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16/11/2008

Congrès du PS : la nouvelle génération n'a pas pris le pouvoir.

On nous a livré jusqu'à la nausée pendant trois jours l'histoire des vilains socialistes qui se dévorent entre eux, qui se détestent, mélange des "Rois maudits", de "Dallas" et d'un mauvais western. Or le congrès du Parti Socialiste aurait pu nous intéresser sous un autre angle. Je ne parle pas de la querelle des alliances, qui me semble à la fois byzantine et révélatrice de la puissance des forces qui, de l'intérieur, sapent la famille socialiste, non, j'entends la question des générations, puisque ceux qui se déchirent sont les orphelins de papa Mitterrand qui n'en finissent plus de régler leurs querelles infantiles depuis le temps où celles-ci leur permettaient d'aller frapper à la porte de papa pour qu'il s'intéresse à eux.

Il faudra bien pourtant qu'elle émerge, cette nouvelle génération.

Pour l'heure, on voit Peillon drapé dans les jupes de maman Ségolène et Hamon qui ne sait pas encore s'il sera le dominant ou le dominé dans l'attelage de vendredi, avec toutes les probabilités de se trouver à son tour soigneusement langé dans les jupes de maman Martine.

Non, il faut que la jeune génération prenne le pouvoir. Au PS comme ailleurs.

Allez, venez, on va le dire, venez au café citoyen organisé par Aujourd'hui Autrement mercredi soir, venez le dire avec Quitterie Delmas.

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G 20 : pas de clarté dans la régulation mondiale.

Les décisions du G20, telles qu'elles sont annoncées, laissent les observateurs sur leur faim quant à l'instauration d'une gouvernance financière mondiale. La plus sepctaculaire des décisions concernerait l'élaboration de normes comptables universelles, dont des organismes nationaux ou "régionaux" seraient chargés de surveiller l'application.

Pour le reste, beaucoup de voeux pieux et de demi-mesures, les différentes instances internationales en présence ayant visiblement fait du lobbying pour conserver un rôle moteur ou particulier.

Ce qui est le plus étonnant, c'est que personne ne se soit offusqué qu'il n'y ait que 20 États conviés. Pourquoi pas les 200 États de la planète ? Est-ce bien démocratique ? Et l'ONU ? Pourquoi tant d'absence ?

Pourquoi serait-ce forcément aux États les plus riches de fixer les normes universelles ?

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L'étrange récurrence française des présidents démocrates américains.

Tout commence sans doute avec Franklin Delano Roosevelt. Delano, c'est sa mère, un nom altéré, selon les sources de Delanoy ou de ... Delanoë. Ensuite, John Fitzgerald Kennedy épouse ... Jacqueline Bouvier. On connaît la proche parenté de John Kerry, qui aurait pu devenir président, avec le français Brice Lalonde. Et enfin, voici qu'on nous explique qu'Obama a des ancêtres mayennais, cependant que son vice-président Joe Biden s'appelle en fait Joe Robinette Biden, où Robinette est le patronyme de sa grand-mère paternelle, d'ascendance française elle aussi.

J'ai beau chercher, je ne trouve pas le même tracé chez les conservateurs. Y a-t-il un sens caché ?

Cela étant, n'exagérons pas la portée de ce petit jeu intellectuel : en vérité, avec la mondialisation, les racines vont s'entrecroiser de plus en plus.

Ne pas substituer l'imaginaire et le fantasme au débat politique.

Je vous invite vivement à lire ma note précédente.

14:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, storytelling | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Crise financière : c'est Roland Barthes le coupable !

Il arrive qu'on achète des livres, qu'on les pose sur un meuble, qu'on pose ensuite des piles de chaussettes ou de parchemins médiévaux sur eux, puis qu'un jour, longtemps après, en soulevant la pile pour autre chose, on les retrouve, et qu'on se dise "mais au fait..."

C'est ce qui m'est arrivé avec le fondamental ouvrage de Christian Salmon paru voici tout juste un an : "Storytelling".

Mais au fond, il vaut mieux ne l'avoir découvert qu'aujourd'hui alors que la crise financière s'est déclenchée.

De quoi s'agit-il ?

De la substitution progressive du fantasme à la réalité dans la communication marchande et politique depuis trente ans. Notez la concomitance avec la période néoconservatrice.

Storytelling est l'action de "telling a story", mot à mot raconter une histoire. Plus précisément, il s'agit d'une technique consistant à raconter une histoire (le plus souvent un bobard) pour faire comprendre et admettre une idée ou pour faire aimer un produit. C'est évidemment un monstrueux moyen de manipulation des foules. Mais ce peut être aussi une spirale d'autointoxication, et alors gare au réveil.

Remplaçant tout (les vertus d'un produit, les positions stratégiques d'une bataille, le projet politique d'un candidat), le bobard s'inscrit comme une reconstruction complète d'un discours pour décorer l'apparence de la réalité, un peu comme ces villages de carton-pâte autrefois présentés à la Grande Catherine, dont Bayrou parlait pendant la campagne présidentielle. Une Renault n'est plus une voiture, c'est l'épopée des modèles successifs de la marque, un personnage politique n'est plus une intelligence, une compétence ni une conscience, c'est un parcours, un florilège d'émotions articulées autour d'événements racontés (parfois voire souvent entièrement réécrits - inventés ?).

Le jeu est devenu dangereux en économie parce que le discours du storytelling s'y est entièrement substitué à la réalité des chiffres. Une culture du mensonge y a remplacé la rigueur de la gestion. De là sans doute la violence du krach récent, ardent retour à la réalité. Les techniques comptables récemment abandonnées, qui permettaient d'évaluer des actifs sur des tourbillons de vent, relèvent d'ailleurs du storytelling, jusqu'à la caricature (elles dataient de l'époque glorieuse d'Enron, c'est tout dire).

Le même jeu encore, appliqué systématiquement à la politique américaine depuis Clinton mais surtout depuis Bush (avec un contrôle approfondi des médias parfaitement contraire à tous les principes fondateurs de l'Amérique), a confiné à la folie et à la démarche d'illuminés avec George W Bush, et il faut lire ce qu'a écrit un journaliste effaré en sortant d'une rencontre en tête à tête avec W en 2002 : le discours allait remplacer la réalité. La foi pouvait donc déplacer la montagne. Hélas, c'était la technologie de l'intelligence mise au service de l'obscurantisme, et ce fut la manipulation démentielle des médias avant, pendant et après la guerre en Irak, et depuis, jusqu'au résultat navrant, jonché d'un demi-million de cadavres. Récit glaçant.

Plus près de nous, bien entendu, c'est Henri Guaino qui applique les règles du storytelling à son candidat, avec brio d'ailleurs, sauf que... sauf que, comme disait Lénine, les faits sont têtus.

Et enfin, hélas, voici qu'apparaît Ségolène Royal, dont le storytelling, organisé par le patron de Saatchi, s'organisait  en 2007 autour de cette "femme qui avait mis en échec le pouvoir patriarcal des éléphants du PS", une story qu'elle est peut-être en train de reconstruire ce week-end à Reims, puisqu'elle est venue les défier.

Comme on le pressentait durant la présidentielle, il y avait donc bien entre ces deux candidats le point commun d'un choix dans l'ordre du discours, plus encore que de l'apparence, qui se résumait en fait à un choix de technique de communication, le dernier cri, un dernier cri qui vient de faire tomber la première puissance mondiale, de coûter des dizaines (et bientôt des centaines) de milliers d'emplois de par le monde, de jeter trois millions et demi de familles américaines à la rue, bref, un déshonneur funèbre.

Nous savions bien pour quoi et contre quoi nous nous battions, en 2007.

Je le dis avec prudence, car je sais qu'il y a parmi nos amis des adeptes de Royal, mais il faut le constater : elle est toujours dans cette technique de marketing, alors que, plus que jamais, nous avons le devoir de nous battre pour le triomphe de l'intelligence raisonnée, pour Descartes malgré ses défauts, pour les Lumières, contre les forces d'obscurité qui, avec le départ de Bush junior, laissent une plaie béante à la surface du globe.

Pour la raison, pour la science, et donc pour l'école, mais aussi pour une vraie presse d'investigation, indépendante et libre.

Lisons donc cet ouvrage aujourd'hui, maintenant que nous savons l'étendue des dégâts causés par les méthodes qu'il décrit, puis, chaque fois que nous en aurons l'occasion, attaquons les storytellings dans l'oeuf et démystifions-les. Il y va du plus profond du destin de l'occident.

Ah, et pourquoi Roland Barthes ? Parce que c'est lui qui, le premier, a réfléchi sur le rôle joué sur les narrations dans l'organisation de notre compréhension du monde, et que cette primauté lui a été reconnue par ceux qui l'ont reliée au succès commercial de la technique du storytellng.

15/11/2008

"Mensonge d'État".

Ridley Scott est un cinéaste anglais. Une fois qu'on a écrit ce constat, on s'attend presque à tout sauf à la filmographie qui s'ensuit, qui va de la carte postale gourmande (Une grande année) à l'anticipation féroce (Alien) en passant par le péplum tonitruant (Gladiator), avec des excursions baroques, comme la série télévisée Numb3rs qu'il a coproduite avec son frère (la première saison était vraiment étonnante, depuis ils exploitent leur idée).

Un trait commun dans tous ces films : le sens de l'action, de la tension, du suspense.

À l'époque d'Alien, on disait que Scott avait établi la bande-son du film presque selon une unité musicale, où la bande originale et les sons de l'action se conjuguaient pour haleter au même rythme que le pouls du spectateur, et quand la bande-son haletait plus vite, le spectateur haletait plus vite aussi, la pression montait. C'est le seul film de toute ma vie où j'ai hurlé (une fois, une toute petite fois, mais tout de même).

Avec donc une vision scientifique et totale de l'architecture d'un film, Ridley Scott se détache forcément dans le paysage cinématographique mondial, de plus en plus habitué au formatage des studios.

Son avant-avant-dernier film, "Une grande année", est une délicieuse carte postale pour rentiers anglais, représentant la Provence sage et française ("ici, le client a toujours tort"), mais c'est aussi l'une des dénonciations les plus féroces des milieux financiers que j'aie vu au cinéma ou ailleurs (quelqu'un demande à Russell Crowe, trader à Londres, "qu'avez-vous fait la dernière fois que votre patron a pris une semaine entière de vacances ?", réponse : "J'ai pris sa place").

Cette carte postale (où brille la pétillante Marion Cotillard) avait été précédée d'un grand, très grand, film assez méconnu et boudé par le public en raison de sa complexité sans doute et de sa longueur : "Kingdom of Heaven".

Dans ce film, Ridley Scott développait son troisième sujet historique (après "1492" et "Gladiator"). Troisième époque aussi : le XIIe siècle, la fin des croisades. C'est le moment où la dernière possession "franque" (occidentale) en Terre Sainte tombe aux mains des Arabes, en l'occurrence de Saladin. Sorti en 2005, ce film sonnait comme un désaveu explicite de la guerre d'Irak, raison sans doute pour laquelle une partie des leaders d'opinion le bouda. Sans doute aussi Scott n'aurait-il pas dû accepter les modifications de découpage et les amputations qu'on a fait subir à son oeuvre qui en a été amoindrie.

Quoi qu'il en soit, le propos du film était prémonitoire : une occupation étrangère ne peut qu'échouer et revigorer l'adversaire qu'elle humilie. En faisant tomber la dernière place forte croisée, Saladin promet de lourdes représailles à l'Occident.

Trois ans plus tard, le nouveau film de Ridley Scott, "Mensonge d'État", creuse le même sillon, répétant le même message, comme s'il voulait à tout prix que l'on reconnaisse qu'il avait raison la dernière fois, celle où on l'a boudé.

Sa thèse est explicitée dès le début du film par l'un des deux principaux protagonistes américains de l'histoire : de nos jours, Russell Crowe, chef du département Moyen Orient de la CIA, dicte à son ordinateur un exposé très précis sur les effets nettement contreproductifs d'une occupation étrangère, sous-entendant d'ailleurs aussi bien l'Afghanistan que l'Irak.

Cependant, quoique parfaitement au fait de ces effets hautement pervers, le personnage interprété par Crowe mène sa sale guerre de renseignement en Irak, en Jordanie, en Arabie, en Syrie, avec pour élément de terrain un jeune et prometteur agent interprété par Leonardo di Caprio, qui va expérimenter lui aussi le bon vieil adage selon lequel ceux que l'on frappe finissent toujours par frapper à leur tour.

Un film à cent à l'heure, d'une efficacité rare pour un cinéaste ayant atteint l'âge de 70 ans. Un propos sage et finalement humaniste, donc juste.

Téléchargement : le paradoxe des Ch'tis.

Dans le numéro de la semaine dernière de l'hebdomadaire professionnel "Le film français", la directrice et éditorialiste de cette publication notait avec surprise que le film "Bienvenue chez les Ch'tis", tout frais sorti en vidéo, cumulait les records : c'était le film de loin le plus piraté de l'année, mais c'était aussi celui qui, le jour de sa sortie, battait tous les records de vente (650 000 ex)... Elle en concluait que finalement, le téléchargement illégal ne devait pas avoir une si grande conséquence que cela sur l'exploitation des films...

Très juste, il faut le dire.

Et cependant, le paragraphe suivant, sans la moindre transition, au nom de tout une profession, elle criait à l'égorgement, à l'urgence, à la patrie en danger, pour aussitôt se féliciter de l'adoption du projet Hadopi par le Sénat.

Sans transition.

Je me demandais presque, en lisant son texte, s'il n'y avait pas quelque humour caché, dans ces méandres.

Quoi qu'il en soit, les chiffres sont éloquents : on estime (même source) à 450 000 le nombre de téléchargements illégaux de films via Internet. 450 000. À mettre en regard de 120 ou 150 millions (!) d'entrées payantes au cinéma. Les téléchargements illégaux représenteraient, tenez-vous bien, 0,03 % des places de cinéma. Ca valait la peine de déranger le législateur pour ça...

La proportion est un peu plus forte sur les DVD, mais après tout, les téléchargements entrent en concurrence à la fois avec l'un (le cinéma) et avec les autres (les DVD), donc on ne voit pas bien pourquoi il faudrait rapporter le chiffre de 450 000 aux seuls DVD. Et alors, si on cumule le cinéma et les DVD, on va sans doute tomber sur un ratio inférieur à 0,02 %. Oui décidément, ça valait la peine de déplacer le législateur pour ça.

Le site du Film Français évoque aujourd'hui un chiffre mondial de téléchargements de l'ordre de 150 millions d'unités, soit un manque à gagner de 201 millions d'Euros pour les salles et 605 millions pour l'édition vidéo, sans dire si le manque à gagner est globalement de 800 millions ou si les téléchargements sont affectés séparément aux deux marchés pour ce calcul. On aimerait bien qu'ils disent quel est le chiffre d'affaires global du cinéma dans le monde, de façon à établir un ratio, car après tout, 200 millions, c'est le budget d'un seul film moyen aux États-Unis...

Au fond, j'ai une solution : établissons une taxe sur le téléchargement illégal et versons-la aux gens qui meurent de faim. Un Euro par téléchargement, 150 millions d'Euros par an. Je suis sûr que les pirates la paieront de gaieté de coeur et au moins, ce sera décent.

Ce qui leur fait peur

Ils ont peur. Ils ne sont pas les seuls.

Mais ils ont peur.

De quoi donc ? Ils sont si nombreux, si implantés dans le pays, si puissants.

De quoi ont-ils peur ?

Qu'est-ce qui les effraie ?

Eh bien, ce qui leur fait peur, c'est de se lier avec nous, puis de n'être pas en tête.

Au fond, le Parti Socialiste, collectivement, se comporte comme chacune de ses fractions : il ne supporte pas de figurer dans l'attelage s'il n'en tient pas les rênes.

C'est bien cela, c'est cet esprit léonin, qu'il faut changer pour la politique de demain.

13:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps, modem, alliances, congrès de reims | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Gens de gauche, venez, on va leur dire...

Gens de gauche qui voulez vous aussi changer la politique, l'améliorer, battre Sarkozy non seulement parce qu'il est de droite, mais parce qu'il incarne une droite inégalitaire, communautariste, affairiste, haineuse et manipulatrice, venez, on va leur dire.

Venez, avec Quitterie Delmas, lors du débat de mercredi 19 avec Aujourd'hi Autrement et un représentant du Parti Radical, on va leur dire comment on peut durablement changer la poltique, y réintroduire du civisme, de l'abnégation, de la vérité.

On s'en fout, des écuries présidentielles. On s'en fout, qu'une partie de nos partis soit aux mains et aux ordres de notre adversaire. Nous, nous voulons rendre le pouvoir aux gens et la politique au service, au service de ces gens justement.

Même s'il nous faudra débattre sur les moyens, sur la philosophie, sur le programme, eh bien sur l'essentiel, nous pensons la même chose, venez.

09:53 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, ps, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/11/2008

Je m'ennuie.

Je n'ai rien à dire de Quitterie Delmas, alors, que voulez-vous ? je m'ennuie.

02:11 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/11/2008

Je suis triste pour les militants du PS.

Ne croyez pas que je verse des larmes de crocodile : je ne me réjouis en aucune manière du triste moment que traverse le Parti Socialiste, au contraire, je suis attristé par le festival de tartufferie auquel l'élection du nouveau premier secrétaire de leur parti donne lieu. Comme le blogueur (ségoléniste si j'ai bien compris) Richardtrois le souligne, il est en effet faux de prétendre que les motions sont départagées par leur choix ou leur refus a priori de l'alliance avec les démocrates. En fait, il y a, parmi les soutiens de chacune des quatre principales motions, des élus qui ont fait alliance avec nous, que ce soit au premier ou au second tour des municipales.

Pour dire la vérité, leur congrès me rappelle celui de feu le CDS que j'ai vécu à Versailles en 1982 : alors, Bernard Stasi est arrivé largement en tête au premier tour, mais au second, l'alliance de Pierre Méhaignerie et de Jacques Barrot a permis à ce tandem de l'emporter. Et la question centrale du congrès était "faut-il se rapprocher de Giscard ou de Barre ?" et Stasi penchait pour Barre, Méhaignerie pour Giscard, mais à peine élu, Méhaignerie s'empressa de se jeter dans les bras de ... Barre, qui joue à peu près le rôle du MoDem.

Je suis triste, parce que nous connaissons bien des militants socialistes qui sont neutres dans les jeux d'appareil, et sont désolés du spectacle actuel.

L'agressivité qui est déployée contre les démocrates est à elle seule le symptôme du malaise socialiste. On nous enjoint de dire qui nous sommes pour entrer dans une boîte, pour rejoindre les rails, pour faire allégeance. On nous soupçonne, on nous conspue, on nous tolère parfois, mais au fond, on ne nous aime pas, parce qu'on n'est pas de la même bande.

C'est dommage car ce que nous savons, nous, qui avons un peu de recul, c'est qu'au moment de la prochaine présidentielle, il faudra bien que s'entendent tous ceux qui s'opposent à Nicolas Sarkozy, sans exclusive, et sur un vrai socle programmatique (comme l'ont relevé en des temps différents Royal et Aubry), faute de quoi il sera réélu et nous en porterons tous la responsabilité.

Alors ne disons pas n'importe quoi, ne faisons pas n'importe quoi, ne nous mêlons pas trop de leurs affaires internes (même si j'apprécie le débat ouvert par Luc), et concentrons-nous sur notre propre projet à élaborer.

Enfin, je dois tout de même dire que, sans arrière-plan politique, je serais heureux que la nouvelle génération, qu'il s'agisse de Peillon ou de Hamon ou  d'un autre éventuel (je partage sur ce point l'opinion du blogueur et journaliste Nicolas Voisin), s'empare de Solférino pour y mettre un peu d'air.

En fait, la Sécu est ... excédentaire de 1,8 milliard d'Euros.

On nous serine sans cesse avec le déficit de la Sécu mais on trouve dans Siné Hebdo de la semaine un calcul rappelé par Gérard Filoche (un vrai homme de gauche, d'ailleurs) tout à fait intéressant, dans le droit fil de ce qu'on lit de temps à autre, mais en plus précis : sur la base du déficit pour 2007 (12,7 milliards d'Euros), "le montant de la taxe sur le tabac, non reversé à la Sécu par le gouvernement (qui est pourtant censé le faire), atteint 7,8 miliards d'Euros, celle sur l'alcool 3,5 milliards, celle sur les industries polluantes 1,2 milliard, auxquels il faut ajouter les 2 milliards de charges patronales non acquittées par l'État lui-même, selon les estimations de Gérard Filoche. Conclusion : que l'État balaie devant sa porte et paie ses dettes, et voilà la Sécu bénéficiaire de 1,8 milliard d'Euros !" se réjouit Siné Hebdo pour finir. Fichtre, il y a de quoi réfléchir.

On trouve par ailleurs dans le numéro de la semaine des explications de Denis Robert sur ses mésaventures judiciaires, d'autres textes parfois utiles ou drôles et une flopée de dessins hilarants. Si quelqu'un connaît l'adresse du blog de Siné, merci de la signaler.

Bouches-du-Rhône : ce doit être un microcosme...

Ici, au Mouvement Démocrate, on connaît depuis quelques semaines le feuilleton atterrant de l'affaire des coups portés par Xavier de Peretti à un adhérent démocrate des Bouches-du-Rhône, affaire dont on attend que la justice donne une version compréhensible et autorisée. Voici que le Canard enchaîné fait une description cataclysmique de la gestion de l'après-vote socialiste par le premier secrétaire fédéral Guerini.

Pardon, je recopie entièrement, mais c'est tellement effarant qu'on en reste bouche-bée :

"La fédération PS des Bouches-du-Rhône a au moins une qualité : elle reste fidèle à une tradition née sous Gaston Defferre. Le jeudi 30 octobre, lors d'un dîner organisé au conseil général, les objectifs avaient été fixés par le premier fédéral et groupie de Ségolène, Jean-Noël Guerini : 80 % des voix pour la motion Royal. Résultat presque atteint avec 73 % des bulletins.

Mais malheur aux vaincus. Lors d'un congrès fédéral express convoqué samedi 8, les dissidents ont été proprement phagocytés. À Aix, la section Ouest, qui avait voté Delanoë, est purement et simplement supprimée, comme la section Est, dite "des Mille", qui était pour Aubry. Ces fortes têtes sont priées de se fondre dans la section Centre, qui, elle, s'est bien conduite.

À Marseille, Marie-Arlette Carlotti menait une section pro-maire de Paris. Punie, celle-ci sera coupée en deux. Quant à la section de Maussane, qui couvre aussi la ville voisine Saint-Martin-de-Crau, elle est dissoute avec ses 99 militants.

Dans les Bouche-du-Rhône, la rénovation du PS n'est pas un vain slogan..."

C'est tout simplement stalinien du plus beau jus. Réellement, il y a de quoi se dire que, d'une part, les Bouches-du-Rhône sont un microcosme bizarre et que, d'autre part, les partis politiques n'ont toujours rien appris.

00:39 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, modem, ps, de peretti, guerini | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/11/2008

Changer la politique pour demain : que la nouvelle génération prenne le pouvoir.

Changer la politique, ouvrir des portes nouvelles, mettre le logiciel (libre) de la société à jour des temps nouveaux, oui, mille fois oui. Le MoDem, qui a promis de faire émerger une génération politique nouvelle, est-il rentré dans le rang ? A-t-il abdiqué ?

Regardons nos candidats déjà annoncés ou suggérés pour les prochaines européennes : Marielle de Sarnez qui aura 58 ans, Bernard Lehideux qui en aura presque 65, Corinne Lepage 58 aussi, Jean-Luc Bennahmias 54, Jean-François Kahn presque 71, Nathalie Griesbeck 53, Jean-Marie Beaupuy 65, Anne Laperrouze wikipedia ne sait pas son âge, mais étant donné qu'elle est ingénieure depuis trente ans, elle doit bien aussi avoir la cinquantaine sonnée, le tout donne une moyenne supérieure à 55 ans... Où est la nouvelle génération ? Va-t-on voir comme d'habitude aux deux ou trois premières places des listes régionales des gens de cette même génération ancienne, dans la cinquantaine, la soixantaine ou plus ? cependant qu'à partir de la 3e ou 4e place, parmi les faire-valoir, on caserait les jeunes, les nouveaux, et ce qu'on nomme pudiquement "la diversité" ?

Mais non. Cela ne sera pas.

Nos candidats sont de bons candidats. Aucun de ceux que j'ai mentionnés ne nous déshonorera ni comme démocrates ni comme citoyens, mais le reste des places premières doit être pour ces jeunes, pour ces nouveaux, et pour, non pas la diversité, mais pour l'égalité. Car ce que la société française doit donner, ce sont des preuves d'égalité, et il appartient aux partis politiques de jouer leur rôle en demandant à la société française ces preuves d'égalité, en présentant des candidats qui la prouvent.

Cela, cette volonté que nous avons de voir les jeunes et les nouveaux envahir les places éligibles, et le MoDem se doter de nombreux candidats qui prouvent l'égalité dans la société française, nous avons le moyen de le dire, ces jours-ci, puisqu'après, il sera trop tard.

Et c'est pour le dire que j'irai soutenir Quitterie Delmas (l'une de ces jeunes justement qui doivent fleurir le haut des listes démocrates) dans le café citoyen où elle rencontrera Jonathan Denis (et Christian Honoré que j'ai oublié en rédigeant ma note et qui voudra bien m'en pardonner, ici corrigé), qui a décidé de créer sa propre structure, Aujourd'hui Autrement.

Et vous, si vous trouvez que le MoDem s'encroûte, qu'il ne bouge pas assez, qu'il s'embourgeoise, si vous trouvez par exemple qu'il doit défendre plus l'école publique, laïque, gratuite et obligatoire mise à mal en ce moment, si vous trouvez que le Mouvement Démocrate n'est pas assez offensif pour combattre les travers de notre société politique, la corruption, le verrouillage des pouvoirs et des médias, si vous trouvez qu'Internet doit prendre plus de place encore dans l'action politique, même dans le MoDem, si vous avez des remarques à faire sur le focntionnement du mouvement, que Quitterie pourrait rapporter à nos autres dirigeants, si vous trouvez qu'il faut porter le fer plus haut qu'actuellement, si vous trouvez en somme que nous devons tenir notre promesse de renouvellement du personnel et des pratiques politiques, faites comme moi : venez soutenir Quitterie Delmas mercredi 19 à 19 h 30 à l'Imprévu.

C'est vital, avec Quitterie.

La discrimination positive est le contraire de l'égalité.

Le principe d'égalité est inscrit au fronton de nos monuments. C'est l'un des trois piliers de la république. Mais de même qu'au temps où les penseurs communistes réfléchissaient à la distinction entre "égalité formelle" et "égalité réelle", on entend aujourd'hui, ces jours-ci en particulier avec l'élection d'un non-blanc à la présidence des États-Unis, des inventaires des inégalités réelles auxquelles aboutirait le principe d'égalité formelle, et que seule la discrimination positive pourrait corriger.

Ce qui est assez drôle, c'est que ce sont les mêmes qui disent avoir admiré feu le président américain Reagan et qui defendent aujourd'hui la notion soviétique d'égalité réelle...

Ce qui est moins drôle est que ce sont aussi les mêmes dont le projet (récemment désavoué aux États-Unis) rejoint le principe d'inégalité croissante qui est en train de plonger le monde dans une crise inédite après avoir dominé les esprits pendant trente ans.

Les faits sont connus, Quitterie Delmas est la première à els dénoncer : nos instances politiques ne sont pas représentatives. Elles reflètent un quasi-monopole des hommes blancs de plus de cinquante ans (parlement) ou d'une manière générale une grave sous-représentation des Français d'origine étrangère ou ultramarine. Ces faits sont indiscutables et qu'on le veuille ou non, ils traduisent un échec de l'égalité, une résistance aux impératifs de l'égalité.

D'où vient cette résistance ? C'est là qu'il faut réfléchir.

La discrimination positive dit "peu importe la cause, agissons sur l'effet". Et prend pour exemple les lois sur la parité. Le seul hic, c'est que la parité, qui est devenue réelle dans les scrutins de listes, n'a pas (ou si peu) fait progresser le rôle des femmes en politique. La preuve : en cas de scrutin uninominal, et même dans certains scrutins de courtes listes (sénatoriales), le nombre de femmes élues progresse très peu. Pour quelle raison ? Mais parce que les femmes élues aux scrutins ne le sont pas par principe en vertu de leurs qualités, mais seulement de leur sexe.

L'élection même de Barack Obama à la présidence des États-Unis est une gifle à l'idée de discrimination positive, car sa désignation aux primaires, puis son élection, ne doivent rien qu'à son talent et ont été faites sur le principe d'égalité.

Il n'existe donc aucune raison de recourir au principe dangereux de discrimination positive.

Nous devons en revanche, comme responsables politiques, faire une sorte d'examen de conscience pour savoir pourquoi nos structures restent si inégalitaires, même au MoDem qui pourtant fait de grands efforts (mais comment sont nos présidents des MoDem départementaux métropolitains ?), et ne jamais manquer d'encourager tous nos concitoyens, quelle que soit leur origine, à partir en conquête.

Rappelons-nous que nous avons eu, en France, deux petits-fils d'esclaves qui ont eu des rôles de premier plan : Félix Éboué, l'homme de l'Afrique résistante, et Gaston Monnerville, qui fut pendant dix ans président du Sénat, deuxième dans l'ordre protocolaire de la République. juste après le président. Tout cela semble très éloigné de la réalité d'aujourd'hui.

Agissons pour l'égalité.

11/11/2008

Quitterie Delmas et l'influence d'Internet sur la politique.

L'élection de Barack Obama a relancé les spéculations sur la capacité d'Internet et des internautes à agir sur le destin politique d'un pays, et sur une élection en particulier.

Il m'a donc paru utile d'exhumer cette vidéo qui date, si ma mémoire est bonne, de la fin 2006. Quitterie Delmas y évoque la notion de "5e pouvoir" conceptualisée par l'informaticien et blogueur Thierry Crouzet, l'homme du Peuple des Connecteurs.

Je n'ai pas retrouvé qui est l'auteur de la vidéo. Il me semble qu'on y aperçoit Christophe Grébert à l'arrière-plan, et c'est un grand moment de notre Quitterie.

 

Un blogueur condamné à 20 ans de prison.

L'info effarante est à lire :

Birmanie : un blogger condamné à 20 ans de prison

NOUVELOBS.COM | 11.11.2008 | 10:09

Nay Phone Latt utilisait son blog comme un forum de discussions sur les difficultés de la vie quotidienne en Birmanie, notamment les coupures d'électricité et la montée des prix. RSF lance un appel à la solidarité aux bloggers du monde entier.

(Sipa)

(Sipa)

Un célèbre blogger birman, Nay Phone Latt, qui avait été arrêté en janvier après les grandes manifestations contre la junte militaire, a été condamné à vingt ans de réclusion dans la prison d'Insein, a annoncé mardi 11 novembre un porte-parole de l'opposition.

Procès baclé

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) et la Burma Media Association (BMA) se sont déclarées "révoltées" par cette condamnation et ont lancé un appel à la "solidarité" aux bloggers du monde entier.

La suite .

17:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté d'expression, blog, birmanie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Sarkozy à Bruxelles".

Dans une autre vie, il y a fort longtemps, plus de quinze ans, en un temps où elle se dénommait curieusement Florence Autret-Mouret, Florence Autret a fait partie du mouvement des jeunes de feu le CDS, les JDS. En ce temps-là, nous avons fait partie des mêmes réseaux parisiens, elle militait déjà avant tout pour la construction européenne, fleuron des thèses de la famille politique centriste d'alors. Des attaches allemandes solides expliquaient en partie son penchant européen (pour le reste, comme son nom l'indique, elle a des racines bretonnes).

Quinze et quelques années plus tard, débarrassée depuis longtemps de la seconde partie de son patronyme, la voici journaliste indépendante spécialisée dans les questions européennes et installée au coeur de son sujet, à Bruxelles, correspondante notamment du quotidien "Le Télégramme" de Brest.

Elle livre au Seuil une analyse sans concession et détaillée du tourbillon sarkozyen et de ses déperditions d'énergie en milieu bruxellois. Elle le précise : elle ne fait pas un plaidoyer pour la gauche (qui d'ailleurs n'est pas mentionnée une seule fois dans l'ouvrage), mais se situe bien dans ce centre  qui s'est abstenu entre les deux tours de la présidentielle (après s'être tout de même assurée que Ségolène Royal n'avait aucune chance de l'emporter, ce qui suggère que si Royal avait eu une chance, Florence aurait voté pour elle).

Elle fait une chronique de la politique européenne que Sarkozy mène à la godille, d'embardée en embardée, commençant pro-européen avec Lamassoure et Barnier, continuant très eurosceptique avec Henri Guaino. Elle puise dans l'ouvrage de celui-ci (datant de 1998) les éléments d'une doctrine sarkozyste eurosceptique qui s'élabore peu à peu.

Elle prend pour moteur la phrase de Sarkozy : "la France est de retour en Europe" (qui, soit dit en passant, a pour ambition de faire écho à "America is back" de Reagan en 1980), et montre tout le résultat dérisoire de ce mot de matamore, le discrédit qu'a produit l'accumulation de tous les ridicules par lesquels l'équipe de la majorité s'est manifestée dans les milieux européens. Florence montre aussi à quel point le discours est dissocié de la réalité, à quel point le président est obsédé par l'apparence et apparemment insoucieux de la réalité.

Au passage, puisqu'elle est fédéraliste, elle cite des entretiens qu'elle a eus avec d'autres fédéralistes convaincus : Daniel Cohn-Bendit et "un ancien député européen proche de François Bayrou, quoique peu suspect d'anti-sarkozysme". S'il se reconnaît, qu'il se dénonce ;)

Une lecture vraiment utile dans la perspective de l'élection européenne et alors que notre ridicule président paraît opérer une énième volte-face et s'épuiser dans une énième gesticulation, vénérant subitement Trichet et la BCE. Au fond, il est tout simplement pathétique, notre W à nous.

13:22 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, sarkozy, économie, florence autret | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/11/2008

Prendre le plus con et en faire un président des États-Unis (2) : "W.".

Il m'est arrivé d'apprécier le travail du cinéaste Oliver Stone. Son "JFK", au bord de la thèse complotiste, avait préparé l'élection de Bill Clinton à la présidence des États-Unis. Son film sur Nixon est une oeuvre shakespearienne en même temps qu'un hommage vibrant à sa propre jeunesse. J'ai été bercé par son film sur Morrison et curieux de celui sur Howard Stern (qui démontre que la liberté d'expression n'est pas divisible et s'étend aux pires énormités et aux plus dégradants étalages). Mais je n'ai pas aimé son emphatique et bimbelotier portrait d'Alexandre le Grand et je ne suis pas allé voir celui qu'il a consacré aux pompiers du 11 septembre.

Avec "W.", il semble conclure une trilogie sur le pouvoir et le système aux États-Unis. La fin du film sur Nixon (à qui Stone reproche évidemment, en acien militant, la guerre du Vietnam) est presque à décharge. On y voit un Nixon éperdu, désemparé, découvrant que "le système est une bête fauve" et répondant à l'étudiant (Stone lui-même en quelque sorte) qui l'interroge sur les motifs de ses actes, que justement "le système est une bête fauve", ce qui rappelle presque qu'Eisenhower, dont Nixon avait été le vice-président, avait inventé, en son temps, l'expression "complexe militaro-industriel".

Quasi-indulgence, donc, ou pardon, pour un Nixon sorti du peuple, laborieux, torturé.

Rien de tout cela pour W. : Bush junior est un con. Si vous en doutez, allez voir le film : il est édifiant. Et sur la décision de se lancer dans la guerre d'Irak, on ne peut pas s'empêcher de citer Audiard : "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".

Le vrai personnage du film est le père, qui est traité entièrement à décharge, à un point même excessif, destiné à noircir encore le tableau du fils.

Qu'est-il, W ?

Rien.

De toute sa vie, il n'a rien fait. On l'envoie faire des stages d'été, il les plaque sans la moindre considération pour les autres. On (son père) le place dans des entreprises diverses, à des tâches diverses. Rien. Il ne fait rien.

Son père lui achète un diplôme de Harvard, puis une équipe de baseball. Rien.

En 1988, son père le recrute dans son équipe de campagne, mais rejette la plupart de ses suggestions et lui conseille d'éviter la politique. Mais junior s'entête et, avec ses thèses dérégulatrices et sa morale cruelle enrubannée de bondieuseries étranges apprises en désintox, se fait élire gouverneur du Texas.

De là, grâce au recomptage (et à son frère...) il devient président des États-Unis.

La première partie du film est rythmée par les séances où, peu à peu, s'élabore la doctrine aberrante sur laquelle est basée la guerre d'Irak de 2003. Tout cela est vu sous l'angle de Bush et il y manque peut-être la profondeur d'une analyse réelle sur ceux qui, dans le système, tirent les ficelles des branquignols de la présidence.

Stone souligne au passage l'étrange cécité dont sont frappés les services secrets dans la préparation de la guerre d'Irak comme ils en ont été un an plus tôt au moment du 11 septembre.

On est un peu fier d'entendre rappeler que c'est la France qui, pour une fois (merci Chirac et Villepin), a joué son rôle historique, le vrai, en refusant de s'associer à l'aberration de la guerre. Et on voit la conséquence qu'en tire Condoleeza Rice. Puisque la désobéissance est le fait de trois pays : la France, l'Allemagne et la Russie, "on punit la France, on ignore l'Allemagne et on pardonne à la Russie". Des trois, c'est la Fance le moins puissant, c'est donc celui que l'on peut punir sans risque. Hélas.

De tout le processus qui mène à la guerre, on retient un mélange de cynisme et d'inconséquence, de bêtise et peut-être de folie.

Pas sûr que ce soit le plus grand film d'Oliver Stone, mais pour se débarrasser une bonne fois pour toute du fantôme de "W.", il n'est pas mauvais d'aller le voir.

SNCF : on nous a déjà fait le coup.

Rappelez-vous : voici plusieurs années, un mystérieux groupe non identifié laissait des bombes désamorcées le long des voies de chemin de fer pour exercer un racket sur l'État. Ca ne vous dit rien ? Mais si, voyons, ils étaient particulièrement actifs en période préélectorale...

En somme, comme on n'a pas les moyens de se payer le krach d'un airbus sur la Tour Montparnasse, on tire des coups de fusils sur les caténaires. Et on croit que cela suffit pour terroriser le bon peuple.

Ils nous prennent vraiment pour des cons.

Mais ne vous faites pas d'illusion : tout ce qu'ils font en ce moment, ce sont des mesures électoralistes. Ils vont claquer autant de centaines de milliards qu'ils le jugeront nécessaire pour regagner la cote, et d'ailleurs, dans un premier sens, ça marche. Mais pour combien de temps ? Moins qu'ils ne le croient.

13:05 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : sncf, terrorisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook