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08/08/2008

Voter pour l'Europe.

Voter est un acte fort. La preuve en est que dès lors que la situation politique est confuse, les enjeux brouillés ou modestes, l'abstention augmente. S'il faut au contraire faire obstacle à l'infâme ou au dangereux, les électeurs se mobilisent.

Voter est même un acte viscéral. Faire obstacle, c'est s'opposer viscéralement. Croire en quelqu'un, c'est de l'ordre du viscéral. Il y a certes une part d'irrationnel dans ce viscéral, mais ce n'est pas à proprement parler passionnel, car le viscéral, contrairement au passionnel, n'est pas l'ennemi de la raison. Il s'en nourrit plutôt.

Alors ? Et l'Europe ? En quoi est-ce viscéral de voter pour l'Europe ? En quoi est-ce viscéralement important de voter pour le MoDem pour l'Europe ? Voilà ce qu'il faudra se demander dans les mois qui viennent. Et il faudra répondre à ces questions.

Bien sûr, s'il arrive que Quitterie Delmas soit candidate à la candidature, que les adhérents la désignent, mon vote viscéral sera tout trouvé : aller faire avec elle des cafés démocrates à Bruxelles sera un enchantement.

C'est une ville que j'aime beaucoup. J'y ai passé mon dixième anniversaire fin 1974 et depuis cette époque, j'y suis souvent retourné, j'adore m'y promener dans la vieille ville, consulter des ouvrages vénérables dans les boiseries de la Bibliothèque Royale, j'aime un peu moins l'urbanisme sans projet qui s'y développe depuis une bonne vingtaine d'années, mais malgré tout, c'est un endroit familier.

Et au fond, toute notre Europe est de cette même fibre familière.

J'ai eu cette impression en allant à Talinn (en Estonie) en 1994, une ville lointaine marquée par l'atmosphère de l'Europe centrale et celle de la Hanse ou en 1990 à Budapest, chez les Magyars qui ne sont pas des Indo-Européens, mais qui sont bien des Européens. En vérité, il y a bien une façon de bâtir les maisons, les monuments, de tracer les rues, d'assumer l'histoire, une façon commune à nous autres Européens.

Et s'il fallait une raison viscérale de voter pour le MoDem et pour l'Europe, ce serait celle-là : empêcher les autres de nous laisser profiter de notre communauté de destin. Pour dire cela, j'espère bien que j'aurai l'occasion de voter pour Quitterie Delmas.

01/08/2008

Classement wikio d'août.

Revoici le classement wikio. Comme chaque mois, un mot des modémistes qui l'avouent :

3 Ma vie en Narcisse Progression +1

17 Christophe Ginisty Baisse -1

20 Corinne Lepage Progression +1

25 Hérésie Progression +5

26 MonPuteaux.com Baisse -1

33 jour-pour-jour Baisse -1

34 Des Jeunes libres de s'engager Progression +2

38 Farid Taha Progression +3

39 MIP au MoDem Progression +5

44 Le Petit Grognard Baisse -2

50 le blog d'Olivier Montbazet Baisse -1

66 Le blog de Hypos Progression +7

77 BGR : MoDem du Pays Basque (64) Baisse -5

79 Sébastien Pereira Progression +6

82 Connexion démocrate Progression +8

87 Barrejadis Baisse -10

88 Blog du démocrate Progression +10

90 Jérôme Charré Baisse -8

Voilà, je crois n'avoir oublié personne. 18 %, c'est presque un score !

Mon plaisir définitif est d'être vraiment tout contre Quitterie qui continue à remonter.

17:24 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : blogs, wikio, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

29/07/2008

Quitterie Delmas parmi les premiers signataires d'"Ensemble pour Paris Démocrate".

Je signale que Quitterie Delmas figure parmi les premiers signataires du groupe Facebook "Ensemble pour un Paris Démocrate".

14:33 | Lien permanent | Commentaires (61) | Tags : modem, quitterie delmas, paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/07/2008

Je serai candidat à quelque chose dans le MoDem parisien.

Je déplore comme tout le monde que la préparation des élections internes du Mouvement Démocrate ait lieu au milieu de l'été. Il me semble que le calendrier retenu est préjudiciable au pluralisme et au débat.

Du reste, étant donné qu'il ne faudra pas moins de 552 candidats pour composer une liste pour le conseil départemental (368 titulaires et 184 suppléants), il est évident que, comme il n'y a eu que 676 votants à Paris lors du scrutin de janvier, il n'y aura pas deux listes pour cette instance, ce que je regrette également.

Enfin, j'ignore les intentions de Quitterie Delmas, mon sentiment est qu'elle ne sera pas candidate au vote parisien pour la présidence de 9 membres, se consacrant plutôt aux élections européennes, pour lesquelles je souhaite vivement qu'elle soit candidate.

Voici donc les choses telles qu'elles se présentent pour le moment, j'ignore à quel degré je serai candidat mais je n'ai aucun doute sur ce point. Du reste, n'ayant plus aucune autre responsabilité dans le MoDem, je pourrai être élu sans enfreindre le principe du non cumul des mandats internes. Un honneur supplémentaire.

08:10 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : modem, paris, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/07/2008

Promouvoir le mandat unique au MoDem.

Quitterie Delmas annonce ce soir la prolongation de l'opération anti-cumul des mandats jusqu'au congrès qui se prononcera sur la réforme des institutions.
 
Je suppose qu'elle prépare une surprise et j'en suis solidaire même si, à l'heure où j'écris, j'ignore encore si j'y participerai in vivo.
 
En attendant, À FOND POUR LE MANDAT UNIQUE !
 
N'oublions pas la pétition de Werner Büchner :
 
 
Non cumul des mandats : Saisine de la Conférence Nationale du Modem
Recommandé par des Influenceurs

05/07/2008

Pour l'organisation d'une consultation sur la motion d'Éric Julliard en septembre.

On ne peut pas me taxer de rouler pour Julliard dont je désapprouve entièrement les méthodes. Cependant, pour être juste, il faut avoir une position entièrement équilibrée.
 
Les statuts sont clairs : dès lors que certaines conditions de forme sont réunies (la signature de vingt conseillers nationaux par exemple), les autorités du MoDem doivent organiser une consultation sur la motion proposée. Bayrou s'était engagé à la création de cette procédure, il l'a fait. Assumons avec lui.
 
Et donc en septembre ou au prochain courrier circulaire général (pour ne pas alourdir les frais de fonctionnement de notre mouvement qui n'est pas riche), je souhaite que la motion Julliard soit mise aux voix.
 
D'ici là, je pense qu'il serait utile que les vingt conseillers nationaux signataires se fassent connaître et que, à travers les blogs et les sites d'expression interne, ils s'expliquent sur leur démarche. C'est là que l'on en verra la pertinence.
 
J'ajoute que j'ai expédié aujourd'hui même mon bulletin portant mon approbation de la motion de François Bayrou.

23:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : modem, politique, bayrou, Éric julliard | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Militants politiques, OCCUPEZ-VOUS DES GENS !

Il est très rare que je hausse le ton sur mon blog. Mais j'en ai ASSEZ.
 
La pitrerie collective dans laquelle nous entraîne l'affaire Julliard est une illustration parfaite de la profonde vacuité de l'engagement des militants politiques.
 
Pour quoi faisons-nous de la politique ?
 
Pour quoi ?
 
Pour les gens, pour l'intérêt général, c'est ce que nous nous tuons à répéter. Eh bien tous, nous mentons.
 
J'ai honte du bond prodigieux fait par la fréquentation de mon blog sur la note qui précède, consacrée au vaudeville Bayrou-Arnaud-Julliard, festival de tartuferie.
 
Dès qu'il est question du nombril du MoDem, tout le monde est là, tout le monde a une opinion, tout le monde sait quoi dire, que faire, tout le monde s'empresse. Ah, là, vraiment, on est dans le vif du débat.
 
Et c'est la même chose dans les autres partis politiques : dès qu'il est question de l'appareil, tout le monde salive. Mais pour aller défendre les gens sur le terrain, plus personne. C'est écoeurant.
 
Puisque Julliard veut donner des leçons, eh bien qu'il nous explique ce qu'il a fait de concret pour les gens, pour les faibles en particulier. Ca, ce sera intéressant, j'en grille d'impatience.
 
Et enfin, il faut quand même dire une chose : s'il n'a pas pu présenter sa motion cette fois-ci, puisqu'il a les signatures, qu'il le fasse la prochaine fois. Franchement, je trouve qu'il y a une hystérie malsaine dans tout ça. Ce n'est pas comme ça que l'on améliorera la société.
 
Occupons-nous des gens.

18:51 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique, militantisme, modem, ps, ump | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le MoDem entre âge des cavernes et pluralisme.

Souvenons-nous de la joie que nous avons eue avec Quitterie Delmas en janvier dernier : enfin, le temps des candidatures uniques était révolu. Enfin, il y avait plusieurs listes, chacune avec sa vision, son identité, aux élections internes, fait inouï au temps de l'UDF telle que nous l'avons connue.
 
C'était une vraie satisfaction.
 
Hélas, où en sommes-nous ?
 
Peut-il y avoir un retour à l'âge des cavernes ? un retour au temps des motions uniques, des candidatures uniques ? Mais alors, il y a fort à parier que ces cavernes prendront un sens fort platonicien de théâtres d'ombres...
 
Il faut donc travailler à ce que le débat puisse se faire.
 
Pour cela, je ne suis pas certain que la hargne procédurière d'Éric Julliard soit la mieux inspirée. Un personnage qui est (dit-on) capable de menacer (sur e-soutiens) un autre militant de poursuites judiciaires parce que celui-ci a osé révéler ce que tout le monde murmure, qui est que le ténébreux correspondant anonyme qui vomit bile et pus sur Bayrou depuis un an sur e-soutiens n'est autre que Julliard lui-même, un tel personnage ne peut guère s'attirer la sympathie, d'autant moins d'ailleurs que l'argument avec lequel il le fait tient du plus haut ridicule : cette levée d'anonymat serait un traitement informatique au sens de la loi Informatique et Liberté... et pourquoi pas une diffamation ? Tout cela est ridicule.
 
Disons les choses franchement : le rejet de la motion Julliard pour des raisons de forme est absurde. À titre de comparaison, le Conseil d'État, lorsqu'il a à connaître de décisions dont les signatures sont un élément substantiel, ne rejette pas ces décisions, mais soumet leur validité à régularisation. Autrement dit : "dès que j'aurai connaissance des vraies signatures, je validerai".
 
Cette position intelligente aurait pu et dû inspirer le Comité de Conciliation et de Contrôle.
 
En temps normal, on dirait que l'erreur commise par cette autorité en se raidissant profite à son adversaire qu'elle victimise. Ce n'est cependant pas le cas cette fois-ci. Car il y a une erreur d'analyse profonde chez Julliard et ses amis : ils croient qu'existe un mécontentement refoulé des adhérents du MoDem. Ils croient se faire les porte-paroles d'une vox populi qui dit la vérité que les autres n'osent pas formuler, bon peuple écrasé par l'infâme tyrannie exercée par Bayrou.
 
C'est une erreur totale : ceux qui étaient mécontents l'ont su très vite, dès l'automne dernier et s'en sont allés depuis cette époque, ils ne s'intéressent plus guère à nos affaires. Et d'après ce que je lis sur le taux de réadhésions, ils étaient très minoritaires déjà. Rappelons-nous qu'en janvier, la liste Branaa, sur cette ligne, en Île de France, a fait 10 % des voix seulement.
 
Pour beaucoup d'adhérents, Bayrou a subi tant de manoeuvres dans le passé, qu'on ne doit pas se formaliser trop de ses façons de procéder à l'intérieur même du MoDem : un excès de formalisme finirait par bénéficier à Sarkozy. C'est ce que la majorité de ceux qui se tiennent informés pensent à mon avis, sans compter ceux qui suivent la vie interne avec une distraction pressée. Pour eux, tout ça n'est pas bien grave, il y a un consensus pro-Bayrou dans le MoDem et une conviction que la division réelle ne peut que lui nuire.
 
C'est d'ailleurs ce qu'il a dit lui-même lors du café démocrate auquel l'excellente Quitterie l'a invité à l'automne dernier : "quand tu montres tes divisions, tu es mort".
 
Nous revoilà donc au noeud du problème : le pluralisme.
 
Comment faire en sorte que le pluralisme ne soit pas la division ? Je crois que c'est en étant de bonne foi et que c'est ce qui a manqué aux récents épisodes, de part et d'autre : la bonne foi.
 
Mais il y a un aspect institutionnel aussi : les articles du règlement intérieur et des statuts qui prévoient la consultation des adhérents ne disent pas que plusieurs consultations connexes soient forcément exclusives les unes des autres. Autrement dit, les adhérents ont la faculté de voter à la fois pour la motion Bayrou et pour la motion Julliard si celle-ci est validée. C'est une lacune : il faudrait qu'il puisse y avoir une consultation où certaines motions soient en alternative, ce serait plus clair.
 
Enfin, je dois dire que je ne comprends pas que les Julliard boys n'aient pas rédigé leur motion sur le seul point de fond qui les différencie vraiment de Bayrou ces jours-ci : le règlement intérieur. Étant donné qu'ils ont bataillé ferme pour un règlement alternatif, jurant sur tous les dieux qu'ils étaient plus légitimes que Bayrou pour le rédiger, passer à autre chose comme du coq à l'âne ne peut que les exposer au qualificatif d'incohérents. De surcroît, ç'aurait été plus simple, premettant aux adhérents qui l'auraient souhaité de dire clairement "je désavoue Bayrou", ce que ne leur permet pas la motion Julliard qui noie le poisson.
 
Bonne foi, clarté, voilà donc deux exigences minimales pour nos adhérents, pour un fonctionnement de bonne qualité de notre mouvement.
 
J'ajoute par ailleurs que je vourais savoir qui est le dénommé Zauberman que Bayrou aurait fusillé en direct au Congrès et qui est si important que Quitterie m'en a alors parlé et d'autres après elle depuis.
 
Voilà, je crois avoir tout dit de ce que je pense : que le CCC et Bayrou pratiquent la clémence d'Auguste, qu'en face on choisisse la clarté constructive plutôt que la démolition en gros et en détail, et nos modémistes pourront enfin s'occuper de l'essentiel : la critique de la politique de la France par la droite inégalitaire.
 
Un vrai sujet. Enfin.

01/07/2008

Nouveau classement wikio.

Livraison toute chaude pour juillet, classement wikio, voici les modémistes patentés :
4 Ma vie en Narcisse , 16 Christophe Ginisty, 21 Corinne Lepage, 25 MonPuteaux.com (bienvenue au MoDem, son blog est d'abord un blog citoyen), 30 Hérésie, 32 jour-pour-jour (votre serviteur), 36 Des Jeunes libres de s'engager (chic, Quitterie remonte et en plus, elle est tout près de moi), 41 Farid Taha, 42 Le Petit Grognard (qui n'en finit pas de tirer sa révérence), 44 MIP au MoDem (MIP (mention raccourcie à la demande de MIP) en plein boum), 49 le blog d'Olivier Montbazet (KaG, belle progression aussi), 72 BGR : MoDem du Pays Basque (64) (bon fonctionnement des blogs MoDem en réseau, décidément), 73 Le blog de Hypos (apparemment, c'est la dernière fois qu'elle apparaît sous l'étiquette MoDem, dommage), 77 Barrejadis (toujours la synergie MoDem), 82 Jérôme Charré (il a eu beaucoup de travail, de là sa stagnation), 85 Sébastien Pereira, 90 Connexion démocrate (Antonin est en colère au sujet de l'Essonne et a raison), 98 Blog du démocrate.
Cette fois 18 blogs sur 100 sont MoDem. Mais si Marie-Laure "Hypos" maintient sa décision, comptons-en 17, dont un mort (Petit Grognard). Cela dit, 16% n'est pas si mal.

09:41 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : blogs, politique, modem, wikio | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/06/2008

Opération modernisation = non-cumul : j'ai signé la pétition.

Vous avez certainement déjà signé la pétition dont Werner Büchner assume la charge, comme Quitterie Delmas l'a suggéré aujourd'hui, mais si ce n'est pas encore fait, vous pouvez courir Signer ici ! 
 
Les explications sont sur le blog de Quitterie et celui de Werner, il fait bien trop chaud pour que je me fende d'une longue dissertation. C'est l'heure du farniente devant un bon film. Vous me conseillez quoi ? 

16/06/2008

Le renouvellement.

Bayrou l'avait promis l'an dernier, c'est un point où le discours de Quitterie Delmas avait marqué la thématique originelle du MoDem : le renouvellement des acteurs et des pratiques politiques, l'émergence d'une génération politique nouvelle. Et c'est sans doute l'aspect par lequel Bayrou a été le plus ponctuel, parfois par la nécessité du départ des anciens, parfois par l'énergie des nouveaux.
 
Oh, il reste bien des progrès à faire, notamment dans l'organigramme du MoDem qui reste à compléter.
 
Quitterie Delmas, dans l'opération MODERNISATION = NON CUMUL, qu'elle a lancée, a relancé à la fois la réflexion et l'intérêt sur les questions de gouvernance devant lesquelles la pseudo-réforme des institutions a drapé un rideau de fumée. Elle a aussi rappelé (et elle rappelle) que les dispositifs institutionnels sont souvent les plus efficaces pour faire bouger les choses, et que pour libérer des espaces aux initiatives nouvelles, il fallait libérer celles-ci d'inerties anciennes.
 
C'est bien vu.

09/06/2008

Mon principal regret à propos de la convention Europe d'hier.

La longue matinée d'hier, à la Maison de la Chimie (le maison de l'UIMM...), hier, a commencé pour moi par une flatterie : j'y suis allé à pied et, sur le chemin, rue Saint-Dominique, j'ai croisé François Bayrou, la voix éraillée et visiblement fatigué mais content de son aller-retour au Liban. Il m'a dit "... et... c'était un moment d'unité nationale". J'ai acquiescé. C'est vrai et c'est important : c'est le signe de l'intention de Bayrou de se réancrer dans les thèmes de sa campagne présidentielle, ce qu'il a fait dans son discours de clôture d'une façon qui m'a paru explicite.

Le compliment est modeste : "toi qui sais tout...". Voilà, je sais tout. Bon, c'est un peu classique pour quelqu'un à qui on va demander un renseignement (il m'interrogeait sur l'adresse exacte de la Maison de la Chimie, chose assez curieuse, vu qu'il y a été conduit par son chauffeur polonais), mais enfin, ne chipotons pas.

Chipotons d'autant moins que Bayrou a commencé son discours en citant deux fois le nom de mon blog :

- Un an jour pour jour avant l'élection européenne.

Et il a répété :

- Un an jour pour jour avant l'élection européenne...

La convention était supposée avoir lieu un an jour pour jour avant l'élection européenne. Or à moins que l'on ait changé le calendrier ou que l'élection n'ait pas lieu un dimanche, il est évident qu'avec une année de 365 jours, soit 52 semaines et un jour, ce jour-pour-jour-là est un artifice, le 8 juin 2009 ne sera pas un dimanche, le dimanche de l'élection ne sera pas un 8 juin. 

Quoiqu'il en soit, si l'on doit évoquer les temps forts de ces cinq heures, je mentionnerai le plaidoyer extraordinaire d'Eva Joly, de loin la plus applaudie, et c'était mérité. J'ai été impressionné par ce que Jean-Luc Domenach a dit de la Chine et par les calculs sur la nécessaire immigration développés par le député belge Desprez. J'ai été intéressé de voir et d'entendre des blogueurs démocrates établis dans d'autres pays européens : Quindi (Arnaud Hoyois) et Florian Chiron. D'autres de la salle ont également pris la parole, notamment Marianne Bondaz, l'une de nos "citoyens démocrates".

Tout cela était une bonne mayonnaise.

Mais après avoir entendu le plaidoyer si vibrant d'Eva Joly contre la corruption, je dois dire que j'ai plus qu'un regret, presque une indignation : avoir entendu Bayrou réenfourcher (si j'ose dire) le lobby du cheval.

- On n'a pas fait l'Europe pour les bookmakers ! a-t-il clamé en s'en prenant à la décision bruxelloise de contraindre la France à ouvrir le marché des paris sur les courses de chevaux.

Franchement, comme je l'ai déjà écrit, le cheval, j'aime ça sous la forme d'entrecôte et je trouve que l'ouverture du marché des paris n'est pas en soi une mauvaise chose, même si elle doit froisser les intérêts à court terme d'une filière qui découvrira bien le moyen d'en tirer parti, je lui fais confiance.

Mais s'en prendre à une décision politique parce qu'elle heurte non pas l'intérêt public, mais celui d'un lobby, qui plus est un lobby où l'on a soi-même des intérêts sonnants et trébuchants.... Tssss... Non, vraiment, ça ne va pas. Il faudra faire mieux la prochaine fois, d'autant plus que l'illégalité des champs de courses n'a pas encore atteint le délai de prescription et que Bayrou faisait bien partie des instances qui l'ont cautionnée.

Enfin, je déplore, à propos du conseil national qui a eu lieu juste après, que nos amis Nadia Falfoul et Jérôme Charré n'aient pas été élu au secrétariat du conseil national. C'aurait été un signe fort en direction des amis de Quitterie Delmas. Dommage. 

07:28 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : modem, europe, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

31/05/2008

J'ai demandé à François Bayrou de m'inscrire parmi les conseillers nationaux cooptés.

Mes lecteurs auront suivi l'étrange affaire de jeudi, la découverte que j'ai faite que la pratique qui avait été celle de l'UDF à la fin des années 1990 (qui était que les suppléants remplaçaient les titulaires occasionnellement absents) était abandonnée par le MoDem, illogiquement à mon avis mais formellement.
 
Dans ma concertation avec Quitterie Delmas (au téléphone portable du fond de mon bain où je bouillonnais d'indignation), jeudi matin, celle-ci m'avait incité à demander à François Bayrou de m'inscrire sur cette liste des cooptés, conformément aux statuts.
 
J'ai envoyé ma démission jeudi par courrier et je viens à l'instant d'adresser un courriel à François pour solliciter de lui cette inscription. Je l'ai fait parce que je crois que Quitterie trouverait utile que j'assiste aux conseils nationaux.
 
Le reste appartient à elle et François Bayrou (et aux autres conseillers nationaux qui, le cas échéant, ratifieront cette décision si elle est prise). 

30/05/2008

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur".

Si demain vous me lisez complimenter Bayrou, vous saurez que je pense ce que j'écris et que ce n'est pas inutile flagornerie. Pourquoi (ou plutôt comment) le saurez-vous ? parce qu'aujourd'hui, hier, à un moment, j'ai eu la frnchise, parfois vive, de dire que je n'approuvais pas telle pratique ou telle décision. C'est par la critique que l'éloge prend son relief.
 
C'est en partie pourquoi je regrette que Farid Taha se soit désormais enclos dans une critique systématique et quasi-militante, au lieu de chercher à faire progesser l'oeuvre commune.
 
Que chacun fasse selon sa conscience.
 
Quoiqu'il en soit, on sait que la citation de Beaumarchais que j'ai placée en exergue dans mon titre est un peu la devise commune de tous les journalistes, éditorialistes ... et blogueurs, de tous ceux qui se réclament de la liberté d'expression. Elle est un peu la préface de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.
 
Or on constate chaque jour la remise en cause de cette liberté, notamment par le pouvoir actuel, qui s'est d'abord longtemps appuyé sur le pouvoir économique qui contrôle la presse, et qui se borne maintenant à une critique particulièrement insidieuse.
 
Quant au web, depuis le crime de lèse-majesté du "Casse-toi pauvre con", il est en ligne de mire. À vrai dire, il l'était déjà avant. Disons qu'avec l'affaire du salon de l'agriculture, la rupture est consommée.
 
Et la loi Hadopi se veut évidemment comme une mise au pas de ce média turbulent qu'est la Toile. J'invite au passage à lire l'excellent article retranscrit aujourd'hui par Quitterie Delmas sur son blog. Les avis défavorables commencent à s'amonceler contre ce texte.
 
Occasion de relire Beaumarchais : 
 
"Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui dirais... que les sottises imprimées du web n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits."

Quitterie Delmas et la génération nouvelle en Val-de-Marne.

Clément Le Ricousse est venu assister Quitterie avec nous dès les premiers cafés démocrates, au printemps 2007. Fidèle, jovial, discret, il a pris une vraie place parmi nos amis. Il a logiquement participé à notre campagne d'hiver pour l'élection des adhérents au Conseil National et le voici, depuis quelques jours, élu président des Jeunes Démocrates du Val-de-Marne, un département citadin au sud-sud-est immédiat de Paris.
 
À peine élu, il a tenu à organiser un café démocrate autour de Quitterie.
 
Et nous voici partis par la ligne A du RER (célèbre ces jours-ci, à juste titre d'ailleurs vu sa vétusté) jusqu'à une gare qui porte le joli nom de La Varenne-Chennevières, un quartier de la ville de Saint-Maur-des-Fossés.
 
C'est le Val-de-Marne bourgeois.
 
La gare est adossée à un centre commercial et à un parking d'au moins quatre ou cinq niveaux en hauteur, assez laid, mais sûrement commode pour les gens qui y laissent leur voiture avant de prendre le RER pour Paris.
 
En tout, une trentaine d'adhérents val-de-marnais sont venus progressivement se joindre à nous, Quitterie, Virginie, Franck Vautier, Fabien Neveu, Ali Menzel, les citoyens démocrates d'autres horizons franciliens, et bien sûr Clément, et Fabien Engelibert que nous étions allés soutenir dans une autre partie du département, à Ivry-sur-Seine, en janvier.
 
Ce qui était frappant, dans ce café démocrate, c'est que, sur cette trentaine d'adhérents, pas plus de trois à mon avis avaient antérieurement une carte d'un parti politique, en l'occurrence l'UDF. L'un était Fabien Engelibert, la deuxième Brigitte (si j'ai bien compris, c'est l'assistante parlementaire de Jean-Jacques Jégou, sénateur et président du MoDem local, un vrai fidèle de Bayrou) et le troisième un jeune vétéran qui dirige une PME dans le domaine informatique et qui, a-t-il indiqué, a débuté au temps des ... Républicains Indépendants, un parti qui a disparu en 1978 (année de naissance de Quitterie !), remplacé à l'époque par le Parti Républicain. En somme, en ancienneté, je suis battu.
 
Venus d'horizons divers, du gaullisme, du PS, de nulle part, ces adhérents ont en commun une moue sur le charisme de Jean-Jacques Jégou, sur son dynamisme et sur son adaptation aux temps nouveaux.
 
Or j'ai bien entendu Bayrou rappeler le 8 mai dernier que lorsqu'en 2002, Jégou avait subi la même punition qu'Artigues en 2007 (en raison de sa fidélité inébranlable à Bayrou, il avait perdu son siège de député), cette blessure l'avait taraudé, lui Bayrou, pendant deux ans, jusqu'à ce qu'il ait pu faire élire Jégou sénateur.
 
Il y a donc en Jégou un authentique parlementaire bayrouiste. Avant de l'exposer dans un bocal au Jardin des Plantes, il faut le noter. Car la soirée a été beaucoup consacrée à la situation interne du Val-de-Marne. Et le message délivré par Jégou, strictement bayrouiste lui aussi : "on n'a pas d'argent", accompagné d'un manque de mise en réseau, d'un archaïsme dans les relations internes ("comment, tu ouvres un blog ? mais qui t'y a autorisé ?") et de quelques autres défauts très feue-UDF, a fait que le besoin d'exaltation et de grande cause, qui anime la plupart des adhérents sincères du MoDem rencontrait la frustration. Bien sûr, à côté des motifs nobles, il y a les envies de prendre des responsabilités, de devenir colonel. Mais dans l'ensemble, j'ai senti ce vrai et ardent besoin d'émotions réelles et d'irrigation démocratique active qui sont la marque de la nouvelle France apparue lors de la dernière présidentielle.
 
Je me demande, soit dit en passant, si Jégou n'aurait pas intérêt à passer la main de l'animation militante à la nouvelle génération : du temps de feu le CDS, Georges Mesmin, député, ni aucun élu du XVIe n'occupait la moindre fonction exécutive dans la section. Les militants étaient présidés par l'un des leurs. Les élus des militants et ceux du peuple se concertaient dans un conseil restreint, ça tournait plutôt bien. Je pense que Jégou aurait intérêt à cette stratégie et, en misant sur le sang neuf, il ne courrait aucun risque spécifique quant à sa réélection sénatoriale de 2010.
 
Quoiqu'il en soit, on a beaucoup débattu de la réforme des institutions. Le long et jeune personnage qui signe "Nicolas Perruchet" sur le blog satirique de nos amis Leroy-Morin a judicieusement attiré la conversation sur le cumul des mandats et Quitterie a littéralement hypnotisé son auditoire par l'une des plus éblouissantes démonstrations d'intelligence et de simplicité que je lui aie vues jusqu'ici.
 
Bien sûr, outre Clément et Fabien, nous connaissions plusieurs des Val-de-Marnais, eux-même en familiarité, comme Kamel (j'ai son nom sur le bout de la langue), Thierry Sébastien ou Marianne Kraft, fine plume de France Démocrate. Mais ceux qui voyaient Quitterie "en vrai" pour la première fois ont été pris comme les autres dans un moment magique.
 
Pour eux, c'était aussi une première étape : décloisonner leurs sections de villes, se retrouver dans un cadre informel, transversal. Ils en étaient manifestement heureux. Une réussite de tous points de vue. Il leur faudra s'engager résolument dans les débats internes, dans la construction d'une équipe départementale, en tenant compte peut-être du prix de la fidélité payé par Jean-Jacques Jégou qui, de son côté, devrait potasser la nouvelle France et le web 2.0. Ainsi tout le monde pourrait-il marcher du même pas.
 
Puis nous sommes remontés dans le RER, Quitterie a failli s'ouvrir le genou, je l'ai interrogée sur son effrayante blessure passée au majeur gauche, et enfin les filles sont descendues à Nation pour prendre un taxi.
 
Quitterie rumine son plan de bataille contre le cumul. Elle veut être positive. Elle a raison.

29/05/2008

Règles opaques = démission.

La politique a besoin de règles claires. Je ne me suis jamais beaucoup intéressé aux affaires de l'UDF, et en particulier aux décisions prises par le bureau politique, mais il se trouve que, pour rendre service, il m'est arrivé de faire de la relance téléphonique pour ledit bureau politique, notamment lors de votes serrés ou cruciaux.
 
Et pour ces votes, il m'a toujours été spécifié que les suppléants remplaçaient les titulaires lorsque ceux-ci étaient absents, et non les suivants de listes.
 
Je veux croire qu'il ne s'agissait pas de manipulations pures et simples. 
 
Car j'apprends que la doctrine est désormais que ce sont les titulaires, dans l'ordre de la liste, qui se remplacent mutuellement.
 
Cette règle aurait dû être annoncée d'avance.
 
Si elle s'impose, je démissionnerai de mon poste de conseiller national suppléant.
 
Je précise qu'ayant été tenu informé par mon excellentissime tête de liste, Quitterie, qui s'est enquise de l'affaire, j'ai in petto adressé ma lettre de démission du fantômatique poste de conseiller national suppléant à François Bayrou.

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27/05/2008

Vote machinal, vote viscéral.

On voudrait croire que le vote soit ancré dans l'intelligence, que les citoyens, calmement, consultent les programmes, s'informent du contenu des politiques, du mode de focntionnement des structures publiques, des enjeux de la collectivité.
 
Hélas, l'habitude prise depuis longtemps que les politiques fassent tout le contraire de ce qu'ils ont dit, ou plutôt, non pas le contraire, mais autre chose, voire simplement rien, rien d'utile en tout cas, cette habitude donc a fait que les gens se sont habitués à la paresse du vote réflexe, du vote machinal, du vote "je suis de droite", "je suis de gauche", "mon père était UDF, je vote comme lui", "dans ma famille, on a toujours été de droite", "mon mari était socialiste, je fais comme lui", bref, un non-vote, puisque le vote est par nature le fruit d'une circonstance : il y a des moments où le pays a besoin d'une politique plus créative, d'autres où il faut serrer les boulons, d'autres enfin où tout est permis.
 
À ce vote machinal, sans doute très majoritaire, s'oppose un vote viscéral : pour ou plus souvent contre. Éliminer. "Non, mon député ne peut pas être de gauche". "Je ne veux pas que ma commune bascule à droite". "Ségolène est une telle conne, que...". "Sarkozy est un fou dangereux". Ou encore "Bayrou est le seul à pouvoir sauver la France".
 
Il y a dans le vote viscéral une urgence, une puissance, qui en font un acte vital.
 
Pour un parti d'outsider comme est devenu vite le Mouvement Démocrate, le vote machinal compte peu. Le vote réfléchi est évidemment recherché et moteur, mais trop rare. En revanche, le vote viscéral est la surmultipliée qui peut permettre de franchir le barrage du vote machinal majoritaire.
 
Mais qu'est-ce qui peut bien rendre le vote MoDem à ce point viscéral ? C'est à découvrir. 

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26/05/2008

Résultat moyen pour Blandine Martin dans la 11e du Rhône.

Difficile de comparer le scrutin qui a eu lieu aujourd'hui avec celui de juin dernier : il y avait bien moins de candidats et une candidature de poids s'est manifestée.
 
C'est l'ancien syndicaliste magistrat Georges Fenech qui avait emporté l'élection, on sait qu'il a été invalidé en raison d'irrégularités formelles de son compte de campagne. Qu'un magistrat ne connaisse pas la loi est toujours un sujet d'étonnement.
 
Quoiqu'il en soit, c'est son suppléant qui est candidat à son remplacement, Raymond Durand, étiqueté Nouveau Centre. Il a obtenu 7 point de moins qu'en juin dernier et, avec 41%, ne peut compter en principe que sur le report des voix de l'extrême droite (4%).
 
Blandine Martin perd plus de 3 points, passant de 9,6 à 6,2, un score douloureux, dans lequel il ne faut pas négliger la responsabilité de Michel Mercier, président du Conseil Général, qui soutenait plus la candidate du MoDem en juin dernier qu'aujourd'hui.
 
Les Verts font un score équivalent qui, à peu de choses près, représente la somme des pourcentages des divers candidats écologistes de juin.
 
Le Parti Socialiste, quant à lui, réalise le même score à une décimale près (un peu plus de 23%). Mais en juin dernier, le candidat socialiste représentait toute l'union de la gauche. Cette fois, il a à sa gauche un conseiller général communiste qui dépasse 15%, à quoi il faut ajouter 3,3% de la LCR, qui doivent faire le report de voix naturel du candidat de gauche, soit un total supérieur (plus de 48% en comptant les Verts) à celui de la droite et de l'extrême droite (presque 46%).
 
Léger avantage donc, sur le papier, à la gauche, logique puisque M. Durand a perdu au premier tour 7 points sur M. Fenech et que celui-ci avait gagné avec 56%.
 
Reste que le report des voix de Blandine Martin sera probablement décisif.
 
Dans la cantonale partielle, le candidat MoDem soutenu par le PS devance celui de l'UMP. Je n'ai pas trouvé celui d'Anne Pellet, étiquetée MoDem pur jus. 

25/05/2008

Gauches en kaléidoscope.

Delanoë peut se proclamer libéral autant qu'il le veut : chacun sait qu'en politique, on s'exprime toujours par antiphrase. Ca me rappelle un échange célèbre entre un corsaire anglais et Surcouf, vers 1800. L'Anglais, très désapprobateur, dit "Vous autres, (corsaires) Français, vous combattez pour l'argent ; nous autres, pour l'honneur", à quoi Surcouf répondit : "On se bat toujours pour ce qu'on n'a pas".
 
En fait, tout le monde se fiche de ce que Delanoë est, ou du moins tout le monde devrait s'en foutre : en politique, peu importe ce qu'on est car ce qui compte est ce qu'on fait. Le glissement sémantique opéré par Delanoë vers une politique de ce qu'on est plutôt que de ce qu'on fait traduit en réalité le fond de sa politique municipale : le communautarisme. On ne fait pas d'une communauté, on en est. C'est bien ce qui fait de Delanoë un homme politique aux confins extrêmes de l'esprit républicain, tout près de la chute.
 
Et pourtant, par ses choix stratégiques fondamentaux, Delanoë est un homme de la vieille gauche, de la gauche de grand-papa, comme aurait dit de Gaulle. Une gauche sans substance, sans horizon, mais toujours prête à recueillir les fruits du mécontentement populaire.
 
Rien n'y fait : Delanoë est soutenu par Jospin qui fut l'un des plus atlantistes de tous les socialistes, il joue tous les communautarismes, et pourtant sa ligne politique est celle de la vieille gauche. N'est-il pas le plus autentique héritier de la SFIO ?
 
Face à lui, dans son créneau, il n'a que Fabius. Atlantiste aussi, étiqueté de la sulfureuse trilatérale, ayant passé une année à écumer les milieux universitaires américains, Fabius est celui qui colle le plus à la stratégie pavlovienne du PS post-Épinay. Il s'enracine dans la période mitterrandienne et, par le fait historique, incarne une facette de Mitterrand comme d'autres ont incarné l'Ancien Régime après 1815.
 
Pour Delanoë comme pour Fabius, toute initiative doctrinale est de l'ordre de la posture, comme l'a très justement noté Quitterie Delmas dans l'émission "N'ayons pas peur des mots" sur I-Télé jeudi soir. En fait, le seul objectif est de prendre le contrôle du parti qui incarne la légitimité de gauche, l'alternative naturelle à la droite, l'exutoire spontané du mécontentement, et ensuite, on gère.
 
Tout le reste est sans importance.
 
En alternative au tandem de la vieille gauche, Ségolène Royal se retrouve dans une situation inconfortable. Plusieurs de ses soutiens l'ont abandonnée, son demi-succès de la présidentielle s'éloigne, elle a bâti des réseaux nombreux et influents pour sa candidature à la présidentielle, mais il lui faut emporter le PS et le soutien de plusieurs fédérations cruciales pourrait n'y pas suffire. Comme le disait François Hollande, aucun candidat au premier secrétariat n'est en mesure de gagner seul : il y faudra une coalition.
 
C'est ce qui revigore Strauss-Kahn du fond de son exil nord-américain et quelques seconds couteaux qui guettent l'occasion de s'emparer d'un poste qui leur ouvrirait l'espoir de Matignon : paillettes du kaléidoscope deviennent alors Moscovici, Aubry, et même Lang.
 
Les six mois qui viennent seront, entre tous ces gens, un vaste concours de lancer de boue, un concours d'ignominie, qui a déjà commencé et qui ne fera qu'empirer. Vous verrez : dans quelques mois, on trouvera qu'au fond, Hillary Clinton est un personnage de bluette. 

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22/05/2008

Quitterie Delmas sur I-Télé : "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés".

Réforme des retraites. "Les Français étaient prêts à cette réforme", Sarkozy en créant du conflit gâche ce bon esprit. Il vaudrait mieux revenir au projet bayrouiste de retraite par points, qui permet aux gens de partir au moment où ils le voudraient entre 55 ans et 65 ans. "Chaque syndicat arrive avec ses propres propositions", on s'enfonce dans la confusion.
 
"Les politiques ne s'engagent pas du tout, le PS est un peu suiviste", soutient vaguement les manifestations. Il vaudrait mieux innover. "Tant qu'on n'arrivera pas avec des alternatives crédibles pour réparer les effets pervers  du système", on n'avancera pas. "Les deux emplois sans charge", par exemple (proposition de Bayrou pendant la présidentielle) seraient une bonne initiative.
 
"La réforme des institutions ne résoud pas la crise de représentativité". "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés". 
  
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Je signale un très intéressant article sur le rôle des pouvoirs publics dans la mondialisation.