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11/10/2008

Quitterie Delmas à chaud sur "Paroles d'Européens".

Aujourd'hui s'est achevée à Nantes l'opération "Paroles d'Européens" sous l'égide du secrétaire d'État Jean-Pierre Jouyet. Je donnerai d'autres vidéos demain, voici la réaction prise à chaud de Quitterie Delmas :

 

07/10/2008

Le temps des voeux pieux.

Il est très flagrant, ces jours-ci, alors que la bourrasque financière s'abat sur l'Europe, de voir, d'entendre, de lire, toutes sortes de déclarations de principe des grands états, à peu près dans l'esprit du "plus jamais ça" qui a suivi la Ie guerre mondiale.

C'est à qui s'en donnera le plus à coeur joie pour appeler à moraliser les marchés, à sanctionner les indélicats...

Mais que diable n'ont-ils fait tout ça avant, alors qu'ils savaient ?

Décidément, leurs trop beaux sanglots ne sont que des larmes de crocodiles.

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04/10/2008

L'Europe en 2020.

Dans le cadre de l'opération "Paroles d'Européens", à laquelle Quitterie Delmas a été conviée lors d'une rencontre de blogueurs avec Jean-Pierre Jouyet, il a été question de définir l'Europe de 2020 et de donner quelques idées que l'on puisse juger nécessaires.

2020, c'est dans douze ans et quand je songe qu'il y a douze ans était 1996, je sais que 2020, c'est très bientôt.

Plus d'Europe ? Mieux d'Europe ? Comment ? Pourquoi ? Vers quoi ?

Je crois que l'urgence, pour faire fonctionner l'Europe, c'est de définir la subsidiarité. Une fois que l'Europe saura ce qu'elle a à faire, le domaine qui lui revient, et qu'une instance sera chargée d'arbitrer les conflits verticaux de compétence, les choses seront bien plus faciles. L'élargissement, dans ce cadre, sera mieux ressenti et posera moins de problèmes qu'aujourd'hui.

Reste que voici quelques semaines, Édouard Balladur a émis l'idée d'une communauté atlantique qui engloberait l'Europe et les États-Unis dans un cadre bien plus étroit encore que celui de l'OTAN et que cette perspective ne peut aller sans poser des problèmes croissants à la construction européenne. En somme, il faudra aussi une "doctrine Monroë" européenne, à moins que l'on ne choisisse enfin de marcher vers une gouvernance mondiale, mais ce ne pourra être qu'avec un effort de modestie de tous, y compris de la première puissance.

Donc 2020, une Europe meilleure, mieux organisée, fédérant des nations libres, et protégeant les citoyens et leur mode de vie.

Une idée ? Une seule ? Un texte répartissant les compétences et organisant la subsidiarité et son contrôle juridictionnel.

03/10/2008

Ca fait du bien.

Décidément, vive l'Europe.

21:45 | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : europe, apprentis, sarkozy, bercy | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/10/2008

Lefebvre, démission !

Je suis sûr que Quitterie Delmas a été tentée de donner ce titre-là "Lefebvre, démission !" à son excellente note d'hier qui détaillait les éléments de la tentative que la majorité compte faire de passer en force et d'imposer son projet liberticide Hadopi malgré la volonté quasi-unanime du parlement européen.

Il faut dire qu'un tel empressement à commettre le forfait ne peut s'apparenter qu'à la forfaiture.

Et tout de même, je me demande comment tous nos anciens amis de l'UDF, eux si prompts autrefois à vanter et l'Europe et la démocratie, peuvent s'associer sans rien dire à ce projet infâme.

"Il faut donner plus de pouvoir au parlement européen", vous trouverez cette belle déclaration sous la signature passée de centaines de parlementaires transfuges. Et maintenant ? Lui donner plus de pouvoir. Oh, bien sûr, mais à une condition : qu'il ne s'en serve pas, en tout cas pas pour défendre le citoyen.

Oh, mais l'UMP déteste tellement les juges, ces gens qui la menacent constamment. Mais au fait, si l'UMP se conduisait toujours bien, elle n'aurait pas tant peur des juges. Et pour qu'elle en ait un si grand effroi, il faut qu'elle n'ait réellement pas la conscience tranquille.

Or la question du passage par la juridiction et bien centrale dans le projet Hadopi. Accéder à l'Internet est désormais une liberté publique, au même titre qu'aller et venir. Imagine-t-on qu'un simple fonctionnaire puisse interdire à quelqu'un de prendre un train ? de voyager ? On n'a plus vu cela depuis l'Ancien Régime, c'est une lettre de cachet, purement et simplement. Comme d'habitude, l'ambition de Sarkozy est de rouvrir la Bastille.

Je me demande quelquefois s'il ne faudrait pas aller saturer les sites Internet du gouvrenement et de la présidence, juste pour prouver notre détermination. En tout cas, signons, signons si nous ne l'avons pas encore fait, la pétition et déchirons le projet hadopiteux.

23/09/2008

Le monde en quête d'un modèle global.

La France a eu un modèle : jacobin (c'est-à-dire centraliste), autoritaire, colbertiste. Ce modèle ne résiste pas à la construction européenne, qui chemine vers un hybride à base de modèle fédéral allemand. Aujourd'hui, cependant, cemodèle n'est pas mort : c'est la Chine qui l'incarne et qui le défend. J'entends d'ici les hurlements de mes lecteurs effarés : "Comment, la Chine !? cette odieuse tyrannie !" C'est que le modèle français n'est pas que démocratique.

Quoi qu'il en soit, le fait que ce soit la Chine qui défende cet aspect de la tradition française n'est pas étranger à la pénétration de ce grand pays sur les terres africaines : il y retrouve des références connues.

Plusieurs leaders historiques de la révolution chinoise de l'époque maoïste avaient fait leurs études en France, ou y avaient séjourné longtemps dans leur jeunesse. C'était le cas en particulier de Tchou-en-Laï, ministre des Affaires Étrangères de Mao. Leur imprégnation parisienne rejaillissait sur leur conception institutionnelle et quelque chose en survit qui fait que le modèle français (dont on connaît la capacité à procurer de la stabilité et de la paix civile) se prolonge paradoxalement dans le modèle chinois.

C'était d'ailleurs aussi le cas dans l'Union Soviétique. Que l'on ne croie pas que j'en sois nostalgique, puisqu'il s'agissait d'un régime authnetiquement liberticide, mais on doit reconnaître que certains principes éminemment français, tels que la laïcité, ont profondément régressé depuis la chute du Mur.

Face au modèle français, il y a toujours eu le modèle britannique. Aujourd'hui, c'est le modèle américain. Il sert de modèle global.

En effet ce monde de violence, de terrorisme endémique, de cruauté, d'inégalité croissante, de bigoterie vénale, c'est l'Amérique, ce sont les défauts de l'Amérique dilatés à l'échelle de l'espèce humaine.

Il a d'autres avantages, reconnaissons-le, notamment en matière de liberté individuelle, de liberté d'expression, mais ces avantages sont chaque jour battus en brêche par une idéologie sécuritaire de plus en plus dangereuse, qui se répand des États-Unis au reste du monde, même à l'Europe.

Entre ces deux modèles, emplis de défauts mais riches de qualités, d'autres émergent, qui peut-être permettront de trouver des synthèses de paix civile, de laïcité, d'équité. On peut rêver.

17/09/2008

"La Chinafrique", de Serge Michel et Paolo Woods.

Hier soir, un certain nombre de colistiers d'"Ensemble pour un Paris Démocrate" se sont réunis au café "Alter-Mundi", dans le 11e arrondissement de Paris. J'y ai bu un whisky-coca où le coca était un (b)reizh cola équita, Quitterie a choisi un vin blanc bio (du cheverny) et, au mur, il y avait une affiche stigmatisant le pillage de l'Afrique par l'Europe. Le livre que je vais décrire ici donnera matière à une nouvelle affiche, déjà plus grosse que l'autre : stigmatisons le pillage de l'Afrique par la Chine. Quoique.

Serge Michel et Paulo Woods ont fait un travail de journalistes de terrain, ils se décrivent dans les rues, dans les forêts, dans les ports, de l'Afrique. Ils entendent les petits enfants africains mendier en interpellant les passants en mandarin (càd en chinois). Ils dialoguent avec des ministres guinéens. Ils constatent la mise en exploitation de la forêt du bassin du Congo, la deuxième du monde après l'Amazonie, pourtant protégée moyennant financement de l'État américain. Ils déjeunent d'un couscous chez un Tunisien en Chine. Bref, ils vont là où ils pourront recueillir des info de première main.

Le premier constat est logique : les pays africains, lassés des exigences démocratiques que leur imposent de plus en plus la France et l'Europe, se tournent vers une puissance qui, comme autrefois la France, ne met pas les yeux dans leurs affaires politiques, et leur fournit armes et équipements publics, et juteuses commissions.

L'implantation massive de la Chine n'est toutefois pas sans avantages réels pour l'Afrique : alors que l'Europe et les États-Unis se contentent souvent d'emporter les matières premières pour les transformer chez eux, la Chine fait des efforts supplémentaires. L'exemple est celui de la bauxite. La Guinée regorge de ce minerai qui est essentiel pour l'aluminium, mais n'a jamais été capable de le transformer elle-même, faute d'une suffisante production domestique d'électricité. Les compagnies européennes expliquent que la construction de barrages n'est pas leur métier et végètent dans leurs pantoufles commerciales. La Chine, elle, à l'ancienne, comme dans les années 1960, a une capacité de mobilisation politico-administrative qui lui permet de proposer des barrages, les installations liées, les usines etc. Qui s'empare donc de la bauxite guinéenne ? La Chine. Et la Guinée y gagne de nouveaux moyens de production d'énergie et des emplois pour ses ressortissants.

On voit là un double mécanisme politique et commercial où le dynamisme chinois fait merveille, cependant que l'absence de démocratie de ce pays est un atout dans un continent où la démocratie est minoritaire.

Il existe un troisième mécanisme, au fond plus classique : les normes internationales imposent de plus en plus aux pays africains le recours à des marchés publics pour leurs équipements majeurs. Dans ces marchés publics, les Chinois gagnent, parce que leur personnel est moins exigeant, par exemple. Donc de nouveau, le dynamisme commercial.

Résultat : la Chine est devenu le deuxième partenaire commercial de l'Afrique, dépassant la France.

On peut lire ce livre pour découvrir l'Afrique nouvelle, engagée dans les processus de la croissance des puissances émergentes. On peut d'autant plus le lire qu'on ne sait pas ce que tout cela va devenir dans la crise qui s'annonce et dont on ne connaît encore ni la profondeur, ni l'étendue, ni la durée.

(Grasset)

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09/09/2008

Les Démocrates et l'Europe, l'Europe et la démocratie.

En juin prochain auront lieu les élections européennes, les sixièmes au suffrage universel direct. Elles se dérouleront dans un contexte politique alourdi, dans une crise croissante du lien qui unit les citoyens de l'Europe à leurs institutions communes, dans une période de doute en somme, et de danger pour le monde.

On anticipe sur une nouvelle progression de l'euroscepticisme, nourri et entretenu par les adversaires de l'indépendance de l'Europe autant que par ceux de son unité. Pourtant, si les eurosceptiques sont encore plus nombreux, il ne fait aucun doute que les électeurs favorables à la construction européenne seront fidèles au poste, mobilisés pour le scrutin, cherchant par leur vote à exprimer leur foi dans une construction politique qui a procuré paix, stabilité et prospérité à l'Ancien Monde, même si elle n'a pas su atteindre toutes les perfections imaginables. Nul doute que ces europtimistes s'attendront à ce que le Mouvement Démocrate parle d'Europe d'une voix forte, pas forcément pour exprimer des béatitudes, mais pour dire avec clarté que l'horizon européen est bon.

Et quoiqu'on en pense, il ne fait aucun doute que la campagne produira ce résultat et drainera vers le MoDem une très forte proportion des 20 % environ qu'ont constitué dans les dernières décennies les électeurs "fédéralistes".

Ni la candidature éventuelle de Bernard Tapie, ni celle non moins éventuelle de Daniel Cohn-Bendit (toutes deux destinées sans doute à gêner la formation bayrouiste) ne changeront le fait que l'épine dorsale de l'idée européenne se trouve, en France, dans la famille démocrate.

Reste à savoir de quoi il faudra parler.

L'Europe se trouve à un carrefour historique. Ceux qui, voici quinze ans, pronostiquaient la fin de l'Histoire, s'aperçoivent que, d'un pas impérieux, celle-ci s'est remise en marche ; or, comme disait Cocteau, l'enfer existe : c'est l'Histoire.

L'élargissement de l'Union européenne n'est plus très loin d'atteindre son terme avec les deux seules dernières questions de l'ex-Yougoslavie et de la Mer Noire, sans aller jusqu'à l'hypothèse envisagée par Dominique Strauss-Kahn d'un élargissement à l'ensemble du bassin méditerranéen. L'élargissement n'est donc plus une question centrale, sinon en ce qu'il contient la menace de l'engrenage guerrier en Ukraine et en Géorgie.

En revanche, l'approfondissement, qui a toujours constitué l'autre pendant de la dialectique européenne, est un chantier très effervescent.

La fin du mauvais traité de Nice était programmée avec l'adoption du traité constitutionnel en 2005. L'échec de celui-ci a ouvert une période d'incertitude qui ne s'est toujours pas refermée. Le traité de Lisbonne a repris plusieurs dispositifs centraux du traité avorté, notamment pour l'amélioration du travail démocratique de l'Europe. Mais il est lui-même en suspens et, de toutes façons, sujet à certaines des mêmes critiques que son prédécesseur, ce qui est logique, puisqu'il en adopte la plupart des points de vue. La question de la laïcité de l'Europe fait partie de ces sujets.

Autre inconvénient de ce nouveau traité : il entérine le fait que pour au moins dix ans, les États-membres renoncent à toute intiative d'envergure pour relancer la construction européenne.

C'est dommage mais, après tout, peut-être est-ce le moment d'en profiter pour proposer des mécanismes et des institutions capables d'améliorer l'Europe sociale et l'Europe des citoyens.

François Bayrou, dans son discours de clôture, a indiqué les thèmes d'une campagne électorale. Parmi eux et dans l'arsenal de la vie quotidienne des gens, il y a matière à inventer.

L'Europe se préoccupe d'équipements publics, elle a raison, mais ce n'est pas suffisant, il lui faut prouver qu'elle n'est pas l'éternel Père Fouettard, mais au contraire la protectrice des modes de vie, du développement durable et des faibles.

De ce point de vue, Jean-Luc Bennahmias avait raison d'épingler récemment à Cap Estérel l'opacité des décisions du conseil européen, où les gouvernements, en catimini, prennent des décisions, entérinent dans le secret des arbitrages parfois douloureux qu'ils font endosser à la seule Europe. Ce n'est pas de bonne gouvernance et cela doit être amélioré par la clarté et la transparence.

Certes, le principe de subsidiarité s'oppose en partie à une présence trop marquée des institutions européennes sur le terrain, mais sans celle-ci, il ne fait aucun doute que la construction européenne continuera à accompagner l'ensemble des institutions dans la crise qu'elles subissent.

Voilà quelques idées, en somme pour aider à prouver que l'Europe n'est pas qu'un mariage de raison, mais que s'y mêle - plus que tout - le coeur.

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07/09/2008

Cap Estérel : mes dernières photos

Ouf, content de retrouver mon wifi perso à Paris. Il y aura une vraie réflexion à avoir pour améliorer la couverture wifi lors des prochaines universités, mais déjà, il faut saluer les efforts accomplis. D'une façon donc logique, je commence par extraire une photo qui date d'avant-hier, où Christophe Ginisty, parrain de notre nouvel outil Internet, et Childéric Muller sont en conversation (on peut cliquer sur cette photo et quelques autres pour les voir en grand.

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Pour en revenir à aujourd'hui, voici les photos de la matinée, en commençant par la synthèse des ateliers "fil Europe" qui se sont étalés sur les deux jours précédents. Il faisait plus que frais parfois froid, ce qui se voit sur certaines photos.

Quitterie Delmas se réchauffe tout en ajustant son propos avec Jean-François Martins. Au premier plan à droite, François Pauli.

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Les différents intervenants ont pris place à la tribune. De gauche à droite : Bernard Lehideux, Jean-Luc Bennahmias, Quitterie Delmas, Fadela Mehal, Anne Laperrouze, Jean-François Martins, je crois que la suivante est une députée européenne, ensuite vient Jean-Marie Beaupuy.

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Marielle de Sarnez ouvre la séance pendant que les derniers orateurs s'installent.

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François Pauli, sercétaire général adjoint du groupe ADLE au parlement européen est le premier à s'exprimer, en l'occurrence sur les institutions.

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Bernard Lehideux, député européen, traite de l'Europe sociale.

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Quitterie Delmas sur un thème volontairement transversal : "jeunes et attentes d'Europe" (synthèse de son atelier) : "Il faut regarder les peurs en face", il y a des freins, mais il y a aussi le programme Erasmus par exemple (elle cite comme moi "L'auberge espagnole" de Klappisch).

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Jean-François Martins prolonge le compte-rendu...

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... en parfaite cohésion (et cohérence) avec Quitterie.

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Marie Dancourt rend compte d'un atelier (je crois que c'est celui de Peyrelevade sur la croissance).

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Nicolas Vinci, tout frais rentré d'une année Erasmus en Finlande, a été le scribe de deux ateliers, il rend compte du premier...

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... et du second.

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Fadela Mehal, créatrice des Marianne de la diversité.

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Jean-Marie Beaupuy, député européen, créateur d'Urbane, parle de la politique européenne des régions.

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FX Pénicaud rend compte de l'atelier de Corinne Lepage qui est déjà en chemin vers le châpiteau pour la plénière.

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Jean-Luc Bennahmias a pour mission de parler du sport, mais il commence par s'évader de son cadre et se tourne vers les autres orateurs, avant de se lancer dans une très intéressante diatribe contre le rôle néfaste de l'opacité des procédures de décision du conseil européen ; comme moi voici quelques jours, il rappelle que "l'Europe, c'est la paix".

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Anne Laperrouze, députée européenne, est extrêmement sympathique, j'ai eu l'occasion de bavarder un peu avec elle, mais j'avoue que j'ai totalement oublié ce qu'elle a dit ce matin, qui était pourtant intéressant sur le moment.

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Jacques Marais et Franz Vasseur sur le délicat sujte de l'agriculture.

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Marielle fait la synthèse de la synthèse, vite fait, puis nous détalons vers la plénière et le châpiteau, éloignés de plus de deux kilomètres. Quitterie pique un cent mètres à travers un green de golf et bondit par-dessus une brodure.

 

À l'arrivée, Bayrou vient d'entrer sous le grand châpiteau, accueilli par une énorme ovation. Difficile d'évaluer entre mille et mille cinq cents personnes présentes à cet instant précis, sans doute plus près de 1500. Quitteri est aiguillée vers le premier rang, je la perds de vue, retrouvant l'espace dévolu aux blogueurs et aux journalistes, où je salue Patrick Roger assis juste devant moi. La horde des photographes est à l'oeuvre.

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À la tribune, de gauche à droite : Jean Peyrelevade, Bayrou, Marielle, Gilles Artigues, Bennahmias, Franck Faveur, président des jeunes. C'est Corinne Lepage qui parle à cet instant, elle va se tailler un franc succès.

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Je blogue en direct durant plus d'une heure, puis je file vers mon train, heureux de ces trois jours pleins où j'ai retrouvé de nombreux amis, la ferveur militante intacte.

Et puis, hier soir, j'ai dîné avec M. Sauvade, l'un de nos cinq maires du Puy-de-Dôme, et notre seul président de communauté de communes, avec un ancien secrétaire fédéral du PS du Cantal passé à l'UDF vers 1995 et qui a été l'un des artisans de la récente liste des municipales qui, à Aubagne, a fusionné avec celle du maire communiste pour le second tour, il s'en explique en soulignant que le maire communiste, au premier tour, n'avait pas voté Buffet, mais Bové, ce qui constitue en effet une nuance ; la quatrième personne de notre conversation est une ancienne candidate de la liste MoDem d'Asnières, ville où, au second tour, l'alliance avec le PS et une liste de droite a permis de battre le maire Aeschlimann dont les pratiques insultaient notoirement la démocratie. Bref, un dîner un peu inhabituel, ouvrant sur d'autres réalités.

Vivement la campagne européenne !

En attendant, Ensemble pour un Paris démocrate.

03/09/2008

Attentes d'Europe.

Je ne suis plus jeune. Comme mes lecteurs le savent, j'ai 43 ans, bientôt 44, je "balance entre deux âges" comme dit Brassens, mais par la magie de Quitterie Delmas, je suis encore l'un des "jeunes libres" de son blog.

C'est donc en me sentant à la fois concerné et décalé que j'aborde l'atelier "Jeunes et attentes d'Europe" qu'elle coanimera après-demain aprèm dans l'université de rentrée du Mouvement démocrate à Seignosses Cap Estérel.

Je ne suis plus jeune, je n'ai pas le même regard que leur génération, mais par la grâce de Quitterie, je suis l'un d'entre eux quand même, invité à comprendre leur regard, à participer au monde qu'ils inventent pour demain.

Pour ma génération, l'Europe, c'était le dépassement des querelles meurtrières qui ont dévasté le "vieux continent" durant mille ans et en particulier dans la première moitié du XXe siècle. Pour ma génération, la sottise, l'horreur, l'effroi, c'était les deux guerres mondiales : la seconde au premier chef, car ma famille paternelle et ma famille maternelle ont dû s'éloigner, se cacher, l'une dans le Tarn, l'autre dans le Tarn-et-Garonne, pour fuir les représailles éventuelles que l'occupant aurait pu infliger aux proches de mes grands-pères résistants. C'était les enfances cahotiques, bouleversées, de mes deux parents exilés et abasourdis dans une campagne inconnue. Le présent de mon enfance, c'était vingt ans plus tôt, la Libération, et donc les blessures de la guerre, de toutes les guerres.

Car dans mon enfance, on croisait encore souvent dans la rue des "gueules cassées" de la Première Guerre mondiale, des gens qui masquaient leur absence de nez dans une écharpe, des amputés qui parcouraient les rues dans de vastes chaises roulantes en godillant sur le manche et le volant, de ces vieux qui avaient "fait la guerre, la vraie, la Grande".

L'Europe, proposée par les générations qui me précédaient, signifiait la fin de ces épouvantables morsures. Et j'y adhérais. Comme Mitterrand l'a rappelé dans son dernier discours public, "l'Europe, c'est la paix".

Mais comme le temps avait passé et comme le monde avait changé, l'Europe, la construction européenne, ce n'était plus seulement le dépassement des égoïsmes nationaux, mais cela devenait le moyen de s'armer mieux contre un monde plus grand et mieux armé lui aussi contre les vieilles nations de l'occident.

Bâtir l'Europe, ses centaines de millions d'habitants à l'appui, cela permettait à nos peuples de jouer encore un rôle de premier plan dans les débats mondiaux, pas nécessairement pour imposer notre puissance ni nos produits commerciaux, mais plutôt notre sagesse de pays qui ont "tout vu, tout fait, tout usé" comme dit Beaumarchais, et qui savent que la domination d'une nation par une autre est d'un point de vue intellectuel une erreur, d'un point de vue tactique une faute et d'un point de vue humain une monstruosité. Tout cela, le poids de l'Europe nous permettait de l'affirmer haut et fort et d'en faire un véritable étendard, à la fois contre l'oppression qui sévissait à l'Est et contre les régimes autoritaires qui endeuillaient le camp occidental et nos amitiés africaines.

L'Europe, c'était donc non seulement la paix entre nous, mais la paix pour tous, et la démocratie apaisée et militante.

Nous ne mesurions pas, je crois, les inconvénients que susciterait la construction politique que supposait notre rêve, inconvénients qui, on l'a vu depuis, ressemblaient trait pour trait à ceux que la construction elle-même visait à pallier : nous bâtissions l'Europe, entre autres, pour sauvegarder nos modes de vies, nos cultures menacées par l'immensité croissante de l'espèce humaine et par l'impérialisme culturel des puissances dominantes, mais pour lutter mieux contre ces menaces, nous devions modifier nos modes de vies eux-mêmes d'une façon qui se rapprochait de ce dont nous voulions nous éloigner.

C'est sans aucun doute ce malentendu culturel qui peu à peu a sapé la popularité de l'Europe parmi nous : c'est qu'elle signifiait dans notre esprit, au fond, un rempart contre les temps nouveaux plus encore que contre ce qui s'est révélé être la mondialisation. L'Europe, frappée du syndrôme de Peter Pan, ne voulait "plus grandir". L'Histoire s'était arrêtée, ou plutôt elle s'arrêterait dès que cesserait la dernière anomalie avec la chute du Mur de Berlin.

Or on mesure aujourd'hui à quel point nous avions tort et à quel point la "fin de l'Histoire" pronostiquée (voire prophétisée) dans les années 1990 n'était qu'une illusion et comme, une fois débarrassée de l'apparence trompeuse de l'ambition révolutionnaire, la seconde moitié du XXe siècle se révélait une étape du même mouvement qui continue : l'appétit des puissances, la volonté de domination des peuples par d'autres peuples, la prise en otage des populations pacifiques par les boutefeux cyniques ou déments.

Entretemps, cependant, l'Europe a développé des outils excellents pour ses citoyens, en particlier le programme Erasmus qui a fourni le sujet du savoureux film de Klappisch, l'Auberge espagnole. Ces outils permettent de revenir à l'objectif premier et primordial de la construction européenne : le dépassement des égoïsmes nationaux, la meilleure connaissance réciproque des vieilles nations entre elles. Ils font de l'Europe une seconde nature pour ceux des jeunes qui ont la chance de poursuivre de vraies études. Ils aboutiront sans doute, peu à peu, à créer une véritable "opinion publique européenne" qui manque encore à notre continent et qu'on a vu rarement, sauf en 2003 dans l'affaire irakienne où l'on a constaté l'opposition unanime de nos peuples à l'intervention occidentale.

Mais dans le même temps que s'édifie cette identité européenne, une "identité globale" se crée aussi, en partie concurrente, peut-être conflictuelle. Et donc, pour la génération nouvelle, se pose la question de la pertinence de l'échelon européen dans le concert mondial : les grands problèmes climatiques, environnementaux, commerciaux, voire politique, réclament désormais une gouvernance mondiale ; l'Europe se définit-elle comme une résistance à cette mondialisation-là comme à l'autre, l'Europe se bâtit-elle contre le reste du monde ou en chemin vers le gouvernement global ? Voilà l'une des questions qui, à mon sens, se posent d'une façon plus ou moins consciente à la génération nouvelle.

En corollaire, s'il fallait définir ce que nous, vrais jeunes et miraculés quitteriedelmasiens comme moi, attendons de l'Europe, c'est une meilleure résistance aux pressions des puissants sur les intérêts des faibles et la proposition d'un monde plus ouvert autorisant le règlement pacifique, pluraliste et consensuel des problèmes qui se posent à l'espèce humaine tout entière. Autrement dit, une Europe qui protège les faibles et qui, par ce moyen comme par d'autres, vise à l'édification d'un monde équitable.

D'une façon plus prosaïque, et pour conclure, je dirais que ce que la nouvelle génération attend avec juste raison de l'Europe, c'est qu'elle lui ressemble. Or ce visage que le nouvelle génération attend pour concevoir l'Europe comme un juste miroir d'elle-même, fier, beau, équitable, engagé, moderne, solidaire, c'est Quitterie Delmas.

10/08/2008

Géorgie : l'autre question européenne.

La guerre menace au bord de la Mer Noire : Ukraine, Russie, Géorgie, petits peuples du Caucase aussi comme les Ossètes et les Abkhazes, voici le vrai danger contre la paix en Europe.

Europe ?

On a vu le présidenr géorgien tenir sa conférence de presse avec, derrière lui, outre les croix du drapeau géorgien, les étoiles du drapeau européen. Dans le même instant, on entendait que la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) prévoyait de se réunir pour débattre de la question géorgienne.

Notons d'abord la menace d'escalade guerrière qui fait penser au déclenchement de la Première Guerre Mondiale : les Géorgiens interviennent contre les Ossètes, qui sont en principe leurs nationaux. Les Russes interviennent contre les Géorgiens. Les Ukrainiens menacent d'empêcher les vaisseaux de guerre russes de rentrer à leur port en Mer Noire, ce qui revient à une menace d'intervention armée. Et ainsi de suite.

Que la raison l'emporte.

Pour nous aider dans cet effort de raison, raccrochons-nous à l'autre aspect de l'affaire : la frontière de l'Europe.

La Géorgie est située à l'extrême-est de la Turquie, tout près de la Caspienne, et on pourrait imaginer qu'il s'agisse d'une république asiatique, c'est ce que suggère une étude sommaire de la géographie. En l'incluant dans l'univers européen, on décide que l'Europe va jusqu'aux portes du monde arabe.

Voilà qui renvoie évidemment à la question turque.

D'une manière plus générale, disons que l'Europe, pour son extension future, a le choix entre deux frontières à l'est : avec ou sans la Mer Noire. Autrement dit, soit on considère qu'à l'est, rien ne peut devenir européen qui soit plus à l'est que l'Ukraine, et rien plus au sud-est que le Bosphore, soit au contraire on considère que toute la Mer Noire est européenne et on y inclut la Géorgie, l'Arménie, et surtout la Turquie.

De mon point de vue, la seconde option conduira nécessairement à inclure dans l'aire économique et culturelle de l'Europe le monde arabe, Machrek et Maghreb, mais cela n'est que mon opinion.

Quoi qu'il en soit, on voit bien que les États-Unis incluent toute la Mer Noire dans leur vision de l'Europe.

Et nous ?

11/07/2008

La Bretagne et l'Europe, l'union en question.

La Bretagne est l'une des rares régions à avoir voté pour le traité constitutionnel en 2005. Moins certes qu'en faveur du traité de Maestricht (60 % alors), mais tout de même d'une courte majorité.

Il y a en Bretagne une longue tradition pro-européenne, on en voit bien la motivation historique, puisque durant de nombreux siècles, la Bretagne vécut tournée vers le monde insulaire, la Grande Bretagne, l'Irlande. Aujourd'hui, la communauté celtique dont elle se revendique, va de la Galice espagnole à la Galicie polonaise, en passant bien sûr par l'Irlande, Galles, l'Écosse, tout un monde maritime.

Et il faut noter que les côtes bretonnes sont longées par un commerce maritime de nature strictement européenne, puisqu'il faut passer par là pour gagner le premier port européen : Anvers. Par ailleurs, l'agriculture bretonne a longtemps assumé son lien fort avec Bruxelles et la Politique Agricole Commune, et les tenants de l'agriculture traditionnelle pensent toujours selon ce schéma devenu traditionnel.

Mais d'un autre côté, la pêche bretonne juge avec sévérité la politique des quotas de pêche et la tendance longtemps affirmée à la création d'unités de grand format pour la pêche, alors qu'en Bretagne, la tradition porte aux embarcations de taille humaine, petites entreprises qui affrontent avec courage le gros temps et les mers lointaines.

Enfin, la nature de l'Europe pose ici autant de problèmes qu'ailleurs : la Bretagne vote désormais à gauche assez fortement (57% aux dernières élections régionales) et une Europe trop tournée vers les intérêts des grands groupes heurte la sensibilité dominante égalitaire. Le profond enthousiasme européen des Bretons est donc désormais en question et l'élection européenne, l'an prochain, sera l'occasion d'en savoir plus.

29/06/2008

A revoir.

Pour ceux qui se demandent comment argumenter à la fois sur l'amélioration de la gouvernance et sur celle de la construction européenne, je vous recommande tout particulièrement ce célèbre extrait du film le plus incisif d'Henri Verneuil qui en a fait d'autres (I comme Icare sur l'affaire JFK par exemple).
 
Il faut vraiment l'écouter de bout en bout.
 
 

24/06/2008

Sommes-nous capables de vivre ensemble ?

Tout le monde développé est habité de la même hantise : le monde d'en bas, le monde des pauvres, veut venir chez lui, veut habiter avec lui. Le deuxième monde, celui qu'on a longtemps qualifié de tiers, veut vivre avec le premier, ensemble.
 
Et nous, le premier, les gens d'en haut, confortables apparemment, nous ne cessons de bâtir et rebâtir des frontières illusoires sur le Rio Grande ou sur les rives de la Méditerranée.
 
Pourtant, lorsqu'il s'agit d'exploiter les richesses du sous-sol d'en bas, nous sommes pour l'ouverture des frontières à tous les vents. Mais dès que les gens d'en bas veulent prendre leur part de notre expansion, dès qu'ils veulent à leur tour exploiter notre richesse, nous fermons les volets. Attention à vos doigts. Aïe.
 
"Directive de la honte", "camps de rétention" (rien que ce mot de "camps" est insoutenable) sont l'écho des miradors, des milices, des murs de barbelés, qui hérissent la frontière sud des États-Unis. Nous sommes assis sur le même magot. Na. Chacun chez soi.
 
Alors dans ce monde triste, pas d'espoir ?
 
Mais si.
 
Il y a notre volonté, celle des citoyens, celle des associations comme RESF, tout cela qui édifie en ce moment un monde nouveau, tout cela qui chuchote dans le dos des acariâtres et des cruels : "Ne vous en faites pas : on va le faire, on va vivre ensemble" dans ce monde nouveau.
 
Et alors, la vie est plus belle. 

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13/06/2008

Nooooooooooooooooooon !

Alors qu'un Oui, c'est si beau...
 
Pour le reste, pour une fois que les oranges gagnent, on ne va quand même  pas râler !

09/06/2008

Mon principal regret à propos de la convention Europe d'hier.

La longue matinée d'hier, à la Maison de la Chimie (le maison de l'UIMM...), hier, a commencé pour moi par une flatterie : j'y suis allé à pied et, sur le chemin, rue Saint-Dominique, j'ai croisé François Bayrou, la voix éraillée et visiblement fatigué mais content de son aller-retour au Liban. Il m'a dit "... et... c'était un moment d'unité nationale". J'ai acquiescé. C'est vrai et c'est important : c'est le signe de l'intention de Bayrou de se réancrer dans les thèmes de sa campagne présidentielle, ce qu'il a fait dans son discours de clôture d'une façon qui m'a paru explicite.

Le compliment est modeste : "toi qui sais tout...". Voilà, je sais tout. Bon, c'est un peu classique pour quelqu'un à qui on va demander un renseignement (il m'interrogeait sur l'adresse exacte de la Maison de la Chimie, chose assez curieuse, vu qu'il y a été conduit par son chauffeur polonais), mais enfin, ne chipotons pas.

Chipotons d'autant moins que Bayrou a commencé son discours en citant deux fois le nom de mon blog :

- Un an jour pour jour avant l'élection européenne.

Et il a répété :

- Un an jour pour jour avant l'élection européenne...

La convention était supposée avoir lieu un an jour pour jour avant l'élection européenne. Or à moins que l'on ait changé le calendrier ou que l'élection n'ait pas lieu un dimanche, il est évident qu'avec une année de 365 jours, soit 52 semaines et un jour, ce jour-pour-jour-là est un artifice, le 8 juin 2009 ne sera pas un dimanche, le dimanche de l'élection ne sera pas un 8 juin. 

Quoiqu'il en soit, si l'on doit évoquer les temps forts de ces cinq heures, je mentionnerai le plaidoyer extraordinaire d'Eva Joly, de loin la plus applaudie, et c'était mérité. J'ai été impressionné par ce que Jean-Luc Domenach a dit de la Chine et par les calculs sur la nécessaire immigration développés par le député belge Desprez. J'ai été intéressé de voir et d'entendre des blogueurs démocrates établis dans d'autres pays européens : Quindi (Arnaud Hoyois) et Florian Chiron. D'autres de la salle ont également pris la parole, notamment Marianne Bondaz, l'une de nos "citoyens démocrates".

Tout cela était une bonne mayonnaise.

Mais après avoir entendu le plaidoyer si vibrant d'Eva Joly contre la corruption, je dois dire que j'ai plus qu'un regret, presque une indignation : avoir entendu Bayrou réenfourcher (si j'ose dire) le lobby du cheval.

- On n'a pas fait l'Europe pour les bookmakers ! a-t-il clamé en s'en prenant à la décision bruxelloise de contraindre la France à ouvrir le marché des paris sur les courses de chevaux.

Franchement, comme je l'ai déjà écrit, le cheval, j'aime ça sous la forme d'entrecôte et je trouve que l'ouverture du marché des paris n'est pas en soi une mauvaise chose, même si elle doit froisser les intérêts à court terme d'une filière qui découvrira bien le moyen d'en tirer parti, je lui fais confiance.

Mais s'en prendre à une décision politique parce qu'elle heurte non pas l'intérêt public, mais celui d'un lobby, qui plus est un lobby où l'on a soi-même des intérêts sonnants et trébuchants.... Tssss... Non, vraiment, ça ne va pas. Il faudra faire mieux la prochaine fois, d'autant plus que l'illégalité des champs de courses n'a pas encore atteint le délai de prescription et que Bayrou faisait bien partie des instances qui l'ont cautionnée.

Enfin, je déplore, à propos du conseil national qui a eu lieu juste après, que nos amis Nadia Falfoul et Jérôme Charré n'aient pas été élu au secrétariat du conseil national. C'aurait été un signe fort en direction des amis de Quitterie Delmas. Dommage. 

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20/05/2008

"Une Europe sociale, une Europe des citoyens".

Hier matin sur Radio Classique, comme je l'ai rapporté, Quitterie Delmas a annoncé qu'à l'occasion de la journée du 8 juin, les Démocrates allaient affirmer leur vision d'une Europe sociale, tournée vers les citoyens. Bien entendu, c'est le moyen, comme elle le dit, de "réconcilier les Français avec l'Europe". Car depuis l'échec du référendum constitutionnel, en 2005, les Français n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet.
 
La seule façon pour eux de le faire fut le second tour de la présidentielle.
 
Or là, ils se sont prononcés pour une hypothèse qui n'a pas vu le jour : celle d'un traité simplifié. Sarkozy avait dit dans le débat final que la constitution fffuit, c'était plié, fini, on n'en parlait plus, sujet clos, juste un petit traité pour régler quelques questions purement institutionnelles.
 
Simplifié ? Tout le monde sait que le traité de Lisbonne est encore plus compliqué que le précédent. Tout ce qui lui manque, c'est le drapeau et l'hymne. Pour le reste, rien n'a bougé, on a ratifié par voie parlementaire ce que le peuple avait rejeté par voie référendaire.
 
En ôtant le mot constitution, le drapeau et l'hymne, on a juste fait des concessions aux souverainistes.
 
Mais est-ce par souverainisme que les gens ont voté contre ? Seulement ?
 
Mais non : on voit bien que ce qui a été rejeté, entre autres, c'est une pratique institutionnelle insuffisamment tournée vers les gens, vers les individus, vers ceux qui ne sont ni des gros lobbies, ni des représentants de corporations. Vous, moi, n'importe qui. Les citoyens.
 
Longtemps, l'Europe des citoyens fut au coeur de la revendications des politiques vers les administratifs de Bruxelles.
 
Des progrès ont été faits en ces temps, notamment pour la libre circulation et de nombreuses simplifications, pour les études, Erasmus, et toute sortes de projets comme ça qui ont forgé les générations nouvelles.
 
Mais trop souvent, l'Europe considère que l'intéret général se résume à l'édifice communautaire, et considère que le démantèlement des services publics historiques, par exemple, est nécessaire à ce principe communautaire, oubliant que ces services ne sont pas des lignes comptables, mais des acteurs de la vie des gens.
 
De la même façon, bien que l'Europe ait beaucoup fait pour élever les normes environnementales, elle s'est laissé dominer par des logiques strictement productivistes, jouant la machine contre l'homme, le profit contre le service, la performance contre l'aménagement.
 
C'est à ces défauts qu'il faut remédier, que les élus des nouvelles générations doivent s'attaquer. Car si on ne les corrige pas, l'édifice sera constamment en péril.
 
La politique est et doit être faite pour les gens.
 
Donc oui à "l'Europe sociale, l'Europe des citoyens" de Quitterie Delmas. 

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09/05/2008

Pour une Europe libre et militante.

Le 9 mai 1950, le Français Robert Schuman lançait son appel à la construction d'une Europe des moyens communs, base d'une Europe politique. La démarche était celle du très libéral Jean Monnet : puisque les États européens ne se font pas seulement la guerre pour des principes, mais bien plus pour des intérêts, rapprochons leurs intérêts et ainsi, ils se feront la paix. Méthode pleine de bon sens, qui a atteint son objectif pacifique, mais qui n'a pas été sans inconvénient pour la nature de la construction européenne. De toutes façons, aujourd'hui, bien plus encore que d'une gouvernance eurpéenne, c'est d'une gouvernance mondiale que nous avons besoin.
 
Or sur ce point, force est de constater que le modèle européen a ses qualités, car il s'agit d'assembler des nations qui se sont fait la guerre pendant des siècles, avec rage, avec haine, et de trouver des mécanismes politiques qui leur permettent de travailler en commun en confiance.
 
On pourrait imaginer d'ouvrir peu à peu l'Union Européenne au reste du monde et d'en faire progressivement une Union Mondiale.
 
Car par rapport à l'ONU, l'Union Européenne offre un avantage : elle est militante de la démocratie représentative, de la protection des minorités et, d'une manière générale, des systèmes de liberté politique. Sa combinaison des principes "un État, une voix" et "un citoyen, une voix" est également intéressante. Enfin, sa banque centrale pourrait servir de modèle à une monnaie mondiale.
 
En revanche, l'Union Européenne souffre d'une insuffisante ouverture aux intérêts et préoccupations des acteurs qui ne sont pas représentés par des lobbies. Sa conception de l'intérêt général se résume à l'extinction des instruments nationaux, qui passe par la disparition des services publics historiques. Sa conception du libéralisme est également erronnée, en ce sens qu'elle fait la part trop belle au point de vue des entreprises transnationales, pour le principe d'entités d'échelon européen, au lieu de favoriser le tissu des PME.
 
Pour une fois, je dirai du bien de l'actuel gouvernement, dont je viens de lire qu'il a signé une exhortation commune avec le Royaume-Uni en faveur des PME. Mais je crains qu'il ne s'agisse, comme d'habitude, que de mots, sans autre intention que l'effet d'annonce. Un voeu pieux.
 
Quoiqu'il en soit, l'Europe, aujourd'hui, n'est pas aussi alignée sur les États-Unis que beaucoup le croient. Et c'est la Banque centrale européenne qui, dans le contexte actuel, défend les intérêts européens en maintenant des taux directeurs élevés. Pourquoi est-ce un signe d'indépendance ? Parce que les États-Unis ont massivement baissé leurs propres taux de façon à soulager les ménages emprunteurs américains et qu'en maintenant des taux élevés, l'Europe n'aide pas l'Amérique dans cette tâche. En revanche, la baisse du dollar, à laquelle elle ne résiste pas, améliore la compétitivité à l'exportation des produits américains. Cette seconde perspective pourrait présenter des avantages du point de vue de Washington, mais on lit que la relative désindustrialisation, qui frappe les États-Unis comme le reste de l'ancien monde développé, limite l'effet dynamique de la baisse du dollar sur l'économie américaine.
 
Une BCE tournée entièrement vers les intérêts européens, une commission de Bruxelles plus (trop) ouverte aux sirènes d'Outre-Atlantique, une alternance plausible aux États-Unis à l'automne, tels sont les paramètres de l'indépendance européenne aujourd'hui.
 
Car la liberté de l'Europe s'entend face aux ingérences des États-Unis.
 
L'Europe et les États-Unis partagent une valeur essentielle : la démocratie. Cette communauté de vue fait comme un filet de protection contre les tentations d'affrontement véritable entre les deux entités.
 
En revanche, dans leur conception de la diplomatie internationale, les divergences sont fortes : vision souverainiste et unilatéraliste des États-Unis, libre-échange et multilatéralisme du point de vue européen.
 
Cette dernière conception est mise à mal par l'appui pris en Europe par les milieux dirigeants américains, notamment en Italie avec Silvio Berlusconi, et en France. En revanche, l'Allemande Angela Merkel, que l'on donnait très alignée sur les positions de Washington, a vite compris quel était désormais le rôle spécifique de l'Allemagne et, tout en jouant dans la rondeur avec les autorités américaines, a su développer un point de vue original dans le concert européen et mondial. La continuité de la diplomatie allemande a trouvé là une excellente modernisation, dont les autorités françaises feraient bien de s'inspirer. 

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07/05/2008

Trichet a raison.

L'inflation est le premier danger des économies européennes à l'heure actuelle. C'est triste à dire, mais en période d'inflation, il ne sert à rien d'augmenter massivement les salaires ni d'ailleurs les autres revenus collectifs : ça ne fait que souffler sur la braise de l'inflation, l'argent qu'on donne est aussitôt cramé. Il faut au contraire contrôler les revenus et éviter leur dérapage, de façon à juguler le mécanisme inflationniste puis, une fois que celui-ci est enrayé, faire le bilan et corriger avec des hausses ciblées.
 
Chacun s'accorde à donner à l'inflation, ces jours-ci, une cause complexe : il y a d'abord l'inflation à l'intérieur même des puissances émergentes, bien plus forte encore que dans les pays déjà développés, en particulier en Chine. Là, cette inflation est purement et simplement un signe de surchauffe et de fin de cycle. Il y a ensuite une inflation plus "naturelle", due à la raréfaction de certaines matières premières, qui fait monter leur prix, avec la circonstance aggravante des effets de change. Il y a enfin l'inflation que les économistes dénoncent en ce moment : purement spéculative. On boursicote sur le cours des matières premières, qui montent d'une façon tout à fait artificielle. Résultat : la famine, le désordre des marchés, le drame humain.
 
Puisqu'une part non négligeable de l'inflation actuelle est d'origine artificielle et donc provisoire, appelée à être compensée par des tassements dans la période suivante, ne pas encourager l'inflation signifie modérer les hausses de salaires dans la période inflationniste et les encourager dans la période d'atterrissage des prix. C'est un peu l'idée de la TIPP flottante, d'ailleurs. Et si l'on ne peut que se réjouir qu'elle n'ait pas été rétablie, puisqu'elle avait l'inconvénient d'inciter les gens à consommer des énergies fossiles, on pourrait en revanche se demander s'il ne serait pas une bonne idée de l'expérimenter dans d'autres secteurs économiques.
 
Car il n'est pas normal que l'État fasse des périodes d'inflation des aubaines fiscales.
 
Les derniers chiffres publiés hier sont clairs : sur les douze derniers mois, l'ensemble des recettes de l'État progresse d'environ 3%, mais celles de la TVA augmentent, elles, de 8,5%. Ce différentiel, c'est très clair, est directement pris dans la poche des Français, c'est du pouvoir d'achat en moins.
 
Et cette ponction est d'autant plus effrayante que les dépenses de l'État continuent à monter (2,5% environ). Autrement dit, ce n'est que parce qu'on reprend par la TVA les cadeaux politiques (paquet fiscal, heures supplémentaires, etc) que le budget ne sombre pas tout à fait.
 
Alors, que se passera-t-il si l'inflation fait baisser la consommation, et si donc les rentrées fiscales indirectes ne montent plus ? L'État, n'ayant pas entrepris de réduire ses frais généraux, verra ses finances continuer à plonger. Et s'il se met à augmenter les revenus à sa disposition dans le seul but de masquer ses mauvais comportements, il ne fera que comme un drogué qui augmente les doses, vers l'overdose, non pas vers une solution.
 
Par conséquent, remercions l'Euro malgré ses défauts et la BCE malgré son conservatisme : en vérité, ce sont les faibles qui sont protégés par leur rigidité.
 
Et dépêchons-nous de remettre le train de l'État sur ses vrais rails pour qu'il s'occupe de ses vraies missions au service des faibles de France et d'ailleurs. 

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02/02/2008

Laïc.

La France, république laïque, "ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte". Telle est la position d'équilibre sur laquelle notre pays s'est fixé depuis plus d'un siècle et qui a été ratifiée à une très large majorité par le peuple français, par référendum, avec la constitution de la Ve république.

On doit comprendre qu'il ne s'agit pas là d'une position de principe antireligieuse, mais d'une neutralité fondamentale. La chose publique et le fait religieux sont étrangers l'un à l'autre.

Ainsi était-il alors mis fin au régime concordataire qui, durant le siècle précédent, avait régi les relations des Églises et de l'État. Selon ce précédent dispositif, les clergés des différentes confessions étaient rémunérés par l'État mais, de ce fait, soumis à approbation des autorités politiques. Ils étaient en quelque sorte fonctionnarisés. La loi de 1905 est une privatisation des religions.

L'Église catholique se rallia à ce compromis qui lui rendait sa liberté d'organisation (désormais le clergé et lui seul préside aux désignations des desservants) tout en lui garantissant l'usage de lieux de culte dont l'entretien ne lui incombait pas.

Seul, depuis lors, le régime de Vichy a tenté de remettre en cause le compromis historique. Seul, jusqu'à l'arrivée de Nicolas Sarkozy, petit-fils de Pétain de ce point de vue-là.

En vérité, le débat sur la laïcité et son avenir au XXIe siècle a commencé avec les travaux de la commission Giscard d'Estaing pour l'élaboration d'un nouveau traité européen, que nous rêvions de voir s'élever jusqu'à l'ambition constitutionnelle. La France de Chirac, fidèle à elle-même de ce point de vue-là, fit obstacle à l'inscription des racines chrétiennes de l'Europe dans le texte. Les rédacteurs du traité de LIsbonne ont enfoncé un coin dans ce succès en réintroduisant non pas les racines chrétiennes, mais les racines religieuses, qui n'ont rien à faire dans une constitution.

Et il y avait plusieurs dispositions du traité rejeté en 2005 qui entretenaient de terribles ambiguïtés en matière de statut des religions. Parmi elles, certaines ont été levées dans le sens défavorable à la laïcité.

J'ai voté oui au traité de 2005, pour faire progresser l'Europe, pour que l'élan ne se brise pas, mais avec l'anxiété de ces doutes. Aujourd'hui, le doute n'existe plus, on entraîne la construction européenne sur un terrain dangereux. 

Pour toutes ces raisons, alors qu'on lance un appel à venir défendre la laïcité lundi à Versailles, j'irai.