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01/04/2008

Épidémie de démissions du MoDem ?

Hier soir, en concevant ma note pour le poisson d'avril, mon premier mouvement a été de proclamer fortement : "je quitte le MoDem", c'était une provoc toujours un peu sulfureuse, et puis je me suis ravisé, car je trouvais ça grinçant, et je sens la flamme très fragile ces derniers temps.
 
De fait, aujourd'hui, par divers moyens, Petit Grognard, Michel Hinard, Julien Rivet alias Nick Carraway, et d'autres sans doute, ont fait savoir qu'ils quittaient le navire, ne s'y sentant plus à l'aise.
 
On aimerait croire à un élevage de poissons d'avril, mais on a du mal à y croire.
 
Alors je tiens à dire à ceux qui sont tentés de partir qu'en désertant, ils abandonnent la victoire à ceux qui ont tout fait pour les dégoûter du combat : les encroûtés, comme dit je crois Julien-Nick, les installés, les tenants de l'ancien monde. Et c'est parce que les gens bien se laissent dominer par les autres, parce qu'ils sont moins âpres à défendre le terrain, que celui-ci est peu à peu gagné par les personnages douteux, les sombres véreux, les dociles mercenaires des intérêts aveugles.
 
La démocratie n'est pas un dû, je l'ai dit et je le répète. C'est une conquête, une conquête de chaque instant. Et chaque fois qu'un courageux baisse les bras, c'est un peu plus d'efforts qu'il laisse aux autres. Et chaque fois, la démocratie, la liberté, menacent de perdre du terrain, chaque fois le précipice se rapproche.
 
Il n'y a qu'une façon d'être un citoyen : c'est d'entrer dans le combat pour imposer la liberté à tous les échelons de la société, la démocratie, la république, et leur cortège de transparence, de vérité, de dignité, d'espérance.
 
Alors je le répète ce soir de toutes mes forces, à Michel Hinard (qui a dit la même chose que moi avec d'autres mots au lendemain même du premier tour), au Petit Grognard, à Julien-Nick : ne nous abandonnez pas, ne partez pas : ce serait "leur" faire trop de plaisir.
 
Luttez. Restez. Venez. Il y a beaucoup d'autres qui, aujourd'hui, ont envie de forcer les résistances de l'inertie pour forger une force nouvelle, libre, démocratique, généreuse, durable, pour le XXIe siècle.

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Nouveau classement wikio.

Un peu de sérieux dans un flot de nuoc mam (et bravo aux collectionneurs de poissons d'avril, enfin un peu de rigolade dans un monde de brutes). Le nouveau classement wikio est sorti :
 
Le premier MoDem est Luc Mandret (5), puis C. Ginisty (8), puis notre Quitterie (27), puis Farid et le Petit Grognard main dans la main (30 et 31), puis Corinne Lepage, L'Hérétique et Jérôme Charré en rafale (49 à 51), puis votre serviteur (58), puis Olivier Azeau (Barrejadis, 79), puis Leroy-Morin (99).
 
Comme je me l'étais promis le mois dernier, j'ai dépassé François Fillon. Maintenant, quel objectif me fixer ?
 
J'ai trouvé mon prochain objectif : réinstaller Quitterie parmi les 10 premiers (quoique ce ne soit pas un signe d'éminence politique, puisque les chevronnés du métier sont plus loin).

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31/03/2008

Qui vote pour que JF Kahn écrive les discours de Bayrou ?

Parmi les nombreuses idées baroques qui traversent mon esprit en une journée, il y en a une qui m'a intéressé plus que d'autres, parce qu'elle recouvre l'une des questions que se posent ceux qui, comme moi, suivent la démarche de François Bayrou depuis longtemps : qui est venu au MoDem parce que Jean-François Kahn disait du bien de Bêrou (c'est comme ça qu'il prononce) ?
 
Ce n'est pas une question aussi futile qu'il y paraît : Jean-François Kahn est celui qui a théorisé, en amont de la campagne présidentielle, le principe de l'"extrême centre" et comme le MoDem va devoir inévitablement se pencher sur les rapports entre son projet politique et la notion de centre, il me semble indispensable que ceux qui sont venus pour Kahn et qui sont parmi les plus farouches anti-sarkozystes s'expriment sur le sujet du centre. 

La stratégie des centres.

Pour noyer le poisson MoDem, la nouvelle stratégie de l'Élysée a un nom : la pluralité des centres. Il y a plein de centres : les deux partis radicaux, le Nouveau Centre, les centristes de l'UMP (grand parti centriste devant l'Éternel, comme chacun sait), et divers groupuscules.
 
Cas d'école : l'UMP d'Ille et Vilaine. Non content d'avoir tenté de faire fusionner la liste du MoDem avec celle de l'UMP dès avant le premier tour pour les municipales de Rennes (on imagine le résultat que cela aurait donné), le sénateur "MoDem" local, Philippe Nogrix, pourtant pas le pire, a imposé un groupe commun avec l'UMP, dénommé "Union du Centre" et parrainé par le centriste repenti Pierre Méhaignerie, en son temps condamné mais amnistié pour abus de biens sociaux au détriment de son parti (le mien aussi), le CDS. En vérité, le poulain de Nogrix, le député Thierry Benoît, élu sous l'étiquette MoDem mais ayant refusé de prendre ensuite sa carte, est devenu le leader de la génération montante de la droite locale depuis que le "centriste" de l'UMP, Philippe Rouault, poulain de Méhaignerie, a été battu à sa mairie et aux législatives. Rien à voir donc avec le MoDem.
 
Dans une certain mesure (et comme le note l'élu MoDem pur et dur d'Ille et Vilaine Reboux dans l'article que j'ai mis en lien), cette façon de procéder aboutit à banaliser le MoDem, à l'engluer, comme au fond l'attitude des sénateurs du groupe UC-UDF qui veulent garder le contact avec le Nouveau Centre.
 
Dans une certaine mesure aussi, les propos récents du tout nouveau maire du XVIe, Claude Goasguen, peuvent dériver vers cette stratégie élyséenne s'il ne les précise pas. Vouloir doper l'aile centriste de l'UMP pour réduire l'espace politique du MoDem est une manoeuvre logique et l'ambiguïté n'est pas permise.
 
Cependant, cette stratégie du recentrage a déjà été tentée plusieurs fois, et elle a toujours échoué, tant l'UMP reste marquée par les travers intellectuels et culturels de la droite. Comme dirait Bayrou, le renard enfile les plumes du poulet, mais il reste le renard.
 
Personnellement, j'estime que la réalité est bien plus riche et complexe que la droite ne se l'imagine.
 
Tout d'abord, il est simple et commode (y compris pour Bayrou) de parler du centre : cela nous place de plain-pied avec la droite et la gauche, à égalité. Il y a la droite, le centre, la gauche, chacun pour un tiers et tout le monde est content.
 
Mais cette vision facile a longtemps rebuté François Bayrou qui ne la jugeait pas pertinente, au motif que le centre est une notion purement géométrique. Il parlait d'ailleurs plus volontiers d'espace central que de parti centriste.
 
Dans cet espace central, c'est évident, le MoDem se taille plus que la part du lion. Non pas parce qu'il est centriste, mais parce qu'il assume les convergences des énergies divergentes. Il est la solution des contraires et la synthèse des dirimants.
 
Pour parvenir à ce résultat, il agglomère des sensibilités très diverses : humanistes d'inspiration chrétienne comme Bayrou ou laïque comme beaucoup d'autres, altermondialistes, écologistes, libertaires, autogestionnaires, gaullistes, sociaux-démocrates, et divers autres, dans un projet qu'en d'autres temps on aurait sans doute dénommé social-démocrate et qui allie la générosité, l'efficacité, le durable et l'intègre, conjugués à un enthousiasme européen marqué, à une nette aspiration à la subsidiarité, à un vrai appétit de démocratie numérique, et à une grande fraîcheur d'inspiration.
 
Tout cela, on le voit, a peu de rapport avec la tambouille centriste et permettra sans le moindre doute de déjouer le piège des centres pour occuper l'espace central sans se perdre dans le centrisme, en somme développer un authentique projet démocrate.

30/03/2008

MoDem parisien : agrandir l'horizon.

Le débat sur e-soutiens autour du texte de Farid Taha et de ma note sur CoZop n'a guère été dense. Pourtant, les visites ont été très nombreuses (surtout pour un week-end) aussi bien sur mon blog que sur la page CoZop. Mais les Parisiens, en particulier, s'y sont peu exprimés. Est-ce une crainte ? un consensus ? un abasourdissement ?
 
Les récents événements doivent nous conduire à nous interroger sur la gouvernance du MoDem parisien, sur son animation, sur son expression, sur son adéquation aux affaires du moment.
 
J'ai fait dans le texte qui reste sur CoZop un diagnostic assez cru, qui me semble avoir été largement approuvé : depuis des mois, et ce bien avant la campagne présidentielle, nous n'existions plus comme collectif. Or une fédération (un mouvement départemental), c'est avant tout un collectif. C'est une volonté commune vécue en commun. Il ne suffit pas qu'on se réunisse pour quatre salves d'applaudissements à l'entrée d'une campagne municipale. S'il y a eu si peu de participation pour l'élection du conseil national, si la salle a été si peu pleine au gymnase Japy pour l'ouverture de la campagne, c'est que depuis des mois, les adhérents n'avaient été ni consultés ni sollicités, ni simplement réunis. On n'a fait que des conciliabules au siège du MoDem dans un flou extrême et dans une atmosphère sulfureuse, puisque chacun, en vue des municipales, s'y regardait en chien de faïence.
 
L'ambiance courtisane qui a régné pendant cette période doit prendre fin.
 
Il faut ouvrir en grand les fenêtres du MoDem.
 
Il faut aller à la rencontre des adhérents sur le terrain et non les convier à de sempiternels bavardages confinés dans la salle Jean Lecanuet. Il faut aller, comme Quitterie Delmas l'a fait et le fera, dans les cafés, dans la rue, bouger, vivre et faire vivre.
 
Il faut que les gens s'expriment. Il faut qu'on les rassemble, qu'on les écoute, qu'on leur donne du grain à moudre et qu'ils reçoivent ce qu'ils sont venus chercher en adhérant au Mouvement Démocrate : une espérance, une information, un réseau, une activité. De tout cela, la période passée a totalement manqué et l'avenir manquera aussi s'il n'y a pas - non pas un simple renouvellement mais - un véritable élan vers l'avenir, vers la génération nouvelle, dans le MoDem parisien.
 
Il y a en France et à Paris un espoir et un doute. L'espoir, c'est qu'un parti républicain et généreux, solide et créatif, ouvert aux nouveaux enjeux du développement durable et de la démocratie numérique, prenne le relais d'une classe politique sclérosée et enfermée dans des routines sempiternelles.
 
Il y a un doute, car le MoDem, sur le terrain, ne prend pas ses repsonsabilités dans ce moment crucial. Et chacun sait que s'il ne les prend pas, c'est parce que des acteurs inadéquats sont placés à certains rouages névralgiques de son organisation.
 
Qu'ils soient inadéquats par mauvaise volonté ou parce que leur vision politique ne correspond plus à l'esprit de l'époque importe peu. Chacun, une fois qu'il a quitté des fonctions dirigeantes, est et sera considéré avec gratitude pour tout l'effort qu'il a fourni et pour tout ce qu'il ou elle a apporté au mouvement à travers les époques et dont chacun connaît la valeur.
 
Mais la société française, la société parisienne, la société francilienne, le destin européen, le futur, nous attendent et exigent que nous placions les meilleurs (comme dit François Bayrou) là où ils seront les plus efficaces à l'épanouissement de nos projets et de nos convictions.
 
C'est pour toutes ces raisons que je suis plus que jamais déterminé à soutenir toutes les initiatives que prendra, pour le MoDem parisien en particulier, notre déléguée nationale, Quitterie Delmas. 

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29/03/2008

Claude Goasguen, UMP, nouveau maire de Paris 16e : "le débat droite-gauche n'est plus pertinent dans les municipalités".

Coup de théâtre à la mairie du XVIe : la rumeur qui voulait que Claude Goasguen ne soit pas intéressé par la mairie est démentie. Pierre-Christian Taittinger ne s'est pas représenté. Il a fait ses adieux sous un tonnerre d'applaudissement en exprimant sa "considération" pour le MoDem et en arborant une superbe cravate orange. La rumeur veut qu'il se rapproche du MoDem, ainsi que Valérie Sachs, élue conseillère de Paris sur la liste de droite après avoir été cadidate MoDem aux législatives de juin.
 
Dans un silence glacial, sans le moindre applaudissement, Claude Goasguen a été élu maire par 27 voix sur 39 (7 nuls, 1 Taittinger qui ne se présentait pas, 4 Mano PS).
 
Il a ensuite fait une courte allocution pour fixer les grandes orientations du travail municipal : les dossiers de l'arrondissement, le Grand-Paris, l'identité du XVIe. Il a annoncé qu'il ferait un débat d'étape annuel devant les habitants de l'arrondissement. Et toujours pas un applaudissement.
 
Pour finir, il a rendu hommage à son prédécesseur et conclu en demandant qu'il soit applaudi. C'est là qu'il a enfin été applaudi avec lui.
 
Ce n'est pas si grave, avais-je envie de lui dire : Taittinger, maire depuis 19 ans, est forcément regretté. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié de travailler avec lui, c'était un excellent maire, mais il faut savoir passer la main, me semble-t-il, et je suis certain qu'il va trouver de nouveaux sujets d'utilité. À Goasguen de se rendre populaire, maintenant, il a sa chance.
 
Lors de l'élection des adjoints, un climat plus tendu a régné : Goasguen ne savait pas que certains des conseillers d'arrondissements n'avaient pas été prévenus qu'ils ne seraient pas adjoints au maire (il n'y en a que 14 ; en fait, sur 30 élus, 11 sont conseillers de Paris et 13 adjoints au maire d'arrondissement - la première adjointe, Danièle Giazzi, est également conseillère de Paris). Il a donc interrompu la séance pour indiquer à trois personnes le verdict.
 
Au passage et pour tous les candidats : si vous vous demandez si vous êtes "sur la liste", c'est en général que vous n'y êtes pas. Ceux qui y sont le savent, on leur demande toutes sortes de documents, ils participent à des conciliabules préparatoires. Si vous n'avez rien de tout ça à proximité d'un vote, c'est que vous n'y êtes pas, sachez-le et cessez de gamberger.
 
Une fois les choses mises au point, Claude a rouvert la séance. Sans grande dignité, Caroline Kovarsky, l'une des évincées, a regretté qu'on n'ait pas tenu la promesse qui lui avait été faite. Avec plus de franchise que de dignité, Claude lui a présenté ses excuses et l'a invitée à venir dans son bureau pour en discuter.
 
Puis la liste des quatorze adjoints a été élue par 27 voix.
 
Et la séance a été levée.
 
Pendant la dernière partie des débats, j'ai pu fournir quelques indications à Béatrice Jérôme, journaliste au "Monde" (ma deuxième du "Monde" cette semaine après Patrick Roger). Elle m'a donné ses impressions de la campagne présidentielle, qui rejoignaient trait pour trait celles de Patrick Roger, ce qui réjouira Quitterie Delmas sur qui elle a par ailleurs fait un papier pendant ladite campagne).
 
Et voilà. Que dire ?
 
En privé (ou devant de petites assemblées dont certains témoins me l'ont rapporté), dans les derniers jours, Claude Goasguen ne s'est pas privé de dire toute l'estime qu'il avait pour François Bayrou et tout l'agacement que lui provoquait Marielle de Sarnez. J'ai l'impression que la vie politique réserve encore bien des surprises. D'un côté Taittinger qui louche vers le MoDem, de l'autre Goasguen qui encense Bayrou, décidément, que reste-t-il de l'UMP ? 

18:29 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, paris 16e, goasguen, taittinger, ump, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas pour le MoDem parisien : le débat sur e-soutiens.

C'est Farid Taha, l'un des blogueurs les plus spirituels de la modémosphère, qui a lancé le débat sur e-soutiens : qui de Marielle de Sarnez et de Quitterie Delmas peut le mieux diriger le MoDem parisien et ses 6500 encartés ?
 
Il cite dans son article une note que j'ai publiée durant quelques heures le 2 mars et où j'annonçais très exactement ce qui allait se passer : pas de fusion avec Delanoë et donc presque pas d'élus, ce qui ajouterait la disparition des élus à celle des militants.
 
C'est à la demande de ceux de nos amis qui partageaient mes conclusions que j'ai retiré cette note, qui est toujours disponible sur CoZop.
 
Pour répondre à Farid, il n'y a pas qu'une poignée de militants qui accompagne Quitterie, mais bien plus comme il le constatera bientôt. Et j'ai pleine confiance dans les capacités de notre jeune amie à faire vivre cet équipe qui est un vrai collectif et ainsi, à animer et diriger le mouvement parisien pour les 6500 et pour nos idées. 

28/03/2008

Café démocrate de Quitterie Delmas : au travail !

Pour ce premier café démocrate de Quitterie Delmas après les municipales, un peu plus de 110 militants et blogueurs, venus d'un peu partout en Île de France, se sont retrouvés ce soir au café "le pavillon Baltard", dans le quartier des anciennes Halles de Paris.
 
Quitterie s'est exprimée longuement sur le passé récent, sur sa volonté de regarder vers l'avenir, sur les perspectives du Mouvement Démocrate. J'avoue que je suis arrivé en retard, à cause de l'émission d'I-Télé où elle s'exprimait juste avant 20 heures. J'ai entendu la fin de cet exposé qu'elle a prolongé en définissant des ateliers : sur le projet, sur la communication interne et externe, sur la fédération du XXIe siècle, sur l'événementiel, notamment.
 
Puis elle a passé la parole à quelques-uns d'entre nous. J'ai dit à quel point je trouvais pertinente son analyse d'une crise politique majeure reflétée par l'abstention récente aux municipales. L'un de nos amis, ancien UDF puis Génération Écologie (j'ignore son nom), a exprimé le voeu d'un débriefing des municipales. Quitterie a émis le souhait que ce débriefing soit fait par écrit, de façon à éviter les règlements de comptes, mais elle a accepté que certains se réunissent dès ce soit pour se libérer en quelque sorte de leurs frustrations et esquisser une première synthèse.
 
Clément Ricousse a fait souffler un vent optimiste en annonçant qu'il était fréquemment contacté par des gens qui voulaient adhérer au MoDem.
 
Benoît Charvet a présenté son groupe de travail : la Fabrique à Idées, un atelier que les municipales ont un peu mis en sommeil, mais qui se réveille avec appétit et plusieurs dizaines de contributeurs.
 
Un autre (j'ai son nom sur le bout de la langue) a parlé de BOM, la Boîte à Outils du MoDem. Avec humour, il a annoncé la prochaine et première "boum de la BOM".
 
Puis nous nous sommes répartis en différentes tablées, j'ai eu la conversation avec le journaliste Patrick Roger que je viens de relater dans ma précédente note, et voilà, le train est sur les rails : au travail ! a lancé Quitterie. Le travail ne fait que commencer. Rendez-vous mi-avril pour l'étape suivante... 
 
 

En marge du café démocrate de Quitterie Delmas : conversation avec Patrick Roger, du "Monde".

Comme Jacques Bugier, qui semble s'être évaporé de France Démocrate, Patrick Roger est un nostalgique du journal où il écrit. Il évoque la deuxième moitié des années 1990, où le tandem Colombani - Plénel a remonté un journal qui, avant eux, était tombé à 170 000 exemplaires. Il a fallu se retrousser les manches et travailler plus que de raison, mais l'idée des deux capitaines était que c'était par le contenu qu'on pouvait refaire du "Monde" un journal que les gens aient envie de lire et besoin d'acheter. Et en fournissant un effort dantesque, ils y sont parvenus : la diffusion du "Monde" dépasse les 300 000 exemplaires. Époque exaltante, que cette reconquête.
 
Hélas, depuis plusieurs années, "Le Monde" est progressivement siphonné de son contenu au profit de sa plateforme numérique (nota : je crois que celle-ci est contrôlée à 33 % par Lagardère, mais Roger n'a mis personne en cause). Et une nouvelle charrette de soixante-dix journalistes se prépare, sorte de saignée qui menace de tuer le malade qu'elle prétend soigner. Pour Patrick Roger, c'est tout l'inverse qu'il faudrait faire : garder les journalistes et densifier encore le contenu pour élargir l'audience de façon à pallier la chute des recettes publicitaires. Il épingle au passage les mises en sous-traitance, notamment celle de la régie publicitaire, qui font que le journal ne contrôle en fait plus grand chose de son destin.
 
Il peste contre la disparition du supplément "résultat des cantonales" de son journal. Jadis, et il n'y a pas si longtemps, les cahiers de résultats des élections, publiés par "Le Monde", étaient à ce point reconnus que le ministère de l'Intérieur attendait leur publication pour calibrer ses résultats officiels : pour des élections municipales ou cantonales, des correspondants locaux passaient toute la nuit à collecter des résultats, à les compiler et à les analyser. Aujourd'hui, la base de donnée du "Monde" a été confiée à Jérôme Jafffré (un sondeur) et, pour ses cahiers, "Le Monde" se contente de reprendre les résultats émanant du ministère de l'Intérieur qui a ainsi récupéré la maîtrise de l'image du résultat. On en voit bien l'effet, et Patrick Roger de faire écho à l'excellent article de Sylvain Lapoix dans "Marianne2.fr" signalé récemment par Quitterie.
 
Poursuivant la conversation, Patrick Roger confie toute la joie qu'il a eue à suivre François Bayrou lors de la dernière campagne présidentielle. C'est un homme grand, chauve, les traits affirmés, des favoris en pointe au milieu des joues, avec la faconde d'un méridional, l'émotion dans les mots. Quand on évoque l'insuccès de Bayrou à Pau, il est sincèrement triste. Mais quand je lui explique que si j'avais été bayrouiste à Pau, je n'aurais sûrement pas voté pour Bayrou aux municipales, de façon à le contraindre à ne pas fuir son destin national, il rit timidement en estimant que ce n'est pas cette attitude-là qui l'a fait battre.
 
Et la conversation court encore. Il se dit frappé de constater que les forces vives de la gauche ne s'engagent plus au PS et que celui-ci est vidé progressivement de sa substance. Il y a, de ce côté-là, du côté de ce qui pourrait être les réseaux naturels de la gauche, un vrai espoir vers le MoDem. Et je réponds que si Bayrou a bien intégré dans sa réflexion la présence d'autogestionnaires dans sa mouvance, je ne suis pas convaincu qu'il ait entièrement synthétisé son lot d'altermondialistes.
 
Nous tombons en tout cas d'accord pour juger que Quitterie, par sa culture personnelle, par ses réseaux, par sa génération, est celle qui peut le mieux catalyser cette énergie vivante vers le MoDem.
 
Il ajoute que la stratégie de l'UMP est de minimiser la position de Bayrou en recréant une multiplicité de centres : le MoDem n'est que l'un des visages du centre. Là encore, je cite l'une de mes récentes interrogations sur mon blog : comment éviter que le MoDem s'enferme au centre ?
 
Et voilà, Patrick Roger nous quitte en un dernier échange avec Quitterie, après cette fructueuse et passionnante conversation à laquelle ont participé aussi notamment deux de nos "citoyens démocrates", Benjamin Sauzay (qui a insisté pour souligner que Quitterie n'est plus seulement leader des blogueurs, que son aura va au-delà encore désormais) et Domitille Marbeau, qui a produit sa carte d'adhérente du MRP des années 1950... Il y a vraiment de tout dans le MoDem.

27/03/2008

Quitterie Delmas sur I-Télé se réjouit du flou actuel des partis politiques...

Invitée de Samuel Étienne sur I-Télé, Quitterie Delmas s'est réjouie du désordre et du flou actuel des partis politiques, en quoi elle voit un bouillonnement susceptible de produire demain les vrais partis politiques dont la France a besoin.

20:02 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La désespérance n'a pas diminué.

Comme Quitterie Delmas l'a très justement dit a plusieurs reprises, l'abstention record des dernières élections municipales est le signe d'une crise politique majeure. D'un côté comme de l'autre, on a beau nous affirmer que "circulez, y'a rien à voir, ce sont juste les électeurs de droite qui sont restés chez eux pour protester contre l'attitude de Nicolas Sarkozy et contre la politique du gouvernement", chacun sait bien que ce n'est pas vrai, et que l'abstention est le signe que la crise a repris.
 
Souvenons-nous de ce que François Bayrou disait pendant la présidentielle : une crise morale et politique sans précédent. La participation record de la présidentielle a paru démentir ensuite ce diagnostic, mais elle résultait seulement de la contestation du duopole par Bayrou ; dès les législatives suivantes, comme les démocrates n'incarnaient plus le même espoir de changement, la participation a commencé à s'affaisser de nouveau. Et voilà, avec les municipales, elle est au plus bas.
 
Il y a certes des gens qui ont cru dans les promesses de Nicolas Sarkozy. Quelle déception ! Bayrou le leur avait pourtant annoncé : les déceptions seront à la hauteur des promesses : énormes, folles, dangereuses.
 
Quelle déception. Moi-même (qui ai voté contre Sarkozy au second tour de la présidentielle), je suis surpris qu'il ne soit que ... ça.
 
Il vit dans un fantasme. Comme continueront à le répéter tous les psy qui se succèdent dans les colonnes des journaux et de "Marianne" en particulier, il ne cesse de nous parler de son enfance. 
 
Or son enfance... il avait huit ans quand Kennedy a été assassiné. Il a été ébloui, lui, le petit Nicolas, immensément, par l'émotion qui a envahi le monde entier à l'annonce de l'assassinat de Kennedy. Et ce qu'il admire dans Kennedy, c'est ça : cette émotion-là, cette mort-là. Il fait partie des gens qui font carrière pour l'éloge funèbre que l'on prononcera sur leur tombe, rien de plus.
 
Et c'est à la recherche de cette émotion-là, de cette mort-là, qu'il est parti à l'assaut des corps constitués et des intérêts établis en France : pour se mettre en danger, pour connaître la même fin que Kennedy, pour susciter la même émotion dans les tabloïdes, pour que son nom reste éclairé des mêmes lettres de néon. Il veut qu'on l'assassine.
 
Dans son fantasme, bien sûr, il y a Jackie Kennedy. Peut-être s'est-il paluché devant sa photo quand il avait treize ans. En tout cas, de la même façon qu'on demande à une pute de s'habiller en boniche ou en pompier, Sarkozy demande à sa femme, quelle qu'elle soit, de s'habiller en Jackie Kennedy. "Oh oui ! oh oui ! fais-moi Jackie Kennedy !"
 
Mais là où son obsession confine au délire, c'est qu'il peut se rêver en John F. Kennedy, sa politique, elle, n'est en rien ni novatrice, ni moderne, ni rien de tout cela : c'est la même que celle de Juppé en 1995, de Jospin en 1997, de Raffarin en 2002 et de Villepin en 2005 : le déclin, le démantèlement des droits sociaux, la dérégulation irréfléchie, le repli de l'État mais non des réseaux qui profitent de l'État, l'affaissement.
 
Or c'est cette même politique conduite à tour de rôle par les partis du duopole qui enfonce les Français dans la désespérance. Sarkozy, tout à son fantsame, peut ne pas le voir, nous, nous le savons. Les Français le savent.
 
Ce qu'ils attendent, c'est qu'on leur dise qu'il est possible de s'en sortir, qu'il existe de vraies solutions, sans mensonge, sans langue de bois. C'est à quoi nous, démocrates, autour notamment de Quitterie Delmas et de François Bayrou, nous nous emploierons.

Sénat : j'aurais préféré qu'il y eût un groupe MoDem.

Les sénateurs du groupe Union Centriste - Union pour la Démocratie Française (UC-UDF) se sont réunis avant-hier et ont décidé qu'il était urgent d'attendre.
 
Ils veulent rester tels qu'ils sont. On ignore encore combien ont rejoint le Nouveau Centre, combien restent au MoDem.
 
Quoiqu'il en soit, leur volonté d'entretenir le flou me semble préjudiciable au projet du MoDem et à la cohérence que chacun appelle de ses voeux. Leur idée est de faire pencher le MoDem à droite, alors que chacun juge à quel point la droite d'aujourd'hui est incompatible avec nombre de nos idées les plus ancrées.
 
PLus que jamais, ce dont le MoDem a besoin, ce dont la France a besoin dans le MoDem, c'est d'indépendance. 

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Mouvement Démocrate : le projet.

Le MoDem se définit comme une alternative globale aux deux partis du duopole.
 
Cette affirmation signifie que sa vision sociétale est différente des leurs (j'ai envie d'écrire "des leurres").
 
Si l'on doit schématiser, on trouvera que... que quoi, au fait ? Comme je l'écrivais hier, les projets des deux grands partis sont en miettes. Il ne leur reste plus que leur clientèle respective : retraités, paysans, commerçants (masochistes) à droite, fonctionnaires à gauche. Tout cela compose une sensibilité, une patrie politique sans contenu, un réflexe, en somme l'ennemi de la conscience.
 
Le projet du Mouvement Démocrate me semble être avant tout, lui, celui de l'être humain maître de son destin. Ne soyez pas des moutons, votez MoDem.
 
Ce postulat n'est pas sans inconvénient dans un pays où la grande majorité des adultes sont salariés ou souhaitent l'être, car le salarié, depuis longtemps, s'est résigné à n'être plus maitre de grand chose. Mais c'est le nôtre, notre postulat, et notre seul devoir est de l'assumer, car les électeurs sont prêts à voter pour n'importe quel projet (républicain) tant qu'il est assumé par celui ou ceux qui le porte(nt). 

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26/03/2008

Quelques idées en passant.

Une définition du centre : Chacun pour soi et Dieu heu c'est une hypothèse heu va te faire foutre pour tous.

 

Delors était pour définir l'Europe comme une fédération de nations ; avec Barroso, c'est une fédération de rations.

 

Le rationnement arrange bien les partis politiques, parce qu'il leur permet de confisquer les tuyaux de la manne. Conséquence : les partis n'ont pas intérêt à la prospérité, tandis que les citoyens, si. Or devinez pour qui les citoyens votent... C'est à se la prendre et se la mordre.

 

Pour les gens, le débat politique est une querelle de médecins ou de garagistes. La solution, les remèdes, les moyens, au fond, ils s'en foutent ; ce qui leur importe, c'est qu'on leur donne DU POGNON, de la fraîche, de l'artiche, du flouze, de l'oseille, des picaillons, des pésètes, des sous. Sous de Gaulle, on criait "Charlot, des sous !". Sous Mitterrand : "Pas d'Cresson, de l'oseille !" Aujourd'ui, on entend : "Ahem, serait-ce abuser de votre bonté que de vous prier de me concéder un peu, juste un tout petit peu, DE POUVOIR D'ACHAT?"

 

Le montant du parasitage des divers budgets publics par divers vampires est supérieur au total des déficits publics. Supprimez la corruption, la France va très bien.

 

Le marché domestique est de moins en moins crucial pour le cinéma américain (chiffres Le Film Français) : en 2001, le total du chiffre d'affaires domestique du cinéma était dans un ratio de 8/19 (où 19 est le CA total du monde), soit 42% ; en 2007, il est de 9,6/26, soit 36,9 %. Or le cinéma est une industrie stratégique pour les États-Unis et l'amortissement sur le marché domestique est son moteur. Au passage, depuis le début de l'année 2008, en raison du double succès d'Astérix et des Ch'tis, la part du cinéma américain dans le box-office français n'est que de ... 19 %. Les Ch'tis devancent désormais le deuxième Astérix (le meilleur, celui de Chabat) et n'ont plus que deux paliers à franchir pour s'inscrire au premier rang "de tous les temps" (comme on dit d'une façon ridicule pour diverses activités et sports qu'on ne pratique que depuis quelques décennies) : "La grande vadrouille" (17 millions d'entrées) et "Titanic" (presque 21 millions d'entrées). On fait les paris ?

 

Que faire pour que le MoDem ne s'enferme pas au centre ?

 

Charles Enderlin va encore se faire des copains en Israël. Longtemps correspondant de France 2 à Jérusalem (y est-il encore ?), Charles Enderlin n'y était guère apprécié par les réseaux les plus jusqu'auboutistes de la politique israélienne. Or il vient de sortir une étude historique sur les divers mouvements qui ont, souvent par le terrorisme, porté l'état d'Israël sur les fonts baptismaux (si j'ose dire). Parmi eux, le plus illuminé a été à un moment donné le "groupe Stern" qui n'hésita pas à prendre contact avec l'Allemagne nazie en 1941 pour lui faire partager le constat que si les nazis ne voulaient plus des juifs en Allemagne, ça tombait plutôt bien pour les Sionistes, qui les auraient volontiers transférés directement dans leur futur État d'Israël. On croit rêver, mais qu'aurait-on dit s'ils avaient réussi à les sauver ! Parmi les durs du terrorisme, il y a eu à cette époque deux futurs premiers ministre israéliens : Menahem Begin (prix Nobel de la Paix en 1977 avec l'Égyptien Sadate) et Itzhak Shamir. Tout ça est écrit noir sur blanc. Sacré Charles Enderlin, toujours le chic pour se faire des copains...

 

Le nouveau maire PS de Strasbourg veut faire de sa ville un district fédéral européen. Il n'aime pas Bruxelles ?

 

Le MoDem a toutes les chances de dépasser les 15 % aux Européennes de 2009. Il lui faudra envoyer des candidats crédibles, jeunes, dotés d'une solide formation et dont la notoriété soit travaillée en amont. Pourquoi pensez-vous à Quitterie Delmas dès que j'écris ce profil ?

 

François Bayrou doit se mettre à arpenter la France à la rencontre des gens. Et des adhérents du MoDem. Mais à mon avis, moins on sera structuré, plus il sera content : il préfère que les gens s'activent en liberté plutôt que pour se disputer des petites casquettes.

 

Si j'ai d'autres idées, je les ajouterai au fur et à mesure. 

Quitterie Delmas : une dynamique.

En politique, on bâtit le succès d'une campagne sur une dynamique. C'était la leçon de Jacques Chirac, qui laissait filer son image en début de campagne, surprenant ainsi ses adversaires qui le jugeaient pour mort, puis se redressant avec vigueur dans une dynamique haussière d'autant plus forte qu'elle partait de bas. il est vrai qu'il ne savait pas monter au-delà de 20%, son score à la présidentielle ayant toujours oscillé entre 18,5 et 20,5.
 
La dynamique de la présidentielle a convaincu des millions d'électeurs et des dizaines de milliers d'adhérents. Depuis ce temps, les démocrates cherchent le moyen de faire de ces électeurs et de ces adhérents une véritable communauté d'idées et d'action, capable de convaincre demain la France et les Français.
 
De toute évidence, les élections municipales ont été l'aboutissement de la dynamique présidentielle. Elles sont aussi l'occasion de ce qui restera sans doute la dernière vague de départs de cadres hérités de l'UDF vers l'UMP et ses satellites.
 
Fin d'étape, elle nécessite un rapport d'étape, qui reste à rédiger. Elle réclame aussi l'impulsion d'une nouvelle dynamique.
 
C'est à quoi Quitterie Delmas appelle à l'occasion de son prochain café démocrate, demain soir : "faire repartir une dynamique". Projet vital.
 
PS : Je vois que les sénateurs ont décidé de continuer à financer le MoDem, au moins jusqu'à la prochaine élection sénatoriale, en septembre. Je ne ferai pas de mauvais esprit, il fait voir ce que cela signifie et implique.

25/03/2008

Quitterie Delmas : un nouveau siècle, un nouveau cycle.

À plus d'un titre, les événements récents ont donné l'impression d'une fin d'époque. Fin d'un long cycle de cinquante années, la seconde moitié du XXe siècle : à droite, disparition de la doctrine gaulliste comme inspiration du parti dominant, triomphe de la ligne inégalitaire, atlantiste, campée sur les préjugés les plus réactionnaires du XIXe siècle (le tout-génétique, le tout-répressif, la pauvreté comme faute rappelant même le jeu de mots douloureux du titre de l'ouvrage phare de Victor Hugo : "les misérables", le tout synthétisé par une phrase elliptique et laconique : "pauvre con" où la vraie insulte n'est pas "con" mais "pauvre").
 
Cette disparition du gaullisme l'année même du cinquantenaire de la Ve république est lourde de symboles.
 
Tout d'abord, parce que tout régime est intimement lié au courant politique qui l'a instauré. Affaiblissement du courant (qui entre dans l'Histoire avec ses contrastes et subit désormais le jugement des historiens) équivaut à affaiblissement des principes qui sous-tendent l'architecture institutionnelle.
 
On voit bien, cependant, que l'idéologie véhiculée par la droite sarkozyste n'est pas de celles qui peuvent emporter durablement l'adhésion du peuple. On ne s'y reconnaît pas. Il y a donc une droite à réinventer.
 
Il y a aussi une gauche à réinventer.
 
Disons-le tout de go : le principal obstacle à l'évolution de la gauche est que les gens, les travailleurs, les syndicalistes, les employés, trouvent que ceux que l'on a longtemps nommés "sociaux-démocrates" ne sont pas assez tournés vers la défense frontale des humbles, qu'ils transigent trop avec les puissants. Bref, ils sont suspects, magouilleurs, vendus. Et comme il existe une offre politique plus à gauche, cette partie-là du peuple se cramponne à son passé en menaçant de filer vers plus à gauche.
 
Ce sera le point de fixation des divisions du Parti Socialiste lors de son prochain congrès. Les socialistes sauront-ils ensuite, comme ils l'ont fait longtemps, se contenter du résultat de leurs transactions internes ? On verra. 
 
Quant au centre, est-il à réinventer ? Sans doute.
 
Je ne compte pas pour centriste la cohorte des repentis qui, la corde au cou, s'apprête à rejoindre la légion de la droite en jurant par tous les centres : le vrai centre est par nature indépendant et capable de travailler avec toutes les autres couleurs politiques, sauf celles dont le projet est la haine. Et il est capable de travailler avec tous, parce qu'il a son propre projet.
 
Le MoDem (donnons-lui son nom) est ainsi l'Apple de la politique française : capable de travailler à la fois sous son propre langage et sous le langage des autres.
 
Mais il n'est pas seulement la continuation de la tradition du centre. Il se veut "offre politique nouvelle" donc globale : il a tout à dire.
 
Il a un projet déjà formalisé qui a fait l'admiration de tous et conquis certainement beaucoup d'électeurs l'an dernier : on le trouve encore sur Bayrou.fr comme le faisait remarquer récemment Frédéric Lefèvre-Naré. C'est une excellente base de départ à actualiser et développer sans tabou.
 
Au-delà du projet, le MoDem a des idéaux, c'est ce qui le rapproche de l'image que les gens se font de la gauche. C'est ce qui sans doute peut le faire gagner lors des prochaines élections : la capacité d'incarner les idéaux de la nouveauté, l'émergence des valeurs du nouveau siècle.
 
Nul mieux que le MoDem ne les a mieux captées.
 
Il faut maintenant s'en emparer, leur donner essor "par le fond, le travail et la convivialité", comme dit Quitterie Delmas et comme nous le ferons avec elle et autour d'elle lors du prochain café démocrate jeudi. 
 

La clarté.

Durant l'élection des conseillers nationaux, nous avons eu un débat que certains ont jugé sémantique entre la clarté et la transparence.
 
La transparence, telle que nous l'avons défendue, consiste à faire les actions les plus intimes de notre mouvement politique au grand jour : réunions statutaires retransmises en direct sur Internet, par exemple, ou prohibition de principe du huis-clos.
 
Face à ce concept très lié à l'esprit de notre époque, d'autres soutenaient le seul principe de clarté : des règles claires de fonctionnement pourraient être admises par tous. Or ce qui est clair et explicite n'est pas toujours satisfaisant, non seulement parce qu'on peut être clair et opaque (on retrouve ici le symétrique de la transparence) mais aussi parce que la clarté, prise dans l'acception qui était évoquée, est de nature formelle. Elle omet que, comme dit Victor Hugo, "la forme, c'est le fond qui affleure". En d'autres termes, en acceptant des règles sans nature politique volontariste (claires, idée neutre), on acceptait aussi que montent dans le même train des gens qui voyageaient vers des destinations différentes.
 
Il fallait donc s'attendre à ce que l'un d'entre eux tirât le signal d'alarme. Il semble que ce soit fait.
 
Si j'en crois ce que je lis sur les blogs et sur e-soutiens (mais ni l'actualité wikio ni les sites de la presse n'en font état), la majorité des sénateurs ex-UDF théoriquement encartés au MoDem s'apprête à rejoindre un courant qui se veut réincarnation de la défunte UDF, non pas celle de Bayrou, mais celle de Giscard.
 
Les deux ou trois traits fondamentaux de cette organisation seront les suivants : une tentative de conquête du Sénat autour de Jean-Pierre Raffarin, une ligne de politique étrangère résolument atlantiste et européenne (mais oubliant que la France ne peut faire l'Europe seule et que l'Europe a changé d'étendue et de nature en même temps), une philosophie se disant sociale mais résolument inégalitaire, et aucun poids sur les grands choix politiques, l'UMP étant majoritaire à elle seule à l'Assemblée Nationale, et d'ailleurs la vassalisation de cete organisation à l'UMP lui est constitutive. Enfin, résurrection de l'UDF des années 1980 (époque où tous les Raffarin, Mercier, Arthuis, Pozzo di Borgo et autres étaient dans la quarantaine, la belle époque, quoi !), cette nouvelle organisation n'aura qu'une vraie fonction héritée de ce temps-là : faire élire des notables, des bourgeois de petite ville, qui portent costume et vont à la messe le dimanche, siègent dans divers réseaux plus ou moins ésotériques la semaine, et surveillent nuit et jour d'un oeil vigilant leur coffre-fort et leur compte en banque.
 
Rien de tout cela n'a d'intérêt dans la France d'aujourd'hui. Les morts enterrent les morts. Requiescant.
 
Le départ de sénateurs (et avec eux d'élus de terrain, maires, conseillers généraux) est une nouvelle attendue. Certains s'en réjouissent, estimant que, plus purs, nous serons plus forts.
 
C'est faux : plus purs, nous ne sommes que plus purs. La force ne réside pas dans la pureté.
 
Ils disent aussi que nous serons plus lisibles. C'est vrai. Mais le risque est d'une lisibilité d'un espace politique plus restreint qu'avant.
 
Il semble en tout cas que la cohérence soit désormais plus grande dans le Mouvement Démocrate, à la fois sur le contenu philosophique, sur la ligne politique et sur la stratégie. Certaines ambiguïtés nuisaient à notre message. Elles sont levées.
 
Nous avons désormais une vision commune claire. C'est notre clarté.
 
Et l'effort de clarté que nous faisons par là, il faut l'exiger des autres partis politiques, qui sont de vastes mariages de carpes et de lapins, comme Quitterie Delmas l'a très bien dit (en d'autres termes) l'autre jour sur Public Sénat.
 
Nous avons abattu nos cartes, notre jeu est clair. Que ces messieurs et dames des autres partis politiques en fassent autant. 
 

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24/03/2008

Parlons du programme.

Bayrou souhaite qu'avant même d'en venir à la phase d'organisation, le Mouvement Démocrate se penche sur son programme.
 
C'est évidemment le premier pilier de notre existence.
 
Vous qui passez par là, que faut-il, à votre avis conserver du programme de la présidentielle, et que faut-il écarter ? Tout ce que vous direz pourra être transmis à Quitterie Delmas. 

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Quitterie delmas : l'avenir.

Lors de ses dernières interventions dans les médias, Quitterie Delmas a beaucoup insisté sur un mot : l'avenir. C'est bien qu'on est, la concernant, au-delà du principe de renouvelllement. Il s'agit bien d'engager l'avenir.
 
Je souhaite qu'après les récentes élections, et dans la perspectice des échéances internes, elle permette aux adhérents du MoDem, parisien en particulier, de trouver par elle l'expression d'une vision à long terme de notre mouvement.

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23/03/2008

Bréviaire du militant : premières idées.

On m'a reparlé hier de mon projet de "bréviaire du militant" et maintenant que l'élection municipale est passée et que le Mouvement Démocrate entre dans une phase à la fois de turbulence et d'organisation, il est temps d'entrer dans le vif de cette leçon de mon expérience d'un très long militantisme à géomtrie variable commencé à l'âge de 16 ans.
 
Le premier maître-mot est : comment être un militant heureux.
 
Militant, alias adhérent actif, c'est très peu gratifiant : on s'amuse parfois en temps de campagne électorale (quand les autres militants sont sympa, le candidat crédible et la stratégie pertinente), mais, le plus souvent, on végète dans la frustration. Pourquoi ? Parce que, comme les enfants l'été, "on ne sait pas s'occuper". On me l'a dit mille fois lorsque j'avais douze ans : "tu ne sais pas t'occuper". J'attendais que l'on invente des animations pour moi à ma place. Le militant est un éternel gamin de douze ans.
 
Or en milieu démocrate, la structure est toujours faible et peu susceptible de multiplier les animations, ce n'est pas dans sa nature (sauf exceptions locales).
 
Par conséquent, comme Bayrou l'a indiqué en disant "j'ai besoin d'automoteurs", ceux qui veulent être des adhérents heureux doivent se donner pour premier précepte de ne rien attendre de la structure, ce qui ne les empêche pas d'y participer si l'entrée s'en ouvre.
 
Et s'ils rejettent leur structure de proximité tout en approuvant la ligne de Bayrou (quand celui-ci daigne en avoir une - si, si, je vous jure : il va y revenir), Internet est là pour se tisser des réseaux autres que de proximité, soit via la fédération Internet, soit tout simplement par affinités.
 
D'une manière générale, on vient dans un mouvement politique pour y apporter quelque chose et en recevoir autre chose. L'automoteur va donc se mettre en mouvement dans le Mouvement, à la recherche de ce qu'il veut donner et recevoir. Il faut donc y faire et dire ce qui nous plaît. Et d'ailleurs, en consultant les blogs, on constate facilement qu'ils ne sont l'objet d'aucune censure ni d'aucune tentative d'orientation.
 
La meilleure façon de militer pour un modémiste consiste à dire et faire ce qui lui plaît sans s'autocensurer : il est en lui-même, par son tempérament et ses conceptions, et sa liberté même, la meilleure vitrine du mouvement
 
Précepte 1, donc : ne rien attendre de la structure.
 
Précepte 2 : fais ce que voudras (comme dit Rabelais). 

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