Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/05/2008

"Une Europe sociale, une Europe des citoyens".

Hier matin sur Radio Classique, comme je l'ai rapporté, Quitterie Delmas a annoncé qu'à l'occasion de la journée du 8 juin, les Démocrates allaient affirmer leur vision d'une Europe sociale, tournée vers les citoyens. Bien entendu, c'est le moyen, comme elle le dit, de "réconcilier les Français avec l'Europe". Car depuis l'échec du référendum constitutionnel, en 2005, les Français n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet.
 
La seule façon pour eux de le faire fut le second tour de la présidentielle.
 
Or là, ils se sont prononcés pour une hypothèse qui n'a pas vu le jour : celle d'un traité simplifié. Sarkozy avait dit dans le débat final que la constitution fffuit, c'était plié, fini, on n'en parlait plus, sujet clos, juste un petit traité pour régler quelques questions purement institutionnelles.
 
Simplifié ? Tout le monde sait que le traité de Lisbonne est encore plus compliqué que le précédent. Tout ce qui lui manque, c'est le drapeau et l'hymne. Pour le reste, rien n'a bougé, on a ratifié par voie parlementaire ce que le peuple avait rejeté par voie référendaire.
 
En ôtant le mot constitution, le drapeau et l'hymne, on a juste fait des concessions aux souverainistes.
 
Mais est-ce par souverainisme que les gens ont voté contre ? Seulement ?
 
Mais non : on voit bien que ce qui a été rejeté, entre autres, c'est une pratique institutionnelle insuffisamment tournée vers les gens, vers les individus, vers ceux qui ne sont ni des gros lobbies, ni des représentants de corporations. Vous, moi, n'importe qui. Les citoyens.
 
Longtemps, l'Europe des citoyens fut au coeur de la revendications des politiques vers les administratifs de Bruxelles.
 
Des progrès ont été faits en ces temps, notamment pour la libre circulation et de nombreuses simplifications, pour les études, Erasmus, et toute sortes de projets comme ça qui ont forgé les générations nouvelles.
 
Mais trop souvent, l'Europe considère que l'intéret général se résume à l'édifice communautaire, et considère que le démantèlement des services publics historiques, par exemple, est nécessaire à ce principe communautaire, oubliant que ces services ne sont pas des lignes comptables, mais des acteurs de la vie des gens.
 
De la même façon, bien que l'Europe ait beaucoup fait pour élever les normes environnementales, elle s'est laissé dominer par des logiques strictement productivistes, jouant la machine contre l'homme, le profit contre le service, la performance contre l'aménagement.
 
C'est à ces défauts qu'il faut remédier, que les élus des nouvelles générations doivent s'attaquer. Car si on ne les corrige pas, l'édifice sera constamment en péril.
 
La politique est et doit être faite pour les gens.
 
Donc oui à "l'Europe sociale, l'Europe des citoyens" de Quitterie Delmas. 

18:48 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, europe, modem, quitterie delmas, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/05/2008

La France s'appauvrit.

Depuis des années, la France s'appauvrit. Vous allez me dire que tout est relatif et qu'un quart de l'humanité aimerait bien pouvoir manger à sa faim régulièrement, c'est vrai, mais puisque nous vivons en France et que notre appauvrissement paraît profiter assez peu à ceux qui en ont le plus besoin (ce qui serait une consolation relative), autant l'examiner et en mesurer la raison, l'étendue et la portée.
 
Tout d'abord, vous allez me dire : "mais pas du tout, la croissance est certes faible, mais elle existe, la France s'enrichit, cependant que les Français, eux, stagnent, et c'est là qu'est le mal".
 
Non, la France ne s'enrichit pas.
 
Tout d'abord, il faut noter que dans notre croissance, il y a toujours une part de PIB non marchand, en particulier un relatif artifice qui consiste à intégrer dans le PIB le produit des services publics administratifs. Or s'il est vrai qu'il est difficile de les compter pour rien, il l'est tout autant de considérer qu'ils représentent une vraie création de richesse puisque, par définition, leur production est sans valeur, sinon sans utilité.
 
On peut discuter donc de cet artifice, mais surtout, il faut considérer la valeur des agrégats : la croissance est définie en monnaie constante, ce qui suppose que l'on corrige les chiffres bruts en fonction de l'inflation. Or tout le monde sait qu'en France, les chiffres officiels de l'inflation sont bidon, minorés. Et s'ils sont minorés, cela signifie que la croissance réelle est inférieure au chiffre officiel affiché, puisqu'il faudrait opérer une correction supplémentaire en fonction d'une inflation réelle supplémentaire pour établir un chiffre à monnaie constante.
 
Donc un chiffre de croissance surévalué.
 
Plus encore : une croissance entièrement gagée et au-delà.
 
Car le déficit des administrations publiques, qui se monte à 2,3 % du PIB, est de toutes façons supérieur à la croissance qui se monte, officiellement, à 2,2%. Et pour 2008, on s'attend à une croissance officielle inférieure à 2%, contre un déficit proche des 3%, donc une perte sèche de 1% du PIB, et voici des années maintenant que notre croissance est inférieure à notre déficit. C'est un peu comme si nous payions nos usines pour tourner. Qu'on ne sétonne pas si, ainsi grevés, nos revenus stagnent ou baissent en pouvoir d'achat réel.
 
La satisfaction marquée par Nicolas Sarkozy devant le (faux) bon chiffre de croissance est d'ailleurs contradictoire avec sa volonté affichée de demander à l'économiste Stiglitz de fournir une nouvelle définition des agrégats nationaux, dont en particulier la croissance. L'intéressant article de Barnard Maris, aujourd'hui sur Marianne2.fr, fait le point sur l'aspect fictif du PIB et de la méthode comptable.
 
Mais, encore une fois, si l'on va, paraît-il, constater une hausse moyenne du pouvoir d'achat disponible, celle-ci sera entièrement gagée sur l'augmentation de notre endettement collectif. Nous continuons à vivre sur les dettes de nos enfants.

18:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : économie, politique, déficit, dette, pib | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas, sur Radio Classique : "Plus on sera nombreux à travailler dans les partis politiques, mieux ce sera".

Invitée de Radio Classique, Quitterie Delmas a insisté sur la nécessité que le parlement soit plus représentatif.
 
La séparation d'avec le Nouveau Centre ? "Si on était à l'UDf hier, c'était pour dépasser les clivages et moderniser la politique française", pour "l'émergence d'une génération nouvelle", la politique étant trop souvent squattée par "des gens qui sont là depuis très longtemps", "de vrais apparatchiks". "Apporter à la France et à l'Europe des idées nouvelles".
 
La règle d'or budgétaire ?
 
"Je remercie François Bayrou de tous les messages qu'il a apportés aux Français, sa pédagogie sur la dette".
 
Le Nouveau Centre : le congrès de ce week-end ressemblait à "un goûter d'anniversaires de petits garçons qui se congratulaient d'avoir quitté le père". 
 
La réforme constitutionnelle ? "La démocratie c'est l'expresion des sensibilités des Français", il faut "une meilleure représentation des Français". "La constitution a installé un divorce de plus en plus sensible entre les citoyens et leurs représentants". "Je souhaite que les Français soient mieux représentés". "La réforme prévue manque de grandeur". "La règle d'or est un progrès, mais s'il n'y a pas la proportionnelle, qui nous tient à coeur". "Quand des lois sont votées, qu'elles soient portées par des députés de différentes sensibilités".
 
"Si le pouvoir en place a pour vocation de réconcilier les Français et la politique, je pense qu'il le fera", "il devrait prendre la dismension de la crise politique que nous traversons", "restaurer la confiance".
 
"Je souhaite que chaque parti politique se remette en question". "Au MoDem, on est décidé à faire travailler des citoyens". "Je me fiche de savoir qui demain sera à la tête du PS, je souhaite que les gens trouvent un appareil pour travailler", sur tous les grands sujets, "plus on sera nombreux, mieux ce sera".
 
"En tant que président de la république, il n'est pas acceptable que Nicolas Sarkozy continue à diviser les Français". "François Bayrou a montré qu'il ne manquait pas de courage, les Français sont prêts à réformer". "Ma génération est comptable des réformes qui n'ont pas été faites depuis trente ans".
 
"Sur le service minimum d'accueil, comme maman, je suis plutôt pour, mais de là à diviser les Français, les parents contre les enseigants, non, les réformes doivent être soutenues et partagées par l'ensemble des Français, les corps intermédiaires doivent être valorisés".
 
"François Bayrou ministre de l'éducation a fait passer des réformes dont les Français sont très contents".
 
"On a un premier combat qui sera les Européennes, réconcilier les Français et l'Europe". "On a une convention le 8 juin". "On commence de grands travaux sur l'Europe". "On défend une Europe sociale, une Europe des citoyens".
 
"L'Europe fait partie de nos gènes au MoDem", "on est la génération qui est née dans l'Europe", "réconcilier Bruxelles, la froideur supposée de ses bureaux, et les citoyens".
 
"Le 8 juin, une convention nationale, discuter, débattre, faire de la pédagogie".
 
"Je vous inviterai à un de mes cafés démocrates, il y a plein de jeunes, ça se passe dans les cafés".
 
La réconciliation avec le Nouveau Centre ? "Il n'y a qu'une parole, il faut dire quand on s'est trompé, ils sont en train de regarder vers le passé". "Notre plus grand défi, c'est la formation des futurs responsables politiques de la France". Des citoyens venus de tous les horizons. "Former ces personnes-là", "à l'Europe, par exemple".
 
(une photo d'archive :)
 
1543454515.jpg

17/05/2008

Quitterie Delmas sur Canal + : "Nous avons besoin que les femmes s'engagent en politique".

Je n'ai pas la télé et par conséquent j'ai raté l'émission d'hier. MAIS Canal + a la bonne idée de permettre aux retardataires de voir certaines émissions en différé et sur Internet. Voici la page concernée. Quitterie apparaît dans la première et dans la deuxième parties.
 
Le sujet était "les femmes en politique" et Quitterie y a inauguré son nouveau ton, bien plus offensif, bien plus politique, bien plus fort. La voici dans son nouveau statut de portevoix de nos projets et de nos visions. Pourvu qu'ils l'invitent une autre fois à parler des "effets pervers du capitalisme", comme elle dit ; ça finira par lui donner l'occasion de corriger les statistiques de femmes élues au parlement français, puisque nous ne sommes qu'à la 61e place (!) dans ce domaine, et surtout, de corriger certains de ces effets pervers.
 
Pour la bonne bouche, quelques images capturées :
 
62212955.png2037717051.png1930051845.png1493664728.png1661505833.png

Je crée le courant mouvementiste pour faire le pont entre le PaRaDem et le MoDem.

Formidable coup de théâtre à prévoir dans la nébulososphère Dem : finie la première révolution paradémique à base de réforme visant à instaurer une vraie autocratie participative, les oligarques paradémiques ont fusionné leur courant avec un petit parti dont personne n'avait jamais entendu parler, l'AcaDem, ouvrant une dérive idéologique extrêmement dangereuse et surtout, en raison de l'académisme latent qui ronge désormais toute l'activité paradémique, les divergences entre les frères ennemis, PaRaDem et MoDem deviennent permanentes, ce qui a suscité la naissance d'un nouveau parti, l'EnDem, dont le mal est évidemment endémique et qui rejette vertement le plus ancien des dissidents Dem : l'ÉpiDem, qui par son idéologie épidémique a tendance à maintenir les adhérents dans la fièvre et à répandre sournoisement les tendances épicées de son approche cosmique et cosmétique.
 
Fort de ce constat, j'ai décidé de mettre le hola à toutes ces dissidences confuses. J'irai donc brièvement demain aux universités d'été du printemps du PaRaDem présenter le courant rassembleur mouvementiste, dont le slogan n'étonnera personne : Quitterie.
 
Je rappelle que ce slogan est un acronyme.

Dernière minute : et voilà, il suffit que j'annonce ma venue  pour que le PaRaDem renonce à ses universités d'été... Promis, c'est la dernière fois que je fais de l'humour.

17:20 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, modem, paradem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Centriste ou démocrate ? Un vieux débat.

J'ai été amusé ces derniers mois de voir fleurir les groupes facebook, les notes-étendards, les proclamations, tant de ceux qui veulent être à la fois centristes et démocrates que de ceux qui ne veulent surtout pas être centristes. Tous ont raison d'ailleurs, et les mots ont un sens, comme dirait Bayrou, nous avons tous un "droit au sens" (à quand le droit au sens opposable, qui permettrait d'aller voir son maire et de lui réclamer du sens, faute de quoi on pourrait traîner la commune en justice ?). Bref...
 
Quand Bayrou a adhéré au parti de Lecanuet, en 1973, Yves Pozzo di Borgo évoquait cette époque hier soir dans le débat avec Quitterie, le nom du parti était "centre démocrate". Et déjà, le débat faisait rage entre ceux qui repoussaient nerveusement le mot "centre" et ceux qui le revendiquaient.
 
En 1988, le Centre des Démocrates Sociaux (successeur du Centre Démocrate) créa son propre groupe à l'Assemblée Nationale, quittant le groupe UDF dont il faisait partie depuis 1978. Il n'y eut qu'un ou deux députés CDS qui refusèrent ce mouvement et qui demeurèrent à l'UDF. Parmi eux, Georges Mesmin, député de ma circonscription, une circonscription où, à la présidentielle de 1988, au premier tour, Chirac venait de "faire" 46% et Raymond Barre 36, Mitterrand étant autour de 12%. Donc pas un endroit très à gauche.
 
Et Michel Elbel, qui était conseiller de Paris et conseiller régional, et un peu la tête pensante de la bande (il a ensuite dirigé longtmeps Airparif), précisait avec conviction devant les adhérents qui étaient réunis assez régulièrement : "Nous ne sommes pas centristes, nous sommes CDS".
 
Quid novis sub sole ?
 
Alors, j'ai trouvé la solution : finalement, je ne suis pas démocrate, je suis "mouvementiste". 

16/05/2008

Quitterie Delmas sur LCP : "Nous avons choisi que le système ne forgerait pas nos convictions".

Invitée d'une émission intitulée la "bataille des centres", Quitterie, plus offensive que d'habitude, un peu moins consensuelle, a tenu à défendre avec énergie le choix d'indépendance des adhérents du MoDem.

"Nous avons choisi que le système ne forgerait pas nos convictions". Donc nous ne serons pas prisonniers des alliances.

"Tous les parlementaires en 2006 ont décidé que l'UDF serait libre". "Le comble, c'est que l'Élysée s'attendait à beaucoup plus de révolte de la part du Nouveau Centre"

"Ce n'est pas la bataille des centres, c'est la bataille de Nicolas Sarkozy pour étouffer François Bayrou".

"Les parlementaires demandaient tous la proportionnelle" quand ils soutenaient Bayrou. "Les Français ne se sentent pas représentés au parlement donc si les décisionnaires ne sont pas représentatifs, comment voulez-vous que les Français se sentent codécisionnaires ?"

Les Démocrates ? "On aimerait bien être plus représenté." Il va y avoir un travail de fond et de programme "pour moderniser la vie politique française".

"Des personnes décidées à suivre leurs convictions".

"Ceux qui étaient au congrès de Lyon (de l'UDF) sont bien au Mouvement Démocrate", ils avaient déjà choisi l'indépendance. On voit des militants NC qui regrettent l'animation d'un parti "où les choses bougent", même un peu vivement "comme lors de la séance d'adoption du règlement intérieur". C'est beaucoup plus cela qu'ils regrettent, ceux qui sont au Nouveau Centre, plutôt que l'UDF elle-même.

"Je suis tournée plus vers l'avenir que vers le passé".

"François Bayrou a un talent : la pédagogie"."Il a fait passer l'argument de la dette".

"Le MoDem a fait aux municipales alliances avec des gens sur des projets, qu'ils soient PS, UMP, Verts". "Parce que c'est la bonne formule qui prime".

"Les gens ont bien intégré le nom du Mouvement Démocrate".

1316874832.png

19:55 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

15/05/2008

Le débat progresse au MoDem.

Quitterie Delmas (avant que son blog ne soit envahi d'un étrange virus) avait déjà salué l'excellent déroulement de la réunion du 8 mai qui avait auguré d'une mutation profonde du Mouvement Démocrate dans le sens du débat et du travail participatif. Le compte-rendu donné aujourd'hui par Olivier Montbazet (alias KaG) sur son blog de la réunion du Conseil National confirme l'opinion de Quitterie et ne peut que nous réjouir : non seulement le MoDem est en ordre de marche, comme le dit Bayrou, mais en plus, il marche à l'énergie de toutes ses bonnes volontés. Voilà de quoi appréhender l'avenir avec confiance.

Le mythe du centre.

Beaucoup de sociétés archaïques croyaient que le monde avait un nombril, non seulement un centre géométrique, mais un pôle mystique. Et bien entendu, ce pôle mystique leur était étroitement lié. Dans une certaine mesure, Rome joue encore ce rôle (en concurrence avec Jérusalem) pour le catholicisme et La Mecque pour l'islam.
 
À cette même idée pouvait se rattacher l'idée que la terre se situait au centre de l'univers, pour laquelle on a fait des procès en inquisition à la Renaissance. Pour que l'Homme fût au centre de la Création, il fallait qu'il fût apparu sur la planète-phare du cosmos, celle autour de quoi tout le reste gravitait.
 
En somme, l'égocentrisme féroce, identique à celui des petits enfants, se posait en pensée cosmique et en dogme intouchable.
 
Il y a quelque chose de tout cela dans la conception que l'on a, en France, du centre en politique. Bien sûr, c'est d'abord une aire, un domaine d'idée et de comportement, situé entre l'espace dévolu à la droite et celui que s'octroie la gauche. Mais c'est aussi, croit-on souvent, un pôle, le pôle de convergence des opinions des autres. Et plus encore, le pôle de convergence des attributs de la Raison.
 
De fait, le centre, en politique, a un réel rôle structurant, les tendances politiques sont souvent centripètes ou centrifuges. Autour du centre et à sa proximité, on se laisse volontiers aller aux forces centripètes. Plus on s'en éloigne, plus l'énergie dominante est centrifuge, elle croît plus que proportionnellement à son éloignement du centre proprement dit.
 
En fait, ceux qui croient au centre en politique le conçoivent comme l'espace de pensée qui rend les conflits inutiles, parce qu'il fait de la politique une science exacte.
 
En somme, l'idéal, la perfection. Sans doute trop.
 
Car le centre peine à se matérialiser dans une structure politique : il reste un espace. Cet espace a des valeurs, ou plutôt des valeurs lui sont étroitement liées, celles qui sont compatibles avec celles des autres, ou celles qui transcendent la polarité générale.
 
De toutes les valeurs de l'espace central, la bonne gouvernance et la bonne gestion sont les plus fortes, les plus visibles, les plus authentiquement centristes. C'est sur elles que Raymond Barre avait fait reposer sa campagne en 1988. Il y en a d'autres, en particulier l'intérêt général, qui ne peut être que centriste puisque par nature il conteste la pertinence des opinions des deux fractions de droite et de gauche.
 
C'est sur ce socle : bonne gouvernance, bonne gestion, intérêt général, que Bayrou a fait reposer sa percée d'avril 2007. Il faut dire qu'il était seul sur ces créneaux, seul dans l'espace central. Si je devais chiffrer la performance qu'il en a tirée, je dirais le score de Barre, 16,5%. Les deux points supplémentaires qu'il a obtenus, il les doit à d'autres thèmes, eux polarisés, sur lesquels il a su s'imposer, comme par exemple les logements hypersociaux qui ont eu un fort effet d'attraction sur des quantités de gens qui rêvent d'améliorer leur vie. On peut d'ailleurs regretter que, depuis la campagne présidentielle, il n'en ait plus fait mention.
 
Et donc, pour la prochaine fois, il lui reviendra d'accomplir une manoeuvre en deux temps : d'abord consolider son électorat naturel en rappelant les valeurs fortes (bonne gouvernance, bonne gestion, intérêt général), puis partir à la conquête d'autres électorats, soit également à droite et à gauche, soit un peu plus d'un bord que de l'autre, et pour cela, s'approprier des thèmes ordinairement polarisés. Il doit sans doute ajouter dix points à ses 16,5 naturels. Il y a donc beaucoup de travail, mais c'est possible et les deux campagnes intermédiaires (européenne et régionale) peuvent y servir, et conforter sa crédibilité s'il parvient à retrouver des scores puissants, ce qui est à sa portée pourvu qu'il choisisse bien ses candidat(e)s.
 
En n'oubliant pas que l'éventail des thématiques n'est pas le même pour ces scrutins que pour la présidentielle.
 
On voit que je ne suis pas très inquiet des tentatives élyséennes de diluer l'identité des Démocrates dans une émulsion de centrismes bigarrés.
 
Je le suis d'autant moins que, s'il est vrai que le MoDem est solidement ancré dans les valeurs centrales, il porte un fond d'âme qui, lui, n'est pas centriste et qui constitue son vrai moteur, à des milliers d'années lumière de la conception surannée qui embourbe les neurones élyséens.
 
Il y a bien une nouvelle façon d'être de gauche avec la solidité des valeurs centrales : c'est celle des Démocrates. 

20:20 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, modem, bayrou, centre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/05/2008

Règlement intérieur : pas de grosse surprise.

Si, en organisant la réunion à huis-clos, la volonté des instances du Mouvement Démocrate était d'éviter d'afficher d'éventuelles divisions, c'est raté : l'agit' prop' de Farid Taha a fonctionné, bousculant l'opposition "institutionnelle" incarnée par Thierry Cornillet.
 
Quoiqu'il en soit, les conseillers nationaux ont travaillé, durement nous dit-on, et longtemps. Qu'ils en soient remerciés.
 
On trouve cependant relation sur France Démocrate (dans les commentaires) d'un esclandre en début de séance et de manoeuvres assez peu reluisantes dans un sens et l'autre. Faute de publicité de la réunion, on en est réduit aux rumeurs et aux témoignages, forcément biaisés et suspects par nature. Dommage.
 
Lerésultat est tolérable.
 
Je suis heureux que la réunion tenue autour de Quitterie hier soir ait abouti à l'adoption du principe que le Comité de Conciliation et de Contrôle doive compter au moins un tiers de ses membres qui ne le soient pas en même temps du comité exécutif. Espérons que cette décision trouvera ses pleins effets.
 
Il y a une contradiction plutôt drôle entre les 1er et 3e alinéas de l'article 4c, car le premier indique que le président est la tête de la liste arrivée en tête au premier ou au second tour, cependant que le troisième alinéa indique que la présidence désigne un président en son sein et quatre vice-présidents. Or le président étant directement élu, en fait, et les quatre autres membres de la présidence nécessairement vice-présidents, la phrase qui débute le troisième alinéa est caduque, car elle n'a aucun sens.
 
Pour le reste, que dire ? Bayrou a exprimé ses souhaits et le cadre dans lequel il acceptait de débattre. Dans ce cadre, le débat me paraît avoir été digne. 
 
Il est évident que le dispositif qui en résulte arrange ceux qui l'ont voulu. Espérons qu'il permette à des jeunes et nouveaux visages de trouver la voie de la candidature, qu'il n'aboutisse pas aux mêmes aberrations d'investitures que lors des législatives, qu'il ouvre très grand la possibilité pour les adhérents de s'exprimer et de participer aux décisions cardinales.
 
Espérons que la force des aspirations de nos adhérents et la puissance des réalités de notre pays fassent que les tentations de verrouillages et de sabotages demeurent également dans les limbes, car la France, l'Europe, le monde, ont besoin de sincères et authentiques Démocrates.
 
François Bayrou et Quitterie Delmas, chacun à sa place et en son temps, portent cet espoir. 

Pour moi, la saison politique est presque terminée.

Quitterie Delmas n'ayant plus guère besoin de moi, je vais bientôt clore ma saison politique et ne vais pas tarder à partir pour la Bretagne terminer les recherches de mon prochain livre. Décidément, l'été est en avance.

00:38 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/05/2008

Quitterie Delmas sur la procédure de règlement intérieur parisien.

18:46 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, modem, paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/05/2008

Les points forts de l'argumentation de Bayrou.

1 "Quand je me considère, je désespère, mais quand je me compare, je reprends espoir".
 
Le premier atout de Bayrou est comparatif. La citation de Sacha Guitry que j'ai mise en exergue le dit très bien : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
 
Comment serait-il possible aujourd'hui de s'exalter pour un PS encroûté, notabilisé, ringardisé, peoplisé, balkanisé ? Et comment pour une UMP pour qui le mot "réforme" signifie systématiquement retour à un hypothétique âge d'or, avant mai 1981 ou avant mai 1968 ?
 
Les partis politiques ne sont que des systèmes de clientèles. Le MoDem, disposant de peu de responsabilités nationales et locales, a peu de prébendes à distribuer, donc peu d'instruments pour se forger une clientèle. Dès lors, ses militants sont de vrais militants, emmerdants et grande gueule comme les vrais militants, mais faits de chair et de sang, de vérité et de conscience.
 
L'atout de Bayrou réside donc dans sa faiblesse qui le contraint et le contraindra de plus en plus à souper au bivouac avec sa troupe plutôt que de dîner sur la banquette des généraux.
 
Puisqu'il affectionne les métaphores militaires ces jours-ci, en voici une tirée de la narration épique de la bataille de Pharsale par le poète romain Lucain. Avant la bataille, Jules César harangue ses troupes. Il leur donne un conseil, une consigne : "frappez-les au visage". En effet, les adversaires sont les jeunes de la bonne société romaine, voir les balafres défigurer leurs traits serait pour eux insoutenable. Leur coquetterie est leur point faible : "frappez-les au visage".
 
Et voilà, puisque les autres sont encroûtés et embourgeoisés dans les dorures des divers échelons de la République, frappons-les au visage.
 
2 Il est le seul à avoir un vrai et personnel intérêt à battre Sarkozy.
 
L'article de Nicolas Domenach mis en lien par Quitterie Delmas exprime très bien la perception très aiguë qu'a Sarkozy de cette réalité : étant donné l'ingouvernabilité du PS, seul Bayrou, leader incontesté des Démocrates, représente une menace crédible pour la majorité au pouvoir.
 
De fait, Bayrou, débarrassé de ses lieutenants notables, éloigné de ses lobbies originels, n'a plus rien d'autre à défendre que sa conception du pouvoir et sa vision de la France, du monde et de l'Histoire. Il n'a plus rien à perdre. Il a (pour reprendre une autre citation césarienne) "brûlé ses vaisseaux".
 
Le voici seul devant ce qu'il estime être sa mission : recoudre la France, améliorer les pratiques politiques, restaurer l'État, libérer les intiatives, moderniser la protection sociale sans la réduire.
 
En sacrifiant tout à cette mission, il a cherché à convaincre avant tout de sa sincérité, de sa "bonne foi", comme il dit. C'est un grand atout.
 
3 Et puis, son meilleur atout, c'est elle :
 
1024105231.png

21:51 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas : la rétro.

Pour ceux qui ont manqué la saison 2006-2007 du "Quitterie tour", voici quelques archives utiles :
 
Automne 2006, préparation de la campagne présidentielle, enregistrement de vidéos :
 
226152654.png1024105231.png 
 
 
 

 

 

 

 

 

12 novembre 2006 : conseil national de (feue) l'UDF :

1294371830.jpg

 

 

 

 

 

 

Fin 2006- début 2007, de bonnes nouvelles (!) d'Ingrid Betancourt, l'émotion :

372224453.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Début 2007, nouvelle vidéo :

1316874832.png

 

 

 

 

 

 

Conférence à un institut d'innovation politique, juste à côté de la rue de l'Université :

1931330528.png

 

 

 

 

 

 

 

La journée du 5e pouvoir : 

2110118546.png

 

 

 

 

 

 

 

Le "Tomcast" de Thomas Clément : 

884848944.png

165515392.png

 1739073947.jpg

 

 

 

 

 

 

Février 2007 : conférence de presse de François Bayrou... et de Quitterie : 

1084617506.png

 

 

 

 

 

 

 

Distribution de clémentines : 

97266615.jpg

 

 

 

 

 

 

Interviewée par "La Télé Libre" : 

803895781.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage sur les blogs et la politique : 

150400593.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Sur BFM TV : 

1432492085.jpg

 

 

 

 

 

 

Au "Grand Journal" de Canal Plus (elle y est passée 3 fois) : 

787618928.jpg

 

 

 

 

 

 

 

2008712110.png

 

 

 

 

 

 

 

Mars 2007, sur les toits de Paris, interview : 

979738690.3.png

 

 

 

 

 

 

 

Mars 2007, conférence au Sénat :

117803506.png

 

 

 

 

 

 

 

Quelque part pendant la campagne, reportage d'Arte : 

1255844382.png

 

 

 

 

 

 

 

Sur Public Sénat : 

6992575.png

 

 

 

 

 

 

 

Mai 2007, Bercy (je crois que les photos sont d'Axel) : 

2047323990.jpg

677740758.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Interview le 11 mai : 

1141027696.png

 

 

 

 

 

 

 

Ancêtre des cafés démocrates, le premier "apéro de Quitterie" au bar le Lounge, à la Bastille : 

2036505312.png

15:57 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/05/2008

Chaque écolier devra parrainer un enfant esclave.

Sarkozy a des idées. Une par an.
 
Et quand on la lui refuse, il pique une énorme crise de nerfs.
 
Alors, puisqu'on ne veut pas du parrainage des enfants juifs, il faudra s'intéresser aux esclaves, na.
 
D'autant plus que ça lui permet d'acheter Christiane Taubira pour pas cher. Il ne s'est quand même pas fait chier pendant quinze heures d'avion aller-retour et une heure de silence (de silence !) devant le catafalque de Césaire pour rien ! Non, mais ! Il faut que ça rapporte.
 
Alors, va pour les esclaves.
 
Et dire qu'il s'est échiné durant toute sa campagne présidentielle à égrener une à une les lignes du "sanglot de l'homme blanc" de Pascal Bruckner, et dire qu'il a prétendu combattre l'obsession de la culpabilité qui a envahi la société occidentale... et dire qu'il voulait mettre fin à la litanie de la repentance...
 
Très bien.
 
L'esclavage, parlons-en. J'en parle d'autant plus à mon aise que je compte, parmi mes ancêtres, des esclavagistes et des esclaves. Et que mon roman traite en partie du scandale de l'esclavage français aux Antilles.
 
Si l'on doit traiter, pour de petits enfants, de l'esclavage, il faudra en traiter entièrement et énoncer en toute clarté que les esclaves que l'affreux (et honteux, et scandaleux) commerce triangulaire a transplantés d'Afrique aux Antilles (et aux États-Unis) n'ont pas été capturés de façon sauvage, en Afrique : ils y ont été achetés. Et si on les y a achetés, c'est qu'on les y a vendus. Et ce ne sont pas les vilains Français, ni les vilains Anglais, ni les vilains Espagnols, ni les vilains Portugais, ni les vilains Arabes (gros consommateurs) qui les ont vendus : ce sont d'autres Africains.
 
Oui, je voudrais qu'il soit fait justice et que si l'on condamne pour toute éternité l'esclavage de toutes les époques et de toutes les régions, sans nuance, je voudrais que l'on n'oublie pas qu'il n'existe qu'assez peu de sociétés africaines qui, avant l'arrivée des Européens, n'aient pas pratiqué l'esclavage de façon endémique.
 
Plus encore, je voudrais qu'au lieu de jeter les stigmates sur de pauvres gosses qui n'y sont pour rien, la même Taubira aille donc en Haïti, un pays que je connais un peu, et qu'elle y demande ce qu'est un "reste avec".
 
Un "reste avec", c'est un enfant d'une famille pauvre que ses parents "confient" à un protecteur riche. Les parents, sans rien, encombrés de huit ou dix enfants, se disent qu'au moins celui-là, chez ces gens aisés, aura le gîte et le couvert, on prendra soin de lui.
 
Mais il arrive que l'enfant devienne Cosette. Ou pire.
 
Que Mme Taubira aille donc s'occuper des esclaves d'aujourd'hui au lieu d'agiter des fantômes. Qu'elle sème le bien au lieu d'assouvir sa soif de haine.
 
Je préfère de loin le combat de Césaire qui disait juste lorsqu'il réclamait, tout simplement, tout nuement, l'égalité pour les siens. L'égalité. Aujourd'hui. 

22:07 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, esclavage, taubira, bruckner | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le point faible de l'argumentation de Bayrou.

L'architecture du projet institutionnel voulu par Bayrou est désormais connue. Il reprend les fondamentaux de l'organisation de feue l'UDF : des fédérations sur la base des départements, fractionnables en sections en fonction des implantations plus locales. Dans chacune de ces fédérations, un bureau et un conseil départemental, et un délégué du national, ce qu'on a nommé en d'autres temps un "oeil de Moscou".
 
Pour le national, l'ancien comité exécutif est devenu Bureau exécutif et le bureau politique est devenu Conseil national. Le Conseil national ancienne manière se nomme Conférence nationale.
 
Les différences sont cependant notables : le bureau politique de l'UDF était bien plus nombreux que le nouveau Conseil national, cependant que l'ancien Conseil national était moins nombreux que, sur le papier en tout cas, la Conférence nationale.
 
Plus encore : l'ancien Bureau politique était élu d'une manière différente (je crois que c'était par le congrès sur liste nationale, un truc très verrouillé), la nouvelle formule laisse plus de place aux initiatives militantes, comme on l'a mesuré en janvier. Et je crois que cette mutation imposera des changements importants dans les méthodes de travail.
 
Autre innovation, de taille, dont on ne connaît pas encore la puissance : le référendum interne, y compris d'initiative militante. J'espère qu'on se dépêchera de faire usage de cet instrument fondamental : le référendum d'initiative populaire. Trouvons vite une idée et lançons-en un.
 
Mais au-delà de cette organisation, ce qui compte, c'est que Bayrou paraît décidé à intervenir fortement sur les exécutifs départementaux pour promouvoir partout des gens à lui. Il y aurait là un moyen de conserver ou de retrouver la confiance des gens qui doutent, en leur proposant des interlocuteurs supposés conformes aux raisons pour lesquelles, après la présidentielle, ils se sont inscrits par dizaines de milliers au MoDem.
 
Évidemment, plus qu'un dispositif juridique, un mouvement politique, c'est une bande de copains ou un réseau de confiance, ou ça devrait l'être. Des animateurs conformes aux préceptes bayrouistes (les "99 clones de Bayrou" dont j'ai parlé dans une précédente note), jeunes, innovants, débarrassés du carcan du statut de notable de province, cherchant à promouvoir l'intérêt général et à faire vivre des équipes, ce serait plutôt pas mal. Mais est-ce possible partout ?
 
Il y a en fait deux poins faibles dans la vision de Bayrou : le premier, c'est le personnel qu'il a à sa disposition ; de ce côté-là, on n'a guère le sentiment que les nouveautés doivent être majoritaires dans l'avenir.
 
En fait (et c'est le deuxième point faible, bien plus complexe), Bayrou va devoir nettoyer son appareil. C'est un peu effrayant, parce que ça fait purge, mais je crois que c'est le sous-entendu de son expression "un commando".
 
Il y a eu, lors de la dernière campagne présidentielle, des résistances de l'appareil UDF, un peu au national, un peu dans certaines fédérations. Ces sabotages, il vaut mieux les éviter pour la prochaine présidentielle et pour les scrutins intermédiaires. "Un commando", cela signifie une unité d'élite, soudée, concentrée sur le résultat. C'est à cela que Bayrou appelle, ce qui signifie que, dans les départements où l'exécutif traîne les pieds, les bayrouistes doivent se montrer et préparer la prise de contrôle.
 
Bien sûr, on s'expose à des enjeux purement individuels, des règlements de comptes personnels, voire des rivalités insurmontables, il va y avoir des cas inextricables, qui sont l'un des aspects de ce second point faible, mais Bayrou en est conscient, et fait entrer cette perspective dans ses paramètres.
 
Mais au-delà, il faudra qu'il réfléchisse à la continuité de l'animation du mouvement et au travail de ligne politique et de projet, non pas enfermé dans des commissions, mais ouvert sur la multitude des adhérents.
 
C'est cela, son vrai point faible : la multitude.
 
Pendants dix ans où Bayrou a dirigé l'UDF, il n'a pas su intéresser cette multitude, il n'a pas su conserver les bonnes volontés, le réseau, inexorablement, a décliné. Il n'a pas su insuffler une dramaturgie au militantisme quotidien, lui donner une densité d'intelligence et d'émotion qui tienne la multitude en haleine. Il a vécu l'époque à son propre rythme, sans prendre le nôtre en compte.
 
C'est à cela qu'il devra s'atteler, aux autres, à notre multitude, s'il veut faire des Démocrates un grand parti vivant. 

11:53 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, modem, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/05/2008

Règlement intérieur 3.0, comme prévu.

La version 3 du projet de Règlement intérieur peut être téléchargée sur le site des Démocrates ou ici.
 
Elle me paraît refléter nos travaux de jeudi. 

21:51 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Voici pourquoi je n'aime pas la politique.

Après plus de vingt ans de militantisme, où j'avais donné l'essentiel de mon temps à une structure qui ne m'avait pas rendu grand chose, j'avais fini par m'éloigner de tout ça, continuant seulement à soutenir Bayrou d'une façon diffuse, votant pour lui lors des assemblées internes, mais très sceptique sur sa gestion des ressources humaines de son mouvement, l'UDF (ou la Nouvelle UDF). Je ne voyais personne de meilleur que lui, borgne parmi les aveugles, et auprès de lui travaillaient des vieux copains à moi que je soutenais au fond.
 
Un jour est apparu Quitterie Delmas et j'ai repris goût à tout ça. Sa fraîcheur, sa conviction que l'on pouvait changer les pratiques politiques, son énergie, sa faculté de fédérer des profils très divers, tout cela m'a rendu à l'activité politique.
 
Hélas, aujourd'hui, tous nos espoirs sont à l'épreuve des faits.
 
Nous voulons changer le mode de fonctionnement des appareils politiques. Et nous savons que personne mieux que Bayrou ne peut imposer ce changement à la société française, s'il le veut vraiment.
 
Pour le faire, Bayrou construit son mouvement et, en chemin, il use d'autorité. C'est sa conviction de père de famille, celle qui lui a fait, un jour, donner une taloche à un mioche qui lui faisait les poches. Mais moi, l'autorité, je déteste ça. Je n'aime ni l'exercer (ça m'est arrivé) ni la subir.
 
L'idée qu'il faille un patron pour faire vivre une équipe, Bayrou la défend, il a certainement raison. Mais ce n'est pas pour moi.
 
Et le pire, dans tout ça, est qu'il ne cesse de mettre Marielle de Sarnez en avant alors que, en matière de gestion humaine, elle est ce que j'ai rencontré de pire. Il paraît qu'elle endosse maintenant les oripeaux du réseau collaboratif. Elle est tombée sur la tête ou c'est une farce. J'opte pour la seconde hypothèse.
 
Ce qui fait que l'esprit général du règlement intérieur voulu par Bayrou me paraît acceptable, c'est d'abord qu'il développe une stratégie de pacification. Il estime que pour beaucoup de nouveaux adhérents, l'entrée dans une équipe dirigeante de département, sur un mode proportionnel, sera l'occasion d'y faire entrer avec eux l'esprit des nouvelles générations, celui de la nouvelle France.
 
Il souhaite que l'option B de la formule qu'il propose pour l'exécutif soit adoptée, parce qu'elle permet d'agglomérer les énergies nouvelles et anciennes et que, avec réalisme, elle fait que, si les anciennes équipes savent confisquer la majorité d'une AG, au moins ce procédé ne leur permet pas de verrouiller totalement les situations. C'est d'une ambition modeste, mais au fond, pas inadéquat.
 
Compte tenu des observations que j'ai faites sur le caractère fictif de la collégialité organisée par ce texte, il est même ouvert sur le nombre de membres de la présidence, le chiffre 6 permettrait la parité et une collégialité plus authentique. Il me semble qu'ouvrir la possibilité aux fédérations de se doter de présidences tournantes ne serait pas si mauvaise, selon le reste de ma proposition.
 
J'espère aussi qu'on fera un effort pour que soient retransmises et filmées en direct les réunions du Conseil National.
 
L'autre raison qui fait que ce RI est tolérable, c'est que l'expérience a démontré depuis longtemps que les meilleurs textes sont les plus courts et les plus synthétiques. Moins on en dit, mieux ça fonctionne. L'excès de formalisme est toujours un handicap.
 
C'est d'ailleurs le principal reproche que j'adresse à la version qui se veut concurrente de celle de Bayrou : trop de fatras, trop de détails sans importance qui font que l'on ne parle pas assez des gens et trop de nous-mêmes. En revanche, la transparence comptable qu'elle demande me paraît une bonne idée, je le répète, et s'il fallait faire la synthèse, il me semble que ce serait là un bon moyen de la faire.
 
On aurait pu admettre un règlement intérieur qui se contente de principes : toutes les élections internes sont à la proportionnelle intégrale à la plus forte moyenne ; les présidents sont toujours désignés au suffrage direct par les adhérents de l'échelon concerné, etc. Il va plus loin. Il en dit déjà beaucoup.
 
Bayrou dit que le Mouvement Démocrate n'est pas une république, c'est un commando. C'est placer toute la structure sous le principe de l'autorité. 
 
Voilà. Je suis heureux, au fond, de ne plus faire de politique que pour soutenir Quitterie Delmas. 

13:10 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, modem, quitterie delmas, bayrou, sarnez | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/05/2008

Règlement intérieur : un seul CN n'y suffira pas.

Enfin.
 
ENFIN.
 
Enfin un vrai débat au siège des Démocrates. Hélas, la matière était énorme, une après-midi ne pouvait y suffire. Je suis parti à 20 heures, voyant que Quitterie Delmas s'en allait. On n'en était qu'à la moitié du texte, ayant commencé peu après 14 heures.
 
Pour un excellent compte-rendu, c'est sur France Démocrate, notamment .
 
Je retiens plusieurs choses de cette après-midi.
 
D'abord, plus de 250 personnes s'étaient déplacées. Il en venait de partout, de Marseille, de Lille, de Lot et Garonne, de Brest, de Strasbourg et du Haut-Rhin voisin, de Lyon, de la Nièvre, d'Orléans, et, même si les Parisiens stricto sensu ne se pressaient pas au portillon, les Franciliens avaient, eux, pris la chose à coeur, notamment les "Citoyens Démocrates", représentés par Quitterie, bien sûr, une étoile ou plutôt l'étoile, Virginie, Jérôme Charré avec Michel Hinard et Pierre-Olivier Carel, Domitille Marbeau, Marie Darves-Bornoz alias Virapatirin, Pierre Creuzet, Christian Delom, (EDIT : ici un nom qui a été enlevé à la demande de la personne concernée), Franck Vautier et Fabien Neveu, j'en oublie sûrement, bref, nous étions là.
 
Le débat a été entièrement libre, sans la moindre contrainte, ni pression horaire. Ouf, enfin, les gens ont pu s'exprimer.
 
Bien sûr, ceux qui venaient de loin ont pu en profiter pour relater les incidents de leur ville ou de leurs départements, il y a eu comme un bureau des pleurs, qui a permis à Bayrou de proposer (enfin) la création d'un "médiateur", chargé de résoudre les menus problèmes rencontrés par les adhérents avec leurs instances, ou de transmettre les questions plus lourdes au futur CCC.
 
Bayrou a annoncé au passage que les procédures d'exclusion seraient menées à terme et une adhérente de la Nièvre a demandé grâce pour 6 des siens. Bayrou a rappelé que les décisions du CCC sont susceptibles d'appel, sans d'ailleurs se rappeler si cet appel conduit devant le Bureau exécutif ou devant le Conseil National.
 
Quoiqu'il en soit, nous avons examiné le texte du règlement article par article, alinéa par alinéa. La discussion préliminaire a été assez longue et le débat de bonne qualité.
 
L'idée de faire payer les adhérents qui demanderaient une expédition des info par la poste a été abandonnée. Bayrou a paru retenir ma proposition de suggérer une contribution volontaire à ces frais d'envoi ; je suis convaincu que la générosité des uns compensera l'impécuniosité des autres et qu'ainsi, on aura fait oeuvre d'efficacité autant que de justice.
 
Bayrou a indiqué le montant qu'il prévoyait pour notre budget annuel : de l'ordre de 5 millions d'Euros (il a dit 4, mais je corrige en fonction du détail qu'il a fourni), répartis comme suit :
 
- environ 2,8 millions d'Euros de subvention d'État au titre des candidats aux législatives.
 
- environ 1,5 million d'Euros au titre des parlementaires (il en a indiqué 13 lundi).
 
- environ 0,7 million de cotisations des adhérents, soit environ 35000 adhésions de 20 Euros chacune. C'est une prévision prudente et chacun voit bien que si 50000 adhérents paient leur cotisation (chiffre qui me semble réaliste, voire minimal), on monte à 1 million pour ce poste et à 5,3 en tout.
 
Sur cette enveloppe, il faudra trouver de quoi financer les mouvements départementaux et Bayrou n'a pas caché qu'il espérait que les présidents départementaux dénicheraient des "dons" pour accroître leur moyens.
 
Il a aussi dessiné la chronologie des prochains mois : adoption du règlement intérieur mi-mai, audit des mouvements départementaux provisoires en juin, élections au plus tôt en septembre, mais j'ai entendu qu'on souhaitait laisser passer les élections sénatoriales de la fin septembre et donc élections dans les départements en octobre. Comme la procédure de consultation des adhérents pour les élections européennes doit avoir lieu en décembre ou janvier, on voit que les choses devront s'engager sur les chapeaux de roues.
 
La définition de la présidence des mouvements départementaux a occupé un très long moment.
 
Bayrou donnait le choix entre une vision qu'il qualifie de présidentielle et une autre qu'il dit "collégiale" (et dont la collégialité me paraît, quant à moi, fictive, mais qui est au moins une tentative d'innover). D'une manière générale, je n'ai pas entendu beaucoup de voix pour défendre l'option présidentielle. Le Guérinel, président provisoire des Yvelines a donc conclu en estimant qu'il ne fallait plus se demander "collégial ou pas" mais ce qu'il fallait mettre dans collégial pour que les choses se passent bien. Et là, il a relevé une proposition formulée par Bernard Lehideux (et reprise de mes propres observations) qui était qu'il puisse y avoir un roulement du poste de président au sein de la présidence collégiale ; Le Guérinel a vivement contesté cette idée, au motif qu'elle plonge le directoire gouvernemental suisse dans l'anonymat, alors qu'une présidence est un tremplin pour se faire connaître. De toute évidence, ce débat, que je n'ai pas engagé aujourd'hui, se poursuivra devant le Conseil National où je compte bien soutenir ou faire soutenir (je ne suis que suppléant) mon amendement, non pas d'ailleurs pour imposer la formule collégiale tournante, mais pour en faire un modèle possible et souhitable, car je continue à penser qu'il faut laisser les mouvements départementaux s'organiser.
 
Et d'ailleurs, sur le point de cette subsidiarité, on a vu que les esprits, même au MoDem, on a du mal à s'y acclimater et que nombre de nos amis auraient vu d'un bon oeil une formule prête-à-l'emploi où tout, depuis la couleur des chaussettes du président, jusqu'à celle de chaque militant, soit soigneusement codifié. Bayrou, au bout de quelques circonlocutions sur certains aspects d'organisation, a fini par dire "Eh bien, vous vous démerderez !" et il a eu raison, d'autant plus qu'en cas de difficulté, il y aura le médiateur et le CCC.
 
Chemin faisant, Bayrou a aussi évoqué la possibilité de faire des apéros saucissons au siège du MoDem, pour rencontrer plus souvent les gens d'une façon informelle. Il a eu raison aussi.
 
Au milieu de l'après-midi, j'ai dit trois mots (pas plus) devant la caméra de Benoît Charvet au sujet de la consultation sur le règlement intérieur parisien, en insistant sur l'aspect souligné par Quitterie elle-même : la formation.
 
Dans ce domaine, je crois qu'il serait utile d'employer deux méthodes : le training audiovisuel et le jeu de rôles.
 
Que dire d'autre ? C'était une belle et forte après-midi. 
 
Et puis j'ai embrassé Quitterie et je m'en suis retourné. 

21:54 | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : politique, modem, bayrou, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/05/2008

Règlement Intérieur 2.0 ... enfin presque.

Une deuxième version du règlement intérieur peut être téléchargée ici ou sur le site du MoDem. Je n'ai vu aucun changement avec la première.

23:11 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, modem, règlement intérieur | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook