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05/07/2008

Militants politiques, OCCUPEZ-VOUS DES GENS !

Il est très rare que je hausse le ton sur mon blog. Mais j'en ai ASSEZ.
 
La pitrerie collective dans laquelle nous entraîne l'affaire Julliard est une illustration parfaite de la profonde vacuité de l'engagement des militants politiques.
 
Pour quoi faisons-nous de la politique ?
 
Pour quoi ?
 
Pour les gens, pour l'intérêt général, c'est ce que nous nous tuons à répéter. Eh bien tous, nous mentons.
 
J'ai honte du bond prodigieux fait par la fréquentation de mon blog sur la note qui précède, consacrée au vaudeville Bayrou-Arnaud-Julliard, festival de tartuferie.
 
Dès qu'il est question du nombril du MoDem, tout le monde est là, tout le monde a une opinion, tout le monde sait quoi dire, que faire, tout le monde s'empresse. Ah, là, vraiment, on est dans le vif du débat.
 
Et c'est la même chose dans les autres partis politiques : dès qu'il est question de l'appareil, tout le monde salive. Mais pour aller défendre les gens sur le terrain, plus personne. C'est écoeurant.
 
Puisque Julliard veut donner des leçons, eh bien qu'il nous explique ce qu'il a fait de concret pour les gens, pour les faibles en particulier. Ca, ce sera intéressant, j'en grille d'impatience.
 
Et enfin, il faut quand même dire une chose : s'il n'a pas pu présenter sa motion cette fois-ci, puisqu'il a les signatures, qu'il le fasse la prochaine fois. Franchement, je trouve qu'il y a une hystérie malsaine dans tout ça. Ce n'est pas comme ça que l'on améliorera la société.
 
Occupons-nous des gens.

18:51 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique, militantisme, modem, ps, ump | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le MoDem entre âge des cavernes et pluralisme.

Souvenons-nous de la joie que nous avons eue avec Quitterie Delmas en janvier dernier : enfin, le temps des candidatures uniques était révolu. Enfin, il y avait plusieurs listes, chacune avec sa vision, son identité, aux élections internes, fait inouï au temps de l'UDF telle que nous l'avons connue.
 
C'était une vraie satisfaction.
 
Hélas, où en sommes-nous ?
 
Peut-il y avoir un retour à l'âge des cavernes ? un retour au temps des motions uniques, des candidatures uniques ? Mais alors, il y a fort à parier que ces cavernes prendront un sens fort platonicien de théâtres d'ombres...
 
Il faut donc travailler à ce que le débat puisse se faire.
 
Pour cela, je ne suis pas certain que la hargne procédurière d'Éric Julliard soit la mieux inspirée. Un personnage qui est (dit-on) capable de menacer (sur e-soutiens) un autre militant de poursuites judiciaires parce que celui-ci a osé révéler ce que tout le monde murmure, qui est que le ténébreux correspondant anonyme qui vomit bile et pus sur Bayrou depuis un an sur e-soutiens n'est autre que Julliard lui-même, un tel personnage ne peut guère s'attirer la sympathie, d'autant moins d'ailleurs que l'argument avec lequel il le fait tient du plus haut ridicule : cette levée d'anonymat serait un traitement informatique au sens de la loi Informatique et Liberté... et pourquoi pas une diffamation ? Tout cela est ridicule.
 
Disons les choses franchement : le rejet de la motion Julliard pour des raisons de forme est absurde. À titre de comparaison, le Conseil d'État, lorsqu'il a à connaître de décisions dont les signatures sont un élément substantiel, ne rejette pas ces décisions, mais soumet leur validité à régularisation. Autrement dit : "dès que j'aurai connaissance des vraies signatures, je validerai".
 
Cette position intelligente aurait pu et dû inspirer le Comité de Conciliation et de Contrôle.
 
En temps normal, on dirait que l'erreur commise par cette autorité en se raidissant profite à son adversaire qu'elle victimise. Ce n'est cependant pas le cas cette fois-ci. Car il y a une erreur d'analyse profonde chez Julliard et ses amis : ils croient qu'existe un mécontentement refoulé des adhérents du MoDem. Ils croient se faire les porte-paroles d'une vox populi qui dit la vérité que les autres n'osent pas formuler, bon peuple écrasé par l'infâme tyrannie exercée par Bayrou.
 
C'est une erreur totale : ceux qui étaient mécontents l'ont su très vite, dès l'automne dernier et s'en sont allés depuis cette époque, ils ne s'intéressent plus guère à nos affaires. Et d'après ce que je lis sur le taux de réadhésions, ils étaient très minoritaires déjà. Rappelons-nous qu'en janvier, la liste Branaa, sur cette ligne, en Île de France, a fait 10 % des voix seulement.
 
Pour beaucoup d'adhérents, Bayrou a subi tant de manoeuvres dans le passé, qu'on ne doit pas se formaliser trop de ses façons de procéder à l'intérieur même du MoDem : un excès de formalisme finirait par bénéficier à Sarkozy. C'est ce que la majorité de ceux qui se tiennent informés pensent à mon avis, sans compter ceux qui suivent la vie interne avec une distraction pressée. Pour eux, tout ça n'est pas bien grave, il y a un consensus pro-Bayrou dans le MoDem et une conviction que la division réelle ne peut que lui nuire.
 
C'est d'ailleurs ce qu'il a dit lui-même lors du café démocrate auquel l'excellente Quitterie l'a invité à l'automne dernier : "quand tu montres tes divisions, tu es mort".
 
Nous revoilà donc au noeud du problème : le pluralisme.
 
Comment faire en sorte que le pluralisme ne soit pas la division ? Je crois que c'est en étant de bonne foi et que c'est ce qui a manqué aux récents épisodes, de part et d'autre : la bonne foi.
 
Mais il y a un aspect institutionnel aussi : les articles du règlement intérieur et des statuts qui prévoient la consultation des adhérents ne disent pas que plusieurs consultations connexes soient forcément exclusives les unes des autres. Autrement dit, les adhérents ont la faculté de voter à la fois pour la motion Bayrou et pour la motion Julliard si celle-ci est validée. C'est une lacune : il faudrait qu'il puisse y avoir une consultation où certaines motions soient en alternative, ce serait plus clair.
 
Enfin, je dois dire que je ne comprends pas que les Julliard boys n'aient pas rédigé leur motion sur le seul point de fond qui les différencie vraiment de Bayrou ces jours-ci : le règlement intérieur. Étant donné qu'ils ont bataillé ferme pour un règlement alternatif, jurant sur tous les dieux qu'ils étaient plus légitimes que Bayrou pour le rédiger, passer à autre chose comme du coq à l'âne ne peut que les exposer au qualificatif d'incohérents. De surcroît, ç'aurait été plus simple, premettant aux adhérents qui l'auraient souhaité de dire clairement "je désavoue Bayrou", ce que ne leur permet pas la motion Julliard qui noie le poisson.
 
Bonne foi, clarté, voilà donc deux exigences minimales pour nos adhérents, pour un fonctionnement de bonne qualité de notre mouvement.
 
J'ajoute par ailleurs que je vourais savoir qui est le dénommé Zauberman que Bayrou aurait fusillé en direct au Congrès et qui est si important que Quitterie m'en a alors parlé et d'autres après elle depuis.
 
Voilà, je crois avoir tout dit de ce que je pense : que le CCC et Bayrou pratiquent la clémence d'Auguste, qu'en face on choisisse la clarté constructive plutôt que la démolition en gros et en détail, et nos modémistes pourront enfin s'occuper de l'essentiel : la critique de la politique de la France par la droite inégalitaire.
 
Un vrai sujet. Enfin.

02/07/2008

Modifier la composition du CSA.

On ne me voit pas souvent m'exprimer sur la télévision, sauf pour signaler les passages de Quitterie Delmas, qui y sont d'ailleurs trop rares en ce début d'été.
 
J'écris peu sur la télé, car je n'ai plus la télé et, en vérité, je m'en passe assez bien.
 
Il est cependant difficile de rester muet sur le sujet qui agite fort les esprits : la désignation du président de France Télévisions. Quitterie Delmas a fait une proposition très bousculante qui a bousculé (c'est logique) ses lecteurs : faire élire le président de France Télévisions par les contribuables de la redevance (auxquels s'ajouteraient les exemptés de la taxe parce que fauchés). À en juger par les réactions de nos amis, une telle idée sera longue à mettre en place, mais vaudrait qu'on la tente.
 
En attendant, je voudrais répondre à un argument de Sarkozy que je trouve parfaitement fallacieux : il dit "que l'exécutif nomme le président, ce sera plus franc puisque c'est déjà le cas dans l'hypocrisie". Autrement dit, faire tout haut ce qu'on fait déjà tout bas. Mais ça ne va pas du tout, car si la désignation est en fait politique, ce n'est pas l'objectif recherché par la loi qui a instauré le CSA : celle-ci recherchait au contraire le détachement du pouvoir politique, couper le cordon ombilical.
 
Et donc, pour réfléchir comme Sarkozy, si le mode de désignation ne donne pas satisfaction, s'il aboutit à faire nommer le président par l'exécutif, ce n'est pas en poussant ce travers à son extrémité que l'on fera progresser les choses, au contraire : ce qu'il faut améliorer, c'est la composition du CSA, dont les membres ne devraient plus être nommés comme aujourd'hui et dont l'indépendance devrait être augmentée.
 
Autrement dit, Sarkozy dit "puisque ça va mal, autant admettre que c'est mal et aller au bout de la logique du mal", alors qu'il devrait dire "faisons mieux". C'est véritablement la philosophie de séparation ou de confusion des pouvoirs qui est en jeu, et c'est au fondement même de notre démocratie. C'est pourquoi j'ai cru devoir en parler.

Anniversaire du pont de l'île de Ré : cash.

Le site satirique d'info Bakchich.info a sorti ces derniers jours une vidéo qui fait écho à ce que j'ai écrit voici quelques semaines à propos du pont de l'île de Ré et de l'ex-CDS.
 
Cet article mentionne Stratégies et Méthodes, le "bureau d'études de feu le CDS". Quand j'ai fait pour la première fois le tour "du propriétaire" (si j'ose dire) des locaux de la rue de l'Université, cette structure s'y trouvait tout au fond, à peu près à l'emplacement du bureau actuel de Stéphane Thérou (pour les connaisseurs). C'était d'aspect assez modeste, il n'y avait, en général, pas grand monde dedans. On m'expliqua que c'était pour "financer tout ça", car le nouveau siège coûtait cher. Je frissonnai, n'y comprenant pas grand chose, car Stratégies et Méthodes ne figurait pas dans l'organigramme du CDS et était présentée comme une structure juridiquement externe au parti, à qui elle versait un loyer.
 
Il y a en revanche une erreur dans l'article : ce n'est pas au titre de l'affaire de l'île de Ré que Pierre Méhaignerie a été condamné, mais pour d'autres opérations frauduleuses où Stratégies et Méthodes apparaissait.
 
Le vertueux Jean Arthuis était alors le commissaire aux comptes du parti...
 
Par ailleurs, si j'étais Bakchich, je m'intéresserais à l'ancien siège du ministère de l'Équipement, dans le XVIe arrondissement, à sa vente à une filiale de la BNP, car on y a parlé d'autres valises de billets de banque. On disait que c'était Michel Elbel qui les portait.
 
Voici en tout cas la vidéo sur le pont de l'île de Ré et la part de la commission versée à feu le RPR (il est de coutume d'arroser un peu tout le monde dans ce genre d'opérations, et de toutes façons, c'était le RPR qui dirigeait le gouvernement et qui veillait à ce qu'on n'oublie pas d'en tenir compte...).
 
Je rappelle qu'à la même époque, Bouygues a également acheté TF1, le ministre de la culture étant François Léotard et le secrétaire d'État auprès de celui-ci, chargé de la communication, Philippe de Villiers.
 
 
 
 

01/07/2008

Nouveau classement wikio.

Livraison toute chaude pour juillet, classement wikio, voici les modémistes patentés :
4 Ma vie en Narcisse , 16 Christophe Ginisty, 21 Corinne Lepage, 25 MonPuteaux.com (bienvenue au MoDem, son blog est d'abord un blog citoyen), 30 Hérésie, 32 jour-pour-jour (votre serviteur), 36 Des Jeunes libres de s'engager (chic, Quitterie remonte et en plus, elle est tout près de moi), 41 Farid Taha, 42 Le Petit Grognard (qui n'en finit pas de tirer sa révérence), 44 MIP au MoDem (MIP (mention raccourcie à la demande de MIP) en plein boum), 49 le blog d'Olivier Montbazet (KaG, belle progression aussi), 72 BGR : MoDem du Pays Basque (64) (bon fonctionnement des blogs MoDem en réseau, décidément), 73 Le blog de Hypos (apparemment, c'est la dernière fois qu'elle apparaît sous l'étiquette MoDem, dommage), 77 Barrejadis (toujours la synergie MoDem), 82 Jérôme Charré (il a eu beaucoup de travail, de là sa stagnation), 85 Sébastien Pereira, 90 Connexion démocrate (Antonin est en colère au sujet de l'Essonne et a raison), 98 Blog du démocrate.
Cette fois 18 blogs sur 100 sont MoDem. Mais si Marie-Laure "Hypos" maintient sa décision, comptons-en 17, dont un mort (Petit Grognard). Cela dit, 16% n'est pas si mal.

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29/06/2008

A revoir.

Pour ceux qui se demandent comment argumenter à la fois sur l'amélioration de la gouvernance et sur celle de la construction européenne, je vous recommande tout particulièrement ce célèbre extrait du film le plus incisif d'Henri Verneuil qui en a fait d'autres (I comme Icare sur l'affaire JFK par exemple).
 
Il faut vraiment l'écouter de bout en bout.
 
 

27/06/2008

J'assume.

Depuis plus d'un an, la droite décomplexée est au pouvoir. Décomplexée ? c'est donc qu'elle assume. Qu'elle assume quoi ? d'être de droite.
 
Diable !
 
De droite.
 
Voilà qui est vert, en effet. 
 
Mais non, ce que cette droite assume, ce n'est pas d'être de droite, c'est de s'en foutre de servir les puissants au détriment des faibles. Car il y a bien deux droites : la droite égalitaire et la droite inégalitaire. La première mitige sa ligne d'autorité d'une touche d'égalité, c'est plus convenable, et c'est ainsi que l'on parle de droite complexée, n'allant pas jusqu'au bout de sa droite.
 
Pour dire la vérité, décomplexée fait forcément référence à la période précédente, celle avec laquelle elle (la deuxième) se veut en rupture. Disons, en substance, tout ce qui a été fait depuis... depuis au moins 1945.
 
La vraie droite, celle de l'argent, n'aurait jamais voté ni les principes du Conseil National de la Résistance, ni la loi de 1948, ni la mixité des classes d'écoles, ni la légalisation de l'avortement, ni la majorité à 18 ans, ni les lois Scrivener et autres, ni a fortiori les droits des salariés dans l'entreprise, l'abolition de la peine de mort (pour les gueux), et, pour creuser encore, elle se tâte sur les congés payés et reviendrait bien sur le deuxième jour de repos hebdomadaire (la "semaine anglaise"), il ne lui déplairait pas de rendre le bas peuple à la férule sourcilleuse d'un clergé très séculier et punitif, bref, cette droite décomplexée, c'est tout simplement la Terreur blanche.
 
Passons. Cela, je n'assume pas. Je ne m'y vois pas.
 
Voici une vingtaine d'années, j'en ai déjà parlé, parmi les adhérents et cadres de feu le CDS, on débattait gravement pour savoir si l'on était, oui ou non, centriste. Cette querelle byzantine se prolongea avec l'accession de Bayrou à la direction d'abord de ce CDS, puis de feue l'UDF. Bayrou le disait et le répétait à chaque réunion où je l'ai vu de près - et il y en a eu un certain nombre par exemple pendant la campagne interne de feu le CDS, je me souviens de certains dîners où Bayrou parlait avec peu d'affabilité de Giscard et se souvenait à haute voix de Lecanuet (mort depuis peu), Bayrou  critiquait le tempérament altier et l'ambition aristocratique, qui faisaient de Giscard un homme d'un autre monde que Lecanuet et lui Bayrou, qui se plaçait dans le sillage du vieux chef des centristes de sa jeunesse et, bref ...- et toujours, lorsque quelqu'un employait, au cours d'une réunion, le mot "centriste", Bayrou tiquait. À la tribune, il le répétait : "Je n'aime pas le mot centriste, je préfère central".
 
Et finalement, je suis venu sur ses positions, j'ai trouvé qu'il avait raison sur ce point. Mais dans la période précédente, je voyais tous les petits notables du CDS qui se tortillaient comme des vers dès qu'on prononçait le mot centriste, alors qu'il me semblait qu'il fallait au contraire l'assumer, car il disait bien notre différence de nature d'avec la droite avec laquelle nous gouvernions hélas. Ils cherchaient mille autres mots pour se qualifier, qui permettaient de se continuer dans la mouvance du CDS, sans cependant fâcher quiconque autre, bref, c'était ridicule, hypocrite, et ça ne pouvait pas durer. Ca a pris fin.
 
On s'est mis à assumer l'indépendance dans un périmètre central. Progrès. J'ai bien assumé.
 
Seulement voilà : le curseur politique s'est déplacé et de nouveaux vides non centraux ont réclamé qu'on les occupât et seule la mouvance bayrouiste, in fine, s'est avérée capable de les combler. C'est un kaléidoscope avec des paillettes vertes, bleu pâle, oranges, roses, incolores, nacrées, irisées, se fondant et se mélangeant sans cesse. À ce kaléidoscope, comme d'ailleurs à la nature centrale, il a fallu une traduction politique. J'avais dit avant l'élection (assez longtemps avant, avant la création du MoDem, je crois) :
 
- Ces municipales seront un succès et nous aurons affirmé notre indépendance si nous sommes capables de faire élire des gens sur des listes à direction de droite et sur des listes à direction de gauche (comme bien entendu sur des listes non latéralisées, voire même, quel exploit, sur des listes à direction démocrate).
 
Je dois dire que cet objectif a été atteint, mais il a révélé certaines de nos faiblesses, auquel il faudra remédier. J'assume à la fois mon opinion initiale, la part d'erreur qu'elle comportait et ma modeste part du résultat, modeste lui aussi.
 
Seulement, je dois reconnaître que je ne peux pas assumer autant les municipales, trois mois après, que je le devrais : un événement s'est produit qui a fait que je ne m'y suis guère intéressé, mon investissement affectif n'y a pas été aussi entier que dans les scrutins précédents.
 
Il faut que je parle de Quitterie Delmas. Le fait qu'elle n'ait pas été candidate a incontestablement pesé sur mon implication dans l'élection. Sans elle, il manquait l'essentiel.
 
Je ne partage pas toutes ses utopies, elle ne donne pas la même traduction que moi à la défense des faibles, par exemple, nos références se côtoient parfois sans se rejoindre, et surtout, elle croit dur comme fer des choses que je ne crois plus possibles, elle veut des choses, elle les voit, elle tient ferme le cap, celui de ses amis altermondialistes, par exemple, elle se bat pour des vertus dont je suis fort désabusé, mais ce qu'elle dit, ce qu'elle veut, je le dis aussi, je le veux aussi, et peu à peu, je m'en imprègne, je l'assume. Et cela, je le répète puisque tout le monde le sait et que sans doute elle ne m'en tiendra pas rigueur, c'est parce que j'assume de l'aimer.

22:47 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Faut-il renationaliser Total ?

Quitterie Delmas relaie aujourd'hui un bel article paru dans Courrier International qui se lance dans une rêverie sur Gandhi, l'attitude qu'il aurait devant la crise politique, financière, énergétique, mondiale actuelle.
 
En lisant (puis relisant) ce très joli texte, je me suis rappelé ce qu'Eva Joly disait le jour de la convention Europe : en Norvège, l'État touche 70 % des revenus du pétrole. De quoi financer bien des programmes sociaux pour cet État qui bénéficie des ressources du sous-sol de la Mer du Nord. Et si, dans le contexte actuel, une partie de la solution résidait dans le renationalisation de Total ? Transformer les profits de la spéculation mondiale en argent pour les faibles...
 
Bon, je sais, on va encore hurler, tant pis, on a bien le droit de rêver.
 
Quant à Quitterie, elle n'a plus à chercher : elle se demande qui pourrait incarner le Gandhi d'aujourd'hui, mais il me semble qu'elle en a le charisme, le talent d'écriture, la science communicante. Voilà pour qu'elle devienne réellement une "arme citoyenne". Pour changer le monde. En mieux.

16/06/2008

Le renouvellement.

Bayrou l'avait promis l'an dernier, c'est un point où le discours de Quitterie Delmas avait marqué la thématique originelle du MoDem : le renouvellement des acteurs et des pratiques politiques, l'émergence d'une génération politique nouvelle. Et c'est sans doute l'aspect par lequel Bayrou a été le plus ponctuel, parfois par la nécessité du départ des anciens, parfois par l'énergie des nouveaux.
 
Oh, il reste bien des progrès à faire, notamment dans l'organigramme du MoDem qui reste à compléter.
 
Quitterie Delmas, dans l'opération MODERNISATION = NON CUMUL, qu'elle a lancée, a relancé à la fois la réflexion et l'intérêt sur les questions de gouvernance devant lesquelles la pseudo-réforme des institutions a drapé un rideau de fumée. Elle a aussi rappelé (et elle rappelle) que les dispositifs institutionnels sont souvent les plus efficaces pour faire bouger les choses, et que pour libérer des espaces aux initiatives nouvelles, il fallait libérer celles-ci d'inerties anciennes.
 
C'est bien vu.

15/06/2008

Retour de flam à la Ville de Paris.

Gilbert Flam était un agent secret, un agent de la DGSE, c'est lui qui enquêtait sur le prétendu compte japonais de Jacques Chirac. Il fut remercié de la DGSE et, pour faire bonne mesure sans doute, son épouse, Mireille Flam, devint adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë. Or, peut-être en raison de son soutien très affiché à Ségolène Royal, on a appris en mars que Mme Flam n'était pas reconduite comme adjointe au maire de Paris chargée des marchés publics. Et voici qu'on apprend vendredi que des perquisitions ont eu lieu chez elle dans le cadre d'une enquête sur un marché public de gestion de déchetteries.
 
Retour de flamme contre Delanoë ? Rétorsion des chiraquiens après la perquisition relative au compte japonais ?
 
Ou tout simplement efficacité de la justice ?
 
Je penche pour la troisième hypothèse.
 
Reste à savoir ce qu'on va trouver. 

07/06/2008

Cumul des mandats : quelques vidéos.

Deux vidéos prises pendant la campagne présidentielle, quand il s'agissait de plaire aux électeurs :
 

 
 
 
Et depuis, par exemple :
 
 
 
 
 
Et le plus caractéristique :
 
 

06/06/2008

Cumul des mandats : le texte de Guillaume Desrosiers.

Quitterie Delmas fait aujourd'hui une tournée du buzz anti-cumul sur Internet. J'ajoute les excellents articles de KaG, de Jérôme Charré et de Farid Lakel.

La tribune du jour, c'est Guillaume Desrosiers qui la signe.

Guillaume D.JPGGuillaume a 33 ans, il est professeur d'Histoire-géographie et d'éducation civique à Charenton dans le 94, il est démocrate.

"Le non-cumul des mandats? Oui, mais n'est-ce pas l'arbre qui cache la forêt?

Et si nous n'étions pas capables de crever l'abcès? Car il faut à mon avis creuser plus profond pour l'atteindre, cet abcès.

Les mandats constituent une question de représentativité. Et quels sont les citoyens qui ne sont pas satisfaits de la représentativité? Ceux des partis qui ne sont pas élus. Eux veulent changer les modes de désignation des élus. Parce qu'il leur faut une place. Les partis qui ont remporté les élections trouvent que tout va bien. Bizarre, bizarre...

OK. Mais!
Mais il y a une véritable crise de la représentativité. Celle des citoyens qui regardent leurs élus avec une méfiance profonde.
Et elle place tout autant les citoyens face à leurs propres responsabilités. Car ils sentent bien qu'ils doivent se prendre eux-mêmes par la main. S'informer. Comparer. Réfléchir sur du concret et pas dans le vide. Pas seulement autour d'un verre, quand on se sent chaud, appuyé sur un pilier de bar, pour balancer une idée en public.
On a les hommes politiques qu'on mérite. On le sait bien.

Non-cumul des mandats? Oui, cent fois oui, bien sûr. Mais au nom de quoi? Au nom du mandat confié. Au nom du projet pour lequel on a été élu. Le citoyen doit donc vérifier, et cela régulièrement au cours du mandat, que l'élu reste dans la ligne du projet de son programme.
Eh bien, on en est loin! On vote une "confiance", un chèque en blanc pour une durée limitée. Cette limite nous rassure, mais nous dé-responsabilise. On se dit qu'on se ré-interessera à nos élus avant les prochaines élections. Et la campagne suivante est à nouveau une histoire de communication, d'image, pour obtenir une confiance, et non pas pour valider le choix d'un projet.

C'est magnifique, la confiance, mais quand elle se résume à un vernis, elle devient le cancer de la démocratie. Car, dans ce contexte d'illusion phagocytant la réalité, comment distinguer la démagogie du pouvoir du peuple?

Il faut créer un rendez-vous pour les électeurs, si possible obligatoire, à intervalle régulier pour estimer le travail des élus par rapport à leur programme. Ne serait-ce qu'un seul, à mi-mandat. Cette idée n'est pas neuve, mais elle n'a pas été appliquée.
Dans ce cadre, si on oblige l'élu à coller aux obligations de son mandat, alors le non-cumul devient naturel. Si le mandat est une représentation de type "médiatique", alors le bal des marionnettes peut continuer.

Refusons d'avoir des pantins comme représentants. Exigeons des projets d'envergure, des programmes clairs, des vérifications indépendantes pendant le mandat. Mais surtout, nous autres citoyens, soyons présents, suffisamment près de nos représentants. Et là, le cumul des mandats s'effondrera comme un château de cartes.

Changer le système, oui. Mais pas sans changer les humains.
Cette méfiance-là, on n'ose la regarder en face. Elle place trop d'hommes et de femmes politiques face à leur responsabilités. Merci à Hervé de m'avoir mis sur la voie de cette note." Guillaume Desrosiers

05/06/2008

Cumul des mandats : un tour du web.

Les sites institutionnels sont assez loquaces pour expliquer ce qu'est le cumul des mandats et pour décrire le dispositif juridique destiné à le limiter. Les analyses ne manquent pas, non plus que les études chiffrées. Bien sûr, il reste des égarés (du premier cercle sarkozyste... malgré les déclarations du président à l'automne 2007) à prôner le cumul (et dire qu'au PaRaDem, ils croient avoir l'exclusivité du cumul des mandats obligatoire), même très récemment, mais dans l'ensemble, l'idée que le cumul est néfaste à la démocratie s'est imposée, surtout pendant la présidentielle. Il est vrai, un peu plus à gauche. Mais François Bayrou s'était prononcé sans équivoque durant la présidentielle.
 
Aphatie a eu une réflexion amusante et pertinente sur ce sujet voici quelques jours. D'autres ont noté avec humour l'incompatibilité du cumul des mandats avec le grenelle de l'environnement.
 
Il y a des militants de l'anti-cumul, dont certains se sentent un peu orphelins depuis quelques semaines. Le silence assourdissant qui a entouré le sujet au cours de la réforme des institutions a en tout cas surpris.
 
Et vous ? Vous avez signé

Opération "7 juin-7 juillet : un mois de buzz pour modernisation = non cumul", l'article de Laurent Guédon.

Comme nous y invite Quitterie Delmas, c'est bien volontiers que j'importe sur mon blog l'article de Laurent Guédon contre le cumul des mandats, qui lance l'opération "7 juin-7 juillet : un mois de buzz pour modernisation = non cumul".
 
(N'oubliez pas : faites passer et vous pouvez aussi lire le très intéressant bilan comparatif des différents États européens et des États-Unis sur le blog de Werner Buchner). 
 
"Il est temps de créer un Homme politique nouveau : d'en terminer enfin avec le cumul des mandats."

Par Laurent Guédon (Laurent est militant socialiste depuis la défaite de 2002 et se définit comme un social-démocrate. Il combat le cumul des mandats notamment au sein de son parti. Laurent est également consultant en informatique.) Retrouvez le texte sur son blog Mediapart.

Les dernières élections, qui ont lieu en mars dernier, ont largement montré les dérives d'une des nombreuses exceptions de la vie politique française. C'est ainsi que, ce printemps, plus de 85 % de nos parlementaires ont passé leur temps, plusieurs semaines durant, à arpenter les marchés, à rédiger des tracts, à serrer les mains et à négocier des accords.

Alors que le reste de l'année les parlementaires n'y prennent place que deux jours par semaines, les sièges de l'assemblée nationale et du sénat ont donc été, pendant toute cette période, désespérément vides. Le travail parlementaire a ainsi été interrompu pour cause de cumul des mandats.

C'est une exception bien française car, hormis en Belgique, le cumul des mandats est ailleurs en Europe, soit fortement limité, soit clairement interdit. Il est ainsi impossible, chez la plupart de nos voisins, de conjuguer une responsabilité nationale avec une fonction locale.

Alors que depuis 1985, quelques rares lois ont été votées afin de restreindre le cumul, nos représentants, ces Hommes politiques modernes, n'ont jamais été aussi nombreux à entasser les différentes responsabilités. Prônant les intérêts communs et ceux de la nation, ils n'ont jamais été aussi nombreux a défendre ce système qui détruit petit à petit la confiance que les électeurs ont envers leurs représentants.

Mais l'Homme politique moderne est outré qu'on lui reproche, à lui, d'être un cumulard et pas à ses petits camarades. Il se croit ainsi injustement maltraité et inquiété alors que les autres ne le sont pas. Comme l'élève puni à l'école primaire, il ressent comme une persécution les critiques et s'émeut que la société en veuille à ses mandats et pas à ceux des autres.

L'Homme politique moderne n'hésite pas à faire valoir que son mandat local lui permet de garder le contact, comme il dit, avec sa modeste terre d'élection. Il met en avant, oubliant que son rôle de parlementaire est de représenter et de travailler pour la nation, sa mission au service des intérêts de son agglomération. Il est, avant d'être le digne représentant de chacun des français, l'élu de sa ville, de son arrondissement, de son canton ou de sa région.

C'est d'ailleurs ce qui permet à l'Homme politique moderne de se dispenser d'être présent aux organes nationaux auxquels il est attaché. Préférant, et comment lui en porter rigueur, se faire bien voir de l'électeur qui le désigne.

Et l'Homme politique moderne attire ensuite l'attention sur le fait que ses électeurs ne semblent pas contrariés outre mesure pas ses autres fonctions puisque ces derniers l'ont - encore - désigné. Bien entendu nous savons bien que ses électeurs, êtres doués d'intelligence, ont noté que la politique local dépendait fortement de leurs votes. Et tant pis pour les collectivités qui, dans leur malheur, n'ont pas cet appui national qui leur est également nécessaire.

L'Homme politique moderne est offensé que l'on puisse lui demander d'abandonner un poste, il fait rapidement comprendre au provocateur que certains élus locaux ne peuvent vivre avec la seule maigre compensation qui lui ait attribuée. Il néglige, bien entendu, d'afficher cette rétribution et surtout d'indiquer que bien souvent, ce sont ceux qui n'en ont pas "le plus besoin" qui se présentent aux élections nationales.

Ainsi l'Homme politique moderne est rarement maire d'une petite ville ou d'un village mais plus souvent patron d'une grande agglomération, d'un département ou d'une région. Le cumul lui permet d'asseoir d'autant plus sa légitime personne sur la baronnie qu'il préside déjà.

L'Homme politique moderne, n'est pas moderne. Il est le résultat d'institutions vieillissantes et d'un archaïque système politique. Un système qu'il est grand temps de changer, de faire évoluer afin de démocratiser un débat politique qui ne l'est plus, de renouveler et de diversifier le visage de nos élus et de mécaniquement progresser vers une représentativité laissant une place plus importante aux femmes et aux minorités.

Il est temps de créer un Homme politique nouveau : d'en terminer enfin avec le cumul des mandats.

 

 

04/06/2008

Projet Hadopi : la pétition dépasse les 20 000 signatures.

Ce soir, à 22h 45, il y avait 20 089 signataires de la pétition contre le projet Hadopi dont Quitterie Delmas a été l'une des premières signataires parmi les politiques. Si vous ne l'avez pas fait et si vous souhaitez préserver Internet de ce projet liberticide, courez signer la pétition.
 
N'oubliez pas non plus, si comme nous vous pensez que le cumul des mandats est un grand obstacle au renouvellement des acteurs politiques, d'aller signer la pétition signalée par Quitterie Delmas. Et faites passer

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L'égalité.

L'égalité est un thème transversal : il y a, historiquement, une droite égalitaire et une droite inégalitaire, une gauche égalitaire et une gauche inégalitaire, par exemple.
 
Et lorsque le modèle dominant à droite est devenu inégalitaire, comme en ce moment, la part inégalitaire de la gauche se retrouve en lui, elle goûte l'écho d'elle-même qu'elle y trouve. C'est sans doute pourquoi il y a une telle connivence entre la gauche communautariste et la droite communautariste et pourquoi chacun nourrit l'autre pour lui donner la force de dominer son camp.

20:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, égalité, parité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quitterie Delmas sur la réforme des institutions : et le cumul ?

Comme le signale ce soir Quitterie Delmas, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture la réforme des institutions, véritable "mascarade de modernisation de nos institutions".
 
S'il y a en vérité des progrès notables dans l'organisation du travail parlementaire, ceux-ci sont menacés de demeurer des voeux pieux, étant donné que la majorité parlementaire sera toujours, et par construction même, entre les mains de l'exécutif. Au sein de celui-ci, la tentative de promotion du président à travers la faculté pour lui de présenter une sorte de "discours sur l'État de l'Union", comme aux États-Unis, va jeter un profond désordre, écho du chaos actuel de l'exécutif. Je ne répéterai jamais assez que plus l'on augmente les pouvoirs du président, plus il faut progresser en symétrique dans la séparation des pouvoirs. Or celle-ci est absente du dispositif qui se caractérise au contraire par une concentration croissante des pouvoirs. Que l'on y prenne garde : à trop vouloir aller dans ce sens, on finit par menacer la République elle-même et c'est de quoi naissent les révolutions.
 
Mais avant même d'en venir là, le plus grand absent du dispositif, c'est le cumul des mandats. Et cette absence est un pur scandale. C'est pourquoi je replace en haut de ma colonne de gauche le lien avec la pétition lancée par Laurent Guédon et Luc Mandret sur le non cumul des mandats, que Quitterie considère être "la principale clé, à (s)es yeux, pour renouveller le personnel politique et ses pratiques".
 
N'oublions pas que ceux qui ont basculé du camp de l'anti-cumul à celui du cumul ont dit l'avoir fait parce qu'ils devaient composer avec des règles qui sont identiques pour tous, et qu'ils refusaient de se tirer une balle dans le pied avant de courir un marathon. Après tout, pourquoi pas ? Cette logique se défend. Mais alors, pourquoi n'être pas montés au créneau pour modifier la constitution et que l'anti-cumul soit désormais la règle pour tous pour le marathon démocratique ? 
 
Trop de silence, donc. Il faut y réagir.
 
Le 7 juillet sera un jour crucial. Soyons attentifs aux messages que Quitterie va lancer ces jours prochains sur ce sujet et faisons monter la pression partout où nous le pourrons.
 
C'est notre démocratie. Agissons, et vite. 

31/05/2008

J'ai demandé à François Bayrou de m'inscrire parmi les conseillers nationaux cooptés.

Mes lecteurs auront suivi l'étrange affaire de jeudi, la découverte que j'ai faite que la pratique qui avait été celle de l'UDF à la fin des années 1990 (qui était que les suppléants remplaçaient les titulaires occasionnellement absents) était abandonnée par le MoDem, illogiquement à mon avis mais formellement.
 
Dans ma concertation avec Quitterie Delmas (au téléphone portable du fond de mon bain où je bouillonnais d'indignation), jeudi matin, celle-ci m'avait incité à demander à François Bayrou de m'inscrire sur cette liste des cooptés, conformément aux statuts.
 
J'ai envoyé ma démission jeudi par courrier et je viens à l'instant d'adresser un courriel à François pour solliciter de lui cette inscription. Je l'ai fait parce que je crois que Quitterie trouverait utile que j'assiste aux conseils nationaux.
 
Le reste appartient à elle et François Bayrou (et aux autres conseillers nationaux qui, le cas échéant, ratifieront cette décision si elle est prise). 

Le coût d'État permanent.

La rétraction de la "règle d'or" en "principe de présentation de programmation pluriannuelle en équilibre" en dit assez long sur la réalité des intentions de la droite qui a décidé de mépriser la dette qu'elle creuse chaque jour avec ardeur.
 
Dire qu'en 2007, on a eu une croissance officielle de 2,1 % et que cette croissance au-dessus des espérances n'a pas empêché l'endettement du pays de croître de 0,3 point, c'est assez souligner la gabegie de nos dirigeants. Et comme le souligne l'économiste Bernard Maris sur Marianne2.fr, cette gabegie pénalise les pauvres, elle prend aux pauvres pour donner aux riches. C'est peut-être pourquoi, finalement, le gouvernement s'en satisfait. Pas moi.

10:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, économie, budget, État | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

30/05/2008

"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur".

Si demain vous me lisez complimenter Bayrou, vous saurez que je pense ce que j'écris et que ce n'est pas inutile flagornerie. Pourquoi (ou plutôt comment) le saurez-vous ? parce qu'aujourd'hui, hier, à un moment, j'ai eu la frnchise, parfois vive, de dire que je n'approuvais pas telle pratique ou telle décision. C'est par la critique que l'éloge prend son relief.
 
C'est en partie pourquoi je regrette que Farid Taha se soit désormais enclos dans une critique systématique et quasi-militante, au lieu de chercher à faire progesser l'oeuvre commune.
 
Que chacun fasse selon sa conscience.
 
Quoiqu'il en soit, on sait que la citation de Beaumarchais que j'ai placée en exergue dans mon titre est un peu la devise commune de tous les journalistes, éditorialistes ... et blogueurs, de tous ceux qui se réclament de la liberté d'expression. Elle est un peu la préface de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.
 
Or on constate chaque jour la remise en cause de cette liberté, notamment par le pouvoir actuel, qui s'est d'abord longtemps appuyé sur le pouvoir économique qui contrôle la presse, et qui se borne maintenant à une critique particulièrement insidieuse.
 
Quant au web, depuis le crime de lèse-majesté du "Casse-toi pauvre con", il est en ligne de mire. À vrai dire, il l'était déjà avant. Disons qu'avec l'affaire du salon de l'agriculture, la rupture est consommée.
 
Et la loi Hadopi se veut évidemment comme une mise au pas de ce média turbulent qu'est la Toile. J'invite au passage à lire l'excellent article retranscrit aujourd'hui par Quitterie Delmas sur son blog. Les avis défavorables commencent à s'amonceler contre ce texte.
 
Occasion de relire Beaumarchais : 
 
"Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui dirais... que les sottises imprimées du web n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes, qui redoutent les petits écrits."