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05/07/2008

Militants politiques, OCCUPEZ-VOUS DES GENS !

Il est très rare que je hausse le ton sur mon blog. Mais j'en ai ASSEZ.
 
La pitrerie collective dans laquelle nous entraîne l'affaire Julliard est une illustration parfaite de la profonde vacuité de l'engagement des militants politiques.
 
Pour quoi faisons-nous de la politique ?
 
Pour quoi ?
 
Pour les gens, pour l'intérêt général, c'est ce que nous nous tuons à répéter. Eh bien tous, nous mentons.
 
J'ai honte du bond prodigieux fait par la fréquentation de mon blog sur la note qui précède, consacrée au vaudeville Bayrou-Arnaud-Julliard, festival de tartuferie.
 
Dès qu'il est question du nombril du MoDem, tout le monde est là, tout le monde a une opinion, tout le monde sait quoi dire, que faire, tout le monde s'empresse. Ah, là, vraiment, on est dans le vif du débat.
 
Et c'est la même chose dans les autres partis politiques : dès qu'il est question de l'appareil, tout le monde salive. Mais pour aller défendre les gens sur le terrain, plus personne. C'est écoeurant.
 
Puisque Julliard veut donner des leçons, eh bien qu'il nous explique ce qu'il a fait de concret pour les gens, pour les faibles en particulier. Ca, ce sera intéressant, j'en grille d'impatience.
 
Et enfin, il faut quand même dire une chose : s'il n'a pas pu présenter sa motion cette fois-ci, puisqu'il a les signatures, qu'il le fasse la prochaine fois. Franchement, je trouve qu'il y a une hystérie malsaine dans tout ça. Ce n'est pas comme ça que l'on améliorera la société.
 
Occupons-nous des gens.

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21/05/2008

L'indépendance de la presse commence par celle de l'AFP.

L'Agence France Presse (AFP) est née indirectement de la nationalisation de la partie information de l'agence Havas. C'est la raison pour laquelle Bolloré, actionnaire de référence d'Havas, aurait bien aimé mettre la main sur elle. De là peut-être les tentatives de déstabilisation dont elle fait l'objet.
 
Sa création fait partie des innovations utopiques de la Libération, en 1944, un temps où, dans le sillage des projets du Conseil National de la Résistance, le service public était érigé en véritable idéal de réalité, éthique, impartial, libre, tourné vers l'intérêt général.
 
Toutes notions à peu près étrangères aux amis de Sarkozy.
 
L'AFP, comme d'autres médias, a été durement attaquée par celui-ci ces dernières semaines. C'est pourquoi elle appelle à un rassemblement devant ses locaux, cet après-midi à 15 heures. Je crois que j'irai faire un tour.

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20/05/2008

Élus à vendre.

Quatre valeurs ont attiré des élus de gauche vers Nicolas Sarkozy l'an dernier : l'atlantisme (Kouchner par exemple), le communautarisme (qui draine un courant entier de la gauche), et puis deux qui se ressemblent un peu : le pouvoir et l'argent. J'entends par le pouvoir le fait de détenir l'autorité (même si on l'exerce mal) et de distribuer les largesses et les places.
 
En fait, ce qui est arrivé aux socialistes (et qui se reproduira certainement), c'est beaucoup cela, un phénomène bien connu de l'ancienne UDF : les élus, préoccupés uniquement de leur propre jardin, sans solidarité, vont au plus offrant. Quelques-uns abandonnent leur étiquette, beaucoup la gardent et la maquerellent.
 
C'est ainsi que l'on vit, lors de la campagne présidentielle de 1988, s'amenuiser la liste des soutiens réels de Raymond Barre. L'UDF soutenait celui-ci très officiellement, mais il y eut plusieurs catégories de tièdes et de de mous, voire de fuyants, voire pire.
 
Première catégorie : ceux qui, en fait, n'ont jamais soutenu Barre : Santini, par exemple. On pensait que c'était parce que les réseaux corses étaient assez fortement mobilisés autour de Chirac par Pasqua, mais ça allait probablement plus loin. Certains élus parisiens de l'UDF traînèrent beaucoup les pieds aussi, dont le président de l'UDF de Paris, le très corse Jacques Dominati. Il faut dire que l'élection municipale avait lieu l'année suivante et que ceux qui se sentaient fragiles jouaient la sécurité, ou bien au contraire, s'ils se trouvaient forts, ils se négociaient habilement.
 
Et puis il y eut d'autres catégories, comme ceux qui, en début de campagne, soutenaient Barre activement, puis se sont éloignés, et finalement, on a compris qu'ils avaient reçu bonnes promesses chez Chirac.
 
À leur décharge, Barre se souciait assez peu d'eux : il n'était adhérent d'aucun parti politique et considérait, assez gaullien, que si on l'élisait, c'était pour lui, parce qu'il pourrait se placer au-dessus des partis. Ce qui ne l'empêchait nullement de s'appuyer sur ceux qui avaient le relatif masochisme de le soutenir.
 
Pour motiver les quadras qui assumaient les responsabilités dans les partis en question, il disposait tout de même d'une sucette : le poste de premier ministre. Barrot, Méhaignerie, Léotard, tout le monde se voyait premier ministre. Et quand Charles Millon prit une importance prépondérante dans le dispositif de Barre, certains postulants y virent le signe qu'il deviendrait premier ministre. Ca changeait tout : si c'était simplement pour devenir ministre, autant valait négocier avec Chirac, ou tout au moins ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, ce qui tiédissait évidemment les ardeurs.
 
Et c'est ainsi : dans la mesure où la carrière personnelle seule est en jeu et où l'appareil partisan est incapable de réagir à des formes sournoises de trahison, toutes les négociations de l'ombre sont possibles.
 
Car n'oublions pas que de nombreux élus, même de gauche, sont, selon l'expression du sénateur Legrand "actionnés" par des lobbies économiques, qui comptent bien plus que leur étiquette partisane dans leur édifice politique personnel. désintéresser un lobby, c'est parfois une façon de neutraliser un pion politique, voire une tour.
 
C'est désormais le destin du PS.
 
Au Mouvement Démocrate, nous n'avons plus guère ce souci, sauf à la marge. C'est notre force. Notre force paradoxale. 

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06/05/2008

Pourquoi le MoDem doit être le parti des adhérents.

Les deux grands partis qui se partagent le pouvoir comptent bien plus d'élus que nous, les Démocrates. Le mécanisme malthusien de verrouillage qui en découle est admirablement décrit par le socialiste libre Marc Vasseur aujourd'hui. Pour rappel, le nombre réel des adhérents de l'UMP avant la présidentielle. Je rappelle que voici quelques semaines, NKM, décidément très en verve, évoquait sur Canal+ le malaise des adhérents de l'UMP. On a été à peine surpris d'entendre ensuite que les municipales meurtrières avaient purement et simplement effacé certaines fédérations départementales de l'UMP : sans élus, pas d'adhérents, dans ce système féodalisé.
 
Le MoDem doit donc être plus que jamais un parti de militants, ou pour mieux dire, le parti des militants. Ce n'est pas pour rien qu'autour de Quitterie Delmas, nous avons porté le slogan "Les adhérents sont notre force".
 
Reste qu'une réalité nous a rattrapés : Bayrou voulait des "automoteurs" et Quitterie Delmas, en septembre dernier, estimait que le MoDem devait se construire par la base. Hélas, cette double formule n'est qu'imparfaitement réalisée : beaucoup ont attendu et attendent que la structure assume des fonctions motrices.
 
J'ai pourtant énoncé le principe dans mon bréviaire des militants : surtout, ne rien attendre de la structure. Mais il n'y a qu'une grosse minorité des adhérents qui s'est prise en charge jusqu'ici, le reste demandant des légitimités de hiérarchies.
 
Il y a donc un double effort à accomplir : fournir des structures à ceux qui en souhaitent, donner des idées aux automoteurs s'ils en manquent. C'est déjà un programme. 

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13/04/2008

Un souvenir (de plus) en passant.

La scène se passe à Perpignan, sur le campus, lors de l'Université d'Été des Jeunes Démocrates, dans l'été 1997. J'étais à l'époque proche de Claude Goasguen en même temps que de Bayrou, et je me trouvais souvent à des conversations qu'ils avaient en marge de l'Université d'Été. J'ai par exemple raconté voici quelques mois la soirée de la mort de la princesse de Galles, fin août, que j'avais passée avec Bayrou, Goasguen (alors tout frais député), Jean-Pierre Frémont (alors très proche de Bayrou, et sa femme travaille toujours pour le groupe UC-UDF au Sénat), Henri Plagnol (passé à l'UMP en 1998 ou en 2002, je ne sais plus) et Hervé Marseille (maire de Meudon passé au Nouveau Centre), les cinq susdits jouant au poker et tentant de m'entraîner dans leur partie, mais je ne joue jamais d'argent...
 
Bref, un peu plus tôt dans l'une des sept journées de l'Université d'Été, Bayrou était venu s'asseoir à la table où Goasguen, quelques-uns de ses proches et moi sirotions des boissons diverses et peu alcoolisées.
 
Bayrou s'installe, chaleureux et, comme Goasguen est un juriste, s'engage une conversation libre sur les réformes institutionnelles. J'imagine que Bayrou méditait déjà sur son programme pour l'élection présidentielle de 2002.
 
Et Bayrou, avec énergie, défend le quinquennat. Goasguen acquiesce prudemment.
 
Mais je dis à Bayrou : si l'on fait le quinquennat et si l'on jumelle les élections présidentielle et législatives, ce sera pour supprimer l'hypothèse de la cohabitation (il faut se rappeler que, moins de six mois plus tôt, Jospin a été élu premier ministre de la troisième cohabitation). Or cela signifie supprimer en fait, sinon en droit, le droit de dissolution et, par contrecoup, la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée, puisque la dissolution est supposée résoudre les conflits entre l'exécutif et le législatif. Du moment qu'on fige le calendrier, on supprime tout instrument qui puisse bouleverser celui-ci.
 
Or cela ne peut qu'aboutir à un régime purement présidentiel qui, en l'abscence d'un contrepouvoir (puisque l'Assemblée Nationale est nécessairement élue sur la même dynamique que le président), est en fait un pouvoir absolu.
 
Pour éviter que le quinquennat n'aboutisse à cette impasse, il faut instaurer la séparation stricte des pouvoirs et restaurer le parlement en le faisant élire à la proportionnelle intégrale. Car un exécutif doté de prérogatives propres (le pouvoir réglementaire autonome, élargi par rapport à ses contours actuels) peut gouverner sans majorité stable, le parlement ayant pour fonction non de le soutenir pour diriger l'État, mais de le contrôler dans l'exercice des responsabilités publiques et de rédiger la loi.
 
Et comme corollaire, il faut un vrai pouvoir judiciaire capable de contrôler l'exécutif dans le cadre du pouvoir réglementaire autonome.
 
Revenir à la théorie de Montesquieu, en quelque sorte.
 
Bayrou, qui n'est pas technicien du droit, n'avait pas intégré l'ensemble de ce que je lui disais ; il y vient peu à peu.
 
Quant à Goasguen, et c'est l'objet de cette note, il vient de déclarer : "Le quinquennat a déséquilibré la Ve République. Il est urgent de réformer les institutions et de rétablir la souveraineté parlementaire". CQFD.
 
Je crois que j'aimerais que ce sujet soit traité lors d'un prochain café démocrate de notre Quitterie Delmas. 

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11/04/2008

Dominique Paillé : tout un symbole.

J'ai connu Dominique Paillé voici une vingtaine d'années. Il était le collaborateur d'un député apparenté centriste, Albert Brochard. Lui-même se faisait désigner à des postes divers dans l'organigramme de feu le CDS. Il en fut je crois secrétaire général adjoint, chargé des fédérations, ce qui l'amenait à de nombreux déplacements dans les régions en compagnie de François Pauli (qui est aujourd'hui secrétaire général adjoint du groupe ADLE au parlement européen). Il fumait des cigarillos, petit modèle comme lui.
 
Il succéda à Albert Brochard comme député des Deux-Sèvres en 1993 et est resté en fonctions jusqu'au printemps dernier. Là, en pleine vague bleue, il a été battu. Incroyable !
 
Battu.
 
Comment ? Pourquoi ?
 
Sans doute parce qu'en 2004, il a été condamné pour abus de confiance dans une affaire privée.
 
Comme je l'ai déjà écrit, Sarkozy a débarrassé la France de ses racailles : il les a nommées au gouvernement et à l'Élysée. 

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09/04/2008

La crise des partis politiques.

Avant de se payer deux poids-lourds (poids morts ?) de sa majorité (Copé et Borloo, qu'elle a fusillés), Nathalie Kosciusko-Morizet n'avait pas hésité, ce week-end, à épingler les difficultés de l'UMP. Dans des accents qu'elle m'a paru avoir empruntés à notre Quitterie Delmas, elle a évoqué le malaise des militants de l'UMP qui ont eu, cet automne et cet hiver, à défendre une majorité guère exaltante, alors qu'ils étaient venus, fort nombreux et fort enthouisastes, s'inscrire dans la démarche de Nicolas Sarkozy.
 
Bref, en l'écoutant, j'ai eu l'impression de lire le blog d'un adhérent du MoDem s'exprimant sur la situation dans notre mouvement.
 
À l'inverse, les socialistes, tout fiers de leur récente victoire aux municipales, ne montrent guère d'états d'âme.
 
Pour le moment.
 
Car les raisons qui les rendaient malheureux voici quelques mois ne tarderont pas à les rendre au moins aussi malheureux dans quelques mois. Et la fuite des militants, nette à l'UMP, nette aussi au PS, probable au MoDem (mais bien moins que ce qu'on croit), va reprendre aussi.
 
Comment se fait-il que les partis politiques soient aussi peu marrants ? Comment se fait-il qu'ils soient à ce point décevants ?
 
Eh bien, quand j'ai adhéré à feu le CDS, en 1981 (j'avais seize ans), j'imaginais qu'on avait souvent l'occasion d'y traiter des grandes questions, de rencontrer des gens importants et savants, qu'on y était au coeur des événements et au fait du dessous des cartes.
 
J'imaginais aussi que partout, les réunions des partis politiques formaient de vastes assemblées passionnées et effervescentes.
 
Or les partis politiques sont tout l'inverse : ils ne s'occupent en aucune manière ni des grandes ni des petites questions du monde, on n'y rencontre guère des gens importants ; quant aux savants, ce n'est que par accident. On n'y est au coeur des événements qu'avec difficulté, et encore rarement. Quant au dessous des cartes, il est parfois dévoilé par la rumeur publique, mais presque jamais par les leaders des partis politiques. Le réseau parle, jamais le chef, qui est enfermé dans une codification de l'expression qui a une nature diplomatique et qu'on connaît au pire sous le vocable expressif de "langue de bois", au mieux sous l'appellation de "propos autorisés". René Monory, dès qu'on réfléchissait à voix haute à une tribune, grommelait qu'on faisait du "café du commerce" et il n'avait pas tort, mais justement, la politique naît dans les cafés, elle est née des cafés, même.
 
De surcroît, il est rare que les débats des partis politiques rasemblent des assemblées nombreuses. Et quand c'est le cas, la pesanteur de la chose fait qu'un vrai débat est rarement possible, sauf s'il dissimule une rivalité de pouvoir.
 
Car pour tout ce qui concerne le pouvoir, à tous les échelons, de toutes les formes et de toutes les tailles, les partis politiques sont comme des poissons dans l'eau.
 
Hélas, le pouvoir, sauf ceux qui ne vivent que pour ça et qui sont très peu nombreux, tout le monde s'en fout.
 
Il nous appartient donc de faire en sorte que le MoDem ne soit pas rongé par les enjeux de pouvoir. C'est ainsi que les choses iront.
 
Je regrette fort de n'avoir pu me rendre à Seignosse et je crois qu'il faudrait recommencer. En mieux. 

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06/04/2008

ADN : le conditionnement continue.

C'est bien connu : la pédagogie est toute répétition. Les marchands d'ADN, qui sont des nazillons en herbe, ne manquent donc jamais une occasion de citer les merveilleuses vertus de l'ADN, de sa connaissance, de son fichage, de sa détection, bref, l'ADN sert à tout pourvu qu'il soit dûment connu. Cette obsession de l'ADN est comparable à celle de l'énergie nucléaire dans les années 1950, une époque où, paraît-il, l'eau minérale de Plancoët, en Bretagne, se donnait un slogan détonnant : "l'eau la plus radioactive de France" !
 
Bientôt, on va nous expliquer que l'ADN fait le ménage, qu'il va sauver les océans et résoudre les problèmes de la faim dans le monde. Et d'ailleurs... tous ces gens qui vivent dans des déserts, il suffirait de modifier un peu leur code génétique pour qu'ils n'aient besoin que d'un litre d'eau et un quignon de pain par mois. Quel pied ! Et tous ces ouvriers qui veulent être payés plus sous prétexte qu'ils travaillent plus, eh bien, en leur coupant la faim grâce à un tirebouchonnage de l'ADN, on résoudrait tous leurs problèmes : ils pourraient dépenser bien plus avec le même salaire, voire avec un salaire inférieur...
 
Et donc, nous voici en pleine adéènite.
 
Dernière péripétie en date, je n'ai pas pu en parler plus tôt : l'affaire de la banderole du PSG contre Lens. À coup sûr, elle aurait moins choqué les Lensois s'ils avaient gagné... mais comme la victoire leur a été manifestement volée (un corner leur a été refusé cependant que quelques secondes plus tard à peine, un pénalty absolument imaginaire était accordé à leur adversaire), ils se montrent particulièrement outrés. On les comprend. C'en est même au point que l'affaire de la banderole a fait passer au second plan celle du trucage.
 
Cerise sur le gâteau, le présibeurk assistait au match. il n'a rien vu du vol commis par l'arbitre (et par le propre frère de celui-ci, juge de touche, ça reste en famille), mais la banderole lui a sauté aux yeux.
 
Alors, évidemment, si le président a tout vu...
 
Bien entendu, le recours aux tests ADN était parfaitement superflu (très onéreux, on préférerait qu'il soit utilisé là où il est le plus utile, les meurtres par exemple), mais on n'a pas manqué de nous expliquer que grâce à l'ADN, les vilains seraient confondus. Bouh, les vilains !
 
Et pendant ce temps-là, le conditionnement continue. Dormez en paix, braves gens, Big-ADN-Brother is watching for you. 

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31/03/2008

La stratégie des centres.

Pour noyer le poisson MoDem, la nouvelle stratégie de l'Élysée a un nom : la pluralité des centres. Il y a plein de centres : les deux partis radicaux, le Nouveau Centre, les centristes de l'UMP (grand parti centriste devant l'Éternel, comme chacun sait), et divers groupuscules.
 
Cas d'école : l'UMP d'Ille et Vilaine. Non content d'avoir tenté de faire fusionner la liste du MoDem avec celle de l'UMP dès avant le premier tour pour les municipales de Rennes (on imagine le résultat que cela aurait donné), le sénateur "MoDem" local, Philippe Nogrix, pourtant pas le pire, a imposé un groupe commun avec l'UMP, dénommé "Union du Centre" et parrainé par le centriste repenti Pierre Méhaignerie, en son temps condamné mais amnistié pour abus de biens sociaux au détriment de son parti (le mien aussi), le CDS. En vérité, le poulain de Nogrix, le député Thierry Benoît, élu sous l'étiquette MoDem mais ayant refusé de prendre ensuite sa carte, est devenu le leader de la génération montante de la droite locale depuis que le "centriste" de l'UMP, Philippe Rouault, poulain de Méhaignerie, a été battu à sa mairie et aux législatives. Rien à voir donc avec le MoDem.
 
Dans une certain mesure (et comme le note l'élu MoDem pur et dur d'Ille et Vilaine Reboux dans l'article que j'ai mis en lien), cette façon de procéder aboutit à banaliser le MoDem, à l'engluer, comme au fond l'attitude des sénateurs du groupe UC-UDF qui veulent garder le contact avec le Nouveau Centre.
 
Dans une certaine mesure aussi, les propos récents du tout nouveau maire du XVIe, Claude Goasguen, peuvent dériver vers cette stratégie élyséenne s'il ne les précise pas. Vouloir doper l'aile centriste de l'UMP pour réduire l'espace politique du MoDem est une manoeuvre logique et l'ambiguïté n'est pas permise.
 
Cependant, cette stratégie du recentrage a déjà été tentée plusieurs fois, et elle a toujours échoué, tant l'UMP reste marquée par les travers intellectuels et culturels de la droite. Comme dirait Bayrou, le renard enfile les plumes du poulet, mais il reste le renard.
 
Personnellement, j'estime que la réalité est bien plus riche et complexe que la droite ne se l'imagine.
 
Tout d'abord, il est simple et commode (y compris pour Bayrou) de parler du centre : cela nous place de plain-pied avec la droite et la gauche, à égalité. Il y a la droite, le centre, la gauche, chacun pour un tiers et tout le monde est content.
 
Mais cette vision facile a longtemps rebuté François Bayrou qui ne la jugeait pas pertinente, au motif que le centre est une notion purement géométrique. Il parlait d'ailleurs plus volontiers d'espace central que de parti centriste.
 
Dans cet espace central, c'est évident, le MoDem se taille plus que la part du lion. Non pas parce qu'il est centriste, mais parce qu'il assume les convergences des énergies divergentes. Il est la solution des contraires et la synthèse des dirimants.
 
Pour parvenir à ce résultat, il agglomère des sensibilités très diverses : humanistes d'inspiration chrétienne comme Bayrou ou laïque comme beaucoup d'autres, altermondialistes, écologistes, libertaires, autogestionnaires, gaullistes, sociaux-démocrates, et divers autres, dans un projet qu'en d'autres temps on aurait sans doute dénommé social-démocrate et qui allie la générosité, l'efficacité, le durable et l'intègre, conjugués à un enthousiasme européen marqué, à une nette aspiration à la subsidiarité, à un vrai appétit de démocratie numérique, et à une grande fraîcheur d'inspiration.
 
Tout cela, on le voit, a peu de rapport avec la tambouille centriste et permettra sans le moindre doute de déjouer le piège des centres pour occuper l'espace central sans se perdre dans le centrisme, en somme développer un authentique projet démocrate.

29/03/2008

Claude Goasguen, UMP, nouveau maire de Paris 16e : "le débat droite-gauche n'est plus pertinent dans les municipalités".

Coup de théâtre à la mairie du XVIe : la rumeur qui voulait que Claude Goasguen ne soit pas intéressé par la mairie est démentie. Pierre-Christian Taittinger ne s'est pas représenté. Il a fait ses adieux sous un tonnerre d'applaudissement en exprimant sa "considération" pour le MoDem et en arborant une superbe cravate orange. La rumeur veut qu'il se rapproche du MoDem, ainsi que Valérie Sachs, élue conseillère de Paris sur la liste de droite après avoir été cadidate MoDem aux législatives de juin.
 
Dans un silence glacial, sans le moindre applaudissement, Claude Goasguen a été élu maire par 27 voix sur 39 (7 nuls, 1 Taittinger qui ne se présentait pas, 4 Mano PS).
 
Il a ensuite fait une courte allocution pour fixer les grandes orientations du travail municipal : les dossiers de l'arrondissement, le Grand-Paris, l'identité du XVIe. Il a annoncé qu'il ferait un débat d'étape annuel devant les habitants de l'arrondissement. Et toujours pas un applaudissement.
 
Pour finir, il a rendu hommage à son prédécesseur et conclu en demandant qu'il soit applaudi. C'est là qu'il a enfin été applaudi avec lui.
 
Ce n'est pas si grave, avais-je envie de lui dire : Taittinger, maire depuis 19 ans, est forcément regretté. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié de travailler avec lui, c'était un excellent maire, mais il faut savoir passer la main, me semble-t-il, et je suis certain qu'il va trouver de nouveaux sujets d'utilité. À Goasguen de se rendre populaire, maintenant, il a sa chance.
 
Lors de l'élection des adjoints, un climat plus tendu a régné : Goasguen ne savait pas que certains des conseillers d'arrondissements n'avaient pas été prévenus qu'ils ne seraient pas adjoints au maire (il n'y en a que 14 ; en fait, sur 30 élus, 11 sont conseillers de Paris et 13 adjoints au maire d'arrondissement - la première adjointe, Danièle Giazzi, est également conseillère de Paris). Il a donc interrompu la séance pour indiquer à trois personnes le verdict.
 
Au passage et pour tous les candidats : si vous vous demandez si vous êtes "sur la liste", c'est en général que vous n'y êtes pas. Ceux qui y sont le savent, on leur demande toutes sortes de documents, ils participent à des conciliabules préparatoires. Si vous n'avez rien de tout ça à proximité d'un vote, c'est que vous n'y êtes pas, sachez-le et cessez de gamberger.
 
Une fois les choses mises au point, Claude a rouvert la séance. Sans grande dignité, Caroline Kovarsky, l'une des évincées, a regretté qu'on n'ait pas tenu la promesse qui lui avait été faite. Avec plus de franchise que de dignité, Claude lui a présenté ses excuses et l'a invitée à venir dans son bureau pour en discuter.
 
Puis la liste des quatorze adjoints a été élue par 27 voix.
 
Et la séance a été levée.
 
Pendant la dernière partie des débats, j'ai pu fournir quelques indications à Béatrice Jérôme, journaliste au "Monde" (ma deuxième du "Monde" cette semaine après Patrick Roger). Elle m'a donné ses impressions de la campagne présidentielle, qui rejoignaient trait pour trait celles de Patrick Roger, ce qui réjouira Quitterie Delmas sur qui elle a par ailleurs fait un papier pendant ladite campagne).
 
Et voilà. Que dire ?
 
En privé (ou devant de petites assemblées dont certains témoins me l'ont rapporté), dans les derniers jours, Claude Goasguen ne s'est pas privé de dire toute l'estime qu'il avait pour François Bayrou et tout l'agacement que lui provoquait Marielle de Sarnez. J'ai l'impression que la vie politique réserve encore bien des surprises. D'un côté Taittinger qui louche vers le MoDem, de l'autre Goasguen qui encense Bayrou, décidément, que reste-t-il de l'UMP ? 

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25/03/2008

Claude Goasguen à l'assaut de l'UMP de Paris.

Claude Goasguen a conduit la liste qui a emporté le XVIe arrondissement dès les premier tour lors des récentes municipales. Sans doute Pierre-Christian Taittinger n'aura-t-il aucune peine à se faire réélire maire de son arrondissement lors de la séance de samedi 29.
 
Entre les deux tours, Claude Goasguen a exprimé le souhait que François Bayrou soit élu à Pau et il a bien fait. Au-delà des aléas de la vie politique, les deux hommes peuvent se rappeler qu'à la fin des années 1970, ils ont incarné la génération montante de l'UDF, ils étaient même très copains.
 
Claude Goasguen, je le connais bien. J'ai beaucoup travaillé avec lui, c'est un vrai politicien, dans toute l'acception du terme. Ce qu'il dit a toujours de la densité et il mérite qu'on lui prête l'oreille.
 
Il est né en 1945, dans le Midi, je crois. Son père, d'origine bretonne, y était installé. Claude dit de lui que c'était un "moko", un Breton installé sur la Méditerranée. Il y a un peu de sang corse de son côté maternel. Il s'en servit longtemps lorsque les Corses dominaient la vie politique parisienne. Il en souffrit en revanche quand, ministre délégué du gouvernement Juppé en 1995, il recevait des coups de fil de Corses qui menaçaient ses cousins insulaires lorsqu'il disait du mal des Corses ou lorsque ses fonctions le conduisaient à mettre en péril un intérêt corse.
 
Il rigolait quand même en expliquant que quand Jacques Dominati (alors premier adjoint au maire - corse aussi - de Paris Tiberi) se mettait en colère contre quelqu'un, il le menaçait en langue corse de le "pendre par les couilles à la grille de l'Hôtel de Ville". C'était fleuri, en somme.
 
Claude Goasguen a étudié le droit dans les années 1960 à la même université que moi (vingt ans plus tard) : Paris II - Assas. Mais alors que je me suis bien gardé d'y frayer avec l'extrême droite qui y a toujours tenu table ouverte (le GUD et même la section locale de l'UNI y ont succédé à une section de l'UNEF dont Jean-Marie Le Pen - autre Breton - avait assumé la présidence un peu plus tôt), lui il a fait partie des créateurs d'un groupe, "Occident", qui a marqué son époque. Outre lui, on y trouvait entre autres François d'Orcival, Alain Madelin, Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian.
 
Il y avait chez eux la recherche d'une fidélité à l'Algérie française et une batterie de référence d'une extrême droite particulièrement virulente.
 
C'est à la fin de cette époque que, selon ce qu'il m'a confié, Claude Goasguen se mobilisait avec d'autres réseaux d'Algérie française ou de droite dure anti-gaulliste pour venir coller les affiches du général Stehlin, ancien chef d'état-major général de l'armée de l'Air et candidat centriste dans la circonscription du nord du XVIe arrondissement, une circonscription d'ailleurs gagnée par ledit Stehlin en 1967.
 
J'avoue que j'ignore comment de là Goasguen est venu dans les réseaux de la moitié du centre qui était inféodée au gaullisme (et donc opposée audit général Stehlin) à cette époque. Il s'agissait du Centre Démocratie et Progrès, qui fusionna avec le Centre Démocrate (où était Bayrou) en 1976 pour former le Centre des Démocrates Sociaux (CDS).
 
Docteur en histoire du droit, Goasguen était devenu enseignant à l'université. Il devint en 1978 le suppléant d'Eugène Claudius-Petit, candidat UDF (CDS) aux législatives dans le XIVe arrondissement de Paris. La densité de Bretons dans cet arrondissement proche de la gare Montparnasse a sûrement joué pour sa suppléance, mais le rapprochement avec Claudius pourrait surprendre.
 
Eugène Claudius-Petit est un très grand résistant, qui s'engagea à l'UDSR (comme Mitterrand) juste après la guerre. C'est lui l'inventeur de la célèbre "loi de 1948", destinée à décourager la spéculation immobilière et à protéger les petits locataires. Il fut vriament proche politiquement, dit-on, à une certaine époque, de Georges Bidault, qu'il avait connu dans la Résistance et qui était élu du même département que lui : la Loire. C'est peut-être le nom de Georges Bidault, proscrit au temps de l'OAS et insoumis de l'Algérie française, qui a fait le lien entre Claudius-Petit et Goasguen.
 
Quoiqu'il en soit, lors des municipales de 1983, c'est tout naturellement que Claude Goasguen se trouva sur la liste d'union de l'UDF et du RPR (conduite par un RPR d'origine démocrate-chrétienne) dans le XIVe arrondissement, et élu conseiller de Paris. De là, il ne cessa de se rapprocher de Jacques Chirac.
 
C'est vers cette époque ou un peu avant que j'ai fait sa connaissance. Il était bien moins empâté qu'aujourd'hui, un long type, un peu ténébreux, le cheveu déjà grisonnant, le profil aigu et le verbe incisif. Un aigle. Lors des réunions du conseil départmental du CDS, il marquait une grande déférence à Claudius, lequel s'exprimait sur un ton véhément, plein de tonnerre. Un peu de ce tonnerre se retrouvait dans les phrases de Goasguen, mais alors que Claudius était un vrai sanguin, Giasguen était déjà un cérébral. Il tenait un petit bout de papier sur lequel il avait noté trois idées en écoutant le débat, et en faisait sa propre synthèse avec élégance et mordant, sans jamais empiéter sur les prérogatives de Claudius dont il était le pupille en quelque sorte.
 
En 1986, il l'élection législative avait lieu à la proportionnelle. Une aubaine pour tout un tas de gens qui avaient du mal à s'implanter dans une circonscription et qui trouvaient l'occasion de devenir parlementaires sur une logique d'apparatchiks. Goasguen fut placé sur la liste des parachutables. L'histoire est comique en soi, il faut l'entendre la raconter, c'est cocasse. Elle se termine par une bérézina totale : Lecanuet l'envoie dans les Ardennes en lui jurant que les Ardenais sont ravis de l'avoir pour député.
 
Or pas du tout : il arrive là-bas, on l'y attend avec des fusils. Il repart par le premier train. C'est le candidat local qui est élu député.
 
Le voici donc de plus en plus parisien et de plus en plus proche de Chirac. En 1988, il accepte de prendre la suppléance de Jacques Toubon, chiraquien s'il en fut, dans la circonscription qui est à cheval sur les XIIIe et XIVe arrondissements (celle où Quitterie Delmas aurait dû se présenter en juin). Il y sera de nouveau suppléant de 1993 à 1997.
 
Dans la décennie qui court du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, Goasguen est à ce point proche de Chirac que celui-ci l'envoie régulièrement en Afrique. Claude raffole de la pêche au gros.
 
Il poursuit aussi sa carrière universitaire. Il a réussi à se faire élire doyen de l'université de Paris XIII Villetaneuse en s'alliant (paraît-il) avec les communistes contre un autre candidat de droite. Puis il entre au cabinet de René Monory, président du Sénat, en 1992, et celui-ci le nomme directeur du Centre National d'Enseignement à Distance (CNED), ce qui lui vaut rang de recteur d'académie. Il me semble qu'un peu plus tard, Bayrou est allé jusqu'à le nommer inspecteur général de l'Éducation Nationale, un corps où il a nommé également Yves Pozzo di Borgo qui y avait encore moins de titre (personne n'est parfait).
 
Je commence à travailler avec Claude Goasguen courant 1994 : la candidature de Balladur à la présidence de la république ne me convient pas, trop réac, bien trop réac. Comme le disait Jean-Luc Moudenc (depuis lors ex-maire de Toulouse) à cette époque : l'un (Chirac) était plus autoritaire, l'autre (Balladur) plus conservateur. Monory, Barre et Giscard avaient formé une coalition anti-Balladur avec Chirac.
 
Je fus reçu dans le bureau de Goasguen à l'Hôtel de Ville en 1994 juste après Florence Autret (encore une Bretonne) qui est aujourd'hui journaliste spécialisée dans les questions européennes à Bruxelles.
 
Je n'y venais pas seul. Je laissai parler celui qui m'accompagnait, puis Claude dit quelques mots et nous vîmes assez vite ce qui pouvait servir de base à un contrat. Je deviendrais adjoint au maire du XVIe arrondissement de Paris, il prendrait la fédération centriste de Paris, nous ferions gagner Bayrou dans le CDS et Chirac à la présidentielle et Claude deviendrait ministre.
 
La totalité de ce programme se réalisa, jusque dans ses moindres détails : c'est un homme de parole. Il ne parle pas à la légère et quand il prend un engagement, on peut s'y tenir. Il devint donc président du CDS (puis Force Démocrate, FD) de Paris, ministre délégué dans le gouvernement Juppé, et je devins adjoint au maire du XVIe arrondissement, puis (de mon propre chef) président des jeunes de Paris, chargé d'assumer la tranisition de la formule CDS vers la formule FD.
 
Au bout d'un peu moins de six mois, il fut éjecté du gouvernement Juppé à qui il conserva longtemps une rancune féroce, d'autant plus virulente qu'il avait été viré en même temps que le contingent féminin et décoratif du gouvernement, celles que la presse a surnommé les "juppettes". Être traité comme une promotion canapé qu'on licencie, c'était insoutenable. De fait, ce remaniement fut une erreur qui coûta cher à Juppé à l'époque. Les plaies sont pansées heureusement.
 
Quoiqu'il en soit, nos derniers efforts communs datent de 1997.
 
Claude voulait prendre la circonscription du XVIe sud, tenue depuis 1973 par le bougon centriste Georges Mesmin. Je passe sur les événements qui ont conduit à l'éviction de Mesmin que Claude défit en 1997, lors de l'élection consécutive à la calamiteuse dissolution Chirac.
 
J'étais son vice-président de FD Paris, membre du conseil national et du conseil départemental de l'UDF ancienne manière. Tout roulait. Mais au fond, il désapprouvait l'émergence de Bayrou tandis que je m'en réjouissais. Il avait à choisir entre sa fidélité à Chirac et son amitié pour Bayrou, il renonçait à l'amitié. D'autant plus que Bayrou s'était rapproché, dans son ministère, de tous ces gens issus de 1968 que Goasguen avait combattus sur les bancs d'étudiant au temps d'Occident. Ca devenait culturel.
 
En 1998, Goasguen partit avec les madelinistes, une première étape vers le RPR qui allait devenir l'UMP.
 
Je n'avais pas de reproche à lui faire : nous avions passé un contrat, chacun avait respecté ses engagements, nous étions quittes.
 
Le soir où il partit, il m'appela pour me demander de le suivre chez Madelin. Ca signifiait se satisfaire de l'alliance avec Le Pen. Je demandai à réfléchir, il savait très bien que cela signifiait que c'était inacceptable pour moi.
 
Et le voici dix ans plus tard.
 
Il n'est pas redevenu ministre. Il a le souffle un peu plus court, il vieillit comme tout le monde. Il a voulu se présenter à la mairie de Paris. 2008, c'était sans doute sa dernière chance : en 2014, il approchera des 70 ans. On n'a pas voulu de lui.
 
Je l'ai vu, l'an dernier, lors d'une séance du conseil de Paris. Panafieu, déjà désignée, s'y exprimait dans son rôle de future challenger du maire. Elle était pathétique, pitoyable. Et pendant qu'elle pataugeait, juste sous son nez Goasguen vissait et dévissait son stylo pour la désarçonner. Dur.
 
Aujourd'hui, Goujon ne s'est sorti de l'élection municipale que grâce au refus de Delanoë de s'allier avec le MoDem. Il est un président de l'UMP de Paris très affaibli. Panafieu vient de se retirer du conseil de Paris. En somme, un nouvel espace s'ouvre pour Claude Goasguen qui, en exprimant le voeu que la fédération UMP de Paris s'émancipe des structures nationales, a appelé les chiraquiens de l'UMP à se rassembler. Le voici en conquête. Affaire à suivre.

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14/03/2008

Quitterie Delmas, sur Europe 1, estime que l'UMP est "prise en otage" par les Hauts-de-Seins.

Sur Europe 1 en direct au moment même où j'écris, en même temps que Roger KAroutchi (UMP) et Annick Lepetit (PS), Quitterie Delmas a estimé que la crise de l'UMP serait mieux résolue si l'on y écoutait mieux les militants et si ce parti n'était pas pris en otage par les Hauts-de-Seines, répondant ainsi à la suggestion que Karoutchi puisse prendre prendre la tête du parti. "Balkany, Devedjian, Karoutchi, j'ai le sentiment que l'UMP est un peu prise en otage par les Hauts-de-Seine".
 
Elle s'est réjouie de la stratégie républicaine en oeuvre à Asnières pour renverser le système Aeschlimann
 
Au milieu d'un océan de pub, elle a pris l'exemple de Marseille et du moratoire sur l'incinérateur de Fos pour démontrer que les alliances de second tour du MoDem ont été faites sur des éléments de projets au service des habitants des villes.
 
"Le Mouvement Démocrate est en train de tenir les promesses faites par François Bayrou lors de l'élection présidentielle" : renouvellement des candidats en particulier, mais aussi preuve que le clivage droite-gauche n'est plus pertinent. 
 
Elle a très bien conclu sur le fait que l'abstetion est le signe d'une crise politique très profonde pour laquelle il est nécessaire de bâtir une alternative

10/03/2008

Un regard rapide sur la Bretagne.

Finistère
 
Je tiens tout d'abord à féliciter Michel Canévet pour sa réélection comme maire de Plonéour-Lanvern avec 67% des voix, et comme conseiller général de Plogastel-Saint-Germain.
 
Isabelle Le Bal, candidate à Quimper, dépasse 11% et, ayant fait toute sa campagne en expliquant que quoi qu'il arrive, elle se maintiendrait au second tour, le fera, et sera donc élue conseillère municipale MoDem indépendante. Son père Jean-Yves Cozan (qui n'a pas sa carte) est réélu de justesse conseiller général de l'île d'Ouessant.
 
À Brest, le candidat du MoDem, Cabon, obtient un score moyen, autour de 8,5%.
 
Dans la commune voisine, Plouzané, le maire sortant MoDem, Yves Pagès, est très sévèrement battu dès le premier tour et n'est même pas deuxième.
 
Morbihan
 
Sur une stratégie comparable à celle d'Alain Juppé, François Goulard, maire UMP de Vannes, très critique à l'encontre de Sarkozy et soutenu par le MoDem, est en tête au premier tour et peut espérer la réélection.
 
À Lorient, la gauche conserve facilement la ville.
 
Saint-Brieuc
 
La ville, historiquement de gauche, a été prise en 2001 par une liste unissant des dissidents de l'UMP à une tête de liste UDF, Bruno Joncour. Les circonstances de cette élection étaient particulières, puisqu'elle visait à contrecarrer un projet soutenu à la fois par le PS et par (à l'époque) le RPR concernant une implantation de grande surface qui était très violemment combattu par les commerçants du centre-ville. Compte-tenu de cet antécédent et du score serré du premier tour, le second est difficilement prévisible.
 
Ille-et-Vilaine
 
Saluons le bon score de Caroline Ollivro à Rennes, où elle dépasse les 10%. Compte-tenu des scores du premier tour, la gauche sera certainement reconduite, l'alliance MoDem lui est facultative ; Caroline Ollivro, comme Isabelle Le Bal, pourrait donc être élue conseillère municipale sur une ligne indépendante.
 
Loire-Atlantique
 
Si le score de Benoît Blineau est décevant à Nantes, ceux des candidats de Saint-Nazaire et Saint-Herblain sont plus encourageants. 

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25/02/2008

Internet 1 - Sarkozy 0

Comme le note très justement Thierry Crouzet, force est de constater que c'est Internet qui a imposé la vidéo prise par le site du Parisien comme information notable. La chronologie que j'ai établie hier matin l'établit sans équivoque.
 
Difficile de décider cependant que cette mobilisation subite d'Internet (plus d'un million de visites en 36 heures) est dirigée spécifiquement contre le présipathe. L'événement existe en soi, il y a dans le fait de venir le voir comme un réflexe de badaud. Force est d'ailleurs de constater aussi que la capacité de Sarkotrash à mobiliser le buzz semble en baisse, puisque la vidéo belge qui l'avait montré un peu "flottant" au sommet du G8 avait été bien plus regardée encore.
 
Donc pas de précipitation dans l'interprétation.
 
Et cependant, il est permis de se demander s'il n'y a pas eu, de la part des internautes, une forme de joie et de revanche après les inquiétudes suscitées par le rapport Olivennes, la multiplication des pressions sur les blogueurs, la négociation très dure sur la taxation des supports de stockage au nom de l'encadrement de la copie privée, bref, il y aurait eu matière à énervement des internautes.
 
Dès lors, j'ai bien envie d'ôter le point d'interrogation et d'écrire : Internet 1 - Sarkozy 0. 

12/02/2008

Dire du bien du MoDem n'est pas bon pour les stat.

Avec tout ce qui se passe dans le Titanic à l'UMP, je ne trouve plus moyen de dire du mal du MoDem, tant nos ridicules paraissent soudain dérisoires. Résultat : mes statistiques sont un peu moins bonnes. Quel cruel dilemne : faut-il donc laisser la campagne municipale suivre son bonhomme de chemin et me résigner à des stat en demi-teinte ?
 
Bon, et si j'en profitais pour parler du sénat ?
 
Perdu pour perdu, autant que je donne des info, même si elles n'intéressent que moi.
 
Voici l'affaire : le président du sénat Chritian bonnet-de-nuit Poncelet 82 ans remet son mandat en jeu en septembre comme la moitié des sénateurs. Or si l'UMP continue à creuser le fond de la piscine et si les campagnes s'offusquent vraiment de l'interdiction des cultures de maïs OGM, les pertes risquent d'être sanglantes et, malgré la sagesse de l'électorat qui refuse de nationaliser le débat, de nombreuses communes changer de képi.
 
Et si l'UMP perdait la majorité absolue au sénat ? Exit Poncelet qui s'est beaucoup trop rapproché de Sarkozy ces derniers mois.
 
Vous allez me dire, si la droite perd la majorité, la gauche la gagne, puisque le MoDem n'a plus guère de troupes sénatoriales fidèles.
 
Pas sûr.
 
D'abord, il reste quelques vrais fidèles comme Vanlerenberghe et Gourault, mais il y a, parmi les compagnons de Mercier d'autres modémistes qui s'ignorent plus ou moins. Et puis le MoDem devrait gagner quelques sièges sur ses nouvelles implantations politiques. Donc peut-être un groupe MoDem, voire Reconstructeurs en y incluant des dissidents d'ici ou de là.
 
Ensuite, il y a toujours les radicaux à l'affût. 
 
Et au-delà, chacun a vu ces jours-ci la gueule de faux-derche mine de finaud de Raffarin qui prépare un mauvais bon coup, sur fond de résurrection de la pétaudière vieille UDF (celle d'avant Bayrou, celle de Gichcard plop), grande force territoriale, incapable de promouvoir un présidentiable mais excellente dans la ventouse locale.
 
Alors ? Que ferons-nous ?
 
Faut-il participer au putsch, plutôt pousser pour l'élection d'un président du sénat de gauche, jouer le statu quo avec Poncelet ? Les cogitations et les calculs commencent dès le 16 mars au soir. C'est aussi ça, la politique : de la tambouille pas ragoûtante.

17:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, sénat, UMP, Poncelet, Raffarin | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/01/2008

Pont-l'Abbé, ville de Jérôme Kerviel.

Au moment où la baudruche de l'Arsène Lupin des banques paraît se dégonfler et où l'on commence à nous expliquer que le trader a tout simplement perdu très gros au jeu boursier subprimes, j'ai envie de parler de sa ville, sur laquelle j'ai publié deux ouvrages.
 
Tout d'abord, dès que j'ai entendu le nom de Kerviel, j'ai su qu'il était de mon coin, car c'est un patronyme typique de là-bas. Il y a des noms passe-partout, comme Martin ou Dupont, il y en a d'autres qui ont des racines solides, c'est le cas de Kerviel, à Pont-l'Abbé et dans ma commune bretonne, Combrit.
 
Pont-l'Abbé est l'une des rares communes finistériennes à avoir conservé un morceau significatif de château-fort digne de ce nom. Il faut dire que l'on parlait, dès le XVe siècle, de la "ville et château de Pont-l'Abbé".
 
De fait, il est probable que Pont-l'Abbé relève de la catégorie assez fermée des villes-châteaux fondées au XIe siècle. En écrivant ces mots, je ne formule en aucun cas une vérité admise, mais une hypothèse.
 
Il s'agit d'enceintes fortifiées assez vastes dans lesquelles les habitants se regroupaient dans des maisons. On retrouve le village gaulois d'Astérix et, mutatis mutandis, celui que j'ai très modestement contribué à fouiller dans le quartier quimpérois du Braden en 1984, qui datait de la fin du IIe siècle avant Jésus-Christ (vers 110 en fait) et qui était en effet gaulois.
 
Disons que les Armoricains, dans les temps effrayants ou sombres, ont eu le réflexe de se masser dans des agglomérations solidement défendues. C'est le cas au IIe sicèle avant JC comme dans toute la Gaule, c'est encore le cas à la fin de l'empire romain, c'est enfin le cas après le long traumatisme des raids puis des occupations danoises et normandes des IXe et Xe siècle.
 
Au Xie siècle, un grand souverain, Alain Barbetorte, reconstruit la Bretagne. Il bat un par un les féodaux et unifie un certain nombre de règles. Sous son impulsion, de nouvelles institutions voient le jour, dont ces villes-châteaux, toutes à peu près de même ampleur. On trouve en Cornouaille Quimper restaurée, Châteaulin, Conq (Concarneau), Rostrenen et quelques autres, bref, une par châtellenie ducale, dont plusieurs vont être inféodées, comme Pont-l'Abbé.
 
Cependant, je ne crois pas que le nom de cette ville ait été dès l'origine Pont-l'Abbé. Au XIe siècle, elle est confiée à un abbé membre de la parentèle des comtes de Cornouaille, qui me semble avoir été marié et ancêtre d'une lignée qui s'est éteinte vers 1200 dans une quenouille d'où est sortie la lignée proprement dite des sires de Pont-l'Abbé.
 
Quoiqu'il en soit, les seigneurs de Pont-l'Abbé vont avoir une fâcheuse tendance à choisir toujours le mauvais camp. En 1222, ils sont parmi les battus de la révolte contre le duc Pierre Mauclerc. En 1364, ils sont parmi les battus dans le camp "français" lors de la bataille d'Auray où s'est décidée l'issue de la longue guerre de succession où s'est disputé l'avenir de la Bretagne.
 
Malgré ce coûteux défaut, les sires de Pont-l'Abbé sont de puissants personnages à l'échelle de la Basse-Bretagne, les premiers de toute la Cornouaille lors des assemblées féodales bretonnes.
 
C'est au XVe siècle que se situe leur apogée : un même seigneur règne alors pendant plus de cinquante ans, fait un mariage remarquable avec la fille d'un compagnon de Jeanne d'Arc, et devient incontournable à la cour du duc de Bretagne. Il est cependant vendu au roi de France. Ca n'empêche pas son fils de mourir (apparemment dans le camp breton) lors de la terrible bataille de Saint-Aubin-du-Cormier où s'est éteinte l'indépendance bretonne, en 1488.
 
Ensuite, la seigneurie va d'une lignée à l'autre, au gré des héritages.
 
Elle passe entre les mains de protestants. Un seigneur de Pont-l'Abbé est défenestré à Paris le jour de la Saint-Barthélémy en 1572.
 
D'héritier en héritier, elle finit par être vendue à un personnage obscur, puis revendue à un petit-fils d'enrichi malouin. Le fils de celui-ci est celui des seigneurs (devenus "barons") de Pont-l'Abbé à faire la plus belle carrière : il épouse la fille du principal collaborateur du roi Louis XVI. Jean Baude, baron de Pont-l'Abbé, s'unit en 1777 avec la fille de Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d'Avray (près Paris), premier valet de chambre du roi.
 
Il est officier dans l'armée du roi, commande un régiment à Valenciennes, lorsqu'éclate la Révolution. En 1791, il devient le numéro deux de la garde constitutionnelle du roi. Son beau-père est victime des massacres de septembre en 1792, lui-même s'exile et disparaît. On ne sait pas bien où ni quand il meurt. Ses enfants ne laisseront guère plus de traces, ils sont ruinés et ne bénéficieront guère des largesses de la Restauration.
 
La ville de Pont-l'Abbé, depuis le Moyen Âge, est enclose d'une enceinte en bois. D'aussi loin que la mémoire remonte (et jusqu'à aujourd'hui), il s'y tient marché le jeudi. Le château est fortifié à l'intérieur même de la ville, au bord d'un vaste étang nourri par les eaux de l'océan, Une muraille de forme patatoïde, cernée de douves, protège une chapelle, des bâtiments fonctionnels et une autre muraille, plus basse, quadrangulaire, avec quatre tours d'angle et un long corps de logis, qui est la résidence du seigneur.
 
Avant la Révolution, on peut découper Pont-l'Abbé en deux : d'un côté, rive droite, la ville bourgeoise. De l'autre, rive gauche, le faubourg de Lambour, d'où naissent les turbulences politiques. J'ai publié une correspondance, échelonnée de 1783 à 1792, qui montre ces réalités politiques d'alors et qui prouve que, plusieurs années avant la Révolution, des réseaux très actifs sont en place et poussent contre ce qui reste des principes féodaux, préparent en somme la Révolution.
 
Après la disparition de la baronnie, la ville s'enfonce dans l'anonymat et la grisaille. Un carrier commence à débiter le château dans les années 1830 et il faut une intervention énergique des pouvoirs publics, alertés par les amis de Prosper Mérimée (dans la foulée de la vogue du Moyen Âge lancée par les Romantiques), pour sauver ce qui en reste : une grosse tour flanquée d'une plus mince, le corps de logis agrandi au XVIIIe siècle, la base d'une autre grosse tour, une partie des douves. Le reste a déjà disparu.
 
Pont-l'Abbé, quoique port, a toujours eu une vocation terrienne : avant la Révolution, on y négociait les céréales. La région se développant ensuite autour de la pêche, Pont-l'Abbé s'est adapté. Puis, au XIXe siècle, on y a implanté une usine d'iode extraite du goémon ramassé sur les plages.
 
Politiquement, Pont-l'Abbé a la réputation d'être instable. J'ai lu que depuis la seconde guerre mondiale au moins, un seul maire y a fait deux mandats successifs : le centriste (CDS) Jolivet. Il faut donc croire, ce qui n'est pas évident, que cette ville est centriste dans l'âme. Elle ne supporte en tout cas ni d'être gouvernée par la droite, ni d'être gouvernée par la gauche, puisque dès qu'elle a l'une, elle ne pense qu'à s'en débarrasser, fût-ce pour l'autre.
 
Hélas, le MoDem n'y présente pas de liste aux élections municipales. C'est un travers de notre jeune parti : il est clivé. Localement, les adhérents du MoDem sont du centre droit ou du centre gauche avant d'être du MoDem. C'est pourquoi, d'après Ouest-France, ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour la constitution d'une liste : ceux du centre droit voulaient qu'au second tour on s'alliât avec l'UMP du maire Mavic, ceux du centre gauche préféraient l'alliance avec la gauche. Panser ce genre de plaies sera l'un des objectifs majeurs des mois qui viennent. Il faudra aussi faire passer l'idée qu'une alliance de second tour se passe plutôt entre les deux tours qu'avant le premier.
 
Le leader local du MoDem est Michel Canévet, le sympathique maire de Plonéour-Lanvern, commune voisine de Pont-l'Abbé, âgé de 44 ans, conseiller général. Il était en position de se maintenir au second tour en juin dernier aux législatives mais, arrivé troisième, il a suivi les conseils donnés avant l'élection en se retirant sans consigne de vote. Nombre d'électeurs ont regretté ce choix, estimant qu'il aurait été élu par le report de tous les petits candidats. Bayrou est arrivé en tête dans plusieurs communes de sa circonscription.
 
L'UMP, elle, lui reproche son absence de consigne de vote (il a pourtant indiqué qu'"à titre personnel" il voterait pour la députée UMP sortante, Hélène Tanguy).
 
Il y aura donc un stupide affrontement bipolaire à POnt-l'Abbé et, sans doute, une alternance de plus. 

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25/01/2008

Un militant UMP fait le "casse du siècle".

Vous croyez que je parle des 600 millions du délit d'initiés de Lagardère ? Des 10% gagnés en une journée à la Bourse de Paris par le titre TF1 après une phrase de Sarkozy ? De la vente d'avions Dassault au brigand Kadhafi ? De Sarkozy lui-même qui, par quelques beaux mensonges, s'est emparé de l'Élysée ? Que nenni !
 
Jérôme Kerviel est un peu mon "pays", comme on dit. Sa mère vit à Pont-l'Abbé, chef-lieu de mon canton en Bretagne, ville sur laquelle j'ai d'ailleurs publié deux ouvrages. Depuis hier, c'est le trader le plus célèbre de France (voire du monde), celui qui subprimes a, paraît-il, dérobé non moins de subprimes 5 milliards d'Euros dans les caisses de la Société Générale, banque française de peu de relief mais subprimes de notoriété certaine.
 
Il se trouve que ce Jérôme Kerviel s'est présenté aux élections municipales de Pont-l'Abbé en 2001 sur la liste de l'UMP conduite par l'actuel maire Thierry Mavic.
 
Décidément, à l'UMP, ils sont impayables. Euh... On aimerait bien qu'ils soient impayables.

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16/12/2007

Listes MoDem.

Ouf, l'émotion est grande en ce moment sur la toile bayrouiste autour des investitures pour les prochaines municipales.

Dans un esprit de clarté, je rappelle donc les décisions officialisées pour les plus grandes villes :

listes autonomes :

Paris, Marseille, Lyon (Bayrou lundi), Toulouse, Rennes, Strasbourg, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Boulogne-Billancourt, et j'en oublie certainement.

Il y aura liste commune avec l'UMP à Bordeaux.

Le reste concerne des villes de moindre importance, majoritairement dotées de listes autonomes, voire transversales comme à Pau et à Arras.

Cette affaire est une nouvelle occasion de regretter les procédures lourdes des partis politiques. Comme le dirait le Coluche italien Beppe Grillo, relayé par Quitterie Delmas, il vaudrait mieux que les citoyens soient candidats directement, mais dans une logique de moindre mal, le MoDem sauve les meubles, avec encore difficulté d'ailleurs, et sans illusion.

Pourvu que cela fasse progresser la démocratie.

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15/12/2007

Pas de Paname pour Panaf.

Autour des adhérents de feu le groupe Paris Libre (menés par le maire du XVe Galy-Dejean), une fronde gronde à l'UMP de Paris, comme le révèle l'AFP hier.
 
En effet, quatre conseillers de Paris sortants se sont réunis avec des délégués de plusieurs arrondissements : outre le XVe, donc, le VIIe où le parachutage de Rachida Dati ne passe pas, le XIIe où celui de Cavada irrite aussi, le Ve où l'inamovible Jean Tibéri lasse la patience de plus d'un militant, le Xe, le XVIIIe (ancien arrondissement d'Alain Juppé) et le XXe en particulier.
 
La multiplication des dissidences souligne la faiblesse de la candidature Panafieu, dont les sondages demeurent difficiles, et remet en cause le leadership du président de la fédération UMP de Paris, ancien bras droit d'Édouard Balladur, le député Goujon.
 
Françoise de Panafieu paraît ainsi de moins en moins en situation de conquérir la mairie.
 
Et comme le MoDem n'est pas encore en situation non plus de lui faire de l'ombre - il lui manque encore des candidats et en particulier d'avoir présenté ses têtes de listes par arrondissement (et donc d'avoir parachevé la procédure démocratique interne) -, pour Bertrand Delanoë, l'élection ressemble de plus en plus à un billard. Attention aux trop beaux succès : ils préludent souvent à des déconvenues.

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19/11/2007

Laurel et Hardy dans le XIIe arrondissement de Paris.

Pauvres habitants du XIIe arrondisement : après le désopilant et ridiculissime "avocat" Arno Klarsfeld, infatigable boute-en-train du rire malgré soi, les voici affublés du tandem zig-et-puce de la politique parisienne, le renégat Cavada et l'infatigable Christine-Marie-Chantal Lagarde, ineffable ministre de l'économie d'un gouvernement banqueroutier, capable de proférer des énormités telles que "l'essence est trop chère ? qu'ils aillent à bicyclette !", digne des ragots les plus cruels qui ont couru sur la reine Marie-Antoinette et ses brioches. Seulement, la phrase de Marie-Antoinette, elle, elle est apocryphe.
 
À vrai dire, le départ de Cavada du MoDem n'est pas une entière surprise : la façon dont l'ex-journaliste de la "Marche du siècle" avait évoqué ses perspectives dans le XIIe en tentant d'y imposer une liste commune MoDem UMP contre toute raison indiquait clairement que ce député européen avait déjà choisi d'abandonner Bayrou.
 
En vérité, je dois dire que la douche froide, me concernant et s'agissant de lui datait du soir du premier tour de la présidentielle : Cavada arriva au siège de l'UDF, positivant certes d'un argument incontestable : aucune famille politique n'avait, jusqu'à Bayrou, presque triplé son pourcentage de voix d'une élection générale française à l'autre ; mais aussitôt, il ajouta que, de toutes façons, Bayrou n'était pas prêt à assumer la présidence de la république.
 
Ah bon ? Alors pourquoi avoir fait sa campagne ? Où est la cohérence ?
 
Et d'ailleurs, le lendemain même, la presse spécialisée indiquait que France Télévisions avait pris une option contractuelle sur un nouveau cycle d'émissions de "la marche du siècle". Il semblait qu'il y eût eu là quelque chose qui tintait comme trente deniers, mais peut-être ai-je l'esprit mal tourné.
 
Toujours est-il que la campagne de Marielle de Sarnez pour le MoDem parisien démarre dans la clarification certes, mais dans l'épreuve. Gageons qu'elle saura rebondir.
 
Quant aux habitants du XIIe, ils sont autorisés à en vouloir à mort à l'UMP qui ne cesse de leur envoyer ses fonds de poubelle. 

19:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, MoDem, Bayrou, municipales, Sarnez, Paris, UMP | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook