Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/03/2008

Que faire demain ?

Après tout, si l'UMP a besoin du MoDem à Paris, cependant que le PS a besoin du MoDem à Marseille, peut-être serait-il sage d'inverser le curseur et de faire alliance avec Panaf à Paris et Guérini à Marseille...
 
Il est certain qu'il y aura forte affluence d'électeurs de droite au second tour à Paris et Delanoë ne me paraît pas prudent de se taire, même si je comprends qu'il fasse payer ses atermoiements au MoDem.
 
Mais voilà, s'il n'est pas possible d'influer sur le programme du maire à élire, qu'au moins nous ayons des élus...
 
Je regrette la situation actuelle et je n'en dis pas plus avant que les choses n'aient débouché.
 
Il y a bien des villes que le PS ne gagnera pas sans le MoDem : Saint-Étienne, Blois, Metz, par exemple.
 
Si le PS est preneur, je suis toujours favorable à l'alliance avec lui pour le second tour.

00:29 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, municipales, paris, marseille | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/03/2008

Le MoDem en progrès.

Voici ce que j'attends du premier tour des municipales dimanche : que dans l'ensemble, le score du MoDem marque un progrès sur les législatives de juin ; que Bayrou soit nettement en tête à Pau ; que les candidats soutenus par les Citoyens Démocrates et Quitterie Delmas fassent un excellent score, avec un clin d'oeil personnel à Éric Azière pour qu'il soit en position favorable dans le XIIIe arrondissement de Paris.
 
PS : quoique n'étant pas candidat moi-même, je place les commentaires sous filtre, de façon (si ça marche) à les publier dimanche à 20 heures ; n'hésitez donc pas à en laisser !

Ne votez pas pour un parti politique : votez MoDem !

La victoire de Bayrou.

Quoiqu'il arrive, Bayrou aura remporté une grande victoire dimanche : avoir fait élire des candidats sur des listes d'orientations apparemment opposées, menées par des gens de gauche et par des gens de droite, comme d'ailleurs par des démocrates. Ce sera son plus grand succès, avoir réussi à assumer pleinement le fait que dans la famille démocrate, il puisse y avoir des gens de centre droit et des gens de centre gauche qui puissent cohabiter.
 
Son deuxième accomplissement, c'est l'implosion des étiquettes politiques. J'ai beaucoup ronchonné contre la dilution de l'étiquette MoDem, mais force est de constater que cette évolution est commune à l'ensemble des partis : presque devant chez moi, il y a un panneau électoral avec marqué UMP en gros et ... ce n'est pas le panneau de la liste sur laquelle figurent le maire et les députés sortants, qui sont pourtant tous UMP. On le voit et on le lit partout : les investitures ont volé en éclats dans toutes les familles politiques, elles ne sont pas respectées, l'exemple de Neuilly n'est qu'emblématique.
 
On dit qu'il s'agit d'un retour au statu quo ante 1977, c'est en partie vrai, mais c'est surtout l'effet et l'onde de choc de la candidature présidentielle de Bayrou qui continue à se propager.
 
Tout cela doit permettre de desserrer l'étreinte des égoïsmes d'appareils pour ramener les électeurs vers les programmes des candidats.
 
Quant à Bayrou lui-même, à Pau, quoiqu'il arrive, il aura fait ce qu'il jugeait pertinent ou nécessaire, il aura fait selon sa conscience. 

10:15 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, municipales, bayrou, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/03/2008

Pour que le MoDem dise clairement avec qui il veut s'allier à Paris.

Lundi, François Bayrou a annoncé que le Mouvement Démocrate indiquerait clairement, avant le premier, avec qui il compte s'allier pour le second tour. C'est d'autant plus logique que c'est un secret de polichinelle et que ceux qui finassent et qui croient pouvoir grapiller des poignées de voix en cultivant l'ambiguïté, à ce stade de la campagne, se trompent complètement : il faut dire avec qui et pourquoi. Il faut donc faire le choix de l'évidence et non seulement l'assumer, mais le revendiquer comme instrument d'amélioration de la vie des Parisiens, auquel nous ajouterons notre grain de sel, à la fois pour (et par) le pluralisme et par notre exigence de gouvernance.
 
Comme François Bayrou, je demande donc clairement à Marielle de Sarnez d'indiquer qu'elle souhaite trouver un accord avec Bertrand Delanoë. 
 
Grâce à Luc Mandret, je vois que Philippe Meyer a précisé sa pensée (et qu'il n'est au passage guère sympathique pour le MoDem). En tout cas, il n'en est plus à dire que gauche et droite sont équivalentes.

13:54 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, municipales, bayrou, modem, delanoë, paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas pour l'égalité dans la diversité.

Jusqu'ici, je ne m'étais rendu qu'une fois dans le Xe arrondissement pour une réunion politique, c'était en 1986, pour les régionales, sous la présidence d'Alice Saunier-Séité, alors élue de l'arrondissement. Une ex-gloire du giscardisme déjà oubliée, qui a ensuite connu un bref regain d'intérêt lorsque Giscard, dans l'un de ses tomes de mémoires, s'est souvenu avec une émotion palpable du "galbe" de ses mollets, que j'avoue n'avoir pas remarqué en 1986.
 
Il me semble que cette réunion avait eu lieu dans la même salle de la brasserie "Les alizés" de la gare du nord, à Paris.
 
Nous y étions invités ce soir par un ensemble de têtes de listes du MoDem du centre et de l'est parisien : Géraldine Martiano sur le territoire de laquelle l'affaire se passait et qui donc invitait, Fadila Mehal du IVe, Olivier Pagès du XIe, Syrine Catahier jolie tête de liste du XVIIIe, Violette Baranda du XIXe, auxquels se joignait Armand Hennon, qui je crois est élu sortant du XIe, et François Florès deuxième de la liste du XVIIIe, ainsi que de nombreux colistiers du Xe.
 
Il s'agissait de voir une vidéo tournée par l'un de ces colistiers et d'en débattre.
 
Adnan Azzam, le colistier en question (sixième sur la liste du Xe), n'est pas un inconnu : il a animé la "marche de l'égalité" dans l'été 2006 et préside l'association "La France qui marche".
 
Autant le dire tout de suite, la soirée n'a pas manqué de me surprendre.
 
La vidéo (un bon film) elle-même relate une marche faite par Adnan et ses amis de Marseille à Paris, à la fin de l'été 2006. Ce qui y étonne le plus, ce sont... tous les élus UMP qu'on y rencontre, à l'exclusion d'une autre famille politique (sauf Bernard Stasi, vétéran du centrisme, d'ailleurs fils d'immigré italien) : d'une élue de la majorité marseillaise à Serge Dassault à Corbeil.
 
On commence par se dire ... que d'UMP.
 
Puis on réfléchit. Et on se dit : "mais ce ne serait plus possible aujourd'hui, ce film, pas dans l'UMP de Sarkozy président". Et alors on comprend. Et on est presque surpris de n'avoir pas vu la bouille d'Azouz Begag dans la vidéo.
 
Le deuxième choc, plus diffus, a été le glissement rapide de la thématique du débat : on commence sur l'égalité des chances, puis on dérape sur l'identité (le concours de bigarrure est alors ouvert) et de là sur le débat entre laïcité passive et laïcité active.
 
Les références religieuses montent malgré l'effort de Violette Baranda qui invoque hautement son militantisme de la laïcité "à la française" (elle fille d'immigrés espagnols), et celui d'un autre qui réfute l'idée de "discrimination positive". Après ces hors-d'oeuvres, on voit Mounir, juif converti à une confession que j'ignore, et qui s'exprime pour le "droit à la différence", puis Mickaël Sarfati qui rappelle que son nom signifie "français", mais qui n'a pas pu être déclaré sous son prénom de Mickaël à Angers dans les années 1960, qui alors ne figurait ni dans le calendrier des postes, ni dans celui des mairies.
 
Qu'il se rassure : les Bretons connaissent moult cas d'enfants prénommés Aourken ou de divers prénoms celtiques et à qui l'administration tâtillonne, jusqu'à la réforme de la loi, refusait aussi la déclaration.
 
J'irais même jusqu'à invoquer, à l'intention toute spéciale de Quitterie qui aime ce genre d'histoires, celle de ma grand-mère maternelle, née belge au Pérou, d'une mère anglaise (elle-même issue de parents juifs, l'un askénase, l'autre sépharade, tous les deux convertis à l'anglicanisme), bref, née en 1903, il fallut la baptiser, son père étant catholique de tradition. On alla donc à la cahédrale de Lima et tout se passait bien, jusqu'au moment où mon arrière-grand-père indiqua qu'il voulait prénommer sa fille "Diane". Hélas, pas de sainte Diane dans le calendrier de l'église péruvienne. Ma grand-mère fut donc baptisée Rose du nom de la patronne de la cathédrale Sainte-Rose de Lima. Ce fut l'unique fois de sa vie qu'elle porta ce prénom, qui ne figura même pas dans sa déclaration légale parmi ceux que son père, pourtant généreux (elle avait sept prénoms) lui donna. Sa brouille avec ses prénoms la poursuivit d'ailleurs toute sa vie : en Belgique, on déclare les prénoms du moins usuel au plus usuel. Elle se prénomma donc Régine etc etc Diane. Or elle épousa un Français et pour l'administration française, elle ne se prénomma jamais que ... Régine. On a connu plus gracieux.
 
Quoiqu'il en soit, ce soir, on est tombé d'accord sur un point précis, notamment ceux qui ont côtoyé la gauche durant des années : le MoDem promeut activement la diversité, là où la gauche la comprime constamment. Forts applaudissements sur le constat du retard de la gauche quant à la diversité.
 
François Florès ajouta qu'il était surpris de n'avoir entendu personne évoquer le principe du vote des étrangers, sur lequel un consensus existe cependant au MoDem. Il reçut de forts appaludissements.
 
Un homme encore jeune, très barbu, se leva au milieu du débat et fustigea ce qu'il considérait être notre aveuglement, car le thème de l'égalité, de la diversité, n'est pas celui qui domine les esprits, mais bien la faim, la gêne, la misère. Il ajouta qu'avec un État en banqueroute, il n'était plus possible de rien faire pour lutter contre. Il se dit centriste parmi les siens et se rappela à voix haute avoir voté Raymond Barre en 1988, un homme qui, selon lui, avait laissé la France en situation excédentaire (c'est assez vrai). Il regretta avec vigueur que Bayrou invoque le thème de la France tranquille, car il aurait mieux valu élire Barre que Mitterrand. Il révéla en passant avoir été SDF durant plusieurs années. Et sur toutes ces apostrophes faites d'une voix tremblante, il ramassa sa veste et s'en alla comme on s'enfuit, un peu en colère, un peu honteux.
 
Puis on reprit. Un autre, se présentant comme candidat "vert" dans le VIIIe et ayant voté Bayrou au premier tour de la présidentielle, fit un long show pour évoquer divers aspects politiques qu'il traita avec humour.
 
Ai-je oublié quelqu'un ?
 
Oh, un clin d'oeil à Fadela Mehal, qui a beaucoup fait rire quelques-uns de nos amis quand, évoquant le IVe arrondissement où elle est candidate, elle a voulu revendiquer, certes, d'être musulmane dans un quartier empli de catho, mais surtout femme candidate dans un quartier plein d'hommes ayant (on a senti qu'elle cherchait ses mots) "une sexualité spécifique". Trois de nos amis se sont littéralement tordus de rire devant cette expression embarrassée. Mais c'était bon enfant, car l'intention de la candidate était bonne.
 
Ai-je oublié quelqu'un d'autre ? 
 
Ah oui, Géraldine, tout d'abord, qui a ouvert le ban. Elle a développé un long plaidoyer pour ce que je synthétiserais du vocable commode d'"humanisme", pris sous son aspect d'intégration de la diversité au choix politique.
 
Armand Hennon ensuite, qui a très bien joué son rôle d'animateur du débat.
 
Et notre Quitterie Delmas. Elle était accompagnée de plusieurs de nos "citoyens démocrates" : Virginie Votier, Fabien Neveu, Franck Vautier et Benjamin Sauzay. Elle se réjouit qu'en organisant le renouvellement des générations, le MoDem ait démontré qu'il était un parti qui tient ses promesses.
 
En sortant, on s'interrogeait sur l'étrange partie de poker qui semble s'être engagée entre le MoDem (Marielle surtout) et Delanoë au sujet du second tour. La veille, Bayrou citait le cas de 2001 où Delanoë a été élu maire en étant minoritaire en voix, et paraissait se demander si la même mésaventure inversée ne pourrait pas priver le maire de Paris de sa réélection en cas d'erreur d'alliances.
 
Aujourd'hui (ou plutôt hier puisqu'il est minuit passé), on a entendu Patrick Bloche et François Hollande réfuter tour à tour toute hypothèse d'alliance MoDem après que Delanoë eut laissé une porte plutôt ouverte.
 
En somme, dans cette affaire, c'est un concours de connerie qui a commencé. Or il faut le savoir, quand on joue au plus con, on gagne toujours.
 
Hollande reste cambré sur ses alliances paléolithiques avec des Verts fantômatiques et un PCF infragroupusculaire (une pure logique d'appareils et de notables, une vraie logique SFIO). Mais si j'ai bien entendu ce que Delanoë a dit, lui ne compte pas se laisser dicter ses choix par l'appareil du PS. Ce qu'a dit Bloche est plus inquiétant.
 
Depuis le début, je pense que la position du MoDem dans le XIIe et le XIVe, les deux arrondissements-clefs de l'élection, rend l'alliance MoDem incontournable pour Delanoë. Je continue à le penser, d'autant plus que je la crois fructueuse pour tout le monde, à commencer par les Parisiens.
 
Qui plus est, la dynamique de fin de campagne du MoDem, haussière, semble se faire depuis que l'électorat a acquis la conviction que l'intention du MoDem parisien est de s'allier avec le PS. Cette alliance me paraît être celle que souhaite l'électorat majoritaire.
 
On comprend que les susceptibilités des uns et des autres soient délicates et qu'il faille agir avec délicatesse pour cet accouchement, mais je souhaite que l'intelligence prévaille sur la sottise. Ca nous changerait.

04/03/2008

Lutte contre l'inflation : l'imposture.

Enfin, on admet que les prix dérapent. Dès mai, je fustigeais la relance par la consommation. Dès septembre, je jugeais cette relance d'autant plus contreproductive que l'inflation avait redémarré et qu'on risquait de se retrouver dans le même désastre qu'en 1975, avec la relance Giscard.
 
Dans un premier temps, le gouvernement a entrepris de faire croire qu'il bridait ses dépenses. Mais chaque fois que Sarkozy parle, il coûte un milliard à l'État. Résultat : les finances publiques ne s'améliorent pas et il ne reste guère de marge de manoeuvre pour juguler le dérapage des prix.
 
Alors, que trouve-t-on ?
 
Le tandem Attali-Leclerc, le technocrate et le marchand.
 
Et comme toujours dans notre pauvre républque, le technocrate et le marchand n'ont qu'un coupable en tête : le producteur (et vaguement le diffuseur).
 
Certes, le diffuseur fait souvent des marges confortables. Mais le producteur ?
 
Et si l'on étrangle le diffuseur, celui-ci ne répercute-t-il pas sa perte de marge sur le producteur ?
 
Or le producteur, lui, n'est pas en position de répercuter les efforts que lui demande le diffuseur. En définitive, tout lui tombe toujours dessus. C'est ainsi que depuis des décennies, notre tissu de PME du secteur secondaire s'appauvrit, au bénéfice de la grande distribution.
 
Or que propose le tandem Attali-Leclerc pour faire baisser les prix ? Miser à fond sur la grande distribution en supprimant les entraves au développement des grandes surfaces. C'est cette vue que le gouvernement endosse à présent sous prétexte de lutter contre l'inflation.
 
Combien y aura-t-il de morts parmi les PME françaises ?
 
Et combien parmi les commerces indépendants ?
 
Et combien de salariés en plus à gagner moins que le SMIC comme beaucoup de caissières de supermarché ?
 
Faire peser sur les producteurs le poids de l'inflation est une honte destinée à nourrir les grandes surfaces et leur capacité prévaricatrice.
 
C'est une véritable imposture dont le gouvernement devra rendre raison.
 
Et vous, gens du petit commerce, sachez-le : voter pour l'UMP, c'est creuser votre tombe. 
 
PS : Grâce à Quitterie Delmas qui l'a signalé dans son excellente note aujourd'hui, j'ai vu l'émission "Mots croisés" d'hier en podcast et je tiens à féiciter Maryse Lebranchu, maire de Morlaix (ah, la Bretagne !) et Périco Légasse (ah, "Marianne" des bons jours !) d'avoir défendu avec courage et énergie la position des consommateurs et des petits producteurs et commerçants face à la grande distribution.

14:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, économie, attali, fillon, leclerc | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pas de blanc-seing pour la gauche ?

Le léger sursaut de Nicolas Sarkozy coïncide avec celui du MoDem qui, dans la plupart des dernières enquêtes locales, est en progrès. Fantaisie de sondeur ? Peut-être. Manipulation ? Peut-être. Je le crois un peu.
 
Et cependant, il existe une autre explication de ce mouvement : la gauche ne tente guère les élécteurs. L'appétit d'épicier de François Hollande, comptant à l'avance les villes "gagnées" par son parti, se pourléchant les babines, Julien Dray ajoutant q'il espère bien que le PS prendra Pau (sous-entendu "pour faire mordre la poussière à Bayrou"), tout cela n'est pas dans le ton de la modestie et de l'altruisme souhaités par les électeurs.
 
Les électeurs se moquent que le PS conquière des villes : ce qu'il veulent, certes, c'est pénaliser le comportement du président et la politique du gouvernement, mais c'est aussi que leurs villes soient gérées pour eux, pas pour le PS.
 
Sans doute l'abnégation et le pragmatisme du MoDem vont-ils bénéficier en fin de compte d'un signal amical des électeurs qui n'oublient pas que le plus bel espoir d'État impartial et de bonne gouvernance leur a été donné, durant la présidentielle, par François Bayrou.

11:53 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, ps, modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/03/2008

On se fout de nous

Un (un peu) meilleur sondage pour Sarkozy qui paraîtra comme par hasard trois jours avant le premier tour des municipales. Ca me rappelle le dernier sondage sur Bayrou paru le vendredi soir avant le premier tour de la présidentielle. De qui se moque-t-on ?
 
Pauvres cons. 

23:01 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, sarkozy, municipales, sondage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Municipales de Paris XVIe : Jean Peyrelevade convaincant.

Quand j'avais treize ou quatorze ans, je rêvais d'intégrer l'école polytechnique, qui me semblait le parangon de l'excellence. Mon chemin a été différent, non pas celui de Victor Hugo qui, ayant échoué à l'X, est devenu ... Victor Hugo, je ne suis devenu que moi, mais incontestablement, Jean Peyrelevade est l'incarnation de ce que la formation de l'école Polytechnique offre d'épanouissement de l'intelligence opérationnelle.
 
Son ouvrage de 2005 sur "le capitalisme total" est un modèle de réflexion sur l'architecture de l'économie et sur la couleur de la globalisation, un sujet qui l'a toujours passionné. Son idée d'interdire les "stock-options" pour recaler les hauts cadres des entreprises aurait certainement un fort impact sur la gouvernance un peu folle de l'économie mondiale.
 
Il est critique sur la gestion de l'État. 
 
Dans le quartier où je vis, le XVIe, son image est bonne, celle d'un grand patron tourné vers l'humanisme et vers l'efficacité économique et membre de nombreux conseils d'administration. Il est "de la maison". Au passage, il est devenu patron du Crédit Lyonnais après les magouilles et non avant comme certains le prétendent.
 
Il est d'aileurs administrateur du groupe Bouygues et de diverses autres sociétés, ce qui lui vaut des critiques dans certains milieux mais pas à gauche
 
Quand on le croise dans la rue, on découvre un homme réservé, petit par la taille, mais très présent, un esprit ample, et que l'on devine énergique. Un peu d'accent du Midi, des costumes de banquier, une équipe enrubanée d'orange, font de sa rencontre un moment chaleureux et vivant et les gens n'hésitent pas à venir lui parler.
 
Il est certainement celui qui, aujourd'hui, peut donner le meilleur score au MoDem dans le XVIe et je lui souhaite de faire une grande percée dans un électorat qui serait honoré et intelligent de l'avoir pour maire. 
 
Il y a six autres listes dans le XVIe : trois de l'UMP, dont celle conduite par le député du XVIe sud, Claude Goasguen, et sa suppléante Danièle Giazzi, et sur laquelle figurent l'autre député (Bernard Debré) et l'actuel maire du XVIe, Pierre-Christian Taittinger (qui espère être reconduit par les élus de sa liste, bien qu'on ait vu qu'en 1989 l'élu ne fut pas celui qui avait été prévu). Les deux autres listes de l'UMP sont conduites l'une par David Alphand, délégué de l'UMP dans le XVIe nord (qui affiche clairement son étiquette sur son affiche), l'autre par le vibrion Claude Fain qui a créé la surprise en juin dernier en dépassant 11% dans la législative du XVIe nord aussi. La liste du PS et du PCf est conduite par Jean-Yves Mano, élu du XVIe depuis 1995 et adjoint au maire de Paris sortant. La liste des Verts est conduite par une personne que je ne connais pas et qui a été naturalisé d'extême justesse pour pouvoir se présenter, ce qui sans doute est utile à la démocratie. La liste du Front National est conduite par Martine Lehideux, soeur du député européen MoDem Bernard Lehideux ("on choisit pas sa famille", comme chante Maxime Leforestier).
 
De 1983 à 1995, il n'y a eu qu'un tour dans le XVIe ; en 2001, comme en 1977, il y en eut deux. Je pense que ce sera de nouveau le cas.

12:23 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, municipales, paris 16e, peyrelevade | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/03/2008

Quelle est la différence entre Sarkozy et Poutine ?

Réponse : presque aucune : pour l'un, la vie est Starmania. Pour l'autre, c'est Tsarmania...
 
Une autre : Avec Sarkozy, on ne dit plus "de quoi s'agit-il ?" mais "de quoi s'agite-t-il ?"
 
Cette note zaz a pour but d'illustrer un excellent article du "blog connectique" betapolitique. 

00:43 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, poutine, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/03/2008

Je retire ma signature de l'appel de Marianne.

Je suis scandalisé par le honteux coup bas infligé par l'hebdomadaire Marianne à Jean-Luc Forget, candidat du MoDem à Toulouse. L'utilisation malveillante faite de propos honnêtes et introspectifs discrédite l'hebdomadaire de toute prétention républicaine. Je suis écoeuré.
 
J'ajoute deux très bonnes lesctures ici et .

10:41 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : politique, forget, marianne, toulouse, municipales | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas soutient Marie Darves-Bornoz, la bonne gouvernance et la diversité à Bagneux.

Belle "soirée orange" à Bagneux autour de la tête de liste Marie Darves-Bornoz, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler et qui, en un mois, paraît avoir étoffé son expertise technique d'une grande maîtrise politique.
 
Comme la dernière fois, je suis arrivé par le train régional RER, station d'Arcueil-Cachan. Mais alors qu'à ma dernière visite à Bagneux, j'avais choisi un parcours compliqué et je m'étais instantanément perdu, cette fois, j'ai opté pour du simple : tout droit (rue de la Coopérative) puis, quand on ne peut plus aller tout droit, à droite à angle droit (rue Charles Bonnet). Bien m'en a pris : en quelques minutes, j'ai trouvé la place Léo Ferré et l'espace Léo Ferré posé sur la halle comme souvent les salles (ou les salles de justice) municipales du Moyen Âge.
 
Un peu étonnant de voir le libertaire Ferré honoré dans une ville communiste, mais après tout, il a chanté Aragon... 
 
Après avoir un peu tourné autour du bâtiment en même temps que d'autres personnes qui allaient au même endroit que moi, j'ai fini par trouver l'escalier qui montait vers des grappes de ballons oranges.
 
Avec une demi-heure de retard, je m'attendais à trouver la soirée commencée ; il n'en était rien. Je vis la dame qui râlait lors d'une des réunions précédentes à Nanterre, qui râlait parce qu'on demandait au MoDem local de soutenir la liste du blogueur citoyen Christophe Grébert. Puis je reconnus Bernard Lehideux, député européen, que je saluai et qui bavardait avec deux ou trois personnes que je découvris ensuite être des têtes de listes municipales dans des villes du département.
 
La fête orange ne concernait pas seulement les gens de Bagneux, mais de tous les Hauts-de-Seine.
 
En entrant enfin dans la salle où les choses devaient se passer, je vis Quitterie attablée (et accablée) par la rédaction de son discours. Je m'assis près d'elle.
 
En quelques minutes, tous les sièges installés autour de longues tables furent pleins. On en apporta d'autres. Enfin, il y eut certainement plus de 150 personnes assises, dont un très fort contingent local.
 
Marie donna la parole à Lehideux, qui fit un long exposé pour exprimer la très grande (et très manifeste) satisfaction qu'il avait d'avoir pu investir ou faire investir 32 têtes de listes ou chefs de files MoDem sur 36 communes altoséquanaises. Il ajouta une critique acerbe contre les clanismes de droite et de gauche.
 
Puis Chantal Brault, première adjointe au maire de Sceaux (une ville voisine), expliqua aussi la couleur orange dans cette partie des Hauts-de-Seine.
 
Puis ce furent non moins de six ou sept autres têtes de listes. J'avoue que je ne les connaissais pas tous, j'espère ne froisser personne si on me lit là-bas.
 
Le premier fut Antoine Dupin, se félicitant des 85 enfants cumulés des membres de sa liste de Meudon et de la moyenne d'âge (dans la petite quarantaine) d'une bonne partie des listes MoDem locales.
 
Le deuxième fut ... je ne sais plus.
 
Il y eut notre ami Jean-Louis Ragot, très entrain et flairant la victoire à Bois-Colombes, celui de Rueil (est-ce Philippe Trotin ?) soulignant la bipolarité géographique du département, Jacky Boulay (tête de liste dans la commune voisine, Châtillon, que nous avions vu à Clamart), le verbe mordant et l'accent très faubourien, celui de Montrouge (j'ignore son nom) qui conduit une liste alors que d'autres MoDem sont sur la liste du maire caméléon sortant Jean-Louis Metton, et enfin Vincent Wehbi (déjà vu à Bagneux et à Clamart), décidément très plein de métier : il commença par dire "je suis venu sans discours, alors j'embrasse Marie", ce qu'il fit aussitôt sur les deux joues, joignant le geste à la parole et suscitant la joie de la salle ; s'étant ainsi mis le public dans la poche, il posa discrètement son discours sur le lutrin et le prononça avec vigueur.
 
Je dois dire que j'ai un bémol à formuler sur plusieurs des messages adressés par ces gens ce soir à notre tête de liste balnéolaise : ils ont parlé de "tâche difficile", de "courage". Or l'impression que nous avons eue, Quitterie et moi, ce soir, était plutôt que Marie était sur un élan très ample, qu'elle jouait pour gagner, contrairement à plusieurs d'entre eux.
 
Cette mise au point faite, je reprends ma narration. Mon aparté correspond au moment où un groupe de musique et danse antillaise (de rythme très africain) se produisit pour notre très grand plaisir et celui de la salle, un peu lasse d'un chapelet de discours, nombreux il faut l'avouer.
 
Après cet intermède entraînant, vint le tour de Quitterie. En posant un peu plus ses phrases que d'habitude pour conférer de la solennité et de l'ampleur à son propos, Quitterie a exprimé toute la joie qu'elle avait de venir soutenir Marie, Patrice et leurs colistiers. Elle a évoqué cette ville de Bagneux que nous avons découverte et qui nous a touchés, dans l'assoupissement végétatif qui la tient en raison d'une stagnation clanique dont les effets sont évidents à chaque pas qu'on y fait. Elle a souhaité que puissent se développer à Bagneux des entreprises pour que les Balnéolais puissent travailler, car le chômage est bien plus fort là qu'ailleurs. Elle a évoqué les artisans, les commerçants, qui font le tissu économique et humain d'une ville et dont nous avons entendu les difficultés croissantes lors de la première réunion à laquelle nous avons assistée. Elle a, en somme, fixé les enjeux d'une élection municipale, bien au-delà de la sanction d'un président gesticulateur, enjeux de vie pour chaque habitant, pour les jeunes mères, pour les grands-pères, pour les enfants et les adultes, pour les bouchers et les cordonniers, pour la lumière chaleureuse d'une boutique dans la nuit de l'hiver, pour le passage protégé à la sortie de l'école, pour le métro qui permet de gagner une demi-heure de sommeil le matin et une autre demi-heure avant le dîner, le soir, pour l'installation d'un jeune couple mal-logé dans un vrai apprtement social, propre, libre, pour l'accès à Internet, encore si inégal et qui donne aux écoliers des instruments inouïs de savoir et de découverte, pour un arbre de plus sur une place, pour un concert à l'auditorium Léo Ferré, pour un vrai terrain de football avec une pelouse synthétique, tellement plus confortable (et à peine plus chère que l'enrobé, et plus résistante que le gazon qui devient boueux très vite), pour un meilleur usage des deniers publics, pour la fierté de vivre dans une ville où la diversité est une chance, pour le développement durable enfin, qui fera que nos enfants et nos petits-enfants seront heureux de nous avoir eus pour aïeux.
 
(Je viens de broder un peu sur le discours de Quitterie proprement dit, mais entièrement dans le même esprit et en respectant les lignes-force qu'elle avait choisies).
 
Je donne ensuite en blot l'ensemble des orateurs de la liste : le premier adjoint, Patrice Martin, très calme et plein de pertinence, Jamel, un étudiant en licence de droit âgé de 26 ans qui, si j'ai bien compris, n'a pas sa carte du MoDem (qui s'en soucie ?), se présente aux cantonales et figure sur la liste de Marie.
 
Il était intervenu lors de la première réunion à laquelle nous avions assistée et, s'étant fait remarquer, il a accepté de monter dans le train municipal, une bonne recrue que Quitterie a longuement félicitée. Il a dit son enthousiasme de la liste de Marie, parce qu'on y trouve la vraie diversité : des Antillais, des personnes d'origine maghrébine, des Asiatiques... "La vraie liste de la diversité", a-t-il souligné.
 
Après Marie, il y eut aussi deux sportifs, deux basketteurs, robustes comme des buffets renaissance.
 
Marie Darves-Bornoz, quant à elle, a démarré en seconde, un peu mou, puis elle est progressivement montée en puissance, jusqu'à un fort niveau d'éloquence.
 
Je n'ai pas chronométré son discours, mais il a certainement duré plusieurs dizaines de minutes et Quitterie, à côté de moi, notait comme les gens de là l'écoutaient avec une très grande concentration, cependant que défilaient des images en arrière-plan : Marie et ses colistiers, Marie et Bayrou, Marie et Attali (curieux, ces temps-ci), Marie et un haut personnage que je ne connais pas mais lui a remis un important prix lié aux Antilles (elle est fière d'être née à la Guadeloupe).
 
Sa dénonciation de la gestion communiste (une ville communiste depuis ... 73 ans !) avait plein de mordant : le mensonge au sujet du métro, puisque c'est par la faute de la seule municipalité qu'il n'est pas encore programmé à Bagneux, tous les autres budgets étant provisionnés ; la fuite des entreprises, très explicable étant donné que, par exemple, alors qu'il y a une imprimerie à Bagneux, pas un seul centime de l'énorme budget de communication de la ville (3 millions d'Euros remarqués par la cour des comptes) ne va dans la poche de cette entreprise locale ; l'urbanisme, puisque la mairie achète des terrains et maisons sans objectif précis en termes d'urbanisme.
 
Bref, Marie promet un audit.
 
Elle veut aussi développer les sports, pour lesquels un budget très consistant est dépensé sans résultat très concret.
 
Elle énonce une très longue liste de propositions de toutes natures, qui composent un vaste et fort programme, sur lequel elle s'élance avec cette autorité naturelle que j'avais déjà notée et qui ne lui vient vraiment que lorsqu'elle se laisse entraîner par la chose publique qui, véritablement, la possède. On sent qu'elle est faite pour ça et c'est ce qu'on dû se dire les gens de Bagneux que visiblement, elle a impressionnés.
 
Elle rappelle enfin que sa liste est soutenue par le MoDem, mais avant tout composée de citoyens.
 
La salle se lève pour l'applaudir quand elle a fini.
 
Et un air de musique arabo-andalouse, très joliment interprété, envahit la scène avec l'entrée d'un groupe musical ; malheureusement pour celui-ci, les gens ont soif et se dirigent vers le bar : on ne peut pas toujours tout avoir en même temps. Quelques courageux mélomanes résistent et restent.
 
Au bout de la table, un candidat d'Asnières s'assied près de Quitterie et parle avec elle de la situation locale : y aura-t-il un arc républicain pour renverser le "système Aeschlimann" ? Il l'espère, Quitterie aussi, et, en en parlant, on ne voit pas bien ce qui l'empêcherait. Espoir de voir Asnières libérée.
 
Puis nous allons boire un coca ; outre Quitterie et Virginie (et Marie, régionale de l'étape, et Jean-Louis Ragot, déjà cité parmi les têtes de listes), trois "citoyens démocrates" altoséquanais se sont déplacés : Guillaume Desrosiers, Domitille Marbeau et Marie-Laure Tréton, pleine de remarques très professionnelles sur les discours des différents intervenants.
 
Et on s'apprête à danser, et... je m'en vais.
 
Il y a donc 36 communes dans le département des Hauts-de-Seine, songe-je en repartant. Il faut donc que, les 9 et 16 mars, les systèmes claniques locaux voient ... 36 chandelles !

29/02/2008

Après "La môme", la France voit "la ville en rose".

Marseille, Toulouse, Strasbourg, Reims, Rouen, Caen, Blois, en Bretagne Quimper (et Saint-Brieuc ?), c'est une lame de fond rose qui s'annonce et soulève la France. De toute évidence, il ne s'agit pas seulement de sanctionner le président : les électeurs des centres-villes se pensent à gauche, ils veulent des équipements publics, une ville sociale, un environnement sain, une gestion équitable. Pour tout cela, la droite est disqualifiée. Il appartiendra au MoDem de démontrer qu'il pourrait faire mieux encore. c'est oeuvre de longue haleine.

Combrit (Finistère) : moins de 3500 habitants, trois listes.


Pourquoi parle-t-on si peu de la Bretagne dans la blogosphère MoDem ?
 
Combrit est une assez petite commune du sud du Finistère, entre Pont-l'Abbé (ville rendue célèbre par son rejeton, le trader Kerviel) et Bénodet (station balnéaire). Au Moyen Âge, sa situation stratégique, entre les deux modestes embouchures de l'Odet (rivière de Quimper) et de la rivère de Pont-l'Abbé, lui conférait une importance stratégique et c'était une paroisse très peuplée pour l'époque. On la surnommait "Morbihan finistérien" au début du XIXe siècle en raison d'un réseau d'îlots partagés avec les communes voisines et d'une zone de marais salants par où les marins, suivant un chenal, décollaient vers la pêche. Depuis les temps romains, on y séchait et salait le poisson. Il y avait aussi une activité de relais du commerce hauturier vers Quimper, au moyen de barges plates qui remontaient l'Odet avec les marchandises venues de loin.
 
Lorsque le port de Lorient fut créé (sous le règne de Louis XIV), le site de Combrit faillit être retenu en lieu et place de Ploemeur sur quoi le nouveau port a été implanté. 
 
Les marais ont été asséchés dans le courant du XIXe par l'édification d'une digue qui a créé un polder. Celui-ci est demeuré presque vierge de constructions et forme un joli paysage pour accéder par la dune à une très vaste plage de sable blanc où j'ai fait une quantité considérable de châteaux de sable dans mon enfance.
 
Tout cela est menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux.
 
La commune forme presque une presqu'île : au sud, un peu à l'ouest et à l'est, elle est bordée par la mer. À l'est, par la mer et la rivière Odet, dont une vaste boucle longe presque toute la rive nord de la commune. C'est sur ce rivage nord que mes ancêtres maternels ont jeté l'ancre en 1827. Deux de mes ascendants ont été maires de la commune, l'un de 1875 à 1885 (maire nommé), l'autre de 1926 à 1946 (maire élu).
 
L'actuel maire de Combrit a usé ses fonds de culotte à l'école du bourg en même temps que ma mère et qu'une partie de ses colistiers. Depuis ce temps lointain (la guerre de 1939-45), issu d'un milieu modeste, il a bénéficié de l'ascenseur social, a fait de brillantes études et occupé d'importantes fonctions dans le secteur agro-alimentaire.
 
Avant d'entrer en campagne, et alors que Sarkozy n'avait pas encore commencé à baisser dans les sondages, il a rendu sa carte de l'UMP pour protester contre la politique du présicule.
 
Il a composé une liste avec des gens venus de tous les horizons politiques, sur leur expérience et sur leurs compétences. Le représentant du MoDem figure sur cette liste. C'est un prof, avéré bretonnant, catho, dont l'épouse est cousine de la moitié de la commune.
 
Face à lui, il y a une liste de gauche (Combrit vote toujours à droite sans ambiguïté, sauf une fois, en 1977 pour se débarrasser d'un fou) et une liste conduite par l'ex-première adjointe qui apparemment n'a guère goûté d'être écartée.
 
La commune a certainement déjà dépassé 3500 habitants, car plusieurs lotissements importants ont vu le jour ces dernières années. La nouvelle population est citadine, fauchée, et exigeante en termes d'équipements publics. Il y a une articulation en cours entre ces nouveaux venus et les Combritois de plus vieille souche et de tradition rurale.
 
Une autre caractéristique de la commune est sa bipolarité urbaine. Car outre le bourg central, Combrit a le port de Sainte-Marine. J'ai dit déjà la vocation de pêche et de fret de ce port.
 
Les habitants de Sainte-Marine se sentent mal aimés et brimés par le bourg central, à tort en fait car ils ne sont pas traités d'une façon inique, au contraire, Sainte-Marine est peu peuplée l'hiver et bénéficie des installations destinées aux plaisanciers qui s'y agglutinent l'été autour des pontons. Pour matérialiser l'importance du pôle plaisancier, la commune, depuis quelques années, est officiellement dénommée "Combrit-Sainte-Marine".
 
L'atout-maître de Combrit est sa superbe plage. La zone artisanale se développe encore modestement à côté du bourg et un conflit clochemerlesque, en retardant de trois ans l'édification d'une nouvelle station d'épuration, a également gêné le développement local.
 
Combrit a été raccordé tôt à l'ADSL et possède son site Internet.
 
Le principal enjeu de la mandature prochaine sera l'intégration des nouveaux habitants et la gestion d'une tension nouvelle aussi : Combrit est pour partie devenu commune de la grande banlieue quimpéroise ; il va falloir  combiner cette réalité avec  l'identité locale, rurale et maritime. C'est une tâche considérable.
 
Le maire a eu l'intelligence de faire classer l'anse de la rivière en espace Natura 2000, ce qui permettra de sauvegarder une part de l'atmosphère. Il faut dire que cette anse est un plan d'eau relais pour certains oiseaux de passage.
 
Si vous passez par là, allez donc voir : le matin, quand une vague brume traîne sur l'eau, entre les arbres, c'est somptueux. Vive la Bretagne. 

11:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, municipales, bretagne, combrit | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/02/2008

Lyon, Marseille : le MoDem uni dépasserait 10%.


Quel gâchis ! Alors que les intentions de vote commencent à se préciser, on voit que dans les deux principales villes de France (hors Paris), le MoDem  approche de 10% (8 ou 9%) autour des listes indépendantes d'Éric Lafond et de Jean-Luc Bennahmias. Si ce score est atteint le jour du vote, ce qui paraît probable à si faible distance, c'est donc  en fait un pari plutôt gagné, puisque les tentatives de déstabilisation n'auront pas empêché notre mouvement d'être le troisième parti de France. À Marseille, il est certain que l'unité du MoDem nous aurait permis de dépasser le Front National et, avec le pouvoir de maintenir nos listes dans tous les arrondissements, de peser pleinement sur les choix cruciaux de la prochaine mandature.
 
Autrement dit, par esprit de pur calcul, on va atteindre un objectif en retrait de ce qu'aurait permis une stratégie de valeurs.
 
Quel gâchis !
 
Pensez vrai. 

20:28 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, modem, municipales, lyon, marseille | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Sarkozy a débarrassé la banlieue de sa racaille...

Sarkozy a débarrassé la banlieue de sa racaille : il l'a nommée au gouvernement.
 
(C'est ma journée pamphlétaire : si vous en avez comme ça à proposer, postez-les en commentaire, je les intégrerai à cette note ou à la suivante).

12:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, banlieue, pamphlet | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/02/2008

Que faire de la fonction présidentielle ?

Interrogé sur le motif de sa baisse de popularité, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'elle était, selon lui, due à des événements personnels qu'il n'avait pas prévus et auxquels il avait dû faire face. Pas un mot ni de son activité politique ni des résultats produits par les décisions qu'il a prises. Pour lui, tout réside dans le rapport entre l'égo et la foule. C'est le néant de la politique.
 
Plus encore : le président de la république est celui dont l'égo devrait être le moins important. Car l'être humain, à un certain degré de respnsabilité, doit se mettre tout entier au service de la fonction qu'il exerce. Et chacun sait que pour prendre les décisions cruciales, il faut une distance entre soi et l'objet de la décision ; si l'égo s'en mêle, la décision entre dans l'affect, elle est corrompue par nature et ne peut atteindre le succès que par hasard. Le vrai drame de Sarkozy est là : il est gouverné par son affect. Ce qui fait de lui certes un affectueux, mais aussi un affectif, tout dans l'instant et dans l'épiderme.
 
En fait, un président est comme un maire, mutatis mutandis : il doit être à l'aise aussi bien avec les faibles qu'avec les puissants, mais jamais complaisant. Il doit être capable d'une grande synthèse pour évaluer vite les enjeux d'une décision. Il doit être équitable pour répartir comme il faut les charges et les aides. Il doit... mais que fait-on du gouvernement ?
 
Car le maire est à la fois le président et son gouvernement.
 
Le gouvernement gouverne. Les mots ont un sens : il définit et conduit la politique de la nation. C'est quoi, la politique de la nation ? Ce sont les orientations de l'action de l'État dans les fonctions que le peuple lui assigne au nom de la nation.
 
Ces fonctions varient d'une époque à l'autre. On distingue les fonctions régaliennes : justice, sécurité intérieure et extérieure, et les fonctions sociales : enseignement, solidarité, culture, auxquelles se joint, fait plus moderne, l'optimisation et la régulation de l'économie. Sur tous ces sujets, legouvernement a pour mission de définir et conduire la politique de la nation, donc de commander aux administrations de l'État.
 
Mais alors, le président de la république ?
 
Le président de la république, selon la constitution, est un garant : garant de l'indépendance nationale, du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et de la continuité de l'État. Il exerce donc, au nom de la permanence de la France qu'on nomme la nation, une fonction de contrôle sur l'action des pouvoirs publics et en particulier du gouvernement.
 
On voit bien qu'il y a là une faille : c'est lui qui nomme le premier ministre qu'il est chargé, ensuite, de contrôler. Certes, le premier ministre peut ensuite être investi par l'assemblée (c'est l'usage), mais il tient son autorité du président qui le nomme.
 
Cette contradicition intime du texte constitutionnel avait échappé aux rédacteurs de la constitution de la Ve république, tant il était ancré dans les habitudes que le président se trouvât dans une situation passive et spectatrice pour nommer le premier ministre. On avait voulu renforcer les pouvoirs du président, jugés trop faibles dans le système antérieur (et en partie responsables de la défaite de 1940, faute d'une autorité qui veillât à l'unité et à la continuité de l'action publique), mais en fait, on lui conférait tous les pouvoirs : ses prérogatives de contrôle font du gouvernement l'instrument de son action, au lieu que lui-même en soit le contrôleur attentif.
 
En d'autres termes, le gouvernement (et avec lui l'administration de l'État) devait se retrouver pris en sandwich entre le peuple et le président, mais sous cette pression, le gouvernement n'a pas résisté, le président est seul face au peuple et c'est en fait l'administration qui gouverne (et même légifère). 
 
La fonction présidentielle s'est développée sur ce malentendu, renforcé par la décision de faire élire le président de la république au suffrage universel direct en 1962.
 
Dès lors, le président se retrouve dans la position du maire, d'autant plus que, grâce à la télévision, tout le monde croit le connaître, on le voit tous les jours, on sait chacun de ses faits et gestes publics. Et on projette sur lui l'image que l'on se fait de la fonction qu'il exerce.
 
Image psychanalytique s'il en est : le président est le père commun.
 
Image royale : le président continue la fonction du roi, il a le droit de grâce, il incarne le pays.
 
Image médiatique : le président est une star.
 
À travers les époques, l'imaginaire des Français a composé une sorte de profil-type du président de la république : l'élu doit être fort (Chirac était plus fort que Jospin, Mitterrand que Chirac et que Giscard II, Giscard I que Mitterrand, la règle antérieure étant différente, puisque la télévision ne filtrait pas les choses comme depuis). L'élu doit être un peu déluré (Mitterrand, Chirac).
 
Fort, l'élu doit avoir de la poigne pour résister à la pression des autre nations et se faire bon négociateur au service des intérêts du pays. Il ne doit pas avoir froid aux yeux et être capable d'affronter l'impopularité d'une décision qu'il sait impopulaire mais que les dossiers qu'il a sur son bureau lui réèlent hautement nécessaire. Il doit se montrer capable de calcul pour déjouer les pièges qu'on lui tend et, le cas échéant, en tendre aussi. Il doit avoir su sang-froid.
 
Déluré, l'élu a le droit de s'envoyer en l'air à tire-l'arigot. Il y est même invité et on est flatté de la réputation qu'il répand sur tous les mâles du pays.
 
Pour être élu, hélas, il doit aussi promettre n'importe quoi.
 
Une fois élu, les qualités qu'on lui demande sont autres : déluré toujours, mais sachant se tenir. Ayant de l'aisance, de la prestance, des qualités de danseur mondain, de la faconde si possible (de Gaulle, Pompidou, Mitterrand un peu), de la malice, et de la capacité à faire de l'argent. Il est désormais le reflet de chaque homme du pays. Chacun se voit en lui. Il doit être capable de rassembler le pays et d'en trouver le fil conducteur.
 
Il doit donc se modeler dans une forme de perfection de force et de justice.
 
La fonction présidentielle est désormais juchée sur un piédestal.
 
Sans doute trop. Sans doute y a-t-il, dans l'inconscient collectif plus encore que dans les institutions et dans les dérives des acteurs politiques, une résurgence de notre conception monarchique.
 
C'est peut-être pourquoi, voici quelques mois, lorsqu'elle sortit un volume de mémoires, la veuve de François Mitterrand (sphinx parmi les sphinx) a veillé à signaler que, pour celui-ci, la présidence de la république n'était pas une antre magique, mais un bureau, un bureau comme celui de tout un chacun, où il faisait un travail de bureau. Désacralisation.
 
Cette désacralisation connaît une accélération brutale, c'est le moins que l'on puisse dire, avec les images très destroy données par Nicolas Sarkozy ce week-end.
 
Alors ? que faut-il en penser ? est-ce une bonne chose de se rappeler que le président n'est pas un roi thaumaturge, mais un être de chair et de sang ? Ca le serait s'il ne s'agissait que de cela.
 
Mais le drame va plus loin et vient de plus loin. L'erreur de casting est profonde. Et elle n'est pas due seulement (contrairement à ce qu'il croit) à la personnalité de l'intéressé, elle est le fruit d'un système bloqué et sans doute épuisé.
 
Pour s'en sortir, le pays doit choisir l'électrochoc. 
 
Dans sa brillante note d'hier soir, Quitterie Delmas estime que le président de la république devrait dissoudre l'assemblée nationale pour composer une nouvelle majorité autour d'un nouveau projet. Elle ajoute qu'en fait, comme je viens de le souligner, c'est notre système institutionnel qui est à bout de forces. Et on sent bien que l'assemblée qu'elle voudrait voir convoquer est encore plus une assemblée constituante que législative.
 
Elle a raison. Et c'est pourquoi, comme elle, je souhaite qu'une initiative soit prise pour demander au président de la république de dissoudre l'assemblée nationale. 

Chirac, au Salon de l'Agriculture, s'oppose à Sarkozy.

En conclusion de sa visite au Salon de l'Agriculture, Jacques Chirac (très vieilli) a lancé : "Et surtout, il ne faut pas modifier la PAC avant 2014 comme prévu", contredisant explicitement la principale annonce faite par Sarkozy avant sa "connerie" superlative, puisque Sarkozy veut modifier la PAC dès 2008.

12:30 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, chirac, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

25/02/2008

Quitterie Delmas sur RNT annonce sa future candidature à la présidence du MoDem parisien.

Invitée ce soir à "marrainer" la toute nouvelle (et dynamique) émission politique de la radio RNT (Radio Nouveaux Talents), "Politic'Addict" de 20 heures à 21 heures, Quitterie Delmas a développé sa vision du MoDem.
 
"J'ai envie qu'une génération nouvelle se lève". "Le message de démocratie interne, de renouvellement compte" aux yeux de François Bayrou. "Prendre la carte d'un mouvement politique est un acte fort". "Pour changer les pratiques politiques, il faut se battre en interne".
 
"Dans ma génération, on n'est pas tous prêts à accepter tout en n'importe quoi". "Toutes les règles du jeu sont perverties". Las Martinon est exemplaire de l'arbitraire. "Je me bats pour faire évoluer les règles du jeu"... "ça me ferait plaisir (d'être investie) mais si je n'ai pas accepté les règles du jeu pour d'autres, je ne peux pas les accepter pour moi". "Aujourd'hui, l'Assemblée Nationale a une moyenne  d'âge de 57 ans, alors que l'âge moyen des Français est 39 ans". "Si nous les jeunes on ne se sent pas représentés, c'est à cause des partis politiques", les cas d'Aeschlimann et Balkany étant exemplaires.
 
Elle a annoncé sa future candidature à la présidence de la fédération de Paris du MoDem, dans quelques semaines.
 
Son parcours ? "Je suis entré à l'UDF par Internet". "C'est après ça qu'on m'a demandé de figurer sur la liste d'André Santini"... "J'ai l'impression de ne plus être un alibi".
 
Être jolie en politique ? "On est dans un temps de communication et d'image, on va se servir de l'image des gens". Il y a des élus un peu encroûtés. "Ils ne sont pas très à l'écoute de ce que pourrait dire la femme, ni de ses compétences". La plupart sont partis.
 
Les départs de leaders ? "Je n'ai pas été attristée par les départs"... "j'ai pris le contre-pied en ne votant pas pour Nicolas Sarkozy".
 
Paris ? "Bertrand Delanoë a plutôt un bon bilan" ... "on peut améliorer la représentativité".
 
La baisse de popularité du président ? "C'est ça, la rupture, il ne l'a pas volé"... "J'aimerais qu'il se ressaisisse". "On a le droit de se tromper, dans la vie". "Les Français, notamment de notre génération, sont extrêmement déçus". Il a promis qu'il s'occuperait de tout à notre place. "Il n'existe pas de sauveur, je trouve dommage qu'on se retrouve dans cette situation aujourd'hui".
 
La e-démocratie ? "J'ai adopté une charte qui s'appelle Néthique"... "on dit tout ce qu'on veut sur mon blog"... "on s'autoéduque"... "Je ne veux pas que les pouvoirs publics interviennent". "Je ne modère pas a priori".
 
Les municipales ? "Je n'entends pas dire que l'UMP est divisée quand il y a trois ou quatre listes UMP ou PS dans une ville mais on dit ça du MoDem". "Nous, on a des convictions, on a un projet pour une ville, on ne va pas regarder les gens selon leur étiquette politique, mais selon leur compétence et leur projet". "On essaie de réfléchir d'une façon pragmatique et avec nos convictions"... "Et alors, l'ouverture des listes de droite et de gauche partout ?" "Quel est le point commun entre un fabiusien et Sarkozy, à part être contre François Bayrou ?" "Le cas de Lyon est superintéressant"... Éric Lafond ... "enfin, une clarification politique".
 
L'alternance ? "Il y a deux partis politiques, le PS et l'UMP"... "qui ne disent jamais les points sur lesquels ils convergent" or "il faut mettre un coup de boost sur les réformes"... "Il y a des différences fondamentales c'est vrai" mais "les clivages d'hier ne sont plus pertinents" ... "Est-ce qu'on peut définir de nouveaux clivages ?" "Je veux bien me battre, mais pour de vrais" clivages.
 
Gouvernement Fillon ? "Je ne ferai pas partie d'un gouvernement Fillon"... à cause de son projet de société. "Il va y avoir des recompositions politiques"... "Internet nous permet" bien des innovations. "Il faut rassembler ceux qui ont envie d'avancer pour confronter à Nicolas Sarkozy un autre modèle de société".
 
"Je ne suis pas au centre : je suis démocrate".
 
(Et pour terminer, un coup de griffe mérité contre Bruno Julliard et un soutien à Éric Azière).