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24/12/2007

Du fond de la Bretagne.

J'écris de la modeste aérogare de l'aéroport de Pluguffan, près de Quimper, qui offre un hotspot gratuit. Qu'il en soit remercié.
 
La mort de Julien Gracq ne peut être considérée comme une surprise, étant donné son âge, mais comme on l'a dit, c'était un styliste immense (Un balcon en forêt, Le rivage des Syrtes) et le voici entré de plain-pied dans la postérité.
 
La préparation des élections internes du MoDem est un temps démocratique fort, mai je dois dire que je pense aussi aux gens qui souffrent du froid voire de faim en ce moment. Noël est un mot parfois cruel.
 
Il faut cependant assumer ce qu'on vit. Et la candidature de Quitterie Delmas est une bouffée d'air frais dans les combinazione qui se dessinent chez les vieux requins de l'appareil du Mouvement Démocrate.
 
Je suis heureux de la soutenir. 

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22/12/2007

Conseil National du MoDem : dernière ligne droite avant dépôt des listes.

À l'occasion de la dernière soirée café démocrate de l'année 2007, il a beaucoup été question de l'élection du Conseil National du Modem. Quitterie peaufine sa liste qui comptera des adhérents de tous les départements franciliens, d'un peu tous les âges, d'un peu tous les profils, une liste paritaire comme les statuts l'exigent, comptant des candidats aux municipales, des blogueurs bien sûr, des ex-Verts, des ex-UDF historiques, des MoDem tout simplement, bref, une liste représentative hors des logiques d'appareil.
 
C'est un moment crucial, celui où l'aspiration de nombreux militants à la démocratie rencontre le miroir des réalités.
 
Au passage, Quitterie tacle Cavada qui, tel le serpent, a préparé son honteux départ en cuisinant un à un les membres de l'appareil UDF pour réaliser une sorte d'audit au kärcher, profondément malveillant, le comble haineux de la traîtrise, le tout sous couvert d'une prétendue opération interne pour améliorer les choses. Quand on est un salaud, on ne fait pas dans la dentelle.
 
En revanche, on salue l'attitude d'Olivier Mousson, ex-candidat aux législatives dans le XVIIe arrondissement de Paris, qui s'est éloigné pour protester contre la façon dont tout se passait désormais au MoDem parisien, mais qui n'est allé ni se vendre ni baver, loyal jusqu'au bout, ce qui laisse augurer des retrouvailles. 
 
Et donc c'est maintenant l'instant auquel Cavada s'est dérobé : la préparation du vote. La liste sera déposée au plus tard le 31 décembre. J'y figurerai.

21/12/2007

Quitterie Delmas sur I-Télé épingle le Sarko-style (prononcer staïle).

Invitée de l'émission "N'ayons pas peur des mots", Quitterie Delmas en a assez de voir Nicolas Sarkozy concentrer l'attention des médias sur son propre nombril au lieu de les aiguiller vers la vie des Français. Elle en a marre du Sarkoshow et refuse donc désormais de parler de la pseudo-actualité sarkozyenne. Fin du Sarkoshow et du Sarkostyle ? Ca tombe bien : je suis sarkhostile.
 
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Cherche 99 clones de Bayrou - stop - urgent - stop.

Le succès de la soirée d'investiture strasbourgeoise d'hier (avec désignation de Chantal Cutajar, championne de l'anticorruption, comme tête de liste) a prouvé d'une part que les adhérents du Mouvement Démocrate restaient mobilisés (il y en avait tout de même un sur deux, ce qui représente une excellente mobilisation pour ce genre de vote) et d'autre part qu'un scrutin interne bien organisé ne suscitait aucun critique ni suspicion comme on avait pu en lire après les votes d'Angers ou de Rouen.
 
Donc bravo.
 
Maintenant, il faut se projeter dans l'étape suivante.
 
C'est-à-dire le vote pour le Conseil National du MoDem.
 
Or j'ai passé la soirée en Seine-Saint-Denis avec un groupe d'adhérents tous plus sympatiques les uns que les autres, dont je citerai Tony Abdessalem (de Bagnolet), Edwin Legris et son épouse Karine Pelgrain (venue de Génération Écologie à Cap 21, tous deux au Blanc-Mesnil) et l'indispensable Dan Lizieux, chevelu comme un hugolien de la bataille d'Hernani, ainsi que Claire O'Petit, conseillère municipale de Saint-Denis.
 
Il était question de la constitution des listes pour l'élection du Conseil National du MoDem.
 
La Seine-Saint-Denis a eu l'infortune de compter parmi les adhérents de l'UDF le déloyal Jean-Christophe Lagarde qui est passé à l'UMP au Nouveau Centre à l'ennemi. Or il se trouve que parmi les affidés de celui-ci se trouve ... le référent du MoDem de Seine-Saint-Denis, Sébastien Moulinat, par ailleurs jovial et marié à une Bretonne, Hélène Kergoat. Sébastien a une autre qualité : il connaît tout Louis de Funès comme sa poche. Hélas, il a travaillé pour Lagarde et, on ne sait pas très bien comment, il est devenu la cheville ouvrière, me dit-on, de Nicole Rivoire, présidente provisoire du MoDem du 9-3.
 
Et comme tel, il a lancé, sur un site se présentant comme officiel du Mouvement départemental, un appel à candidature pour l'élection du Conseil National. On voit que le mélange des genres et l'ambiguïtié politique sont partout.
 
D'autant plus que ledit Moulinat, dans son message circulaire, évoque les listes "Oxygène", qui sont l'étiquette utilisée par Lagarde lui-même dans le passé. 
 
Sans entrer dans trop de détails qui dépassent de très loin ma connaissance du terrain, disons que j'ai pu mesurer à quel point la suspicion pouvait entacher toute décision des instances provisoires dans la période transitoire que nous traversons. Je ne connais pas Nicole Rivoire, j'en avais entendu dire plutôt du bien par Michel Hinard, blogueur séquanodyonisien, mais étant donné ce qu'on m'en a dit, j'avoue que je ne la trouve guère prudente.
 
Et on comprend les accusations qui fusent ici ou là à l'encontre des exécutifs provisoires, selon lesquelles ils s'emploieraient à fossoyer le nouveau Mouvement.
 
Car il faut dire que ce sont ces exécutifs provisoires qui vont avoir la charge d'organiser le vote du Conseil National. L'idée n'est pas mauvaise en soi, sauf que l'on a vu au moment des scrutins d'Angers et de Rouen que l'opacité la plus totale entourait les listes d'émargements et donc les votes eux-mêmes quand une autorité extérieure et incontestable ne venait pas en surveiller la tenue.
 
C'est pourquoi je lance un appel urgent : "cherche 99 clones de François Bayrou - stop - urgent - stop".
 
En effet, comment va-t-on faire les 17 et 18 janvier prochains pour veiller à ce que les adhérents n'aient aucun soupçon (et à ce que d'ailleurs ils n'aient aucune raison d'en concevoir, ce qui signifie qu'on déjouera les manoeuvres éventuelles) ?
 
En tout cas, dans toutes les régions où plusieurs listes de candidatures coexisteront, il est indispensable que les autorités bayrouissimes s'investissent pour garantir transparence et sincérité du vote.
 
99 clones de François Bayrou y suffiront.
 
Quant aux candidatures au Conseil National, j'espère toujours avoir l'occasion de soutenir Quitterie Delmas.

20/12/2007

Exercices démocratiques en progrès.

Après les votes contestés d'Angers et de Rouen, François Bayrou a décidé de s'investir personnellement dans les scrutins locaux qui doivent décider des têtes de listes pour les élections municipales de Strasbourg (le vote avait lieu ce soir, je n'en ai pas encore le résultat) et de Perpignan (ce sera samedi).
 
Son déplacement était nécessaire à la fois pour tranquilliser les adhérents sur la sincérité du vote et pour organiser l'articulation en un seul des projets jusque-là concurrents.
 
C'est pour moi l'occasion d'évoquer un souvenir politique.
 
Lorsqu'Alain Poher puis René Monory étaient présidents du Sénat, la période qui précédait toute élection importante était consacrée à recenser les candidatures de partout au sein même du cabinet du président du Sénat et lorsque deux personnalités d'importance comparable se confrontaient pour une même investiture municipale, cantonale ou régionale ou autre, un missus dominicus était vite dépêché sur place pour rencontrer les deux impétrants, entendre leurs arguments et leur garantir une solution. Ensuite, l'info remontait jusqu'au somnolent palais du Luxembourg qui devenait soudain une ruche bourdonnante et assez vite une formule de proposition redescendait, adaptée à la situation : soit qu'il s'agît d'intérêt politique, soit qu'il s'agît d'intérêt philosophique, soit qu'il y eût autre motif et autre moyen, il y avait toujours un moment où l'on parvenait (en fonction des moyens disponibles) à promettre à l'un un poste de conseiller général, à l'autre une fonction de conseiller régional, une future investiture assortie d'une responsabilité importante à court terme, bref, on arbitrait et il était très rare que l'équilibre ne fût pas trouvé. 
 
Il n'y a guère qu'en Bretagne que les têtes dures résistassent parfois. C'est ainsi qu'on a vu s'étaler sur une bonne décennie le suicide collectif des centristes par le duel fratricide des "rivaux de Painful Gulch" modèle finistérien : Ambroise Guellec et Jean-Yves Cozan.
 
Le second détestait à ce point le premier qu'en 1986, lorsqu'il fut chargé de porter la liste de candidature collective des législatives (alors à la proportionnelle) à Paris, il corrigea, dit-on, la liste négociée, sur un coin de table, comme ça, dans le train, pour en évincer son rival qui se retrouva ainsi ... secrétaire d'État à la Mer (il fallut bien le "repêcher").
 
Plus tard, lors d'une élection sénatoriale, ils réussirent si bien à se diviser qu'alors que l'UDF disposait largement d'assez d'élus pour faire élire un sénateur (mais pas deux), elle n'en eut aucun.
 
Heureusement, les génération suivantes n'ont pas montré la même intransigeance : la fille de Jean-Yves Cozan est d'ailleurs investie comme tête de liste à Quimper, chef-lieu du département.
 
Le paradoxe, c'est qu'Alain Poher, comme son nom l'indique, était breton et très attentif à la Bretagne. On dit même que c'est lui qui fit les démarches nécessaires à l'élection du Vitréen Pierre Méhaignerie lors du congrès centriste de Versailles en 1982. Il ne put cependant jamais réconcilier les héritiers finistériens d'Alphonse Arzel et d'André Colin...
 
Mais ce fut l'un des rares cas d'échec des missi dominici du président. 
 
Il arriva une fois que cette stratégie bien huilée ne se déploya pas. C'était en 1998.
 
René Monory était désormais malade. On finissait même par croire que c'était la résidence du président du Sénat qui faisait ça : Poher avait passé plusieurs années de présidence à peu près aveugle, assez absent, très faible. Monory était entré en fonction en pleine santé mais au bout de deux ou trois ans, on vit des excroissances bourgeonner autour de sa tête, comme des furoncles, et il parut subitement très vieux.
 
À cette époque, son directeur de cabinet se nommait Jean-Dominique Giuliani. Comme son nom l'indique, il était corse. Il se promenait avec une immense sauterelle aux jambes interminables, aux yeux très bleus et au regard piquant.
 
Nous étions assez reconnaissants à Monory (et par voie de conséquence à Giuliani qui auparavant avait occupé la fonction de secrétaire général du puissant groupe de l'Union Centriste majoritaire dans l'intergroupe UDF, alors majoritaire à lui seul à la Haute Assemblée) d'avoir sauvé cette présidence en tordant le cou à Pasqua.
 
Car en 1992, le président Poher étant bon pour une résidence médicalisée où il a d'ailleurs fini ses jours, et Jean Lecanuet étant déjà malade de son cancer de la peau (provoqué dit-on par un excès de ces UV qui lui donnaient l'air toujours en vacances), le vrai patron de la boutique sénatoriale était Pierre Bordry, directeur de cabinet du président du Sénat.
 
Or Bordry (qui s'occupait il y a peu en 2007 de l'agence anti-dopage, modeste sinécure pour un homme autrefois si puissant), je ne sais ni comment ni pourquoi, avait fini par se laisser gagner par l'amitié ou en tout cas la fidélité pour Jacques Chirac. Il agissait donc pour qu'un chiraquien prît la tête du Sénat.
 
Il fallut une manoeuvre assez subtile pour l'en empêcher. Et Giuliani dirigeait cette manoeuvre en 1992.
 
Hélas, en 1998, Bayrou venant de faire une OPA sur l'UDF qui avait implosé dans les suites des élections régionales sur la stratégie d'alliances avec le Front National, l'élection sénatoriale de septembre ne vit pas l'activité habituelle de la présidence du Sénat : il n'y eut aucun missus dominicus, l'activité extraordinaire manqua, les candidats fratricides s'arrachèrent les yeux sans arbitrage, l'UDF perdit beaucoup de sénateurs et finalement, ce fut le terne mais fidèle Christian Poncelet, tout grisâtre et fruste qu'il fût, qui prit la présidence du Sénat, l'acquérant pour longtemps au RPR et à ses succédanés.
 
Pourquoi parler de tout ça ?
 
Mais parce que les candidats ont un investissement affectif et personnel très fort dans leur candidature. Sans ces arbitrages qui leur permettent à la fois de garder la raison et parfois de sauver la face, ils peuvent être amenés à faire n'importe quoi. Au moment d'un vote démocratique qui peut être occasion de division et de frustration, l'accompagnement peut permettre de faire que travaillent ensemble ceux qui seraient tenter de poursuivre l'affrontement.
 
Je suis donc content que Bayrou, plus jeune et moins équipé qu'un président du Sénat, ait décidé d'évoquer cette mission et de faire du dominus son propre missus dominicus.
 
C'est le gage d'une réussite que chacun souhaite.
 
Dernière minute : Je félicite Chantal Cutajar qui a gagné la primaire par 143 voix contre 114.

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18/12/2007

Quitterie Delmas l'une des "femmes de l'année 2007" pour VSD !

Le numéro de l'hebdomadaire "VSD" paru vendredi dernier et que je viens seulement d'avoir entre les mains fait le portrait de celles qui, selon lui, sont les femmes de l'année 2007. Quitterie Delmas, c'est bien mérité mais c'est un événement, est parmi elles.

Joli petit article où Quitterie Delmas déclare : "Le net permet de bousculer le monde politique hostile au renouveau".

De fait, Quitterie Delmas dit une triple chose : il faut bousculer le monde politique hostile au renouveau, le net le permet, il y a un renouveau.

Tout d'abord, il y a un renouveau, c'est vrai : combien de fois lis-je sur les blogs à propos des municipales "Ici, la population a changé, de nouvelles catégories se sont installées". On le lit aussi dans la presse à propos de la tentative de Clémentine Autain de s'implanter à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, dans une ville autrefois populaire seulement et progressivement colonisée par la nouvelle hantise de la presse et des intelligences françaises : le BoBo.

Il s'agit d'une population jeune et active, désireuse de s'impliquer dans la vie de la cité, de faire bouger les choses. 

Leur irruption, on l'a vue aussi lors de la dernière présidentielle où l'afflux de nouveaux électeurs a porté la participation à un niveau jusque-là jamais atteint, soufflé d'ailleurs retombé pour les législatives où les vieux jeux sclérotiques de la pseudo-opposition droite-gauche s'étalaient avec complaisance.

Car le monde politique, lui, en est encore aux jeux anciens, il faut donc le bousculer.

Caricatural est à cet égard le repli frileux des "nouveaux centristes" qui ne sont ni nouveaux ni centristes et dont l'idéologie centrale est bien que le passé dure dans le présent au lieu que le présent prépare l'avenir en commençant à y ressembler.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, ils ne sont pas les seuls. Tous ceux qui détiennent un pouvoir, une autorité, qui occupent une fonction, exercent une mission, n'ont qu'une angoisse : qu'on la leur prenne. Et un nouveau, c'est un appétit de plus à satisfaire avec un gâteau qui, lui, n'a pas grandi.

C'est pourquoi depuis des décennies, le jeu politique d'un vieil arbre consiste à tuer les jeunes pousses.

Or François Bayrou, lui, qui commence certes à devenir un vieil arbre après avoir été longtemps une jeune pousse, a bien compris à la fois que la France changeait et que l'offre politique (le personnel politique en particulier) si on voulait être à la fois démocrate et efficace se devait de refléter ce changement. Il a donc lancé ce mouvement par le premier de ses 3 R : le Renouvellement.

Hélas, dans sa propre famille politique, la raison triomphe lentement et il faut donc en semer l'idée, c'est ce que permet de faire le net.

Le net, la toile, permet d'abord une circulation de l'information en temps réel.

Samedi matin, lorsque des militants rouennais se sont assemblés pour un vote discuté sur la stratégie municipale du MoDem, on savait partout dans le monde avant midi le résultat du scrutin. Les réactions pouvaient pleuvoir dans l'après-midi même.

Le net permet donc aussi une mobilisation ultrarapide et quand il s'agit de composer des listes de candidatures militantes pour l'élection du Conseil National du MoDem, c'est encore par le net que ça se passe.

Quand enfin, comme à Périgueux, des militants sont offusqués de l'attitude de leurs élus qui vont à la soupe, c'est par Internet qu'lls se rassemblent pour composer une liste de candidature aux municipales et c'est par Internet que Génération Démocrate, foyer lyonnais de la gauche du Modem, les "investit" de son soutien.

En vérité, le net permet tout cela mais ce qui le permet avant tout, c'est la liberté des acteurs, leur autonomie. Et de ce point de vue-là, la très libre Quitterie Delmas est exemplaire et son blog a servi de référence à bien des militants et à bien des observateurs durant la dernière campagne présidentielle.

L'article de VSD suggère qu'elle "sera peut-être investie par son mouvement pour les municipales". Elle a d'abord indiqué qu'elle ne voulait pas être candidate, préférant se consacrer à la construction du MoDem. Mais on lui en a fait instance, car le MoDem a besoin de têtes de listes médiatiques dans les arrondissements.

Elle a souligné qu'en aucun cas elle ne se présenterait dans un autre arrondissement que celui où elle réside. 

Gageons donc qu'elle accepte. Les habitants du XIIIe arrondissement de Paris auront bien de la chance.

Les tartuffes ("Mourir pour des idées..." 2).

Il est triste de constater qu'on s'est trompé sur les gens. L'inénarrable Jean-Christophe Lagarde vient de glapir qu'on lui avait massacré son UDF.
 
Que n'est-il venu le dire à la tribune du conseil national de l'UDF qui au mois de mai dernier a voté à la quasi-unanimité la création du Mouvement Démocrate ! Mais non : alors, il avait besoin d'entretenir le flou sur l'investiture, pour qu'on le laisse touiller en paix sa vilaine tambouille de traîtrise. Il nous a donc envoyé son épouse, la sympathique Aude, qui nous a juré, promis craché, qu'il n'avait pas changé et que bien sûr il avait l'intention de "rester".
 
Farceur. Tartuffe.
 
On voit, ici ou là, fleurir des critiques contre l'alliance faite par Bayrou à Bordeaux. Juppé a été condamné pour fait de corruption, tout le monde le sait. Et s'ils critiquent cette alliance au nom de l'éthique, ils critiquent aussi le choix (d'ailleurs discutable) des instances locales du MoDem en Seine-Maritime de soutenir le maire de Rouen Albertini (il est à droite, fi donc ! cela dit, j'espère que Bayrou va s'intéresser à ce cas) et la tentation fortement exprimée par les instances locales du MoDem à Lyon de s'allier avec l'ex-garde des sceaux Perben (il est vrai allié lui-même avec les "millonistes", ce qui est inacceptable à mon avis).
 
Que veulent-ils ? Au nom de la morale, des alliances systématiques du MoDem à gauche.
 
À gauche ? Mais alors, que ne critiquent-ils avec la même éloquence l'investiture donnée par le Parti Socialiste à Henri Emmanuelli qui a, lui aussi, été condamné pour faits de corruption !
 
Farceurs. Tartuffes.
 
Il ne fait aucun doute que les électeurs du MoDem sont sensibles aux principes éthiques. C'est très certainement le coeur de leur engagement ou de leur vote. C'est au nom de ces principes qu'ils ont approuvé le "ni droite ni gauche" qui renvoyait dos à dos les deux systèmes de prévarication. C'est au nom de ces principes qu'ils approuvaient, dans le programme de François Bayrou, la notion de justice indépendante et de troisième pouvoir. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient une limitation plus sévère du cumul des mandats. C'est au nom de ces principes qu'ils voulaient que la presse soit désormais indépendante.
 
Seulement voilà, pour la gauche, indépendant signifie "de gauche".
 
On l'a vu encore récemment, lorsque Ségolène Royal a adressé un mail pressant aux dizaines de milliers de membres (ou ex-membres) de son réseau Désir d'Avenir, pour les engager à soutenir financièrement une initiative qui permet, selon elle, de créer un média enfin indépendant, Mediapart, fondé certes par Edwy Plenel, un vrai journaliste, mais dont la cheville ouvrière, le sypathique Benoît Thieulin, n'est autre que l'ex-directeur de sa netcampagne présidentielle. Ce média est donc indépendant parce qu'il est contrôlé par... ses amis.
 
Farceuse. Tartuffe.
 
En vérité, il faudra bien que les adversaires du sarkozysme s'unissent à un moment ou un autre, de Royal (voire Emmanuelli) à bien des gaullistes pour lesquels Juppé est parfois une référence sinon morale du moins politique, en passant bien sûr par Bayrou et le sémillant MoDem.
 
Il faudra le faire sans sacrifier de principe, cette fois, mais dans le respect de chacune des natures politiques considérées.
 
La gauche ne peut ainsi pas vouloir que le MoDem soit la gauche, car elle y perdrait aussitôt le bénéfice de l'alliance qu'elle ferait. On ne peut s'allier qu'avec ce qui est différent de soi.

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16/12/2007

"Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente"... (Brassens)

"Mourir pour des idées, l'idée est excellente,
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue,
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante,
En hurlant à la mort me sont tombés dessus"... 
 
Plus le temps avance, plus je suis surpris de l'extraordinaire véhémence, pour ne pas dire virulence, de beaucoup des textes qui émaillent le quotidien de la bayrousphère.
 
Après le congrès, j'ai eu l'habitude pendant quelques jours de faire la tournée, non pas des bars, mais des blogs, proches du Mouvement Démocrate.
 
Et je suis sidéré des véritables scuds qui sillonnent la stratosphère bayrousphérique. Tout s'y mêle : anathèmes, fantasmes, dénonciations, suspicions, on se croirait à la Convention montagnarde fin 1793. C'est même surréaliste parfois.
 
Alors, je vais vous faire une confidence : je suis sceptique. Je n'y crois pas. Je sais que tous les beaux grands mots qui sont jetés avec emphase ici ou là, même le mot démocrate, s'ils sont poussés à leur paroxysme, finissent par devenir des occasions de mourir pour les idées des autres, ou plus sûrement encore de mourir pour les intérêts des autres.
 
Si je soutiens aujourd'hui comme hier (et de plus en plus) l'action de François Bayrou, c'est parce que j'approuve sa vision historique.
 
Voilà tout. Le reste, pour moi, est littérature.
 
Je ne crois à aucune des belles réformes de fond dont fourmille la machine à paroles bayrousphérique.
 
J'ai lu Balzac, je sais que l'intérêt gouverne la vie des gens. J'ai lu Zola, je sais que les gens sont gouvernés par leurs appétits. Au mieux, ce qu'ils nomment idées ne sont en général que des préjugés ou des fantasmes, voire des alibis.
 
J'ai lu Voltaire, j'ai lu "Zadig" et je sais que les meilleures intentions sont souvent les plus mal récompensées et aboutissent à l'inverse de leur projet, qu'il vaut donc mieux cultiver son propre jardin car c'est à sa propre échelle que chacun peut améliorer la réalité, plus qu'en échafaudant des théories dans d'interminables bavardages enfumés.
 
J'approuve par exemple le projet économique de Bayrou parce que, à l'inverse des idées reçues, il est le moins dépensier, ce qui lui permet d'être le plus généreux.
 
J'approuve son souci éthique car les systèmes de prévarication et d'assistanat installés par l'UMPS (et tant pis si l'expression est de Le Pen) sont un pur scandale.
 
Et j'approuve ce que fait Quitterie Delmas, étoile naissante. Elle croit, elle, à un mouvement de fond, une vague venue des profondeurs, capable de lessiver en profondeur aussi la société française, une sorte d'enzyme glouton (comme on disait quand j'étais enfant) ou de "tornade blanche" capable de renverser les trônes et de les remplacer par une démocratie d'un genre nouveau. Elle croit par exemple à ce que dit Beppe Grillo, star mondiale de la blogosphère.
 
Pourquoi pas ?
 
Du moment qu'elle y croit, puisque je la trouve prometteuse, j'ai envie d'y croire.
 
Car je sais que là, personne ne me demandera de mourir pour des idées. 

Listes MoDem.

Ouf, l'émotion est grande en ce moment sur la toile bayrouiste autour des investitures pour les prochaines municipales.

Dans un esprit de clarté, je rappelle donc les décisions officialisées pour les plus grandes villes :

listes autonomes :

Paris, Marseille, Lyon (Bayrou lundi), Toulouse, Rennes, Strasbourg, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Boulogne-Billancourt, et j'en oublie certainement.

Il y aura liste commune avec l'UMP à Bordeaux.

Le reste concerne des villes de moindre importance, majoritairement dotées de listes autonomes, voire transversales comme à Pau et à Arras.

Cette affaire est une nouvelle occasion de regretter les procédures lourdes des partis politiques. Comme le dirait le Coluche italien Beppe Grillo, relayé par Quitterie Delmas, il vaudrait mieux que les citoyens soient candidats directement, mais dans une logique de moindre mal, le MoDem sauve les meubles, avec encore difficulté d'ailleurs, et sans illusion.

Pourvu que cela fasse progresser la démocratie.

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15/12/2007

Pas de Paname pour Panaf.

Autour des adhérents de feu le groupe Paris Libre (menés par le maire du XVe Galy-Dejean), une fronde gronde à l'UMP de Paris, comme le révèle l'AFP hier.
 
En effet, quatre conseillers de Paris sortants se sont réunis avec des délégués de plusieurs arrondissements : outre le XVe, donc, le VIIe où le parachutage de Rachida Dati ne passe pas, le XIIe où celui de Cavada irrite aussi, le Ve où l'inamovible Jean Tibéri lasse la patience de plus d'un militant, le Xe, le XVIIIe (ancien arrondissement d'Alain Juppé) et le XXe en particulier.
 
La multiplication des dissidences souligne la faiblesse de la candidature Panafieu, dont les sondages demeurent difficiles, et remet en cause le leadership du président de la fédération UMP de Paris, ancien bras droit d'Édouard Balladur, le député Goujon.
 
Françoise de Panafieu paraît ainsi de moins en moins en situation de conquérir la mairie.
 
Et comme le MoDem n'est pas encore en situation non plus de lui faire de l'ombre - il lui manque encore des candidats et en particulier d'avoir présenté ses têtes de listes par arrondissement (et donc d'avoir parachevé la procédure démocratique interne) -, pour Bertrand Delanoë, l'élection ressemble de plus en plus à un billard. Attention aux trop beaux succès : ils préludent souvent à des déconvenues.

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Le MoDem sort de terre.

Comme ne cesse de le répéter Quitterie Delmas, la première tâche des adhérents et des responsables du nouveau parti est d'édifier la patrie commune.
 
Or justement, on lit sur des blogs d'un peu partout cet effort, dans l'Oise, dans l'Aveyron, par exemple, et on vote, comme pour la stratégie municipale à Rouen ou pour désigner la tête de liste à Strasbourg. Les équipes se réunissent, s'organisent. Bien sûr, la préparation des élections municipales les absorbe parfois. Mais dans d'autres cas, il s'agit seulement de se donner un visage, de se créer une enveloppe, de se doter d'une adresse, d'un fil, d'un blog.
 
On ne dira jamais assez à quel point Internet a révolutionné la politique. Finies, les séances de mises sous pli : dorénavant, faire passer un message aux adhérents (et sympathisants) passe par un simple clic. Finis aussi les espions : avec Internet, tout est public, étalé, visible, connu de tous. Plus de petits secrets ni de messes basses. Dorénavant, les partis avancent sans masque.
 
Pour l'organisation, ça change tout. Pas seulement là, d'ailleurs : comme Quitterie l'a justement fait remarquer l'autre soir sur France 2, Internet est aussi l'occasion de communiquer dans la transversalité, en s'extrayant des réseaux traditionnels. Jusqu'ici, cette transcendance ne se voyait que dans certains ateliers marqués par une confidentialité initiatique. Là encore, elle se fait sur la place publique.
 
Pour la communication aussi, ça change tout. Un journaliste reçoit un candidat ? une déléguée nationale du MoDem (au hasard ;-)) ? Il pianote sur internet, trouve son blog, les blogs amis, peut-être les blogs critiques, et en un instant il peut faire une synthèse.
 
Un candidat fait un communiqué ? hop, sur son blog.
 
Un candidat détaille un programme ? hop, sur son blog.
 
Les gens sont intéressés par une vedette nationale du parti ? hop, internet.
 
Et tout ça est gratuit.
 
Quitterie dit aussi que le MoDem devrait ne pas se concevoir comme un parti politique, mais véritablement comme un mouvement. On sent qu'elle a raison, mais c'est par intuition, car elle n'a pas encore détaillé cette idée et on l'attend avec impatience sur ce projet.
 
Entre-temps, on continue, moëllon par moëllon, à élever cette maison sans mur, ce miroir de vérité, ce parti qui n'en sera pas un, ce projet hors norme, en avance de deux ou trois générations peut-être, plus innovant que nous ne nous l'imaginons encore, parce que son invention est elle-même une part du travail sur nous-mêmes qu'il faut accomplir si nous voulons changer le monde. En mieux.

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14/12/2007

Quitterie Delmas sur RFI : Cavada se préoccupe de démocratie au MoDem quand il n'y est plus et pas à l'UMP quand il y est.

Quitterie Delmas, ce matin 14 décembre, a été très offensive pour la démocratie dans le MoDem. Comme on l'interrogeait sur son parcours, sur sa non investiture du printemps, elle a estimé que sa mésaventure (plutôt courante dans tous les partis politiques) avait été l'occasion de bâtir des règles transparentes pour les futures investitures. Elle s'est félicitée de ce résultat qui peut contribuer à faire du mouvement Démocrate le "premier parti du XXIe siècle".
 
Et comme une journaliste tentait de rapprocher son cas des critiques formulées par Jean-Marie Cavada, Quitterie a été particulièrement cinglante contre ce dernier, estimant qu'investi par l'UMP, il ne s'était guère préoccupé de faire consulter les militants de l'UMP sur ce choix et que par conséquent, les critiques qu'il formulait sur la démocratie interne du MoDem perdaient beaucoup de leur efficacité.
 
 
Décidément, elle m'a bien plu. Je suis pour qu'elle conduise une liste francilienne pour l'élection du conseil national du MoDem.
 
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13/12/2007

Élections du conseil national du MoDem : mon opinion.

Je suis parvenu à enregistrer et à mettre en ligne cette vidéo cet après-midi, en y glissant mon opinion sur la liste de candidature parisienne. 
 
 

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12/12/2007

Élection du conseil national du MoDem : le mystère d'un courriel.

Voici le début de la note que notre excellent ami Farid Taha, l'une des plus fines plumes de la blogosphère MoDem (ou de la "bayrousphère" selon une jolie expression que l'ai lue à propos de Quitterie Delmas), a rédigée après avoir reçu un courriel circulaire émanant ce matin du siège du MoDem, circulaire pour ... lui tout seul, car il est apparemment le seul à l'avoir reçu. Gageons qu'il s'agit de l'hirondelle qui annonce le printemps :
 

Le MoDem est train de se construire avec un calendrier assez "bousculé" en cette période de fin d'année.

L’élection du Conseil National du MoDem conformément à l'article 9 alinéas 2 des statuts, interviendra au décours du mois de Janvier 2008, pour élire dans un cadre régional, 180 membres à la représentation proportionnelle (Listes régionales).

Pour info le scrutin actuel ne concerne pas la fédération des élus qui comportera 60 membres et interviendra probablement plus tard (conseillers régionaux généraux etc...).

Les présidents des bureaux départementaux sont membres de droit du Conseil National.

Le nombre de sièges par région répond à un calcul savant qui m’échappe totalement mais qui donne 5 sièges pour notre région, la Picardie avec ses 3 départements (Oise+ Somme+ Aisne). Pour le reste et par ordre alphabétique on retrouve:

Alsace : 5 titulaires + 3 suppléants
Aquitaine : 9 titulaires + 5 suppléants
Auvergne : 4 titulaires + 2 suppléants
Basse Normandie : 4 titulaires + 2 suppléants
Bourgogne : 4 titulaires +2 suppléants
 
 
La suite ici

11/12/2007

Non à la théorie du choc des civilisations.

Fallait-il inviter Khadhafi à Paris ? Bien sûr que non. Sa visite tourne au vinaigre. Pire : elle devient, sur fond d'attentat en Algérie, un spectacle de propagande pour le choc des civilisations.
 
On ne peut pas vendre d'avions de guerre à un terroriste (même labellisé par les Américains qui ont tout de même créé Ben Laden contre les Russes et qu'il est difficile de prendre au pied de la lettre sur ce point), mais on entendra, d'un bord comme de l'autre, des bruissements nauséeux d'islamophobie pour justifier aussi ce choix et, de la part du partenaire, le soupçon que c'est pour ce motif qu'on lui refuse la "marchandise". 
 
Comme d'habitude, c'est une seconde nature chez lui, Sarkozy crée donc du clivage. Sa simple présence là ressemble à celle de ce personnage de l'album d'Astérix, "La zizanie" : tout le monde se dispute. Il est là et aussitôt, le choc des civilisations se profile. Qu'on se rassure, je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'il ait donné ordre aux services secrets français de faire exploser des bombes à Alger (ce serait absurde), mais la maladresse avec laquelle la visite de Khadhafi a été préparée fait qu'on aboutit à ce désastre : pour la deuxième fois en quelques jours, la France vient de perdre la face devant le monde arabe.
 
Car qu'on ne s'y trompe pas : la polémique sur "j'l'ai dit - nan, tu l'as pas dit" entache forcément le pays hôte, le nôtre.
 
Et on voit Khadhafi réunir ses partisans en extraterritorialité, à l'UNESCO, pour clamer (est-ce si faux ?) que si les jeunes ont mis le feu à la banlieue, c'est parce que leurs droits n'y sont pas respectés, ces fameux droits de l'homme. Il lance donc un appel à la violence politique, ici, sous nos yeux, une épouvantable provocation. Un comble.
 
Fallait pas l'inviter.
 
Voilà ce qui arrive quand on dépossède le Quai d'Orsay de ses missions : les faits se vengent.
 
Une double réception arabe se transforme en double déception française.
 
Et surtout, elle ravive les tensions intimes de notre pays, elle jette de l'huile sur un feu qu'il faudrait éteindre.
 
Car il n'est pas vrai que ce soit par calcul culturel que la société française laisse ses banlieues dériver : c'est seulement par médiocrité des élus, par clientélisme, par mesquinerie.
 
Alors je le dis pour que ce soit clair : il n'y a pas et ne doit pas y avoir de choc des civilisations, toute guerre est une prise d'otage de l'innocence par la cupidité, de la faiblesse par la manipulation, de la pauvreté par l'enrichissement.
 
Nous ne serons pas dupes. 

10/12/2007

Quitterie Delmas : une journée médiatique.

Voici Quitterie Delmas entraînée dans la course implacable des média. Pas de déjeuner : la radio. Pas d'apéro : la télé. Et tout en direct.
 
Quarante minutes au moins (cinquante ?) en continu sur RMC, elle seule face aux journalistes. Deux fois dix minutes en face à face avec le président des Jeunes Socialistes sur BFMTV.
 
De quoi laisser beaucoup d'influx nerveux.
 
Elle était donc anxieuse au moment d'aborder ce soir son premier débat non politicien, qui concernait la venue de Khadhafi en France. Le parallèle qu'elle a vite tracé entre le désordre extravagant provoqué par la ... provocation d'un ministre algérien contre Sarkozy et l'autre désordre extravagant qui voit un chef d'État étranger reçu à Paris sans la présence au dîner ni du ministre des Affaires Étrangères ni même de son secrétaire d'État, lui a permis de souligner le chaos qui envahit la diplomatie actuelle de la France. Elle a souligné que de son point de vue, le fait pour Rama Yade de rester au gouvernement était "affaire de conscience" et elle a eu raison, mais j'en profite pour indiquer que je ne vois pas comment Kouchner pourrait rester en place.
 
Elle a ensuite parlé sur la législative d'hier et son discours novateur tranchait à ce point sur l'eau tiède de la vision institutionnelle de son interlocuteur (plan banlieues etc) qu'il s'est cru obligé de rebondir sur l'un des arguments majeurs qu'elle avait développés : le renouvellement. Il a noté que le renouvellement des visages et des générations n'était pas incompatible avec celui des programmes. M. de La Palice n'eût pas dit autre chose. J'espère qu'on donnera un sparring-partner plus coriace à Quitterie la prochaine fois.
 
Je signale par ailleurs que la Télé Libre vient de mettre enfin en ligne son reportage sur la naissance du MoDem, où Quitterie Delmas est interrogée.
 
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Le MoDem enraciné.

L'élection législative partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges est difficile à interpréter en termes généraux, tant l'abstention en semble la première victorieuse. Et cependant, elle vaut comme un sondage grandeur nature sur une population représentative qui a répondu aux mêmes questions six mois plus tôt.
 
Tout d'abord, les scores des deux principaux candidats sont comparables, 38-37. Mais en juin, l'UMP, sur la vague sarkozyste, devançait le PS. Cet ordre s'est inversé.
 
Ensuite, le MoDem, qui existait peu, n'a pas percé, mais sa représentativité se stabilise : 3,3 en juin, 3,05 en décembre. Score particulièrement faible, cette circonscription est celle où le MoDem a fait son score le plus faible. Pas de miracle donc, hélas, pour nos amis Cadiot et Menzel.
 
Enfin, la remontée du Front national est spectaculaire, de 4 à 7 si j'ai bien lu, et c'est là l'événement : le sarkozysme ne parvient pas à conserver l'électorat d'extrême droite qui commence à revenir à sa source. Il est vrai que l'électorat pied-noir, représentatif à Sarcelles, a pu être agacé par la visite de Sarkozy en Algérie. Et la crédibilité du gouvernement pour maintenir la paix sociale est entamée par les événements de Villiers le Bel, qui expliquent certainement une autre part de ce revirement.
 
Toujours est-il que le score stable sur un échantillon restreint permet de supposer que la sociologie électorale du mouvement est stabilisée elle aussi.
 
C'est ce qu'indiquent les autres élections partielles qui ont émaillé l'automne.
 
Cette stabilisation semble se faire sur le pied des législatives, ce qui est un point de départ (un peu plus de 8% en moyenne dans les circonscriptions où le MoDem a présenté des candidats).
 
À Paris, où la moyenne des MoDem aux législatives est supérieure à 10%, Marielle de Sarnez sait donc ce qui lui reste à faire pour s'adresser à cet électorat naturel du mouvement qui lui a donné son investiture. Si elle trouve les bons mots et les bons visages, le MoDem pèsera dans le futur conseil de Paris. 

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09/12/2007

Sarkozy et le mythe de Caligula.

"J'aime le pouvoir car il donne ses chances à l'impossible" est la seule citation tolérable que l'on prête à l'empereur romain Caligula. Elle ressemble trait pour trait au slogan de campagne de Sarkozus ("Ensemble, tout devient possible"). Or la ressemblance ne s'arrête pas là.
 
Caligula, en effet, selon sa légende, devint vite un tyran odieux qui se plut à humilier son entourage, à torturer un peu tout le monde et à abaisser le Sénat. On connaît l'anecdote la plus célèbre qui le décrit faisant son cheval sénateur.
 
Or Sarkozy aime à laisser accroire que nul n'est en sécurité à une fonction pour lui quelle qu'elle soit. Un ministre est par essence assis sur un siège éjectable. Le remaniement de janvier est une occasion de délectation pour Caius Sarkozus Caligula, puisqu'il lui permet de placer ses victimes sur des charbons ardents, de leur faire miroiter toutes sortes de douceurs et de merveilles avec un évident plaisir qui ne s'apparente qu'au sadisme.
 
Ainsi en a-t-il fait avec ses proches aussi.
 
Quant au parlement, le mépris dans lequel il le tient confine à l'invraisemblable. Sarkozus annonce des milliards de dépenses alors même que le parlement débat du budget, que des postes de dépenses concernés ont été votés par les deux chambres, bref, le parlement n'est qu'un média de plus, à la botte comme les autres. C'est Sarkozus qui adopte les lois, il le dit. C'est Sarkozus qui d'ailleurs fait tout. 
 
Et comme Caligula passe pour avoir été fou, on rejoint curieusement l'analyse de Jean-François Kahn qui clame en toute et fréquente occasion que Sarkozy est fou. 
 
Pour Albert Camus, cependant, Caligula n'est pas atteint d'une folie ordinaire : il explore les limites du pouvoir humain, il est une sorte de Don Juan qui défierait la sanction divine dans le but de la recevoir, il est en fin de compte frappé du complexe d'Icare : Icare, s'étant confectionné des ailes de plumes et de cire, s'envole et, grisé, vole, vole, monte et monte, et monte si haut qu'il s'approche trop du soleil, que la cire de ses ailes fond et qu'il tombe tragiquement.
 
Complexe d'Icare, avec un soupçon d'Oedipe ces jours-ci avec sa mère qu'il emmène en Chine et qui bougonne qu'elle en a assez de voir son fils avec ses épouses successives et qu'elle compte bien qu'il ne se remariera pas.
 
En tout cas, si complexe d'Icare il y a, vivement que la cire fonde et qu'il tombe.

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08/12/2007

Sarcelles demain.

J'ai une pensée aujourd'hui pour le candidat du MoDem dans la partielle de Sarcelles-Villiers le Bel-Arnouville-Garges, il s'appelle JM Cadiot et son suppléant Ali Menzel. J'ai accompagné Quitterie Delmas qui est allée les soutenir au moment le plus tendu et ils ont admirablement parlé l'un comme l'autre au congrès du MoDem. On vote demain dans cette circo. Espérons pour le mieux.

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Bayrou - Sarkozy, un combat à mort.

Un très proche de Bayrou me confiait, le soir du congrès funéraire de l'UDF que "le combat pour la survie n'est pas fini". Comprendre que cette lutte entamée en 2002 (création de l'UMP) pour la survie d'une famille démocrate autonome se poursuit. Elle paraissait couronnée par le score éclatant d'avril 2007 qui semblait la mettre à l'abri, mais au contraire, la violence de la réaction de l'adversaire à cette preuve de pertinence (un bon score sans promesses fallacieuses ni mensonges électoraux prouve qu'on dit des choses justes qui justifient l'existece d'un mouvement) atteint un paroxysme : débauchage de députés européens (dernier en date : Bourlanges qui démissionne du parlement européen en cédant la place à une adjointe de Robien), pressions sur tous les élus, Michel Mercier en particulier, le plus vulnérable parce que le plus puissant, et celui dont Bayrou lui-même dit qu'il est "un ami". On n'est jamais trahi que par les siens. Mercier jusqu'ici a tenu bon. Le pourra-t-il longtemps ?
 
Car la férocité de Sarkovore est sans limite, allant jusqu'à soutenir le maire sortant de Pau, affilié au Parti Socialiste, sans donc la moindre logique politique autre que l'acharnement contre l'insoumis.
 
Insoumis Bayrou, pétri de défauts mais obstiné et intraitable adversaire de ce qui fait l'argument vedette de Sarkozy : tout s'achète. Non, tout ne s'achète pas et Bayrou en est la preuve vivante.
 
Lui seul ?
 
Ses militants avec lui en tout cas.
 
Mais les élections municipales vont constituer une terrible épreuve pour eux.
 
La consigne de l'adversaire est simple : écraser l'infâme en lui ôtant toute visivilité électorale. Donc pas de listes autonomes du MoDem là où il pourrait faire un bon score.
 
Alors Sarkozy fait son marché et fait miroiter partout des sucettes en or, en platine, serties de diamant, tout pourvu que Bayrou se retrouve seul, faible, mortel.
 
Pour Bayrou, cet effrayant siège est l'épreuve du feu, peut-être la plus importante. S'il y survit, qui pourra l'arrêter ?
 
Il est réellement et définitivement dans la démarche du tout ou rien. 

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