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22/09/2008

Des idées pour réveiller la blogosphère ?

Nicolas Voisin, de Nuesblog, se plaint de la grisaille et de la monotonie qui envahit la blogosphère politique et lance une proposition pour trouver un métamédia sous forme de métablog, c'est-à-dire un peu plus qu'un blog collaboratif, puisque chacun y serait maître de son flux, forme et contenu. Une idée à lire et à débattre.

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Le Sénat à gauche en 2011 ?

On comprend mieux l'empressement de l'UMP à se soucier des régionales de 2010 : outre que cela leur permet de ne pas parler des européennes sur lesquelles ils sont particulièrement embarrassés, ils savent aussi que ces élections du printemps 2010 sont leur dernière chance de conserver le Sénat. S'ils les perdent, s'ils ne reprennent pas de régions (et même dans ce cas-là, rien n'est sûr), il y a fort à parier que le Parti Socialiste s'emparera de la présidence du Sénat en septembre 2011.

Fait logique, d'ailleurs, et j'ai expliqué hier comment le PS était devenu le parti de la défense des territoires, non plus seulement comme autrefois contre les empiètements du pouvoir central, mais contre le reflux des services centraux et des services publics en général.

C'est donc d'autant plus paradoxal de voir des gens qui se disent centristes et qui sont de plus en plus empressés à se regrouper avec l'UMP qui pourtant meurtrit les principes les plus fondamentaux défendus par feue l'UDF : les pouvoirs locaux, la bonne gestion, la bonne gouvernance, l'Europe. Finalement, d'eux ne reste plus qu'une vérité : le conservatisme réac, celui qui plombe la droite justement.

Ce centrisme-là n'a pas de nom, en tout cas pas celui du Mouvement Démocrate.

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21/09/2008

Quitterie Delmas : "Ensemble pour un Paris Démocrate", la vidéo.

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Pour le pluralisme au Sénat.

Le mode d'élection des sénateurs, chacun le sait, brille par son archaïsme. La logique de l'existence de cette assemblée est certes forte : dans un pays, la France, où le pouvoir central est très puissant, il faut une institution qui porte la voix des pouvoirs locaux. Cette fonction de résistance a longtemps fonctionné sans heurt. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.

Tout d'abord, l'État se retire des territoires (sans doute pour préparer une évolution vers un fédéralisme régional) et le Sénat n'y peut rien ; qui pis est : il ne fait rien de notable pour s'y opposer, dominé qu'il est par la logique majoritaire. Un Sénat aux ordres du pouvoir central, c'est le monde à l'envers.

Ensuite, les sénateurs n'ont pas le monopole de la représentation locale, ils la disputent aux députés et aux grands élus locaux que sont les présidents de départements et de régions et les maires des grandes villes et présidents de grandes agglomérations.

Enfin, la résistance des pouvoirs locaux est désormais incarnée par la gauche, qui a repris la fonction longtemps assumée par l'UDF. Aujourd'hui, le parti des territoires, avec ses qualités et ses défauts, c'est le Parti Socialiste. Or le Sénat n'a pas de majorité dominée par le PS.

Celui-ci crie au scandale, avec d'ailleurs des raisons, car les petites communes n'ont pas besoin d'une assemblée parlementaire rien que pour elles. L'équilibre entre les différents type de collectivités locales est mauvais, chacun le sent bien. Cependant, étant donné la façon dont les groupes politiques fonctionnent en France, ce dont le Sénat a besoin, c'est surtout d'une majorité flottante, d'un pluralisme réel. Ainsi les langues seraient-elles libres et les votes en conscience.

Il n'est pas normal qu'un tiers seulement des sénateurs soit élu à la proportionnelle et qu'ils le soient dans le cadre départemental : une proportionnelle sur quatre sénateurs garantit en fait le pouvoir des grands partis et n'offre rien aux petits. Dans un cadre régional, sur quinze ou vingt sénateurs, la proportionnelle jouerait réellement.

Souhaitons en tout cas que le scrutin d'aujourd'hui renforce les petits groupes et crée de l'instabilité et de la pluralité au Sénat.

Comme je l'ai déjà dit, je ne serais pas malheureux que se crée un groupe démocrate.

20/09/2008

"Ensemble pour un Paris démocrate" à Paris XVIe.

Une vingtaine d'adhérents du XVIe arrondissement de Paris se sont réunis ce soir dans un café, rue de Passy, pour débattre de l'avenir du Mouvement Démocrate parisien. Outre Marie-Jeanne Chevallereau qui anime la section, Stéphane Cossé qui s'occupe d'une commission de réflexion, Philippe Claverie producteur audiovisuel, Frédéric Engel multicarte des lettres, Béatrice Lecouturier numéro deux de notre liste municipale, Françoise Tauzinat qui décide d'investissements d'un fonds social, Hugues de France architecte qui rentre de Dubai où il travaille en ce moment, Nathalie Lévy qui nous a rejoints après avoir figuré sur la liste sans étiquette de Claude Fain aux municipales du XVIe, Christian Grau candidat sur la liste de la conférence nationale, Mireille Cauvin candidate également, bref, une vingtaine, petit chiffre pour cet arrondissement, explicable à la fois par le beau soleil qui enchante Paris, par les journées du patrimoine, et par le fait que la section s'est déjà réunie cette semaine pour un café démocrate autour de Jean Peyrelevade. Fabien Neveu assumait l'articulation entre les régionaux de l'étape et les intervenants extérieurs, puisqu'il est adhérent du XVIe tout en devenant la cheville ouvrière de l'Internet de la campagne interne. Avec lui, ce sont trois de nos colistiers qui se sont déplacés de l'autre moitié de Paris : Nora Missaoui candidate sur la liste du conseil départemental, Armand Hennon et Virginie Votier candidats sur celle de la présidence.

Armand Hennon a clairement posé les enjeux du vote, répondu aussi aux questions sur l'autre liste. La conclusion a été qu'il y a des bons candidats sur les deux listes, sans doute une divergence de ligne politique, mais que tout le monde souhaite travailler ensemble après le vote. Marie-Jeanne Chevallerau a insisté sur les qualités propres de Marielle de Sarnez, j'ai évoqué la campagne européenne à venir et le fait que François Bayrou sera plus fort si celle qu'il nomme son "bras droit" est confortée par les adhérents parisiens.

Virginie Votier (qui a été félicitée pour son récent anniversaire), enfin, a recruté pour ses commandos téléphoniques et est repartie avec une liste bien pleine d'horaires de relance téléphonique, qui s'ajoute à la très grand activité de son équipe. Nous avons pu mettre l'accent sur l'équilibre entre expérience et jeunesse sur ces listes, incarné par exemple par le tandem Jean Peyrelevade - Quitterie Delmas.

Quelques photos :

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Stéphane Cossé et Béatrice Lecouturier

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Les mêmes avec Guilhem et j'ai le nom du quatrième, sur la gauche, sur le bout de la langue.

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Béatrice Lecouturier, Marie-Jeanne Chevallereau, Armand Hennon (cliquez pour agrandir).

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Une séance très studieuse.

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Marie-Jeanne Chevallereau, Armand Hennon, Philippe Claverie, François Engel, Françoise Tauzinat.

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François Engel, Christian Grau, Virginie Votier, Nora Missaoui, Fabien Neveu (cliquez pour agrandir).

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Marie-Jeanne Chevallereau, Armand Hennon, Philippe Claverie, Hugues de France, Frédéric Engel.

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Pour une fois, Virginie a pris la parole.

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Avec conviction.

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Mireille Cauvin est arrivée un peu en retard et s'est assise discrètement près de Stéphane Cossé.

Paris 16e : la fête contre l'environnement.

Les forains sont des gens coriaces. Ils versent toujours leur redevance d'utilisation des espaces publics (en diazines de milliers d'Euros) en espèces et ne se déplacent jamais sans armes. Campion, patron des forains français, avait la réputation d'être très proche de Jacques Chirac.

À la fin de l'époque Chirac, c'est-à-dire au début des années 1990, deux maires d'arrondissement UDF tentèrent de lutter contre l'implantation de fête foraine sur leurs pelouses. Le premier était le vieux Paul Pernin, dont la pelouse de Reuilly, dans le XIIe, était chaque année dévastée. Le deuxième, Pierre-Christian Taittinger, voulait protéger la pelouse de la Muette, dans le XVIe.

Pour Pernin, les choses n'allèrent pas sans difficultés : il y eut une vague d'attentats à la bombe artisanale de petit format, localisée dans son arrondissement, durant de longs mois. En 1995, le vieux passa la mairie à son fils Jean-François (qui la perdit d'ailleurs en 2001).

Taittinger, lui, réussit à repousser la "Fête à Neu-Neu" à un autre endroit, plus loin, sur un site moins gênant.

En effet, la pelouse de la Muette est un poumon et un lieu de promenade pour les habitants du XVIe arrondissement. Vous me direz "quelle importance ? le 16e est un arrondissement de riches, qui d'ailleurs vote à 80 % Sarkozy". C'est vrai, sauf que l'éventail social des (environ) 150 000 habitants de l'arrondissement est bien plus ouvert qu'il n'y paraît et, le week-end, les familles et les gamins fauchés trouvent là un lieu de repos et de distraction gratuit, on y pique-nique, on y joue au ballon, bref c'est un parc où la pelouse est ouverte au jeu.

Or il faut savoir qu'une fête foraine est une dévastation profonde pour une terre : elle écrase l'herbe par le piétinement et par l'implantation des attractions. Il suffit de s'y promener quelques minutes (je l'ai fait) pour se rendre compte que la fête foraine, du point de vue de l'herbe, c'est Attila.

Écraser l'herbe juste avant l'automne signifie qu'elle ne repoussera pas avant l'hiver, que la pelouse sera par conséquent inutilisable et que, s'il fait beau un week-end, les gens devront prendre un moyen de transport et aller s'aérer ailleurs.

Plus encore : non seulement l'herbe est écrasée, mais en plus la terre est battue, elle devient dure, l'eau de l'automne et de l'hiver, nécessaire à la nappe phréatique et aux racines des arbres, ne pourra pas pénétrer le sol, elle glissera en surface jusqu'aux évacuations, elle s'en ira vers les égouts. Ce sera un engrenage néfaste à la végétation et au sous-sol.

Plus encore : l'ensemble de la pelouse n'est pas exploité par la fête foraine. Si l'espace utilisé est fermé à l'usage public (ce qui paraît raisonnable) pour être (aux frais de la Ville de Paris, merci les forains) retourné puis réensemencé, le reste de la pelouse sera suremployé pendant l'hiver et abordera le printemps dans le même état de dévastation que l'autre, ce qui contraindra à le fermer durant toute cette période, ce qui obligera à surutiliser la partie fraîchement rouverte, qui sera assez vite dans un état navrant.

La seule consolation, c'est que ce cycle aboutit nécessairement à ce que la fête au Bois suivante, au même endroit se passe dans la GADOUE.

Ca leur apprendra.

Par ailleurs, je signale qu'un certain nombre d'attraction sont visiblement vétustes et dangereuses.

Je souhaite donc que le Mouvement Démocrate, la liste que nous élirons samedi prochain, prenne fermement position pour que la Fête au Bois regagne l'emplacement qui avait été dévolu à la Fête à Neu-Neu.

Delanoë commissaire politique.

Le vertueux Bertrand Delanoë en simple commissaire politique ?

Voici une vidéo qui le suggère.

Je rappelle que Max Guazzini, patron de l'équipe de rugby du Stade Français, a été le n° 2 de NRJ. Quand on sait les privilèges dont jouit cette équipe, on reste un peu rêveur. On voit d'ailleurs son nom apparaître dans les pages reproduites dans l'article de Bakchich.

Merci Bakchich.

 

 

10:38 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, delanoe, nrj, ps | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/09/2008

"Parlez-moi de la pluie", chronique de l'anti-bling-bling.

"Parlez-moi de la pluie" est le début d'une chanson de Georges Brassens, une chanson sur l'adultère. Curieusement, c'est la mélodie d'une autre chanson de Brassens (d'ailleurs écrite pour une fois par un autre) qui rythme lentement le nouveau film d'Agnès Jaoui coécrit avec Jean-Pierre Bacri : celle des "Passantes", une chanson sur les occasions manquées, ou plutôt sur les actes manqués.

Le trio Djamel-Jaoui-Bacri, dans une situation humaine très complexe, très riche et troublante, y fait preuve d'une grande humanité. Agnès Jaoui, écrivaine féministe qui entre en politique, y trouve des accents dignes de Quitterie Delmas sur la crise de représentativité de notre démocratie. Jean-Pierre Bacri, rêveur, bordélique, un peu minable, drôle pour le spectateur dans un genre doux-amer. Djamel Debbouze, un vrai tournant dans sa carrière, délaisse la provoc pour la complexité d'un rôle qu'il assume dans la vie : marié à une jolie jeune femme, mais confronté à l'amour qu'une autre a pour lui.

Tous sont d'une justesse millimétrée.

C'est filmé inégalement, mais tant pis, c'est du bon cinéma qui cherche la vérité sans effet.

Il faut savoir aimer et ne pas laisser passer sa chance.

18:31 | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : cinéma, jaoui, bacri, debbouze | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Sarkozy : "mon ami Daniel Cohn-Bendit".

Une fuite de propos off, soigneusement organisée on s'en doute, a été lue par "Le Canard Enchaîné" qui les relate cette semaine. Sarkozy y distribue bons et mauvais points. Le PS ? "Je suis leur DRH" ; Bayrou ? n'en finira pas de traverser le désert ; Cohn-Bendit ? "mon ami Cohn-Bendit".

Je crois que si Eva Joly lit ce texte, elle va avoir une attaque.

Allez, chiche, on lui donne ?

Toujours pas de proportionnelle...

Lors de la révision constitutionnelle, la majorité disait à François Bayrou : "La proportionnelle, ça ne relève pas de la constitution, mais de la loi organique, vous verrez". Or voici que François Fillon vient de présenter au conseil des ministres le prochain projet de loi organique pour l'élection des députés et ... pas de proportionnelle. Vous êtes surpris ?

Sénatoriales : fin de parcours pour 42 sénateurs dont quelques figures.

Pour certains hommes politiques, entrer au Sénat est une façon de prendre sa retraite. À Paris, Jacques Dominati laissa ainsi sa circonscription législative à son fils en 1993 et entra au Sénat en 1995.

Pour d'autres, quitter le Sénat signifie la fin du parcours politique. C'est le cas de 42 sénateurs énumérés par le Figaro.

Parmi eux, de nombreuses figures de la vie politique bretonne : Louis Le Pensec et Charles Josselin incarnent toute une époque de la Bretagne. Tous deux ont été ministres et ont occupé le devant de la scène politique durant de très longues années. Yves Fréville a été député avant de passer au Sénat et c'est son père, Henri Fréville, plutôt que lui-même, qui a dominé la scène politique locale. Henri Fréville, un centriste, maire de Rennes, se retira en 1977 et laissa sa mairie à Edmond Hervé qui vient de la transmettre à son tour. Le retrait concomitant de Fréville et d'Hervé prend un tour de double fait marquant, symbolique. Alain Gérard, éternel second du maire de Quimper Marc Bécam, vient de quitter sa mairie sans éclat et quitte le sénat sans bruit, il pourra toujours aller faire ses courses chez ses proches, les Leclerc.

Paulette Brisepierre, sénatrice des Français de l'étranger, est une figure considérable au Maroc et on m'a dit qu'Agathe de la Fontaine, dont j'ai célébré le mariage (raté) avec le footballeur Emmanuel Petit, était sa petite-fille.

Souhaitons une bonne retraite à ceux qui la prennent et espérons que là aussi, la nouvelle France s'épanouisse en conquérant de nombreux postes.

 

18/09/2008

"Ensemble pour un Paris démocrate" ce soir avec Quitterie Delmas à Paris XIe.

La campagne des élections internes du 27 septembre bat maintenant son plein, comme l'explique très justement Quitterie sur son blog (le lien remarche). Ce soir, avec elle, Armand Hennon, homme du juste milieu, et Virginie Votier, tous deux candidats à la présidence collégiale du MoDem parisien, présenteront le projet du collectif "Ensemble pour un Paris démocrate" dans le XIe arrondissement de Paris.

N'hésitez pas à consulter le blog collaboratif du collectif.

Je figure sur la liste des candidats pour le conseil départemental et pour la conférence nationale. En consultant ces deux listes de plus de 350 noms chacune (!), je leur trouve un bon équilibre géographique et "historique". Elles me paraissent très représentatives.

Il y a des contestations sur certains aspects du vote et, pour l'avenir, il me semble que le CCC national, le médiateur et la CCC départementale devraient chacun ouvrir un blog pendant la période électorale, de façon à communiquer de la façon la plus claire.

Quoi qu'il en soit, je suis solidement arrimé au collectif "Ensemble pour un Paris démocrate".

L'Amérique se cherche-t-elle un nouveau modèle de croissance ?

François Bayrou le rappelait lors de l'Université de rentrée des Démocrates, les États-Unis ont opéré, dans les années 1970-80 un revirement profond de leur modèle de croissance : jusque-là, c'est par la classe moyenne que l'essor se nourrissait, par l'accession du grand nombre à une consommation abondante, et donc par un modèle fondé sur un enrichissement des modestes. Avec le reaganisme, l'inégalité est devenu le moteur de la croissance. Bayrou en concluait : "méfions-nous car, voyez-vous, ça marche ! ce système marche !"

Ah bon ?

Est-ce si sûr ?

La crise actuelle n'est-elle pas au contraire le fruit de l'accentuation des inégalités depuis 25 ans ? Le fait que l'on évoque sans cesse la crise de 1929 (et non pas celle de 1973) n'est-il pas significatif du fait qu'inconsciemment, nous savons que c'est parce que le pouvoir américain est revenu sur de nombreuses réformes du "new deal" de Roosevelt qu'aujourd'hui les États-Unis sont plus fragiles qu'hier ?

La croissance par l'inégalité s'est accompagnée d'un développement faramineux des nouvelles technologies de l'information. Le moteur de la croissance, dans le dernier quart de siècle, ce fut l'informatique, puis ce qu'on appelait au début en France (vers 1986-7) les "autoroutes de l'information", l'Internet. Or le modèle américain, comme Cendrars le montre très bien dans son roman "L'Or", est fondé sur la logique des filons, on trouve un filon, tout le monde se précipite, on exploite le filon, on l'use jusqu'à la corde, jusqu'au-delà de l'épuisement, puis on passe à un autre filon. Et le filon informatique est tari, il porte encore une croissance, certes, mais insuffisante pour devenir le moteur d'une économie. Il est en vitesse de croisière. Il faut donc trouver un autre filon.

Pour certains, c'est la guerre. La logique de la guerre en Irak est en effet très keynésienne, du point de vue américain : par la dépense publique, on relance la croissance. La recherche militaire peut servir à toute l'économie, Internet est là pour le prouver, et donc non seulement la fabrication d'armes nourrit des ouvriers, mais la reherche des industries d'armement propose l'avenir. C'est la logique de Bush et celle de McCain. en fait, c'est un échec, car rien n'en est sorti de solide cette fois-ci.

L'autre hypothèse que l'on rencontre, c'est l'économie durable, l'économie écologique. Là, les gisements de croissance sont énormes et les industriels américains, paraît-il, déjà tout prêts, dans les starting-blocks.

Seulement, cette économie-là nécessite des revirements culturels profonds de l'Amérique. Elle est incompatible avec McCain, incompatible avec le tout-pétrole, avec en fait tout ce qui s'est dit et pensé dans les milieux américains depuis déjà de nombreuses années.

La croissance par l'écologie, si elle voit le jour, signifiera donc une nouvelle mutation en profondeur de l'éthique sociale, sans doute un retour vers l'idée d'égalité, de développement par le grand nombre. La crise actuelle solde peut-être la période précédente, ce n'est peut-être qu'une épouvantable purge avant un rebond qui sera salutaire dans tous les sens du terme, et que les Américains, ont le voit bien, identifient clairement avec Obama.

11:32 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : économie, international, états-unis, bayrou | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/09/2008

"Coup de foudre à Rhode Island", c'est l'automne.

On a vu tout récemment Steve Carell dans "Max la Menace", un film bien moins drôle et irrévérencieux que la série tv dont il est tiré, mais où Carell promène sa gouaille sérieuse, sa mâchoire carrée, son regard droit, son nez cyranesque et son ironie égarée. Le voici dans une solide comédie sentimentale.

Il est un chroniqueur d'une feuille locale, spécialisé dans la vie quotidienne. Sa chronique s'intitule "Dan in real life", qui est le titre du film en anglais. Quadragénaire, il est veuf et père de trois filles blondes. Le coup de foudre le terrasse lorsqu'il rencontre Marie (Juliette Binoche), une Française qui craque instantanément. Hélas, elle est avec un autre...

21:35 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, steve carell, juliette binoche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quelqu'un connaît-il quelqu'un de l'administration de hautetfort ?

J'ai déjà écrit deux fois à l'administration de la plateforme hautetfort pour signaler que la fonction "lien url" des notes de mon blog était inefficace et paralysée par un préfixe qui se colle inévitablement aux adresses url des liens, mais la plateforme hautetfort, d'habitude plus efficace elle aussi, n'a rien fait, ni même répondu. Alors...

C'est d'autant plus regrettable que j'ai cru utile de signaler le mot de soutien au collectif "ensemble pour un Paris démocrate publié par Quitterie Delmas sur le site du collectif, à l'adresse suivante :

http://www.pourunparisdemocrate.fr/?p=100

20:03 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : blog, quitterie delmas, hautetfort | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"La Chinafrique", de Serge Michel et Paolo Woods.

Hier soir, un certain nombre de colistiers d'"Ensemble pour un Paris Démocrate" se sont réunis au café "Alter-Mundi", dans le 11e arrondissement de Paris. J'y ai bu un whisky-coca où le coca était un (b)reizh cola équita, Quitterie a choisi un vin blanc bio (du cheverny) et, au mur, il y avait une affiche stigmatisant le pillage de l'Afrique par l'Europe. Le livre que je vais décrire ici donnera matière à une nouvelle affiche, déjà plus grosse que l'autre : stigmatisons le pillage de l'Afrique par la Chine. Quoique.

Serge Michel et Paulo Woods ont fait un travail de journalistes de terrain, ils se décrivent dans les rues, dans les forêts, dans les ports, de l'Afrique. Ils entendent les petits enfants africains mendier en interpellant les passants en mandarin (càd en chinois). Ils dialoguent avec des ministres guinéens. Ils constatent la mise en exploitation de la forêt du bassin du Congo, la deuxième du monde après l'Amazonie, pourtant protégée moyennant financement de l'État américain. Ils déjeunent d'un couscous chez un Tunisien en Chine. Bref, ils vont là où ils pourront recueillir des info de première main.

Le premier constat est logique : les pays africains, lassés des exigences démocratiques que leur imposent de plus en plus la France et l'Europe, se tournent vers une puissance qui, comme autrefois la France, ne met pas les yeux dans leurs affaires politiques, et leur fournit armes et équipements publics, et juteuses commissions.

L'implantation massive de la Chine n'est toutefois pas sans avantages réels pour l'Afrique : alors que l'Europe et les États-Unis se contentent souvent d'emporter les matières premières pour les transformer chez eux, la Chine fait des efforts supplémentaires. L'exemple est celui de la bauxite. La Guinée regorge de ce minerai qui est essentiel pour l'aluminium, mais n'a jamais été capable de le transformer elle-même, faute d'une suffisante production domestique d'électricité. Les compagnies européennes expliquent que la construction de barrages n'est pas leur métier et végètent dans leurs pantoufles commerciales. La Chine, elle, à l'ancienne, comme dans les années 1960, a une capacité de mobilisation politico-administrative qui lui permet de proposer des barrages, les installations liées, les usines etc. Qui s'empare donc de la bauxite guinéenne ? La Chine. Et la Guinée y gagne de nouveaux moyens de production d'énergie et des emplois pour ses ressortissants.

On voit là un double mécanisme politique et commercial où le dynamisme chinois fait merveille, cependant que l'absence de démocratie de ce pays est un atout dans un continent où la démocratie est minoritaire.

Il existe un troisième mécanisme, au fond plus classique : les normes internationales imposent de plus en plus aux pays africains le recours à des marchés publics pour leurs équipements majeurs. Dans ces marchés publics, les Chinois gagnent, parce que leur personnel est moins exigeant, par exemple. Donc de nouveau, le dynamisme commercial.

Résultat : la Chine est devenu le deuxième partenaire commercial de l'Afrique, dépassant la France.

On peut lire ce livre pour découvrir l'Afrique nouvelle, engagée dans les processus de la croissance des puissances émergentes. On peut d'autant plus le lire qu'on ne sait pas ce que tout cela va devenir dans la crise qui s'annonce et dont on ne connaît encore ni la profondeur, ni l'étendue, ni la durée.

(Grasset)

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16/09/2008

La troisième tour du World Trade Center s'est effondrée.

Lorsqu'un ouragan terrible dévasta la Bretagne, mi-octobre 1987, des forêts entières furent réduites à néant, les résineux tombèrent les premiers, et avec eux une myriade d'espèces forestières de toutes les natures et de toutes les tailles. Quelques mois plus tôt, en me promenant dans des bois que je connaissais bien, un spécialiste, qui s'y promenait avec moi, me montrait les signes d'un affaiblissement qui, peu à peu, gagnait le tronc de ces arbres et qui finirait par les tuer. Selon lui, l'origine du mal se situait dans la sécheresse de 1976 et dans le fait que, par la suite, rien n'avait été fait pour panser les plaies. L'ouragan s'abattit sur des végétaux qui lentement, imperceptiblement, périclitaient. Ce fut un carnage.

L'ouragan qui depuis un an dévaste la finance américaine est semblable à celui dont les Bretons se souviennent : il frappe des organismes qui, lentement, cuvaient la grande meurtrissure de l'effondrement des "tours jumelles" et de la paralysie du principal centre financier mondial. Il faut se souvenir des mois, longs mois, qu'il fallut à Wall Street pour retrouver un fonctionnement normal malgré le traumatisme et la cicatrice béante de "ground zero". De longs mois à retisser la toile financière, des efforts pour faire repousser des billets verts dans la poussière sale et amiantée des vestiges des tours.

La titrisation des créances douteuses que l'on englobe sous le vocable des "subprimes" relève de cette logique de reconstruction, de réinvention de la richesse à partir du néant.

Qu'on ne s'y trompe pas : la crise avait commencé dès avant le 11 septembre. C'était comme une perte de substance, une fuite de gaz, que le 11 septembre a transformée en déflagration, en implosion. Par la suite, les artifices et les efforts, conjugués aux effrayantes dépenses de guerre, ont permis aux États-Unis de retrouver une croissance apparente. Mais les artifices finissent toujours par se dévoiler, par se payer cash. C'est ce qui arrive avec la faillite de Lehman Brothers, celle masquée de Merryll Lynch, acteurs historiques de la finance américaine et mondiale, et le séisme qui ébranle de proche en proche tout l'édifice financier international. Cash. Ce qui se cache se paie cash, on ne peut pas indéfiniment jouer à cache-cash.

Nous devrions nous réjouir (un peu jaune tout de même) de ces faillites : ceux qui affirment que l'argent ne doit pas être le roi du monde y trouvent une approbation, mais plus encore, nous qui dénoncions la financiarisation de l'économie, nous avons là la preuve la plus flagrante que nous avions raison : la titrisation est le degré un de la financiarisation et l'effondrement du système des subprimes est la démonstration grandeur nature de la folie inhumaine de cette financiarisation qui, tôt ou tard, aboutit au drame, parce qu'elle tente de faire faire indéfiniment des petits au même petit tas de billets verts. La multiplication des pains, ça a peut-être existé, mais on n'en est pas sûr et, de toutes façons, on n'a pas vu ça depuis près de 2000 ans, alors il faut admettre qu'on est toujours rattrapé par la valeur réelle des choses et qu'on ne peut pas indéfiniment traire la même vache sans lui faire faire des veaux de temps à autre.

Les réactions en chaîne ne sont pas terminées : les entreprises en première ligne se battent pour ne pas avoir à inscrire trop de dépréciation d'actifs, mais une fois qu'elles ont atteint leur point de rupture, elles deviennent elles-mêmes des actifs à déprécier, dépréciation qui pèse dans les comptes d'autres entreprises qui, à leur tour, en sont fragilisées, et ainsi de suite.

700 milliards de dollars de dépréciation ont déjà été constatés, dit-on, et il y en a encore au moins autant à révéler.

L'État américain a pris, avec Fanny et Fred, plusieurs centaines de milliards à sa charge, qui s'ajoutent aux centaines de milliards de dollars du déficit déjà programmé. Viendra-t-il un temps où l'État américain lui-même ne pourra plus mettre au pot ? C'est possible. Et c'est ce genre d'engrenages qui, à la suite de la participation de la France à la guerre d'indépendance américaine, a produit la Révolution française.

Or étant donné les pratiques de plus en plus cruelles, inégalitaires, népotiques et corrompues du pouvoir américain, il y a de quoi s'interroger sur la santé de la démocratie américaine.

À suivre de près, donc.

14/09/2008

Quitterie Delmas, portrait d'une Européenne.

Au moment où se dessine la perspective d'un nouveau projet du Mouvement Démocrate incarné par Quitterie Delmas, il m'a paru utile de faire le portrait de celle dont je fais d'habitude l'éloge.

Chacun la connaît, chacun en a son opinion. Tout le monde reconnaît son énergie, sa volonté, sa présence, son charisme. Quelques-uns la critiquent quand ils ne la connaissent que par ouï-dire, la jugeant par la rapidité de sa trajectoire plus que par le sens de ses actes. On la décrit souvent ambitieuse, on la découvre modeste, appliquée, impliquée. Elle joue son rôle.

Lors de l'élection du collège des adhérents du Conseil National, elle sut bâtir une liste solide, équilibrée, pluraliste, ouverte sur une géographie étendue. Elle conçut une campagne novatrice, non pas vers les adhérents, mais fondée sur le soutien apporté aux candidats aux municipales. Elle démontra maturité, représentativité, créativité. Partout, ceux qui la rencontraient tombaient sous son charme, non seulement comme femme, mais surtout comme volonté politique en marche.

Qui est-elle ?

Elle a trente ans. Elle est née quand Raymond Barre était premier ministre. Son enfance et son adolescence ont eu la république de Mitterrand pour décor. Elle a eu vingt ans quand Chirac était président et Jospin premier ministre.

Ce n'est pas une Parisienne pur sucre : elle a fait ses études supérieures (une école de commerce) à Angers, dans l'Ouest, et son premier travail (eh oui, elle a travaillé comme tout le monde, c'est si rare en politique...) dans le Morbihan, en Bretagne, non loin du berceau de sa famille maternelle. Par la suite, elle a vécu deux ans à Bruxelles, concevant des campagnes de communication pour des ONG.

Elle se décrit comme irrésistiblement impliquée dans l'oeuvre pour les autres, dans la représentation : déléguée de classe dans le secondaire, activiste du BDE et organisatrice d'animations créatives au cours de ses études supérieures. Le travail dans le secteur marchand ne pouvait pas la satisfaire, il lui fallait agir pour autrui ; de là vint le travail associatif. Puis comme la sujétion de nombreux projets des ONG à des décisions politiques la laissait frustrée, elle décida de prendre le problème à bras le corps et de s'engager.

Elle adhéra à l'UDF en 2003, choisissant une formation politique qui lui permettait de concilier ses amitiés personnelles de gauche et d'ailleurs, et son enracinement familial de centre-droit. Très vite, elle comprit que l'activité maison de cette UDF finissante était les élections internes. Elle fit ses première armes dans un scrutin concernant les jeunes démocrates. Elle s'y fit remarquer : l'année suivante, elle figurait en 23e position sur la liste de l'UDF pour les élections régionales. Cette liste dépassa les 15% mais ce n'était pas suffisant pour faire d'elle une élue.

C'est à l'occasion de cette campagne que j'ai eu mon premier contact avec elle. J'avais levé le pied, me consacrant à mes ouvrages historiques bretons, et je ne participais plus guère aux activités du mouvement. Quitterie, candidate active, fit de la relance téléphonique et il se trouva que je figurais dans sa liste. Elle me téléphona, j'indiquai que bien entendu je voterais pour la liste UDF d'alors et que je distribuerais quelques tracts, jugeant que mon statut d'ex-élu avait là un sens et une utilité.

Elle fut recrutée vers cette époque par l'UDF et travailla durant presque trois ans pour le parti, se faisant connaître, tissant des réseaux, participant à l'élargissement de l'assiette politique étroite de feue l'UDF finissante.

Je fis sa connaissance en 2005. C'était lors d'une soirée qui avait lieu au stade Jean Bouin, dans mon arrondissement (celui où joue le Stade Français de rugby). Marielle de Sarnez et le maire du XVIe arrondissement d'alors, Pierre-Christian Taittinger, avaient eu l'idée de permettre aux adhérents de l'UDF (le parti de loin le plus européen, historiquement européen) de regarder ensemble l'émission où Jacques Chirac, président de la république, dialoguait avec des jeunes. Ce soir-là, je vis Quitterie pour la première fois.

Elle était supposée accompagner Marielle de Sarnez si celle-ci entrait au gouvernement. À cette époque, en effet, il était question que Chirac remplaçât son premier ministre Raffarin, on savait que ce serait par Dominique de Villepin, et on disait que ce dernier avait proposé à deux de nos amis au moins de siéger dans son gouvernement : Marielle et Jean-Christophe Lagarde étaient les deux noms qui revenaient le plus souvent, surtout celui de Marielle.

Je faisais partie des gens qui déconseillaient le choix de participer à la majorité. Non pas par animosité contre Villepin d'ailleurs, mais parce qu'il était manifeste que son gouvernement, doté de la même inspiration et encadré des mêmes bornes que le précédent, ne pouvait pas réussir à redresser le pays et à engager les profondes réformes qui s'imposaient. Il ne pouvait qu'échouer, entraîné sur la même pente savonneuse que le précédent, il ne pouvait que couler, nous disions en substance, que c'était "le Titanic". Nous ne nous trompions pas, hélas pour la France.

Toujours est-il qu'il y avait une effervescence particulière pour Quitterie et pour sa déjà inséparable amie Virginie Votier. Elles se trouvaient au milieu du gué avec Marielle, entrant ou non avec elle au gouvernement.

Je me souviens d'une soirée de fin de campagne référendaire, dans le Xe arrondissement, au bord du canal, et de Quitterie toute orange.

À peu près vers la même époque, une fois écartée l'hypothèse gouvernementale, Quitterie se lança dans une campagne pour la présidence nationale des jeunes démocrates. Il devait s'agir de succéder au successeur de Jean-Christophe Lagarde (qui tirait encore les ficelles du mouvement jeunes) et, connaissant la prudence et l'organisation de Lagarde, je savais d'avance qu'elle n'avait aucune chance de réussir, mais elle fit une campagne si éblouissante, là encore mobile, au contact, partout à la fois, qu'elle obtint un score remarquable qui me donna à penser que, sans les "précautions" de Lagarde, elle aurait probablement gagné haut la main.

En revanche, cette campagne fut l'occasion d'un refroidissement momentané de ses relations avec Marielle, car cette dernière insistait pour qu'il n'y eût qu'une liste et que Quitterie acceptât de se joindre à son concurrent. "Je ne fais pas de deal" fut alors le leitmotiv de Quitterie. Elle trouvait que son rôle était la présidence des jeunes, et défendait son opinion.

Or elle se trompait. Car s'il est vrai que Quitterie a bien à porter la voix des jeunes, ce n'est pas parmi les jeunes, mais bien dans le grand bain du mouvement tout entier. C'est ce qui apparut quelques mois plus tard à l'occasion de la campagne présidentielle, où elle anima l'élan spontané des blogs bayrouistes avec le charisme que l'on sait, avec aussi une finesse d'analyse et une clairvoyance qui l'ont fait remarquer à l'intérieur du mouvement comme à l'extérieur.

Sans doute se fit-elle trop remarquer, puisqu'on tenta de l'écarter du chemin qui était pour elle le plus naturel. Double méprise, erreur, erreur d'ailleurs sanctionnée et donc réparée depuis, François Bayrou ayant jugé nécessaire de la désigner déléguée nationale du Mouvement Démocrate et Marielle ayant choisi de s'appuyer sur elle pour la préparation des élections européennes.

La voici donc, intronisée par la rumeur publique tête de l'une des huit listes démocrates pour les élections de juin prochain.

Elle a pour atouts sa jeunesse, qui est nécessaire à l'image de Bayrou, son charisme, son talent politique déjà démontré.

De toute évidence, sans elle parmi les huit, la campagne européenne manquerait de ce supplément de lumière qui a élevé la campagne  présidentielle de Bayrou au-dessus de toutes celles que l'UDF avait faites depuis 1998. Sans Quitterie, la campagne serait forcément un échec et tous le savent.

Reste maintenant à organiser la bataille électorale, chacun à sa place.

13/09/2008

Curieux, personne n'a été choqué.

Le pape a dit une messe sur la voie publique.

Et alors ? me direz-vous.

Bof, mais j'ai le vague souvenir que ces sortes de choses étaient plus que limitées par la loi de 1905. Moi qui croyais que Sarkozy avait promis de ne pas toucher à la loi de 1905. Alain Bauer va encore se faire remonter les bretelles de tablier...

En 1998, c'est dans un hippodrome, une enceinte close quoique publique, que Jean-Paul II était venu invoquer les mânes de Clovis. À ma connaissance, c'est la première fois depuis 1905 qu'un pape dit la messe sur la voie publique à Paris. Et personne n'a bronché.

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Élections européennes : premières spéculations

Les spéculations que je vais évoquer sont évidemment à prendre sous réserve du vote des adhérents, il s'agit non pas des candidatures fermes, mais de celles qui pourraient être proposées aux adhérents.

La candidature de Marielle de Sarnez n'est pas une spéculation et sera certainement proposée aux adhérents d'Ile de France.

La première spéculation que l'on ait lu quant aux prochaines élections européennes concernait Eva Joly, lorsque celle-ci vint participer à la journée européenne du Mouvement Démocrate à la Maison de la Chimie. On a murmuré depuis que, si elle partait sous les couleurs du MoDem, elle pourrait se présenter dans la région Auvergne-Centre.

Le deuxième nom prononcé (par Internet) fut celui de Quitterie Delmas, sans affectation géographique encore. Les attaches les plus évidentes de Quitterie sont en Bretagne, mais l'ouest est pour le moment dévolu, selon la rumeur, plutôt à Corinne Lepage, quoique l'on ait lu dans une partie de la presse que Mme Lepage pourrait se laisser tenter par Daniel Cohn-Bendit.

Jean-François Kahn, lui, se présenterait dans la vaste région est, qui engloge l'Alsace, la Lorraine, la Bourgogne, la Champagne... Il a des racines dans cette grande région.

On peut supposer que Jean-Luc Bennahmias se représenterait dans le grand sud-est, qui recouvre à la fois Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Quant à Bernard Lehideux, soit il accompagne Marielle en Île de France, soit ... il a tellement parlé de l'outremer à Cap Estérel que je me demande s'il n'a pas l'intention de s'y présenter.

Quoi qu'il en soit, on voit que les têtes de liste des régions sud-ouest et nord-ouest sont encore vacantes. Alors ? Quitterie dans le Nord ? Quitterie chez Bayrou ? Ou bien les choses encore flottantes ? Dans le centre si Eva Joly fait faux-bond ? Dans l'ouest si Corinne Lepage s'en éloigne en interne ou en externe ?

Voilà pour les têtes des huit listes éventuelles. Les choses ne seront de toutes façons figées qu'après le vote des militants et l'investiture par les instances compétentes.

Je rappelle que, selon que l'on applique le traité de Lisbonne ou celui de Nice, la France enverra 74 ou 72 députés à Bruxelles, soit 4 à 6 de moins qu'en 2004.

Mes lecteurs s'en doutent, mon soutien entier va à Quitterie. Celle-ci connaît bien Bruxelles, où elle a résidé deux ans, et les milieux européens, puisqu'elle y a travaillé pour des ONG.