30/05/2015
Bienvenue au nouveau nom de l'UMP et à ses tôles à venir
Aujourd'hui, l'Union pour un Mouvement Populaire change de nom, contre l'avis de l'opinion publique.
Sans remonter très loin, examinons les changements de nom des partis politiques sous la Ve république : L'UNR, parti présidentiel, devient l'UDR avant les législatives de 1967. Elle se prend une tôle. La SFIO devient le PS en 1971 et se prend une tôle aux législatives suivantes en 1973 et à la présidentielle de 1974. Le Centre Démocrate et le Parti Radical adoptent l'étiquette des Réformateurs en 1971 et se prennent aussi une tôle en 1973. Les divers partis giscardiens changent de nom en 1976-77 et forment finalement l'UDF après les législatives de 1978. Ils se prennent une tôle à la présidentielle de 1981 et aux législatives qui suivent. L'UDR devient le RPR en 1976 et se prend des tôles à toutes les élections suivantes. Le RPR, enfin vainqueur, s'empresse de se transformer en UMP sous l'égide de Juppé, et manque de se prendre une tôle à la présidentielle suivante, miraculeusement sauvé par Le Pen et par Chevènement. L'UDF change de nom en 2007 en se prend une série mémorable de tôles. L'UMP, après avoir été enfin une fois victorieuse, s'empresse de changer de nom et...
Bienvenue donc au nouveau nom de l'UMP et aux tôles à venir.
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07/04/2015
Jean Germain : la dépression d'un battu
La mort soudaine du sénateur et ex-maire de Tours, Jean Germain, retrouvé mort près de chez lui avec une lettre d'adieu, rappelle que la vie politique n'est pas une activité comme les autres. Germain avait été battu voici tout juste un an aux élections municipales à la suite des révélations de l'affaire dite des "mariages chinois". Ce peut être une occasion de relire le billet de l'Hérétique sur l'affaire du député Demange en 2008, qui a quelques points communs inattendus avec celle du sénateur Germain, même si ce dernier n'est jamais tombé au degré d'infamie du premier.
Moi qui n'ai jamais été ni maire, ni député, je peux témoigner de l'intense cruauté qui s'attache à la sortie non souhaitée d'un mandat politique qui occupe toute votre vie. Lorsque j'ai terminé mon mandat d'adjoint au maire du XVIe arrondissement de Paris, en 2001, n'ayant pas été réinvesti par mon parti, l'UDF, et subissant l'attaque locale du député Goasguen, je suis entré dans un véritable trou noir. Les dernières semaines avant le vote avaient été sauvages. La meute des jaloux qui souhaitaient mon poste dans mon parti hurlait partout "sortez les sortants", ce que je vivais comme une injustice, ayant choisi de rester dans l'UDF alors que tous les autres élus de cette famille politique dans cet arrondissement avaient opté pour le parti de Madelin, Démocratie Libérale. Il me semblait que l'on reconnaissait mal la fidélité, sans parler de la qualité de mon travail d'élu, qui n'a jamais reçu aucune critique, sauf l'incident du mariage d'Emmanuel Petit dont j'ai parlé ailleurs, et qui ne concernait que le microcosme de la mairie.
Lorsque l'on cesse ses fonctions sans l'avoir souhaité, on porte en soi un vide immense. Un deuil. Personne ne vous téléphone. Personne n'exprime la moindre compassion. C'est le noir le plus total.
Encore n'ai-je exercé ces fonctions que pendant six ans. Et finalement, je suis heureux d'avoir opté pour un autre chemin, fermement assis sur la résolution de n'être plus jamais candidat à une élection politique.
Dans le cas du sénateur Germain, cette sidérante viduité s'est accompagnée d'une autre sidération : celle de se voir accusé dans l'affaire dite des "mariages chinois". Il s'agissait de mariages fictifs organisés par un tour-opérateur chinois, avec la coopération d'une société française dirigée par une adjointe de Germain. Le mélange des genres entre public et commercial était total, peut-être bénéficiait-il à la ville de Tours, cela n'est pas certain, mais on comprend que la justice ait mis son nez dans l'affaire.
À la foudre de la perte de la mairie s'est donc ajoutée celle de cette accusation dont il a senti le poids et la crédibilité. Je ne peux pas me prononcer sur l'éventualité de la condamnation de Germain. Il est innocent pour toujours, puisqu'il n'a jamais été condamné. Il a payé cher cette innocence perpétuelle. S'il y a une mafia chinoise à l'autre bout de la chaîne, on peut d'ailleurs s'interroger sur la réalité du suicide, mais c'est une autre histoire, car la réalité de la dépression était lisible sur les traits du sénateur Germain depuis sa chute municipale dans les rares interviews télévisées disponibles.
Que les partis politiques, ces meutes en quête de charogne, daignent un jour se regarder dans un miroir. Qu'une main se tende vers un battu, qu'il y ait toujours un vrai ami pour ceux qu'emporte une perdition intérieure, et ils auront retrouvé un peu de la dignité qui leur manque si fort, et ils auront recouvré un peu du droit de recevoir le suffrage du peuple.
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28/09/2009
La mort hier de Pierre-Christian Taittinger.
Il y a des gens qui vivent la retraite comme une déchéance. En politique, pour les professionnels de la chose, la perte du dernier mandat est parfois suivie de près par la mort, comme si les obligations protocolaires leur servaient de colonne vertébrale, un squelette externe, ce qu'est la carapace pour les crustacés, et en particulier les crabes.
Pierre-Christian Taittinger était-il un vieux crabe ? Non, je ne crois pas que ce soit la bonne définition. J'ai été son adjoint pendant six ans, et si je devais faire son portrait au bord de la fosse, je ne le qualifierais pas de vieux crabe. Je crois que le titre que je n'ai pas cessé de lui donner de son vivant, "M. le maire", était celui qui lui convenait le mieux. Taittinger était né pour être maire, et peu importe, ici, le point de vue de ceux desquels il a usurpé la fonction de maire, car il faut voir le sujet en soi : Taittinger était un maire-né.
Devenir maire du XVIe
Maire du XVIe : il y était né à la maison (ça se faisait encore à cette époque-là), rue Chardon-Lagache, dans le sud de l'arrondissement, non loin de l'Institution Sainte-Perrine.
Fils de maire, frère de maire : son père, Pierre Taittinger, fut plusieurs fois président du conseil municipal de Paris lorsqu'il n'y avait pas encore de maire ; son frère, Jean Taittinger, fut député-maire de Reims.
Né à une mauvaise époque : en février 1926. Son père fut président du conseil de Paris pendant l'Occupation, et il me semble que c'est lui qui, en 1943, accueillit Hitler à Paris. On disait d'ailleurs que, dans cette jeunesse, Pierre-Christian Taittinger, obéissant sans doute à son père, avait signé des papiers dans des publications dont il aurait mieux fait de s'abstenir. Mais ensuite, il avait toujours cultivé publiquement les liens avec des organismes identitaires juifs, et avec des juifs personnellement.
Fils de son père, d'une intelligence précoce et d'une grande éloquence, il avait créé son premier club politique au début des années 1950 et s'était fait élire pour la première fois au conseil de Paris en 1953. Il n'avait plus cessé d'y siéger, sauf de 1971 à 1977, j'y reviendrai.
Je crois qu'en ce temps-là, il était inscrit au CNI, le parti de Pinay (et celui des collabo, Pinay ayant voté la confiance à Pétain en 1940), le parti de la vraie droite, le parti dans lequel furent élus pour la première fois députés, en 1956, Le Pen et Giscard. Le CNI, comme le MRP, éclata sous la pression du début de la Ve république : Le Pen s'en éloigna, Giscard fit scission (les Républicains indépendants), et Taittinger ... s'encarta au parti présidentiel, l'UDR. Pour ne pas perdre la main, il resta dans le parti du président lorsqu'on changea de président et de parti présidentiel, il devint alors UDF.
Il faut dire qu'en 1971, il figurait dans la liste municipale UDR du XVIe arrondissement qui fut battue par celle des Réformateurs (radicaux et démocrates), et qu'il subit sa première petite traversée du désert. Il se racheta ensuite en rejoignant les Républicains Indépendants de Giscard (qui est son exact contemporain), puis le Parti Républicain.
Lorsqu'il fallut un candidat giscardien pour tenter de prendre la mairie de Paris au RPR, le parti alors tout neuf de Chirac, en 1977, deux candidats étaient sur les rangs : Michel d'Ornano (l'homme des réseaux pour Giscard) et Pierre-Christian Taittinger, qui avait déjà été en quelque sorte maire de Paris, car président du conseil municipal au milieu des années 1960. Paris votait majoritairement gaulliste, les centristes de Lecanuet tenaient le XVIe arrondissement, la bataille s'annonçait difficile, Giscard fit probablement le mauvais choix en préférant la fidélité à la spécialité : il opta pour d'Ornano, qui s'étala. La coalition giscardienne n'emporta, si ma mémoire est bonne, que trois arrondissements : le XIIe, le XVIe et le XXe, deux centristes et un radical à la manoeuvre dans l'élan du scrutin précédent.
Pour Taittinger, ce fut quand même le retour au conseil de Paris, c'était déjà ça. C'est l'époque aussi où il fut secrétaire d'État du gouvernement Barre, avant de retourner au Sénat où il avait commencé à siéger dès les années 1960. Au Sénat, il honorait Monnerville. C'est assez curieux, celui-ci n'ayant a priori aucun lien idéologique avec lui, mais c'est un fait, Taittinger révérait la mémoire de Gaston Monnerville, qui avait présidé le Sénat juste avant Alain Poher.
Pendant toute cette époque, Pierre-Christian Taittinger menait aussi ses affaires dans une branche du groupe Taittinger. Il me semble qu'ils étaient cinq frères, chacun ayant sa branche. Pour lui, c'était l'hôtellerie en particulier. Il fut l'un des artisans de la construction de la douteuse tour de la porte Maillot avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP) dont il était alors l'un des poids-lourds. L'hôtel Concorde-Lafayette, dans cette tour, faisait partie de son groupe hôtelier, comme d'ailleurs le Lutétia (de mémoire à vrai dire ambiguë concernant l'Occupation) et quelques autres fleurons parisiens.
Il se maria tard et n'eut qu'une fille, Anne-Claire, qui reprit progressivement ses affaires après avoir fait ses classes à divers étages du groupe familial.
Un orateur brillant
La première fois que j'ai rencontré Pierre-Christian Taittinger, c'était en 1987, lors de la campagne présidentielle de Raymond Barre. Dès potron-minet (vers sept heures du matin), nous étions avec d'autres jeunes militants (parmi lesquels Pierre Gaboriau, élu depuis du XVIe et suppléant du député Bernard Debré) à la gare Saint-Lazare, et vîmes venir le sénateur Taittinger, guilleret comme toujours, plein d'humour et de délicatesse, qui se mit à distribuer des tracts avec nous.
Moins de deux ans plus tard, il prenait la mairie du XVIe au sortant, le démocrate Georges Mesmin. Je crois avoir déjà raconté l'affaire, disons simplement que Chirac avait devancé Barre lors de la présidentielle de 1988 dans le XVIe arrondisement et que, l'année suivante, il avait jugé utile que ce fait se traduisît dans la coloration politique de la municipalité d'arrondissement. Dans le même temps, le député UDF (PR) du XVIe nord, Gilbert Gantier, exprimait publiquement son agacement d'être tenu à l'écart de la mairie où régnait l'autre député UDF (CDS) qui était maire, et finalement, le coup fut bien monté, avec la complicité de certains adjoints de la municipalité sortante, que Mesmin n'avait pas jugés utiles pour la nouvelle : durant la campagne, Mesmin conduisait la liste et tout était fait pour accréditer l'idée qu'il serait reconduit comme maire. Mais lorsque le conseil d'arrondissement se réunit, ce ne fut pas lui qui sortit du chapeau...
Taittinger était enfin devenu maire, à l'âge de 63 ans, il était enfin devenu ce pour quoi il était né.
Un travailleur acharné
Il resta à ce poste durant dix-neuf ans, trois mandats (dont un allongé d'un an), et y déploya ses talents. Il avait conservé la précieuse collaboratrice de son prédécesseur, Évelyne Montastier, qui gérait son cabinet avec beaucoup de méthode et d'efficacité, malgré une rivalité qui ne cessa jamais de croître avec Danièle Giazzi, âme féminine du RPR puis de l'UMP locale sous la férule feutrée de Gérard Leban, puis de Claude Goasguen.
J'ai été son adjoint durant la deuxième de ces trois mandatures. J'en garde un souvenir contrasté. Taittinger était un interlocuteur charmant, joyeux, léger, le verbe brillant, mais ce n'était pas tout. Comme maire, il était parfait, arpentant son territoire à longueur de journée, rentrant à la mairie les poches pleines de petits bouts de papier où étaient notées les innombrables remarques et sollicitations qu'il avait reçues, il se défaussait de tout ça sur Montastier et sur Pierre Bolotte (du moins jusqu'à la retraite de celui-ci en 2001), qui lui servait de bras droit technique pendant que Montastier gérait les interventions et le protocole. Les dossiers mitoyens avec le RPR étaient toujours tranchés en faveur de celui-ci et sortaient du réseau personnel de Taittinger pour celui du premier adjoint.
Du temps où j'étais son adjoint, Taittinger avait une autre vraie adjointe, Anne Béranger, rescapée de l'équipe de Mesmin, qui gérait les animations culturelles qui pullulaient dans les murs de la mairie. Enfin, Pierre Gaboriau veillait à ses relations avec le monde sprotif. J'étais un étranger toléré dans ce petit monde.
Les goûts architecturaux de PCT étaient extrêmement conventionnels et bourgeois, il écartait tout projet d'art trop contemporain qu'on voulait imposer aux rues du XVIe et (c'était son bon côté) veillait à l'aspect extérieur des immeubles dont il signait le permis de construire, de façon à éviter les hideurs des années 1960-70. Le point faible de cette stratégie plutôt bonne était qu'il se contentait de projets médiocres pourvu qu'ils fussent conservateurs, au lieu de laisser un peu de place à la créativité. On ne peut pas toujours avoir toutes les qualités à la fois.
En plus des nombreux mariages qu'il célébrait, il prononçait au moins un vrai et long discours par jour, toujours de mémoire, sans notes, avec cette éloquence réellement prodigieuse qui était son meilleur atout. Il donnait des conférences un peu sur tous les sujets, jamais à court, jamais à plat, cherchant l'idée d'un portrait ou le fin mot d'un parcours. Il conférait pour les associations de ceci ou de cela, devant des vieux ou devant des enfants, toujours debout, les mains en mouvement et l'ironie légère au coin des lèvres.
C'était enfin un sportif, je crois qu'il a joué au tennis jusqu'à la fin. Mais il ne détestait pas le vin produit par sa famille, et il pouvait arriver qu'on lui trouvât l'œil un peu vague après le déjeuner.
J'ai dit comme nous avions eu une seule querelle, à propos du mariage d'Emmanuel Petit, en juillet 2000.
Comme je l'ai déjà raconté, il ne m'annonça jamais explicitement que je ne serais pas reconduit sur sa liste municipale en 2001 : il se contenta d'inviter les sortants sortis (mais qui ne le savaient pas encore) à un déjeuner dans la salle paroissiale de l'église Sainte-Jeanne de Chantal, à la porte de Saint-Cloud, et leur offrit une ciguë soigneusement masquée par du château Cheval Blanc 1955.
Il avait cette fausseté-là, qu'il rachetait à ses propres yeux par ce surcroît de délicatesse.
J'ignore comment il a tiré son épingle (et celle de sa fille) du jeu de la vente du groupe Taittinger, il y a quelques années, mais sa position personnelle en fut certainement affaiblie à la CCIP. De même, il vit avec impuissance Lagardère s'emparer du Racing Club de France contre son allié Xavier de La Courtie et on sentit que ses réseaux commençaient à flancher, cependant que la situation devenait franchement délétère dans les couloirs de la mairie du XVIe. Il conservait cependant la présidence du prestigieux cercle Interallié, qu'il avait prise après celle du Polo en 1999 (ce sont des cercles parisiens très huppés). Comme président du Polo, il avait d'ailleurs rencontré les intérêts équestres de Bayrou.
Il se battit activement contre les projets de bétonnage des stades Georges Hébert et Jean Bouin, dont j'ai déjà parlé.
Le rideau final
Enfin, en mars 2008, il connut un certain verset fameux de la bible : "celui qui a vécu par le glaive périra par le glaive" : on lui fit le même coup que celui qu'il avait fait, dix-neuf ans plus tôt, à Georges Mesmin. C'est la dernière fois que je l'ai vu vivant.
Pierre Auriacombe, un proche de Goasguen, m'accosta comme j'arrivais à la salle des fêtes de la mairie où allait se dérouler la séance solennelle de l'élection du bureau municipal. Auriacombe m'expliqua que la réunion du groupe UMP venait de se terminer, et que Taittinger, fin malgré son âge, avait très vite compris ce qui lui arrivait. Le prétexte de sa mise à l'écart avait été la participation extrêment faible aux élections municipales (40 %).
Comme maire sortant ou comme doyen d'âge, il présida cette dernière séance solennelle un court moment, le temps d'exprimer sa contrariété qui était très vive. Puis il ressembla à Giscard en se levant et en s'éloignant en silence.
Il était resté conseiller de Paris jusqu'au bout.
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11/04/2009
Monory est mort.
René Monory est mort. Je renvoie à ce que j'ai écrit en août dernier, lorsqu'il était dans un état critique. Une très forte personnalité.
EDIT : j'ajoute que c'est avec Monory que j'ai eu ma première expérience d'Internet. Si ma mémoire est bonne, ce devait être à l'Université d'Été de La Baule en 1995. Le dircab de Monory, Jean-Dominique Giuliani, avait organisé un atelier où l'on pouvait dialoguer en direct, par visioconférence sur Internet, avec le président du Sénat Monory. La vidéo en direct était saccadée, la voix métallique, ce devait ressembler aux premiers essais du téléphone lors de l'expo universelle de 1889... J'ai été l'un des deux ou trois privilégiés de cet atelier à parler avec Monory, modestement d'ailleurs.
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05/02/2009
Le même abandon.
Avec la parodie de consultation des adhérents actuellement en cours, on assiste en direct à la mort de ce qui a prétendu être le pilier du Mouvement Démocrate : des adhérents actifs. La passivité avec laquelle est accueilli le profond mépris exprimé à l'encontre des adhérents par la diffusion à l'AFP de la liste des noms proposés pour les investitures, avant même que les adhérents n'en soient eux-mêmes informés, cette passivité, donc, est le signe d'une résignation qui a déjà nourri le dépérissement de l'UDF sous la présidence de Bayrou.
Bayrou n'aime pas les structures et il méprise le militantisme, ça se voit, ça s'est vu et c'est la raison pour laquelle le vivier humain de l'UDF s'est tari, obligeant à recourir à l'artifice du MoDem, qui n'a qu'un rapport lointain avec l'audace tactique suggérée pendant la campagne présidentielle par les stratèges d'Internet, qui consistait à renoncer à la présidence de l'UDF et faire sa campagne à côté.
Le MoDem, en définitive, n'est qu'un filet jeté dans la mer des générations nouvelles pour pêcher des adhérents qui remplacent ceux qui ont fui la défunte UDF.
Et, une fois pêchés, ces poissons, il faut les sélectionner. C'est à cette tâche que servent les manoeuvres rebutantes que nous voyons.
Les procédures démocratiques de désignation des candidatures ont été mises en place alors qu'étaient encore nombreux ceux qui espéraient que le MoDem serait l'élan qu'il avait promis d'être.
Quitterie m'a dit après Seignosses l'immensité des attentes que les gens avaient, la bonne volonté qu'ils offraient, le désir d'action qui les animait. hélas, tout cela a été balayé par la décision de Bayrou qui est venu nous dire, au café démocrate de Quitterie, mi-novembre 2007, que, de son point de vue, le MoDem était la même chose que l'UDF.
Eh bien c'est vrai : c'est la même chose, la même désillusion, la même machine inutile, la même usine à broyer du militant, un néant, quoi, un néant néfaste qui a pour unique mérite de persister dans un programme qui est le moins mauvais de tous, mais dont on doute qu'elle ait la volonté réelle de l'appliquer.
C'est sur ce constat d'inutilité de l'UDF que je m'en étais d'ailleurs éloigné, en 2001, après y avoir consacré toutes mes forces pendant vingt ans.
Quatre ans plus tard, tout a changé, j'ai su qu'un espoir existait, que la politique n'était pas inexorablement tueuse, ni perfide, ni nauséabonde, mais qu'on pouvait y être fort et utile, et vrai, y réussir, et j'ai su tout cela parce qu'est apparue une personne qui incarnait tout cela : Quitterie.
Et aujourd'hui, si je reste, si je poursuis mes commentaires sur ce blog, si je crois qu'on peut agir, c'est toujours grâce à elle, grâce à Quitterie.
23:23 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : politique, modem, udf, élections, investitures, adhérents, quitterie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
20/12/2008
Le siège du Mouvement Démcrate a été perquisitionné.
En fait, à l'époque de la perquisiton, le MoDem n'existait pas encore. C'était Force Démocrate (FD). Santini, son ex-PSD et un certain élu FD (ex-PSD) du XIIIe arrondissement nommé Patrick Trémège, étaient supposés avoir un rapport avec une obscure affaire de filière d'immigration clandestine de Comoriens. Je pense que c'était en 1996 ou 1997.
La perquise n'a rien trouvé et d'ailleurs on n'a plus guère entendu parler de ces Comoriens.
L'autre intrusion désagréable de la rue de l'Université, vers la même époque, ce furent des bergers basques qui promenèrent leurs moutons jusque dans les étages...
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09/12/2008
Série de portraits avant de partir.
Puisque je vais partir vendredi, sans retour en fait (la politique ne m'intéresse pas et la raison que j'avais d'y agir n'existe pas), je vais dire quelques petites choses que je sais ou que j'ai analysées sur différentes personnes et différentes circonstances passées, revenir un peu sur diverses questions d'argent et de financement, exprimer mon opinion sur certaines personnes, le tout, donc, d'ici vendredi.
Je n'ai pas de raison de me taire, puisque je ne suis plus tenu par l'affection que j'ai pour Quitterie.
Il y aura quelques histoires du CDS, de l'UDF, de Bayrou, de Sarnez, d'Éric Azière, des histoires de rémunérations sans cause, et puis mon opinion sur Sarnez, sur Bayrou et enfin sur Quitterie.
11:20 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : modem, bayrou, quitterie delmas, éric azière, udf, sarnez | | del.icio.us | | Digg | Facebook
03/08/2008
René Monory dans un état critique.
09:13 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, sénat, cds, udf, centre démocrate, sicav | | del.icio.us | | Digg | Facebook
27/05/2008
Cumul des mandats : qu'il est loin, le temps de la vertu.
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17/04/2008
Quitterie Delmas : café démocrate sur France 2.
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15/04/2008
L'AFP enquête sur le patrimoine du MoDem.
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14/04/2008
Ma première réponse à la question de François Bayrou : Oui et...
20:09 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, modem, udf, bayrou, quitterie delmas | | del.icio.us | | Digg | Facebook
13/04/2008
Un souvenir (de plus) en passant.
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07/04/2008
L'organisation centrale de l'UDf, celle du MoDem.
Je n'ai pas envie d'en dire trop sur l'atmosphère qui règne rue de l'Université. Elle me paraît entièrement décalée de ce que Bayrou est devenu. Je crois que ce n'est pas de la responsabilité personnelle de Pierre-Emmanuel Portheret, d'ailleurs (va-t-il rester ?)
Il faut mettre de l'air dans tout ça, ouvrir les fenêtres, rééquilibrer le personnel en fonction de la diversité du MoDem. Et faire une très grande place aux adhérents et militants.
Pour finir, j'évoquerai encore un souvenir : lorsque j'étais délégué général des JDS, rue Paul-Louis Courier, j'avais un très petit bureau (avec tout de même une secrétaire, ce qui était pratique car j'écrivais et faisais écrire énormément aux adhérents, au moins une lettre par semaine, ce qui, avant les courriels, était énorme, dix mille lettres à mettre sous pli par semaine), avec une vaste bibliothèque. J'avais empli la bibliothèque de bouquins qui m'intéressaient (et parfois n'intéressaient pas que moi) et, sur une planche, d'une quinzaine de bouteilles d'alcools et autres liqueurs payés de ma poche (je le précise).
J'étais là de dix heures du matin à neuf heures du soir. À partir de cinq heures, le deuxième bureau, celui de la secrétaire, était libre, ainsi que son fauteuil. Et dans cette pièce exiguë, il y avait toujours quelque chose à faire pour un militant. En général, c'était du courrier à mettre sous pli, mais pas seulement. Les premières semaines, je fis beaucoup seul avec la secrétaire. Puis il vint un, puis deux, puis dix militants, qui, voyant qu'on rigolait et qu'on était utile, revenaient, amenaient des copains. On bossait et c'était chouette, tout le temps archiplein.
Voilà ce que devrait être à mon avis le rez-de-chaussée de la rue de l'Université : une ruche, avec des ordinateurs, de l'Internet à gogo, des bouteilles, des filles (;-)OK, je sors), du travail et de la joie, le tout permettant à Bayrou de se retremper parfois dans une atmosphère fraîche, ouverte vers la vie et vers les militants.
La rue de l'Université, c'est le château de la Belle au Bois Dormant. Réveillons-la.
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06/04/2008
Jean Arthuis quitte le MoDem : y a-t-il jamais été ?
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21/03/2008
Deuxième gauche, deuxième droite, et puis ?
14:07 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : politique, modem, rocard, bayrou, nouveau centre, udf, raffarin | | del.icio.us | | Digg | Facebook
20/12/2007
Exercices démocratiques en progrès.
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01/12/2007
Deuxième épitaphe de l'UDF.
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07/11/2007
François Bayrou doit-il quitter l'UDF ?
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13/07/2007
Le mécano constitutionnel et la Vie république.
Sarkozy l’ubique s’est déplacé sur les terres du président du Sénat pour lancer sa réforme de la constitution.
La pantomime ridicule à laquelle s’est livré le Parti Socialiste en préambule de cette initiative en a renforcé l’impact et lui a conféré une dimension très solennelle et transpartisane : en critiquant le débauchage d’un constitutionnaliste de gauche par la droite, les éléphantômes en ont fait une tentative réelle de transcendance des courants. Leurs cris d’orfraie auraient mieux fait de s’adresser à la politique économique du gouvernement, qui est un événement bien plus redoutable et important pour les Français que l’éventuelle participation d’un vieil éléphant à un aréopage destiné à amuser la galerie.
Car comme d’habitude, les jeux sont faits d’avance pour le futur comité constitutionnel : Sarkozy lui a rédigé une feuille de route sans grand espace de négociation, d’autant moins que c’est Édouard Balladur qui est supposé en prendre la présidence. On peut d’ailleurs s’étonner au passage qu’il faille toujours trouver des comités constitutionnels pour caser les gloires déchues ; c’était la logique du siège automatique et perpétuel des anciens présidents de la république au Conseil constitutionnel (Vincent Auriol et René Coty en 1958), c’était encore le pupitre de Valéry Giscard d’Estaing pour la rédaction du traité constitutionnel européen, c’est enfin le sépulcre de l’homme qui a augmenté l’endettement extérieur de la France de vingt-cinq pour cent en deux ans entre 1993 et 1995 : Balladur.
Sarkozy a prôné la rupture durant sa campagne ; rupture, on ne savait pas bien avec quoi. Avec Chirac en tout cas. Avec de nombreuses habitudes peut-être. Avec la Ve république ? Cet aspect de son programme m’avait échappé, même si j’avais du mal à y trouver des traces de gaullisme.
En vérité, si l’accentuation de la présidentialisation du régime est l’une des deux possibilités qui se présentaient. Elle n’était pas étrangère à la façon dont Bayrou lui-même envisageait le rééquilibrage des institutions pouvant conduire à une Vie république.
Mais dans le projet Bayrou, il n’existait plus d’article 49-3.
Commençons donc par le commencement : faut-il supprimer le premier ministre ? Si l’on n’évacue pas la responsabilité de l’exécutif, il faut conserver le premier ministre : difficile d’imaginer que le président, élu par le peuple, puisse être renvoyé par le parlement. Donc le premier ministre reste. Mais, le président ayant vocation à s’exprimer une fois par an (comme la reine d’Angleterre et, à l’imitation de celle-ci, le président des Etats-Unis) devant le parlement pour un discours programme, l’aura du premier ministre devrait s’estomper.
Signalons au passage le retour du chef de l’État devant le parlement : ce serait la fin d’un tabou qui date de la IIIe république. Après l’utilisation du référendum pour un plébiscite, pratiquée depuis 1958, ce serait le dernier des piliers de la république militante qui tomberait : depuis 1875, le président n’a pas le droit d’entrer au parlement, bannissement supposé protéger l’indépendance de celui-ci.
Le mythe de l’indépendance du parlement ayant disparu depuis longtemps, il n’y a rien là que de tristement logique et significatif de la réalité des institutions ; sous couvert de réhabilitation du parlement, c’est encore une preuve écrasante de son abaissement.
Une dose de proportionnelle dans chacune des chambres du parlement sera utile surtout à la justice et à la diversité de la représentation nationale, pourvu qu’il s’agisse de proportionnelle dans un cadre régional, interrégional ou national et non dans le cadre départemental qui maintiendrait la prédominance de la bipolarisation.
En revanche, l’implication plus directe du président dans le fait majoritaire et parlementaire est la fin pure et simple de la conception gaullienne de la fonction présidentielle. De surcroît, elle risque d’aboutir à la pérennisation de la bipolarisation encore, en renforçant l’argument utilisé contre Bayrou lors de la récente campagne présidentielle : avec qui gouvernerait-il ?
Eh oui, s’il doit traiter avec le parlement, qui acceptera de travailler avec lui ? C’est en fait modifier la nature de l’élection présidentielle, cette rencontre d’un homme et d’un peuple comme aime à le dire Bayrou, et remettre définitivement le président entre les mains des appareils politiques, qui est à proprement parler ce que de Gaulle lui-même appelait la « république des partis ».
Pour le reste, on avait déjà les apparences du despotisme le plus explicite avec la façon dont Sarkozy affirmait son pouvoir gouverné par l’opportunité, la subjectivité et, disons-le, le caprice, voici que l’on commence à constater ce que l’on nomme des effets de cours dans sa gestion (par ailleurs le seul défaut de la structure centrale du MoDem aussi) : il est plus important et légitime d’être secrétaire général de l’Élysée ou épouse du président de la république que d’être ministre, investi par le parlement, pour négocier publiquement avec les chefs d’États étrangers. Bravo…
Bientôt, le chauffeur du président de la république aura plus de pouvoir que le premier ministre, il n’y aura plus qu’à réinstaller Sarkozy à Versailles (sa femme est déjà à la Lanterne, sur le chemin) et le tour sera joué.
Décidément non, tout ça ne ressemble pas à la Vie république, mais plutôt à une seconde restauration ou à un troisième empire… un empire – en pire !
Si au moins tout cela portait une vertu comptable et financière, on pardonnerait tout ; mais étant donné ce qu’on voit, on ne pardonne rien.
Alors, traçons notre sillon MoDem, il en sortira une bonne récolte un jour ou l’autre. Vive la liberté.
18:18 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, parlement, sarkozy, royal, bayrou, udf, mouvement démocrate | | del.icio.us | | Digg | Facebook