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21/03/2009

Les tensions sociales profitent à la bipolarisation institutionnelle.

L'un des très nombreux paradoxes de la montée de la tension entre les syndicats et le gouvernement, c'est qu'elle permet à celui-ci de se faire décerner un brevet de rigueur économique, puisqu'il refuse de céder à la tentation de la relance par la demande, c'est-à-dire de laisser filer les salaires.

C'est un comble : avec plus de cent milliards de déficit budgétaire et une gestion parfaitement calamiteuse et captieuse de l'État, la majorité peut se draper dans sa dignité et donner à croire qu'elle veille de près sur l'endettement public. On marche sur la tête.

C'est que, il faut bien le dire, l'exigence d'une injection massive et irréfléchie de milliards dans l'économie, réclamée par la gauche institutionnelle, est aussi populaire que folle. Et c'est la tension entre cette folie et cette popularité qui nourrit et même dope la bipolarisation qui retrouve des couleurs qu'elle n'avait guère dans la dernière période.

Et ce sont donc les rentiers de l'opposition qui engraissent en engrangent le mécontentement, de même que les tenants de l'ordre et de la sagesse se retranchent derrière la droite qui sème pourtant le plus de désordre et de gabegie autour d'elle. Si ça continue, le deuxième tour, en 2012, opposera Sarkozy à Aubry et Aubry sera élue. J'en connais qui vont souffrir.

Et rien n'aura changé dans la profondeur de notre vie.

Je n'oublierai jamais ce titre : "NO COMMENT". Juin 2007.

Pendant les dernières semaines de la campagne présidentielle, Quitterie se plaignait sur son blog du traitement qui lui était infligé par des gens du siège de ce qui était alors encore l'UDF, rue de l'Université. Je ne voulais pas la croire, je pensais que c'était une coquetterie. Mais le soir du premier tour, lorsque, enfin libéré de ma présidence de bureau de vote, j'arrivai rue de l'Université, je vis la tension à vif, la violence qui montait.

Il vint même un moment où je dus m'interposer physiquement. Il faut l'avoir vu pour le croire : physiquement. Car une furie se jetait sur elle. Cette furie, je la connaissais depuis vingt ans, je ne l'avais pas vue évoluer et c'est seulement par la suite que j'ai constaté les stigmates d'un pourrissement, lorsqu'elle m'a dit, un jour "moi, ils ne peuvent pas me virer, j'en sais beauoup trop". Ah bon, on ne peut pas la virer, c'est donc qu'il y a beaucoup à savoir. Tiens, tiens... et c'est vrai, qu'il y a beaucoup à savoir et à dire.

Toujours est-il que, ce soir-là, ma pauvre Quitterie était au bord du drame. Quitterie, toute nue, ne doit pas peser plus de quarante-cinq kilos. L'autre en fait le double, tout en rage. Elle empoignait Quitterie par le bras et la secouait presque contre le mur, j'ai cru que la tête de Quitterie allait heurter le mur. Alors, comme je connaissais cette brute depuis vingt ans, j'ai tendu le bras entre elle et Quitterie. Je n'ai pas eu à la toucher : l'interposition a suffi. Elle n'osa pas s'en prendre à moi.

D'autant moins d'ailleurs que le directeur des services de l'UDF passait par là et nous soutenait, Quitterie et moi. Quelques semaines plus tard, il était remercié, lui, et pas la brute. Quand on en sait trop, c'est encore mieux que d'être délégué syndical.

La période qui suit est confuse dans mon souvenir. Il y eut des séances de travail au siège, le soir, quand la brute n'y était pas, et je voyais Quitterie, invariablement active et sereine, préparer ses législatives dans le XIIIe arrondissement, celui où elle vit. Le soir du premier tour de la présidentielle, elle cherchait un local de campagne, ensuite il y eut d'autres détails. Je savais que les gens chargées des investitures se réunissaient dans la confusion, en raison d'un grand nombre de désistements de candidats écoeurés par l'attente qu'on leur avait infligée et par la profonde impréparation du siège à ces législatives.

Je savais, car c'était une règle invariable de fonctionnement de l'entourage bayrouiste, qu'il fallait que quelqu'un citât le nom de Quitterie lorsque le tour de table concernerait les circonscriptions parisiennes. Compte tenu de la proximité de Quitterie avec Virginie Votier (dont la mère est très associée à Bariani), je pensais que ce serait Bariani, puisque Sarnez avait des raisons de ne pas présenter sa candidature elle-même.

Quitterie, elle, était sûre de son bon droit : on l'avait laissée arpenter tous les plateaux de télé et tout Internet pendant des mois avec un écriteau invariable et jamais démenti "Candidate dans la Xe circo de Paris", ce qui faisait que les gens de son quartier avaient fini par la repérer, elle avait fait venir rue de l'Université des commerçants du grand marché du XIIIe, elle avait son équipe militante, bref, tout avait évidemment été planifié par Bayrou et les siens pour lui permettre de bonnes législatives, faire un score dans son quartier.

C'était d'ailleurs logique.

Mais Bayrou et les siens n'ont jamais fonctionné comme ça. Miser sur un candidat, le préparer en lui offrant des médias et de l'entraînement, vous n'y pensez pas, à l'UDF c'est chacun pour soi et je ne veux voir qu'une seule tête : la mienne.

J'ai soupçonné dès cette époque que l'éloignement de Quitterie par Sarnez n'était pas seulement dû au fait que cette dernière ne voulait pas qu'on lui fît de l'ombre sur son terrain, mais que Delanoë avait sans doute trouvé que cette jeune femme encombrait un peu un arrondissement qu'il comptait voir rester dans son escarcelle. Se peut-il qu'il y ait eu un deal entre Delanoë et Sarnez pour écarter Quitterie ? Ce n'est pas impossible. Si c'est le cas Sarnez en a été bien punie par les municipales suivantes.

Je crois sincèrement (et je ne suis pas le seul) que Quitterie avait plus qu'une chance d'emporter la Xe circonscription lors de ces législatives de 2007.

Quoi qu'il en soit, j'ai fini par interroger Quitterie : qui allait parler pour elle lorsque se réunirait le groupe des investitures ? Qui lui avait dit vouloir le faire ? Marielle ? Bariani ? Bayrou ?

Mais non, elle n'avait aucun nom, et comme elle n'assistait à aucune réunion de préparation, je sentais monter le coup fourré. Car lorsqu'une liste se prépare, lorsqu'une élection se prépare, si l'on commence à approcher du scrutin et si vous en êtes encore à vous demander si vous serez "sur la liste", sachez que c'est certainement que vous n'y êtes pas : les gens qui y sont le savent, ils participent à des concilicabules.

L'évidence de sa candidature comme un acte de justice faisait que, parce qu'elle croyait dans la droiture de Bayrou et de Sarnez, elle n'imaginait même pas qu'on pût ne pas l'investir.

Il y eut la convention de l'UDF qui décida la création du Mouvement Démocrate, à la Mutualité, où je vis clairement que Quitterie allait être écartée. je m'en ouvris à celui qui, je le vis à ce moment-là seulement, avait été le premier à la trahir. Il en a été ensuite puni.

Quelques jours passèrent encore. Comme rien de bon n'apparaissait, j'intervins. Éric Azière, mon vieux copain, était en charge des investitures en tandem (et en rivalité) avec Bernard Lehideux. Il était injoignable au téléphone et invisible (c'est une façon de se protéger contre les trop nombreuses sollicitations qu'il pouvait subir en période d'investiture). Je lui adressai donc quatre SMS successifs en deux heures, portant le même message : "Il faut investir Quitterie". Après le quatrième, j'obtins une réponse laconique : "À Paris, je ne peux rien faire, je suis désolé".

J'adressai un mail à Sarnez, portant la même phrase. On annonçait quelqu'un d'autre que Quitterie dans la Xe de Paris, c'était quasi-officiel. Marielle me répondit "Il paraît que les militants n'en veulent pas". C'était absolument faux (j'en suis témoin), mais ça signait la trahison.

J'écrivis pour la première fois un mail à Bayrou, lui aussi intouchable. Il ne répondit pas. Il fit cette proposition absurde d'un exil à Boulogne-sur-Mer, une candidature qu'il jugeait médiatique contre Jack Lang. L'une des idées les plus ridicules qu'il ait jamais eues. C'est seulement en novembre, lors du café démocrate où Quitterie l'a reçu, que Bayrou a paru évoquer avec embarras ce mail qu'il avait reçu.

Enfin, la nouvelle fut officielle et définitive : Quitterie n'avait pas l'investiture, ce qui fit un bruit énorme sur la Toile. Il suffit de taper Quitterie Delmas sur Google ou sur Yahoo pour s'en rendre compte, deux ans plus tard encore : les blogs qui avaient exprimé de la sympathie pour Bayrou, en particulier, ont été innombrables à s'insurger contre ce qu'ils jugeaient être une trahison de tous les idéaux de la netcampagne de Bayrou.

Et le titre apparut tout en haut du blog de Quitterie : NO COMMENT.

Rien, pas une protestation, pas un cri. Le silence. La douleur.

Stoïque, Quitterie alla jusqu'à adouber la candidate investie à sa place.

Mais nous, ses amis, nous n'acceptions pas l'injustice qu'elle subissait. Et nous l'avons fait savoir. Quand il y eut le feu, dans la matinée cruciale où il restait encore quelques heures pour modifier les investitures, j'ai moi-même été déposer des commentaires désespérés sur des dizaines et des dizaines de blogs avec lesquels on avait dialogué pendant la campagne. J'allumai partout la révolte. Et la révolte se leva.

Quitterie n'étant pas investie, l'UDF lui accorda des vacances. En fait, on cessa de la payer. Et elle eut ensuite toutes les peines à obtenir les justificatifs nécessaires à son chômage. Ils ont été affreusement rats.

Lorsqu'il y eut le lancement du MoDem, à Bercy, Quitterie n'osait pas y aller. Elle pensait qu'elle allait se faire déchiqueter. Mais je lui proposai d'être près d'elle. "Tant que je serai près de toi, tu verras, il ne t'arrivera rien", lui dis-je. Elle accepta. Et c'était vrai. Je vis les regards haineux de gens dont je n'ai pas envie de prononcer le nom. Mais personne n'osa rien, Quitterie put faire son tour, voir ses amis, je vis qui ils étaient. Nombreux.

Je vis aussi, alors que tout était fini et qu'il restait de moins en moins de monde, la haine éclater. Cette haine était dans le regard, dans les gestes, dans les glapissements de Sarnez, qui n'osait pas s'approcher de trop près, mais qui hurlait "c'est fini, vous n'avez plus rien à faire là !"

Rien de ces moments-là ne pourra jamais s'effacer de ma mémoire, et il est temps d'en tirer les conclusions.

02:04 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, quitterie, législatives 2007 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/03/2009

Quitterie : "se fédérer pour construire".

Dans cette autre vidéo du Social Média Club (merci Abricocotier) dont j'ai déjà commencé à rendre compte, dans un débat sur l'influence d'Internet, Quitterie "trouve sain que les gens se réapproprient la parole publique", ce qui nourrit le rôle d'Internet, et elle conclut sur la fonction fédératrice d'Internet pour des mobilisations de l'opinion : "Est-ce qu'on est capable d'aller plus loin ? de se fédérer pour construire ?"

 

18/03/2009

Manif de demain : "je ne veux pas d'un grand soir..."

Bien sûr, le départ de Sarkozy serait une bonne nouvelle. Bien sûr, son remplacement par une meilleure équipe serait une bonne nouvelle. Bien sûr, comme tout le monde, je vois l'exaspération se cristalliser, se focaliser sur le pouvoir en place, ses folies ruineuses, sa manie de l'abaissement du pays, ses amitiés douteuses. Bien sûr, je sais que si des millions de gens se mobilisent, la crise peut atteindre le paroxysme et aboutir au blocage de notre pays.

Mais je n'oublie pas qu'un soir, même grand, ne peut effacer la chaîne des petits matins. La vie des gens sera-t-elle profondément modifiée par le départ de Sarkozy ? Oui, à court terme, et la France s'en portera mieux.

Mais les changements, les vrais changements que nous voulons, que je veux avec Quitterie, c'est ailleurs qu'ils se placent, plus près de nous, là où aucun pouvoir politique n'a pris d'engagement jusqu'ici. Où donc ? Relisez Quitterie.

20:38 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, satkozy, quitterie, ump | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/03/2009

La "désobéissance" contre un système qui "nous broie" ?

J'étais à la recherche d'un sujet qui soit dans les thèmes qui tiennent à coeur à Quitterie. Je louvoyais comme un pirate dans les allées onduleuses du Salon du Livre, au milieu de la houle des professionnels. Je venais de voir une couverture sympathique sur les AMAP, un principe vraiment très cher à Quitterie, mais on venait de me dire que les auteurs prendraient contact avec moi, que, dès que j'aurais lu le livre (donné en service de presse, nos blogs sont en effet nos médias...), je pourrais obtenir une interview ou faire un papier, bref, j'étais encore bredouille.

Mais là, j'avise un titre 100 % Quitterie : "la désobéissance civile", ce principe qui veut qu'un citoyen puisse légitimement désobéir à la loi pourvu qu'il juge que c'est pour le bien public. Une forme poussée d'objection de conscience. La couverture était verte, ornée du nom de l'auteur (un Américain bien français dénommé Thoreau), et de celui d'un préfacier ou commentateur : Noël Mamère. Je tenais ma matière.

Mais voilà que, juste à côté, je vois une couverture noire, écrite de lettres blanches :

NE SAUVONS PAS UN SYSTÈME QUI NOUS BROIE - MANIFESTE POUR UNE DÉSOBÉISSANCE GÉNÉRALE

Aïe. Désobéissance civile ou désobéissance générale ? Cette couverture noire faisait un peu black-out et je retrouvais dans "le système qui nous broie" une expression employée par Quitterie au moment de son retrait de la politique partisane.

J'en parle à l'éditeur, un jeune tout barbu.

- Quitterie Delmas ? Elle a quitté le MoDem, note-t-il.

Je vois qu'il connaît son sujet.

- C'est peut-être un peu à gauche pour elle, ajoute-t-il.

Mais je sais qu'elle en pince pour la désobéissance civile. Alors, je lui propose de parler pour ma caméra. Éditeur militant, il signale que le "manifeste pour une désobéissance générale" est librement téléchargeable sur le site de sa maison d'édition, le Passager clandestin. Voyons la vidéo :

 

13/03/2009

Quitterie : "je fais une pause complète avec la démocratie représentative".

Voici un autre extrait du débat qui a eu lieu mercredi soir organisé par le Social média club de France à la Cantine. À partir de la fin d'une question que je lui pose, Quitterie explore une nouvelle facette de sa vision du rôle d'Internet (le son est moyen).

 

Quitterie le 11 février.

Voici une interview donnée par Quitterie à Clément Bouvard le 11 février dernier, on y retrouve ses arguments sur le militantisme, l'esprit partisan, l'engagement citoyen.

 

Tag littéraire

Nelly m'a tagué. Tag. Tag. Tag.

À mesure que la chaîne se déroule, il devient de plus en plus difficile de recruter de grandes plumes dans le panthéon des lettres françaises.

Je pompe directement chez Nelly l'objet du tag :

il s'agit de choisir de quatre à six écrivains français, ou alors, pour ceux qui préfèrent la littérature étrangère, des écrivains étrangers, et d'imaginer quel serait leur positionnement politique aujourd'hui"... et ce n'est pas tout, il faut considérer leurs "convictions profondes", et surtout choisir des auteurs qui ne doivent pas avoir vécu à une époque postérieure au XIXème siécle...

Disons Jules Verne, Alexandre Dumas, Georges Feydeau, Jean de la Fontaine.

Commençons par Dumas. Dumas père est un républicain, assez militant. Il a cependant écrit des ouvrages sous d'autres signatures (p ex celle de Marie Dorval, actrice célèbre en son temps) qui sont nettement plus conservateurs. Sa dénonciation de l'hyprocrisie sociale dans le Comte de Monte-Christo (mon préféré de loin) est sans doute ce qu'il y a de plus républicain dans son oeuvre où il faut évidemment faire le tri. Politiquement, Dumas serait, aujourd'hui, ailleurs, dans un quelque part qui ressemble à l'évaporation, mais généreux.

Élève de Dumas qui l'a lancé, Jules Verne est plus directement républicain, voire socialiste. Ses convictions profondes sont pessimistes, mais généreuses aussi. Il est mort en disant à ses enfants "Soyez bons". Autant dire qu'il n'aurait pas de parti politique à sa convenance aujourd'hui.

Georges Feydeau est mort fou. Il serait donc encarté à l'UMP.

Jean de la Fontaine, distrait, jouisseur, un rien gigolo, dissipateur, libertaire et cabochard, serait bien trop narquois pour se choisir un parti. Ou alors il serait du parti des pirates.

Je tague euh... Quitterie, et c'est bien.

 

00:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, politique, tag | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Hadopi : manif et récupération partisane.

Ayant vu sur Betapolitique ce matin qu'un socialiste avait lancé l'idée d'un rassemblement devant l'Assemblée Nationale contre le projet Hadopi, j'ai eu l'idée de m'y rendre après l'avoir annoncé sur mon blog (et noté que d'autres invitaient à s'y rendre aussi, notamment en twittant sur leur profil Facebook).

Le rendez-vous était pour 18 heures précises. À 18 heures précises, nous étions huit, sept plus moi. J'ai connu des foules plus denses.

L'un des autres (je n'en connaissais aucun) m'indiqua qu'il venait en fait d'apprendre que l'horaire avait été changé en cours de journée, et que le départ était pour 18 heures 30. Quelques minutes plus tard apparurent de jeunes militants socialistes avec des drapeaux. Je crus d'abord que c'était l'UNI (écrit en rouge sur blanc), mais évidemment, ça ne pouvait pas être l'UNI, c'était les MJS, un groupe.

D'autres gens venaient, d'un peu tous les côtés.

Pour ceux qui ne le savent pas, l'expression "devant l'Assemblée Nationale" est des plus ambiguës et peut concerner trois endroits : côté place de la Concorde (en fait devant la buvette), côté rue de Bourgogne (et donc devant l'entrée principale), ou... sur le côté. Et "devant l'Assemblée Nationale" veut dire "sur le côté", dans un triangle bordé vers l'Assemblée de barrières de fer de la préfecture. Une grosse masse de gens se joignit à nous qui étions là, lorsqu'on s'aperçut là-bas (devant la buvette) que le devant se trouvait sur le côté... Il faut excuser les internautes, ce ne sont pas des professionnels de la manif, ils n'ont pas l'habitude.

Enfin, sauf quelques-uns.

Car les MJS avaient préparé banderoles, masques, écriteaux, chansons, du travail de pro (à l'échelle modeste de vingt militants). Ils s'en donnaient à coeur joie sous l'oeil de la caméra de la Chaîne Parlementaire.

Mais cet activisme incommodait les autres, les geeks, les gens venus pour la cause, sans mot d'ordre, sans étendard. Nous aurions pu être reconnaissants au PS du travail qu'il fait à l'Assemblée (et nous le sommes), mais nous étions franchement dérangés par ce qui ressemblait trop à de la récupération. La volonté de la ligne rose de se joindre aux autres groupes pour donner à croire à la caméra que les vingt militants en étaient 150, alors qu'il y avait vingt militants et 130 personnes autres, était plus qu'agaçante et, à chaque fois, les autres se déplaçaient pour n'être pas amalgamés. Erreur de communication, donc, de la part des militants.

Ce sont les gens de la Quadrature du Net qui, les premiers, ont manifesté leur mécontentement de la récupération. Ils étaient venus à cinq (les fameux "cinq gus" sortis de leur garage) et commençaient à lancer d'autres slogans : "Des millions de gus dans un garage ! Télécharger c'est notre liberté !".

À vrai dire, le débat entre eux n'était pas que de territoire : le PS se mobilise pour la "licence globale", tandis que la Quadrature s'investit pour la liberté pure et simple. Débat sémantique ? Pas du tout !

En en discutant, je me suis rappelé que, il n'y a pas si longtemps, pendant la campagne présidentielle, nous aussi, nous dénoncions la "fracture numérique", nous aussi, nous voulions mettre Internet à la portée de tous, faire baisser les prix de l'accès à l'Internet (et pourquoi pas des formules gratuites ?)

Je me faisais la remarque que, avec la victoire de Sarkozy, c'est comme si tous nos projets s'étaient dissipés en même temps, comme si nous avions perdu nos cerveaux, nos bras, nos rêves, comme si une chappe de plomb s'était abattue sur nous, une fatalité insurmontable donnant le surnom d'impossible à tout ce que nous avions voulu jusque-là.

Et si, parmi les projets concrets que Quitterie souhaite tant nous voir échafauder, il y avait cela : des FAI alternatifs capables de proposer l'accès à l'Internet à prix coûtant, voire gratuit ?

Et c'est en songeant à cette idée que m'est venu à l'esprit le problème de la licence globale : elle ajoute 5 Euros par mois au coût supporté par les abonnés. Autrement dit, elle renforce la fracture numérique, c'est une mesure élitiste. Nous qui voulions proposer la connexion à 5 Euros maximum pour les fauchés, nous nous retrouvions avec une connexion à 35 Euros pour nourrir les milliardaires du showbiz sarkozyste, ce qui est le paradoxe de la propostion socialiste (qui leur a échappé, c'est évident).

La Quadrature est tellement plus dans l'esprit du net. D'ailleurs, ils n'étaient pas venus nombreux, mais spontanément, beaucoup d'autres se sont rapprochés d'eux parmi les manifestants (silencieux).

Bref, après les MJS et les joyeux gus de la Quadrature, j'avisai un troisième pôle : deux jeunes tenaient un grand rectangle noir, sous lequel ils avaient inscrit en gros une IP, sous-titrée : "C'est mon IP, j'ai téléchargé".

Je supposai que c'étaient des signataires du Pacte du Réseau des Pirates.

J'avais raison. Je commençai à parler avec eux et, comme j'expliquais, d'autres "pirates" signataires sortaient des rangs anonymes pour se grouper avec nous, et je voyais que nous nous ressemblions (enfin, j'étais de loin le plus vieux...).

Voilà, que dire d'autre ? Je ne suis pas resté très tard : un peu après 19 heures, je suis parti vers un cinéma. Entre-temps, j'avais salué Valerio Motta (vu la veille à la Cantine), Samuel Authueil sorti tout souriant de l'Assemblée pour distribuer des invitations à la séance pour ceux des manifestants qui souhaitaient y assister, j'ai aperçu Ronald aussi.

Ce que j'ai trouvé ridicule, ce sont les gardes mobiles qui se sont déployés avec leur boucliers de plexi et un air plus que martial, comme si on avait eu une tête à transporter des cocktails molotov entre deux micro-ordinateurs.

Mais comme l'a fait remarquer quelqu'un, les gendarmes sont sous linux, alors total respect.

C'est vrai.

Voilà, je suis revenu du cinéma (dont je parlerai un peu plus tard), et il me reste cette idée : est-il absolument impossible de créer des FAI pour le hyperfauchés ? des accès entre 0 et 5 Euros ?

Il faudra que j'en parle à Quitterie.

12/03/2009

Quitterie sur LCI radio (via Bakchich).

Quitterie s'exprime sur les listes du MoDem pour les élections européennes, sur le renouvellement des partis politiques, sur les nouvelles formes d'engagement, sur tout ça, et conclut d'un vigoureux "En avant !".

Bien reçu.

La page du site Bakchich.info où est le lien avec l'émission, Quitterie parle dans la 1e partie.

11/03/2009

Quitterie Delmas déclare : "Je suis l'une d'entre-eux, je déclare avoir consommé, remixé, ou diffusé des oeuvres culturelles. Alors, pour eux, je suis une pirate".

Sur son profil facebook, Quitterie a écrit la phrase que je relaie. Je vous reparlerai donc de reseaudespirates.org dès que le site ne sera plus en rideau.

EDIT : et en plus, maintenant, elle le fait sur son blog !

11:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, hadopi | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/03/2009

Quitterie, hadopi : "faire une grève des adhérents... pour que nos représentants relaient ce qu'on pense nous !"

Merci à Éric Mainville d'avoir signalé cette émission de RFI que vous pouvez entendre .

Quelle politique pour la génération blog ?

La politique se renouvelle sur les blogs.

Pourquoi Quitterie a-t-elle renoncé à sa position et au MoDem ?

"C'est un changement de paradigme dans ma tête et dans le monde, changer sa façon de penser". "Avant, on choisissait un parti, pour moi, ça a duré six ans, pour moi c'était très bien, comme une initiation, et puis on se rend compte des effets pervers à l'intérieur des appareils". "Le renouvellement en France ne se fait pas, à cause du cumul des mandats". "Plus on monte, moins il y a de places, plus les pratiques se dégradent , il faut jouer des coudes, et il y a des mécanismes de destruction de ce qui est autour de soi", "j'ai voulu prouver pendant six ans qu'on pouvait progresser en restant clean et éthique, en restant soi-même, parce qu'on avait un blog, on incarnait à sa façon un message, on bouleversait les hiérarchies du parti parce qu'un blog c'est pouvoir exprimer son message tous les jours parce qu'un blog c'est lu par des milliers de personnes et du coup, aucun parlementaire, par exemple, ne peut faire concurrence à ça, aucun parlementaire peut aller tracter cinq mille tracts ou trois mille tracts, donc c'était aussi bouleverser cette pyramide et montrer que c'était possible".

Son départ n'est-il pas dû au fait qu'elle aurait préféré être tête de liste en région parisenne ?

"Je pense que j'ai eu la chance de recevoir tout ce dont tous les adhérents rêvent dans un parti politique et cette investiture, cette probable investiture dans la région Centre-Massif-Central aux Européennes, c'était vraiment un très beau cadeau". "Je pense que François Bayrou, avec mon investiture, a voulu montrer qu'il commençait à appliquer son message de renouvellement, il faut rendre responsables des femmes, des jeunes, de la société civile". " Là, j'avais atteint ce que je voulais démontrer : c'est que c'était possible d'arriver à obtenir une investitutre en restant clean, sain, éthique. Il se trouve que je me suis vraiment à un moment posé la question de dire : "Est-ce que c'est vraiment ce que tu cherches ? Est-ce que tu voulais vraiment aller vers le haut ? Est-ce que tu voulais vraiment être tête de liste, porter la parole ? Est-ce que tu restes cohérente avec tes objectifs de départ ?" Et vu le contexte actuel, cette crise, ces crises, qui sont énormes, est-ce que je me sens capable d'aller  faire la politique sur les marchés, d'aller demander à des gens de voter pour moi, alors que je sais qu'on n'a pas les leviers, en tout cas moi, je les ai pas,  les leviers pour apporter des réponses concrètes ? En gros, j'ai choisi de quitter cette pyramide vers le haut"... "Aujourd'hui, je pense que la société du XXIe siècle fonctionne par réseaux, et je dois rester là où je suis aujourd'hui parce que c'est là où je connais des gens qui ont les compétences pour trouver des solutions, aujourd'hui je travaille tous les jours connectée avec des blogueurs qui créent des nouveaux médias, je travaille tous les jours connectée avec des gens qui créent des entreprises sous d'autres formes capitalistiques, sous d'autres formes de filières de production, on peut parler aujourd'hui des AMAP, du commerce équitable, on peut parler du bio, on peut parler des médias libres, on peut parler des microrevenus sur Internet, on peut parler de la culture des artistes, on peut parler de tous ces gens qui sont en train d'inventer la société du XXIe siècle, et c'est avec eux que j'ai envie de rester, et pas dans une institution, pas aux côtés de ceux qui disent : "le jour où vous nous aurez élus, on fera ça", non, aujourd'hui on n'a pas le temps, il faut faire les choses aujourd'hui, tout de suite et on a la puissance grâce à Internet de faire avancer le monde. Les politiques courent derrière tout ça".

"On est aujourd'hui dans une immense période de crise où nos élites nous ont dit "Ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout va bien, on gère, confiez-nous le pouvoir, on va se débrouiller". Cette élite c'est en même temps par exemple les pouvoirs financiers, les banquiers, les analystes économiques qui ont parlé dans tous nos médias en disant "voilà comment àa va se passer et la croissance et ne vous inquiétez pas et puis cette crise est passagère", on voit bien aujourd'hui que tout ça c'est faux, nos élus nous ont dit la même chose : "on gère, on se débrouille, on est les killers, on est le Père Noël, on est le sauveur, votez pour moi", Nicolas Sarkozy 2007. Donc tous ces gens-là ont tenu un discours qui aujourd'hui est complètement dépassé, on le sent tous, donc il y a une perte de conscience à ce niveau-là, c'est sûr, mais du coup il y a d'autres repères qui sont en train de se créer : ... avant, le PC étaient un repère dans notre inconscient collectif, c'est quasiment terminé ; le PS, avec les soubresauts qu'il est en train de vivre, c'est aussi terminé ; et là, on peut venir sur les pratiques internes des partis politiques, quand les garants de la démocratie, les représentants de la démocratie, fraudent en interne dans leurs partis, ce qui se passe dans tous les partis, quelle crédibilité leur donner ? Est-ce que c'est à ces gens-là qu'on va donner les clefs de notre démocratie ? Quel est le sens de notre démocratie ? Et tous ces nouveaux repères font que de nouvelles personnes peuvent s'exprimer. Sur Internet, des personnes de la nouvelle génération, mais c'est pas seulement en termes d'âges, c'est en termes de société civile, de compétence, de personnes qui sont en train d'innover, qui sont en train de donner d'autres points de vue, d'autres façons de faire, et qui nous entraînent vers l'avenir."

Éric Mainville a, lui aussi, participé à cette émission. Il parle des blogs de gauche. Puis la parole revient à Quitterie, taxée de naïverté :

"Je préfère être naïve et limite un peu folle plutôt que d'être cynique et de faire croire aux gens que j'ai raison et que les politiques aujourd'hui sont les personnes qui sont censées incarner la responsabilité et tout. Vu là où on en est aujourd'hui, je pense que ces gens-là sont irresponsables et que le chemin vers lequel ils ont entraînés...

- C'est fort, comme mot, intervient le journaliste : "nos politiques sont irresponsables".

"Mais écoutez, vous avez vu nos politiques dans le monde, l'état de la planète le démontre aujourd'hui, enfin, ça fait trente ans qu'on dit que la planète est en train de crever, ça fait trente ans qu'il y a des famines dans le monde, qu'il y a le Sida, qu'il y a le palud, qu'il y a tout ça, on connaissait ces enjeux-là, on n'a pas voulu les voir, donc c'était la politique de l'autruche : "ok, on va faire comme ci, on va faire comme ci", la consommation, cette société de fous qu'on a construite, eh bien très bien, je les regarde, j'ai réglé mes comptes avec les responsables, la génération de 68 qui a fait une superbelle révolution, tout ça pour en arriver là aujourd'hui, aucun souci, merci d'avoir joué avec nous, gardez ce pouvoir que vous avez tant conservé au détriment de nos forces vives, des gens qui montaient des boîtes, vous n"avez fait confiance à personne, il y a des gens qui sont venus vous voir avec de nouvelles entreprises, les banquiers n'ont pas voulu risquer, prendre des risques, les accompagner et tout ça, très bien, maintenant, moi j'ai fini de me battre avec eux, ils font ce qu'ils veulent, et puis pendant ce temps-là nous, on va pas créer des contrepouvoirs, parce que pour moi, c'est pas un contrepouvoir, c'est d'autres pouvoirs, on va regarder à côté et on va dire effectivement - et vous avez raison : je ne parle que de pouvoir économique... moi, je vous parler de nouvelles façons de parler de la culture. Aujourd'hui, grâce à Internet, on a des façons de créer ce lien culturel, de créer de l'information, de créer des entreprises, Internet a tout changé. On était dans nos partis politiques encore en 2007 à se taper les uns sur les autres sur les marchés, or aujourd'hui on se rend compte qu'on est beaucoup plus proches les uns des autres à la base des partis, chez les Verts, au MoDem, au PS, même parfois avec des gens de l'UMP, on est beaucoup plus proches en terme horizontal que de nos représentants. J'ai un exemple flagrant : c'est la Riposte Graduée et la loi Hadopi...

(Explication du journaliste). Puis Quitterie reprend :

"Ce qui est symbolique dans cette loi, c'est que les politiques ou les majors sont en train d'essayer de rattraper le temps, ils sont déjà dépassés, c'est fini : ils veulent imposer une loi qui, ils le savent déjà, est déjà contournable, complètement dépassée, c'est déjà terminé, et il se trouve qu'à la base des partis politiques, des partis de l'opposition en tout cas, les adhérents sont fondamentalement contre, il se trouve qu'au parlement européen, sur l'amendement 138 Bono, les parlementaires français, la plupart de ceux de l'opposition, ont voté contre la Riposte Graduée. Il se trouve qu'au Sénat français, 100% de nos sénateurs français ont voté pour la Riposte Graduée ! Où sont nos représentants ? Moi, je me sens pas représentée par ces gens-là et je pense qu'il serait temps de dire "voilà, si on n'a pas nos représentants, pourquoi est-ce qu'on les supporte ?" Est-ce qu'on ne peut pas faire une grève des adhérents par exemple, parti par parti, en disant "mettez-vous d'accord, relayez ce qu'on pense nous !""

Éric Parody est là, lui aussi, mais plus nuancé sur la future Hadopi. Il évoque les nouveaux distributeurs qui sont en train de construire le pouvoir économique sur Internet. Il n'y a rien en face de la Hadopi, la licence globale, actuellement personne ne sait comment la redistribuer etc. Et il y a des lois qui protègent les nouveaux distributeurs qui rigolent de ce qui se passe ; donc on pénalise les artistes et les utilisateurs, cependant que ces gens-là en profitent.

On aimerait bien connaître l'opinion des blogueurs invités sur ce sujet, mais le présentateur ne rend pas, hélas, la parole à Quitterie.

08/03/2009

Quitterie : "c'est difficile d'être une femme et de militer dans les partis politiques".

Quitterie, dans sa cuisine, explique combien il est difficile pour une femme de faire de la politique : "les réunions sont toujours à 18 heures, ou le week-end, il y a le problème du baby-sitting..."

C'est à l'occasion de la journée de la Femme, aujourd'hui, que l'émission Dimanche +, présentée par Anne-Sophie Lapix, a eu l'idée d'interviewer de jeunes femmes qui ont renoncé à l'action partisane, dont Quitterie.

L'émission (2e partie, vers la 13e minute) est visible . À vrai dire, grâce à Realplayer, j'ai téléchargé l'émission, mais je ne sais pas la découper ni la passer sur Dailymotion (où elle serait d'ailleurs vite retirée), donc courez la voir pendant qu'elle y est.

Et Quitterie, quoi qu'il arrive, tu peux compter sur nous.

Si j'aimais le pouvoir, je voudrais que des femmes le prennent.

Il se trouve que je déteste le pouvoir : je n'aime ni l'exercer, ni le subir. Je le subis un peu tous les jours, je l'exerce le moins possible, il m'est hélas arrivé d'avoir à en user réellement, je l'ai fait en conscience, mais in fine je suis guéri de cette maladie-là, je ne souhaite pas acquérir de pouvoir autre que celui de ma liberté.

Mais admettons que je trouve le pouvoir sympathique, ou que je veuille atténuer ses effets néfastes, eh bien aujourd'hui, c'est à certaines femmes que je voudrais le voir confié. À Quitterie bien entendu (qui n'en veut à aucun prix à mon avis) et à quelques autres.

Pourquoi à des femmes ? À certaines, parce qu'elles sont pour moi les meilleures, les plus avisées, celles qui sauraient poser les bonnes questions, celles dont l'équation entre la conscience et l'inteligence est la plus brillante ; à d'autres, parce que c'est leur tour, les hommes ont beaucoup d'avance, place aux femmes, elles ont du retard à rattraper.

Je suis heureux que le classement wikio, par exemple, féminise ses premières places par l'initiative des blogueuses et par la correction de certains effets pervers du mode de calcul de l'influence des blogs. Il est grand temps que la société tout entière en fasse autant, que l'égalité progresse de ce point de vue-là comme d'autres.

"Les humains naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les disctinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune".

Par exemple, je fais partie des hommes qui ne seraient pas choqués, s'ils étaient mariés à des femmes plus brillantes et/ou plus éminentes qu'eux (selon le critère susnommé), d'être traités en quelque sorte comme "la femme de leur femme" en certaines circonstances, le prince consort. Il me semble que c'est là un cas d'égalité qui rappelle ce qu'écrivait Victor Hugo : "Sois ma reine et mon esclave, je serai ton roi et ton esclave".

Enfin, si j'écris tout cela, on s'en doute, c'est parce que c'est aujourd'hui la "journée de la femme", un concept en soi un peu machiste et archaïque, mais une occasion d'évaluer les évolutions, de mesurer les progrès, de remettre en cause les pesanteurs de la sédentarité sociale, une à une, jusqu'à ce que la question de l'égalité ne se pose plus.

C'est leur combat, c'est aussi le nôtre, à nous autres hommes qui croyons dans l'égalité. C'est une lutte à partager, un chemin à parcourir ensemble, sur lequel je suis heureux de me trouver avec Quitterie.

05/03/2009

Classement wikio : Quitterie remonte à la 6e place.

Le classement des blogs politiques de wikio pour le mois de mars vient de sortir. Quitterie y gagne 21 places et se classe 6e.

Il y a désormais cinq femmes sur les 10 premiers et la constitution du bloc et du blog des Femmes engagées semble leur avoir profité, car les cinq du top 10 sont parmi elles :

5 Bah !? Egal =
6 Des Jeunes libres de s'engager Progression +21
7 Le blog de Hypos Progression +1
8 Trublyonne voit la vie en rouge Baisse -1
10 Olympe et le plafond de verre Progression +12

Nelly, qui en fait partie également, gagne onze places :

51 Dans la besace de Nelly Margotton Progression +11

Je salue ici des blogs que je lis :

2 Sarkofrance Egal =
4 Marc Vasseur Baisse -1
12 Ma vie en Narcisse Baisse -6
14 Authueil Baisse -4
23 Abadinte Baisse -8
39 Diner's room Baisse -3
54 MonPuteaux.com Baisse -16
55 Nuesblog Progression +14
57 le blog de MIP Baisse -13
60 le blog d'Olivier Montbazet Progression +7
65 La France de toutes nos forces Progression +47
82 Gaulliste donc Villepiniste Progression +10
78 Barrejadis Progression +40

Il y en a d'autres, bien sûr.

Pour ma part, je regagne onze places, remontant à la 47e.

Bravo à celle qu'on aime, Quitterie.

11:08 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : politique, wikio, quitterie delmas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le rapport Balladur applique le programme de Bayrou ... de 2002.

Le rapport Balladur est téléchargeable (merci Pornichet). Dans l'ensemble, il est bon.

Les choix institutionnels qu'il fait sont efficaces : élection des exécutifs intercommunaux au suffrage universel direct en même temps que les communes, élection conjointe des exécutifs départementaux et régionaux au scrutin universel de liste.

Sur le redécoupage des régions, trois semblent aller d'elles-mêmes : la Bretagne, d'abord, retrouve la Loire-Atlantique qui lui avait été confisquée par Pétain au profit d'une région Pays de Loire dont aucune logique historique ne pouvait justifier l'existence. C'est d'ailleurs la nouvelle et très vaste région "Val de Loire" qui est la plus naturelle : de la Sologne au Maine, on voit bien la ressemblance des caractéristiques locales. La troisième région logique, c'est la Normandie réunifiée.

Pour le reste, les modifications n'ont pas fini de faire couler de l'encre, ce qui est leur but accessoire : dresser les régions de gauche les unes contre les autres, de façon à ramasser les morceaux.

La disparition de la Picardie est logique sur le papier : le sud du département de l'Oise est en fait culturellement francilien, l'est de l'Aisne est la Champagne, et la Picardie proprement dite n'est pas étendue. Cela étant, comme le souligne le président de cette petite région, le français est issu du picard et il est dommage d'en précipiter l'oubli.

Le regroupement de l'Alsace (unie en un seul département) et de la Lorraine ne sera pas, à mon avis, accepté par les Alsaciens.

Le rapprochement du Limousin et de l'Auvergne paraît une bonne idée : ces deux régions ont des caractéristiques communes assez nombreuses.

Le rattachement de la Vendée au Poitou est une justice historique (la Vendée est historiquement le "Bas-Poitou"), mais évidemment, la fusion du Poitou-Charente (un bigup en passant à Ségolène) et de l'Aquitaine, qui créerait une sorte de "région Plantagenêt",  ferait grincer des dents, même si les Charentes sont très liées à Bordeaux.

Les dispositions financières et fiscales sont plus complexes, on voit que le rapport corrige les assertions du présicule en chiffrant à plus de 22 milliards d'Euros (soit 11 % de leur budget) la perte de financement pour les collectivités locales de la suppression de la taxe professionnelle.

Cet aspect fiscal et financier mérite d'être potassé.

Voilà qui va intéresser Quitterie.

04/03/2009

L'Europe, c'est la paix.

Il faut se souvenir. L'oubli n'est pas toujours fécond. Il faut se souvenir de François Mitterrand, vieux, malade, usé, mourant, venant prononcer pour l'Europe son dernier grand discours dont les mots résonnent encore, quinze ans plus tard : "l'Europe, c'est la paix".

Il y avait là le témoignage d'un homme né pendant la guerre de 14, prisonnier et évadé pendant celle de 40, le témoignage d'une génération pour laquelle tout n'a été que sacrifice stupide et barbarie, dès qu'il s'est agi de concert des nations européennes, avant 1950.

Pour ceux de cette génération dont l'enfance et la jeunesse n'ont été qu'un long deuil, l'Europe a été l'utopie réalisable, le rêve tangible, atteignable, la révolution ultime des nations meurtries du vieux continent ensanglanté et mutilé. Le moyen, enfin, de faire taire les canons pour toujours et de faire travailler ensemble des peuples qui depuis des décennies s'opposaient, se battaient, se blessaient, se haïssaient.

Oui, la prodigieuse révolution historique qu'a été et que reste la construction europénne, c'est cela : transformer des ennemis en associés, en amis. Non pas amnésiques, ni angéliques, mais guéris : l'Europe, c'est la paix des braves.

Et dès lors, ce n'est pas un hasard si le dernier texte de ce très grand Européen qu'a été Daniel Riot, sur son blog, mêle le plus à vif des conflits qui se déroulent près de chez nous (le conflit entre Israël et le Hamas, les opérations à Gaza), l'idée du "vivre ensemble" et le nom de Strasbourg. C'est bien que l'Europe est cette même idée que ceux qui se croient inexpiables adversaires sont en réalité faits pour vivre ensemble, qu'ils le comprennent ou non, qu'ils l'admettent ou non. Et la construction européenne est la preuve tangible, la preuve par l'exemple, que de simples mécanismes politiques et institutionnels suffisent à créer la paix là où il n'y avait auparavant que la dévastation et le meurtre.

Nous avons le devoir d'entendre le testament des morts, de ceux qui ont subi la guerre dans leur chair, comme Mitterrand (ou tant d'autres, j'en ai connu, vous en avez connu, et on pourrait citer feu Geremek), ou de ceux qui, prenant le relais des premiers, ont consacré toutes leurs forces pendant des décennies à prolonger leur message, à le traduire, à le moderniser, à l'apprivoiser pour les peuples sans cesse amnésiques et les médias sans cesse aveuglés.

Je suis heureux que le beau texte de Quitterie sur Daniel Riot ait été repris par AgoraVox et par Betapolitique. Souvenons-nous aussi de ce que Riot a écrit, des dernières lignes de son blog, pour ne pas oublier que si nous faisons l'Europe, ce n'est pas seulement pour nous, Européens, mais aussi pour témoigner devant tous ceux qui souffrent de conflits dont ils sont les otages qu'aucune guerre n'est inéluctable, qu'il existe la paix et la concorde, que c'est possible, qu'il existe l'Europe, et que l'Europe, c'est l'espoir, un modèle, l'espoir pour tous.

28/02/2009

Bayrou : "Quitterie a fait un choix respectable".

Bayrou, lors de l'émission "Parlons Net", sur Internet, s'est expimé sur le départ de Quitterie : "Je lui avais proposé une tête de liste pour les Européennes qui lui assurait pratiquement d'être élue... Elle a choisi une forme de militantisme autre que politique, c'est un choix respectable. Je n'ai pas de doute que nous nous retrouverons".

Il y a donc une prise de position quasi-solennelle des dirigeants du MoDem sur cette question, qui tranche avec leur silence sur les accusations odieuses entendues auparavant et dont il faudra bien avoir raison.

EDIT : Il faut remercier Bayrou de cette mise au point, en attendant la suite.

Philosophiquement, on sent bien tout ce qui éloigne Bayrou et Quitterie l'un de l'autre : Bayrou veut DEVENIR. Il veut devenir président. Quitterie veut FAIRE. Elle veut aider les gens écrasés par la crise. La tension, jusqu'ici sous-jacente, entre leurs deux cultures personnelles s'est révélée à l'occasion de la préparation des Européennes et a abouti au choix de Quitterie de s'orienter vers d'autres activités que la politique politicienne.

EDIT : Cela ne veut pas dire qu'ils s'opposent sur l'essentiel, qui serait les idées, mais sur leur conception de la vie et de l'action.

Pour Bayrou, vieil UDF, il est impensable qu'on ne veuille pas DEVENIR députée européenne. Pour Quitterie, une double question se pose : comment FAIRE et pour quoi FAIRE ?

Maintenant, il reste à Quitterie à déterminer ce qu'elle veut faire. Quant à moi, je sais déjà ce qu'elle peut me demander : tout.

27/02/2009

Quitterie, sur France 4, précise ses idées.

EDIT : je modifie cette note après avoir revu l'émission sur le site de France 4.

Ceux qui ont une (EDIT) impatience depuis le retrait de Quitterie ne seront pas EDIT encore réjouis par les déclarations de Quitterie, ce soir, sur France 4.

Invitée de Yassine Belattar et du Belattar Show, Quitterie s'est expliquée sur son choix.

D'abord sur le recul par rapport aux partis politiques : "il est important pour moi de garder ma liberté de ton et de parole"... "les partis sont des appareils pour gagner les élections, pas pour apporter des réponses concrètes". Or Quitterie veut se placer dans le champ de ces réponses.

Ira-t-elle au PS ? "Aucune chance".

"Je suis sans parti fixe, sans parti du tout."

Va-t-elle créer autre chose ?

"Aujourd'hui, je ne crée rien".

Je dois dire que c'est là que beaucoup des amis de Quitterie seront déçus de la voir si en retrait : sur ce point, EDIT je bous d'impatience de la voir faire progresser ses réflexions.

Elle a poursuivi par son beau discours que nous, habitués de son blog et de ses discours, connaissons bien : "Aujourd'hui, on a mille façons de se connecter sur Internet" (pour trouver ensemble des solutions concrètes).

"Je reste militante, engagée, ... au service de la société."

"Il y a plein de gens dans la société civile qui sont en train de créer les conditions du changement."

"Il faut arrêter de déléguer et de trop attendre des politiques."

"Tout le monde, s'il le souhaite, peut rêver de devenir maître de son destin."

EDIT : la question de Belattar est la suivante : Internet, domaoine d'action ou seulement de réaction ?

EDIT Quitterie : Réaction, "on peut voir Internet comme un contre-pouvoir", et par exemple, "sur les tests adn", ce sont les citoyens qui ont fait reculer Sarkozy, "et non pas l'opposition".

EDIT : mais Internet est aussi un lieu d'action : "Le net est un art de vivre, un moyen très concret (par exemple) de créer des entreprises, il y a des gens qui se fédèrent" et qui se rencontrent (elle prend le cas de wikipedia mais ne peut pas terminer son explication).

Belattar l'interroge sur sa "cible" : les 18-40 ans, qu'elle veut voir mieux représentés. "Ils ne ne risquent pas d'être représentés à l'Assemblée" (elle parle du cumul et dénonce, de ce point de vue, l'absence de volonté des partis).

Elle revient à la charge sur les signes importants que la société pourrait se donner et donner à ses jeunes : "Là où le signe est important, c'est l'Assemblée Nationale EDIT et le Sénat". EDIT : "Si les 18-40 ans ne sont pas représentés, comment veut-on qu'ils votent ?"

EDIT : j'ôte ici une remarque faite par moi.

EDIT, Vivement qu'elle trouve l'axe précis qu'elle cherche, notre belle blogueuse favorite. Car vraiment, EDIT elle nous manque. Je l'attends sur des projets EDIT qu'elle a annoncés, EDIT et elle a tout mon soutien.

On l'aime quand même.

EDIT : L'émission est maintenant disponible sur Internet sur le site de France 4, en voici quelques images :

Image 4.pngImage 35.pngImage 45.png

26/02/2009

Proposer des solutions aux gens.

Expliquer aux gens que l'on va résoudre leurs problèmes à leur place, c'est le traintrain, la routine, pour les partis politiques en temps d'opposition : la majorité ne gouverne pas bien, nous ferions mieux, nous résoudrions tous les problèmes. Seulement voilà, ce discours sonne creux, parce qu'il est tenu alternativement par l'un et l'autre camp, et qu'à chaque fois, les belles promesses de succès contenues dans les programmes électoraux se soldent par les mêmes échecs accompagnés des mêmes dérives.

En vérité, si les partis politiques voulaient jouer leur rôle, ils contribueraient à la propagation d'idées de solutions dont les gens eux-mêmes seraient les acteurs, et non seulement les cibles. Ils feraient effort d'humilité, ne prétendraient pas à plus que le possible, et contribueraient avant tout à la transmission.

C'est en ce sens, je crois, que Quitterie souhaite voir l'action politique se réformer, voire se révolutionner.

17:53 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, économie, crise | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook