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09/10/2008

Quitterie Delmas : sa proposition pour 2020.

Voici la proposition de Quitterie Delmas dans le cadre de l'opé "paroles d'Européens" qui aboutit ce week-end.

Trente ans sans Jacques Brel.

Voici trente ans, en rentrant de ma classe de 3e qui débutait difficilement, j'apprenais la mort de Jacques Brel.

On a du mal, je suppose, quand on n'a pas vécu du vivant de Brel, quand on n'a pas connu le bonheur de voir et d'écouter Brassens, Ferré, Brel, les trois chanteurs les plus inspirés du XXe siècle avec le feu-follet Trénet, à imaginer le choc que peut donner ce genre d'annonces. Ces chanteurs complets, auteurs et compositeurs, engagés (voire enragé, s'agissant de Ferré qui a chanté "Franco la muerte" mais aussi "Jolie môme"), ont inspiré beaucoup d'anonymes et de créateurs.

Brel, évidemment, avec "Le plat pays" ou "Ne me quitte pas", a su construire des textes d'une émotion intense et des mélodies véhémentes, qui nourrissaient ses incarnations scéniques. Je suis trop jeune pour avoir vu Brel sur scène, mais ceux qui l'ont vécu disent encore "j'y étais", tant la puissance et la présence de Brel sur scène étaient faramineuses.

Hélas, les héritiers moraux de Brel sont ceux qu'il a cherché à fuir, des bien-pensants, et la vision qu'ils donnent de leur auteur, depuis plusieurs années, a beaucoup souffert de leur a priori. Ils tentent de faire de Brel un gentillet ce qu'il n'a jamais été. "Quand on n'a que l'amour", dans les dernières interprétations labellisées par les héritiers est d'une fadeur navrante, alors  que c'est un chant révolutionnaire, avec un crescendo fabuleux.

J'veux qu'on rie, j'veux qu'on chante, j'veux qu'on s'amuse comme des fous, quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou.

C'était moi, les quatre-vingts chasseurs !

Avec un ciel si bas qu'on canal s'est pendu...

C'était au temps où Bruxelles bruxellait...

Il était militaire, elle était fonctionnaire, il pensait pas, elle pensait rien, et on voudrait qu'je sois malin !

Viens, il me reste trois sous...

Bof, de toutes façons, c'est Brassens qui en parle le mieux :

 

08:33 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : brel, brassens | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/10/2008

La dépression.

On entend timidement encore monter la question : récession ou dépression ?

Ceux qui croient qu'une fois la confiance des marchés rétablie (on n'en prend pas le chemin), tout redeviendra comme avant, que la phase de récession sera une péripétie d'un cycle fondamentalement créatif et croissant, ceux-là pensent que les marchés n'ont pas eu tort, que l'économie est pleine de santé et que tout va bien sous un masque de désolation.

Ils sont de plus en plus rares.

En vérité, comme je l'ai écrit voici quelques jours, il s'agit bien d'une dépression. Et c'est parce qu'il s'agit d'une dépression que les moyens conventionnels sont insuffisants et qu'une réflexion du type de celle qui a conduit au programme du CNR en 1944-1945 est indispensable.

Comme disait l'autre, "c'est une guerre crise mondiale", "des gouvernants de rencontre" ont pu bazarder nos services publics, mais nous, nous savons qu'ils sont vitaux. Sans eux, ce sont toujours les plus faibles qui trinquent.

Relisons le programme du CNR et demandons-nous pourquoi il a été rédigé. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La régression de notre organisation sociale vers le XIXe siècle produit, mutatis mutandis, une crise de 1929. 1945 devrait pouvoir y répondre sans passer par la case 1940.

19:49 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : crise financière | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Du pognon pour la justice !

Une étude montre ces jours-ci que la France consacre moitié moins d'argent par habitant à son service public de la justice que l'Allemagne. Faut-il rappeler que, lors de la dernière campagne présidentielle, Bayrou proposait d'ériger réellement la justice en pouvoir, le garde des sceaux indépendant du gouvernement ?

On mesure chaque jour à quel oint cette mesure serait nécessaire et, bien entendu, tout commencerait par la justice.

19:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, budget, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le retour des services publics.

La logique de privatisation qui prévalait depuis 20 à 30 ans était fondée sur l'idée que la création des grands services publics, dans l'après-guerre, avait été subie par l'occident pour résister à la pression du modèle soviétique sur nos peuples. On va redécouvrir que la création de la SNCF, la modernisation de la poste, l'invention des organismes de sécurité sociale, tout cela avait matérialisé la conclusion tirée par les penseurs des causes de la crise de 1929 et des remèdes à y apporter.

En d'autres termes, l'existence des services publics n'est pas un facteur dogmatique, mais une nécessité pour le bon fonctionnement de l'économie de marché.

Dans ces conditions, il fauit d'urgence réclamer un moratoire sur les privatisations en Europe.

07/10/2008

J'ai oublié quelques blogs.

Dans ma liste, j'ai oublié quelques blogs qu'il m'arrive de lire avec intérêt : buildfreedom *, quindi **, le blog du démocrate *, homo4s *, par exemple.

Hadopi

Par ailleurs, je signale les deux belles notes données par Quitterie Delmas et Benjamin Sauzay sur le nouveau camouflet infligé à Sarkozy par l'Europe.

états-généraux de la presse

Comme je l'ai écrit en commentaire de l'excellent dossier de crise dans les médias, ce sont "les états-généraux sans le serment du Jeu de Paume", ce qui me semble être tout dire.

Facebook

A quand un classement "mes meilleurs amis sur Facebook" ?

Voilà, c'était ma note spéciale "quatre et plus" pour Quitterie. ;-)

17:18 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : blogs, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Crise financière : tant de copains à placer !

La séance des questions au gouvernement, aujourd'hui, a parfaitement illustré la ligne résolument eurosceptique, voire europhobe, adoptée par la majorité. De toute évidence, selon François Fillon, il n'existe aucune relation entre l'Union Européenne et la crise. D'ailleurs, ce week-end, ce ne sont pas les dirigeants de la zone Euro mais les "grandes puissances" que Sarkozy a réunies. Y a-t-il un lien avec la petite baisse de l'Euro ? Qui sait ?

Un peu plus loin, j'avoue que j'ai frémi à l'idée que le gouvernement labellise les "bons" dirigeants à nommer dans les banques "fautives". D'une part, un gouvernement aussi mauvais économiquement me paraît mal placé pour choisir de bons dririgeants de banque ; d'autre part, on imagine l'énorme occasion qui pourrait s'offrir à Sarkozy et Fillon de placer leurs petits copains à la tête des grands acteurs financiers. Un cauchemar ?

16:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : économie, finances, sarkozy, fillon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le temps des voeux pieux.

Il est très flagrant, ces jours-ci, alors que la bourrasque financière s'abat sur l'Europe, de voir, d'entendre, de lire, toutes sortes de déclarations de principe des grands états, à peu près dans l'esprit du "plus jamais ça" qui a suivi la Ie guerre mondiale.

C'est à qui s'en donnera le plus à coeur joie pour appeler à moraliser les marchés, à sanctionner les indélicats...

Mais que diable n'ont-ils fait tout ça avant, alors qu'ils savaient ?

Décidément, leurs trop beaux sanglots ne sont que des larmes de crocodiles.

10:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : économie, finance, international, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/10/2008

Classement wikio d'octobre (le vrai).

Cette fois, le nouveau classement wikio est sorti, j'ai un peu de mal sur le petit ordi avec lequel je travaille sur la clef 3G, mais voici les modémistes distingués pas de gros bouleversement, sauf la chute de Corinne Lepage) :

5 Ma vie en Narcisse Baisse -3
15 Christophe Ginisty Progression +2
22 Hérésie Progression +1
23 MonPuteaux.com Progression +2
26 Farid Taha Progression +9
31 le blog de MIP Progression +6
32 Des Jeunes libres de s'engager Egal =
36 jour-pour-jour Baisse -3
49 Le blog de Hypos Progression +9
68 le blog d'Olivier Montbazet Baisse -21
72 Corinne Lepage Baisse -53
86 Barrejadis Progression +1
89 mouvement-democrate Progression +24

 

14:11 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : blogs, wikio, politique, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/10/2008

Cambriolage à Siné Hebdo.

C'est annoncé . Signé qui, à votre avis ?

PS : c'est ma millième note en 21 mois.

21:32 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : siné hebdo | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quelques commentaires sur quelques blogs.

C'est dimanche, belle occasion de faire râler ceux qui ne lisent les textes qu'à moitié, j'ai envie de dire quelques petites choses que je pense, en bien commen en mal, de quelques blogs modémistes.

J'adore (ce n'est pas une surprise) le blog de Quitterie Delmas, les jeunes libres, on y trouve la synthèse de ce que les autres bons blogs de la modémosphère produisent et même si Quitterie y parle peu d'elle-même, elle fix toujours des caps précis, enthousiasmants, avec maestria. Donc un *** pour Quitterie.

J'apprécie beaucoup le blog d'Olivier Montbazet (alias KaG), pondéré, exigeant, informatif sur sa région, attentif aux enjeux collectifs plutôt que microcosmiens. **

Le blog d'Olivier Azeau est bon, très politique en même temps que technique, peut-être un peu moins ouvert sur la réalité IRL, mais **.

Le blog de MIP MIP est intermittent, sympathique comme MIP, loyal, mériterait d'être plus divers et ** quand même.

Le blog renaissant de Frédéric LefeBVre-Naré, ne fût-ce que pour l'ensemble de son oeuvre, mérite évidemment un **, il y a une honnêteté intellectuelle, une diversité, une qualité d'écriture, qui font que ce blog, juste après celui de Quitterie, prendrait facilement la 2e place de mon classement personnel si j'en faisais un comme Luc Mandret.

Celui-ci a un peu la grosse tête ces derniers temps et, après une période laconique et illustrative, son blog, qui justifie aisément son surtitre de "vie en narcisse", offre de nouveau un regard utile sur l'aile gauche de la politique française. **.

Parmi les **, je verrais aussi ex-Hypos, BGR et Antonin Moulart, Alcibiade (que j'ai failli oublier) et les bouffées d'oxygène : le désopilant et récurant Leroy-Morin, GrozBulles.

Que mes amis ne se froissent pas de ne recevoir qu'une * : c'est que je trouve que leur blog est plus un instrument de communiqués qu'un vrai blog, ou bien qu'il a un défaut, ou encore qu'il n'est pas assez continu. Dans cette catégorie assez nombreuse, je place Claudio Pirrone (vive la Bretagne en italien), Mohamed Benamari (mais je ne retrouve plus son blog nouvelles vagues), JFLeDémocrate, Werner Büchner (un peu monomaniaque), Jérôme Charré (il est vrai handicapé par la technologie ces derniers temps), Michel Hinard, L'Hérétique (un plutôt sympathique type de droite, en fait), Nicolas Vinci (dont je pense par ailleurs grand bien), Benjamin Sauzay (bien trop sporadique, mais qui fait mouche quand il daigne), GuillaumeD (encore plus sporadique et même hibernant), Farid (quel manque d'indulgence, mais quelle pertinence parfois), Christophe Ginisty (bon, c'est vrai, il n'a que deux bras et, de temps à autre, ses notes sont perforantes), Tahar Houhou (avec lequel je suis rarement d'accord, mais qui permet une veille très serrée sur certains sujets nécessaires), Pornichet (vive la Bretagne libre), et d'autres sans doute (Éliane Perus, Chantal Portuese, p ex, ou Fil Vert).

Parmi les nombreux autres blogs qu'il m'arrive de fréquenter, une partie manque de personnalité, d'autres sont trop polarisés sur une approche ou une ligne. D'autres manquent de hauteur de vue, je ne cite pas de noms, d'autres sont pas mal, mais un peu inconsistants, moutonniers, et il me semble que nous devrions chercher tous ensemble à améliorer le niveau global d'information et d'écriture de la modémosphère.

Voilà, cette note n'a pas pour but de me fâcher avec la moitié et de me faire assassiner par l'autre moitié, mais tout simplement de livrer ma perception amicale, à l'aune de mon admiration pour Quitterie Delmas.

17:45 | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : blogs, modem, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/10/2008

L'Europe en 2020.

Dans le cadre de l'opération "Paroles d'Européens", à laquelle Quitterie Delmas a été conviée lors d'une rencontre de blogueurs avec Jean-Pierre Jouyet, il a été question de définir l'Europe de 2020 et de donner quelques idées que l'on puisse juger nécessaires.

2020, c'est dans douze ans et quand je songe qu'il y a douze ans était 1996, je sais que 2020, c'est très bientôt.

Plus d'Europe ? Mieux d'Europe ? Comment ? Pourquoi ? Vers quoi ?

Je crois que l'urgence, pour faire fonctionner l'Europe, c'est de définir la subsidiarité. Une fois que l'Europe saura ce qu'elle a à faire, le domaine qui lui revient, et qu'une instance sera chargée d'arbitrer les conflits verticaux de compétence, les choses seront bien plus faciles. L'élargissement, dans ce cadre, sera mieux ressenti et posera moins de problèmes qu'aujourd'hui.

Reste que voici quelques semaines, Édouard Balladur a émis l'idée d'une communauté atlantique qui engloberait l'Europe et les États-Unis dans un cadre bien plus étroit encore que celui de l'OTAN et que cette perspective ne peut aller sans poser des problèmes croissants à la construction européenne. En somme, il faudra aussi une "doctrine Monroë" européenne, à moins que l'on ne choisisse enfin de marcher vers une gouvernance mondiale, mais ce ne pourra être qu'avec un effort de modestie de tous, y compris de la première puissance.

Donc 2020, une Europe meilleure, mieux organisée, fédérant des nations libres, et protégeant les citoyens et leur mode de vie.

Une idée ? Une seule ? Un texte répartissant les compétences et organisant la subsidiarité et son contrôle juridictionnel.

03/10/2008

Ca fait du bien.

Décidément, vive l'Europe.

21:45 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : europe, apprentis, sarkozy, bercy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Dati irrecevable.

Dommage : Rachida Dati n'aura pas à faire la preuve de son MBA ni des affirmations qui l'entouraient. L'avocat poursuivi pour l'avoir mise en doute a été exempté de l'instance, la plainte de la garde des sceaux jugée irrecevable par le tribunal de La Réunion. La plainte était une pression inacceptable sur un avocat, mais elle donnait l'occasion de fouiner. Finalement, la justice (avec juste raison légale, à mon avis) botte en touche. Dommage, on aurait bien rigolé.

13:27 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : justice, rachida dati | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Tonneau des Danaïdes.

300 milliards en janvier, 600 milliards en septembre, pourquoi pas 1200 milliards en décembre ? C'est comme une drogue, une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage, impossible de s'arrêter.

Le Canard Enchaîné signale cette semaine un cas semblable qui serait celui de la Caisse d'Épargne, laquelle a pompé 3,2 milliards en janvier et se trouverait en nécessité du double, soit 6,5 milliards.

Diable !

Cela s'appelle une croissance exponentielle, non ? Et si le puits n'a pas de fond ? Et si demain il s'agissait de 1200 milliards et de 13 milliards, puis de 2400 milliards et de 26 milliards ? Qui sait ? Engloutir ainsi des trésors sans connaître la profondeur du trou, est-ce une bonne idée ?

À votre avis ?

Encore un clin d'oeil de Bretagne.

Pas de commentaire à faire sur cette vidéo...

02/10/2008

Universal, liberticide universel.

Avec le regretté Thierry Gilardi et d'autres personnalités de l'époque, Pascal Nègre, patron d'Universal, faisait partie des habitués du stade Jean Bouin à l'époque où, adjoint au maire du 16e arrondissement de Paris chargé des sports, j'y allais souvent soutenir l'équipe parisienne.

Nègre n'était alors ni vraiment grand ni petit, mince, un peu anguleux, affable et terne. Il venait vêtu "chic et sport", tendance noir profond, avec des références ado. Quand on l'interrogeait, il affirmait que la Star'Ac était certes de la bouse mais que cette bouse lui permettait de financer de vrais musiciens.

Aujourd'hui, il est permis de mettre en doute cette vision enjolivée des choses.

La télépoubelle n'est pas un programme innocent. Les lecteurs de mon blog vont rétorquer qu'il n'existe pas de programme innocent et que toute la télé est comme ça. C'est un peu vrai, mais l'impact crétinisant de cette émission, sur la jeunesse en particulier, est patent. Il s'agit bel et bien de l'un des instruments qui ensevelissent le peuple dans la sottise lénifiante et dans l'émotivité à trois sous, tous outils qui ont fait le succès de Sarkozy lors de la dernière présidentielle.

D'ailleurs, Sarkozy et les siens ne s'y trompent pas, puisqu'ils s'emploient à défendre bec et ongles les intérêts d'un allié si utile, Universal et ses semblables, les officines de bêtise.

Universal, cette fois, ne se contente plus de l'oppression diffuse et, pour remédier à la résistance croissante de l'Internet qui bat son modèle économique oppressif en brêche, il pousse de toutes ses forces à l'adoption du funeste projet Hadopi, en instrumentalisant les artistes qui, paraît-il, ne pourraient vivre sans lui, Universal.

Artistes réellement dépendants ? Rien n'est moins vrai.

Dans le domaine de la musique comme en d'autres, tout est affaire de pouvoir, rien que de pouvoir. Dans un monde idéal, l'artiste rencontre directement le public (ce que d'ailleurs Internet permet) et, s'il est bon, ses affaires marchent. Dans les années 1950, les cabarets de la rive gauche jouaient à peu près ce rôle de rencontre. Juste après, les choses ont cessé de se passer ainsi : le pouvoir a été détenu par les programmateurs de radio. Puis les choses changèrent encore. Finalement, avant Internet, le déclic appartenait aux grandes maisons de disques, lesquelles se sont cannibalisées, et comme résultat, il y a surtout Universal.

Pourquoi un tel pouvoir ? Parce qu'il existe trois catégories d'artistes musicaux : ceux qui ont du talent et peuvent plaire au public, ceux qui ont du talent et pour lequel il faudra se battre pour convaincre le public réticent, et enfin ceux qui n'ont pas de talent et qui n'existent que par la grâce d'une puissance : une figure politique, un nabab économique, un média, une maison de disques.

Ce qu'Universal défend, ce ne sont pas les artistes, mais le lien de dépendance qu'il a créé avec des artistes qui n'ont pas de talent ou qui le gâchent (Star'Ac), et avec ceux qu'il empêche d'accéder directement au public, sous prétexte qu'ils auraient tous besoin de son aide parce qu'ils seraient difficiles.

Regardons la quantité d'albums qui se vendent uniquement grâce au matraquage et qui réellement n'en valent pas la peine. C'est cela qu'Universal défend, ce modèle-là, qui promeut la nullité pour garantir son pouvoir.

Il m'est arrivé de voir une vidéo où Brassens était interrogé sur les enregistrements par magnétophone, qui devaient, à l'époque, ruiner l'industrie du disque, c'est ce qu'on disait. L'argument était le même, on disait : est-ce que cela n'est pas du vol d'enregistrer une chanson sur un disque (un vinyl alors) ? Et Brassens disait "si, bien sûr", mais il rigolait en se rappelant à haute voix que, lorsqu'il était jeune, il lui était arrivé de piquer des partitions musicales chez les marchands, ce n'était pas si grave, "quand on est jeune, on n'a pas d'argent".

Et les maisons de disques, si promptes à accuser les autres de vol, sont-elles si irréprochables qu'elles le disent ? Allons, aucune d'elle n'a jamais fraudé le fisc ni l'URSSAF ? Frauder, allez-vous me dire, ce n'est pas voler. Bien sûr que si : c'est voler les autres, ceux qui cotisent régulièrement.

Allons, ce qu'Universal défend, c'est son industrie, sa puissance déclinante, et non pas les artistes, car les artistes pourraient très bien vivre de la scène en propageant leurs oeuvres par Internet, sans même imaginer l'utopie de l'abolition de l'argent chère à certains lecteurs de mon blog.

Et donc ce qu'il défend, c'est l'instrument d'aliénation que constitue la Star'Ac, qu'il prétend être la gagneuse de ses "bons" artistes.

Dès lors, qu'il se satisfasse si aisément d'une manoeuvre aussi liberticide que la "riposte graduée" n'a rien d'étonnant. Ce gars-là, cette maison-là, est déjà dans le camp des bourreaux.

2012 : la dramaturgie se met en place.

On lit, chez Luc Mandret comme dans la presse, que le congrès du PS est joué, que la ligne "historique", fidèle au PS du XXe siècle, est en passe de l'emporter.

La ligne politique du tandem Delanoë-Hollande (véritables Zig et Puce de la gauche) est celle que Delanoë vient d'illustrer à Paris lors des récentes municipales : toute la gauche "de gouvernement" (modèle 1997), rien que la gauche de gouvernement. En quelque sorte, une géométrie réduite aux acquêts.

Dans cet attelage, les Verts, comme désormais à Paris, sont l'alibi d'une politique environnementophobe, productiviste et affairiste, et le MoDem, bien entendu, n'a aucune place.

Le candidat de l'appareil (et des notables) à la présidentielle est issu de cette ligne, probablement Delanoë, bien que celui-ci ne manque pas de petits copains qui ne rêvent que de lui faire le grand soir pour lui prendre le grand jour.

À côté de cette ligne d'appareil va se cristalliser l'hypothèse d'une candidature de Ségolène Royal, endiablée contre les appareils politiques, mais de gauche et toute prête à faire alliance avec ceux qui la boudent. Et par ailleurs une dent personnelle affirmée contre le Mouvement Démocrate.

Ainsi la gauche aura-t-elle peut-être deux candidats crédibles au premier tour de l'élection présidentielle, quels que puissent être les efforts de l'appareil socialiste pour paralyser toute dissidence par l'organisation de primaires où seront invités les non-adhérents (et auxquelles, on s'en doute, la droite s'empressera de participer, à la fois pour semer le trouble dans le PS et pour consolider la confiscation du pouvoir par le tandem UMP-PS). Cela sera si Ségolène Royal y est suffisamment déterminée et si les sondages (hum) lui laissent un espoir d'y triompher.

Troisième candidat se revendiquant de l'anti-sarkozysme : François Bayrou.

L'un de ces trois là, et l'un seulement, sera l'adversaire du second tour de ce qui semble devoir être Sarkozy pour l'UMP.

On voit bien quelle est la proposition qui sera alors faite aux Français : déterminez à la fois le meilleur homme (la meilleure femme) et la meilleure combinaison politique : union multicolore (antisarkozystes de droite, du centre et de gauche), gauche "ouverte" (s'alliant peut-être avec le MoDem), gauche "de grand-papa" (PS et alliés d'avant-hier satellisés).

Les arguments n'y seront pas tous bons, ni tous francs, ni tous sincères, mais in fine, ce sera le débat, si cette hypothèse se confirme. À moins, évidemment, que Ségolène Royal ne "cale", et qu'on se retrouve dans la configuration de 2007, discrédit de Sarkozy en plus.

À l'heure présente, comme l'écrivait un éminent blogueur le mois dernier, il n'y a que quatre candidats suceptibles de gagner la présidentielle de 2012 : Sarkozy, Bayrou, Royal et Delanoë. Et le scénario qui conduit à leur partie de poker menteur se met en place.

18:25 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ps, modem, ump, bayrou, sarkozy, royal, delanoë | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Crise financière : c'est de ma faute.

Ne cherchez pas : mon premier livre est paru fin 2001. Quand je le terminais, il y a eu le 11 septembre. Et ça a été comme ça à chaque fois que je me préparais à sortir un nouveau livre : un krach financier plus ou moins important. À en juger par l'ampleur du krach actuel, mon prochain livre sera un très grand succès.

18:05 | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Crise financière : quelle chance !

La crise financière et bientôt économique arrive à point nommé pour permettre à Sarkozy de s'émanciper de ses promesses de campagne. Finies, les promesses de ne pas augmenter la dette de l'État, finie la promesse de baisser les prélèvements obligatoires, finie la promesse d'augmenter le pouvoir d'achat. À la trappe ! De toutes façons, ces promesses-là, il n'avait jamais eu l'intention de les tenir. Comme disait Pasqua, les promesses n'enngâgent que ceux qui les enntanndent.

Sauf que nous, les promesses, on y croit, n'est-ce pas Quitterie ?