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18/02/2008

Municipales : multiples stratégies, multiples perspectives.

Les sondages commencent à fleurir à trois semaines des élections municipales.
 
Pour Bayrou à Pau, deux études ont en quelques jours donné des résultats contradictoires, l'une voyant le président du MoDem l'emporter de justesse, l'autre l'inverse. Ce sera serré, apparemment, mais il a choisi la stratégie la plus ambitieuse et donc la plus difficile. Il a évidemment tout mon soutien.
 
À Montpellier, la liste commune PS/PC/MoDem obtiendrait 49% et friserait donc l'élection dès le premier tour. À Bordeaux, la liste commune avec le maire sortant (qui n'affiche guère son étiquette UMP) serait en passe d'être victorieuse au premier tour également, comme d'ailleurs à Dijon avec le socialiste Rebsamen.
 
Dans les villes où des adhérents du Modem ont été investis pour des listes indépendantes, le sort des urnes demeure incertain : à Toulouse, on dit que la gauche pourrait l'emporter et on ignore encore si le candidat du MoDem atteindra les 10% nécessaires au maintien de sa liste au deuxième tour. À Lyon, les listes sont quasi-faites et Éric Lafond est en campagne sans qu'on puisse encore évaluer son résultat que l'on espère brillant. À Marseille, pas encore de sondage sur la liste Bennahmias, cependant que certains analystes voient la victoire du socialiste Guérini (a-t-il un rapport avec le célèbre "parrain" marseillais des années 1970 et du temps où la ville était dirigée par le socialiste Defferre, Mémé Guérini ?). En Bretagne, à Rennes, à Nantes, on attend encore les premiers sondages. Sans doute les choses sont-elles encore imprécises et les esprits indécis.
 
Après la période du désordre et celle du foisonnement, c'est donc celle de la campagne et de l'angoisse. Bon courage à nos candidats, et en particulier ceux qui sont sur des listes indépendantes. 

17/02/2008

Quitterie Delmas soutient Éric Lafond tête de liste à Lyon.

XVIe arrondissement de Paris : portrait de groupe.

Quelques mots sur l'équipe qui dirige le XVIe arrondissement de Paris depuis 1989. Je rappelle que le candidat du MoDem est ici Jean Peyrelevade, qui a une image de sérieux et d'efficacité.
 
En 1989, l'UDF de Paris, conduite par le "libéral" Jacques Dominati (aujourd'hui sénateur en fin de carrière), avait décidé de faire liste commune avec le RPR d'alors. C'était la deuxième fois de suite, puisqu'en 1983 (début de la politisation nationale des municipales), dans le cadre de ce qui se voulait une reconquête contre la victoire socialiste de 1981, liste commune avait déjà été présentée, conduite par Georges Mesmin, député de la plus peuplée des deux circonscriptions de l'arrondissement, celle du sud ; la négociation avait été en 1983 que Mesmin (étiqueté centriste CDS) deviendrait maire et c'était la première fois que les équipes centristes et RPR se retrouvaient sur la même liste alors qu'elles avaient toujours été concurrentes depuis le succès centriste de 1971.
 
En 1983, Jacques Chirac avait besoin des centristes. C'était moins le cas en 1989 : il venait de devancer Raymond Barre de plus de dix points à la présidentielle de 1988 dans l'arrondissement. Il présenta donc un marché simple à Georges Mesmin, maire sortant : le RPR occuperait la tête de liste et Mesmin serait réélu maire. Mesmin ne l'entendit pas de cette oreille : il voulait la tête de liste et la mairie. Chirac, voyant qu'il ne cédait pas, le laissa prendre la tête de liste. Mais lorsque le conseil d'arrondissement se réunit pour élire son maire, ce fut Pierre-Christian Taittinger qui sortit du chapeau.
 
Taittinger était étiqueté UDF, tendance libérale plutôt que centriste, mais il avait été UDR (gaulliste) et sous-ministre de quelque chose. En 1971, il ne figurait pas sur la liste des centristes et réformateurs, mais sur celle du pouvoir.
 
Il était élu à Paris depuis ... 1953. Seul "trou" dans son emploi du temps d'élu : la période 1971-1977. En 1977, il avait rejoint Giscard et était redevenu élu sur la liste UDF qui avait devancé le RPR (à l'époque, il n'y avait pas eu de fusion de liste au 2e tour, mais désistement pur et simple).
 
Taittinger, membre de la famille des célèbres champagnes, est né dans le XVIe arrondissement, rue Chardon-Lagache, à deux pas de la maison de retraite médicalisée de Sainte-Perrine. Son père, Pierre Taittinger, avait été une des figures du conseil de Paris de l'entre-deux-guerres, très forte personnalité, mais il était le président de ce conseil de Paris en 1943 et c'est lui qui avait reçu Hitler lors de la visite du chef du IIIe Reich à Paris.
 
En 1953, Pierre-Christian Taittinger avait assemblé un premier groupe de jeunes influents, liés aux milieux d'affaires, et, reprenant une partie des réseaux de son père, s'était fait élire.
 
En 1989, c'était donc un élu très expérimenté, ayant passé la soixantaine, ancien président du conseil municipal de Paris, ancien ministre, ayant des intérêts croisés avec la puissante Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP). C'est par exemple à son groupe qu'appartenait l'hôtel Concorde-Lafayette, porte Maillot, bâti sur le Palais des Congrès qui appartient à la CCIP.
 
Je l'avais rencontré deux fois. La première était à sept heures et demi du matin, gare Saint-Lazare, en mars 1988 : il nous avait accompagnés pour la distribution de tracts lors de la campagne présidentielle de Raymond Barre. La deuxième fois était pour une réunion associative champenoise de Paris (de mon côté paternel, j'ai de solides attaches champenoises) qui avait eu lieu à la mairie du XVIe.
 
Taittinger, pour devenir maire, avait fait alliance avec une partie de l'équipe de Georges Mesmin. Il conserva sa cheffe de cabinet et plusieurs de ses adjoints, à l'exception de Guy Flesselles, qui était aussi le suppléant de Mesmin et qui, depuis, a conduit sa propre liste en 2001 jusqu'autour de 10%.
 
Parmi les adjoints, le plus important, politiquement et techniquement, était Pierre Bolotte. Ancien préfet de région, formé à la coloniale (école de la France d'Outremer), ancien membre du cabinet du MRP Georges Bidault sous la IVe république et secrétaire général de la préfecture d'Alger en 1958, il avait une longue expérience des choses de l'administration et avait la délégation stratégique des finances et de l'urbanisme.
 
L'autre élue utile était Anne Béranger, grande ordonatrice des animations de la mairie, qui passa avec aisance de Mesmin à Taittinger et qui, m'a-t-on dit, est morte très diminuée voici peu d'années.
 
Taittinger est un homme charmant, excellent orateur (on dit qu'il obtint un classement remarquable lors du concours oratoire de la conférence des avocats quelque part vers l'époque des dinosaures), capable dans la même phrase de plaire à un centriste et à un extrémiste, à un Américain et à un soviétique, bref, à tout et son contraire. C'est d'abord une marque d'éducation. Mais c'est aussi un besoin irrépressible de susciter l'empathie, sans lequel sans doute il vaut mieux ne pas faire de politique.
 
Il prononce plus d'allocutions qu'il n'y a de jours dans l'année, sans compter ses discours de mariages (il en célèbre encore beaucoup), il est partout, il connaît tout le monde, il a une mémoire étonnante. Je l'ai vu, lorsque j'étais son adjoint, se précipiter vers un de mes cousins qui me rendait visite à la mairie et qui avait été témoin d'un mariage célébré par Taittinger deux ans plus tôt. Il ne l'avait pas revu depuis, mais l'avait reconnu tout de suite. Un abattage prodigieux, donc.
 
Il passe ses journées à arpenter son arrondissement et rentre les poches pleines de post-it sur d'innombrables sollicitations. Il dit toujours oui et son équipe doit ensuite s'arracher les cheveux pour trouver le moyen de respecter les engagements qu'il a pris.
 
Evelyne Montastier, qui dirige son cabinet, est d'une rare efficacité, un carnet d'adresse kilométrique, une réactivité d'élite.
 
En somme, une excellente équipe de terrain.
 
Le premier premier adjoint de Pierre-Christian Taittinger, de 1989 à 1995, fut Gérard Leban, un gaulliste casse-croûte, capable d'obéir à toutes les évolutions de l'appareil de son parti, un bon second couteau, veillant de près (d'aucuns disent d'un peu trop près) sur les commerçants, ayant sa propre feuille politique qu'il fait distribuer dans les halls d'immeubles, tenant permanence rue de l'Annonciation, et dirigeant avec calme et discrétion l'appareil UMP local qui, en fait, gère la municipalité.
 
Gérard Leban est plus qu'utilement secondé par son épouse, liée à la conférence Saint-Vincent de Paul.
 
De 1995 à 2001, Leban était adjoint au maire de Paris et laissa le poste de premier adjoint à Danièle Giazzi dont je parlerai dans un instant. Il reprit sa délégation en 2001 et se retire, ayant passé les soixante-quinze ans, cette année.
 
Danièle Giazzi, que je viens de mentionner, a longtemps été une femme très courue. Je ne m'apesantirai pas sur les nombreuses rumeurs qui la concernent. Elle est la suppléante de Claude Goasguen dans le XVIe sud et a été conduite à celui-ci par Gérard Leban. Lorsqu'elle était première adjointe, une rivalité inexpiable l'opposait à la cheffe du cabinet du maire, une de ces rivalités féminines qui font pleuvoir des éclairs sur la tête des hommes.
 
On dit qu'un jour, dans une colère homérique, Danièle Giazzi laissa Gérard Leban terrassé par une attaque.
 
À la fin de la mandature qui s'achève, Leban a commencé à passer la main. Il a choisi, pour se décharger progressivement de ses délégations, Laurence Dreyfus, militante obéissante comme lui, fille d'une ancienne collaboratrice de Leban et petite-fille, selon eux, du chauffeur du général de Gaulle.
 
L'autre homme-clef, très lié à Évelyne Montastier, est Pierre Gaboriau. Il était à la gare Saint-Lazare le même matin de mars 1988. Je l'ai vu plusieurs fois pendant la campagne de Barre. Il n'avait pas trente ans alors, il était déjà expert-comptable.
 
Il a succédé au radical Jean-Loup Morlé à la présidence de l'Office Municipal des Sports (OMS) qui, à la mairie de l'arrondissement, regroupe les principales associations sportives du XVIe. Adjoint au maire chargé des sports en 1989, il bénéficia en 1991, en cours de mandat, du retrait de la centriste de choc Solange Marchal (la femme qui a fait échouer le projet chiraquien d'ensembles immobiliers colossaux porte Maillot), qui lui a permis de devenir conseiller de Paris.
 
En 1995, il était donc conseiller de Paris, adjoint au maire du XVIe arrondissement chargé de la jeunesse et des sports et président de l'OMS. Il me laissa la délégation de la jeunesse et des sports, mais pas la présidence de l'OMS qui formait sa base électorale. Il était élevé au rang d'adjoint au maire de Paris.
 
Il revint prendre ma place en 2001.
 
Élu de terrain, il a été candidat en solitaire aux environs de 10% lors d'une élection, et il est respecté. Il a depuis plusieurs années repris l'une des feuilles institutionnelles du XVIe, ce qui a accru sa notoriété.
 
De notoriété générale, on lui prête une rivalité avec Goasguen au sein de l'UMP locale, liée à celle qui oppose Bernard Debré, député de la circonscription du nord du XVIe, au même Goasguen. Cette rivalité existait déjà entre Georges Mesmin et l'autre député UDF du XVIe d'alors, Gilbert Gantier, qui s'est retiré après trente ans de mandat. Sans doute est-il inévitable que chacun des deux députés tente de tirer la couverture à lui.
 
La force de cette équipe est triple : un maire qui bénéficie, malgré son grand âge, d'une bonne image, un électorat entièrement polarisé, un appareil très discipliné mais en mutation.
 
Aux dernières législatives, le MoDem est arrivé devant le PS dans le XVIe. La poussée actuelle de l'électorat de gauche devrait avoir ici un impact plus limité qu'ailleurs. Jean Peyrelevade, compte tenu de sa grande notoriété et de sa bonne image, devrait être élu conseiller de Paris, donc obtenir au moins 12%.

16/02/2008

Le triomphe du manichéisme ?

La déferlante annoncée au bénéfice exclusif du Parti Socialiste, dans trois semaines, au premier tour des élections municipales, n'est une bonne nouvelle ni pour la France ni pour les Français : de toute évidence, elle se fait sans discernement et elle ne produira aucune nouveauté dans la gestion publique, seulement une part de marché plus grande pour un parti, rien de plus.
 
De quoi satisfaire Hollande, qui s'est pourtant réjoui de la douteuse proposition de Sarkozy sur le parrainage des pauvres petits fantômes juifs ?
 
De quoi lutter contre l'endettement des collectivités locales qui ne cesse d'augmenter à mesure que le PS s'en empare ?
 
De quoi augmenter la liberté des humbles que des clientélismes de gauche asservissent autant que des clientélismes de droite ?
 
Sans discernement.
 
Oui, Sarkozy, c'est mal. Bayrou a été le premier à dire pourquoi et en quoi.
 
Oui, la droite a tort. Mais elle ne gère pas partout mal ses villes.
 
Sans discernement. Avec l'aveuglement de l'obscurantisme, le même obscurantisme que celui qui est reproché à Sarkozy.
 
S'il faut battre Sarkozy en utilisant les mêmes moyens que lui et en poursuivant les mêmes objectifs que lui, en négatif, alors la victoire ne sert à rien.
 
Améliorer la France, améliorer la vie des gens, c'est la même chose, c'est le même projet (ISO comme dit Quitterie Delmas) : lutter contre un mode de pensée et d'action néfaste et le remplacer par un mode de pensée et d'action vertueux. C'est cela, et cela seulement, que les électeurs devraient vouloir. Et c'est à quoi nous devons les appeler.

Le MoDem, pour la vérité.

Bayrou incarne le courage. Il l'incarnera de plus en plus, quels que soient les événements prochains. Comme on l'a constaté jeudi soir, tous les signaux d'alarmes qu'il a tirés pendant la campagne présidentielle étaient justifiés : dérive budgétaire, clientélismes, pipolisation outrancière, offensive contre la laïcité et, d'une manière générale, contre les principes républicains, pressions sur la presse, gouvernement de tous au profit de quelques-uns, et j'en passe.
 
Bayrou a annoncé : "Le MoDem sera le parti de la vérité". Par anticipation et dans une boucle que Quitterie Delmas qualifierait d'ISO, il a dit vrai.
 
Dès lors, nous savons, les uns et les autres, que c'est là et nulle autre part qu'il faut être. Car c'est là et nulle autre part que, coûte que coûte, on dit la vérité. 

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15/02/2008

Les lignes bougent.

L'appel à la vigilance lancé dans le numéro de Marianne qui sort demain est un moment important, sans doute une borne de refondation.
 
C'est en tous cas un acte de résistance et il n'est pas indifférent que le premier de ses cosignataires soit l'ancien chef de cabinet du général de Gaulle.
 
Les choix sociétaux annoncés par Nicolas Sarkozy sont désormais connus, sans fard. Ils renversent toutes les valeurs qui fondent le pacte républicain français.
 
Je suis heureux que François Bayrou, Corinne Lepage et beaucoup d'autres figurent parmi les cosignataires de ce texte qui résonne comme un appel à la réunion d'une sorte de Conseil National de la Résistance de temps de paix. Il serait chargé de définir les principes de "notre temps" (selon l'expression de 1946), ceux de 1944, adaptés au siècle nouveau. Il le ferait dans l'inspiration qui a guidé les hommes qui, dans l'ombre ou dans la France Libre, résistaient à la barbarie.
 
C'est ainsi que j'interprète ce texte.
 
De toutes façons, il signifie qu'entre ceux qui l'ont signé, il est nécessaire de baisser les armes, quels que soient les différences de conceptions que nous puissions avoir sur certains aspects, même importants, de la politique. On voit donc bien quelles en sont les conséquences politiques.
 
La République est en danger. Honneur à ceux qui se lèvent pour la sauver.

Quitterie Delmas, François Bayrou sur France 2.

Excellente émission de François Bayrou invité hier soir par Arlette Chabot, il est intervenu avec vigueur et pertinence notamment sur la laïcité et sur l'indépendance du pouvoir politique à l'endroit du pouvoir économique et financier, une autre forme de laïcité en fait.
 
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14/02/2008

Municipales parisiennes : quelques vérités.

À Paris, le MoDem n'a pas eu l'intention de gagner. Dès l'origine, il était évident que les dirigeants du Mouvement Démocrate parisien n'avaient d'autre idée en tête que de faire des listes susceptibles de fusionner avec celles du maire Bertrand Delanoë au second tour.
 
La médiocrité des intentions de vote recueillies par Marielle de Sarnez pour le moment (autour de 8 ou 9 %) handicape-t-elle ce projet ? Peut-être pas. En revanche, elle matérialise un peu plus encore le reflux du vote obtenu par Bayrou à Paris en avril dernier (plus de 20 %) et même aux législatives de juin (plus de 10 %).
 
Il faut dire qu'en plaçant sa candidature résolument "au centre" comme en témoigne le récent reportage de la TéléLibre, Marielle tourne délibérément le dos à la ligne de François Bayrou, qui se dit "démocrate" et n'accepte que ce vocable à l'exclusion de tout autre.
 
Repliée sur une identité politique qui n'existe plus, Marielle ne peut donc prétendre ni à l'électorat nouveau, ni à l'électorat ancien, il ne lui reste que l'électorat "captif", l'électorat par défaut. De là les 8 ou 9 %.
 
Pourtant, il aurait fallu faire plus et mieux, la ville en a besoin.
 
La séquence qui se refermera le 16 mars a commencé ... en 1995, après dix-huit ans de mandats Chirac. Alors, Jacques Chirac s'étant fait élire président de la république grâce à une campagne toute en énergie, il fallut lui choisir un successeur. Chirac consulta. Juppé avait choisi de se replier sur Bordeaux, il ne restait que deux prétendants sérieux à la succession du nouveau président : Jean Tibéri, premier adjoint sortant et maire de l'arrondissement qui élisait Chirac depuis des années, le Ve, et Jacques Toubon. Chirac arbitra : Tibéri deviendrait maire.
 
C'était un choix logique : après Juppé (adjoint aux finances), Tibéri était le principal auxiliaire de Chirac pour les affaires parisiennes. De surcroît, il ne pouvait prétendre à plus d'envergure que celle de maire (tout le monde le soulignait avec goguenardise), ce qui le rendait rassurant : il ne serait pas un rival.
 
Jacques Toubon, comme lot de consolation, entra au gouvernement. Mais il n'accepta jamais, en fait, d'avoir été écarté de la mairie. Commença alors une guérilla, qui culmina en 1997, et qui aboutit à la perte de la ville par le RPR en 2001.
 
Il faut se souvenir de l'atmosphère qui régnait alors : tous pourris, Tibéri en tête. Son nom devenait synonyme de toutes les prévarications, car il ne se passait pas un jour sans que le "Canard Enchaîné" ou d'autres organes de presse ne révélât une affaire scabreuse, d'autant plus qu'en s'emparant d'une demi-douzaine d'arrondissements en 1995, la gauche y avait trouvé de nombreux marécages. Conspué en stéréo sur sa droite et sur sa gauche, Tibéri encaissait. Et peu à peu, tout cela devint indécent, nauséabond.
 
C'est à ce degré d'indécence (qui évoque celui auquel parvient Sarkozy par d'autres moyens) que les Parisiens ont voulu mettre fin en élisant Bertrand Delanoë en 2001. Le candidat du PS n'avait pas un mauvais programme, un mélange de changement dans la forme et de continuité dans le fond, qu'il portait en adoptant un profil modeste et sobre. L'électorat centriste, écoeuré par le marigot post-chiraquien (qui s'était divisé en deux branches pour consommer son malheur à coup sûr), se reporta sur les listes Delanoë.
 
C'était une charnière dans l'Histoire de Paris. Il n'était pas logique que l'UDF d'alors se tût dans cet événement. C'est la vision que je défendis. En vain. On m'écarta seulement des nouvelles listes fusionnées avec les futurs perdants.
 
Aujourd'hui, Delanoë a honoré l'essentiel du contrat qu'il avait passé avec les Parisiens : il a fait taire les désordres, il a rendu leur ville respectable (à l'aune tout au moins de la norme française qui est discutable). Il lui a même rendu un peu du lustre auquel ils sont sensibles : les grandes opérations de com ont produit l'image d'une ville créative, capable de rayonner de nouveau.
 
Et cependant (et c'est là qu'il eût fallu attaquer), il n'a changé que très peu de choses dans ce qui constitue l'essentiel de toute action politique : la gouvernance de la ville.
 
Il n'est pas normal, par exemple, que lorsque des travaux dans une école vont être rapportés devant le Conseil de Paris, le projet de délibération transmis aux conseillers et au public ne mentionne pas le montant des travaux. Comment veut-on que les gens puissent se rendre sur place, mesurer l'opportunité des travaux et leur rapport qualité/prix ?
 
Il n'est pas normal qu'à l'ère de l'informatique, il faille au moins quinze jours pour obtenir des dossiers de permis de construire en cours de validité.
 
Il n'est pas normal qu'on traite tant d'affaires en si peu de temps au conseil de Paris.
 
Et je passe sur les montants réels des travaux, en particulier dans les écoles, car l'amélioration des coûts (invraisemblables) doit y être qualifiée d'anecdotique.
 
En vérité, la gouvernance de la Ville de Paris a très peu changé.
 
Chirac a trouvé en 1977 une administration organisée sur un principe préfectoral, opaque et hiérarchique (il n'y a pas eu de maire de Paris pendant près de deux siècles). Il a endossé les habitudes locales, et plus encore lorsqu'en 1983 la loi PLM lui a donné de nombreuses compétences dont son administration ne bénéficiait pas jusque-là. On a beaucoup évoqué l'évaporation financière, que l'on a mise sur le compte de la gestion politique, mais en fait, les pratiques douteuses existaient déjà sous le régime antérieur, et bien plus encore. Chirac a modelé ce qu'il a pu ou voulu à sa convenance sans remettre en cause un système dont les implications sont très vastes et lui échappaient largement.
 
Traditionnellement, c'est sur l'attribution des logements de la Ville que les élus se rattrapaient, et c'est justement de la commission d'attribution des logements de la ville que Jean Tibéri fut président de 1971 à 1995.
 
Delanoë, entrant en fonctions, a certainement découvert l'ampleur de la situation. Ceux qui lui veulent du bien estiment qu'il a fait de son mieux pour, pas à pas, améliorer les choses. J'ai beaucoup regretté, pour ma part, qu'il n'ait pas plus pris barre sur son (ou ses) administration(s) et que, de ce fait, ce soit toujours l'administration de la ville qui assume l'essentiel du pouvoir institutionnel et budgétaire à Paris, avec toutes les hypothèques qu'on suppose.
 
L'administration n'est pas uniformément mauvaise, j'ai travaillé avec les services des sports, très compétents, dévoués et engagés pour le service public. Mais la superstructure administrative constitue un vrai pouvoir dans la ville, ou plutôt le vrai pouvoir, et ce n'est pas démocratique, ce n'est pas conforme à notre engagement que Bayrou qualifierait de "démocrate".
 
Je regrette qu'on ne se soit pas engagé sur le chemin de cette vérité-là, qui eût été fécond en utilité et en suffrages. 

13/02/2008

Quitterie Delmas, Christophe Grébert, deux visages de la démocratie numérique.

Je commence à être un peu las de suivre la caravane de Quitterie sur les sentiers de l'Île de France et il faut dire que le débat de ce soir, à la FNAC Digitale, n'a pas tenu toutes les promesses qu'on pouvait en attendre.
 
Christophe Grébert a certes été impeccable pour démontrer à quel point il était pionnier dans la démocratie numérique, d'une part en raison d'un passé sur lequel il ne s'est pas étendu, mais surtout en raison de la méthode qu'il a expérimentée pour concevoir le programme de sa liste pour l'élection municipale de Puteaux.
 
La combinaison d'un appel public aux idées et d'une rédaction personnelle inspirée des propositions plus que littéralement fidèle, a conféré un élan à son entreprise politique qui paraît avoir suscité l'enthousiasme de gens de bonne volonté. La liste est officiellement soutenue par le MoDem et par les Verts, a-t-il souligné, sans cependant entrer dans une logique partisane. Le maintien du visage de Dolinique Strauss-Kahn que j'ai cru voir sur la page de garde du blog Monputeaux.com, celui de Grébert, peut d'ailleurs surprendre.
 
Quoiqu'il en soit, il faut reconnaître que la partie du programme dévolue à Quitterie manquait un peu de nerf, étant destinée à un public non averti. Il s'agissait en définitive de l'une de ces conférences destinées à faire connaître au grand public les nouvelles possibilités politiques offertes par Internet, ce qu'on a beaucoup fait l'an dernier, un peu moins ces derniers temps.
 
Quitterie, avec son inaltérable énergie, a donc énoncé les grands principes de la démocratie numérique. Et le débat qui a suivi a notamment porté sur la fracture numérique dont la France souffre encore puisque, selon un témoin, alors que la France jouit du meilleur taux d'équipement en ADSL d'Europe, elle végète en revanche dans les profondeurs du classement pour le taux de ménages connectés.
 
Encore un paradoxe.
 
Il a été question aussi des liens de confiance à tisser entre ceux qui ont du retard dans leur perception d'Internet et ceux qui s'y épanouissent. Et Quitterie a estimé que pour tisser ces liens de confiance, il fallait prendre le temps, ce dont on lui a évidemment donné acte.
 
En résumé, on espère que Grébert sera élu pour prolonger dans sa mairie de Puteaux son statut de pionnier de la démocratie numérique.
 
Pour le reste, grande nouvelle : je ne parlerai pas de Quitterie Delmas pendant six jours, puisque sur son agenda, le prochain événement des Citoyens Démocrates est situé à mardi, un café politique dans le Ve arrondissement de Paris.
 
Je crois que demain, je vais un peu parler des municipales parisiennes, car je commence à trouver tout ça agaçant.
 
Et puis je me sens démangé par l'envie de raconter quelques-unes des petites histoires de coulisses, à la fois de la gestion municipale parisienne en général, et de la mairie du XVIe arrondissement, qui est bien moins lisse qu'il n'y paraît !
 
Il me semble que si la campagne municipale parisienne est si ennuyeuse, c'est parce qu'on n'y dit pas la vérité. 

Quitterie Delmas et la démocratie numérique.

Ce soir, à la FNAC digitale, boulevard Saint-Germain à Paris, Quitterie participe à un débat avec Christophe Grébert, blogueur citoyen. Longtemps en bute aux nombreuses tracasseries de la municipalité UMP locale qui ne supportait pas la liberté avec laquelle il s'exprimait sur la gestion communale, Christophe Grébert a décidé de conduire une liste citoyenne à Puteaux, dans le Sarkoland, une commune richissime du fait de la taxe professionelle perçue sur le quartier de La Défense.
 
Pour mémoire, les événements récents ont démontré que les affaires de famille des Ceccaldi-Raynaud (élus de père en fille mais désormais adversaires) n'avaient rien là à envier à celles du Titanic élyséen.
 
C'est donc un exemple de la démocratie numérique permettant d'introduire un peu de transparence dans une gestion locale.
 
Dans le même temps, on dit qu'aux États-Unis, la campagne d'Obama est largement portée par Internet.
 
C'est donc l'occasion, un an après la campagne présidentielle française, de faire le point avec un blogueur engagé et la "reine de la blogosphère", comme on la surnommait l'an dernier, notre Quitterie nationale. Une vraie gourmandise. À 18 heures. 

Quitterie Delmas : faire vivre des convictions.

On critique souvent ceux qui vivent de la politique. Quitterie elle-même ne manque guère d'occasion de déplorer que la politique puisse être un métier. Mais il arrive que ce soit l'inverse : que l'activité qui vous fasse vivre soit celle qui nourrisse ceux qui partagent vos convictions. C'est le cas désormais de Quitterie.
 
Quitterie est désormais en charge du développement durable dans une agence de communication sur Internet. Son activité professionnelle consiste donc à participer à la croissance (en qualité, en rentabilité et en parts de marché) de la branche économique qui a un sens politique et qui est ISO (comme elle dit) avec ses convictions les plus intimes. Elle le fait, de surcroît, non pas par les moyens ordinaires de la com, mais avec ces moyens d'Internet qui la passionnent et selon un projet et une méthodologie originaux, très ISO avec Internet, donc avec son engagement le plus fort.
 
J'ai tenu à lui tirer ce coup de chapeau, car une telle synergie d'activités est rare et peu de gens connaissent ce fait remarquable. C'est vraiment et littéralement ce qui s'appelle "faire vivre" des convictions.

12/02/2008

Quitterie Delmas avec Jean-Louis Ragot à Bois-Colombes.

Bois-Colombes est une commune de la deuxième couronne de la banlieue parisienne, juste au-delà d'un méandre de la Seine, à côté de Colombes, de la Garenne-Colombes, de Courbevoie et d'Asnières, au nord-ouest de Paris, en fait on la distingue mal de ses voisines car il s'agit de la même continuité urbaine au sens le plus fort du terme. On n'y accède pas par le type de train régional le plus commode (le RER) mais par un train qu'on prend à la gare Saint-Lazare dont je parlais l'autre jour à propos du VIIIe arrondissement de Paris.
 
J'ai donc pris le métro en bas de chez moi puis, à la station Saint-Augustin, j'ai fait un très curieux parcours labyrinthique d'escaliers pour parvenir jusqu'aux quais de la gare. Un train était à quai, il m'a conduit à Bois-Colombes en quelques minutes. Résultat : il m'a fallu vingt minutes de moins pour arriver là qu'à Nanterre qui est pourtant sur le RER et à même distance.
 
Quoiqu'il en soit, la ville semble assez diverse : autour de la gare, elle ressemble à certains quartiers parisiens, avec de petits immeubles petits-bourgeois et soignés, entretenus avec application, au milieu desquels le tempérament rude et inculte de la droite locale a planté des cubes de béton, comme à Neuilly, d'une laideur quasi-militante, façades sans esprit, mornes, planplan, des clapiers au prix de la pierre.
 
Un peu plus loin, on retrouve quelques pavillons comme j'en ai décrits à Bagneux et comme on en voit tout autour de Paris et jusqu'à l'extrémité de l'agglomération, tous antérieurs à 1950, voire à 1930.
 
Rue Charles Chefson, l'urbanisme évolue encore : maisons coquettes sinon bourgeoises sur la rue, puis des allées, des ruelles, bordées de ces maisons et donnant à angle droit dans la rue en question. Le tout donne une impression calme et aisée, quoiqu'un peu refermée sur soi-même.
 
Nous sommes attendus pour ce qu'on nomme une réunion de préau, qui se tient, logique, dans un préau, celui de l'école Jules Ferry (à tout seigneur tout honneur).
 
Quitterie Delmas est déjà là quand j'arrive, avec Virginie Votier, bientôt rejointes par Fabien Neveu et Marie-Laure Tréton.
 
L'équipe municipale qui se présente est en partie alignée assise devant une longue table faite des tables d'école. Un écran, derrière elle, est allumé par un rétro-projecteur qui nous montre le candidat et bientôt un ensemble de tableaux et de chiffres.
 
Quitterie est installée au milieu, à la place d'honneur mais le projecteur dans l'oeil.
 
Jean-Louis Ragot, comme elle doit partir, lui passe la parole. Elle explique la démarche de François Bayrou, le renouvellement, la volonté de bâtir une vraie alternative.
 
Jean-Louis embraie sur un long exposé très dynamique qui commence sur le mot "transparence", améliorer la "gouvernance", tous thèmes qui nous sont chers et qu'il faut particulièrement promouvoir dans le pot-au-noir sarkolandais, car la liberté peine à y gonfler ses voiles.
 
Il parle de lui-même, décrit son activité comme conseiller municipal d'opposition spécialisé dans les questions d'urbanisme. 
 
Puis il présente ses colistiers qui, un par un, se disent et expliquent leur implication. Plusieurs ont des métiers liés de près non pas à la gestion de leur ville mais à la gestion de collectivité locale en général. Il y aurait là une densité de compétence dont à coup sûr les habitants de Bois-Colombes bénéficieraient grandement.
 
Aucun n'est né à Bois-Colombes : c'est (ou ça a été) une ville où on vient (venait) s'installer. Quelques-uns sont là depuis longtemps (trente ans) d'autres depuis moins longtemps (quatre ans), mais tous ont la même opinion : une ville dispersée, difficile à cerner, souffrant de déséquilibres d'organisation et d'une gestion si calamiteuse qu'elle ne peut être qualifiée que de clientéliste.
 
Les finances de la commune sont en dégradation rapide, l'endettement a augmenté de 86% en cinq ans et atteint 94% de la masse budgétaire, soit 27 points de plus que la moyenne de cette taille de communes (27000 habitants).
 
Et le poste qui fait plonger les comptes municipaux, c'est celui des frais de personnel, qui a subi une très forte poussée (en termes de millions d'Euros) en deux ans. On voit à quoi peuvent servir toutes ces embauches.
 
Comme on peut s'en douter, le maire est vice-président du conseil général, tout juste sous la gouttière sarkozyste.
 
La salle, vaste comme ... un vaste préau d'école, s'emplit progressivement. Les gens du quartier viennent, le dialogue s'engage sur une enquête effectuée par l'équipe auprès des habitants, qui sont satisfaits de leurs écoles, mais trouvent leur ville malpropre et pauvre en instruments et lieux culturels. On débat sur la sécurité.
 
Et c'est là que Quitterie, Fabien, Virginie et moi avons dû quitter la réunion, avec regret, car les amis de Jean-Louis Ragot nous ont paru très professionnels, de vrais pro.
 
L'exemple de ce pourquoi les électeurs devraient voter dès le 9 mars. 

Dire du bien du MoDem n'est pas bon pour les stat.

Avec tout ce qui se passe dans le Titanic à l'UMP, je ne trouve plus moyen de dire du mal du MoDem, tant nos ridicules paraissent soudain dérisoires. Résultat : mes statistiques sont un peu moins bonnes. Quel cruel dilemne : faut-il donc laisser la campagne municipale suivre son bonhomme de chemin et me résigner à des stat en demi-teinte ?
 
Bon, et si j'en profitais pour parler du sénat ?
 
Perdu pour perdu, autant que je donne des info, même si elles n'intéressent que moi.
 
Voici l'affaire : le président du sénat Chritian bonnet-de-nuit Poncelet 82 ans remet son mandat en jeu en septembre comme la moitié des sénateurs. Or si l'UMP continue à creuser le fond de la piscine et si les campagnes s'offusquent vraiment de l'interdiction des cultures de maïs OGM, les pertes risquent d'être sanglantes et, malgré la sagesse de l'électorat qui refuse de nationaliser le débat, de nombreuses communes changer de képi.
 
Et si l'UMP perdait la majorité absolue au sénat ? Exit Poncelet qui s'est beaucoup trop rapproché de Sarkozy ces derniers mois.
 
Vous allez me dire, si la droite perd la majorité, la gauche la gagne, puisque le MoDem n'a plus guère de troupes sénatoriales fidèles.
 
Pas sûr.
 
D'abord, il reste quelques vrais fidèles comme Vanlerenberghe et Gourault, mais il y a, parmi les compagnons de Mercier d'autres modémistes qui s'ignorent plus ou moins. Et puis le MoDem devrait gagner quelques sièges sur ses nouvelles implantations politiques. Donc peut-être un groupe MoDem, voire Reconstructeurs en y incluant des dissidents d'ici ou de là.
 
Ensuite, il y a toujours les radicaux à l'affût. 
 
Et au-delà, chacun a vu ces jours-ci la gueule de faux-derche mine de finaud de Raffarin qui prépare un mauvais bon coup, sur fond de résurrection de la pétaudière vieille UDF (celle d'avant Bayrou, celle de Gichcard plop), grande force territoriale, incapable de promouvoir un présidentiable mais excellente dans la ventouse locale.
 
Alors ? Que ferons-nous ?
 
Faut-il participer au putsch, plutôt pousser pour l'élection d'un président du sénat de gauche, jouer le statu quo avec Poncelet ? Les cogitations et les calculs commencent dès le 16 mars au soir. C'est aussi ça, la politique : de la tambouille pas ragoûtante.

17:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, sénat, UMP, Poncelet, Raffarin | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas a raison : la France est presque championne d'Europe de l'encroûtement politique.

L'AFP fait le point sur la durée de mandat des maire actuels. Près d'un maire sur deux est en fonction depuis plus de vingt ans, deux sur trois depuis plus de onze ans. Il n'y a qu'en Suède et en Belgique que les maires aient une plus grande longévité. Ce n'est comme ça dans aucun grand pays européen.
 
Mais en France, quand on est maire, c'est pour la vie.
 
Vive le renouvellement. 

Rien ne va plus en sarkozye : la demi-finale de la Star'Ac dépassée par une série américaine !

Eh voilà, il fallait s'y attendre, toute la stratégie de communication de Sarkozy s'est effondrée : d'après le Film Français, hebdomadaire spécialisé dans l'économie du cinéma, qui s'intéresse de près à la télé, une série américaine, une simple série américaine, a dépassé la demi-finale de la Star'Ac !
 
Tout est fini, adieu veaux, vaches, cochons de la communication sarkozyste, c'est le naufrage, le gouffre, l'abîme... La téléréalité, c'est fini, les strass à deux balles sont périmées, qu'est-ce qui va rester ?
 
Martinon, le porte-parole de l'Élysée, mais oui ! lui, il va sauver la communication du président. Euh ...
 
Dernière minute : Teullé maintient sa liste à Neuilly. Oh, ils finiront bien par toucher le fond.

12:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, télévision, Sarkozy, Martinon, Star'Ac | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/02/2008

Quitterie Delmas dérange-t-elle le Sarkoland ?

J'ai été frappé, vendredi soir, d'un bref échange entre Quitterie et Roger Karoutchi (version miniature de Pasqua) lors de l'émission de la chaîne Direct 8 à laquelle ils participaient en même temps. D'un ton courageux, mais sans excès de défi, Quitterie indique qu'elle se trouvait, un peu plus d'une heure plus tôt, à Nanterre, c'est-à-dire en plein Sarkoland dont Karoutchi est un baron.
 
- Ce n'est pas ce que vous avez fait de mieux, rétorque Karoutchi en appuyant sur l'accent pasquaïen.
 
Et ainsi, les masques sont tombés : en allant soutenir un adversaire de la municipalité communiste à Nanterre, Quitterie Delmas a dérangé ces messieurs du Sarkoland, leurs petits arrangements entre faux ennemis et leurs affaires de sales gros sous.
 
Eh oui, gens de Nanterre, chez vous, voter communiste, c'est voter Sarkozy. Sachez-le.
 
Et puisque Quitterie dérange à ce point les cercles de tous ces braves gens, c'est avec un plaisir redoublé que l'équipe des Citoyens Démocrates se déplacera demain à Bois-Colombes et qu'elle ira participer à la conférence de Christophe Grébert, candidat citoyen à Puteaux, avec Quitterie, à la FNAC digitale, mercredi.
 
Messieurs du Sarkoland, nous vous saluons bien bas, aussi bas que vos sondages. 

Adhérents faire-valoir ou faire valoir les adhérents ?

Comme l'a très justement noté Quitterie Delmas hier, l'affaire de Neuilly est la démonstration de tout ce qu'il ne faut plus faire en politique : traiter les adhérents commes des paillassons, investir n'importe qui sur un caprice ou sur un jeu courtisan, bref, faire tout d'en haut sans tenir compte du travail de ceux qui s'investissent sur le terrain.
 
Il faut au contraire que tous et chacun soient promoteurs de toute décision collective, qu'il y ait un processus d'émanation et non d'autorité (sauf rares exceptions justifiables). Dans les partis politiques d'aujourd'hui et de demain, il faut que tout découle naturellement d'une réalité spontanée. Les choses vont mieux quand elles vont d'elles-mêmes.
 
Les choses ne sont pas différentes pour les électeurs et la politique. 
 
Dans la campagne municipale qui bat désormais son plein, le Mouvement Démocrate peut porter ce message, il doit le faire et je compte sur Quitterie pour continuer à le développer comme elle le fait chaque jour.

Le pouvoir et la société.

La laïcité a subi un coup très rude ... en Turquie. L'autorisation du voile pseudo-islamique (qui n'est qu'un étendard politique à alibi religieux, ce qu'il y a de pire) dans les universités où il était jusque-là interdit est un signal de l'offensive qui se lève dans l'État d'Europe et d'Asie le plus laïc.
 
Le voile est un moyen pour une doctrine politique de "marquer son territoire" humain et visuel. L'objectif est de prendre le contrôle d'une société entière en lui imposant pas à pas sa marque.
 
Prendre le contrôle de la société est toujours l'objectif central d'un mouvement politique ambitieux. Car c'est dans la société que les choses se passent, pas dans les dorures du pouvoir.
 
Dorénavant, c'est la société turque elle-même qui va devoir réagir à la pression non pas de l'islamisation, mais d'une islamisation par une doctrine oppressive qui se veut une lecture de l'islam et qui n'est qu'un moyen de pouvoir absolu et sanguinaire, issu des universités coraniques d'Arabie Séoudite. C'est la montagne d'argent que nous versons pour notre pétrole qui les nourrit, raison d'ailleurs de lutter contre l'emploi des énergies fossiles, mais de toutes façons, c'est à la société, à toutes les sociétés de réagir par elles-mêmes.
 
Invitée hier soir par France 3, considérée comme une invitée "plus exceptionnelle" que François Bayrou par France Info, l'ex-députée néerlandaise qui cherche l'asile politique en France a tenu des propos particulièrement graves sur l'islam, considérant en somme que pour les musulmans, le seul bon chrétien est un chrétien mort, ce qui est contraire au coran.
 
En ouverture d'une émission sur la laïcité, cette phrase est restée sans démenti. Et pourtant, il s'agit bel et bien d'une incitation à la haine. Si cette femme est menacée dans son pays, j'ai l'impression qu'elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même.
 
L'archevêque de Canterbury aurait mieux fait de se taire aussi quand il a déclaré qu'il fallait intégrer certains passages de la charia dans le droit positif britannique, provocation dangereuse on s'en doute.
 
On nous force à la haine d'un côté, on nous embrigade de l'autre. Plus que jamais, résistons, dans la société, car c'est de la société, et d'elle seulement, que peut monter le cri qui fera reculer le pouvoir au seuil de ses dérives.

10/02/2008

Quitterie Delmas sur Europe 1 milite pour le renouvellement des générations aux municipales.

Dans une émission enregistrée avec Michel Field et Olivier Duhamel, Quitterie Delmas fustige l'ensemble des stratégies municipales des partis politiques et leur incohérence, y voyant un signe de crise politique majeure. "Il faut changer d'ère politique". "François Bayrou reste sincère envers les Français". "Sarkzoy reste dans la mystification".
 
Sur les incohérences de stratégie, "Lyon est le parfait exemple" de la nouvelle époque avec la liste d'Éric Lafond, qui se démarque de l'ancinne génération incarnée par les stratégies droite et gauche de Mercier et Comparini. "On est un parti qui se construit" a-t-elle ajouté.
 
"Ce qui m'intéresse moi, c'est la liste d'Éric Lafond".
 
"Ce n'est pas un test national", "au MoDem, on fait vivre nos idées, parfois on va tenter d'imposer nos propres vues dans les villes".
 
"Ca fait bien longtemps qu'on ne dit plus centriste". 

09/02/2008

Assas Démocrate, Paris VIe, l'Essonne, Quitterie Delmas et le paradoxe de François Bayrou.

Le Mouvement Démocrate n'est pas un parti politique. Le sera-t-il jamais ? Pas sûr. L'explosion en plein vol du système d'investiture de notre mouvement aujourd'hui a prouvé en tout cas que cette incarnation-là sera difficile.
 
Les faits sont les suivants : voici quelques semaines, la commission d'investiture du MoDem a donné mandat à Nathalie Boulay pour la municipale de Corbeil-Essonnes, non pas comme tête de liste, mais comme chef de file, tout le monde sachant très bien là la négociation personnelle faite par Nathalie, basée en particulier sur le pouvoir qu'elle avait de faire perdre son mandat de sénateur au vieux Serge Dassault, maire de Corbeil.
 
Autant le dire tout de suite, je trouve que Nathalie a été au moins légère, elle a commis une faute politique : ignorer à la fois la proximité très grande de Dassault et de Sarkozy, et le traitement très violent infligé par les journaux de Dassault à,Bayrou, faire l'impasse sur tout ça et conduire sa négociation comme si de rien n'était revenait à manquer de réalisme, comme les événements l'ont prouvé.
 
De la part de Dassault, la négociation ne manquait pas d'un certain toupet, non pas du toupet qui gagne mais de celui qui carbonise.
 
S'il y avait eu un tant soit peu d'intelligence sans excès de machiavélisme dans tout ça, Nathalie aurait fait sa liste au moins au premier tour. Et elle aurait vu avant le second s'il était toujours raisonnable de s'allier comme prévu. De la part de Dassault, concéder le premier tour au MoDem aurait été un signe de force et d'habileté.
 
Résultat, il n'y a eu dans tout ça que gaucherie, calculs abstraits et autisme. 
 
En carbonisant Nathalie Boulay aujourd'hui, Bayrou vient de faire exploser une grenade au visage de Dassault qui aura du mal à s'en remettre ; par excès de gourmandise, le vieux vient sans doute de perdre sa mairie. Tel est pris qui croyait prendre.
 
Je n'ai de regret que pour Nathalie, une fille méritante qui a beaucoup travaillé et sacrifié à ce qui a failli devenir une carrière politique.
 
Donc tout va bien pour Bayrou ? Eh non.
 
Car le retrait de son soutien à une candidate qu'il vient d'investir n'est que l'un des détails d'un océan de n'importe quoi, qui annihile tout sens de stratégie. Un parti politique n'existe que par les investitures qu'il donne, une labellisation que les électeurs sont d'ailleurs libres d'adopter. L'exemple de Corbeil prouve que l'investiture n'existe pas. Celui de Lyon, de Marseille et de quelques autres endroits est pire : là, outre la liste investie, on trouve des candidats faisant état de leur appartenance au MoDem sur deux autres listes, celle de droite et celle de gauche.
 
En vérité, il y a des candidats en congé de leur parti à peu près partout, à peu près dans tous les partis politiques, et le désordre est général.
 
Certes, mais l'entourage de Bayrou donne un indice supplémentaire de son incapacité à gérer cette réalité complexe qu'est une formation politique.
 
Au milieu de tout cela, heureusement, il y a Quitterie Delmas qui, coûte que coûte, vaille que vaille, tient bon le cap. Elle a raison.
 
Invitée ce soir des étudiants de l'université de Paris II - Assas (celle où j'ai moi-même étudié voici déjà ... argh ... plus de vingt ans), elle a très justement expliqué et décrit l'horizon du MoDem, un parti encore en germe, mais qui peut donner de grands résultats pour la société française.
 
Brillante comme toujours, elle a ébloui son auditoire par les motivations qu'elles a proposées pour convaincre autour de soi, ou dans la rue, de voter MoDem.
 
Puis Anne-Sophie Godfroy Génin, tête de liste dans le VIe arrondissement de Paris, celui où se trouve Assas, s'est exprimée à son tour pour développer quelques éléments de son programme, ceux qui concernent les étudiants. Ancienne élève d'un lycée du quartier (Louis-le-Grand ? Henri IV ?), puis de l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, elle a le verbe précis et une connaissance approfondie des réalités du quartier. Encore un arrondissement qui, en cinquante ans, est passé de 80000 habitants à un peu moins de 45000.
 
Qu'en dire ? La candidate est de qualité, ferait une bonne élue et, comme elle le pense, pourrait prendre l'unique siège de conseiller de Paris dévolu à l'opposition locale par cet arrondissement.
 
Pourquoi ? Parce que les électeurs (heureusement ou malheureusement) ont une connaissance très superficielle des événements du microcosme politique et qu'ils votent surtout sur une impression générale qui, je crois, finira par être bonne pour le MoDem. C'est bien le paradoxe de François Bayrou de parvenir à un tel résultat par un si étrange chemin.
 
Outre Quitterie, l'équipe des Citoyens Démocrates était présente ce soir par Domitille Marbeau, Géraldine Collette, Virginie, Fabien et Franck comme d'habitude, Benoît Charvet qu'on n'avait plus vu depuis quelque temps, Guillaume Desrosiers,et j'en oublie certainement.
 
Nous avons tous été reçus très chaleureusement par l'équipe d'Assas Démocrate, emmenée par les deux Arnaud.
 
Je signale à ceux que l'info intéresse que la salle était emplie de très jolies étudiantes, au milieu desquelles Quitterie semblait le diamant dans un bel écrin. 
 
Juste un dernier mot pour signaler que, quoique certains en pensent et même si certains s'en irritent, je voue une affection profonde et sincère à Quitterie Delmas.
 
Et il faut soutenir Marielle de Sarnez.