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30/05/2008

Quitterie Delmas et la génération nouvelle en Val-de-Marne.

Clément Le Ricousse est venu assister Quitterie avec nous dès les premiers cafés démocrates, au printemps 2007. Fidèle, jovial, discret, il a pris une vraie place parmi nos amis. Il a logiquement participé à notre campagne d'hiver pour l'élection des adhérents au Conseil National et le voici, depuis quelques jours, élu président des Jeunes Démocrates du Val-de-Marne, un département citadin au sud-sud-est immédiat de Paris.
 
À peine élu, il a tenu à organiser un café démocrate autour de Quitterie.
 
Et nous voici partis par la ligne A du RER (célèbre ces jours-ci, à juste titre d'ailleurs vu sa vétusté) jusqu'à une gare qui porte le joli nom de La Varenne-Chennevières, un quartier de la ville de Saint-Maur-des-Fossés.
 
C'est le Val-de-Marne bourgeois.
 
La gare est adossée à un centre commercial et à un parking d'au moins quatre ou cinq niveaux en hauteur, assez laid, mais sûrement commode pour les gens qui y laissent leur voiture avant de prendre le RER pour Paris.
 
En tout, une trentaine d'adhérents val-de-marnais sont venus progressivement se joindre à nous, Quitterie, Virginie, Franck Vautier, Fabien Neveu, Ali Menzel, les citoyens démocrates d'autres horizons franciliens, et bien sûr Clément, et Fabien Engelibert que nous étions allés soutenir dans une autre partie du département, à Ivry-sur-Seine, en janvier.
 
Ce qui était frappant, dans ce café démocrate, c'est que, sur cette trentaine d'adhérents, pas plus de trois à mon avis avaient antérieurement une carte d'un parti politique, en l'occurrence l'UDF. L'un était Fabien Engelibert, la deuxième Brigitte (si j'ai bien compris, c'est l'assistante parlementaire de Jean-Jacques Jégou, sénateur et président du MoDem local, un vrai fidèle de Bayrou) et le troisième un jeune vétéran qui dirige une PME dans le domaine informatique et qui, a-t-il indiqué, a débuté au temps des ... Républicains Indépendants, un parti qui a disparu en 1978 (année de naissance de Quitterie !), remplacé à l'époque par le Parti Républicain. En somme, en ancienneté, je suis battu.
 
Venus d'horizons divers, du gaullisme, du PS, de nulle part, ces adhérents ont en commun une moue sur le charisme de Jean-Jacques Jégou, sur son dynamisme et sur son adaptation aux temps nouveaux.
 
Or j'ai bien entendu Bayrou rappeler le 8 mai dernier que lorsqu'en 2002, Jégou avait subi la même punition qu'Artigues en 2007 (en raison de sa fidélité inébranlable à Bayrou, il avait perdu son siège de député), cette blessure l'avait taraudé, lui Bayrou, pendant deux ans, jusqu'à ce qu'il ait pu faire élire Jégou sénateur.
 
Il y a donc en Jégou un authentique parlementaire bayrouiste. Avant de l'exposer dans un bocal au Jardin des Plantes, il faut le noter. Car la soirée a été beaucoup consacrée à la situation interne du Val-de-Marne. Et le message délivré par Jégou, strictement bayrouiste lui aussi : "on n'a pas d'argent", accompagné d'un manque de mise en réseau, d'un archaïsme dans les relations internes ("comment, tu ouvres un blog ? mais qui t'y a autorisé ?") et de quelques autres défauts très feue-UDF, a fait que le besoin d'exaltation et de grande cause, qui anime la plupart des adhérents sincères du MoDem rencontrait la frustration. Bien sûr, à côté des motifs nobles, il y a les envies de prendre des responsabilités, de devenir colonel. Mais dans l'ensemble, j'ai senti ce vrai et ardent besoin d'émotions réelles et d'irrigation démocratique active qui sont la marque de la nouvelle France apparue lors de la dernière présidentielle.
 
Je me demande, soit dit en passant, si Jégou n'aurait pas intérêt à passer la main de l'animation militante à la nouvelle génération : du temps de feu le CDS, Georges Mesmin, député, ni aucun élu du XVIe n'occupait la moindre fonction exécutive dans la section. Les militants étaient présidés par l'un des leurs. Les élus des militants et ceux du peuple se concertaient dans un conseil restreint, ça tournait plutôt bien. Je pense que Jégou aurait intérêt à cette stratégie et, en misant sur le sang neuf, il ne courrait aucun risque spécifique quant à sa réélection sénatoriale de 2010.
 
Quoiqu'il en soit, on a beaucoup débattu de la réforme des institutions. Le long et jeune personnage qui signe "Nicolas Perruchet" sur le blog satirique de nos amis Leroy-Morin a judicieusement attiré la conversation sur le cumul des mandats et Quitterie a littéralement hypnotisé son auditoire par l'une des plus éblouissantes démonstrations d'intelligence et de simplicité que je lui aie vues jusqu'ici.
 
Bien sûr, outre Clément et Fabien, nous connaissions plusieurs des Val-de-Marnais, eux-même en familiarité, comme Kamel (j'ai son nom sur le bout de la langue), Thierry Sébastien ou Marianne Kraft, fine plume de France Démocrate. Mais ceux qui voyaient Quitterie "en vrai" pour la première fois ont été pris comme les autres dans un moment magique.
 
Pour eux, c'était aussi une première étape : décloisonner leurs sections de villes, se retrouver dans un cadre informel, transversal. Ils en étaient manifestement heureux. Une réussite de tous points de vue. Il leur faudra s'engager résolument dans les débats internes, dans la construction d'une équipe départementale, en tenant compte peut-être du prix de la fidélité payé par Jean-Jacques Jégou qui, de son côté, devrait potasser la nouvelle France et le web 2.0. Ainsi tout le monde pourrait-il marcher du même pas.
 
Puis nous sommes remontés dans le RER, Quitterie a failli s'ouvrir le genou, je l'ai interrogée sur son effrayante blessure passée au majeur gauche, et enfin les filles sont descendues à Nation pour prendre un taxi.
 
Quitterie rumine son plan de bataille contre le cumul. Elle veut être positive. Elle a raison.

29/05/2008

Règles opaques = démission.

La politique a besoin de règles claires. Je ne me suis jamais beaucoup intéressé aux affaires de l'UDF, et en particulier aux décisions prises par le bureau politique, mais il se trouve que, pour rendre service, il m'est arrivé de faire de la relance téléphonique pour ledit bureau politique, notamment lors de votes serrés ou cruciaux.
 
Et pour ces votes, il m'a toujours été spécifié que les suppléants remplaçaient les titulaires lorsque ceux-ci étaient absents, et non les suivants de listes.
 
Je veux croire qu'il ne s'agissait pas de manipulations pures et simples. 
 
Car j'apprends que la doctrine est désormais que ce sont les titulaires, dans l'ordre de la liste, qui se remplacent mutuellement.
 
Cette règle aurait dû être annoncée d'avance.
 
Si elle s'impose, je démissionnerai de mon poste de conseiller national suppléant.
 
Je précise qu'ayant été tenu informé par mon excellentissime tête de liste, Quitterie, qui s'est enquise de l'affaire, j'ai in petto adressé ma lettre de démission du fantômatique poste de conseiller national suppléant à François Bayrou.

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Lendemains de cuites.

Dois-je dire que je n'ai été qu'à moitié surpris d'entendre Alain Juppé, malgré toutes ses promesses, malgré tous les engagements solennels pris devant les électeurs, commencer à évoquer la possibilité qu'il puisse de nouveau jouer un rôle dans la politique nationale ?
 
Sont-ils incorrigibles ?
 
Et Montebourg expliquant, paraît-il, dans un récent reportage, sa renonciation au non-cumul par le fait qu'il a été "vaincu par le système" ?
 
De qui se moque-t-on ?
 
Quand les politiciens comprendront-ils qu'il faut impérativement que, selon l'éternelle expression, ils fassent ce qu'ils ont dit ?
 
Pour une large part, la crise profonde que traversent aujourd'hui les trois vedettes de la dernière présidentielle est la même : ils ont adopté une posture pour le temps de la campagne. Ils ont dit des choses qu'ils ne pensaient pas, ils ont raconté n'importe quoi pour se faire mousser. Seulement après, il faut assumer.
 
Bayrou prétendait gérer ses relations avec les gens d'une façon très web. Or lors de la réunion du 8 mai, lorsqu'il a eu le front de dire "Je réponds à presque tous mes mails", la dénégation lui est revenue au visage, immédiate, spontanée, sans calcul, même (et surtout) de la part de ceux qui le soutiennent ardemment : "Non". De fait, j'ai envoyé cinq mails à Bayrou (je n'abuse pas de la chose), il n'a répondu à aucun. Et je suis très loin d'être le seul.
 
La promesse de "faire de la politique autrement" est restée lettre morte. Bayrou mène le MoDem comme il menait l'UDF : à coups de recettes. Pour emplir la salle de sa journée européenne, il a ainsi convoqué un conseil national la veille au soir. Ca tombe bien : c'est un week-end. Les provinciaux pourront avoir envie de rester à Paris pour l'Europe...
 
Or Bayrou se trompe.
 
Et sa réticence à se moderniser, très "vieille UDF", prouve peu à peu que, comme Sarkozy qui a fait sa campagne en prétendant être le président du pouvoir d'achat, comme Ségolène Royal qui a fait la sienne en prétendant qu'elle était libre, Bayrou, qui a fait sa campagne sur la fraîcheur, sur l'avenir, et sur la nouvelle génération, n'a pas encore cuvé sa cuite, ni fait siens les préceptes qu'il prétendait tels il y a un peu plus d'un an.
 
S'il n'y parvient pas, il retombera dans les limbes. 

06:48 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique, bayrou, sarkozy, ségolène royal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/05/2008

Le président devant l'Assemblée Nationale ? Louis XVI l'a fait...

... et ça s'est mal terminé pour lui.
 
 
 
On voit bien que la démocratie a commencé en France le jour où le roi a cessé de paraître devant les élus de la nation, c'est très net sur ces images. Comme d'habitude, le projet inconscient de Sarkozy est le rétablissement de l'Ancien Régime. Ce n'est pas acceptable. 

Le mensonge de la concurrence.

Chacun connaît l'expression "concurrence libre et non faussée". La concurrence est supposée motrice de l'activité et de l'ajustement des prix au niveau des marges les plus basses, le consommateur ayant une propension naturelle au produit dont le prix est le plus modique.
 
On nous explique que, très souvent, les grandes surfaces se trouvent dans une situation de monopole, c'est-à-dire d'absence de concurrence, et que, pour remédier à ce défaut de pluralité, il faut autoriser plus de grandes surfaces, et surtout, supprimer le principe de l'autorisation préalable, sauf pour les très grandes surfaces.
 
Il se trouve que les très grandes surfaces ont perdu des parts de marché dans les dernières années des statistiques publiées, et que le goût du consommateur semble le porter vers les assez grandes surfaces plutôt que les plus grandes.
 
En revanche, la suppression des autorisations fera disparaître une occasion de corruption que l'on dit systématique : celle du passage devant les commissions d'urbanisme commercial. Cette mesure ne peut donc que satisfaire les chaînes de grandes surfaces, qui seront moins dans la main des politiques et devront leur verser moins de commissions. Il s'agit aussi d'une moralisation, sans doute, mais on est un peu effrayé de voir croître encore les marges de manoeuvre d'un secteur dont la puissance est déjà excessive. 
 
Quoiqu'il en soit, j'avoue mon scepticisme.
 
En effet, chacun sait que les acteurs de l'économie contemporaine ont une propension naturelle aux ententes illicites. Ce n'est pas parce que l'on autorisera plus de super et hypermarchés que les prix baisseront. Autour de chez moi, j'ai deux supérettes, un Inno et, un peu plus loin, un hyper Carrefour. Chez Franprix, la bouteille de Volvic est à 0,58 €, chez G20, elle est à 0,56, à Inno à 0,55. Chez Carrefour, à 0,50. Les trois premiers sont dans le même périmètre, dans des immeubles de rues commerçantes. Le quatrième est en face du stade Jean Bouin, coincé entre un autre stade et le boulevard périphérique, loin de toute habitation. Il se trouve donc dans l'obligation de motiver ses clients à venir chez lui. De là les prix plus bas, outre le fait que c'est un hyper. On voit bien qu'à circonstances équivalentes, les prix sont globalement les mêmes : il y a un écart de 6% entre le plus bas et le plus haut. Il se trouve qu'Inno, le plus bas, est aussi plus grand, d'une taille médiane entre G20 et Franprix, qui sont deux grandes supérettes, et Carrefour. C'est déjà un vrai supermarché. Or il n'est qu'à un centime de moins que G20 qui est pourtant tout voisin. Ce n'est donc pas le pluralisme en soi qui favorise le jeu sur les prix, mais un ensemble de configurations dont le pluralisme n'est qu'une parmi d'autres.
 
Or en supprimant l'autorisation préalable, on ouvre la porte à l'installation des grandes surfaces aux meilleurs emplacements, ceux qui leur permettront de pratiquer les prix les plus élevés. 
 
C'est pourquoi il me semble que la mesure de la Loi de Modernisation de l'Économie (LME) a surtout pour but de favoriser le lobby des grandes surfaces au détriment du petit commerce. Dommage. 

10:27 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, politique, lme, commerce | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/05/2008

Quitterie Delmas : teaser du prochain projet.

C'est une histoire de sans-culottes.
 
 

18:58 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'alternance ?

La démocratie représentative moderne est née en Angleterre, sur un mode binaire : d'un côté le pouvoir, de l'autre non pas un autre pouvoir, mais la critique du pouvoir, qui peut devenir à son tour le pouvoir, en cas d'alternance. C'est chacun son tour. Dans un permier temps, le bipartisme britannique opposa les conservateurs aux libéraux, puis cette opposition parut trop fade, les nuances trop ténues entre les deux pôles et progressivement, dans le courant du XIXe siècle, les libéraux (ou "whigs") furent remplacés par les travaillistes (le "Labour" - prononcer "lébeur"), plus à gauche, plus populistes, plus tournés vers la classe laborieuse comme leur nom l'indique, et bientôt liés au mouvement syndical.
 
Il y avait alors un vrai contraste entre des conservateurs très inégalitaires et des travaillistes très absorbés à l'édification de l'État-providence, à la protection sociale, au repos hebdomadaire, et à toutes sortes de protections et d'avantages que les travailleurs réclamaient.
 
L'alternance avait un sens, celui d'une société du tout ou rien.
 
Puis le travaillisme s'essouffla, le modèle britannique s'enfonça dans la paralysie et l'immobilité qui le menèrent au bord de la faillite lorsque le FMI s'empara du dossier, finança les déficits, mais exigea des réformes très orientées. Les travaillistes perdirent le pouvoir pour près de vingt ans, jusqu'à ce que Blair les renomme "néotravaillistes", reprenne le pouvoir et conduise une politique bien moins à gauche que celle des anciens travaillistes, bien moins égalitaire et bien moins orientée vers les faibles (et hélas les corporations).
 
Aujourd'hui, les travaillistes sont en grave difficulté, à égalité avec les Libéraux-Démocrates. S'agit-il d'un effet historique ? D'une péremption qui frappe le travaillisme, comme autrefois en avaient été victimes les libéraux ? Ou s'agit-il seulement d'un besoin d'alternance ?
 
Toujours est-il que c'est au nom d'une politique plus à gauche que l'on s'achemine vers un vote massif de droite aux prochaines législatives britanniques. C'est ainsi.
 
Et ce n'est pas le seul cas. Il suffit que l'on rejette massivement un pouvoir pour, aveuglément, se ruer dans les bras d'un autre, fût-il pire selon les propres critères qui nous y mènent.
 
C'est pourquoi, selon moi, le concept d'alternance est absolument vide et aberrant, puisqu'il repose sur le rejet et non sur le projet. 

Cumul des mandats : qu'il est loin, le temps de la vertu.

Dans les années 1980, un grand élu UDF type était à la fois président de sa région, de son département, de sa communauté urbaine, maire de sa ville, sénateur, président de commission du sénat, sans compter diverses fonctions annexes.
 
Grâce à ce cumul, on disait que Michel Elbel, qui n'était "que" questeur du conseil régional, conseiller de Paris, membre de la CNIL, représentant de la Ville de Paris dans divers conseils d'administration de sociétés d'économie mixte de la Ville (par exemple, ce pouvait être celle qui gère la Tour Eiffel, ou bien des sociétés d'HLM), touchait, au pinacle de sa carrière, 300 000 Francs mensuels de l'époque de jetons de présence et indemnités diverses, soit certainement 100 000 Euros d'aujourd'hui.
 
Bien entendu, le phénomène, très présent à l'UDF qui trustait les responsabilités locales, ne l'était pas moins, en proportion, dans les autres grandes familles politiques.
 
Avec la mise en application des lois de décentralisation, cette habitude fut de plus en plus contestée : on voyait bien qu'il était impossible de gérer réellement, soi-même, toutes ces missions publiques. Il y avait soit délégation à des sous-fifres, soit négligence. Diverses affaires de conséquences prouvèrent que cette situation ne pouvait durer.
 
On commença donc à légiférer contre le cumul des mandats.
 
On interdit le cumul de la fonction parlementaire avec celle de la gestion d'une grande collectivité. Mais les sénateurs-présidents de conseils généraux râlèrent : ils étaient bien élus pour représenter les collectivités locales, leur limiter un mandat local était absurde.
 
Et depuis toujours, on bloque sur cette résistance des sénateurs au recul du cumul.
 
Les chantres du non-cumul, tel Arnaud Montebourg, ont basculé dans le camp du cumul aux dernières échéances.
 
L'argument était que ne pas cumuler devenait un handicap concurrentiel et que c'était la loi pour tous qu'il fallait changer.
 
Eh bien, nous y sommes : c'est le moment, au milieu de la réforme constitutionnelle, de se prononcer pour l'abolition pure et simple du cumul des mandats. 

Vote machinal, vote viscéral.

On voudrait croire que le vote soit ancré dans l'intelligence, que les citoyens, calmement, consultent les programmes, s'informent du contenu des politiques, du mode de focntionnement des structures publiques, des enjeux de la collectivité.
 
Hélas, l'habitude prise depuis longtemps que les politiques fassent tout le contraire de ce qu'ils ont dit, ou plutôt, non pas le contraire, mais autre chose, voire simplement rien, rien d'utile en tout cas, cette habitude donc a fait que les gens se sont habitués à la paresse du vote réflexe, du vote machinal, du vote "je suis de droite", "je suis de gauche", "mon père était UDF, je vote comme lui", "dans ma famille, on a toujours été de droite", "mon mari était socialiste, je fais comme lui", bref, un non-vote, puisque le vote est par nature le fruit d'une circonstance : il y a des moments où le pays a besoin d'une politique plus créative, d'autres où il faut serrer les boulons, d'autres enfin où tout est permis.
 
À ce vote machinal, sans doute très majoritaire, s'oppose un vote viscéral : pour ou plus souvent contre. Éliminer. "Non, mon député ne peut pas être de gauche". "Je ne veux pas que ma commune bascule à droite". "Ségolène est une telle conne, que...". "Sarkozy est un fou dangereux". Ou encore "Bayrou est le seul à pouvoir sauver la France".
 
Il y a dans le vote viscéral une urgence, une puissance, qui en font un acte vital.
 
Pour un parti d'outsider comme est devenu vite le Mouvement Démocrate, le vote machinal compte peu. Le vote réfléchi est évidemment recherché et moteur, mais trop rare. En revanche, le vote viscéral est la surmultipliée qui peut permettre de franchir le barrage du vote machinal majoritaire.
 
Mais qu'est-ce qui peut bien rendre le vote MoDem à ce point viscéral ? C'est à découvrir. 

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26/05/2008

Une louche pour les grandes surfaces.

C'est bien connu : le vrai salaud, celui qui tond patiemment le pauvre pékin de client, c'est le petit commerçant qui n'en fout pas une rame et se paie sans cesse sur la bête. C'est lui, le coupable, lui par qui l'inflation s'envole, et par qui le portemonnaie se vide impitoyablement. Ce thésaurisateur, ce vampire, cet étrangleur, cette sangsue, il faut donc l'écraser, l'éradiquer sans merci au profit du nouveau philanthrope, du bienfaiteur de l'humanité souffrante, généreux parmi les généreux, étoile dans la nuit du pouvoir d'achat en berne : le patron de grande surface.
 
Écrasons une larme. Une grosse larme, tant ce conte est beau et émouvant.
 
Rien qu'une.
 
Car de qui se moque-t-on ?
 
Qui fournit désormais l'essentiel de ce que les petits commerces vendent ? Le marché ? Le producteur ? Que nenni : ce sont les centrales d'achat, les mêmes centrales d'achat que celles qui fournissent la grande distribution. Les mêmes.
 
Alors, si l'on veut que le prix baisse dans le commerce de détail, c'est sur les centrales qu'il faut agir.
 
Tout le reste n'est que mensonge et alibi du fait que le gouvernement veut augmenter la part du commerce de détail dévolue aux grandes surfaces.
 
C'est un choix politique. On imagine que les grands partis y ont intérêt.
 
Et c'est Luc Chatel qui a craché le morceau dans une excellente émission d'Yves Calvi sur la 2, que Quitterie Delmas avait signalée en son temps et à laquelle participaient Périco Légasse et Maryse Lebranchu. Chatel avait dit : "la grande distribution, c'est 15% du marché en France et 30% en Allemagne, c'est pour ça que les prix sont trop élevés".
 
Donc l'objectif est connu : doubler les parts de marché de la grande distribution. Tant pis pour les commerçants.
 
Chacun jugera. 

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Résultat moyen pour Blandine Martin dans la 11e du Rhône.

Difficile de comparer le scrutin qui a eu lieu aujourd'hui avec celui de juin dernier : il y avait bien moins de candidats et une candidature de poids s'est manifestée.
 
C'est l'ancien syndicaliste magistrat Georges Fenech qui avait emporté l'élection, on sait qu'il a été invalidé en raison d'irrégularités formelles de son compte de campagne. Qu'un magistrat ne connaisse pas la loi est toujours un sujet d'étonnement.
 
Quoiqu'il en soit, c'est son suppléant qui est candidat à son remplacement, Raymond Durand, étiqueté Nouveau Centre. Il a obtenu 7 point de moins qu'en juin dernier et, avec 41%, ne peut compter en principe que sur le report des voix de l'extrême droite (4%).
 
Blandine Martin perd plus de 3 points, passant de 9,6 à 6,2, un score douloureux, dans lequel il ne faut pas négliger la responsabilité de Michel Mercier, président du Conseil Général, qui soutenait plus la candidate du MoDem en juin dernier qu'aujourd'hui.
 
Les Verts font un score équivalent qui, à peu de choses près, représente la somme des pourcentages des divers candidats écologistes de juin.
 
Le Parti Socialiste, quant à lui, réalise le même score à une décimale près (un peu plus de 23%). Mais en juin dernier, le candidat socialiste représentait toute l'union de la gauche. Cette fois, il a à sa gauche un conseiller général communiste qui dépasse 15%, à quoi il faut ajouter 3,3% de la LCR, qui doivent faire le report de voix naturel du candidat de gauche, soit un total supérieur (plus de 48% en comptant les Verts) à celui de la droite et de l'extrême droite (presque 46%).
 
Léger avantage donc, sur le papier, à la gauche, logique puisque M. Durand a perdu au premier tour 7 points sur M. Fenech et que celui-ci avait gagné avec 56%.
 
Reste que le report des voix de Blandine Martin sera probablement décisif.
 
Dans la cantonale partielle, le candidat MoDem soutenu par le PS devance celui de l'UMP. Je n'ai pas trouvé celui d'Anne Pellet, étiquetée MoDem pur jus. 

25/05/2008

Gauches en kaléidoscope.

Delanoë peut se proclamer libéral autant qu'il le veut : chacun sait qu'en politique, on s'exprime toujours par antiphrase. Ca me rappelle un échange célèbre entre un corsaire anglais et Surcouf, vers 1800. L'Anglais, très désapprobateur, dit "Vous autres, (corsaires) Français, vous combattez pour l'argent ; nous autres, pour l'honneur", à quoi Surcouf répondit : "On se bat toujours pour ce qu'on n'a pas".
 
En fait, tout le monde se fiche de ce que Delanoë est, ou du moins tout le monde devrait s'en foutre : en politique, peu importe ce qu'on est car ce qui compte est ce qu'on fait. Le glissement sémantique opéré par Delanoë vers une politique de ce qu'on est plutôt que de ce qu'on fait traduit en réalité le fond de sa politique municipale : le communautarisme. On ne fait pas d'une communauté, on en est. C'est bien ce qui fait de Delanoë un homme politique aux confins extrêmes de l'esprit républicain, tout près de la chute.
 
Et pourtant, par ses choix stratégiques fondamentaux, Delanoë est un homme de la vieille gauche, de la gauche de grand-papa, comme aurait dit de Gaulle. Une gauche sans substance, sans horizon, mais toujours prête à recueillir les fruits du mécontentement populaire.
 
Rien n'y fait : Delanoë est soutenu par Jospin qui fut l'un des plus atlantistes de tous les socialistes, il joue tous les communautarismes, et pourtant sa ligne politique est celle de la vieille gauche. N'est-il pas le plus autentique héritier de la SFIO ?
 
Face à lui, dans son créneau, il n'a que Fabius. Atlantiste aussi, étiqueté de la sulfureuse trilatérale, ayant passé une année à écumer les milieux universitaires américains, Fabius est celui qui colle le plus à la stratégie pavlovienne du PS post-Épinay. Il s'enracine dans la période mitterrandienne et, par le fait historique, incarne une facette de Mitterrand comme d'autres ont incarné l'Ancien Régime après 1815.
 
Pour Delanoë comme pour Fabius, toute initiative doctrinale est de l'ordre de la posture, comme l'a très justement noté Quitterie Delmas dans l'émission "N'ayons pas peur des mots" sur I-Télé jeudi soir. En fait, le seul objectif est de prendre le contrôle du parti qui incarne la légitimité de gauche, l'alternative naturelle à la droite, l'exutoire spontané du mécontentement, et ensuite, on gère.
 
Tout le reste est sans importance.
 
En alternative au tandem de la vieille gauche, Ségolène Royal se retrouve dans une situation inconfortable. Plusieurs de ses soutiens l'ont abandonnée, son demi-succès de la présidentielle s'éloigne, elle a bâti des réseaux nombreux et influents pour sa candidature à la présidentielle, mais il lui faut emporter le PS et le soutien de plusieurs fédérations cruciales pourrait n'y pas suffire. Comme le disait François Hollande, aucun candidat au premier secrétariat n'est en mesure de gagner seul : il y faudra une coalition.
 
C'est ce qui revigore Strauss-Kahn du fond de son exil nord-américain et quelques seconds couteaux qui guettent l'occasion de s'emparer d'un poste qui leur ouvrirait l'espoir de Matignon : paillettes du kaléidoscope deviennent alors Moscovici, Aubry, et même Lang.
 
Les six mois qui viennent seront, entre tous ces gens, un vaste concours de lancer de boue, un concours d'ignominie, qui a déjà commencé et qui ne fera qu'empirer. Vous verrez : dans quelques mois, on trouvera qu'au fond, Hillary Clinton est un personnage de bluette. 

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23/05/2008

Immobilisations de l'État : les comptes nébuleux.

J'écrivais voici quelques jours qu'il ne me paraissait pas normal que n'apparût pas dans la comptabilité publique une colonne "actifs". Chacun sait que dans une entreprise, les stocks sont une réelle valeur comptable, ainsi que les actifs immobilisés, même si ces derniers ne jouent pas le même rôle que les stocks, ce qui est logique, sauf à considérer l'actif immobilier comme un stock marchand, ce qui n'est envisageable que pour le domaine privé des collectivité publiques.
 
Je lis ce matin le compte-rendu d'un nouveau rapport sur les actifs immobiliers de l'État : il est consternant. L'État possède énormément et ne sait rien. À l'heure de l'informatique, pas de fichier central, pas de gestion patrimoniale, l'opacité, le flou, la dissimulation. Il faut que cela cesse.

22/05/2008

Quitterie Delmas sur I-Télé : "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés".

Réforme des retraites. "Les Français étaient prêts à cette réforme", Sarkozy en créant du conflit gâche ce bon esprit. Il vaudrait mieux revenir au projet bayrouiste de retraite par points, qui permet aux gens de partir au moment où ils le voudraient entre 55 ans et 65 ans. "Chaque syndicat arrive avec ses propres propositions", on s'enfonce dans la confusion.
 
"Les politiques ne s'engagent pas du tout, le PS est un peu suiviste", soutient vaguement les manifestations. Il vaudrait mieux innover. "Tant qu'on n'arrivera pas avec des alternatives crédibles pour réparer les effets pervers  du système", on n'avancera pas. "Les deux emplois sans charge", par exemple (proposition de Bayrou pendant la présidentielle) seraient une bonne initiative.
 
"La réforme des institutions ne résoud pas la crise de représentativité". "C'est grave que des gens passent leur temps à voter aux législatives sans être jamais représentés". 
  
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Je signale un très intéressant article sur le rôle des pouvoirs publics dans la mondialisation.

Quitterie Delmas planche devant les anciens élèves de l'X, d'HEC et de l'ENA.

À l'invitation des trois amicales d'anciens élèves (Polytechnique, HEC, ENA), Quitterie Delmas est venue ce matin plancher au ministère des Finances, à Bercy, dans la salle de conférences Pierre Mendès France. Le titre gobal du 8e colloque international de ce regroupement d'associations est "le défi jeunes", et le thème : ce qui fait vibrer les jeunes dans l'économie (je traduis).
 
Trois ministres étaient intialement prévus à l'ordre du jour mais étant donné l'actualité économique et sociale chargée (des dizaines de voitures de CRS longeaient le trottoir de Bercy à mon arrivée - pas contre moi), les trois se sont défilés. C'est le jeune directeur de cabinet de Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, qui remplaçait son patron dans la première table ronde, avec le DRH du groupe Vinci (un ancien professeur d'Histoire) et Philippe Lagayette, président de J.P. Morgan France. Ce dernier a fait partie de la commission Camdessus qui a rendu un rapport très remarqué qui a beaucoup inspiré le volet économique de la campagne de François Bayrou, il a d'ailleurs vivement soutenu une proposition que Bayrou avait faite durant la présidentielle : les deux emplois sans charge, recevant une approbation unanime de la salle et de la tribune ... sauf du directeur de cabinet du ministre... Il faut dire que, selon lui, les exonérations de charges représentent déjà une somme de 23 milliards d'Euros (la moitié du déficit de l'État, par exemple). Si c'est le cas, il me semble qu'il conviendrait de faire le ménage dans ces 23 milliards, mais je suppose qu'il y a dans le lot quelques-uns des amis du CAC 40 et de Sarkozy.
 
Bref, et sans polémiser, j'ajoute que la table-ronde était animée par Hervé Gattegno, ancien journaliste du Monde désormais établi au magazine Le Point.
 
Le débat a été précédé d'une assez longue réflexion du professeur Mattesoli, un sociologue, qui croit à un "réenchantement du monde" et l'a expliqué avec élégance et force arguments.
 
Puis Quitterie a lancé le débat sur proposition d'Hervé Gattegno. Elle a exprimé toute la frustration de la nouvelle génération, elle a fait le portrait de ces jeunes qui ont tendance à zapper les employeurs, à vouloir aller vite dans leur société, à ne pas planifier une carrière sur vingt-cinq ans, qui veulent des responsabilités et sont prêts à les assumer, elle a cité des exemples qui démontrent que l'économie nouvelle tranche sur les modèles anciens, notamment Google, qui laisse 20% de leur temps à ses employés pour que chacun développe un projet qui lui soit propre, ou bien Wikipedia, désormais la première encyclopédie du monde, sans modèle économique initial. Elle a rappelé qu'elle travaillait elle-même (chargée du développement durable) dans une agence de communication dont la moyenne d'âge est de trente ans. Elle a appelé à la mutation de l'économie pour rencontrer cette nouvelle génération.
 
Le DRH de Vinci a rebondi sur ses propos, il a noté que la génération nouvelle ne s'engageait pas moins dans son travail que les précédentes mais que, c'est vrai, elle attendait des responsabilités vite, une indépendance forte, tout en réclamant d'être bien plus "cocoonée" que les précédentes.
 
Le directeur de cabinet a plutôt énuméré les axes de réflexion du ministère, qui ne m'ont pas semblé différents de ce qu'on entend depuis quinze ou vingt ans : professionnalisation des études, par exemple.
 
Lagayette, très à son aise et heureux d'être là, a relativisé les nouveautés (il a passé soixante ans). Il a reconnu, sous certaines aspirations, de plus anciennes, et il a noté que si les jeunes sont dans une position très critique contre la société installée, ceux d'il y a quarante ans l'étaient encore bien plus. Mais il a rejoint Quitterie dans ce qu'elle a dit sur le fait que les générations actuelles creusent la dette des futures, sur le fait que nous vivons au-dessus de nos moyens et que nous en porterons la responsabilité.
 
La salle a posé des questions, un chef d'entreprise a marqué sa sympathie pour le MoDem.
 
Puis Quitterie, par le hasard des paroles, a conclu, très bien, d'une façon très enlevée.
 
Je suis parti alors que la deuxième table-ronde avait commencé. Les directeurs des trois écoles présentaient leurs établissements. Celui de l'ENA se réjouissait par exemple de l'élargissement du recrutement au contingent européen, l'ENA a recruté une jeune Allemande (fille d'instituteur) cette année. Celui de Polytechnique voyait plus large encore, expliquant que l'enjeu, pour des établissements comme le sien qui ne peut être comparé qu'à l'excellence mondiale (comme le MIT), était de drainer les meilleurs cerveaux pour leur faire rencontrer les élèves de l'X en troisième ou quatrième année. Pour Polytechnique, l'internationalisation est une réalité très établie : 20% des élèves d'une promotion ne sont pas français. Je pense que le directeur d'HEC a parlé pendant que Quitterie fumait une cigarette dans la cour Robert Schuman et que nous débriefions avec elle, Benjamin Sauzay et Mickaël Silly, piliers des cafés démocrates. Au moment où je suis parti, le meneur de la table-ronde venait de lancer le débat sur la présentation du milieu des entreprises dans le cadre scolaire (est-ce choquant ? etc) et le premier qui lui répondait, que je ne connais pas mais qui enseigne dans une université, a voulu s'engouffrer dans la proposition formulée par le meneur, d'une phrase définitive : "Moi, je trouve qu'on enseigne trop l'URSS dans les lycées ; même dans les universités où l'économie est une matière secondaire, c'est le cas". Encore un qui a vingt ans de retard.
 
Au passage, je signale que dans mon lycée, un bon lycée parisien, nous avons eu pendant mes études secondaires presque une après-midi par an consacrée à la sensibilisation au monde des entreprises, et que j'ai toujours trouvé ça planplan et inintéressant. Donc bonne intention peut-être, mais...
 
Puis j'ai embrassé Quitterie et je suis rentré déjeuner. 

21/05/2008

Comme Quitterie Delmas, j'ai signé la pétition contre le projet Hadopi.

Courons tous signer la pétition en lien sur le blog de Quitterie.

Pour 2008, le financement public du MoDem se monte à 4 millions d'Euros.

Les chiffres sont officiels : en 2008, le MoDem touche 2,7 millions d'Euros en fonction des suffrages obtenus aux législatives et 1,29 million pour les élus, soit un total proche de 4 millions d'Euros. Évidemment, il faudra voir après les prochaines sénatoriales combien de sénateurs voudront continuer à financer Bayrou. Il faut à peu près 2000 adhérents pour compenser un sénateur. Si les sénateurs sont trop gourmands contre la démocratie interne et le renouvellement des pratiques politiques, je choisis les adhérents. Mais si les sénateurs aident la nouvelle politique à éclore, ils sont bienvenus.
 
Au passage, même le Figaro relève l'anomalie de Fetia Api : 23 députés pour 1021 voix. Un record.

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L'indépendance de la presse commence par celle de l'AFP.

L'Agence France Presse (AFP) est née indirectement de la nationalisation de la partie information de l'agence Havas. C'est la raison pour laquelle Bolloré, actionnaire de référence d'Havas, aurait bien aimé mettre la main sur elle. De là peut-être les tentatives de déstabilisation dont elle fait l'objet.
 
Sa création fait partie des innovations utopiques de la Libération, en 1944, un temps où, dans le sillage des projets du Conseil National de la Résistance, le service public était érigé en véritable idéal de réalité, éthique, impartial, libre, tourné vers l'intérêt général.
 
Toutes notions à peu près étrangères aux amis de Sarkozy.
 
L'AFP, comme d'autres médias, a été durement attaquée par celui-ci ces dernières semaines. C'est pourquoi elle appelle à un rassemblement devant ses locaux, cet après-midi à 15 heures. Je crois que j'irai faire un tour.

10:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, presse, indépendance, afp, ump, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/05/2008

Élus à vendre.

Quatre valeurs ont attiré des élus de gauche vers Nicolas Sarkozy l'an dernier : l'atlantisme (Kouchner par exemple), le communautarisme (qui draine un courant entier de la gauche), et puis deux qui se ressemblent un peu : le pouvoir et l'argent. J'entends par le pouvoir le fait de détenir l'autorité (même si on l'exerce mal) et de distribuer les largesses et les places.
 
En fait, ce qui est arrivé aux socialistes (et qui se reproduira certainement), c'est beaucoup cela, un phénomène bien connu de l'ancienne UDF : les élus, préoccupés uniquement de leur propre jardin, sans solidarité, vont au plus offrant. Quelques-uns abandonnent leur étiquette, beaucoup la gardent et la maquerellent.
 
C'est ainsi que l'on vit, lors de la campagne présidentielle de 1988, s'amenuiser la liste des soutiens réels de Raymond Barre. L'UDF soutenait celui-ci très officiellement, mais il y eut plusieurs catégories de tièdes et de de mous, voire de fuyants, voire pire.
 
Première catégorie : ceux qui, en fait, n'ont jamais soutenu Barre : Santini, par exemple. On pensait que c'était parce que les réseaux corses étaient assez fortement mobilisés autour de Chirac par Pasqua, mais ça allait probablement plus loin. Certains élus parisiens de l'UDF traînèrent beaucoup les pieds aussi, dont le président de l'UDF de Paris, le très corse Jacques Dominati. Il faut dire que l'élection municipale avait lieu l'année suivante et que ceux qui se sentaient fragiles jouaient la sécurité, ou bien au contraire, s'ils se trouvaient forts, ils se négociaient habilement.
 
Et puis il y eut d'autres catégories, comme ceux qui, en début de campagne, soutenaient Barre activement, puis se sont éloignés, et finalement, on a compris qu'ils avaient reçu bonnes promesses chez Chirac.
 
À leur décharge, Barre se souciait assez peu d'eux : il n'était adhérent d'aucun parti politique et considérait, assez gaullien, que si on l'élisait, c'était pour lui, parce qu'il pourrait se placer au-dessus des partis. Ce qui ne l'empêchait nullement de s'appuyer sur ceux qui avaient le relatif masochisme de le soutenir.
 
Pour motiver les quadras qui assumaient les responsabilités dans les partis en question, il disposait tout de même d'une sucette : le poste de premier ministre. Barrot, Méhaignerie, Léotard, tout le monde se voyait premier ministre. Et quand Charles Millon prit une importance prépondérante dans le dispositif de Barre, certains postulants y virent le signe qu'il deviendrait premier ministre. Ca changeait tout : si c'était simplement pour devenir ministre, autant valait négocier avec Chirac, ou tout au moins ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, ce qui tiédissait évidemment les ardeurs.
 
Et c'est ainsi : dans la mesure où la carrière personnelle seule est en jeu et où l'appareil partisan est incapable de réagir à des formes sournoises de trahison, toutes les négociations de l'ombre sont possibles.
 
Car n'oublions pas que de nombreux élus, même de gauche, sont, selon l'expression du sénateur Legrand "actionnés" par des lobbies économiques, qui comptent bien plus que leur étiquette partisane dans leur édifice politique personnel. désintéresser un lobby, c'est parfois une façon de neutraliser un pion politique, voire une tour.
 
C'est désormais le destin du PS.
 
Au Mouvement Démocrate, nous n'avons plus guère ce souci, sauf à la marge. C'est notre force. Notre force paradoxale. 

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Le Nouveau Centre, c'est mieux.

Mais non, c'est une blague.
 
Mais franchement, on se demande si les sujets de fond intéressent les internautes du MoDem. 

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