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17/03/2009

Les "liens" des blogueurs rapportent 200 000 Euros par an à "lemonde.fr".

Aujourd'hui, entre autres conférences, un intéressant débat animé par Karine Papillaud sur l'économie et le contenu de l'info sur Internet, un peu le pendant de la conférence sur les encyclopédies en ligne. Je donnerai des extraits vidéo de ce débat un peu plus tard, mais j'ai du retard dans le traitement des vidéos et mon ordinateur déborde, il faut que je le vidange d'abord...

Il m'a cependant paru judicieux de rendre compte sans tarder d'un fait : lemonde.fr et sa plateforme lepost.fr cumulent 4 millions de visiteurs uniques par mois. Le responsable qui chapeaute le tout (je retrouverai son nom en diffusant la vidéo) indique que cet ensemble (lemonde.fr, les blogs y affiliés et les pages lepost.fr) gagnent ensemble 3 millions d'Euros par an. Or comme il se vantait de n'être que très peu dépendant de Google (qui est pour lui le monstre et l'abomination réunis, mais dont les requêtes ne procurent que 12 % des entrées sur les sites en question), je lui ai demandé une autre statistique : un blog, avec son clic, ça ne pèse pas beaucoup, dans de telles statistiques. Mais l'ensemble des blogs, avait-il le chiffre ?

Oui, il l'avait : ce sont un peu plus de 6 % de visiteurs qui proviennent de blogs et assimilés (twits etc.). Disons un quinzième, ce qui, rapporté à 3 000 000 d'Euros, représente 200 000 Euros par an procurés par les liens des blogueurs au "Monde" sur Internet. Voilà qui permet de quantifier l'impact que pourrait avoir, par exemple, une grève des liens si elle était bien suivie...

Pierre Haski a précisé que, pour Rue89, les liens apportaient bien plus de visiteurs que Google. Dont acte. On ne lui en veut pas de la couverture faible de la dernière actualité de Quitterie (il paraît que la journaliste compétente n'était pas là).

Il est vrai qu'un site comme Rue89, militant pour le modèle gratuit (contrairement à celui du "Monde" qui cependant, à travers "lepost" a finalement mieux traité la décision de Quitterie), est bien plus proche des valeurs pour lesquelles nous nous engageons avec Quitterie.

La "désobéissance" contre un système qui "nous broie" ?

J'étais à la recherche d'un sujet qui soit dans les thèmes qui tiennent à coeur à Quitterie. Je louvoyais comme un pirate dans les allées onduleuses du Salon du Livre, au milieu de la houle des professionnels. Je venais de voir une couverture sympathique sur les AMAP, un principe vraiment très cher à Quitterie, mais on venait de me dire que les auteurs prendraient contact avec moi, que, dès que j'aurais lu le livre (donné en service de presse, nos blogs sont en effet nos médias...), je pourrais obtenir une interview ou faire un papier, bref, j'étais encore bredouille.

Mais là, j'avise un titre 100 % Quitterie : "la désobéissance civile", ce principe qui veut qu'un citoyen puisse légitimement désobéir à la loi pourvu qu'il juge que c'est pour le bien public. Une forme poussée d'objection de conscience. La couverture était verte, ornée du nom de l'auteur (un Américain bien français dénommé Thoreau), et de celui d'un préfacier ou commentateur : Noël Mamère. Je tenais ma matière.

Mais voilà que, juste à côté, je vois une couverture noire, écrite de lettres blanches :

NE SAUVONS PAS UN SYSTÈME QUI NOUS BROIE - MANIFESTE POUR UNE DÉSOBÉISSANCE GÉNÉRALE

Aïe. Désobéissance civile ou désobéissance générale ? Cette couverture noire faisait un peu black-out et je retrouvais dans "le système qui nous broie" une expression employée par Quitterie au moment de son retrait de la politique partisane.

J'en parle à l'éditeur, un jeune tout barbu.

- Quitterie Delmas ? Elle a quitté le MoDem, note-t-il.

Je vois qu'il connaît son sujet.

- C'est peut-être un peu à gauche pour elle, ajoute-t-il.

Mais je sais qu'elle en pince pour la désobéissance civile. Alors, je lui propose de parler pour ma caméra. Éditeur militant, il signale que le "manifeste pour une désobéissance générale" est librement téléchargeable sur le site de sa maison d'édition, le Passager clandestin. Voyons la vidéo :

 

13/03/2009

Quitterie-Mary Read : le portrait.

J'aimerais connaître votre opinion : lequel est le mieux ?

Quitteriepirate.jpgQuitteriepirate-1.jpg

00:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : le réseau des pirates, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/03/2009

Hadopi : journée cruciale, rassemblement à 18 h.

2380 blogs pour le black-out, déjà 4454 pirates autoproclamés, ce jeudi de débat à l'Assemblée Nationale est une grande mobilisation.

Je suis allé hier à la conférence de presse des pirates à la Cantine, passage des Panoramas à Paris IIe, j'y ai vu notamment Benoît Thieulin, Fabrice Epelboin, Nicolas Voisin, et Quitterie.

Tous s'exprimaient sur le Pacte qu'ils ont décidé de proposer aux internautes. Ils veulent faire de la cyberliberté un thème majeur de la campagne européenne qui s'ouvre. (On a d'ailleurs appris que, dès avant la présentation du paquet télécom au Parlement européen, la commission compétente venait d'y réintroduire l'amendement 138 qui est incompatible avec la Riposte graduée.)

Par ailleurs, un appel est lancé pour un rassemblement à 18 h devant l'Assemblée Nationale.

10/03/2009

Ce n'est qu'un début...

En hommage à Quitterie et à ses petits pirates, un tube mondial :

 

18:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piratage, pep's, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/03/2009

Quitterie, hadopi : "faire une grève des adhérents... pour que nos représentants relaient ce qu'on pense nous !"

Merci à Éric Mainville d'avoir signalé cette émission de RFI que vous pouvez entendre .

Quelle politique pour la génération blog ?

La politique se renouvelle sur les blogs.

Pourquoi Quitterie a-t-elle renoncé à sa position et au MoDem ?

"C'est un changement de paradigme dans ma tête et dans le monde, changer sa façon de penser". "Avant, on choisissait un parti, pour moi, ça a duré six ans, pour moi c'était très bien, comme une initiation, et puis on se rend compte des effets pervers à l'intérieur des appareils". "Le renouvellement en France ne se fait pas, à cause du cumul des mandats". "Plus on monte, moins il y a de places, plus les pratiques se dégradent , il faut jouer des coudes, et il y a des mécanismes de destruction de ce qui est autour de soi", "j'ai voulu prouver pendant six ans qu'on pouvait progresser en restant clean et éthique, en restant soi-même, parce qu'on avait un blog, on incarnait à sa façon un message, on bouleversait les hiérarchies du parti parce qu'un blog c'est pouvoir exprimer son message tous les jours parce qu'un blog c'est lu par des milliers de personnes et du coup, aucun parlementaire, par exemple, ne peut faire concurrence à ça, aucun parlementaire peut aller tracter cinq mille tracts ou trois mille tracts, donc c'était aussi bouleverser cette pyramide et montrer que c'était possible".

Son départ n'est-il pas dû au fait qu'elle aurait préféré être tête de liste en région parisenne ?

"Je pense que j'ai eu la chance de recevoir tout ce dont tous les adhérents rêvent dans un parti politique et cette investiture, cette probable investiture dans la région Centre-Massif-Central aux Européennes, c'était vraiment un très beau cadeau". "Je pense que François Bayrou, avec mon investiture, a voulu montrer qu'il commençait à appliquer son message de renouvellement, il faut rendre responsables des femmes, des jeunes, de la société civile". " Là, j'avais atteint ce que je voulais démontrer : c'est que c'était possible d'arriver à obtenir une investitutre en restant clean, sain, éthique. Il se trouve que je me suis vraiment à un moment posé la question de dire : "Est-ce que c'est vraiment ce que tu cherches ? Est-ce que tu voulais vraiment aller vers le haut ? Est-ce que tu voulais vraiment être tête de liste, porter la parole ? Est-ce que tu restes cohérente avec tes objectifs de départ ?" Et vu le contexte actuel, cette crise, ces crises, qui sont énormes, est-ce que je me sens capable d'aller  faire la politique sur les marchés, d'aller demander à des gens de voter pour moi, alors que je sais qu'on n'a pas les leviers, en tout cas moi, je les ai pas,  les leviers pour apporter des réponses concrètes ? En gros, j'ai choisi de quitter cette pyramide vers le haut"... "Aujourd'hui, je pense que la société du XXIe siècle fonctionne par réseaux, et je dois rester là où je suis aujourd'hui parce que c'est là où je connais des gens qui ont les compétences pour trouver des solutions, aujourd'hui je travaille tous les jours connectée avec des blogueurs qui créent des nouveaux médias, je travaille tous les jours connectée avec des gens qui créent des entreprises sous d'autres formes capitalistiques, sous d'autres formes de filières de production, on peut parler aujourd'hui des AMAP, du commerce équitable, on peut parler du bio, on peut parler des médias libres, on peut parler des microrevenus sur Internet, on peut parler de la culture des artistes, on peut parler de tous ces gens qui sont en train d'inventer la société du XXIe siècle, et c'est avec eux que j'ai envie de rester, et pas dans une institution, pas aux côtés de ceux qui disent : "le jour où vous nous aurez élus, on fera ça", non, aujourd'hui on n'a pas le temps, il faut faire les choses aujourd'hui, tout de suite et on a la puissance grâce à Internet de faire avancer le monde. Les politiques courent derrière tout ça".

"On est aujourd'hui dans une immense période de crise où nos élites nous ont dit "Ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout va bien, on gère, confiez-nous le pouvoir, on va se débrouiller". Cette élite c'est en même temps par exemple les pouvoirs financiers, les banquiers, les analystes économiques qui ont parlé dans tous nos médias en disant "voilà comment àa va se passer et la croissance et ne vous inquiétez pas et puis cette crise est passagère", on voit bien aujourd'hui que tout ça c'est faux, nos élus nous ont dit la même chose : "on gère, on se débrouille, on est les killers, on est le Père Noël, on est le sauveur, votez pour moi", Nicolas Sarkozy 2007. Donc tous ces gens-là ont tenu un discours qui aujourd'hui est complètement dépassé, on le sent tous, donc il y a une perte de conscience à ce niveau-là, c'est sûr, mais du coup il y a d'autres repères qui sont en train de se créer : ... avant, le PC étaient un repère dans notre inconscient collectif, c'est quasiment terminé ; le PS, avec les soubresauts qu'il est en train de vivre, c'est aussi terminé ; et là, on peut venir sur les pratiques internes des partis politiques, quand les garants de la démocratie, les représentants de la démocratie, fraudent en interne dans leurs partis, ce qui se passe dans tous les partis, quelle crédibilité leur donner ? Est-ce que c'est à ces gens-là qu'on va donner les clefs de notre démocratie ? Quel est le sens de notre démocratie ? Et tous ces nouveaux repères font que de nouvelles personnes peuvent s'exprimer. Sur Internet, des personnes de la nouvelle génération, mais c'est pas seulement en termes d'âges, c'est en termes de société civile, de compétence, de personnes qui sont en train d'innover, qui sont en train de donner d'autres points de vue, d'autres façons de faire, et qui nous entraînent vers l'avenir."

Éric Mainville a, lui aussi, participé à cette émission. Il parle des blogs de gauche. Puis la parole revient à Quitterie, taxée de naïverté :

"Je préfère être naïve et limite un peu folle plutôt que d'être cynique et de faire croire aux gens que j'ai raison et que les politiques aujourd'hui sont les personnes qui sont censées incarner la responsabilité et tout. Vu là où on en est aujourd'hui, je pense que ces gens-là sont irresponsables et que le chemin vers lequel ils ont entraînés...

- C'est fort, comme mot, intervient le journaliste : "nos politiques sont irresponsables".

"Mais écoutez, vous avez vu nos politiques dans le monde, l'état de la planète le démontre aujourd'hui, enfin, ça fait trente ans qu'on dit que la planète est en train de crever, ça fait trente ans qu'il y a des famines dans le monde, qu'il y a le Sida, qu'il y a le palud, qu'il y a tout ça, on connaissait ces enjeux-là, on n'a pas voulu les voir, donc c'était la politique de l'autruche : "ok, on va faire comme ci, on va faire comme ci", la consommation, cette société de fous qu'on a construite, eh bien très bien, je les regarde, j'ai réglé mes comptes avec les responsables, la génération de 68 qui a fait une superbelle révolution, tout ça pour en arriver là aujourd'hui, aucun souci, merci d'avoir joué avec nous, gardez ce pouvoir que vous avez tant conservé au détriment de nos forces vives, des gens qui montaient des boîtes, vous n"avez fait confiance à personne, il y a des gens qui sont venus vous voir avec de nouvelles entreprises, les banquiers n'ont pas voulu risquer, prendre des risques, les accompagner et tout ça, très bien, maintenant, moi j'ai fini de me battre avec eux, ils font ce qu'ils veulent, et puis pendant ce temps-là nous, on va pas créer des contrepouvoirs, parce que pour moi, c'est pas un contrepouvoir, c'est d'autres pouvoirs, on va regarder à côté et on va dire effectivement - et vous avez raison : je ne parle que de pouvoir économique... moi, je vous parler de nouvelles façons de parler de la culture. Aujourd'hui, grâce à Internet, on a des façons de créer ce lien culturel, de créer de l'information, de créer des entreprises, Internet a tout changé. On était dans nos partis politiques encore en 2007 à se taper les uns sur les autres sur les marchés, or aujourd'hui on se rend compte qu'on est beaucoup plus proches les uns des autres à la base des partis, chez les Verts, au MoDem, au PS, même parfois avec des gens de l'UMP, on est beaucoup plus proches en terme horizontal que de nos représentants. J'ai un exemple flagrant : c'est la Riposte Graduée et la loi Hadopi...

(Explication du journaliste). Puis Quitterie reprend :

"Ce qui est symbolique dans cette loi, c'est que les politiques ou les majors sont en train d'essayer de rattraper le temps, ils sont déjà dépassés, c'est fini : ils veulent imposer une loi qui, ils le savent déjà, est déjà contournable, complètement dépassée, c'est déjà terminé, et il se trouve qu'à la base des partis politiques, des partis de l'opposition en tout cas, les adhérents sont fondamentalement contre, il se trouve qu'au parlement européen, sur l'amendement 138 Bono, les parlementaires français, la plupart de ceux de l'opposition, ont voté contre la Riposte Graduée. Il se trouve qu'au Sénat français, 100% de nos sénateurs français ont voté pour la Riposte Graduée ! Où sont nos représentants ? Moi, je me sens pas représentée par ces gens-là et je pense qu'il serait temps de dire "voilà, si on n'a pas nos représentants, pourquoi est-ce qu'on les supporte ?" Est-ce qu'on ne peut pas faire une grève des adhérents par exemple, parti par parti, en disant "mettez-vous d'accord, relayez ce qu'on pense nous !""

Éric Parody est là, lui aussi, mais plus nuancé sur la future Hadopi. Il évoque les nouveaux distributeurs qui sont en train de construire le pouvoir économique sur Internet. Il n'y a rien en face de la Hadopi, la licence globale, actuellement personne ne sait comment la redistribuer etc. Et il y a des lois qui protègent les nouveaux distributeurs qui rigolent de ce qui se passe ; donc on pénalise les artistes et les utilisateurs, cependant que ces gens-là en profitent.

On aimerait bien connaître l'opinion des blogueurs invités sur ce sujet, mais le présentateur ne rend pas, hélas, la parole à Quitterie.

08/03/2009

Quitterie : "c'est difficile d'être une femme et de militer dans les partis politiques".

Quitterie, dans sa cuisine, explique combien il est difficile pour une femme de faire de la politique : "les réunions sont toujours à 18 heures, ou le week-end, il y a le problème du baby-sitting..."

C'est à l'occasion de la journée de la Femme, aujourd'hui, que l'émission Dimanche +, présentée par Anne-Sophie Lapix, a eu l'idée d'interviewer de jeunes femmes qui ont renoncé à l'action partisane, dont Quitterie.

L'émission (2e partie, vers la 13e minute) est visible . À vrai dire, grâce à Realplayer, j'ai téléchargé l'émission, mais je ne sais pas la découper ni la passer sur Dailymotion (où elle serait d'ailleurs vite retirée), donc courez la voir pendant qu'elle y est.

Et Quitterie, quoi qu'il arrive, tu peux compter sur nous.

Si j'aimais le pouvoir, je voudrais que des femmes le prennent.

Il se trouve que je déteste le pouvoir : je n'aime ni l'exercer, ni le subir. Je le subis un peu tous les jours, je l'exerce le moins possible, il m'est hélas arrivé d'avoir à en user réellement, je l'ai fait en conscience, mais in fine je suis guéri de cette maladie-là, je ne souhaite pas acquérir de pouvoir autre que celui de ma liberté.

Mais admettons que je trouve le pouvoir sympathique, ou que je veuille atténuer ses effets néfastes, eh bien aujourd'hui, c'est à certaines femmes que je voudrais le voir confié. À Quitterie bien entendu (qui n'en veut à aucun prix à mon avis) et à quelques autres.

Pourquoi à des femmes ? À certaines, parce qu'elles sont pour moi les meilleures, les plus avisées, celles qui sauraient poser les bonnes questions, celles dont l'équation entre la conscience et l'inteligence est la plus brillante ; à d'autres, parce que c'est leur tour, les hommes ont beaucoup d'avance, place aux femmes, elles ont du retard à rattraper.

Je suis heureux que le classement wikio, par exemple, féminise ses premières places par l'initiative des blogueuses et par la correction de certains effets pervers du mode de calcul de l'influence des blogs. Il est grand temps que la société tout entière en fasse autant, que l'égalité progresse de ce point de vue-là comme d'autres.

"Les humains naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les disctinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune".

Par exemple, je fais partie des hommes qui ne seraient pas choqués, s'ils étaient mariés à des femmes plus brillantes et/ou plus éminentes qu'eux (selon le critère susnommé), d'être traités en quelque sorte comme "la femme de leur femme" en certaines circonstances, le prince consort. Il me semble que c'est là un cas d'égalité qui rappelle ce qu'écrivait Victor Hugo : "Sois ma reine et mon esclave, je serai ton roi et ton esclave".

Enfin, si j'écris tout cela, on s'en doute, c'est parce que c'est aujourd'hui la "journée de la femme", un concept en soi un peu machiste et archaïque, mais une occasion d'évaluer les évolutions, de mesurer les progrès, de remettre en cause les pesanteurs de la sédentarité sociale, une à une, jusqu'à ce que la question de l'égalité ne se pose plus.

C'est leur combat, c'est aussi le nôtre, à nous autres hommes qui croyons dans l'égalité. C'est une lutte à partager, un chemin à parcourir ensemble, sur lequel je suis heureux de me trouver avec Quitterie.

07/03/2009

C'est la journée des trolls.

Avant de célébrer la journée de la femme demain, ou plutôt l'accession des femmes à l'égalité réelle, il m'a paru indispensable de consacrer la journée du 7 mars aux trolls qui hantent mon blog.

Ils sont mignons tout plein, ils ont de jolis noms, ils suintent de vinaigre et de mousse à raser spéciale entartage, ils sont mes trolls, pas que les miens d'ailleurs.

D'habitude, je leur demande un peu de sérieux, un peu de calme. Je les réprimande, je les endigue, je les contourne.

Mais aujourd'hui, c'est décidé : c'est leur grand jour, c'est la journée des trolls.

Et comme j'ai remarqué que mes trolls réagissaient à leurs deux thèmes favoris : quand je dis du bien de Quitterie et quand je dis du mal de Sarkozy, eh bien, j'ai décidé de leur donner matière :

Hou, le vilain !

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Vivement Quitterie !

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Et voilà, les trolls, c'est à vous, faites mumuse !

08:34 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : internet, blogs, trolls, quitterie, sarkozy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/03/2009

L'Europe, c'est la paix.

Il faut se souvenir. L'oubli n'est pas toujours fécond. Il faut se souvenir de François Mitterrand, vieux, malade, usé, mourant, venant prononcer pour l'Europe son dernier grand discours dont les mots résonnent encore, quinze ans plus tard : "l'Europe, c'est la paix".

Il y avait là le témoignage d'un homme né pendant la guerre de 14, prisonnier et évadé pendant celle de 40, le témoignage d'une génération pour laquelle tout n'a été que sacrifice stupide et barbarie, dès qu'il s'est agi de concert des nations européennes, avant 1950.

Pour ceux de cette génération dont l'enfance et la jeunesse n'ont été qu'un long deuil, l'Europe a été l'utopie réalisable, le rêve tangible, atteignable, la révolution ultime des nations meurtries du vieux continent ensanglanté et mutilé. Le moyen, enfin, de faire taire les canons pour toujours et de faire travailler ensemble des peuples qui depuis des décennies s'opposaient, se battaient, se blessaient, se haïssaient.

Oui, la prodigieuse révolution historique qu'a été et que reste la construction europénne, c'est cela : transformer des ennemis en associés, en amis. Non pas amnésiques, ni angéliques, mais guéris : l'Europe, c'est la paix des braves.

Et dès lors, ce n'est pas un hasard si le dernier texte de ce très grand Européen qu'a été Daniel Riot, sur son blog, mêle le plus à vif des conflits qui se déroulent près de chez nous (le conflit entre Israël et le Hamas, les opérations à Gaza), l'idée du "vivre ensemble" et le nom de Strasbourg. C'est bien que l'Europe est cette même idée que ceux qui se croient inexpiables adversaires sont en réalité faits pour vivre ensemble, qu'ils le comprennent ou non, qu'ils l'admettent ou non. Et la construction européenne est la preuve tangible, la preuve par l'exemple, que de simples mécanismes politiques et institutionnels suffisent à créer la paix là où il n'y avait auparavant que la dévastation et le meurtre.

Nous avons le devoir d'entendre le testament des morts, de ceux qui ont subi la guerre dans leur chair, comme Mitterrand (ou tant d'autres, j'en ai connu, vous en avez connu, et on pourrait citer feu Geremek), ou de ceux qui, prenant le relais des premiers, ont consacré toutes leurs forces pendant des décennies à prolonger leur message, à le traduire, à le moderniser, à l'apprivoiser pour les peuples sans cesse amnésiques et les médias sans cesse aveuglés.

Je suis heureux que le beau texte de Quitterie sur Daniel Riot ait été repris par AgoraVox et par Betapolitique. Souvenons-nous aussi de ce que Riot a écrit, des dernières lignes de son blog, pour ne pas oublier que si nous faisons l'Europe, ce n'est pas seulement pour nous, Européens, mais aussi pour témoigner devant tous ceux qui souffrent de conflits dont ils sont les otages qu'aucune guerre n'est inéluctable, qu'il existe la paix et la concorde, que c'est possible, qu'il existe l'Europe, et que l'Europe, c'est l'espoir, un modèle, l'espoir pour tous.

22/02/2009

Du rififi à l'extrême gauche ?

La création du Nouveau Parti Anticapitaliste a beau avoir été un demi-succès, les sondages sourient toujours au postier syndicalise Besancenot, dont le trotskysme est un accessoire ambigu.

Certes, les tensions sociales ne cessent d'augmenter, cristallisées sur le pouvoir dont le comportement (à en juger par les sondages, encore eux, mais aussi par un microtrottoir spontané) paraît toujours aussi brouillon, onéreux, injuste, indigne. Et bien entendu, avec les crispations sociales, reviennent les tentations d'un grand soir, d'une brusque poussée de violence, d'un coup d'épaule dans l'édifice social, de quelque chose qui fasse peur au bourgeois.

Besancenot, sans doute, incarne cette révolutuion-là. Mieux que le Parti de Gauche (Mélenchon apparaît sans doute comme un apparatchik en rupture de ban et en mal de présidentielle, ou bien seulement n'apparaît-il pas du tout et demeure-t-il dans l'anonymat des seconds couteaux). Mieux que le Parti Communiste Français (définitivement passé par pertes et profits de l'Histoire). Mieux que Laguiller et sa nouvelle représentante usée avant d'avoir commencé.

Mais que font les altermondialistes ?

Pour eux, pas de grand soir, juste des "petits matins" comme dit Quitterie.

Bové, porte-parole emblématique et moustachu de l'altermondialisme français, s'est rapproché de l'ex-libertarien devenu centriste et vert, Daniel Cohn-Bendit, lequel, après avoir consacré tant de temps à expliquer qu'en Allemagne, die Grünen était un mouvement modéré et centriste, a tout de même cru bon de dire, l'été dernier, qu'il avait,lui, le même programme que le PCF, ce qui a dû pas mal troubler ses anciens amis qui ont toujours voué les "stal" aux gémonies.

Cohn-Bendit a été marqué à la culotte par Sarkozy, qui a dit publiquement qu'il était "son ami". Un mot bien vague en politique, que Cohn-Bendit vient d'appliquer à Sylvie Goulard. Sarkozy s'est d'ailleurs rapproché des altermondialistes autant que possible, dans un de ces grands-écarts schizophrènes dont il a le secret, puisque, à en croire Ségolène Royal, il entretiendrait d'"excellentes relations" avec Lula, le président brésilien et patron de la gauche latino-américaine.

D'ailleurs, Evo Morales, président de Bolivie, ne vient-il pas de manifester son intention d'approfondir les liens économiques de son pays avec la France ?

Doit-on voir dans ces mouvements diplomatiques un effet de l'action de réseaux concurrents à l'intérieur même du sarkozysme ?

En tout cas, le fait que Besancenot soit bien devant Cohn-Bendit dans les intentions de vote semble pousser celui-ci à l'action. On le voit rue de la Banque, au ministère de la Crise du Logement, réclamer avec juste raison une amélioration de la politique du logement, aux côtés de ceux qui rament.

Les extrêmes gauches se retrouvent donc en concurrence les unes avec les autres, balkanisées comme d'habitude, et à la merci du pouvoir qui peut à sa guise les utiliser contre ses adversaires dans son champ de jeu à lui : le champ de jeu électoral. Ainsi les adversaires du système en consolident-ils parfois les pires défauts.

Alors ? grand soir, ou petits matins ?

Ah ! Quitterie...

21/02/2009

Bon anniversaire, Ali.

Toute la journée, quand je suis allé sur ma page d'accueil de Facebook, j'ai vu que c'était l'anniversaire d'Ali Menzel. Je pense que mes lecteurs se souviennent de lui : il était notre ami, conseiller municipal de sa ville, Villiers-le-Bel, lorsqu'il s'est tué au petit matin dans un accident de moto. Il est décédé depuis maintenant des mois et des mois, personne n'a fermé son compte sur Facebook, il figure encore parmi mes amis et ceux de Quitterie, un peu comme s'il y avait là une sorte de vie après la mort.

Bon anniversaire, Ali.

23:56 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ali menzel, quitterie, villiers-le-bel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

18/02/2009

Gagné !

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Ayant été tagué par Spaulding au milieu de la tempête, je ne pouvais pas ne pas rester immobile, ni silencieux, et j'ai donc cherché la sixième photo de mon dernier dossier et il se trouve que Spaulding a gagné et que, par un heureux hasard qu'il avait deviné bien à l'avance, on se demande pourquoi, cette sixième photo représente Quitterie, euh j'avoue que ce n'est pas la plus... disons la plus officielle... mais je l'aime.

Je tague Quitterie, KaG, Jérôme.

23:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tag, quitterie, spaulding | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Nos indignations profitent-elles à nos adversaires ?

Il semble que les intentions de vote de l'UMP augmentent lentement, mais sûrement, depuis six mois pour les élections européennes de juin prochain (de 23 à 26 %). Cette augmentation se fait au détriment de l'extrême doite, dont le total serait à 11 % en totalisant les estimations du Front National et celles du mouvement de Philippe de Villiers. C'est logique : la majorité fait campagne à coups de petites phrases transgressives, comme l'affirmation récente de Rachida Dati : "l'indépendance de la justice n'est pas un dogme" (on s'en était aperçu, soit dit en passant).

L'UMP s'est donc fixé un objectif (et un seul) pour ces Européennes : lessiver Le Pen, continuer l'opération commencée lors de la présidentielle, afin d'avoir les mains libres sur sa droite.

Pour le faire, l'UMP a repris ce qui a fait le succès de Le Pen à la grande époque : la méthode du scandale. Et nos partis d'opposition, notre presse, nos efforts, en s'effarouchant des scandales ainsi créés, combattent-ils l'effet recherché ? Au contraire : ils propagent le scandale, ils le popularisent, ils contribuent à son succès.

Je crois que c'est d'ailleurs l'un des aspects de ce que Quitterie a dit dans la belle note où elle annonçait sa bifurcation politique : "Changer le système de l'intérieur, je n'y crois pas. Je n'y crois plus. Plus on se débat à l'intérieur, plus on le renforce. C'est l'histoire de l'opposition d'aujourd'hui. C'est fou."

En somme, plus l'opposition se débat, plus elle renforce le pouvoir.

Le jour de la première du "Mariage de Figaro", Beaumarchais cassait lui-même les vitres du théâtre, de l'intérieur, pour faire croire que l'on s'y battait. C'était la méthode du scandale à l'état brut. Un succès retentissant en est résulté. Le scandale est le meilleur vecteur du succès.

Saurons-nous, nous blogueurs, contrecarrer cette stratégie en lui opposant non pas des réactions épidermiques et au fond complices, mais un autre discours, une autre méthode, plus tournée vers les enjeux de la réalité, plus anticipatrice, plus inventive ?

C'est sans doute l'une des responsabilités auxquelles nous ne pourrons pas échapper, si je comprends bien le discours de Quitterie.

18:01 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, blogs, quitterie, sarkozy, scandale, buzz, le pen | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/02/2009

On ne fera pas de campagne en 2012.

Il faut être cohérent : ce que j'écrivais hier signifie clairement que je ne ferai pas de campagne présidentielle en 2012.

J'ai fait quatre campagnes présidentielles.

Pour la première, en 1988, j'ai été très actif lors de la précampagne, d'abord dans l'équipe qui, au printemps 1986, en trois semaines, a rempli un train de mille jeunes pour mener Barre s'incliner sur la tombe de Robert Schuman dont on célébrait le centenaire de la naissance, près de Metz, et lui faire rencontrer Helmut Kohl venu spécialement. Puis comme délégué national des jeunes du CDS (les JDS), j'ai organisé notamment dans l'été 1987 l'Université d'Été où Barre est venu déclarer sa candidature : "J'aurai besoin de vous", avait-il lancé devant les 1500 convives du déjeuner de clôture, majoritairement des jeunes. J'ai fait la sortie de la gare Saint-Lazare à huit heures du matin, les dîners-débats onéreux et barbants, les relances téléphoniques, les autocollants sur les parcmètres, les parebrisages à une heure du matin... Les collages d'affiches poursuivis par les gros bras qui collaient à la fois pour Chirac et pour Le Pen et qui frappaient le capot de notre voiture avec un marteau.

Pour la deuxième, en 1995, je n'ai fait que du terrain, de novembre 1994 à mai 1995, pendant six mois, une station de métro à huit heures du matin, un marché de dix heures à midi, une autre station de métro de cinq à sept. Tous les jours, sans aucune exception, pendant six mois, sauf les vacances de Noël. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, quels que soient les quolibets au départ et la cruauté de la température. C'était pour Chirac. Cette fois-là, j'ai gagné. J'ai même, dans la foulée, été élu adjoint au maire du XVIe arrrondissement de Paris comme je l'ai expliqué plusieurs fois.

Pour la troisième, en 2002, j'ai fait ce que j'ai pu, un peu au siège, beaucoup sur le terrain, des marchés, des stations de métro, des gens, toujours des gens qui nous regardaient en demandant parfois qui était François Bayrou, ou qui levaient les yeux au ciel. Et je me souviens de la soirée des résultats du premier tour, à une heure du matin, il ne restait presque plus personne, on avait mis de la musique dans la salle du bas du bâtiment qui est (rue de l'Université) devant le siège, qui venait d'être acheté. Nous étions encore une quinzaine, dont deux vieilles dames de mon arrondissement, rescapées du Centre Démocrate des années 1960, qui entraînaient un Bayrou très gêné dans un rock totalement ridicule et burlesque, cruellement burlesque.

Pour la quatrième, en 2007, avec Quitterie Delmas, pour Bayrou encore, on a occupé la Toile, elle surtout, moi comme j'ai pu. On a tout donné, des journées jusqu'à des heures impossibles, elle a tant sacrifié d'instants personnels. Et pour quel résultat ? Pour quel effet sur les gens dont la vie est difficile ? Pour quelle amélioration pour la planète qui crève ?

Quel temps perdu...

Quel temps gâché...

C'est décidé, la prochaine fois, on ne fera pas de campagne, on a mieux à faire.

La Ve république, c'est fini.

La Ve république est née en 1958, treize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et un peu moins de vingt ans après l'effondrement de 1940. Elle est née sur un double fondement : d'une part, le discours de Bayeux où, en 1946, le général de Gaulle avait exposé sa conception de l'organisation d'une France que l'on voulait régénérer ; d'autre part, la réflexion conduite par de nombreux acteurs politiques et administratifs sur les causes de l'effondrement spectaculaire (et tragique) de 1940.

De Gaulle voulait un patron pour fixer le cap. Les analystes jugeaient que la défaite de 1940 était due en partie aux baronnies administratives et à l'abaissement du politique face à ces entités qui ont la permanence pour elles : les ministres passent, les département ministériels demeurent. Et sous la IIIe république, comme sous la IVe, les ministres passaient drôlement vite. Il fallait donc de la stabilité.

Le régime qui sortit de cette marmite était hybride : un président au-dessus de la mêlée, disposant de pouvoirs personnels consistants, et un gouvernement capable d'imposer ses vues au parlement. La bataille des nouveaux pouvoirs fut rondement menée : en 1962 le parlement se rebella contre l'exécutif, fut dissous, et l'exécutif obtint sa majorité fixe. Depuis ce temps, une seule question a hanté la pratique institutionnelle française : celle de la "dyarchie" exécutive, c'est-à-dire celle de l'exécutif bicéphale, autrement dit la rivalité plus ou moins latente entre le président de la république et son premier ministre.

Car il n'existe qu'un contrepouvoir à l'autorité présidentielle : le premier ministre. En 1968, de Gaulle limoge Pompidou qui commence à lui faire de l'ombre, quelques mois plus tard dans la campagne référendaire, Pompidou se venge et annonce que si le référendum est négatif, il est prêt, lui Pompidou, à assumer ses responsabilités. C'est la mort de de Gaulle en direct et le scénario se poursuit par la victoire feutrée de l'ex-premier ministre sur son président.

Sans entrer dans les détails, disons que la querelle dyarchique ne va cesser d'enfler : en 1978, Giscard annonce qu'en cas de victoire de la gauche aux législatives, il ne se retirera pas, et qu'il ne pourra empêcher la gauche de gouverner à sa guise. C'est une nouvelle étape qui va se cristalliser par trois cohabitations, en 1986-88 et 1993-95, et surtout 1997-2002. Sur les seize dernières années, neuf auront été alors passées en cohabitation, la majorité.

La dernière cohabitation avait produit des effets très regrettables en politique extérieure, notamment le traité de Nice, où la négociation française avait été déplorable.

Mais surtout, le long rang des candidats à la présidentielle ne pouvait accepter que le pouvoir guigné par tous fût amoindri par l'ombre parlementaire du premier ministre. Contre mon avis que je lui avais donné, Bayrou accepta l'inversion du calendrier, l'élection de l'Assemblée Nationale après celle du président, qui subordonnait celle-là à celui-ci. Exit le dernier contrepouvoir, enterré le premier ministre, il ne restait plus rien pour entraver la marche impérieuse de la volonté présidentielle.

Exit aussi l'utilité des partis politiques : les législatives n'étant plus que l'émanation de la présidentielle, il n'est plus nécessaire de les préparer par un travail de profondeur.

Finalement, il ne reste plus qu'une élection, plus qu'un pouvoir dans la république : celui du président.

Et c'est là qu'arrive Sarkozy et qu'apparaît toute l'absurdité de ce processus de cinquante ans qui a conduit à ce que l'élection la plus importante produise l'élu le plus nul.

Jamais personne n'a eu autant de pouvoirs de toutes natures en France depuis plus de cent quarante ans. Et jamais la France n'a été aussi mal gouvernée, politique étrangère floue et servile, politique économique onéreuse et improductive, politique sociale injuste et régressive, politique de justice et de police liberticide et brouillonne.

Tout ça pour ça ?

Faut-il donc continuer, par notre activité politique, à cautionner un processus qui ne peut aboutir qu'à de tels désastres ?

Certainement pas, et c'est pourquoi je suis impatient et confiant dans une initiative dont le contour n'est pas encore connu, mais qui donnera d'autres buts à notre soif d'engagement pour l'intérêt général : l'initiative de Quitterie.

12/02/2009

Quitterie : comme tout le monde, j'aurais préféré qu'elle continue.

Maintenant que la tempête s'apaise un peu après l'énorme buzz relaté et , ses premières explications et son interview sur lepost.fr (vue plus de 6000 fois à l'heure où j'écris {EDIT : plus de 9200 fois à 19h30}), il est temps, je crois, que je donne mon opinion sur le retour de Quitterie dans la politique transpartisane.

Tout d'abord, je tiens à rappeler deux choses : la première, c'est que j'ai repiqué  à l'activité politique grâce à elle, son énergie, sa fraîcheur, son charisme. La deuxième, c'est que chacun sait que j'ai pour elle un attachement plus affectif encore que politique.

J'ai été très déprimé quand elle m'a annoncé au téléphone, l'avant-veille de la XXVIIIe république des blogs, qu'elle avait renoncé à se présenter aux élections européennes et qu'elle changeait sa vie politique du tout au tout, ce qu'elle me préciserait lors de la République elle-même.

J'y suis allé pour la voir, pour comprendre, et elle m'a livré quelques éclaircissements sur ce qu'elle compte faire. J'en suis sorti encore plus déprimé, je dois le reconnaître. Jeter cinq ans d'efforts aux orties, se dérober au moment de sauter l'obstacle, faire faux-bond à des amis, à des gens qui comptaient sur elle, encourir le discrédit le plus total, tout cela était évident et on l'a lu à l'envi parmi les messages innombrables de soutien et de critique qui lui ont été adressés publiquement, tant sur son blog que sur Facebook. Ca ressemblait à un accès de déprime de sa part, à l'angoisse du fiancé le jour du mariage, au trac de l'acteur avant de monter sur scène, à un accès de pusillanimité, bref, pour l'être rationnel et habitué de l'appareil partisan démocrate que je suis, c'était une catastrophe.

Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré qu'elle reviendrait sur cette décision, et que, foin des Européennes, elle resterait quand même au MoDem, parce que je pensais que son poids sur l'appareil irait grandissant et que, par là, elle parviendrait à en corriger les défauts nombreux.

L'article du "Monde", que j'ai lu grâce à un signalement de Christophe Grébert sur Facebook, a ruiné cet espoir. J'ai eu plusieurs fois Quitterie au téléphone samedi, agacée des mots qu'on lui prêtait, obligée de se découvrir à un moment où elle aurait préféré se taire, et de se justifier alors qu'elle préfère les demi-mots.

Le maelstrom a suivi, entremêlant les accusations abjectes, la déception de certains amis, la joie d'autres, et toutes sortes de soutiens.

Pendant ces quelques heures où son blog (et le mien) ont été pris d'assaut (j'ai battu mon record largement), je lisais les réactions, l'émotion profonde suscitée par cette décision. Dire qu'elle a surpris serait excessif : le silence de Quitterie pendant deux mois augurait forcément quelque chose d'important. Donc pas de surprise, mais un choc énorme.

Et pendant que je lisais, l'idée de la déprime (la sienne comme la mienne) m'abandonnait : il y avait quelque chose de réellement délibéré dans la façon dont elle en parlait, une vérité qu'elle assumait avec sa petite voix et ses petites épaules, mais avec sa petite bite de bête politique que j'ai évoquée en janvier 2008 après l'élection du Conseil National.

Enfin, j'avais noté ici et là des signes de certains de ses voisins d'engagement extra-partisan, qui m'ont convaincu que la décision de Quitterie était bien ce qu'elle disait : un acte non seulement de liberté, mais d'entrée dans des temps nouveaux. L'article d'André Gunthert, que j'ai trouvé sur le blog de Nicolas Voisin, donnait la clef la plus évidente : le temps de la politique politicienne est passé, le monde et la France sont entrés dans une phase de turbulence, il faut être avec ceux qui, aux échelons élémentaires, vont vivre et produire une myriade d'événements décisifs, la révolution, peut-être pas celle du "Grand Soir" cher à Besancenot, mais celle décrite Fred Vargas. Les grandes révolutions ne se font pas en un jour, ni seulement dans les palais. Il m'a semblé que c'était le pari historique fait par Quitterie.

Parce que j'ai perdu la foi dans l'appareil politique, je la suis. Je ne rends pas ma carte pour garder un lien avec les copains.

Parce que je crois que nous vivons une césure historique de très grande ampleur, je la suis.

Parce qu'elle n'a pas changé de discours depuis la présidentielle, parce que sa volonté de faire bouger les pratiques politiques est intacte et adopte seulement une voie nouvelle, je la suis.

Parce que je l'aime, je la suis.

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EDIT : Autres réactions à la décisiion de Quitterie :

Angélique Ballet-Baz ne conseillerait jamais à un ami de faire de la politique.

JF le Démocrate regrette plus les attaques contre Quitterie que sa renonciation aux logiques partisanes.

Cap 2012 reprend une partie de l'interview du site lepost.fr.

Michel Escatafal vit le départ de Quitterie comme une désertion.

Voyant dans Quitterie une amie de son rival local Christophe Grébert, René Bernasconi livre une réflexion très grinçante (et factuellement inexacte) sur son retrait des logiques partisanes.

SuperNo profite du départ de Quitterie pour développer une critique assez nébuleuse du MoDem, et de Quitterie elle-même, d'ailleurs.

Vendredi reprend la note explicative de Quitterie.

MoDem Fronton retranscrit l'article du site lepost.

Fabien Bénard s'émeut.

Et notre ami Spaulding est le dernier des blogueurs dont je relève la savoureuse note sur la bifurcation de Quitterie.

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11/02/2009

Quitterie : "les partis, pour moi, c'est fini".

Quitterie a donné une interview sur lepost.fr. En voici un extrait :

"Pourquoi avez-vous quitté le MoDem?
"Simplement parce qu'après une longue réflexion personnelle, alors que, oui, je pouvais être candidate du MoDem aux européennes -et ça peut paraître fou de refuser une investiture à mon âge- j'ai décidé de renoncer à la politique partisane. Mon chemin n'était plus d'essayer de changer le système de l'intérieur. Dorénavant, j'ai envie de passer à autre chose. Réfléchir, prendre du recul par rapport à la politique telle qu'on la voit aujourd'hui, essayer de trouver une autre manière d'aborder l'action publique. Je sais, c'est un peu le saut dans le vide, l'inconnu..."

Envisagez-vous de créer un nouveau parti?
"Non, une des réponses à la crise politique et démocratique ne se fera pas en créant un énième parti. Les mêmes causes produiront inévitablement les mêmes effets."

Avez-vous été contactée par le staff de Ségolène Royal, comme l'affirme Christophe Ginisty sur son blog?
"Ginisty fait partie des gens qui sont dans l'ancien schéma politique. Si on part, c'est pour se vendre ailleurs. Un peu trop 'Amour, Gloire et beauté' à mon goût. Évidemment que j'ai des contacts avec des personnes dans d'autres partis. C'est le principe même des rencontres via la République des blogs, sur Internet, Facebook. C'est d'ailleurs ce qui a fait exploser les frontières partisanes, en dessous des directions des partis qui se livrent une guerre sans merci."

"Les adhérents de la base se parlent de plus en plus... Nous sommes souvent plus proches entre nous que des élus qui nous représentent, paradoxal, non ? En tout les cas, il me semble avoir été claire: après le MoDem, les partis, pour moi c'est fini ! Je ne suis pas à vendre. Je trouve ces logiques d'encartage dépassées et inadaptées à notre siècle. Au 20ème siècle, vous vous mariiez avec une entreprise, un parti pour 25 ans. Aujourd'hui, il faut sans cesse innover, repenser, inventer. Tout s'est accéléré."

La suite ici.

J'ajoute que je suis OK avec cette idée de la phrase "mariés etc." : "Aujourd'hui, il faut sans cesse innover".

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Quitterie : question de conscience.

Ce que j'ai beaucoup apprécié, dans le billet que l'Hérétique a consacré au choix nouveau de Quitterie, c'est le respect d'un acte fait en conscience. Il est vrai qu'il nous est arrivé (comme le rappelait Michel Hinard) de remotiver des adhérents que nous sentions filer par dépit, mais la décision de Quitterie est mûrie, elle a un sens lié à ses propres engagements de toujours.

Michel se définit comme quelqu'un de centre droit. Sa place est donc au MoDem.

Quitterie est Quitterie Libre, ses options sont d'abord relatives à l'individu autonome, qui ne se contente pas de suivre le troupeau. Elle a toujours prôné un fonctionnement du MoDem partant de la base et fonctionnant en réseau plus que dans la verticalité. Il se trouve qu'en définitive, c'est la verticalité et le culte du chef qui dominent le MoDem. La décision de Quitterie est alors logique, il faudra faire autrement le réseau qu'elle voulait et qu'elle veut.

11:16 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, quitterie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/02/2009

La révolution est-elle possible ?

Dans un beau texte dont Quitterie se fait aujourd'hui l'écho, Fred Vargas analyse la situation de l'espèce humaine sous l'angle historique de la longue traîne : il y a eu la révolution néolithique (voici environ 8000 ans), il y a eu la révolution industrielle (au XIXe siècle), nous vivrions la troisième révolution, celle d'une économie plus naturelle, plus recyclante, un retour à l'humain et à l'organique.

Fred Vargas donne là le meilleur d'elle-même. L'entrée dans l'ère post-industrielle est en effet une révolution très profonde. Personnellement, j'aurais placé une révolution de plus, parce qu'elle a coïncidé avec l'invention de la charrue et une modification radicale des rapports de production, mais peu importe, l'essentiel est que la rupture d'époque que nous constatons est infiniment plus intense que celles que nous avons vécues dans les dernières décennies. C'est un fait.

Et ce sont les entrailles du peuple qui gargouillent.

C'est de là que monte le grincement annonciateur de l'entrée dans cette révolution.

Premier signe : la résistance du marché aux aspirations de la population. Les gens veulent consommer sain et propre, et sans carbone, mais les puissances du carbone ont tellement verrouillé le marché que celui-ci ne peut pas aller vers les goûts des consommateurs. À n'en pas douter, la profondeur de la crise actuelle vient de là, de cette incapacité du marché à agir selon les lois organiques du marché. Et si le verrou demeure, comme un couvercle sur une marmite, eh bien, tôt ou tard, ça pète. C'est ce qui arrive.

Deuxième signe : l'atmosphère électrique dans laquelle le moindre événement produit des éclairs. En France, depuis déjà assez longtemps, il n'y a plus de contrepouvoirs, Montesquieu gît dans une mare de sang. Le seul contrepouvoir, c'est la rue. On l'a vu en 1984 dans la résistance de l'école privée, en 1993 contre la loi Falloux, en 2006 contre le CPE : c'est la rue qui peut bloquer les décisions des politiques lorsqu'elles paraissent injustes, disproportionnées, mal fagotées, voire liberticides.

Au moment de la dernière élection présidentielle, on nous expliquait très perspicacement que les gens étaient si abattus qu'ils en avaient perdu l'espoir d'être écoutés. Et c'est au milieu de cet abattement profond qu'est apparue la plus extraordinaire mobilisation pour une élection présidentielle que l'on ait vue depuis des décennies, les passions s'étant enflammées pour savoir lequel des candidats serait le mieux à même de déverrouiller la société française.

Il faut le dire, dans ce contexte, François Bayrou a incarné l'espoir d'une mobilisation citoyenne capable de s'élever à chaque occasion utile contre les projets les plus effrayants du pouvoir. Hélas, ce magistère moral, ce recours à l'opinion publique et à la rue, qui lui aurait été naturellement reconnu, n'a finalement pas correspondu à l'esprit tacticien de Bayrou, et le malentendu s'est dissipé, laissant le peuple grosjean comme devant, face à des politiciens obsédés par leur carrière et leur destin, et à des problèmes qui demeuraient pendants, sans cesse aggravés, notamment le réchauffement climatique, qui est la menace la plus épouvantable que connaisse l'espèce humaine aujourd'hui.

Privés de chef, les gens se sont d'abord retrouvés dans un abattement plus profond encore qu'auparavant, que nourrissait le très vif dégoût que leur inspirait l'infecte cour monarchique organisée autour de l'Élysée.

Aujourd'hui, il n'y a plus de chef, mais peu à peu, l'idée fait son chemin que les chefs ne sont pas nécessaires et que la révolte est plus forte si elle se fait pour elle-même, sans calcul, sans autre moteur que l'indignation et la colère.

Oui, en 2009, étant donné l'incapacité de notre organisation politique, en France comme dans beaucoup d'autres pays, à faire face aux enjeux les plus cruciaux de notre époque et aux mutations historiques inéluctables, la révolution est possible, la vague de révolte monte.

En France, les révolutions se font au printemps ou en été, le temps que la sève monte. C'est donc une affaire à suivre, qui peut aller très loin.

Or il faut le comprendre, cette révolution aura pour effet l'abolition de la Ve république et la fin de l'asservissement de toutes les forces politiques à l'obsession présidentielle des candidats. Que ceux qui jugent aujourd'hui le méditent.