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31/01/2008

Pour une réunion du Conseil National mi-février.

François Bayrou a indiqué, avant la naissance du Mouvement Démocrate, que le Conseil National serait réuni une fois par mois. Il y aura, le 19 février, un mois tout juste que (sauf cas isolés d'élections différées) les membres du collège adhérents du Conseil National auront été élus. Il faut donc réunir le Conseil National au plus tard à cette date.
 
Elle tombe bien : juste au milieu de la semaine du dépôt officiel des candidatures aux élections municipales.
 
Il est essentiel que cette instance, chargée de définir la ligne politique du mouvement, soit alors réunie.
 
Avec Quitterie Delmas, je suis pour la réunion.
 
De la même façon, il faut prévoir une réunion le 10 mars au soir, veille du dépôt des listes pour le second tour. 

30/01/2008

Le retour du vote blanc ?

Les élections internes du Mouvement Démocrate n'ont pas connu, en moyenne, une très grande participation. Sans doute les conditions d'organisation du vote sont-elles pour beaucoup dans ce désintérêt. Mais si les adhérents n'avaient tout simplement pas été convaincus par les programmes qu'on leur présentait ? Et si ils n'y avaient rien compris, les nuances leur semblant ténues entre les listes ? On a vu à Paris des candidatures dont les différences étaient en vérité nulles.

L'existence et la reconnaissance du vote blanc auraient permis d'y voir plus clair. Il figure d'ailleurs en toutes lettres dans le programme que nous avons présenté avec les Citoyens Démocrates autour de Quitterie Delmas.

Et d'une manière plus générale, l'actuelle élection municipale confuse, dont ne paraît émerger que la juste sanction du pouvoir en place, n'aurait-elle pas été aussi une bonne occasion d'expérimenter le vote blanc à grande échelle et, à ceux qui le souhaitaient, de marquer leur défiance de la politique du gouvernement sans pour autant cautionner des candidatures parfois guère plus reluisantes ?

C'est donc l'occasion de relire un article déjà ancien du Lyonnais Éric Lafond, dont on parle beaucoup ces derniers temps.

Oui au vote blanc. 

29/01/2008

Gouverner.

Depuis des années, les États-Unis maintiennent la croissance de leur PIB grâce à l'ampleur de leur déficit budgétaire. Le drame du 11 septembre est arrivé alors que l'économie américaine traversait un trou d'air, l'élan des années 1990 s'était essoufflé, la bulle Internet avait crevé comme un abcès, le ralentissement de l'activité devenait menaçant. D'une certaine manière, ce fut donc une aubaine de "devoir" aller faire la guerre, d'abord en Afghanistan, puis en Irak.
 
Il est bien évident que l'analyse de l'accaparement des ressources pétrolières est une explication un peu courte de l'expédition et de l'occupation irakiennes. Si l'on en croit le rapport des agences de renseignement américaine, la guerre d'Irak a surtout eu pour but de dissuader l'Iran de poursuivre son programme d'armement nucléaire et, de ce point de vue (l'un des rares), ce fut un succès. Pour combien de temps ? Nul ne peut le dire.
 
Quoiqu'il en soit, l'affaire fut aussi l'occasion de donner un énorme coup de pied dans la fourmilière du Proche et Moyen Orient, d'installer l'idée qu'un ordre nouveau devenait inévitable.
 
Hélas, sur ce dernier point, l'analyse américaine fut sans doute un peu courte : elle restait dans la vision des années 1990 où, après la chute du Mur et l'éclatement de l'Union Soviétique, les États-Unis, vainqueurs de la Guerre froide, se présentaient comme l'unique puissance d'envergure mondiale. Dans les années 2000, l'événement n'est plus le conflit entre Européens et descendants d'Européens qu'était finalement la Guerre froide, mais l'émergence de puissances dont l'avenir s'annonce colossal : la Chine, l'Inde, dans une moindre mesure le Brésil, vastes États, généreusement peuplés, qui entrent dans la course au profit et au développement puis, bien entendu, à la puissance. Donc exit le Nouvel ordre mondial.
 
En revanche, les dépenses massives d'armements ont réussi, un long temps, à doper la croissance. Durant plusieurs années, avec un déficit budgétaire abyssal, l'Amérique a pu retrouver un niveau de croissance satisfaisant. Bien sûr, les esprits chagrins observaient que durant toute cette période, le déficit budgétaire était supérieur à la croissance : quand celle-ci se montait à 4%, lui s'élevait jusqu'à 5 voire 6% du PIB, l'échelle étant la même. Autrement dit, pour chaque point de croissance, il y avait en plus au moins un quart de point de destruction de richesse par l'État, la croissance devenait fictive, le déficit n'étant comblé que par une importation massive de produits manufacturés (droits de douane) ou de capitaux.
 
Il est résulté de cette fiction que, comme d'habitude, le gouvernement américain a fait tourner la planche à billets. Jusqu'au vertige. À un point tel que les pays bénéficiaires, ceux dont la croissance était nourrie par une vraie production soit de matières premières, soit de biens manufacturés, se sont effrayés et ont entrepris de stocker des devises au cas où. Des devises ? Ce fut l'Euro. On vendit donc des dollars pour acheter des Euros, ce qui redoubla l'effet de vertige du moulinet de planche à billets américaine.
 
En bout de course, le billet vert ne vaut plus grand chose ; selon l'expression que Courteline utlisait à propos de la société de son temps, il tient debout "parce qu'il en a pris l'habitude". Le déficit budgétaire américain n'a cessé de se creuser au même rythme que les tombes des soldats morts en Irak, il est colossal, fou, mais il ne parvient plus à soutenir la croissance, on parle de récession américaine. Et alors, comme un flambeur devenu fou devant une roulette enragée, le président des États-Unis fait tapis et jette encore 1% de PIB de déficit dans les flammes. Pour rien sans doute : on n'arrête pas la mer avec les mains. La Banque fédérale baisse les taux, dans l'espoir de redresser le cours de l'immobilier, de rendre de la liquidité à l'économie. La maison brûle. Qui éteindra l'incendie ? Qui redressera la gouvernance des États-Unis ?
 
Car c'est bien dans le champ de la gouvernance que le défaut se situe. L'administration Bush, avec son cortège d'affaires sulfureuses, de scandales financiers, de prises illégales d'intérêts, de prévarications diverses, de contrats publics réservés "aux copains et aux coquins" (une expression inventée par Mitterrand dans les années 1960), reste aussi celle qui a le plus dogmatiquement appliqué les principes néoconservateurs : déséquilibrer la puissance publique, faire plonger les comptes, supprimer des impôts et, symétriquement, des instruments d'action sociale. Comme le dit le personnage interprété par Louis de Funès dans "La folie des grandeurs" de Gérard Oury, "les riches, c'est fait pour être très riches, les pauvres pour être très pauvres". C'est la conception d'un puritanisme qui se croit religieux et qui règne Outre-Atlantique.
 
En France, évidemment, on regarde tout ça avec goguenardise : l'Amérique va mal ? Oh ... quel dommage ... (larmes de crocodiles).
 
Seulement des défauts, nous en avons nous aussi, et combien !
 
Par exemple, l'un des aspects de l'affaire de la Société Générale est de donner l'occasion de toucher du doigt la persistance d'un vieux mal français :le tout-État.
 
Daniel Bouton, président de la Société Générale, n'est pas un banquier. Ca vous étonne, que je dise ça ? Eh bien, j'insiste : ce n'est pas un banquier. Non, non, ce patron de banque n'est pas un banquier : c'est un inspecteur des Finances de l'État qui a pantouflé. Sa carrière est typique : membre du cabinet du ministre du Budget Alain Juppé, il devient directeur du Budget de l'État, poste auquel il est maintenu lors de l'alternance en 1988 par le nouveau premier ministre, Michel Rocard, et demeure en place jusqu'au départ de Rocard en 1991. Six ans plus tard, il prend la tête de la Société Générale.
 
C'est donc un de ces hybrides dont la France a le secret : un tiers politique (la partitocratie est plus feutrée en France qu'en Italie, mais réelle), un tiers fonctionnaire (les réseaux des grandes écoles !) et un tiers financier (dans une économie largement administrée par l'État, donc dépendante à la fois des politiques et des fonctionnaires, la boucle est bouclée). Ses commettants ne sont donc pas ses actionnaires, mais le complexe politico-administratif. De là la difficulté d'accepter sa démission, car c'est tout l'édifice qui se bouscule avec lui.
 
Alors disons ce qu'il faut dire et qui est valable partout, même en Amérique, même en France : du point de vue économique et comptable, il n'y a pas dix façons de gérer l'État, il n'y en a même pas deux, il n'y en a qu'une : la gestion prudentielle. Comme celle-ci est glaciale, il faut y ajouter la seule vertu qui ait un sens en politique une fois admise l'honnêteté prudentielle : la générosité. Et enfin, parce que nous n'avons pour le moment en tout cas qu'une seule planète à notre disposition, il faut s'imposer les critères du développement durable.
 
Et ces préceptes de gouvernance, qui ne sont pas exclusifs de l'idée d'une économie encore plus sociale et solidaire, sont valables aussi pour les collectivités locales.
 
C'est sur quoi je souhaite donc conclure : nos collectivités sont très mal gérées, n'importe comment, soit au nom de dogmes politiques discutables, soit par incurie ou incompétence, soit par prévarication, elles ont une situation financière désastreuse (les communes, en moyenne s'améliorent cependant un peu, mais c'est au prix d'une flambée de l'endettement des structures intercommunales). Le MoDem pourrait peut-être tenter de jouer là le rôle d'avertisseur qu'il a joué pour la présidentielle, au cours de la campagne municipale et cantonale. Chiche ?

Une vie ISO.

Dans sa note d'aujourd'hui, Quitterie Delmas propose un lien avec une page où l'ONG "Les Amis de la Terre" fournit des instruments pour choisir notamment sa banque en fonction de critères liés à l'environnement, au développement durable et au comportement des établissements bancaires eux-mêmes.
 
Quitterie prolonge donc ce qu'elle nomme la volonté d'être ISO : elle souhaite que le MoDem soit ISO, entièrement en cohérence avec lui-même, et, de la même façon, que chacun s'efforce d'être en cohérence avec son désir d'un monde tourné vers le développement durable et l'économie solidaire.
 
Comme je partage les vues de Quitterie je me contente (un peu paresseusement) de renvoyer pour une fois mes lecteurs à sa prose et de les inviter à se rendre à la République des blogs demain soir et au pot de remerciement des Citoyens Démocrates en lever de rideau. 

28/01/2008

Municipales : le MoDem, un parti décevant ?

À force de vouloir à tout prix faire des élections municipales un concours de terre-à-terre, le Mouvement Démocrate finit par y jouer à contre-emploi.
 
En effet, ce qui a fait le score de François Bayrou en avril dernier et ce qui a encore porté le score de nos candidats aux législatives de juin, c'est, avec le vote citadin, un souffle, un espoir, une nouveauté, une élévation, un progrès.
 
Hélas, trois fois hélas, avec une campagne planplan dont le mot d'ordre est "barre à l'égout toute", notre mouvement oublie ce qui l'a fait naître.
 
Il n'est pas vrai que les gens qui vivent dans les villes soient forcément, inéluctablement et invariablement, cramponnés à leurs poubelles et à leurs crottes de chiens. Il n'y a pas que ça dans la vie : un candidat orange doit être capable d'en dire un peu plus, d'exprimer une flamme, une espérance de politique autrement.
 
La déception, qui s'est exprimée tout l'automne sur de très nombreux blogs, et qu'on lit encore sur ceux qui persistent, cette déception de ceux qui ont attendu que Bayrou soit en mesure de prolonger sa profession de foi laïque de la présidentielle, cette déception paraît gagner les électeurs. Et c'est logique.
 
Car ce que les électeurs connaissent, ce sont les mêmes impasses locales que celles qu'ils ont dénoncées à l'échelle nationale en votant pour Bayrou en avril. Les blocages sont les mêmes.
 
Et j'irai plus loin : en refusant de donner une portée nationale à sa campagne, Bayrou se condamne à laisser le bénéfice de l'opposition à Sarkozy à la gauche, ce qui est tout de même un comble, étant donné les compromissions de gens de gauche avec la droite.
 
Lors de l'élection partielle de Chartres, hier, le MoDem garde le même score qu'en juin, mais perd 4 points en ville, qu'il gagne à la périphérie. On a donc l'électorat du MoDem citadin qui s'en va et le vieil électorat UDF rural qui revient au galop, scandalisé par les frasques du présipode Sarkopieux. Dans les Hauts-de-Seine, pas de monde rural pour contrebalancer le choc ; résultat, 3,7 point de moins (soit plus d'un tiers).
 
Deux cas ne font peut-être pas une généralité, mais c'est au moins l'occasion de réfléchir. Allons, François, n'oublie pas que tu as incarné l'espoir. Ils t'attendent. 

Municipales, Paris XIIe : début de la campagne de Corinne Lepage.

27/01/2008

Municipales : Bayrou a besoin d'au moins 500 maires.

L'inconvénient de la liberté, c'est qu'elle nous met rarement en tête.
 
Il faut le dire.
 
Le Mouvement Démocrate va conserver des mairies, un certain nombre de maires ex-UDF sont toujours là. Mais combien de maires d'autres sensibilités politiques sont venus ? Combien de nouveaux maires allons-nous avoir ? Mystère.
 
Or des maires, il en faut au moins 500 pour se présenter à l'élection présidentielle.
 
Voilà sans doute qui éclaire un peu les choix actuels et récents de Bayrou.
 
Mais qu'on ne s'y trompe pas : si nous n'avions pas ces 500 maires, n'importe quel autre candidat que lui se trouverait dans la même difficulté. En vérité, le MoDem cesserait pratiquement d'exister comme formation politique capable de peser sur les enjeux nationaux.
 
Bichonnons donc nos maires. 

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Pont-l'Abbé, ville de Jérôme Kerviel.

Au moment où la baudruche de l'Arsène Lupin des banques paraît se dégonfler et où l'on commence à nous expliquer que le trader a tout simplement perdu très gros au jeu boursier subprimes, j'ai envie de parler de sa ville, sur laquelle j'ai publié deux ouvrages.
 
Tout d'abord, dès que j'ai entendu le nom de Kerviel, j'ai su qu'il était de mon coin, car c'est un patronyme typique de là-bas. Il y a des noms passe-partout, comme Martin ou Dupont, il y en a d'autres qui ont des racines solides, c'est le cas de Kerviel, à Pont-l'Abbé et dans ma commune bretonne, Combrit.
 
Pont-l'Abbé est l'une des rares communes finistériennes à avoir conservé un morceau significatif de château-fort digne de ce nom. Il faut dire que l'on parlait, dès le XVe siècle, de la "ville et château de Pont-l'Abbé".
 
De fait, il est probable que Pont-l'Abbé relève de la catégorie assez fermée des villes-châteaux fondées au XIe siècle. En écrivant ces mots, je ne formule en aucun cas une vérité admise, mais une hypothèse.
 
Il s'agit d'enceintes fortifiées assez vastes dans lesquelles les habitants se regroupaient dans des maisons. On retrouve le village gaulois d'Astérix et, mutatis mutandis, celui que j'ai très modestement contribué à fouiller dans le quartier quimpérois du Braden en 1984, qui datait de la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ (vers 110 en fait) et qui était en effet gaulois.
 
Disons que les Armoricains, dans les temps effrayants ou sombres, ont eu le réflexe de se masser dans des agglomérations solidement défendues. C'est le cas au IIe sicèle avant JC comme dans toute la Gaule, c'est encore le cas à la fin de l'empire romain, c'est enfin le cas après le long traumatisme des raids puis des occupations danoises et normandes des IXe et Xe siècle.
 
Au Xie siècle, un grand souverain, Alain Barbetorte, reconstruit la Bretagne. Il bat un par un les féodaux et unifie un certain nombre de règles. Sous son impulsion, de nouvelles institutions voient le jour, dont ces villes-châteaux, toutes à peu près de même ampleur. On trouve en Cornouaille Quimper restaurée, Châteaulin, Conq (Concarneau), Rostrenen et quelques autres, bref, une par châtellenie ducale, dont plusieurs vont être inféodées, comme Pont-l'Abbé.
 
Cependant, je ne crois pas que le nom de cette ville ait été dès l'origine Pont-l'Abbé. Au XIe siècle, elle est confiée à un abbé membre de la parentèle des comtes de Cornouaille, qui me semble avoir été marié et ancêtre d'une lignée qui s'est éteinte vers 1200 dans une quenouille d'où est sortie la lignée proprement dite des sires de Pont-l'Abbé.
 
Quoiqu'il en soit, les seigneurs de Pont-l'Abbé vont avoir une fâcheuse tendance à choisir toujours le mauvais camp. En 1222, ils sont parmi les battus de la révolte contre le duc Pierre Mauclerc. En 1364, ils sont parmi les battus dans le camp "français" lors de la bataille d'Auray où s'est décidée l'issue de la longue guerre de succession où s'est disputé l'avenir de la Bretagne.
 
Malgré ce coûteux défaut, les sires de Pont-l'Abbé sont de puissants personnages à l'échelle de la Basse-Bretagne, les premiers de toute la Cornouaille lors des assemblées féodales bretonnes.
 
C'est au XVe siècle que se situe leur apogée : un même seigneur règne alors pendant plus de cinquante ans, fait un mariage remarquable avec la fille d'un compagnon de Jeanne d'Arc, et devient incontournable à la cour du duc de Bretagne. Il est cependant vendu au roi de France. Ca n'empêche pas son fils de mourir (apparemment dans le camp breton) lors de la terrible bataille de Saint-Aubin-du-Cormier où s'est éteinte l'indépendance bretonne, en 1488.
 
Ensuite, la seigneurie va d'une lignée à l'autre, au gré des héritages.
 
Elle passe entre les mains de protestants. Un seigneur de Pont-l'Abbé est défenestré à Paris le jour de la Saint-Barthélémy en 1572.
 
D'héritier en héritier, elle finit par être vendue à un personnage obscur, puis revendue à un petit-fils d'enrichi malouin. Le fils de celui-ci est celui des seigneurs (devenus "barons") de Pont-l'Abbé à faire la plus belle carrière : il épouse la fille du principal collaborateur du roi Louis XVI. Jean Baude, baron de Pont-l'Abbé, s'unit en 1777 avec la fille de Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d'Avray (près Paris), premier valet de chambre du roi.
 
Il est officier dans l'armée du roi, commande un régiment à Valenciennes, lorsqu'éclate la Révolution. En 1791, il devient le numéro deux de la garde constitutionnelle du roi. Son beau-père est victime des massacres de septembre en 1792, lui-même s'exile et disparaît. On ne sait pas bien où ni quand il meurt. Ses enfants ne laisseront guère plus de traces, ils sont ruinés et ne bénéficieront guère des largesses de la Restauration.
 
La ville de Pont-l'Abbé, depuis le Moyen Âge, est enclose d'une enceinte en bois. D'aussi loin que la mémoire remonte (et jusqu'à aujourd'hui), il s'y tient marché le jeudi. Le château est fortifié à l'intérieur même de la ville, au bord d'un vaste étang nourri par les eaux de l'océan, Une muraille de forme patatoïde, cernée de douves, protège une chapelle, des bâtiments fonctionnels et une autre muraille, plus basse, quadrangulaire, avec quatre tours d'angle et un long corps de logis, qui est la résidence du seigneur.
 
Avant la Révolution, on peut découper Pont-l'Abbé en deux : d'un côté, rive droite, la ville bourgeoise. De l'autre, rive gauche, le faubourg de Lambour, d'où naissent les turbulences politiques. J'ai publié une correspondance, échelonnée de 1783 à 1792, qui montre ces réalités politiques d'alors et qui prouve que, plusieurs années avant la Révolution, des réseaux très actifs sont en place et poussent contre ce qui reste des principes féodaux, préparent en somme la Révolution.
 
Après la disparition de la baronnie, la ville s'enfonce dans l'anonymat et la grisaille. Un carrier commence à débiter le château dans les années 1830 et il faut une intervention énergique des pouvoirs publics, alertés par les amis de Prosper Mérimée (dans la foulée de la vogue du Moyen Âge lancée par les Romantiques), pour sauver ce qui en reste : une grosse tour flanquée d'une plus mince, le corps de logis agrandi au XVIIIe siècle, la base d'une autre grosse tour, une partie des douves. Le reste a déjà disparu.
 
Pont-l'Abbé, quoique port, a toujours eu une vocation terrienne : avant la Révolution, on y négociait les céréales. La région se développant ensuite autour de la pêche, Pont-l'Abbé s'est adapté. Puis, au XIXe siècle, on y a implanté une usine d'iode extraite du goémon ramassé sur les plages.
 
Politiquement, Pont-l'Abbé a la réputation d'être instable. J'ai lu que depuis la seconde guerre mondiale au moins, un seul maire y a fait deux mandats successifs : le centriste (CDS) Jolivet. Il faut donc croire, ce qui n'est pas évident, que cette ville est centriste dans l'âme. Elle ne supporte en tout cas ni d'être gouvernée par la droite, ni d'être gouvernée par la gauche, puisque dès qu'elle a l'une, elle ne pense qu'à s'en débarrasser, fût-ce pour l'autre.
 
Hélas, le MoDem n'y présente pas de liste aux élections municipales. C'est un travers de notre jeune parti : il est clivé. Localement, les adhérents du MoDem sont du centre droit ou du centre gauche avant d'être du MoDem. C'est pourquoi, d'après Ouest-France, ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour la constitution d'une liste : ceux du centre droit voulaient qu'au second tour on s'alliât avec l'UMP du maire Mavic, ceux du centre gauche préféraient l'alliance avec la gauche. Panser ce genre de plaies sera l'un des objectifs majeurs des mois qui viennent. Il faudra aussi faire passer l'idée qu'une alliance de second tour se passe plutôt entre les deux tours qu'avant le premier.
 
Le leader local du MoDem est Michel Canévet, le sympathique maire de Plonéour-Lanvern, commune voisine de Pont-l'Abbé, âgé de 44 ans, conseiller général. Il était en position de se maintenir au second tour en juin dernier aux législatives mais, arrivé troisième, il a suivi les conseils donnés avant l'élection en se retirant sans consigne de vote. Nombre d'électeurs ont regretté ce choix, estimant qu'il aurait été élu par le report de tous les petits candidats. Bayrou est arrivé en tête dans plusieurs communes de sa circonscription.
 
L'UMP, elle, lui reproche son absence de consigne de vote (il a pourtant indiqué qu'"à titre personnel" il voterait pour la députée UMP sortante, Hélène Tanguy).
 
Il y aura donc un stupide affrontement bipolaire à POnt-l'Abbé et, sans doute, une alternance de plus. 

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25/01/2008

Un militant UMP fait le "casse du siècle".

Vous croyez que je parle des 600 millions du délit d'initiés de Lagardère ? Des 10% gagnés en une journée à la Bourse de Paris par le titre TF1 après une phrase de Sarkozy ? De la vente d'avions Dassault au brigand Kadhafi ? De Sarkozy lui-même qui, par quelques beaux mensonges, s'est emparé de l'Élysée ? Que nenni !
 
Jérôme Kerviel est un peu mon "pays", comme on dit. Sa mère vit à Pont-l'Abbé, chef-lieu de mon canton en Bretagne, ville sur laquelle j'ai d'ailleurs publié deux ouvrages. Depuis hier, c'est le trader le plus célèbre de France (voire du monde), celui qui subprimes a, paraît-il, dérobé non moins de subprimes 5 milliards d'Euros dans les caisses de la Société Générale, banque française de peu de relief mais subprimes de notoriété certaine.
 
Il se trouve que ce Jérôme Kerviel s'est présenté aux élections municipales de Pont-l'Abbé en 2001 sur la liste de l'UMP conduite par l'actuel maire Thierry Mavic.
 
Décidément, à l'UMP, ils sont impayables. Euh... On aimerait bien qu'ils soient impayables.

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24/01/2008

Sarkozy arbitrera le premier secrétariat du PS.

La remise du rapport Attali sur la libéralisation de l'économie française (en fait une antiphrase) a révélé la vraie stratégie poursuivie par le présinul Sarkozy : phagocyter le Parti Socialiste. Il a commencé par en débaucher quelques égarés mais, comme cette stratégie n'a pas produit d'effet notable (en particulier sur l'électorat), il se décide à employer des moyens plus lourds. Attali est encensé par Ségolène Royal, le voici au service de Nicolas Sarkozy ... et, dans ce poste, toujours encensé par Ségolène Royal. Ségolène premier ministre de Sarkozy ? Ca, ce serait une bonne idée pour lever l'ambiguïté qui pèse désormais sur l'action de la présidente de la région Poireau-Charentaises.
 
Dorénavant, on sait que quand Anne Roumanoff a lancé, dans un sketch "PS, maintenant, ça veut dire "Potes de Sarko"", eh bien, ce n'était pas une boutade, mais la vérité.
 
Du coup, il me revient ce que j'écrivais pendant la présidentielle sur la collusion qui unit les prévarications du PS et de l'UMP et le sigle UMPS ne me paraît avoir jamais eu plus de réalité.
 
Sans doute le Parti Socialiste de François Mitterrand est-il vraiment mort hier. Imagine-t-on Mitterrand fournir un programme à Giscard ou à Chirac ? Impensable. Mais c'est que lui, il jouait pour gagner.
 
Tout à l'inverse, les nains qui se disputent aujourd'hui le premier secrétariat du PS se trouvent devant la même nécessité les uns que les autres : trouver des voix, n'importe où, à n'importe quel prix. Alors si Sarkozy en a à vendre, ils achètent. C'est sans doute ce qu'a fait Ségolène Royal hier. Quel peut être le prix qu'elle a payé ? Sa défaite en 2012. Quel autre ?
 
Et le pire, c'est que les voix dont il dispose désormais, le président va les vendre à tous les postulants et à chacun d'eux, il demandera le même prix : la défaite. Puis, une fois qu'il se sera garanti un adversaire à sa main, il fera tout pour lui offrir dans un fauteuil le siège de faire-valoir du deuxième tour de la présidentielle. Cette stratégie lui a déjà réussi une fois en 2007.
 
Il appartiendra à Bayrou et à ceux qui le soutiennent, à Quitterie Delmas en particulier, de faire obstacle à ce plan insidieux.
 
Il y va de l'avenir de la France.

Quitterie Delmas : vidéo après l'élection du Conseil National.

23/01/2008

Quitterie Delmas sur ITélé fustige l'option productiviste du rapport Attali.

Invitée de l'émission "N'ayons pas peur des mots", Quitterie Delmas a critiqué l'incohérence de la politique de Nicolas Sarkozy qui, la première semaine, dit adhérer aux vues de l'économiste Stiglitz et, la semaine suivante, approuve le rapport Attali, qui prend les partis symétriques de Stiglitz. Elle a qualifié la ligne Sarkozy de "dévertébrée".
 
À propos des municipales, elle a aussi relevé le "délire" de l'ouverture telle que Sarkozy la voit, notamment à Pau, et s'est déclarée sceptique sur la réalité de la non implication de Sarkozy dans l'élection. Pour elle, Sarkozy n'a fait volte-face que parce qu'il a peur d'être battu par Bayrou. Dès lors, il fait cet apprent changement, mais qui y croit ? "Plus c'est gros, plus ça passe... mais les Français finissent par s'en apercevoir". Elle croit en la victoire de François Bayrou qu'elle souhaite "de tout (s)on coeur".
 
Combattive, elle a conclu "un gouvernement d'ouverture c'est bien non pas quand tout va bien mais quand il faut un remède aux maux de la France... Il n'y a pas eu de programme négocié à l'avance ; du coup, c'est n'importe quoi". Les difficultés de la France sont telles que (la nécessité de l'union nationale) "est le cas aujourd'hui".

20:00 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, Quitterie Delmas, Sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

22/01/2008

Quitterie Delmas est une bête politique.

Voici donc qu'un jour nouveau vient de se lever sur la politique française, il faut le carillonner et le garder dans toutes les mémoires : une étoile est née. L'élection des membres franciliens du collège des adhérents dans le futur Conseil National du Mouvement Démocrate a prouvé que Quitterie Delmas détenait désormais un savoir-faire magistral. On ne dépasse pas les 20 % des suffrages dans une élection dispersée sur huit départements et des milliers d'adhérents sans cette maîtrise, d'autant qu'elle n'avait à sa disposition ni les moyens logistiques du siège du MoDem, ni ceux des fédérations (ou mouvements) départementales provisoires.
 
Avec "sa bite et son couteau" comme on disait autrefois des soldats qui, à l'énergie, enlevaient des postes ennemis dans des conditions invraisemblables. Avec sa petite bite de bonne femme aux yeux verts et son couteau de stratège savant.
 
La politique, la vraie, est un art très subtil, un dosage très méticuleux de rassemblement et de conflit. Tisser des réseaux nécessite un réalisme en acier et un charisme inoxydable. Les porter au succès réclame une énergie intense, porter des coups très durs et très brefs. Sa campagne d'automne est un modèle de blitzkrieg. Elle a rallié des troupes fraîches autour d'un noyau d'inconditionnels, elle a placé ses meilleures pièces aux places où elles porteraient le plus, en tête de la liste, elle a concentré son effort et, selon ses calculs, le résultat est venu : dans la Seine-Saint-Denis (places 3 et 8), sa tactique est un modèle de double-fond et aboutit à un score de 52% des voix, avec il est vrai, la plus faible participation de toute l'Île de France et sans la concurrence de l'une des listes d'ambition purement départementales qui ont vérolé le scrutin. Dans la Seine-et-Marne (place 5), il frise les 40% (une bonne participation mais un petit effectif de base), dans les Hauts-de-Seine (places 2, 4 et 9) il effleure les 25% alors que ce département, des huit d'Île de France, est, après Paris, celui où les votants sont les plus nombreux (à lui seul plus que dans le Val d'Oise, la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne réunis). À Paris intra-muros, il dépasse les 20% (sur presque 30% à lui seul de tous les votants franciliens). Dans le Val-de-Marne, il met en lumière les calculs et les résistances des hommes du passé et l'émergence de ceux de l'avenir, en marquant un fort contraste entre les scores des différents bureaux de vote (je crois que le score dépasse là aussi les 20%). Avec cette accumulation de forces, la place du Val d'Oise devenait secondaire (place 10, un score très faible, inférieur à 10%), l'absence de candidat de l'Essonne a l'avantage d'y laisser la liste locale triompher, ce qui n'est pas grave. Et enfin, dans les Yvelines, dont je n'ai pas eu le détail, la liste trouve une excellente place de second derrière celle des autorités locales. En tout, la liste obtient plus de 20% des voix de la région. Un modèle. Chapeau bas.
 
À Paris, l'effet est le même mais il est un peu tôt pour en dévoiler les rouages.
 
À cette logique de fragmentation locale s'est ajoutée celle des symboles : développement durable, économie sociale et solidaire, ainsi qu'une alliance avec les amis de Corinne Lepage et, cerise sur le gâteau, l'appui de ses propres amis d'Internet, le 5e pouvoir, en somme l'aile bayrouiste de la république des blogs.
 
Voici donc une liste composée de main de maître, ne laissant qu'assez peu de place au hasard et obtenant logiquement sa position en tête.
 
J'ai suivi l'affaire, la mutation de la petite jeune fille des beaux quartiers en joueuse d'échecs. La chrysalide a duré quelques semaines. Elle est déchirée, le papillon est né.
 
Ce qui a guidé Quitterie Delmas dans sa quête est un don rare : l'instinct du pouvoir. Comme un saumon qui remonte la rivière à la recherche d'un berceau qu'il n'a jamais connu, elle a poussé loin son exploration. En aveugle, elle a tâtonné. Et comme c'est sa vie, elle a trouvé.
 
Depuis plus de vingt-cinq ans que je barbote en eaux centristes et démocrates, je n'ai pas souvent rencontré un tel phénomène. En vérité, jusqu'ici, je n'en avais vu qu'un : Jean-Christophe Lagarde. Celui-là, depuis le premier instant où je l'ai vu, j'ai su qu'il ferait de la politique. Non pas du militantisme, mais de la politique. La politique l'enveloppait d'une aura indélébile. Tout ce qu'il faisait était politique. Tout ce qu'il disait était politique.
 
J'ai le souvenir du soir du second tour des élections législatives de 1997 où Bayrou, arrivé de Pau, se tenait assis accablé sur le plateau du fond de l'étage du siège de ce qui était alors Force Démocrate. Il avait les cheveux plaqués sur le crâne, la mine absolument défaite, il était cuit. Il disait "cette fois-ci, je suis allé chercher les électeurs partout, au supermarché, chez eux, un par un, pour les faire voter". Il avait gagné avec quelque chose comme deux cents voix d'avance. Lagarde, lui, sortait d'une campagne tout aussi épuisante mais il restait encore un ou deux journalistes et le jeune candidat, debout, imperturbable, de sa voix de gorge légèrement accentuée, pérorait comme s'il venait de sortir de son lit. Et Bayrou, écoeuré, soupirait "il y en a qui parlent encore politique à cette heure-là". Il était plus d'une heure et demi du matin.
 
Aujourd'hui, à moins de quarante ans, Lagarde est vice-président de l'Assemblée Nationale et ministrable.
 
Mais entre lui et Quitterie Delmas, il y a une différence qui change tout : je n'ai jamais entendu dans la bouche de Lagarde des mots autres que ceux du cynisme le plus profond. Je ne l'ai jamais entendu défendre la moindre conviction. Pour lui, la politique est synonyme de pouvoir.
 
Quitterie, au contraire, ne professe jamais le moindre cynisme. Son langage a toujours été celui d'un réalisme engagé au service de causes qu'elle juge plus importantes qu'elle et je la crois sincère en cela. Elle vient de pénétrer dans le monde étrange du pouvoir. Il lui reste à y maîtriser le "côté obscur de la force", ce qui fait que quelqu'un de bien peut se laisser dominer par son instrument.
 
Car le pouvoir, pour un vrai homme d'État, pour une vraie femme d'État, n'est qu'un instrument. Il faut garder les yeux sur l'horizon. C'est ainsi qu'une bête politique peut accomplir de grandes choses, ce que, j'espère et je crois, elle fera.

21/01/2008

Merci aux adhérents franciliens, ils "sont notre force".

Merci à Quitterie de cette belle note :

La liste "Les adhérents sont notre force" conduite par Quitterie Delmas arrive 1ère en Ile de France ! (sous résèrve de validation des recours) Un vent de modernité souffle sur le Mouvement démocrate

Tout un symbole, toute une dynamique qui est en marche. Ce résultat est à marquer d'une pierre blanche dans nos vies politiques. Une bouffée d'air pour des adhérents de tous partis, trop souvent privés d'espace, de places dans les instances. Si nous y sommes arrivés, c'est qu'avec de l'énergie, du travail, de l'exigence, de la cohésion, des équipes de terrain et internet, nous pouvons bouleverser l'ordre établi. Nous l'avons fait !!!

Alors qu'au temps de l'UDF, le parlement de ce parti ne comptait qu'une liste officielle, ou tout au plus deux, le Mouvement démocrate se construit, malgré les difficultés, par la base. Notre plus grand combat pour préserver ce qui fait notre force : notre diversité, notre degré d'engagement, nos compétences, notre soif de rénovation de la politique !

Malgré les obstacles,  nous sommes particulièrement fiers d'apprendre que notre liste : "Les adhérents sont notre force" arrive en tête du scrutin francilien. (Sous réserve de validation des recours).

Nous remercions les adhérents qui nous ont accordé leur confiance, nous remercions l'équipe fabuleuse qui nous a accompagné, soutenu et porté tout au long de cette campagne, sans autre récompense que celle de voir gagner nos idées sur la démocratie interne, la transparence, l'exemplarité, la solidarité, l'éthique en politique. 

A ceux qui désespèrent de voir un parti politique répondre à leurs attentes, je leur dis : "accrochez vous, faîtes vous confiance, travaillez en réseau, regardez, ça marche ! Au Mouvement démocrate, tout est encore possible." Les résistances, les verrous internes sont en train d'évoluer. Pas aussi vite, pas aussi constructivement que nous le souhaiterions, mais oui, ça bouge !

Le défi n'est pas de construire la même structure que tous les autres partis. Le défi est d'inventer le mouvement politique du 21ème siècle.

Je tiens à féliciter toute l'équipe "Les adhérents sont notre force". Nous n'oublierons jamais ces dernières semaines, ces si belles rencontres, ces fous rires,  ces réunions publiques dans le cadre des Municipales, ces mails d'encouragements, ces prises de parole en publique. Une grande solidarité est née, elle ne fait que commencer !

Enfin, je souligne ce petit exploit que nous venons de réaliser : un nombre surréaliste de listes en Ile de France, toutes les forces en présence, beaucoup de caciques répartis sur différentes listes, jouant la dispersion des voix plutôt que la cohérence du projet et de la construction d'une équipe, les intimidations courantes mais déplorables, les délais très courts, la difficulté de la période des fêtes et les municipales, les moyens disproportionnés en terme de communication entre les listes, la faible participation...

Voilà, je crois que cette campagne et ce résultat sonnent le glas des manoeuvres d'appareil, des tactiques opaques.

Je compte sur chaque élu pour représenter dignement notre projet et notre état d'esprit à tous. 7 d'entre nous sont élus au service du Mouvement démocrate, au service des adhérents, au service de nos colisiters aussi : Pierre CREUZET, Nadia FALFOUL, Christian DELOM, Sylvie ANGELI, Alexandre TISSOT, Jeanne-Marie MASSIP.

Dès aujourd'hui, nous souhaitons des synérgies sur le plan national et avons hâte de nous retrouver au premier Conseil national pour défendre une première idée concrète. Par laquelle souhaitez-vous commencer ?

Je félicite tous les autres élus démocrates au Conseil National. Je sais qu'avec beaucoup d'entre eux nous avons des valeurs communes.

Profitons de cet espace de liberté, d'ouverture du jeu, de redistribution des cartes pour repenser notre engagement, et la structuration d'un mouvement politique appelé à redéfinir la nouvelle gouvernance de la France et de l'Europe. 

En attendant, rendez-vous sur le terrain des municipales !


Toutes mes félicitations, mon amitié profonde à :

Pierre Creuzet (Hauts de Seine), Nadia Falfoul (Seine Saint-Denis), Christian Delom (Hauts de Seine)

Sylvie Angeli (Seine et Marne) Alexandre Tissot (Paris) Jeanne-Marie Massip (Val de Marne) Jérôme Charré (Seine Saint-Denis) Marie Darves-Bornoz (Hauts de Seine) Ali Menzel (Val d’Oise) Marie-Isabelle Pichon (Paris) Hugues de Poncins (Yvelines)Isabelle Bryon (Seine Saint-Denis) Francois Vitse (Val de Marne) Marie-Laure Treton (Hauts de Seine) Christophe Bertin (Paris) Claire Aubin-Pandelle (Hauts de Seine)Frédérick Getton (Paris) Marianne Buhler (Hauts de Seine) Grégory Postel (Seine et Marne) Véronique Barthalon (Yvelines) Laurent Pardieu (Seine Saint-Denis) Alexandra Dambrin (Seine Saint-Denis) Olivier Varnizy (Yvelines) Karima Bouache (Seine Saint-Denis) Phillipe Menestret (Val d’Oise) Marianne Bondaz (Hauts de Seine)Christophe Striebel (Paris) Gaëlle Filliat (Val de Marne) Jean-Louis Ragot (Hauts de Seine) Domitille Marbeau (Hauts de Seine) Clément Le Ricousse (Val de Marne)Hélène de Vecchy (Paris) Hervé Torchet (Paris) XXX (nom retiré le 13 octobre 2011 à la demande de l'intéressée) (Paris) Guillaume Giffo (Paris) Géraldine Colette (Paris)Kamel Hamdi (Val de Marne) Eolia Disler (Val de Marne) Michel Mome (Hauts de Seine) Nathalie Bonnet (Seine Saint-Denis) Fabien Engelibert (Val de Marne) Claire Bruch (Seine Saint-Denis) Benoît Charvet (Paris) Florence Juin (Hauts de Seine) Hervé Jacob (Paris) Christine de Meyenbourg (Paris) Ali Seghir (Val d’Oise) Nadia Chiboub (Val de Marne) Benjamin Sauzay (Paris) et évidemment à :

Virginie, Franck, Fabien, Michel, Alex, Seb, Seb, Guillaume, Alain, et tous ceux qui ont mis la main à la pate et qui ont fait de cette campagne un moment extraordinaire ! Bravo, je suis très fière de vous !!!!!

Quel bonheur !

Quitterie Delmas

Oui, Quitterie, c'est un grand bonheur. 

 

 

 

Bourses : la fièvre monte à El Mago.

L'occident plonge. La forte poussée des économies d'Extrême Orient, conjuguée à de graves erreurs de gestion et de politique internationale, ont fragilisé tout l'édifice euro-américain. Il faut donc remonter dans le temps pour voir quand, comment et pourquoi les économies occidentales ont pris de mauvais chemins aux embranchements et ainsi décider ce qu'il faut  faire pour aller mieux.
 
Les années 1990 ont été une grande époque d'expansion économique pour l'occident. L'effondrement du bloc d'Europe orientale fut le premier ingrédient de ce succès. Il y eut aussi l'éclatante santé de l'économie américaine. Celle-ci eut trois facteurs.
 
Le premier tint à la première guerre punitive contre l'Irak en 1991 : à l'époque, l'emploi des armes américaines fut très largement financé par les États du Golfe, sorte de retour sur investissement pétrolier. Pour plusieurs années, la renouvellement des équipements de l'armée américaine était financé par l'argent du pétrole. Une véritable aubaine pour l'économie US qui ne s'est pas reproduite en 2003 ni depuis, puisque les Américains financent presque seuls leur présence en Irak.
 
Le deuxième fut suscité par le grand effort de paix fourni par l'administration Clinton. Retrait de Somalie (certes peu glorieux) et choix pacifique en toute occasion, l'économie bénéficia pleinement de la bonne image d'un président qui, agissant notamment pour une paix équilibrée au Proche Orient, se donnait la carrure d'un grand patron pour le monde, capable de prendre en compte les points de vue de parties invariablement opposées l'une à l'autre. La mort d'Itzhak Rabin, assassiné par un petit connard de facho israélien fit échouer ce qui reste et restera sans doute la tentative de règlement la plus juste du conflit israélo-palestinien. On est au passage navré que la ligne d'Hillary Clinton soit moins équilibrée que celle de son époux (dont les conseillers sont plutôt chez Obama).
 
Le troisième fut la naissance de l'OMC. Oh je sais que parmi nos amis considèrent l'OMC comme l'ennemi absolu, mais il faut considérer ce qu'il y a de progrès dans cette institution, notamment dans une gestion multilatérale des conflits commerciaux qui prend peu à peu la place d'une gestion bilatérale sans cesse dominée par la loi du plus fort. Libérée, désentravée, l'économie occidentale (et avec elle l'économie mondiale) connut un essor régulier et exceptionnel.
 
Puis arriva Bush, l'ennemi personnel des belliqueux arabes, le 11 septembre, l'inévitable campagne d'Afghanistan (un fiasco de long terme dit-on en fin de compte), et surtout l'inutile guerre d'Irak qui a mis l'économie américaine sur le flanc pour un certain temps.
 
Il faut lire l'excellente analyse publiée dans le dernier numéro de la revue "France Forum" (proche du MoDem, elle pourrait l'être encore plus) par Jean-Marie Daillet, qui ne peut être soupçonné d'américanophobie primaire, pour comprendre où en est le premier pays de la planète, un État ruiné, des pauvres appauvris, un système bancaire implosif, bref, tout à refaire, et 1% du PIB de déficit budgétaire supplémentaire selon la décision suicidaire récemment annoncée par Bush aux abois. En vérité, on sait bien comment cela risque de finir : démantèlement de programmes sociaux, c'est le credo des néoconservateurs, alors même qu'Obama, lui, propose la seule mesure immédiatement nécessaire pour éviter un drame humain d'ampleur inégalée depuis 1929 : la création d'un système public de retraites.
 
Quoiqu'il en soit, la chute des bourses mondiales est le test ultime de la solidité des réseaux financiers. Lors de l'une de ces purges, la bulle financière japonaise est apparue crument et il a fallu des années à l'économie du Japon pour s'en remettre, non sans dégâts importants.
 
Aujourd'hui, c'est la Chine qui se trouve en ligne de mire, avec sans doute une bulle pire encore.
 
Mais c'est surtout le moment de songer aux pauvres gens qui, aux États-Unis, sont menacés de la plus affreuse ruine à cause de l'affaire scandaleuse des subprimes. Des petites gens, des ménages presque sans rien, qui risquent bien plus qu'ils n'ont en vérité.
 
Et c'est avec un peu d'angoisse que je vois arriver sur le marché les "maisons Borloo" à 15 Euros par mois, car elles me font furieusement penser à ce système qui a fait croire à des millions d'impécunieux américains qu'ils pouvaient devenir ... propriétaires.
 
Au-delà encore, la crise mondiale qui s'annonce doit nous rappeler que le krach de 1987 fut le prélude de la Chute du Mur et que d'un mal sort parfois un bien, et enfin que c'est de toutes façons l'occasion de réévaluer nos critères de croissance économique car l'élan des années 1990 en occident a produit celui des années 2000 en orient et ce dernier a révélé de graves pénuries de produits du secteur primaire (minier, pétrolier, agricole) qui ne sont pas réversibles et qui imposent un effort massif dans le sens du développement durable et, pour l'avenir, de la Haute Qualité.

Quelques résultats de l'élection du Conseil National.

Le site du MoDem a publié hier un premier lot de résultats de l'élection des représentants des adhérents au Conseil National.

L'Île de France n'y figure pas encore. Il est vrai qu'avec 8 départements, 33 sièges à pourvoir et 14 listes, le calcul des quotients électoraux et des sièges doit être particulièrement laborieux.

Dans trois régions (Bourgogne, Lorraine et PACA), les résultats ne pourront de toutes façons être définitifs avant au moins plusieurs jours. 

18/01/2008

La proportionnelle et le Conseil National.

Il existe plusieurs méthodes de calcul de répartition proportionnelle des sièges après un scrutin.
 
On a annoncé que celle de la plus forte moyenne serait utilisée. Selon ce que j'ai vu en général, elle consiste à opérer les opérations suivantes :
 
- diviser le nombre de votants par le nombre de sièges à pourvoir.
 
par exemple, s'il y a 2100 votants pour 33 sièges, on obtiendra un chiffre dénommé "quotient électoral" : 63,6.
 
- diviser le nombre de voix de chaque liste par ce quotient.
 
par exemple, si une liste obtient 500 voix, elle aura (500 : 63,6 =) 7 sièges correspondant à 445 voix. Selon la méthode du plus fort reste, les 55 voix restantes composent le reste que l'on compare au reste des autres listes et c'est celle qui a le plus fort reste une fois qu'on a attribué la totalité des sièges pourvus au quotient, qui a le siège suivant, et ainsi de suite.
 
Mettons qu'une liste ait 500 voix, une autre 467, une autre 336.
 
Celle qui a 467 aura également 7 sièges, mais un reste de 22 voix seulement.
 
Celle qui a 378 voix aura 5 sièges (318 voix) et un reste de 60 voix.
 
Dès lors, pour pourvoir le siège suivant, la liste qui a 378 voix, ayant le plus fort reste, obtiendra son 6e siège.
 
C'est une méthode simple, mais qui a la réputation d'être moins juste que la méthode à la plus forte moyenne.
 
Mettons qu'il y ait 13 listes (comme ça, la comparaison restera limitée, car il y a en Île de France 33 sièges mais 14 listes) :
 
Une liste a 500 voix
 
280
 
210 
 
140
 
138
 
136 
 
135
 
125
 
114 
 
110
 
98
 
59
 
55
 
Imaginons qu'il y ait 2100 votants et 33 sièges à pourvoir, donc toujours notre quotient de 63,6.
 
500 voix : 63,6 = 7,8
 
280 : 63,6 = 4,4
 
210 : 63,6 = 3,3
 
140 : 63,6 = 2,2
 
138 : 63,6 = 2,17
 
136 : 63,6 = 2,13
 
135 : 63,6 = 2,12
 
125 : 63,6 = 1,96
 
114 : 63,6 = 1,79
 
110 : 63,6 = 1,72
 
98 : 63,6 = 1,54
 
59 : 63,6 = 0,93
 
55 : 63,6 = 0,86
 
On voit donc qu'au quotient, les listes obtiennent 7 + 4 + 3  + 2 +2 + 2 + 2 + 1 + 1 +1 + 1 = 26 sièges. Il reste donc 7 sièges à attribuer.
 
La liste ayant obtenu 500 voix, si on lui en ajoute un, obtient un nouveau quotient de (500 : 8 =) 62,5.
 
280 : 5 = 56
 
210 : 4 = 52,5
 
140 : 3 = 46,67
 
138 : 3 = 46
 
136 : 3 = 45,3
 
135 : 3 = 45
 
125 : 2 = 62,5
 
114 : 2 = 57
 
110 : 2 = 55
 
98 : 2 = 49
 
59 : 1 = 59
 
55 : 1 = 55
 
On voit que les deux plus forts quotients sont 62,5, ces deux listes obtiennent donc les deux sièges suivants. Il en reste 5.
 
La liste 500 voix avec un coefficient 9  n'a plus qu'un quotient de 55,5
 
La liste 125 avec un coeff 3 n'a plus qu'un quotient de 41,6
 
Le siège suivant est attribué à la liste qui a eu en tout 59 voix. Il en reste 4.
 
L'un va à la liste en ayant obtenu 114 (coeff 57). Il en reste 3.
 
Le suivant va à la liste ayant obtenu 280 voix (coeff 56), puis à la liste 500 (coeff 55,5) et enfin à la liste à 55 voix en tout. 
 
Le résultat est donc le suivant :
 
Liste à 500 : 9 sièges
 
280 : 5
 
210 : 3
 
140 : 2
 
138 : 2
 
136 : 2
 
135 : 2
 
125 : 2
 
114 : 2
 
110 : 1
 
98 : 1
 
59 : 1
 
55 : 1
 
Total : 33.
 
Voilà à peu près la méthode qui sera employée. À vos calculettes dès les résultats connus. 
 
 

Quatre bureaux de vote ce soir dans le Val d'Oise.

Merci à Frédéric Lefèvre-Naré qui, sur France Démocrate, précise les conditions de l'élection du conseil national dans le Val d'Oise.

Une journée de vote en Île de France.

Il a été décidé de laisser sous embargo les résultats du vote qui a eu lieu aujourd'hui dans six des huit départements franciliens, jusqu'au scrutin des deux derniers départements, l'un demain, l'autre samedi.
 
C'est pourquoi je vais me borner à décrire la participation.
 
À Paris, elle est égale à 10%, score très faible. Dans les Hauts-de-Seine, au pinacle, elle dépasse 13%. Le tout ne fait pas un raz-de-marée et devrait porter les votants d'Île de France autour de 2000. Un poste au conseil national du Mouvement Démocrate sera donc acquis par (env. 2000 : 33 =) 60 voix. Le calendrier et les conditions du vote paraissent être la première cause de cette faiblesse. Il y aura du travail pour améliorer la participation pour le prochain scrutin.
 
Selon les premiers résultats, les Hauts-de-Seine, qui ont le taux de participation le plus élevé et dont les candidatures se sont réparties entre quatre listes crédibles, font entrer 7 élus au Conseil National soit un peu plus que le calque démographique. Paris "intra-muros" devrait atteindre sa proportion logique.
 
J'attends les résultats de province. En Rhône-Alpes, la liste d'élus conduite par Gilles Artigues brillerait ainsi que celle qui concourait avec le même programme que le nôtre.
 
Voilà tout ce que je sais pour ce soir.
 
Dès demain, je vais pouvoir me reconcentrer sur la rédaction de mon prochain livre, la Réformation des Fouages de 1426, pour la partie de la Bretagne dénommée le Léon, zone située au nord de Landerneau et à l'ouest de Morlaix. 

17/01/2008

Dernier café démocrate de Quitterie Delmas avant le vote : quelle émotion...

Je rentre avec un peu de mélancolie du dernier café démocrate de la campagne pour l'élection du Conseil National du Modem. Il s'est déroulé là où tout a commencé en juin dernier, au café Le Margeride, place d'Italie dans le XIIIe arrondissement de Paris.
 
Une page se tournait ce soir : ce n'était pas seulement la courte campagne, qui se terminait, mais un cycle commencé en juin donc entre une bande de copains qui depuis des semaines refaisaient le monde par voie de commentaires sur le blog de Quitterie et qui, dans l'émotion de la non investiture de Quitterie, avaient eu envie de se réunir pour la réchauffer, lui tenir compagnie, la soutenir.
 
De ces premiers cafés démocrates (d'abord dénommés plus prosaïquement "apéros de Quitterie") est né un peu plus qu'une équipe, un esprit. Cet esprit a d'abord pris la forme d'un groupe de réflexion axé autour d'une puis deux listes de discussion, baptisées MoDem 4.0, avec l'idée d'une avant-garde du MoDem, d'être déjà la génération suivante au sens où l'on parle de génération pour un logiciel.
 
Parmi ces pionniers, il y avait ce soir encore Michel Hinard, Benjamin Sauzay, Guillaume Desrosiers, Thomas Deslypper, Benoît Charvet, Marie-Isabelle Pichon (dite MIP), Mickaël Silly, Sébastien Soria, Franck Vautier, Fabien Neveu, Clément Le Ricousse et j'en oublie certainement, outre évidemment Quitterie et Virginie, et Nicolas Vinci qui est retenu en otage par le père Noël à Helsinki.
 
Pendant mon absence prolongée en Bretagne (due à la préparation de mon livre), ce groupe a travaillé et j'ai retrouvé, en octobre, outre ceux que je viens de mentionner, KPM, Florent Zanetti, Erwan Le Pallec, et d'autres dont le nom m'échappe pour le moment. Tous ont assisté aux deux cafés démocrates mémorables tenus chez François Van Zon, à l'Imprévu, dans le XIVe, l'un autour de Marielle de Sarnez, l'autre autour de François Bayrou.
 
Après le second, il y en a eu plusieurs très rapprochés autour du congrès fondateur du MoDem et de la désignation de Quitterie comme déléguée nationale du mouvement. Et enfin, l'annonce de l'élection du Conseil National a ouvert une nouvelle étape. Sébastien Dugauguez (alias Réservoir d'Idées) avait bâti un bon premier projet nommé "Pour des listes 3R au Conseil National". J'avais suggéré de demander à Quitterie d'accepter de mettre sa notoriété et son énergie au service des idées qu'il contenait. Il me semblait qu'il y avait là une complémentarité. Et ce fut fait.
 
Le noyau dur des cafés démocrates s'aggloméra en quelques jours toute une nouvelle équipe, celle qui se présente cet après-midi et ce soir aux suffrages des adhérents franciliens du Modem sous l'étiquette "Les adhérents sont notre force". La composition de cette équipe elle-même m'a échappé, car je devais repartir passer les fêtes en Bretagne, j'ai donné deux ou trois noms, il paraît que l'opération a été de la haute voltige, avec lettre de candidature postée le 31 décembre à 23 heure 59, juste avant minuit, à la poste de la rue de Louvre, cachet de la poste faisant foi comme on dit.
 
J'ai l'impression que la campagne a duré des semaines. Non pas qu'elle m'ait paru longue, mais elle a été très dense.
 
Pour notre liste, depuis la soirée à Bobigny, elle a duré onze jours. Onze jours seulement.
 
Mais il y a eu ce moment de profonde émotion, cette première rencontre des colistiers, là-bas, à Bobigny, justement. Se voir, se découvrir. Chacun de nous connaissait une partie des autres. À nous tous, à partir de ce soir-là, nous avons commencé à former une seule équipe.
 
L'atmosphère, à Bobigny, était électrique, nous arrivions dans un univers très cohérent et très surprenant, cette lourde réalité d'une ville cadenassée par un pouvoir qui n'a de communiste que le nom. Et à cette émotion très vraie que nous avons eue ce soir-là répond l'intensification des pressions de toutes natures (et de tous horizons) que subissent désormais notre candidate balbynienne et ses colistiers et dont on nous a encore rapporté ce soir un épisode effrayant.
 
Il y a eu ensuite le grand café démocrate au Pavillon Baltard, dans le quartier des Halles, à Paris, qui me semble avoir coïncidé avec le début de la curiosité des adhérents pour le vote. Cette curiosité, je crois, s'est poursuivie jusqu'à dimanche, pendant que nous allions à Bagneux et à Ivry.
 
Lundi soir, lorsque nous avons rejoint Christian Delom et son équipe à Clamart, les jeux étaient à mon avis faits et l'opinion des électeurs cristallisés.
 
Cet avis que j'ai tient aux commentaires sur les blogs et sur e-soutiens.
 
Mardi, à Nanterre, on a senti les têtes solides.
 
Et ce soir, ce soir ... eh bien, c'était autre chose.
 
Quitterie n'avait pas battu le rappel sur son blog. Il lui plaisait en fin de compte que ce dernier café démocrate fût une réunion de fin de campagne, dans l'intimité de l'équipe.
 
De fait, presque tous les candidats étaient là, même ceux qui n'étaient jusqu'ici pas sortis de leur ville, comme Marie Darves-Bornoz.
 
S'y joignaient les chevilles ouvrières du groupe, Michel Hinard, Fabien Neveu, Franck Vautier, Virginie Votier, Sébastien Dugauguez, plusieurs adhérents du XIIIe (en quelque sorte les régionaux de l'étape) et Éric Azière, venu là préparer sa campagne municipale puisqu'il est tête de liste dans cet arrondissement.
 
Et puis, invité surprise, Gabriel Cohn-Bendit a fait une seconde apparition à un café démocrate (après celui où avait été inventé le nom MoDem 4.0).
 
Quitterie a d'abord tenu à remercier tout le monde de quelques mots touchants. Puis chacun a parlé. Puis on a évalué le vote, le scandale de procédures dignes des pires dérives staliniennes qui méritent un coup de balai salvateur au MoDem dans certains départements. Quitterie a indiqué que le recours qu'elle déposera ce matin sera très simple et précis.
 
Puis on en est venu au débat de fond... dont je n'ai pas entendu la moitié, ayant laissé ma place à Nadia Falfoul devant Quitterie.
 
J'ai tout de même capté l'idée développée par Quitterie que le MoDem devait s'appuyer sur un mouvement économique, non pas comparable à la cour bling-bling du président rollex, pas de milliardaire à cigare, mais des entreprises dont le projet ferait écho aux principes directeurs des idées du MoDem. Elle n'a pas pu le dire, mais elle entendait par là des entreprises du développement durable, voire de l'économie sociale et solidaire.
 
Ici comme ailleurs, elle défend donc l'idée que le MoDem soit un mouvement ISO, dont chaque élément soit un reflet du projet global, le tout en cohérence.
 
Un autre moment de la discussion a été un échange très libre entre les colistiers et Éric Azière, qui a pu donner des éclairages prudents mais avisés sur les perspectives internes du Mouvement Démocrate.
 
J'ai, pendant cette conversation passionnante, avalé une assiette auvergnate pour me requinquer.
 
Et puis la soirée s'est poursuivie par des conversations éparpillées.
 
Et là, à bout de force, j'ai tiré ma révérence.
 
Y aura-t-il d'autres cafés démocrates de notre équipe, de celle de juin ? de celle de janvier ? Pas sûr. Une époque nouvelle a commencé.
 
Dès demain Quitterie Delmas va entrer dans un nouveau cycle et entamer une tournée où elle ira soutenir d'autres candidats sur le terrain. Je serai heureux si elle me demande de l'accompagner parfois : j'ai vécu une décade prodigieuse avec elle.
 
Grâce à ces moments exceptionnels que rien ne pourra effacer ni de mon esprit ni de mon coeur, je sais que "les adhérents sont notre force".