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15/04/2009

Enfin du cul.

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Hadopi : la liste des 10 000 prend l'eau.

Plouf dans l'eau Hadopi, comme dirait Quitterie.

Voici un compte-rendu des premiers résultats du dépouillement de la liste des 10 000 sigataires de la pétition lancée par la SACEM. Le dépouillement, je le rappelle, est fait par la Quadrature du Net et, sur la wikiliste, par les internautes volontaires.

La liste des 10 000 signataires pro-Hadopi très critiquée (MàJ)
Cherche artistes désespérément
Internet


MàJ du 15/04/2009 : on s'étonnera aussi de la présence de Paul Atréides, le héros de la première partie de la saga Dune, de Frank Patrick Herbert (merci Numerama). Philoxera, membre de PC INpact, l'avait d'ailleurs déjà remarqué il y a de cela 15 jours. Au cas où la magie de la mise à jour supprimerait le petit Paul devenu grand de la liste, voici une capture afin d'immortaliser le personnage.

Jaimelesartistes Paul Atreides


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Article du 14/04/2009.

Afin de faire comprendre plus encore aux Internautes l'importance de la loi Création et Internet, le fameux site JaimeLesArtistes.fr a récemment publié une liste de 10 000 signataires favorables à la loi. Il ne s'agit cependant pas d'une liste de 10 000 artistes, mais, comme le précise le document, de 10 000 auteurs, compositeurs, éditeurs, artistes, producteurs, réalisateurs, et acteurs du monde de la musique. Résumer l'intégralité de cette liste à "10 000 artistes" serait donc fallacieux.

nicola sirkis indochine pétition jaimelesartistesSeul problème, selon La Quadrature du Net, la liste intègre des centaines de salariés des maisons de disque (Universal, Warner, EMI et Sony) et de leurs représentants (SNEP, SCPP, SACEM). On retrouve ainsi Pascal Nègre, Hervé Rony et Laurent Petitgirard, ce qui n'a rien d'étonnant, mais aussi de simples assistants, des responsables (financiers, marketing, etc.) sans rapport direct avec les artistes. En somme, alors que la fameuse liste n'a pas encore été décortiquée dans son intégralité, on remarque qu'Universal et surtout la SACEM sont incroyablement représentés.

Autre point troublant, de nombreux artistes s'étant plus ou moins élevés contre la loi font partie de la liste. On notera notamment la présence de Marc Cerrone et de Gilbert Montagné. Nicola Sirkis (Indochine), s'est pour sa part étonné de sa présence sur ce document, alors qu'il n'a selon lui rien signé.

La suite .

10:15 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médias, hadopi, albanel, la quadrature du net | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/04/2009

Maurice Druon, mort d'un écolo malgré lui.

Je ne vais pas faire une nécro conventionnelle de Druon. Mais il m'a marqué, au-delà même du Chant des Partisans coécrit avec son oncle Joseph Kessel et mis en musique et interprété par une femme, Anna Marly.

Mon goût pour l'histoire s'est révélé devant le feuilleton tiré de ses "Rois Maudits", quand j'avais sept ou huit ans.

Et puis, vers la même époque, on m'a offert un très joli conte écolo qu'il avait écrit : "Tistou les pouces verts", qui a enchanté mon enfance.

Mais bien entendu, sa mort est l'occasion de réécouter et de reréécouter, en boucle, le Chant des Partisans, ceux qui ont su désobéir.

 

"Ami, si tu tombes,

Un ami sort de l'ombre

À ta place..."

 

"Sifflez, compagnons,

Dans la nuit, la liberté

Nous écoute..."

Hadopi : critique d'un ancien directeur de l'Adami.

Un sympa petit article pour expliquer le délire de flicage auquel conduit l'Hadopi :

Loi Création et Internet : "Staline aurait adoré"

Bruno Ory-Lavollée est l'ancien directeur de la Société pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes (Adami), qui défend les droits des artistes-interprètes de premier plan. Dans une tribune au titre étonamment discret ("Création et Internet" : inutile précaution ?"), l'ancien directeur de l'Adami - qui avait défendu la licence globale en 2005 - attaque vertement dans le journal Le Monde le projet de loi Création et Internet.

Partant du constat que le dispositif de la riposte graduée envisagé par la loi Création et Internet "ne pourra jamais régler qu'une partie du problème, celle qui se situe sur les réseaux de pair à pair", Bruno Ory-Lavollée s'inquiète des dérives auxquelles pourra aboutir l'Hadopi si elle décidait de chasser également le piratage sur les serveurs Usenet (newsgroups), les services de stockage déportés, les captations de streaming ou l'envoi de fichiers par e-mail.

"Pour traquer de tels téléchargements, il n'y a pas de voie publique où relever les numéros : il faut intercepter les flux de données arrivant chez l'internaute et les analyser pour y repérer les contenus protégés. Autrement dit, pour les usages autres que le pair à pair, il faut un dispositif - technologies, équipements, organisation - qui s'apparente à des écoutes téléphoniques, et qui accumulera une connaissance détaillée des consommations culturelles de millions d'individus", explique M. Ory-Lavollée.

La suite .

20:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hadopi, numerama, adami | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : la chaîne.

Je lance avec timidité ma deuxième chaîne (je suis donc comme l'ORTF en 1964, qui est d'ailleurs mon année de naissance, c'est logique).

C'est la saison de l'hadopi, faisons donc la chaîne. La chaîne consiste à répondre à cinq questions et à taguer cinq blogueurs.

- citez trois pare-feux pour éclairer Mme Albanel qui visiblement s'y perd un peu.

Réponse : je n'en connais aucun, je ne sais pas à quoi ça sert, mais au moins, moi, j'ai l'honnêteté de le dire. Si j'étais grivois, je dirais que je connais un pare-feu qui s'appelle Durex, mais ce serait plutôt pour une chaîne spéciale Boutin.

- en dehors du Réseau des Pirates et de la Quadrature du Net, citez trois sites ou blogs qui vous ont paru s'illustrer beaucoup dans la bataille contre Hadopi.

Réponse : Numérama, PCInpact, écrans.fr

- citez trois personnages vivants ou morts qui ne se sont pas exprimés mais qui, à votre avis, sont ou seraient contre Hadopi :

Réponse : Victor Hugo pour la liberté, Brassens parce qu'il a montré qu'il n'avait pas peur quand tout le monde redoutait l'apparition du magnétophone à cassettes, et tous ceux qui ne se sont pas exprimés pour, parce que s'ils ne l'ont pas fait malgré les pressions, c'est vraiment qu'ils étaient contre.

- citez des moyens d'enregistrer gratuitement des films et de la musique.

Réponse : la télé et la radio.

- citez vos trois derniers téléchargements.

Réponse : des émissions de télé auxquelles Quitterie participait.

Je tague Quitterie (elle ne suit hélas jamais les chaînes, mais comme disait feu Guillaume le Taciturne, "il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer"), Marie-Laure, Nelly, Authueil et Éric.

15:32 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : médias, hadopi, blogs, albanel | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/04/2009

La Quadrature du Net a besoin de nous !

Il se trouve que le sachem la SACEM a publié une pétition signée par un tas de supposés artistes. Il se trouve aussi que héhé... quelqu'un, à la Quadrature du Net, a eu l'idée de vérifier la qualité des signataires.

C'est édifiant.

Et comme c'est une wikiliste, chacun, en ce lundi de Pâques, est invité à participer à l'effort commun en faisant des recherches sur Internet selon des critères précis. Courez donc ici vous joindre à cette opération.

11:54 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, médias, hadopi, sacem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Obama : voix des rêves oubliés, chagrin d'un songe.

Nous avions fait un rêve.

Nous avions fait le rêve que l'élection d'Obama ne serait pas que la première d'un non-blanc dans un pays qui pratiquait encore activement la ségrégation raciale voici à peine quarante ans. Nous avions fait le rêve qu'il serait aussi le président qui bousculerait les structures financières de ce pays qui l'ont conduit au gouffre.

Mais non.

Déjà, voici quelques jours, j'apprenais avec amertume que pour l'élection d'Obama, le Parti Démocrate américain avait "fiché" 220 millions d'Américains, pratiquement tous les adultes.

Puis peu à peu le bilan du G20 a révélé que les États-Unis, fidèles à eux-mêmes, choisissaient de changer les normes comptables plutôt que d'améliorer la vertu de leurs institutions financières. Le mensonge permet de se faire croire que tout va pouvoir reprendre comme avant. Sauf que... sauf que la réalité finit toujours par l'emporter comme le fait très justement remarquer Marc Vasseur dans son article du jour.

Alors ? ils vont gagner du temps, autant de temps qu'ils le pourront : le système n'a pas d'autre solution que lui-même, il n'a pas de plan B. S'il tombe, il tombe. Tant qu'il se trouvera des étais, de plus en plus artificiels, de plus en plus mensongers, ils les utilisera pour faire croire qu'il tient debout. Le système est droit dans ses bottes. S'il tombe, ce sera tout d'un bloc, avec d'autant plus de fracas.

(EDIT : je m'aperçois que j'ai oublié de préciser que c'est à Châteaubriant que j'emprunte la formule "voix des rêves oubliés, chagrin d'un songe", qui m'a toujours évoqué comme les vestiges d'une illusion).

11:42 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : international, états-unis, obama, wall-street, g20 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

12/04/2009

Bayrou a-t-il abandonné les internautes ?

Bayrou s'était fait une solide réputation auprès des internautes et, plus encore, des blogueurs politiques, lors du débat sur la loi DADVSI, en 2006. C'est à cette époque qu'il avait suscité les nombreuses sympathies qui lui ont été montrées par la blogosphère politique lors de la dernière élection présidentielle.

Il est vrai qu'assez rapidement, l'éviction de Quitterie Delmas lors des législatives du printemps 2007 a refroidi l'atmosphère et je me souviens d'avoir lu chez nombre de blogueurs ce constat de déception : Bayrou n'était pas à la hauteur du mythe que l'on venait de dessiner autour de lui. L'édification du Mouvement Démocrate qui, de mouvement civique, a fini en parti politique très ordinaire, a achevé de brouiller l'image d'un Bayrou tourné vers la société civile, adepte du web 2.0, lisant lui-même ses mails, passant ses journées à naviguer sur Internet comme un vrai geek, et surtout d'un Bayrou transparent et directement accessible, deux valeurs auxquelles la blogosphère et les internautes en général sont très attachés.

Il semble que le paroxysme soit atteint avec le débat sur Hadopi : si les eurodéputés du MoDem ont clairement voté l'amendement 138 au parlement européen, Bayrou a pour sa part annoncé très tardivement son choix de ne pas voter le projet de loi à l'Assemblée Nationale (ses sénateurs l'ont voté au Sénat) et il n'a pris aucune part au débat d'opinion, et d'ailleurs il n'a pas voté contre.

C'était pourtant une affaire agitant des valeurs majeures : les libertés publiques, l'information pluraliste et libre, la gratuité...

Mais non, rien, même pas une courte escale en séance pour manifester son intérêt au moment du vote solennel... On comprend que, de plus en plus, parmi les blogueurs, son image soit brouillée.

18:06 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : politique, médias, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : que faites-vous le 25 avril à 14 heures ?

Connaissez-vous Édouard Herriot ? C'est un homme politique, radical et dreyfusard, maire de Lyon pendant plus de cinquante ans et plusieurs fois président du conseil sous la IIIe république. Il a donné son nom à une place qui jouxte l'Assemblée Nationale.

C'est là qu'un rassemblement anti-Hadopi est prévu le 25 avril à 14 heures.

Plusieurs acteurs de la mobilisation contre Hadopi ont déjà lancé l'invitation à participer à cette manif : Numerama et le site Pourlecinema par exemple, d'autres sans doute vont s'y joindre. Voici un site pour s'y inscrire. Ne me demandez pas pourquoi c'est un collectif dénommé Bulle Immobilière qui a créé ce site, on a vu plus baroque encore. Ils manifesteront seulement s'il y a au moins 2000 inscrits.

Je vous recommande l'article de Numerama, qui ouvre des pistes d'actions possibles.

02:16 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, médias, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pâques : le message chrétien a été une grande révolution historique.

L'apparition du judaïsme a été une première révolution, en ce sens qu'il a prôné l'abandon définitif du sacrifice humain. C'est l'acte fondateur du judaïsme : le père doit sacrifier son fils aîné, il l'accepte, puis au dernier moment, l'agneau est substitué au fils, le sacrifice animal remplace délibérément le sacrifice humain. En ce sens, le judaïsme est un incontestable progrès.

Mais le judaïsme a un inconvénient : il se limite à une catégorie d'"élus", qui doivent asperger leur seuil avec du sang pour que leur dieu les reconnaisse.

L'époque d'apparition du christianisme est celle où, c'est ce que disent de nombreuses études, le judaïsme cesse de se fermer sur lui-même pour s'engager dans le prosélytisme, il fait diaspora, une diaspora qui va traverser les millénaires. C'est sans doute dans cet élan que s'inscrit l'apparition de Jésus. Et Jésus met fin au sacrifice animal : le monde sacrifie une fois pour toutes un agneau, lui, le Christ, agneau sacrifié, et c'est le pain qui remplace la viande de l'agneau, cependant que le sang aspergé sur le seuil devient le vin que l'on ingurgite dans le rite, le sang destiné à guider le choix du dieu descend ainsi directement vers le coeur. C'est la révolution historique première : désormais, c'est la pureté du coeur qui est l'aune de l'examen divin.

Lié à cette idée, le principe qu'aucun précepte, fût-il religieux, ne peut prévaloir sur le soulagement de la souffrance et de la détresse : le médecin qui a à choisir entre le respect du shabat et les soins à un malade doit choisir les soins, le champ dont la moisson est réservée pour des raisons religieuses doit fournir de la nourriture à qui meurt de faim devant lui, la femme adultère ne mérite pas la lapidation (au passage, on juge que le Christ aurait certainement approuvé l'usage du préservatif destiné à protéger la vie d'autrui). Et le précepte décisif est que l'on doit aimer son prochain, quel qu'il soit (ce qui achève de légitimer le prosélytisme). Il n'y a aucune règle au-dessus de celle-là, aucune obligation de convertir qui que ce soit, aucune intolérance à développer, rien, juste qu'il faut aimer, indéfiniment.

Amour, paix, soulagement de la souffrance, soumission des règles aux contingences humaines, cette révolution-là est d'actualité et, même si l'on peut se méfier des institutions religieuses quelles qu'elles soient (parce que comme toutes les institutions, elles défendent plus leur intérêt d'institutions que les valeurs qu'elles affichent), les hommes qui portent le message de cette révolution-là, quels qu'ils soient, méritent qu'on les écoute.

Et le jour de Pâques est l'occasion de le dire, surtout quand on commence à trouver rares parmi les serviteurs du message chrétien la trace du message lui-même.

11/04/2009

La larme à l'oeil.

J'écrase une grosse larme sur ma joue : je suis cité pour la première fois (p 5) dans l'édition papier de Vendredi. Snif. Oh, il ne fallait pas...

C'est au sujet d'Hadopi et de l'absence de réflexion sur la rémunération des artistes dans ce projet de loi. J'ai fait un texte dont quelques lignes sont reprises. En fait, pour être juste, ce texte est le fruit d'une cogitation personnelle confrontée à la proposition Stallman-Muguet (mécénat global) relayée par Quitterie et à un titre assez provocant de Thierry Crouzet : "Hadopi ne fera pas manger les artistes", puis alimentée par l'écoute  assidue des travaux parlementaires sur Hadopi.

Comme beaucoup d'entre nous, j'estime que ce qui est crucial dans la question du téléchargement, légal ou non, c'est la rémunération des artistes. Au passage, je signale que les disputes sont telles sur les tripotages de statistiques par les sites d'info, que l'on peut légitimement se demander comment les artistes vont pouvoir formaliser en confiance leurs négo avec les diffuseurs sur Internet. Au passage aussi, je signale que je connais de vieux cinéastes qui ont travaillé voici quarante ou cinquante ans avec des producteurs indépendants dont les catalogues ont longtemps après atterri dans les portefeuilles des majors (Studiocanal p ex), et que ces vieux cinéastes ont toutes les peines du monde à se faire payer sur les éditions de DVD ou autres, ce qui fait que la pression mise sur les internautes par les majors touche à l'indécence. Et d'ailleurs, demandez à des artistes comme Anne Sylvestre ce qu'une major d'alors, Philips, a pu faire de sa carrière au milieu des années 1960, combien il lui a été difficile de retrouver une maison de disques et, très longtemps après, de récupérer les droits des chansons d'elle éditées par Philips.

Les majors ne sont pas des saints, c'est le moins que l'on puisse dire, et les violences morales, financières et juridiques qu'elles infligent aux artistes sont souvent scandaleuses.

D'ailleurs, c'est la raison (mutatis mutandis) pour laquelle Victor Hugo et Balzac ont créé la Société des Gens De Lettres (SGDL) dans les années 1830 : les éditeurs rasaient les auteurs gratis. Hugo et Balzac ont créé un syndicat des auteurs capable de renverser le rapport de forces entre les éditeurs et les auteurs, la SGDL. Contrairement à la SACD ou à la SACEM, la SGDL ne perçoit pas de droits pour le compte des auteurs, mais elle joue toujours ce rôle de représentation inspiré par le père Hugo et son pote Balzac.

La SACD et la SACEM sont à l'épicentre du séisme Hadopi : on dit que c'est Pascal Rogard, patron de la SACD, qui en a concçu le dispositif. Le syndicat de l'édition phonographique et la SACEM se sont joints à cette triste idée.

Leur approche est la transposition sur Internet des règles extérieures à l'Internet, utilisées pour la radio, la télé et les bals popu depuis des décennies. Ils oublient que le contexte technologique est radicalement différent et, au lieu de réfléchir vraiment à ce contexte, ils préfèrent le combattre. Autant vouloir arrêter la mer avec les mains.

Seulement voilà : pendant ce temps-là, la réflexion sur les modèles économiques d'Internet avance sans eux, et, ce qui est pire, sans les artistes.

La réalité future d'Internet dans ce domaine se construira sur Internet, avec ou sans ceux qui refusent d'y venir pour le moment.

Monory est mort.

René Monory est mort. Je renvoie à ce que j'ai écrit en août dernier, lorsqu'il était dans un état critique. Une très forte personnalité.

EDIT : j'ajoute que c'est avec Monory que j'ai eu ma première expérience d'Internet. Si ma mémoire est bonne, ce devait être à l'Université d'Été de La Baule en 1995. Le dircab de Monory, Jean-Dominique Giuliani, avait organisé un atelier où l'on pouvait dialoguer en direct, par visioconférence sur Internet, avec le président du Sénat Monory. La vidéo en direct était saccadée, la voix métallique, ce devait ressembler aux premiers essais du téléphone lors de l'expo universelle de 1889... J'ai été l'un des deux ou trois privilégiés de cet atelier à parler avec Monory, modestement d'ailleurs.

Hadopi : l'autre rapport et l'autre Olivennes.

Je chipe ce commentaire sur le blog de Luc (c'est moi qui ai mis les passages importants en gras, et je crois qu'après ce commentaire que je spin-up, tout est dit) :

OochyKoochy dit ...

insupportable faux débat. marre que la SACEM, société privée, exerce son odieux racket pour engraisser céline dion, migraine, johnny et les daft punk...

quid des vrais artistes, ceux qui ne remplissent pas les stades ni les hit parades, qui ne trouvent pas leur justification d'existence médiatique grâce à l'argent colossal déboursé en marketing pour eux.

la différence entre la marionnette et le marionnettiste en somme.

10 avril, 2009 15:59
Blogger OochyKoochy dit ...

en plus, pour avoir travaillé longtemps dans le secteur et pour avoir écrit un mémoire de master sur le sujet, je le connais très bien : il y a eu un renversement des priorités de dépenses des "jeunes", catégories privilégiées par les maisons de disques, majors en particulier... vers 2004, le budget "téléphonie" explose, celui "CD" régresse.

une dernière remarque. denis olivennes est un super hypocrite. lui qui se fait le chantre du téléchargement légal était plus bravache en 2004 quand il ironisait dans les colonnes de LSA "l"assassin n'habite pas au mp3"... et estimait l'impact négatif sur les ventes à 2 %. Source : L'Irréversible Mutation du Disque, in LSA, # 1865, 2004

et mon mémoire est consultable. abstract ou page dispo sur demande.

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NON AU FILTRAGE !

Il est temps de passer de la version beta à la version 1.0 de notre combat. Car dans le dispositif Hadopi, ce que nous affrontons de toute notre énergie, ce ne sont pas les droits moraux et patrimoniaux des auteurs, ce ne sont pas les tracasseries d'une éventuelle autorité administrative, c'est le filtrage, son esprit, sa logique, ses instruments, ses tenailles.

Le dispositif Hadopi contient la logique du filtrage. Ce mécanisme qui veut que la seule façon d'être présumé innocent soit d'introduire un espion dans le processus de connexion, c'est le glissement insidieux vers le filtrage, qui est le pouvoir ôté à l'internaute et donné à l'institution de décider ce qui est bien et ce qui ne l'est pas.

La coupure est une punition disproportionnée à la faute, chacun en est convaincu. Le filtrage, c'est pire.

Une partie des artistes (pas tous) est convaincue que l'Internet est le lieu où les oeuvres sont détournées, dérobées et dégradées. Qu'ils sachent qu'au nom de la protection de ces oeuvres, le projet hadopi contient des forfaits bien plus grands encore, et que, s'ils le voyaient, pas un d'eux ne soutiendrait encore Hadopi.

Il est temps que les artistes cessent d'avoir peur d'Internet. C'est pour eux comme un cauchemar, une phobie qu'ils n'osent affronter. Qu'ils viennent, qu'ils s'y frottent, qu'ils s'en imprègnent, qu'ils apprivoisent leur phobie, et ils constateront qu'ils ont tort de s'effrayer, que les intérêts des internautes et des artistes ne sont pas opposés, qu'au contraire ils convergent. C'est un renversement de mentalité qu'ils ont à opérer, qui ne leur coûtera guère, et qui renversera la réalité là où ils ne l'attendent pas.

Et donc, qu'ils cessent de se laisser berner par les marchands de soupe de l'Hadopi, par le lobbying des majors et par l'appétit de flicage d'un pouvoir tordu.

NON AU FILTRAGE !

10/04/2009

(Hadopi) : Carla B. : "J'adore être copiée, quand on est piraté c'est qu'on intéresse les gens".

Beaucoup de malice de TéléObs qui exhume une vidéo datant de 2004, où Carl B. déclare : 'j'adore être téléportée (ndht elle veut dire "téléchargée"), j'adore être copiée, quand on est piraté c'est qu'on intéresse les gens". Ouarf !

 

Hadopi : la liste du cinéma qui s'y oppose s'allonge.

À la suite d'un article se réjouissant du rejet de l'Hadopi par l'Assemblée Nationale, on trouve une seconde liste de signataires actuers, producteurs et réalisateurs de cinéma qui s'y opposent. Voici la liste complète, prise sur le site "Pour le cinéma", hier :

Victoria Abril (actrice)

Chantal Akerman (réalisatrice)

Agathe Berman (productrice)

Paulo Branco (producteur)

Catherine Deneuve (actrice)

Louis Garrel (acteur)

Yann Gonzalez (comédien)

Clotilde Hesme (actrice)

Christophe Honoré (réalisateur)

JP Limosin (acteur)

Chiara Mastroianni (actrice)

Zina Modiano (réalisatrice)

Gael Morel (réalisateur)

 

Eva Truffaut (artiste cinéaste, ayant-droit de François Truffaut)

Brigitte Rouan (réalisatrice)

Françoise Romand (réalisateur)

Laurence Ferreira Barbosa (réalisateur)

Santiago Amigorena (réalisateur)

Jeanne Balibar (actrice)

Luc Wouters (SRF)

Jean Sainati (ex délégué de l'ALPA général de 88 à 2002)

Pierre Cattan (producteur)

Gilles Sandoz (producteur

Pascal Verroust (ADR productions)

Timothy Duquesne (auteur)

Agnès de Cayeux (azuteur

Nathalie Chéron (directrice de casting)

Gisčle Rapp-Meichler (cinéaste)

Sylvain Monod (producteur, cinéaste)

11:29 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : médias, culture, cinéma, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Katyn" : le monde en morceaux.

À la fin de l'année, nous célébrerons le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Avant cette chute, il y a eu des lézardes qui, peu à peu, ont démoli tout l'édifice soviétique dans les années 1988 et 1989, d'aucuns diront depuis la "glasnost" et la "perestroïka" gorbatchéviennes en 1986. La fin de la domination de l'Union Soviétique sur l'Est européen semblait l'aboutissement d'une lutte d'une décennie dont quelques noms étaient les symboles : Solidarnosc, mouvement civique et syndicat, Lech Walesa l'ouvrier syndicaliste, Bronislaw Geremek l'intellectuel, et Andrzej Wajda le cinéaste. "L'homme de fer" était le film emblématique de cette époque (celle où le Canard Enchaîné titrait "l'ordre règne à Varsoviet" pour résumer le coup de force de Varsovie). Wajda vint ensuite tourner en France un "Danton" très inspiré et continua à incarner la résistance à l'ordre extrême et totalitaire.

Le voici, vétéran, ayant dépassé les quatre-vingts ans (pour être honnête, je le croyais mort), sortant de son vieux chapeau un film terrible et autobiographique sur la déchirure, la blessure, à la fois intime et historique, qu'il partage avec son pays, la Pologne. Le titre de ce film est déjà sinistre : "Katyn".

Bronislaw Geremek, le regretté sage et libéral député polonais au parlement européen, vétéran de Solidarnosc comme je l'ai dit, a eu l'occasion de venir parler en France devant la commission pour le livre blanc sur la défense. Il aimait la France d'instinct, parlait un Français parfait et rendait hommage à Napoléon qui (on l'oublie trop souvent) a ressuscité la Pologne pour un bref instant de quelques années. En 2005, lorsqu'il est venu participer à des meetings pour l'adoption du référendum européen, il disait, navré : "Évidemment, il y a Napoléon, et puis il y a les Français d'aujourd'hui..." Bref, pour en revenir à ce qu'il a dit devant la commission sur la défense, ses mots étaient nets :

- Bien sûr, il y a eu Auschwitz (ndht : en fait, Auschwitz est la ville polonaise d'Oswiecin). Bien sûr, il y a eu Auschwitz, mais il y a eu Katyn.

Disant cela, il ne cherchait en rien à minimiser la shoah, ni à évacuer Auschwitz, mais il illustrait une pierre d'angle de l'approche diplomatique et géostratégique de la Pologne : on ne peut pas faire l'impasse sur le fait que les soviétiques ont commis l'affreux crime de guerre au printemps 1940 d'assassiner froidement 12 000 officiers de l'armée polonaise qu'ils détenaient prisonniers.

Et le film de Wajda, sombre, froid, terrible, nous explique pourquoi, bien au-delà encore du crime de guerre, l'atrocité de Katyn est un crime contre l'esprit humain : c'est parce que les soviétiques ont bâti une épouvantable mise en scène pour faire endosser le massacre par l'armée nazie. Plus terrible encore que le crime, il y a la négation du crime, et le fait que l'on ait fait enseigner à des générations d'écoliers que ce crime avait été commis par d'autres, travestissement de la réalité historique.

Et c'est aussi le symbole de ceux qui, survivants en 1945, ont choisi de plier le genou devant le pouvoir soviétique. Le monde était en morceaux, il fallait choisir un camp.

Le retour de la Pologne à la liberté, c'est aussi de pouvoir clamer enfin cette vérité. Pour Wajda, né en 1926, c'est un témoignage très personnel : son père a été tué à Katyn. La jeune femme qu'il montre, c'est en quelque sorte sa mère.

C'est donc un film à voir si l'on trouve une salle qui le passe.

J'en profite pour signaler que la Pologne est un très grand pays qui n'a pas eu de chance. Son aire culturelle s'étend sur plusieurs États actuels : Slovaquie, Lithuanie, tout l'ouest de l'Ukraine. Son retour dans l'Europe a été un moment important de l'histoire de l'Europe. On ne comprendra rien à l'état d'esprit de ses dirigeants si l'on ne voit pas que, pour eux, la Russie garde au talon quelques traces du sang de Katyn. C'est ce qu'a voulu dire Geremek, c'est ce que dit Wajda.

09/04/2009

Hadopi : la majorité mauvaise perdante.

L'éloquence de Jean Dionis du Séjour a rarement été aussi affutée que ce matin. Il avait la tâche ingrate de signaler que la majorité de son groupe soutenait le projet dit Hadopi, tout en émettant lui-même des réserves tranchantes. Les sept points qu'il a lancés sont devenus des flèches. Seule la dernière tue, proclamaient les cadrans solaires d'autrefois ("ultima necat"), et la dernière a tué : Dionis, avec autorité, a dénoncé le rétablissement de la "double peine" par la commission mixte paritaire alors que l'unanimité des rares députés présents en séance avait effacé cette disposition du projet de loi. Brard a parlé après lui, toujours miel et fiel, puis des UMP, la ministre a cru conclure, et... Dupont-Aignan, semblant représenter tous les non-inscrits, et Dionis, de droite, ont voté contre. Une dizaine de trolls socialistes sont apparus subitement pour, avec malice, donner une large majorité (21 contre 15, hum) au rejet du texte. Voici la majorité ridicule, condamnée à redéposer son texte à la fin du mois, sans doute après le vote du paquet télécom par le parlement européen.

Que faut-il en retenir ?

D'abord (et sur ce point, Quitterie a bien raison), les lézardes qui sapent les fondations des partis politiques : les socialistes du Sénat ne s'opposent pas au texte, alors que ceux de l'Assemblée le combattent jusqu'à cette malice de procédure. À l'intérieur de l'UMP, le doute et le débat se muent peu à peu en zizanie. Au Nouveau Centre, on trouve le moyen de désigner comme représentant un député qui n'est pas de la même opinion que la majorité de son groupe. Quant au MoDem, s'il s'est exprimé en dehors de l'hémicycle, il n'y est pas apparu pour les débats, s'en remettant peut-être à la sagesse de Dionis.

Ensuite, une nouvelle guerre a commencé autour d'Hadopi : des artistes en vue diffusent une pétition, l'opinion publique est défavorable au texte, et l'affaire est venimeuse au niveau européen. Les députés européens sont vent debout contre toute idée de riposte graduée et soutiennent à juste titre que la suspension de l'accès à l'Internet est un terrible facteur d'inégalité devant l'éducation. En fait, il faut le dire, c'est une sanction disproportionnée. Il est vrai que l'on cherche dans ces milieux à rendre l'amendement 138 compatible avec l'Hadopi sarkozyste. In fine, ce sera peut-être au Conseil Constitutionnel d'en décider, car l'enchaînement des faits est le suivant : si le paquet télécom est définitif avant le retour du projet de loi devant le parlement, le Conseil constitutionnel a déjà jugé depuis longtemps que le législateur français ne pouvait plus adopter de textes qui soient contradictoires avec des directives avant même d'avoir transposé ces directives en droit interne. L'opposition a donc intérêt à, d'une part, jouer la montre pour retarder l'adoption du texte en France, et, de l'autre, faire passer l'amendement 138 dans son libellé et dans son esprit actuels.

Bravo donc à Bloche, à Christian Paul, à Brard, à Dupont-Aignan, à Dionis, à ceux qui se sont mobilisés contre le texte et vont continuer à le faire.

NON AU FILTRAGE !

Hadopi rejeté !

Coup de théâtre à l'Assemblée : Hadopi est rejeté !

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Hadopi : débat ultime en cours.

Débat à l'Assemblée en ce moment. Le vote suivra, en principe avant le déjeuner.

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