut curateur d’Alain, sire de Coetivi, son cousin germain, le contrat de mariage est de l’an 1352, ladite Alix épousa en secondes noces l’an 1366 Alain, seigneur de Lesormel (d’azur à trois bandes d’argent).

- Prégent V, sire de Coetivi, épousa Catherine de Rosmadec (d’or à trois jumelles de gueules), fille de Riou de Rosmadec et de Catherine du Pont.

Alain

- Alain III, sire de Coetivi, eut pour femme Alix et fut père de :

Prégent
Alix, femme 1e de Robert, seigneur de Kerouzéré, 2e de Geffroy de Launay, chevalier.

- Prégent VI, sire de Coetivi, épousa Thiéfaine Grenguen (d’or fretté de gueules accompagné de semé de roses de gueules), fille de Messire Alain de Grenguen, seigneur du Forestic ; ledit Prégent mourut l’an 1384 et ladite Thiéfaine se remaria avec Messire Guillaume de Launay, chevalier, seigneur de Trousilit.

Alain
Olivier de Coetivi, partagé le 15 août 1402, a fait branche que je ne connais pas.
Alix de Coetivi, femme de Geoffroy Tournemine, seigneur de Kermelin, et en secondes noces de Robert, seigneur de Kergroadès.
Perrine de Coetivi, femme de Yvon, seigneur de Crec’hquérault (d’argent à trois tours de gueules).

- Alain IV, sire de Coetivi, épousa Catherine du Chastel et fut père de :

Prigent, amiral
Alain, cardinal
Christofle
Olivier
Guillaume
Bernard
Alix de Coetivi, mariée à Penmarc’h le 5 août 1431
Méance de Coetivi, femme de Jan de Langueoues
Ysabeau de Coetivi

- Olivier, sire de Coetivi, épousa Marie de Valois et laissa Charles et ses soeurs.

- Charles, sire de Coetivi, épousa Janne d’Orléans et par contrat du 26 juin 1497, passé en la ville de Saintes, par lequel il est qualifié “Très haut et très puissant seigneur”, il vendit à noble et puissant Jan, seigneur du Juhc (sic pour Juch) et à Louise le Baillif, sa femme, les seigneuries de Coetivi, Menant, Forestic et Trégouron, lesquelles terres Marie du Juhc, fille desdits Jan et Louise le Baillif porta en la maison du Chastel par son mariage avec Tangui, sire du Chastel.

Note : au sujet des armes de Grenguen, Missirien a expliqué dans sa lettre à d’Hozier :

"Je n’ai trouvé les armes du Grenguen qu’en un ancien sceau de l’an 1300 qui porte un fretté et des roses en chaque vide du fretté. J’y ai ajouté les blasons au hasard et était : d’or fretté de gueules accopagné de roses sans nombre du même."

"Sagan".

Sagan est à peu près la jumelle de Bardot. Celle-ci est née fin 1934, celle-là avait vu le jour en 1935. Elles sont apparues à peu près en même temps, le milieu des années 1950, guidées par la même personne, Hélène Lazareff, fondatrice du magazine Elle et épouse de Pierre Lazareff, tout-puissant patron du quotidien alors souverain, "France-Soir". Bardot et Sagan sont filles d'industriels. L'une comme l'autre ont des attitudes d'enfants gâtées, et pourtant leur enfance est synonyme de guerre et d'Occupation. Toutes deux sont réputées avoir bousculé les conformismes de la vie bourgeoise par leur mode de vie, mais ont produit des oeuvres conformistes. Leur principale différence est que Bardot était belle et sensuelle, tandis que Sagan... euh...
 
Si l'on voulait aller plus loin dans cette comparaison, il faudrait énoncer l'impression que l'on a, que j'ai, qu'il y a, chez l'une comme chez l'autre, une profonde sévérité à l'encontre du genre humain. La défense des animaux chez Bardot est plus contre l'humain que pour l'animal. L'humain, coupable, forcément.
 
C'est un peu dans ce registre que se place Diane Kurys pour son portrait réussi de Françoise Sagan. L'écrivaine ne l'intéresse pas : ce qui touche Kurys chez Sagan, c'est son mode de vie, et en particulier son goût affiché pour les femmes, que la génération de Kurys (les baby-boomers) trouve avoir été révolutionnaire, avoir ouvert des portes jusque-là closes. En somme, tant pis si l'oeuvre est mineure et si elle plaît au public sans épater les professionnels : la vie vaut mieux que ça.
 
Mais si l'on admet ce point de vue, il faut dire aussi que, de la même façon que contre Bardot, on est très gêné par la mentalité de Sagan, que Kurys décrit comme incapable de la moindre considération pour autrui, même pour son propre fils. Pas un instant, elle ne s'émeut de la douleur de quelqu'un d'autre qu'elle-même, pas un instant, elle ne témoigne d'amitié, de tendresse. Sèche, froide, glaciale même, lucide, elle se sent seule, profondément, et décide de subir sa solitude en ne consacrant pas plus d'intérêt aux autres qu'elle n'accuse ceux-ci de lui en porter, même s'ils sont faibles. Il n'y a pas un mot sur la souffrance des gens.
 
En revanche, elle vit dans une opulence distraite, parfois dangereuse puisqu'elle dépense plus que ses ressources ne le lui permettraient en réalité.
 
Et finalement, il faut le dire, chez Bardot comme chez Sagan, ce qui semble prévaloir, ce sont les préjugés de leur milieu, la bourgeoisie aisée, immobile, parisienne. De là la superficialité revendiquée, la cérébralité de Sagan, la futilité de Bardot ; de là le cynisme de Sagan, le culte de l'animal chez Bardot. Toujours l'oeil froid sur l'être humain.
 
Et c'est donc sans doute ce qui a vraiment manqué à Sagan pour faire une oeuvre, puisqu'elle avait du talent : savoir s'émanciper tout à fait de l'esprit de son milieu, et cela d'une seule façon possible : par la compassion, par l'altruisme.
 
Ainsi Sagan, ne s'étant intéressée à personne, finit-elle finie, oubliée, seule vraiment, et transformée en objet sale, en animal encombrant.
 
Le film de Diane Kurys (qui parlait déjà de ses copines de classe il y a plus de trente ans dans le film "Diabolo Menthe" et qui, depuis, a produit quelques oeuvres très regardables) a d'abord été conçu pour la télévision et on nous dit que c'est Luc Besson qui a eu l'idée de le sortir au cinéma, il a bien fait.
 
Car même si l'on est un peu gêné au début par le côté légèrement précieux et figé de l'excès de reconstitution visuelle des années 1950, on redécouvre qu'une bonne biographie, avant d'être une étude des faits et gestes, est un portrait.
 
La composition de Sylvie Testud n'est pas dans le registre de l'inspiration, mais paraît impeccable, parfaite comme toujours chez cette actrice qui, par ailleurs, est devenue à son tour écrivaine.
 
Enfin, il vaut mieux se documenter un peu avant d'aller voir le film, surtout si l'on a moins de trente ans, pour pouvoir déchiffrer les personnages, tous oubliés aujourd'hui : Bernard Frank, Jacques Chazot (Pierre Palmade en douceur), Guy Schoeller, et quelques autres. La vie artistique parisienne des années 1960 reposait sur une élite mondaine qui n'a guère laissé de traces. 

Compte de Jean Droniou 1426-28 (suite et fin).

Étrennes

À M. d’Alençon
À Messire Bretran de Tréal
Au vicomte du Fou (Faou)
À M. d’Estampes
À Tritan de la Lande
À Messire Jehan de Kermellec
À Richard l’Abbé, écuyer du duc
À Amaury Marquier, écuyer du duc
À Mgr le chancelier
Au bâtard d’Alençon
Messire Jehan de Coetvannec (Coetevennec)
À la reine de Sicile fille du duc
À Mlle d’Alençon
À Mlle de Porhoet
Au sire du Gavre
À Thomas du Chastel
À M. l’évêque de Saint-Brieuc
À l’évêque de Léon
Au sire de Rostrenen et au sire de la Hunaudaie, de M. le comte
À Alain Coaynon
À Bertran Huchet
À M. Pierres de Bretagne
Au beau neveu d’Alençon
Au vicomte du Fou
À Jehan de Fontenailles pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Pierres de Beaucé et Alain Coaynon pour avoir été en ambassade vers les dames de Laval et de Vitré, mandement du 23 août 1428
À Jehan Jorce lieutenant de Pontorson et Jehan Duglas, écuyer du sire de Talbot, 12 hanaps d’argent, mandement du 31 août
À l’archidiacre du Désert, Guillaume l’Évesque et Alain Coaynon pour aller en ambassade vers le duc de Bethford, mandement du 31 août
Au vicomte du Fou pour le soudoi de 11 hommes d’armes et 8 archers qui étaient sous lui au siège de Bouveron, mandement du 6 septembre

le duc à Auray à la mi-août

À l’évêque de (?) qui fit le service à la Notre Dame de septembre à l’Ermine devant le duc
À Olivier du Hancoet pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Guillaume Bouteville en pareille cause

le duc à Auray à la Saint Michel

À Grantboys qui fut avec le sire de Châteaubrient devers Talbot au Mans et à Sainte-Suzanne pour le fait des pays d’Anjou et du Maine, mandement du 29 septembre
À Alain Coaynon pour aller voir les dames de Laval et de Vitré quérir leur assentiment de lever en leurs terres les fouages ordonnés pour le bien public du pays, mandement du 2 octobre
À Pierre de Neuville pour aider à payer sa rançon aux Anglais
Au duc de Betford qui fut envoyé à Rouen par Raoullet le Neveu par mandement du 2 octobre 1428, 4000 écus d’or, par le commandement du duc et de son conseil, pour la trêve et abstinence de guerre qu’il a donnée es terres des sires et dames de Laval et de Vitré jusques à un an prochain
À Olivier l’Abbé pour aider à payer sa rançon aux Anglais dont il avait été pris à l’issue du siège de Saint-James de Bouveron, mandement du 2 octobre 1428


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13/06/2008

Nooooooooooooooooooon !

Alors qu'un Oui, c'est si beau...
 
Pour le reste, pour une fois que les oranges gagnent, on ne va quand même  pas râler !

Modernisation = non cumul des mandats, le cumul des rémunérations.

J'ai lu diverses notes sur la question de l'enjeu de rémunération des élus, en particulier celle de Werner Buchner. De fait, il est assez triste de songer que des gens multiplient les responsabilités en vue d'en tirer un revenu.
 
Mais cela existe, il y a des quantités d'élus dont les mandats électifs représentent une part non négligeable de la rémunération de leur activité d'appareil. De ce point de vue-là, le cumul des mandats s'apparente à une forme de financement politique, voire d'emploi fictif. Et c'est l'un des nerfs de la question.
 
J'ajoute que l'inventaire des fonctions rémunérées liées au statut d'élu mais n'entrant pas dans le cadre du principe de cumul (ni cumul des mandats, ni cumul des rémunérations), n'est pas parvenu à ma connaissance et je crois qu'il n'a pas encore été fait.
 
La représentation de la Ville de Paris dans les conseils d'administration de ses sociétés d'économie mixtes, par exemple, était très juteuse voici quelques années et je doute que ce confort ait baissé avec la prise de majorité de la gauche.
 
Faudra-t-il de la transparence, dans tout ça ? Je le crois.
 
C'est une nouvelle occasion de mettre en avant le principe maintes fois défendu avec Quitterie Delmas. La transparence.

Compte de Jean Droniou 1426-28 (suite 2).

Offert par le duc le 1er janvier sur la tombe de Maître Vincent (Ferrier) un écu d’or
À Messire Jehan Huichart, chevalier, venu vers le duc à la fin de l’Épiphanie
À Jehan Gruel pour l’aider à payer sa rançon aux Anglais
À Jehan de Kermen (?) pour l’aider à payer sa rançon aux Anglais
À Jehan de la Villeblanche pour l’aider à payer sa rançon aux Anglais
À l’archidiacre du Désert de Rennes, Guillaume Grantboys, Jehan Périou, Jamet Godart et À Ma Vie le poursuivant, allant en ambassade en Normandie vers les Anglais, mandement du 10 février 1426(7).
À Mgr d’Estampes quel lu duc envoya de Ploërmel à Dinan pour y assembler gens d’armes et de trait
À Henri de Kerlouaguen pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Henri Knechriou de la garnison de Pontorson, pour lui aider à payer sa rançon aux Anglais
À Morice de la Noë, prêtre, venu des parties de Flandres vers le duc lui rapporter ce que son chancelier avait besogné avec le duc de Bourgogne, mandement du 28 avril 1427
À Maître Jacques Ferré, pour un bréviaire que le duc prit de lui et le donna à Mgr le comte de Montfort son fils, mandement du 25 mai 1427
Au sire de Coesquen qui était devers le comte de Varvic (Warwick) où le duc l’avait envoyé en ambassade, et lequel le duc renvoya derechef, mandement du 1er juin 1427, Jehan Périou alla avec lui
Aux chevaliers et écuyers qui furent devant la place de Pontorson, lesquels par la rendue d’icelle predirent leurs biens, mandement du 7 juin 1427
Au duc à sa main pour aumônes pendant son voyage de Basse-Bretagne, mandement du 26 juin 1427
Pour vitailler pour les gendarmes et de trait étant es côtes de Léon et Cornouaille pour garder que les Anglais n’y descendissent, mandement du 9 août 27
À Jehan de la Feillée, capitaine de Conq, pour fortifier ladite place
À l’amiral et aux gendarmes qui furent à la garde de Brest le temps durant que les Anglais y furent devant
Aux sires de Lescoulouarn et de Névet, o lesquels le duc joua à la paume à Quimper, mandement du 27 août 27
À Marie Pestivien, veuve de feu Jehan Goures Villebarré
À Jehan de Tréal, maître d’hôtel de Mgr Pierre de Bretagne
le duc à Auray à la Saint Michel
À Keranval, héraut du duc de Betford qui vint à Malestroit vers le duc lui apporter lettres, mandement du 8 décembre 1427
À Messire Guillaume Giffart qui vint aussi à Malestroit de par le connétable de France
le duc à Saint-Brieuc à la Toussaint
le duc à Tréguier, Notre-Dame du Folgoet et ailleurs
Au duc pour distribuer à Noël pour son aesge (?) selon sa coutume, 38 écus d’or, mandement du 28 décembre 1427
Mandement du 22 mai 1428, aus sires de Talbot et Descalles et autres ambassadeurs qui viendront de par le duc de Betford en ambassade vers le duc, 323 marcs d’argent, à 11 # le marc
Audit sire de Talbot que le duc lui fit payer de (..?) pour la trève  o lui prise du duc jusques au mois d’août prochain afin qu’il n’en souffrît les Anglais courir les terres des sire et dame de Laval et de Vitré, 320 écus d’or
À Pierre le Louch, écuyer du duc, pour aider à payer sa rançon aux Anglais, mandement du 22 mai 1428
À Jehan Guihou et Auffroy Guinot pour avoir été trois fois en ambassade vers les sieur et dame de Laval et de Vitré pour le bien public du pays, mandement du 23 mai 1428
Au sire de Rostrenen pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Mgr d’Estampes et 20 hommes d’armes et 20 de trait ordonnés par le duc à la garde du château de Cliczon (Clisson), mandement du 26 mai 28
À Raoullet le Neveu pour aller en Normandie vers les Anglais avec Mgr le chancelier, mandement du 2 juin 28
À À Ma Vie, poursuivant, pour le voyage quel a fait en France avec le chancelier, mandement du 10 juin 28
À Alain de la Forest pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Mgr le chancelier pour une (..?) qu’il fit entre Combour et Dol par un de ses gens allant à Paris en ambassade, mandement du 20 juin 1428
Au sire de Ploeuc et Messire Jehan de Kermellec pour mener Guillaume de Blois du Succeniou (Suscinio) à Brest, mandement du 3 juillet 28
À Messire Bertran de Montbourcher pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À l’archidiacre du Désert de Rennes et Guillaume de Grantboys que le duc envoya au Mans en ambassade vers Talbot avec Allain Coaynon, mandement du 18 juillet 1428
À Messire Robert de Kergroezes pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Messire Jehan Coades (?) pour aider à payer celle de son fils
À Mgr le chancelier pour distribuer à certains poursuivants qui étaient venus de par les Anglais de Normandie avec lui, mandement du 25 juillet
À Mgr d’Estampes qui était venu vers le duc au Succeniou et alla de là avec lui à Redon et au Boisraoul
À À Ma Vie, poursuivant, pour aller à Paris vers le duc de Betford
le duc à Rennes à la Pentecôte
À un Anglais nommé Jehan le Ferreur pour qu’il se délaissât d’un cas de gage d’entre lui et Tritan Guéhennec et s’en retournât en Normandie
À Jehan Périou pour son défrais d’aller en Angleterre en ambassade vers la reine, mère du duc
À Hervé de la Forest pour lui aider à payer sa rançon aux Anglais
À Jehan de Tréal que le duc lui fit bailler pour employer à la dépense de Mgr Pierres son fils pour le renvi (?) qu’il faisait de Vannes à Auray pour lequel y avait mortalité et menaison, mandement du 23 octobre 1428
À Mgrs les comtes de Richemont et d’Estampes qui furent à la fête Saint Michel audit lieu d’Aurai devers le duc
À À Ma Vie et Riou, poursuivants du duc envoyés par lui vers le duc de Betford
À Mgr de Richemont connétable de France pour employer en soudoi de gens d’armes et de trait pour devoir mener guerre à L’Aigle et à Jehan de la Roche étant au pays de Limoges, mandement du 24 octobre 1428
À Messire Raoul le Bouteiller, capitaine de Crosay, qui vint vers le duc à Redon en ambassade de par le duc de Betford, avec Maître Cantin Masrue (?) conseiller du roi, Maître Jehan Rivel, secrétaire du roi, Jehan Jorces lieutenant de Pontorson, Cocaigne le fou, un autre fou nommé Pontaise, Messire Thomas Tipetot, mandement du 22 octobre 1428
À Guillot Kerauffray pour aider à payer sa rançon aux Anglais

Décharge du 12 novembre 1428

Le duc alla à Saint-Julien de Vouvantes accompagné de Mgr d’Estampes qui conduisait 50 hommes d’armes et 50 de trait, de Mgr le chancelier avec 10 hommes d’armes et 10 de trait, du sire de Combour avec 10 hommes d’armes et 10 de trait, de Messire Robert d’Espinay avec 30 archers, du sire de Beaumanoir avec 20 hommes d’armes et 20 de trait, de Jehan Angier avec 10 hommes d’armes, de la Manne et Olivier de Méel avec 30 hommes d’armes et 30 de trait, on envoya Michel Manchais de Craon épier le gouvernement de la garnison dudit lieu
À Philippes de Vaudry, demeurant o Mgr le connétable, lequel apposa un scellé de Mme de Guienne comment elle se consent à la donation que Mondit sieur le connétable a fait de sa terre de Parthenay à M. Pierres de Bretagne, mandement du 16 novembre 1428
À Jehan Mauneuf, secrétaire du duc
À Joyeux Aller, poursuivant du roi de Castille venu vers le duc de par son maître, mandement du 28 décembre
Au duc pour aumôner à Noël comme il a de coutume pour son aesge, 39 #

12/06/2008

Hommage à Ali Menzel.

Quitterie Delmas vient de nous annoncer par mél le décès accidentel de notre ami Ali Menzel. Ali figurait en 10e position sur la liste conduite par Quitterie pour le collège des adhérents au Conseil national.
 
Nous l'avions rencontré lors d'une soirée à Sarcelles où Quitterie était allée soutenir Jean-Michel Cadiot, candidat à la législative partielle ouverte par la désignation de Dominique Strauss-Kahn au FMI. Ali était le candidat suppléant, il résidait dans une ville devenue célèbre malgré elle, voisine de Sarcelles : Villiers-le-Bel.
 
L'avant-veille même de cette soirée avait eu lieu l'incident qui avait coûté la vie à deux jeunes de Villiers. Et le soir où nous les rencontrions à Sarcelles, Ali était en retard, retenu à Villiers-le-Bel où il tentait de calmer le jeu dans son quartier. Ce fut la soirée la plus violente de l'événement, nous étions là, impuissants, apprenant l'ampleur prise par la colère des habitants de Villiers et Ali, défait, était venu nous annoncer qu'il renonçait désormais à faire campagne, qu'il ne pouvait être question d'exploiter les événements à des fins politiques. Il avait raison.
 
Il s'est exprimé au congrès de Villepinte.
 
Nous l'avons revu souvent, à Bobigny, à Ivry, à Paris bien sûr, aux cafés démocrates de Quitterie, et tout récemment encore à celui que Clément Le Ricousse a organisé à Saint-Maur.
 
Entre-temps, il était devenu conseiller municipal de sa ville, Villiers-le-Bel.
 
C'était un ami chaleureux et fidèle, je suis sûr que Quitterie est bouleversée. Aux siens, à ceux qui comptaient sur lui, j'adresse mes condoléances.

PPDA a préfacé un de mes livres.

Lorsque fin 2001 je suis entré dans la phase opérationnelle de l'édition du premier tome de la Réformation des Fouages de 1426, un recensement qui a concerné les Bretons (et seulement deux) dans les années 1426 et suivantes, je me suis dit "après tout, PPDA s'annonce un peu breton, je lui envoie un extrait du livre, on verra bien".
 
Quelques jours plus tard, j'étais à Quimper chez un des rares libraires de bibliophilie (mes livres sont des documents mais aussi des livres rares, sur beau papier, des objets de collection) de Bretagne, lorsque, en remontant dans ma voiture, je trouvai un message sur le répondeur de mon portable que j'avais laissé là pendant que je bavardais.
 
- Bonjour, ici Patrick Le Lay...
 
Quelqu'un se présentant comme Patrick Le Lay me laissait un numéro de portable à rappeler, au sujet du livre. Je composai ce numéro, laissai à mon tour un message, indiquant quand et où on pouvait me rappeler. Le soir même, j'avais effectivement Patrick Le Lay en ligne, qui voulait m'acheter des exemplaires du livre (il en a pris trois à plus de 200 Euros pièce). Poivre d'Arvor avait transmis les éléments que je lui avais adressés à son patron.
 
Par la suite, j'ai eu l'occasion de le rencontrer, il avait été convenu que je participerais à l'une de ses émissions, celle du samedi après-midi, sur LCI, mais finalement, ça ne s'est pas fait.
 
Son travail est admirablement organisé : son asistante, Marie-Hélène, est au courant de tout, prête à rendre service, et m'a mis en contact avec Sylvie Pradères qui gérait les affaires de PPDA pour ses deux émissions (celle de LCI et "Vol de Nuit"). Une fois, comme une de mes amies était invitée à "Vol de Nuit", j'ai eu envie de lui faire la surprise de m'y trouver. J'appelai Sylvie Pradères qui me donna la marche à suivre et je vins, un mardi matin, à la maison de la Radio, près de chez moi, quai Kennedy à Paris, dans les coulisses de cette émission.
 
En fait de coulisses, il s'agissait d'un petit salon, doté d'un bar, de tables et de sièges, où les gens bavardaient. En général, c'était un peu cloisonné : pendant l'enregistrement de la première émission, les auteurs de la seconde discutaient nerveusement avec leur éditeur ou leur attaché(e) de presse. Mais parfois les cloisons tombaient.
 
Comme pour détendre l'atmosphère, il flottait une odeur étrange, des relents qui ressemblaient à du cannabis, mais je suppose que c'était mon imagination.
 
Poivre d'Arvor lui-même, qui a la réputation d'être colérique, est en tout cas très attentif avec ses interlocuteurs, toujours bienveillant et disponible. Il a un contact très simple. Quand je le sollicitai de préfacer le troisième tome de la Réformation, il fit un très gentil et très pertinent petit texte. Du point de vue commercial, je crois que ça a été contreproductif ; tant pis, c'est le témoignage de moments chaleureux.
 
Il m'a rendu service et je ne l'oublie pas. 

Compte de Jean Droniou 1426-28 (suite).

Gens et officiers de Mme la duchesse
Maître Geffroy Coglays, secrétaire
Jehan Baie, écuyer
Hervé Elen, écuyer
Frère Guillaume Davy, confesseur
Jehan de Talhoet, trésorier
Jehan Gilles, pannetier
Pierre de la Mandeaie, pannetier
Guillaume le Gave, bouteiller
Pierrot Hurel, bouteiller
Jehan de Beaumanoir, bouteiller
Nicolas de la Chapelle, huissier de salle

Dames et demoiselles de la duchesse
la dame de Châteaugal
Jehanne Chesnel
Méance de Comenech
Patrie du Chastelier
Jehanne Hastes (Hattes)
Marion du Clérigou
Téphaine Millon

Gens de Mgr Pierre de Bretagne
Jehan de Tréal, maître d’hôtel
Rolland de Carné, écuyer
Frère Yves le Roux, beau père et maître d’école
Robert de Callac, bouteiller
Jehanne le Lay, femme dudit Rolland de Carné
Sevestre de Carné, écuyer

Gens et écuyers de la reine de Sicile
Guillaume de Rochefort, écuyer et échanson
Jehan du Vauferrier, écuyer
Guillaume du Hiliguit (Hilguy), écuyer tranchant
Missire Raoul de Monteret, chapelain
Missire Jehan Brébant, aumônier
Amette de Lestnou, gouverneresse de la reine
Armelette Mareschée, demoiselle
Jehanne Laiec, demoiselle
Jehanne Loret, demoiselle
Perrine du Dresnec (Drennec), demoiselle

Gens de Mlle d’Alençon
Guiot de Pietres, écuyer
Blasine, gouverneresse
Robinette, demoiselle
Marie Disaye, demoiselle

Les gens de Mlle de Porhoet
Guillaume de Coetlagat, écuyer
Thomine du Cambout, demoiselle
Marguerite Merion, demoiselle

À Guillaume de Kermen pour aider à payer sa rançon aux Anglais
À Guion Kermorgant pour le même sujet
À Guillaume Coetforn pour le même sujet
À Bretagne le héraut envoyé en Angleterre quérir un sauf-conduit, mandement du 31 décembre 1426

Étrennes

À Mme la duchesse
À Mgr le comte de Montfort
À la reine de Sicile, fille du duc
À Mgr d’Estampes
À Mgr Pierre
À Mgr Gilles
À Mme d’Estampes
À Mgr de Gavre
À Mmes de Rohan et de Porhoet
Au chevalier de Poulaine
À Mlle d’Alençon
À Mlle de Porhoet
À Tritan de la Lande
À Messire Pierre Eder
À Jehan de Kermellec
À Gilles de Tournemine
À Messire Rolland de Saint-Pou
À Jehan du Tiercent
À Messire Jehan de la Jaille
À Jehan Périou
À Hervé de Malestroit
À Pierre Eder
À Richart l’Abbé
À Mainbier
À Gillette d’Avanches
À Jehanne le Lay
À la dame de Coesquen
À Messire Hervé du Juch
À Hervé Philippes, maître d’hôtel
À Richard Penguern

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11/06/2008

Opération modernisation = non-cumul : l'élu, la fonction et le statut.

Trente-six mille communes, des milliers de structures intercommunales, cent départements, vingt-deux régions métropolitaines, un certain nombre Outremer, des collectivités à tous les étages, un demi-million d'élus, et huit ou dix fois plus de fonctionnaires de l'État, du secteur public hospitalier et des collectivités locales : voici les facteurs institutionnels et humains de l'action publique, chargée de gérer une enveloppe budgétaire globale sans doute supérieure à 750 milliards d'Euros, la moitié du PIB (au passage, je signale qu'en termes de PIB, la France est redevenue n°5 mondial en raison de la chute du sterling).
 
Or il y a une curiosité dans ce tableau : les élus et les personnels ont la même préoccupation dialectique : leur rôle devrait se caractériser par leur fonction, mais il se définit surtout par leur statut. Le fonctionnaire (fonction ! publique) est en fait défini, selon la jurisprudence administrative, par son statut. On peut être agent public de fait si l'on s'est trouvé par circonstance dans la position de remplir une mission de service public, voire si l'on est salarié d'une collectivité publique, mais pour être fonctionnaire, il faut en avoir un statut. Il y a une définition purement corporative du fonctionnaire.
 
Et comme s'il s'agissait d'une nature sociologique française profonde, le même mal a gagné l'élu, qui finit par se définir non par ce qu'il fait, mais par ce qu'il est : on EST un élu. On EST maire, maire-adjoint (on ne dit pas "adjoint au maire", ça fait subalterne, tandis que maire-adjoint, c'est déjà un maire, j'ai d'ailleurs entendu des responsables associatifs me présenter à leurs membres comme "notre maire", autrement dit "celui des maires qui s'occupe de nous autres, des sports"), conseiller général, député, ministre. D'ailleurs, en fonction de ce statut, le protocole organise la traduction physique de chaque titre : comme sous l'Ancien Régime, chacun a sa place. Seulement (et c'est une amélioration), en principe, les places tournent. Je dis "en principe" car, de même que les fonctionnaires, les élus ont tendance à considérer que s'ils intègrent la corporation, s'ils deviennent élu, c'est pour toujours, pour y rester, pour y faire au moins leur trou, voire plus.
 
Mais pour justifier d'y rester, il vaut mieux pouvoir dire qu'on y a été utile. Et c'est là que la question protocolaire devient centrale : un préfet ne reçoit pas lui-même le maire d'une trop petite commune (sauf événement particulier), le maire est reçu par son directeur de cabinet (dircab) ou un autre subalterne, parfois très subalterne. Un conseiller général, lui, voit s'ouvrir beaucoup de portes devant lui, il n'a aucune difficulté à accéder au sous-préfet, mais pour le préfet, c'est plus difficile.
 
Et ainsi de suite...
 
Et c'est pourquoi le maire d'une petite commune, imbriquée dans une communauté de communes, n'aura de cesse d'acquérir une casquette plus galonnée pour avoir accès à un gradé plus élevé de la hiérarchie de l'État, ou d'un consortium économique, d'ailleurs. Quand on est maire de Sableville, on a envie de devenir conseiller général de Plageville, député de la 3e du département du Littoral, ou sénateur.
 
Et à chaque fois, on le fait pour exercer sa fonction, mais sans se rendre compte du glissement qui fait qu'on confisque une fonction pour en exercer une autre.
 
Voilà le mécanisme parfaitement pernicieux qui fait qu'en France, pour obtenir les bonnes grâces de l'État, il faut cumuler.
 
Ne cherchons pas ailleurs la raison de cette spécificité française que constitue le cumul des mandats : c'est la dépendance des collectivités locales à l'égard de l'État qui en est responsable. Ce qui est local étant humilié éprouve le besoin de se grandir pour devenir un interlocuteur plus crédible. S'il y avait plus (ou encore moins) de liberté locale, il y aurait moins de cumul.
 
Bon, évidemment, je pourrais aussi insinuer que pour certains, la fonction élective est le moyen de prélever des commissions sur des marchés publics, que pour d'autres elle représente la pure griserie du pouvoir dont il faut accaparer le plus de leviers possibles, mais il me semble que ma note est déjà assez longue comme ça et je m'en voudrais d'encourir les foudres de Quitterie Delmas qui a lancé l'opération...
 
Voici donc mon remède : moins de collectivités locales, avec des missions plus claires, un périmètre mieux défini et des moyens plus autonomes.
 
Et vous ?

Je décorrèle.

Chacun connaît le mot légèrement savant corrélation, qui décrit un lien entre deux faits. Ce lien n'exprime pas nécessairement une causalité entre l'un et l'autre, mais une unité indissoluble entre eux, un amalgame.
 
Le verbe corréler correspond à ce substantif. Il consiste à établir ou à décider l'existence d'un lien fort entre deux actes. Ce peut être sous la forme d'un pari ("si cette femme entre dans cette épicerie, j'aurai mon bac") ou d'une analyse ("chaque fois que je prends le train, je suis nerveux pendant vingt-quatre heures avant") ou encore d'une décision ("je fais tel acte, non pas pour le faire, mais parce que je veux plaire à telle personne").
 
On s'en doute, décorréler consiste à renoncer à certaines corrélations, soit qu'on les juge erronées si elles ont fait partie d'une réflexion, soit que l'on décide de faire ce qu'on fait dans le but de le faire, et non pas dans celui d'obtenir un autre résultat.
 
Personnellement, je trouve qu'il faut savoir se remettre en cause et suivre certains conseils. Je suis donc dans une phase de décorrélation. Essayez, vous verrez, c'est bien.

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Laïcité : un peu d'histoire.

J'ai été frappé, ces jours derniers, de lire sous la plume de certains de nos amis une lecture de certains aspects de la laïcité qui contredit la réalité historique de la laïcité en France, ouvrant la question de ce qui caractérise désormais le droit de croire et de ne pas croire.
 
Tahar Houhou par exemple, s'interrogeait sur la sanction pénale subie par un desservant de mosquée (un imam) parce que celui-ci avait célébré un mariage religieux alors que le mariage civil n'avait pas été célébré. Alors voici l'histoire de l'état-civil en France, qui permet de comprendre un peu mieux les enjeux juridiques et sociaux de l'affaire :
 
Au Moyen Âge, la célébration des mariages était le fait de l'Église catholique. Il n'y avait pas encore de protestants et les juifs étaient rares, voire bannis. L'aspect civil des choses ne concernait que la tranche la plus élevée de la population, qui accompagnait la cérémonie religieuse d'un contrat notarié qui prenait effet à la date du mariage religieux.
 
Le XVIe siècle a opéré sur cette réalité une véritable révolution : l'édit de Villers-Cotterêt a purement et simplement nationalisé l'état-civil en prescrivant les formes de la tenue des registres par les desservants des paroisses. C'est à partir de ce jour-là que le mariage a cessé d'être un pur contrat pour entrer dans le domaine à la fois du service public et de l'administration judiciaire : désormais, le juge de l'état des personnes n'est plus seulement celui du droit canon, comme au Moyen Âge, mais celui de l'État, le sénéchal ou président du présidial, à qui a succédé finalement le président du tribunal de grande instance (TGI), justice du roi, puis de la République.
 
Cette dépossession de l'église s'est accélérée quand Louis XIV a prescrit qu'un deuxième exemplaire des registre paroissiaux serait tenu et déposé au greffe du présidial, comme aujourd'hui à celui du TGI.
 
Enfin, la Révolution a ôté la délégation de service public dont bénéficiaient les prêtres pour confier la célébration de l'acte civil, seul reconnu par la Société, à un laïc, officier d'état-civil. J'ai été officier d'état-civil pendant six ans et j'ai célébré 647 mariages, dont une assez faible proportion était suivie par un mariage religieux.
 
L'idée est que l'individu n'est pas entièrement propriétaire de lui-même ni de sa famille. C'est au nom de la même idée que les parents peuvent être déchus de leurs droits parentaux si l'intérêt de l'enfant l'impose.
 
Comme je l'ai répété 647 fois, le mariage est d'abord, et avant tout, une institution de la Société, qui ne devrait avoir aucun rapport, de mon point de vue, avec la religion, car on ne voit guère le rôle d'un dieu dans tout ça.
 
Cependant, il a été prévu que les gens qui le souhaiteraient pourraient continuer à se marier religieusement, un mariage en stuc, à condition expresse que le vrai mariage, civil, ait été célébré antérieurement.
 
Tahar Houhou se demandait ce que la Société avait à voir avec ça et ajoutait que, de son point de vue, si les gens avaient envie de se marier religieusement, et seulement religieusement, on ne voit pas pourquoi la Société les en empêcherait. La réponse, là encore, est historique : le système qu'il préconise, celui où le mariage civil et le mariage religieux coexistent sans se superposer (le mariage religieux valant aussi pour un mariage civil), ce système, donc, existe : c'est celui qui prévaut au Royaume-Uni, un pays qui ne connaît pas la séparation des églises et de l'état.
 
Donc les choses sont claires : une vraie laïcité rend le mariage religieux superfétatoire, purement privé, inopposable en droit civil sauf scories de droit.
 
Et c'est là qu'il faut parler de la tendance la plus récente en matière matrimoniale : la recontractualisation du mariage, l'envie pour les conjoints d'expulser la Société du contrat qu'ils passent entre eux. Cette tendance est l'écho de l'érosion de l'État, son image, son autorité. Elle a ici clairement l'inconvénient de faire peser un poids nouveau sur notre modèle de laïcité, dont on découvre pourtant chaque jour qu'il a fait ses preuves.

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10/06/2008

Compte de Jean Droniou 1426-1428

Le compte de Jehan Dronyou, trésorier et receveur général depuis son derrain compte le 31 octobre 1426.

Pensions

À Mgr d’Estampes (Étampes) qui prenait sur les recettes de Nantes 2200 #
À Mme d’Estampes qui prend de pension pour ses épingles 500 # sur les receveurs de Nantes
À Mgr de Gavre qui prendra chaque mois pendant qu’il servira le duc et Mgr le comte son fils 60 #
À Mgr de Porhoet 1000 #
À l’évêque de Léon confesseur 200 #
Au sire de Châteaubrient 1200 #
Au connétable d’Écosse
Au sire de Kemeneguigamp (Guéméné-sur-Scorff)
Au sire de Rex
À Messire Pierre Eder chambellan
À Messire Guillaume l’Évesque
À Messire Jehan de Malestroit, seigneur de Kaer
À Messire Henri du Juch, chambellan
Au sire de la Feillée (Feuillée) chambellan
À Perronnelle Hardvyche (alias Aldroviche) demoiselle de Madame
À Jehan Gaudin, seigneur de Martigné-Ferchaut
À Jehan de Montauban, chambellan de Mgr le comte de Montfort
À Messire Yvon Foucaut chambellan du duc
À Frère Alain de Lespervez confesseur
À  Gillette Dananches demoiselle (?) de M. le comte

Gens d’armes et de trait payés par ce trésorier depuis le 1er novembre 1426 jusqu’en novembre 28.

À Messire Pierre Eder, capitaine des gens d’armes du corps du duc, pour 17 hommes d’armes, et Pierre Eder, son lieutenant
À Messire Jehan de Kermellec, capitaine des gendarmes du corps pour 12 hommes d’armes et Pierre de Kermellec son lieutenant
À Loys de la Vallée, lieutenant de Messire Guillaume l’Évesque, capitaine des archers du corps
À Tritan de la Lande le jeune et Jehan de la Lande
À Loys de la Vallée logeur (?)
À Messire Bertran de Tréal et Hervé de Malestroit, décembre 1426
À Guillaume Renec, l’un des archers du duc quel envoya à Saint-Jacques en Galice faire le voyage pour lui en avril 1427 entrant
À Henri le Scauff à présent capitaine des archers du corps, mai 27
À Riou le Saux homme d’armes avril 28 entrant
À Messire Henri du Chastel, lieutenant de Jehan de Kermellec, mars 1427 finissant

Chambellans

Jehan Angier
le sire de Aoudon (Oudon)
le sire de Coesquen (Coetquen)
le sire de Boczac (Bossac)
le vicomte de la Bellière
le sire de Châteauneuf
Messire Alain de Penhoet
Messire Pierre Eder
Messire Guillaume de Ploeuc
le sire de la Hunaudaye
le sire du Chastel
Messire Jehan de Kermellec
le sire de Keimmerch
le vicomte du Fou (Faou)
Messire Eustache de la Houssaye
Messire Henri du Chastel
Messire Rolland Madeuc
Messire Hervé du Juch
Messire Jehan de Langan
Messire Charles le Scauff
Jehan de Musuillac (Muzillac)
Messire Jehan de Malestroit
Messire Hervé de Malestroit
Messire Joachim de Volvire
Messire Bertran de Tréal
Tritan de la Lande le jeune
Messire Jehan de Coetevennec
Marselière (La Marzelière)
Messire Robert d’Espinay
Messire Rolland de Saint-Po (Saint-Pou)
Hervé Philippes, maître d’hôtel
Jehan le Bart, maître d’hôtel
Simon Delhoye, écuyer de chambre
Jehan Périou, id
Jehan d’Ust, id
Jehan Havart, id
Guillaume du Masle, huissier de chambre
Alain de Kermellec, id
Charles de la Villeaudren, écuyer d’écurie
Henri le Scauff, écuyer d’écurie
Jehan de la Villeaudren, écuyer d’écurie
Charles de Chamvallon, écuyer d’écurie
Jehan Rouxel, écuyer d’écurie
Guillaume le Viconte, maître de la fauconnerie
Henri le Parisi, maître de la vénerie
Tritan de la Lande, chambellan et grand maître d’hôtel du duc
Guillaume Boutier, abbé de Beaulieu, aumônier
Alain Coainon, secrétaire
Jamet Godart, secrétaire
Jamet Busson, secrétaire
Raoullet le Neveu, secrétaire
Bretran Huchet, secrétaire
Jehan Bouget, secrétaire
Guillaume Philippot, secrétaire
Guillaume Becdelièvre, secrétaire
Matelin Hervé, secrétaire
Raoullet Pasquier, secrétaire
Robert du Coespern (Garzspern) pannetier
Pierre Tromelin, bouteiller
Brient de Montfort, bouteiller
Mallou, roi d’armes
Bretagne, le héraut
À Ma Vie, poursuivant

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Les futurs travaux de la Bibliothèque nationale de France.

Je zuis un beu enrhubé debuis zier gar dans la zalle de legture de la BNF, snouirf, gand il vait jaud, ils zouvrent une venêtre et j'édais dout dransbirant dans le gourant d'air. Résuldat : l'asbirine et un gros dodo.
 
Bon, je branche le décodeur, snouirf, pour décrire les futurs travaux de l'ancien site de la BNF, rue de Richelieu, à Paris.
 
Elle y est installée depuis 1721, ce n'est pas exactement récent. À l'époque, on parlait de Bibliothèque Royale et, logiquement, l'établissement s'est intitulé Bibliothèque Impériale sous les deux empires. En fait, son implantation là n'est pas le début de son existence, qu'on devrait plutôt situer au XVIe siècle, je crois.
 
Quoiqu'il en soit, il s'agit de l'une des quatre ou cinq principales bibliothèques du monde avec la Bibliothèque du Congrès à Washington et la British Library (qui a acheté de mes livres) à Londres, notamment. Ses collections se comptent en millions d'ouvrages imprimés, principalement en français, mais pas seulement. Elle est alimentée par le dépôt légal, une obligation qui pèse sur l'imprimeur depuis plusieurs siècles et qui garantit la postérité des oeuvres : c'est ainsi que le recueil de poèmes de Lautréamont n'a subsisté après sa mort qu'en un exemplaire : celui du dépôt légal, à partir duquel il a pu être réédité couramment.
 
Depuis 1996, Internet est également soumis à dépôt légal, dont la consultation est possible au nouveau site de la BNF. 
 
Dans les années 1980, le site de la rue de Richelieu (qui a été notablement agrandi sous le Second Empire) est en effet devenu notablement et notoirement exigu. C'est ainsi que fut prise la décision de la création du nouveau site, quai Mauriac, dans le XIIIe arrondissement, au bord de la Seine. Le dépôt légal, quand à lui, est désormais abrité dans un site propre en grande banlieue parisienne. Sur les deux exemplaires déposés au minimum, l'un va en banlieue, l'autre au nouveau site qui a reçu le nom de son instigateur : François Mitterrand, grand bibliophile s'il en fut.
 
Depuis le départ de ses collections historiques, l'ancien site, celui de la rue de Richelieu, compte de nombreux espaces vides. Bien sûr, il a conservé les précieuses collections de manuscrits : manuscrits occidentaux et orientaux, monnaies et médailles, cartes et plans, estampes et photographies, et enfin arts du spectacle. Mais tout cela ne suffit pas à occuper un espace dévolu à des millions d'ouvrages et alors hanté par des cohortes de lecteurs.
 
On a d'bord décidé d'installer dans le bâtiment l'Institut National d'Histoire de l'Art. Puis la bibliothèque de l'École Nationale des Chartes, qui occupe une enclave de la Sorbonne. Il n'est pas illogique de rapprocher l'École des Chartes des collections de manuscrits occidentaux...
 
Mais pour tout cela, et pour améliorer et moderniser la consultation des ouvrages, il faut une reprise en profondeur de la distribution du bâtiment. Et l'électricité est vétuste, etc.
 
Donc tout sera refait, dans le respect de l'architecture et des éléments décoratifs.
 
Comme les manuscrits fatiguent parfois, un programme de microfilm intensif (hélas, pas encore de numérisation) a été entrepris et une salle de consultation spécifique sera créée au sous-sol, ce qui permettra d'ouvrir les collections à des chercheurs plus nombreux. À l'inverse, la consultation des manuscrits originaux par les chercheurs sera évidemment plus confortable et débarrassée du charançon de toutes les bibliothèques qu'est mon ami le généalogiste amateur.
 
Une forme de sérénité gagnera l'étage de consultation. À ceux qui ne sont jamais allés voir la salle de lecture des manuscrits occidentaux de la BNF, je conseille cette visite : l'endroit est habillé de boiseries finement sculptées, extrêmement raffinées.
 
On est là dans un autre univers, loin des misères et des tracas du monde. Et d'ailleurs, la perception qu'on y a du temps est tout à fait surprenante : l'architecte de la rénovation a été désignée voici près d'un an, en juillet 2007, les travaux débuteront dans plus d'un an, fin 2009, et s'étaleront sur cinq ans, pendant lesquels la consultation continuera, avec les moyens du bord (j'ai vécu cet inconfort avec le désamiantage de la salle de lecture des Archives Nationales, le CARAN, qui a été accompagné d'un ensemble de travaux qui ont fait que durant plusieurs années, on a consulté les archives, d'abord ... à l'ancienne BNF, puis dans une étroite salle de l'étage du vieux bâtiment des Archives, l'hôtel de Soubise, un joli monument qui est encore orné de la tour-porte gothique du connétable breton de France Olivier de Clisson, ...).
 
Alors il faut en profiter, avant les travaux et la fermeture. 
 
D'ailleurs, c'est simple : snouirf, malgré mon rhume, j'y retourne. 

10:09 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bnf | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/06/2008

Opération anti-cumul : récapitulatif du démarrage.

Un bref rappel des notes enregistrées jusqu'ici : celles de KaG (que j'ai seulement aperçu à la convention sur l'Europe), Farid Lakel, Spaulding (et Madame), Jérôme Charré, Guillaume Desrosiers, et Werner Buchner , , et . S'y ajoute bien entendu l'article de lancement par Laurent Guédon et la chronique quasi-quotidienne de Quitterie Delmas qui, aujourd'hui, nous présente une vidéo où Arnaud Montebourg montre en direct qu'il a baissé les bras, qu'il a renoncé.
 
 

Famille du Mescam par Missirien.

Avant de poursuivre ma publication du compte ducal de 1426, je donne ici une transcription d'une étude fournie par Guy Autret de Missirien au généalogiste royal d'Hozier. On voit assez vite que pour le XVe siècle, il faut le prendre avec prudence, tandis que pour le XVIe, époque de ses parents et grands-parents, il fourmille de détails.
 
Voici le texte, les ? indiquent des portions que je n'ai pas déchiffrées d'une façon qui me satisfasse. Ce texte est écrit de la main même de Missirien, sur du mauvais papier, et ce papier est en train de se dégrader, et d'une encre bien trop acide qui, elle aussi, ronge le papier. Il est heureux qu'on ait pu microfilmer ce document très fragile. D'un autre côté, le microfilm est illisible et j'ai dû demander à consulter l'original.
 
Curieusement, Missirien n'a pas étudié la maison du Mescam en son entier, mais seulement la branche des seigneurs de Mescaradec en Lannilis (Léon). Voici son texte :
 
Mescaradec par Guy Autret, seigneur de Missirien (Cabinet d’Hozier)

Les antiques armes de Mescaradec étaient de pourpre à trois tours sommées d’or posées en fasce. De présent, les seigneurs de Mescaradec portent le nom de Mescam et pour armes d’azur à trois têtes d’aigles arrachées d’argent, brisées en chef d’une étoile d’argent.
La terre et seigneurie de Mescaradec est située dans la paroisse de Lannilis, évêché de Léon, un puîné de la maison de Mescam en épousa l’héritière l’an 1356 et de leur mariage sortit :

Yves

- Yves du Mescam, seigneur de Mescaradec en 1400, son mariage est inconnu.

Jan

- Jan du Mescam, seigneur de Mescaradec, épousa Janne de Brésal (de gueules à six besants d’or disposés en orle) fille de Hervé, seigneur de Brésal.

Yves

- Yves du Mescam, seigneur de Mescaradec, 1436, 1440, 1450, 1460, 1480, épousa Marguerite Mazéas (d’argent à la fasce de gueules accompagnée de trois crozilles du même) de la maison de Lesmel.

Jan
Marie, accordée en mariage le mardi avant Pâques 1459 avec Hervé, fils aîné de Jan de Keraldanet (de gueules au chef endenché d’or), seigneur dudit lieu et de Rascol, de ladite Marie est issue en ligne directe la dame héritière du Rascol mariée au comte du Grandbois et de La Rochederyen.

- Jan du Mescam, seigneur de Mescaradec, 1485, 1490, 1500, épousa Marguerite de la Palue, fille d’Olivier, seigneur de la Palue (d’or au lion de sable au lambeau de gueules de trois pièces).

Alain du Mescam contracta mariage le dernier mars 1495 du vivant de son père avec Marguerite de Kerhoent, fille de Pierre de Kerhoent, seigneur de Tnouhéon, et de Louise Henry, et mourut sans enfant.
Olivier du Mescam, la postérité duquel se verra ci-après.
Christofle du Mescam, homme d’église, recteur de la paroisse d’Ergué en Cornouaille et de celle de Trefles en Léon, archidiacre et official de Léon, fit son testament l’an 1529 et mourut l’an suivant.
Françoise du Mescam, contractée en mariage le 17 août 1494 avec Jan de Coeteles (d’argent à trois roses de gueules accompagnée d’une tête de renard du même), fils de noble écuyer Guillaume, seigneur de Coeteles.
Louise du Mescam, contractée le 22 juillet 1491 avec Philippe de Touronce (de gueules au chef endenché d’or chargé de trois molettes de sable), fils de Guillaume, seigneur de Touronce et de Janne de Saint-Denis.
Magadalene du Mescam, partagée le 26 juin 1514, épousa François de Launay (d’or à l’arbre d’azur), sieur de Pentré, fils d’Yvon.

- Olivier du Mescam, seigneur de Mescaradec par le décès d’Alain son frère, vivait aux années 1520, 1530, 1540, fonda et dota une chapellenie à l’autel de Saint-Sébastien en l’église paroissiale de Lannilis, l’an 1525, il épousa Fiacre de Kerouars (Kerouartz, d’argent à la roue de sable accompagnée de trois croisettes du même), fille d’Alain, seigneur de Kerouars, et de Janne de Kerlehc (sic pour Kerlec’h).

Jan
Gillette du Mescam, contractée en mariage le pénultième novembre 1525 avec écuyer Jan de Kerozven, seigneur dudit lieu.
Janne du Mescam, partagée l’an 1525, épousa écuyer Morice de Kergroas (d’azur à la croix fleurdelysée d’argent)

- Jan du Mescam, seigneur de Mescaradec, 1550, 1557, contracta mariage le 11 mars 1535 sous l’autorité d’Olivier son père avec Catherine de Penencoet (Penancoet, fascé d’argent et d’azur de six pièces), fille de noble homme Henry de Penencoet, seigneur de Kerouale, et de Marguerite de Mesnoalet.

Yves

- Yves du Mescam, seigneur de Mescaradec, de Kerbrat et de Kerleguer 1560, 1570, épousa Louise, dame du Stangier (d’argent à une quintefeuille de sable accompagnée de trois croisettes de gueules), fille de Michel, seigneur du Stangier en l’évêché de Cornouaille, et de Guione de Kerlehc (sic).

Laurens du Mescam
Jan du Mescam, seigneur de Kerleguer, épousa demoiselle Méance d’Oixant (Heussaff, Ouessant), dame de la Villeneuve, et fut père de François, Jacques et Alain du Mescam, et d’Ysabeau, femme de Jacques Touronce, seigneur de Goulenkorz (?) et de Françoise, femme du sieur de Kerinec (?).
Jacques du Mescam, sieur de Landegarou, excellent et expérimenté capitaine de mer, épousa Anne Le Gac, et en a une fille, enfant unique, nommée Françoise.
    François du Mescam, seigneur de Kerleguer, épousa dame Gillette de Bellingant, de la maison de Kerbabu, et de leur mariage sont issus Jacques du Mescam, seigneur de Kerleguer, et Peronele et Françoise ses soeurs.
Louise du Mescam, femme de Jan Michel (d’or à une crozille - càd coquille - de gueules, écartelé d’un osangé d’argent et de sable), écuyer, sieur de Kervenni.

- Laurens du Mescam, seigneur de Mescaradec et du Stangier, 1587, 1590, 1598, épousa dame Marie le Moyne (d’argent au croissant de gueules accompagné de trois crozilles du même), de la maison de Trévigner.

Laurens
Yves du Mescam, sieur de Keramoal, a laissé des enfants.
Alain du Mescam, seigneur du Stangier, mort sans mariage.
Anne du Mescam, femme du seigneur de Penenehc (Penanéac’h) Kerlehc, fut mère d’une fille qui a épousé le seigneur de Kergrézec (?) de Kernezne.

- Laurens du Mescam, seigneur de Mescaradec et du Stangier, décédé l’an 1630, épousa dame Janne Parcevaux (d’argent à trois chevrons d’azur), dame de Lesivi, fille et unique héritière de Claude Parcevaux, seigneur de Coetdrer et de Lesivi, puîné de la maison de Mesarnou, et de Françoise du Plessix, dame de Kermenehi, ladite Françoise soeur aînée de Gillette du Plessix, dame de Missirien, femme de Claude Autret, seigneur de Leshoualhc (sic) et mère de Messire Guy Autret, seigneur de Missirien. Ladite Janne Parcevaux épousa en secondes noces Messire Jan de Guergorlay (Kergorlay, vairé d’or et de gueules), seigneur de Kersalaun, et en a laissé Charles et Jan de Guergorlay, hommes de grande espérance.

Claude
Guillaume du Mescam, seigneur du Stangier, a épousé Anne Franquet (?), sans enfant.
François du Mescam, seigneur de la Roche, homme d’église, prieur et recteur de Ploudiry, bachelier en Sorbonne, gentilhomme très accompli et l’ami du coeur.
Françoise du Mescam, religieuse ursuline à Saint-Paul (Saint-Pol) de Léon.
Thérèse du Mescam épousa l’an 1649 Messire Hervé de Penhoadic, sieur de Lavallot et de Kerdanet, a des enfants.

- Messire Claude du Mescam, à présent seigneur de Mescaradec, de Lesivi, etc. (sic), né à Mescaradec l’an 1621, épousa l’an 1640 dame Marie Gourio (de gueules à deux haches d’armes adossées d’argent, au chef d’or), fille aînée de Messire Louis Gourio, seigneur de Lesereur et du Rouale, et de Claude de Penmarhc, de ce mariage ne restent que deux filles :

Catherine, née l’an 1644
Claude, née l’an 1649.
 

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